Pousser la porte d’un des cabinets de One Medical à San Francisco, c’est entrer dans l’ère de la médecine 3.0. La déco, tout en bois, mobilier design, et couleur pop, est l’une des signatures du groupe. Les clients patientent en écoutant une musique douce et en sirotant un thé vert, mais la ponctualité est ici une règle d’or. « Je réserve via mon smartphone un créneau de quinze, trente ou quarante-cinq minutes, et mon médecin n’a jamais eu plus de cinq minutes de retard », se félicite Holly Goldin, la trentaine, qui travaille pour un éditeur de logiciels de la Silicon Valley.
Depuis peu, elle a aussi accès à un service de consultations à distance, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pour les « petits bobos », la jeune femme n’a même pas besoin de se déplacer. « L’application pour smartphone inclut un outil de diagnostic : il me suffit de répondre à quelques questions pour obtenir une ordonnance qui est ensuite transmise à ma pharmacie », explique-t-elle.
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Créée il y a dix ans, la société compte 35 cabinets à San Francisco, Boston, New York ou encore Chicago et emploie 200 médecins, dont Leah Rothman. « L’utilisation des nouvelles technologies nous permet d’optimiser le temps passé avec nos patients, et d’avoir un véritable échange avec eux », estime-t-elle. Cette généraliste de 33 ans a rejoint la start-up il y a quatre ans, lassée du « travail à la chaîne » qui est la règle dans la plupart des cabinets.
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Surfant sur son succès, One Medical déjà levé 117 millions de dollars (105 millions d’euros), dont une partie auprès de Google (rebaptisé cet été Alphabet). En octobre, le géant de Mountain View a même lancé avec One Medical une application permettant de discuter – « chatter » – avec un médecin.
On est bien loin des algorithmes et des liens publicitaires sponsorisés, mais dans la Silicon Valley, un tel tandem n’étonne plus. Alors que les nouvelles technologies sont en passe de révolutionner la médecine et la recherche pharmaceutique, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ou encore IBM – les « GAFA » – ont fait de la santé leur nouvel eldorado. A la clé ? Un marché mondial estimé à 10 000 milliards de dollars.