Être habité par Dieu ,  ou suivre une morale   

 

 

Après avoir vécu toute ma carrière en Alsace, je revins sur Besançon, ma ville natale où je retrouvais, comme curé de ma nouvelle paroisse, celui de mon enfance. Espérant pouvoir parler avec lui de mes découvertes spirituelles, je lui déclarais que, pour moi, l’idéal du chrétien était de pouvoir dire comme Saint-Paul en Gal 2 ,20 : » Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi. », mais il me répondit: »- C’est de l’orgueil« , coupant court à toute espérance de dialogue.

 

Si ce constat de Saint-Paul est vrai, ce que je crois profondément, ce n’est pas de l’orgueil et cette réflexion du prêtre résume ce que l’Eglise annonce bien souvent depuis mon enfance : la morale à respecter pour mériter le Ciel, alors que le respect de la morale est le fruit de Jésus en nous. On n’a pas à inverser les choses pour essayer de mériter ce que Jésus nous offre gratuitement au prix de son sacrifice.

 

            Encore une autre anecdote : Suite à la lecture de mon premier livre, un bon catholique, animateur d’un groupe de prière, me dit un jour: -« Ce n’est pas la bible qui dit la vérité, c’est l’Eglise, elle ne s’est jamais trompée ».( J’avais quand même appris au catéchisme que la bible était « Parole de Dieu », mais c’est vrai qu’on ajoutait toujours: » lue en Eglise »). Ce bon catholique enseigne dans son groupe de prières: « C’est les oeuvres qui comptent« , sous entendu: « pour aller au Ciel« . Tout se passe comme si Jésus était un simple exemple à essayer d’imiter alors que c’est Dieu par son Esprit qui doit vivre en nous et à travers nous. On n’a pas à essayer de mériter le Ciel, Jésus nous l’a mérité.  Notre rôle est de le laisser vivre en nous et à travers nous.

 

             C’est suite à mon expérience du 23 février 1975 et de la Parole qui me fut adressée: « vous n’êtes plus sous la loi, mais sous l’amour (#Rm 6,14)que je découvrais brusquement tout cela. c’est un évêque qui m’appris, par téléphone, que ce que j’avais vécu, se nommait dans le Renouveau : « baptême dans l’Esprit« ( Act 1,5;8,16-17;11,16). (Dans mon premier livre je parlais de « conversion »). Les évangéliques emploient  le terme de « nouvelle naissance » en référence à l’histoire  de Nicodème (Jn 3,1.21) et c’est le terme utilisé par St Paul dans ses épitres. Cette expérience, apparemment courante chez les premiers chrétiens, accompagnait, parfois même précédait le baptême (ACT 10,44-47 ). Elle me parait fondamentale à retrouver pour éviter de tordre le message chrétien et d’en faire une religion du mérite.

(Comment les leaders du Renouveau Charismatique n’ont-ils pas eu à coeur de réintroduire cette expérience d’effusion d’Esprit dans l’Eglise ? )

 

            L’amour de Dieu pour nous est gratuit, premier et inconditionnel, même si parfois, pour nous, c’est difficile à admettre. Je pense à la parabole des ouvriers de la onzième heure en Mt 20,1-16 : Le propriétaire d’une vigne embauche des ouvriers pour aller travailler à sa vigne en convenant avec eux d’un salaire pour la journée. Rencontrant ultérieurement ,au cours de cette journée, des personnes désoeuvrées, il les envoie aussi à sa vigne. Le soir venu, chacun est rémunéré avec promesse d’un salaire juste, en commençant par les derniers arrivés qui reçoivent aussi le salaire promis aux premiers. S’attendant à recevoir d’avantage, les premiers venus récriminent contre le propriétaire qui leur répond : »Mon ami je ne te fais pas de tort …..« c’était bien la somme convenue »…. »ton oeil est -il mauvais parce que je suis bon. ? ( La Parole de Dieu est première même si, parfois, elle va à l’encontre de ce que dit notre morale humanitaire. Dans le cas présent : » à travail égal, salaire égal »).

                                En règle générale, le christianisme n’est pas un humanisme. Ainsi dans notre monde laïc le prosélytisme est condamné alors que Jésus ressuscité nous dit: « allez donc: de toutes les nations faites des disciples... »(Mt 28,19). Le chrétien n’a pas à essayer de plaire au monde, mais à laisser Dieu agir à travers lui, ne sachant pas ,à priori où cela va le mener. (« Quoi qu’Il vous dise, faites-le » nous dit Marie en Jn 2,5 ).

Si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi

 

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi »

dit Jésus en Jean 7,37

avant-propos

Robert Specty a fait une expérience inouïe qui l’a mis en route, a changé son existence, et l’accule à une exigence rare. Son message, son trésor aussi, c’est celui de milliers d’hommes et de femmes qui l’ont précédé, de milliers de contemporains également, qui ont fait cette « expérience du ‘Je t’aime’ de Dieu ». Le quotidien La Croix, jeudi 3 mai 2012, p15 . En référence au témoignage du
Frère Christophe, le plus jeune des martyrs de Tibhérine.

Cette expérience et le chemin personnel qui en a résulté sont significatifs de notre temps. Significatifs de ce moment de transition que vit l’Église catholique en France et plus largement en Occident ; le passage d’une Église de multitude qui avait barre sur ses fidèles, leur disait que croire, comment
croire, une Église conduite par les clercs qui savaient et disaient pour tous, à une Église d’hommes et de femmes qui cherchent, veulent expérimenter et comprendre. Ceux-ci, à l’image des Samaritains que nous présente l’évangéliste Jean (chapitre 4, verset 42), ne se satisfont pas de ce qu’ils ont entendu par ouï-dire, ils veulent voir, entendre, se rendre compte par eux-mêmes. Ce sont des recommençants, comme on les appelle aujourd’hui, parmi lesquels des convertis ; ils ont rencontré au plus intime d’eux-mêmes cette Présence aimante, ils ont expérimenté l’action de l’Esprit dans leur vie, ils ont goûté à la puissance et à la fécondité des Écritures saintes.
Ils nous rappellent que la foi chrétienne, en un temps où elle est bien chahutée, tant en interne qu’en externe, n’est pas une idée, moins encore une idéologie, pas une croyance ou un ensemble de dogmes, pas une morale ou une règle de  vie, elle est avant tout une expérience, la ‘rencontre’ de l’Hôte intérieur, qui engage toutes les dimensions de la vie humaine ; elle est confiance en une personne, la Personne du Christ. Ces témoins nous parlent ainsi d’un Dieu vivant, d’un Dieu qui se laisse rencontrer, et plus encore d’un Dieu qui n’a de cesse de se révéler comme Lui-même nous le confie dans le livre de l’Apocalypse (chapitre 3, verset 20).

Robert Specty n’a pas quitté son Église, c’est en son sein qu’il a vécu cette expérience, et c’est en son sein qu’il reçoit l’aliment qui le fait vivre : l’eucharistie. Et cela en dépit des incompréhensions, des camouflets, du mépris qu’il rencontre parce que laïc, parce que se référant à une expérience fondatrice étrangère à beaucoup de membres de cette Église, parce que non théologien. Et cela en dépit des lassitudes éprouvées à la vue de cette Église retenue par son passé, qui dit mais ne fait pas, qui moralise, qui a encore trop souvent tendance à valoriser la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la vie chrétienne, oubliant ce qui revient à la grâce.
C’est pourtant cette Église qui, de 1962 à 1965, lors du Concile Vatican II – dernier rassemblement de tous les évêques catholiques du monde – a opéré une véritable révolution dans la compréhension qu’elle avait d’elle-même, revenant à ses fondements, au dessein de Dieu, aux Écritures. Prenant le
temps de « se définir (ou du moins de se décrire) elle-même, (pour) la première fois (de) son histoire séculaire »(Mgr Christoph SCHÖNBORN, Le Mystère de l’Église : approches de Lumen Gentium (conférence donnée le 2 décembre 1982), elle affirmait alors notamment l’égale dignité de ses membres, l’appel universel à la sainteté et la dignité de la conscience, « le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où Sa voix se fait entendre »Constitution pastorale Gaudium et Spes (L’Église dans le monde de ce temps),§16.9.. Mais une révolution, pour prendre chair, doit être entendue, accueillie, reçue pour ce qu’elle est. Le temps est nécessaire, l’évolution des mentalités indispensable. Passer de maîtresse à servante exige nécessairement temps et humilité.
C’est dire que Robert Specty vit son expérience et la responsabilité qu’elle a fait naître en lui simultanément comme un cadeau qui le dépasse et comme un fardeau, toujours à remettre. Il a conscience de ne pas toujours vivre ses exigences, son intransigeance, qu’accompagne un sentiment d’urgence, au diapason de l’amour de Dieu. Qu’il est difficile de vivre d’un cœur qui se veut sans partage ! Pour autant, il ne peut taire son expérience et la découverte qui a changé le cours de sa vie et de sa vie de chrétien, ce 23 février 1975. Aussi a-t-il entrepris d’écrire et d’éditer, à ses propres frais, son témoignage. Alors les yeux s’ouvrirent (en référence à l’évangile de Luc chapitre 24, verset 31) est paru en 2009 (Éditions Bénévent). Son désir était  de partager au plus grand nombre sa conversion personnelle, son itinéraire de catholique culturel devenu chrétien catholique confessant, et les transformations qui en ont découlé.

Aujourd’hui, avec Quelqu’un a-t-il soif ?, thème biblique s’il en est (cf. les Psaumes 41 ; 6 ; 142,6 ; les prophètes Amos (8,11) et Isaïe (49,10) et encore l’évangéliste Jean (6,35), il se tourne vers toutes celles et tous ceux qui ont hérité du catholicisme mais n’ont pas goûté la présence de celui qui est à son origine, Jésus le Christ. Et ceci, qu’ils soient encore ‘pratiquants’ ou qu’ils aient pris leurs distances avec l’Église qui les a baptisés. Son intention : les inviter à se laisser rencontrer par Jésus ressuscité, et particulièrement dans le lieu privilégié qu’est « l’écoute de sa Parole »( catéchèse du 11 avril 2012 du pape Benoît XVI.).
« L’important, confie Robert Specty, est de montrer que chacun peut faire des découvertes en lisant la Bible ». Parce qu’il en a fait et en fait l’expérience, au quotidien, il nous assure avec saint Paul que « les textes sacrés… ont le pouvoir de … communiquer la sagesse, celle qui conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus-Christ. Tous les textes de l’Écriture sont inspirés par Dieu ; celle-ci est utile pour enseigner, dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l’homme de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu’il faut pour un bon travail » (Paul à Timothée, chapitre 3, versets 15 à 17).

Philippe Le Vallois,  Responsable du service Évolutions religieuses et
nouvelles religiosités de l’Église catholique en Alsace

Pour lire le livre Quelqu’un a-t-il soif ? sur le site le Temple des Consciences

Eloge de la folie de Dieu

            Comme vous le savez à présent (voir les précédents articlesaprès l’expérience d’effusion d’Esprit (ou de nouvelle naissance ?) que vivaient les premiers chrétiens et qu’il me fut donné  d’expérimenter le 23 février 1975, je n’eus de cesse d’interpeller mon Eglise catholique pour qu’elle retrouve ce vécu fondateur et accueille plus particulièrement le message qui la distingue du judaïsme dont elle est issue et qui me fut transmis à cette occasion : « Vous n’êtes plus sous la Loi mais (sous l’amour) sous la grâce » en Rm  6,14 .

                  Cette Parole me fit passer, en un instant, d’une relation de subordination à une « intimité de connivence avec Jésus et m’invita à oser dire un jour comme Saint-Paul en Gal 2,20 :« Je vis,mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi« . Est-ce l’aspiration de chaque chrétien ?

                En effet: « La Loi a servi de pédagogue jusqu’au Christ« (Gal.3,24) mais « maintenant elle nous révèle que nous sommes pécheurs (Rm. 3,20) et « est incapable de nous rendre parfait ( He. 10,1) car « nous ne sommes pas justifié en raison des oeuvres de la Loi »( Gal.2,16) .« Si par la Loi on atteint la justice,c’est donc pour rien que Christ est mort » (Gal.2,21 ). »Si on place notre justice dans la Loi, on a rompu avec Christ « ( Gal 5,4 ) . »On est choisi par grâce, et non en raison des oeuvres« ( Rm 11,6 )…..nous martèle Saint-Paul .

                Ce passage de la loi extérieure coercitive à l’Esprit  intérieur qui nous entraîne était déjà annoncé dans l’Ancien Testament par le prophète Ezéchiel : « Je mettrai en vous mon propre Esprit, Je vous ferai marcher selon mes lois, garder et pratiquer mes coutumes«  dit Dieu en Ez 36,27.

                Certes,cette Loi,que seul l’homme Jésus à entièrement respectée ( « Je ne suis pas venu abroger la Loi, mais l’accomplir« ( Mt 5,17 ) est encore bien utile, non pour nous commander mais pour nous aider à discerner notre degré de vie sous la mouvance de l’Esprit. Ainsi son respect reste pour l’extérieur, voire pour nous-même, un critère de notre « vie dans l’Esprit ».

                « Dieu est amour » (1 Jn 4,8 ) et son amour est premier.« Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimé (1 Jn 4,10) On n’a pas à vouloir Lui plaire,mais à Le laisser agir en nous et à travers nous. On n’a pas à faire des oeuvres pour Dieu, mais par Dieu .Encore faut-il être habité par l’Esprit-Saint.

                Mais « Le langage de la croix est folie pour ceux qui se perdent« (1 Cor 1,18) nous dit Saint-Paul. L’histoire d’un Dieu qui se fait homme, change l’eau en vin ,ressuscite les morts….et sauve les croyants de la mort en mourant Lui-même sur une croix pour ressusciter trois jours après n’a rien de rationnel ! Esaïe ( vers -740 ) disait déjà : »Si vous ne croyez pas , vous ne comprendrez pas »(Es.7,9) comme si la foi précédait l’intelligence. Ainsi, est-ce pour essayer de ramener à Dieu certains « raisonneurs de ce siècle« (1 Cor 12,20 ) que l’Eglise catholique appuya aussi ses dires sur des chercheurs intellectuels de Dieu, les Pères de l’Eglise, gommant ainsi la folie de la Croix (« La sagesse de ce monde est folie auprès de Dieu« 1 Cor 3,18-19) et contredisant  la bible ?

                Ainsi Saint-Thomas d’Aquin tenta de réconcilier foi et raison en s’appuyant sur la philosophie d’Aristote: »Foi et raison ne peuvent se contredire car elles émanent toutes les deux de Dieu » déclare-t-il .

                 Saint-Augustin d’Hippone, en quête constante de vérité, tente de réaliser la synthèse du christianisme et du platonicisme. Il déclare « qu’il faut comprendre pour croire » mais aussi que « les miracles ne sont pas en contradiction avec les lois de la nature mais avec ce que nous en savons« . C’est aussi un acte de foi,…..mais en la Science !

                Personnellement je dirais volontiers comme Pascal : » Le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas. »  

A l’heure de la physique quantique ,on est sans doute moins choqué par l’irrationnel !

 

« Je ne te connaissais que par ouï-dire » (Job 42,5)

Quelqu’un a-t-il soif ?

                        Comme vous le savez déjà par mes précédents écrits, c’est par une Parole de Dieu en Rm 6,14 : » vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la Grâce » entendue : » sous l’amour », que tout bascula dans ma vie spirituelle. J’étais sous la Loi, celle de Dieu et celle de l’Eglise, que je m’efforçais d’essayer  de respecter. On me l’avait enseigné ainsi et « le Crédo » de mon enfance, récité à chaque messe, déclarait: « Je crois en l’Eglise, car elle ne peut ni se tromper, ni nous tromper ». Ainsi, c’est sur l’Eglise que je laissais reposer l’espérance d’une vie au-delà de la mort pour donner sens à l’actuelle. Ma foi était en l’Eglise et le 23 février 1975 elle fut placée par Dieu en Jésus.

                    Déjà dans l’Ancien Testament il est fait état d’une possible expérience personnelle de Dieu. Cette expérience ne peut que profondément nous marquer, notamment dans notre compréhension de la gratuité  de l’Amour de Dieu pour nous:

                              Avant sa « conversion » Job  faisait un lien entre son respect parfait de la loi morale et religieuse et son bonheur terrestre. Il pensait que sa piété et sa rigueur morale justifiaient les bénédictions dont il était l’objet, jusqu’à ce que le Seigneur lui révèle que c’était en fait la loi qu’il idolâtrait : « Je ne te connaissais que par ouï-dire  » (Jb :42,5) dira-t-il à Dieu après la rencontre.

                                   Et nous chrétiens,sur quoi ou sur qui comptons-nous pour « aller au ciel » ? : sur notre conduite ou sur Jésus ?:« Béni l’homme qui compte sur le Seigneur : Le Seigneur devient son assurance « (Jr 17,7 ).

                                     Déjà dans  l’Ancien Testament, le prophète EsaÏe (on parle du 5éme évangile) annonce que seul dieu est capable de nous libérer du péché et de ses conséquences (Es 53,12-13)Pour nous chrétiens, comme je l’explique dans l’article sur « la vie éternelle »cela devient possible par le sacrifice de Jésus et l’accueil en nous de son Esprit. « Nul, s’il ne naît d’eau et d’ Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » nous dit Jésus en Jn 3,5.

                                      De nombreuses personnes élevées dans la foi catholique ont abandonné l’Eglise. Abandonnant  l’Eglise elles abandonnèrent Dieu, mais l’ont-elles un jour rencontré ? Leur foi ne reposait généralement que sur des dires, parfois doublés d’espérance ,souvent déçue. Je pense à la parole des Samaritains de  l’évangile qui s’adressent à une femme ayant rencontré Jésus après sa résurrection : » Ce n’est plus seulement à cause de tes dires que nous croyons, nous l’avons entendu nous-même et nous savons……. »( Jn 4).

[ En commentaire de l’épître aux Hébreux  (He 9,8-12)  la TOB (traduction oecuménique de la bible) précise bien : »La nouvelle alliance se caractérise par une relation personnelle de chacun avec Dieu ».

                                        Comment faire pour entendre Jésus nous parler personnellement ? Certes, c’est toujours Dieu qui a l’initiative de la rencontre :« Nul ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » nous dit Jésus en Jn 6,44 et en Jn 6,65. De plus « l’initiateur de la foi » est Jésus lui-même ( He 12,2)Qu’incombe-t-il à nous-même ?: Etre en condition (avoir soif !) et créer l’occasion , notamment en lisant la bible dont l’Eglise dit à juste titre qu’elle est Parole de Dieu.

« Au nom du Christ nous vous en supplions, laissez-vous réconcilier avec Dieu » nous dit Saint-Paul en  2 Cor 5,20 .

Légende:

AT : Ancien Testament

NT : Nouveau Testament

Jb 42,5 =livre de Job (AT) chapitre 42,verset 5.    Rm =épître aux Romains  (NT)     Jr =livre du Prophète Jérémie (AT)      Es =livre du Prophète Esaïe ou Isaïe (AT)      Jn =évangile de Jean (NT)      He=épître  aux Hébreux (NT)                2 Cor=2 éme épître aux Corinthiens (NT).

La vie éternelle

          Après l’événement du 23 février 1975 qui a transformé ma relation à Jésus ( voir mes précédents articles)je n’eus de cesse d’essayer de rétablir, par la parole puis par l’écrit, les bonnes relations de respect et d’amour partagé que chacun peut entretenir, par le dialogue, avec son créateur:

« Dieu est amour; qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4,16 ).

          Je pense que chacun de nous (ou presque ) aspire à la vie éternelle, du moins avec l’idée qu’il en a sur cette terre. Mais qu’ est-ce que l’éternité ? : du temps qui dure, ou l’absence de temps ? Ici-bas nous vivons dans le temps , nous vivons également dans l’espace et la science nous dit que ces deux entités sont liées : on parle d’espace-temps, courbé par la matière qu’ il renferme. Pour le chrétien, Dieu est créateur de « l’espace-temps » dans lequel nous vivons, comme de « la matière-énergie » qui constitue l’univers et du »corps-âme et esprit » que nous sommes.

           Dans l’évangile de Jean, Jésus prie ainsi : »La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé: Jésus-Christ » ( Jn 17,3 ). Ainsi, en principe, pour le chrétien, la vie éternelle est déjà commencée, car tout homme qui croit dans le Fils a déjà en lui la vie éternelle. (voir Jn 3,14.16). « Je suis la Résurrection et la Vie: celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11,25.26 ) nous dit encore Jésus. Cependant croire en Jésus n’est pas qu’une simple adhésion intellectuelle, c’est idéalement pouvoir dire comme Saint-Paul en Gal 2 20 : » Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi « . Jésus est en effet venu pour nous donner sa vie : Mt 20,28  et sa vie, nous la recevons en nous par l’Esprit-saint qu’Il nous envoie depuis son retour au Père :« Je vous enverrai l’Esprit de Vérité qui procède du Père (Jn 16, 13.14) car «  personne ne peut entrer dans le Royaume de Dieu sans être né de l’eau et de l’Esprit « ( Jn 3,5).Mais il est vrai que  « ce que nous serons ne paraît pas encore clairement »ou « n’a pas encore été manifesté  « selon les traductions de 1 jn 3, 2.  « A présent nous voyons comme  dans un miroir et de façon confuse, mais alors ce sera face à face »(1 Cor 13 ,12 ). « Lorsque le Fils de Dieu paraîtra,nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’il est. ( 1 Jn 3,2 ).  

              Ainsi,en principe, nous pouvons avoir une petite idée de ce que nous serons en contemplant Jésus après sa résurrection. Il faut cependant tout de suite ajouter, comme Jésus lui-même le précise, que ce dernier n’est pas encore monté au Père  (Jn 20,17 ) Cependant, déjà à ce stade de la « transfiguration », son aspect est bien différent. Ainsi , Marie de Magdala ne le reconnaît pas immédiatement, mais seulement lorsque Jésus prononcera son nom chargé d’émotion  (Jn 20,16 ). Pour Pierre, le pêcheur, la reconnaissance se fera au bord du lac, à l’abondance de poissons pris au filet sur les conseils de cet Inconnu (Luc 24,13.35 ). Luc précise que les yeux des disciples d’Emmaüs auxquels Jésus s’était joint incognito sur la route, étaient « empêchés » de le reconnaître (Luc 24,16 ). Eux , c’est à la fraction du pain que tout s’éclaira et ils constatèrent alors :-« Notre coeur ne brûlait-il pas en nous tandis qu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait les écritures ? » (Luc 24,32). Jésus ressuscité apparaît aussi aux 11 disciples réunis, toutes portes verrouillées ( Jn 20,19) et pour faire voir à ses disciples qu’Il n’est pas qu’un esprit, Jésus mange devant eux un morceau de poisson grillé ( Luc 24,43)  leur montre ses blessures (Luc 24,39.40) et les invite, notamment Thomas l’incrédule, à venir toucher ses plaies ( Jn 20,27) ce qu’apparemment ils ne firent pas. En  1 Cor 15,6,  Paul précise que Jésus ressuscité est apparu à plus de 500 frères à la fois, sous entendu : situés à des endroits différents, manifestant ainsi un don d’ubiquité. Pour désigner ce corps hors du temps et de l’espace mais capable de s’y rendre présent, affranchi des barrières matérielles tout en pouvant manifester une apparence, on parle de « corps de gloire » ou « corps spirituel ». En 1 Phil 3,20.21 je lis :« …notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons, comme sauveur, le Seigneur Jésus-Christ qui transfigurera notre corps humiliés pour le rendre semblable à son corps de gloire…….

          Certes, Jésus nous dit: « Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures » ( Jn 14,2 ), mais il nous dit également: « vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait « .(Mt 5,48 ) Sur terre, à ma connaissance, seul l’homme  Jésus  fut parfait. La Loi donnée par Dieu à Moïse est également parfaite. Or Jésus est mort injustement au nom de cette Loi. Celle-ci est ainsi débitrice envers Jésus et ce dernier nous propose d’en bénéficier en unissant son Esprit à notre esprit. Ainsi, c’est grâce à Lui, Jésus ,et en Lui, que tout homme qui  croit accède à la vie éternelle  Act 13, 38.39 ). Nous sommes rendu justes par l’Esprit de Dieu qui se joint à notre esprit et par lequel nous devenons enfant de Dieu.

( J’ espère que ces explications,  simplistes diront les théologiens, éclaireront suffisamment les lecteurs ).

robert.specty@orange.fr

Jn 17,3 = évangile de Jean, chapitre 17 verset 3…..;.Gal =épître aux Galates ;Mt=évangile de Matthieu; 1 Cor =1 épître aux Corinthiens ; 1 Jn = 1 épître de Jean ; Luc = évangile de Luc ; 1 Phil = 1 épître aux Philippiens .

 

 

 

 

  

 

La prière personnelle

 

 

pour lire ce livre en téléchargement 

 

Dans l’enseignement à ses disciples Jésus disait : »Pour toi , quand tu veux prier, entre dans ta chambre la plus retirée, verrouille ta porte et adresse ta prière à ton Père qui est là dans le secret » (Mt 6,6).

           Comme je l’expliquais dans mes précédents articles: [-« Du choix de Jésus coach intérieur« -« Du mérite à l’accueil« -« Oeuvrer par Dieu et non pour Dieu.« ] l’événement qui bouleversa ma vie catholique bien réglée fut le 23 février 1975 une  » effusion d’Esprit » telle que la vivait les premiers chrétiens ( Act.19,2 ; Act.11,15.16; Act.10,44 ;Act.8,16 ) .Elle est à retrouver dans l’Eglise catholique.

           [ Remarque :Quand cela m’est arrivé, je ne savais pas nommer ce vécu et dans mon premier livre: « Alors les yeux s’ouvrirent » Editions Bénévent 2009, je parlais de « conversion ». Il semble que pour nommer cette expérience, les évangéliques emploient le terme de « nouvelle naissance » en référence à l’histoire de Nicodéme (Jn 3, 1.21). ]

            En ce qui concerne ma prière personnelle, avant cet événement, il s’agissait avant tout de réciter et notamment le chapelet qui, de plus, ne s’adresse jamais à Jésus. Or Jésus nous dit: « Quand vous priez, ne rabâchez pas comme des paiens, ils s’imaginent que  c’est à force de paroles qu’ils se feront exaucer. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait ce dont vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez »(Mt.6,7.8).

           Le 23 février 1975 c’est  Jésus qui m’interpella par une parole de la bible: « – vous n’êtes plus sous la Loi mais sous la grâce »(Rm.6,14)  entendu: « sous l’amour ». Je pouvais donc à mon tour lui parler et cela autrement que par des paroles toutes faites auxquelles j’essayais d’adhérer C’est ainsi  que s’établit,entre Lui et moi, une relation personnelle,et, pour l’entendre encore, je me mis à « dévorer » la bible, tout en enviant MoÏse. (« Le seigneur parlait à MoÏse face à face, comme on parle d’homme à homme »nous dit Exode en Ex.33,11). Cette communion à Dieu passe aussi, au-delà de la formulation dans une connivence joyeuse, à l’écoute d’une musique, la contemplation d’un paysage …ou l’esquisse d’un sourire. Il y a aussi les « hasards » comme autant de clins  d’oeil et puis la prière en  langue quand on veut tout Lui dire au-delà des mots….

            Chaque homme est appelé à avoir une relation personnelle avec Jésus ,ou avec le Père car « le Père lui-même vous aime« nous dit Jésus en Jn.16,27. Dieu interpelle chacun, encore faut-il se rendre réceptif et créer des occasions. Etre réceptif, c’est déjà être vrai dans notre relation à Lui en sachant qu’on a rien à mériter, Jésus nous a tout mérité. Créer des occasions, c’est, notamment (je le dis par expérience) lire la bible, qui est bien, je le sais , » Parole de Dieu ».

            La prière personnelle la plus commune est celle de demande pour nous-même, nos proches ou à des intentions particulières. Certes « votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous  le lui demandiez » nous dit Jésus en Mt.6,8 et pourtant… »demandez,on vous donnera; cherchez vous trouverez; frappez on vous ouvrira « nous dit encore Jésus en Mt.7,7.« Ce que vous demandez dans la prière avec foi vous le recevrez » (Mt.21,22) ou encore « Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé »(Mc.11,24). Pourquoi alors n’y a-t-il souvent aucune réponse ? En Jn.15,7 Jésus précise :« si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous arrivera » après nous avoir invité à demeurer en Lui (Jn.15,4). Je reviens toujours à cette Parole de Paul que je considère comme exprimant l’idéal du chrétien: « Ce n’est plus moi qui vit c’est Christ qui vit en moi »(Gal.2,20). En Matthieu et Marc Jésus s’adresse à des chrétiens accomplis, chez Jean ils sont en marche. Remarquez la définition de la foi que donne St Paul dans l’Epître aux Hébreux : »La foi est une manière de posséder déjà  ce qu’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas »(He.11,1). Quand les disciples demandent à Jésus: »Augmente en nous la foi ».le Seigneur répondit: »si vraiment vous aviez la foi, gros comme une graine de moutarde, vous diriez à ce sycomore : »déracine-toi et va te planter dans la mer »et il vous obéirait ».(Lc.17,5.6).!!

             « Soyez toujours dans la joie, priez sans cesse,rendez grâce en toute circonstance… »(1 Thes.5,16-19). La prière dont il est ici question est la prière de louange. Elle n’est pas toujours évidente, notamment quand il nous arrive des malheurs. Il est alors bon de s’aider  par notamment la lecture des Psaumes: « Seigneur ouvre mes lèvres et ma bouche  proclamera ta louange »( Ps.51,17). C’est en restant  « dans le Seigneur » malgré l’épreuve que cette dernière peut prendre sens. Saint-Paul en pareille circonstance va jusqu’à dire: « je complète dans ma chair ce qui manque aux tribulations du Christ (Col.1,24). Pour ma part je crois profondément que tout peut être transformé en chance par le Seigneur. « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon son dessin »(Rm.9,28). « Il nous a été fait grâce de croire en Christ mais aussi de souffrir pour Lui » (Ph.1,29.3) nous dit encore Saint-Paul.

            Pour compléter, je voudrais citer la prière d’adoration. Dans l’Eglise catholique qui croit en la présence réelle du Seigneur dans l’eucharistie et ceci même en dehors de la célébration, nous connaissons l’adoration du Saint-Sacrement. Personnellement j’y ai vécu une grâce sensible, une joie indescriptible. C’est la raison qui me pousse à ne pas quitter mon Eglise catholique mais à prier et à l’interpeller pour qu’elle revienne aux écritures qui l’a fondée.

                                                                              Robert Specty

 

robert.specty@orange.fr

 

 

 

 

Oeuvrer par Dieu et non pour Dieu.

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Dans mes précédents articles: « Du choix de Jésus coach intérieur »… »Du mérite à l’accueil« …motivé par mon expérience d’effusion d’Esprit, j’essayais de faire passer le message personnellement reçu le 23 février 1975 et que Saint-Paul adressait vers l’an 57 aux juifs de Rome devenus chrétiens: « vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la grâce » (Rm.6,14), car, déjà à cette époque, cela semblait, pour les responsables, plus simple à gérer et pour les pratiquants plus rassurant d’avoir un guide écrit et immuable. Ce retour aux prescriptions de la Loi juive est considéré par Saint-Paul  comme une perversion de l’évangile: « si quelqu’un, même nous ou un ange du ciel, vous annonçait un évangile différent de celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème »(Gal.1,8) . Revenir à la Loi, c’est carrément nous retrancher du « don de salut » que Dieu nous fait en Jésus.

                      Une bonne catholique me dit un jour: _ » tu ne dois pas manger de boudin ». Il est en effet écrit dans l’ancien testament: « … tiens ferme à ne pas manger le sang, car le sang c’est la vie… »(Dt 12,23). Dans le nouveau testament il est par contre écrit:  » Le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson; il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint »(Rm.14,17). Il s’agit avant tout, pour le chrétien, de louer le Seigneur, notamment pour la bonne nourriture et non de veiller « à être dans les clous ».

                             De nombreux catholiques pensent devoir défendre des valeurs dites chrétiennes au lieu de se laisser guider par l’Esprit-Saint. De l’action par Dieu en nous et à travers nous, dont on ignore à priori ce qu’Il va nous demander de faire, on est passé à l’action pour Dieu. [ A chacun son charisme,car « nous avons des dons différents selon la grâce qui nous a été accordée » ( Rm.12,6)]. Les habitants de mon quartier de Besançon le quartier Battant,se nomment « les Bousbots ».Ils ont un hymne, encore chanté tous les ans lors d’une messe en l’église de la Madeleine et qui dit notamment: « S’il te faut des vaillants,Seigneur nous voici ! »A l’époque (en 1575) Dieu « avait besoin » de vaillants catholiques pour résister à l’envahisseur protestant venu de Montbéliard ! Depuis les combats ont changés, mais la motivation est toujours une éthique « baptisée » chrétienne à faire respecter. Je me souviens d’un sermon ou le prêtre nous engageait à faire de bonnes oeuvres autour de nous et de nous arranger pour qu’on découvre ensuite que nous sommes chrétiens ! C’est plus un « esprit tordu » qui nous habite alors, que l’Esprit de Dieu. 

                                 Si,comme je l’expliquais dans le précédent article, pour guider notre action, il ne devait subsister qu’un seul commandement, ce serait celui d’aimer et d’aimer jusqu’à ses propres ennemis.Sa mise en oeuvre n’étant possible par l’homme, officiellement chrétien ou pas, que par l’Esprit de Dieu en lui,c’est donc bien l’action de Dieu à travers nous qui est à rechercher en priorité.

                                                                             robert.specty@orange.fr

Réf:_Rm 6,14 ; 14,17 ; 12,6  = épitre aux Romains, chapitre 6, verset 14 etc

_Gal 1,8 =épitre aux Galates, chapitre 1, verset 8

_Dt 12, 23 = Deutéronome, chapitre 12, verset 23.

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Du mérite à l’accueil

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_ » vous n’êtes plus sous la loi,mais sous la grâce » 

( Rm 6,14)

       Dans un précédent article ( Du choix de Jésus ,coach intérieur) je parlais notamment de mon « effusion d’Esprit » vécue par les premiers chrétiens, oubliée par l’Eglise, comme d’ailleurs l’exercice des charismes, retrouvée par le Renouveau charismatique, marginalisé en courant d’Eglise. J’insistais sur l’importance d’une relation personnelle et directe avec Jésus, rendue possible par, notamment, la lecture de la bible et de ma difficulté à être entendu par les personnes ayant avant tout, à coeur, le respect de la Loi.

       Jésus nous dit:-« soyez parfait,comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48) et non « tendez vers la perfection ».Il est bien évident que cela n’est possible que si son Esprit vient vivre en nous et à travers nous. Jésus nous dit aussi: « aimez vos ennemis… »(Mt 5,44 notamment). L’amour ne se commande pas me direz-vous; encore moins l’amour des ennemis….et pourtant : « tu aimeras (Dieu, ton prochain, toi-même) est le plus grand, le premier commandement »nous dit encore Jésus (Mt 23,37.39 notamment). Son respect n’est aussi possible que si Dieu vient nous habiter. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour tous les autres commandements de la Loi dont le respect par effort personnel conduit à l’orgueil, comme je l’expliquais dans l’article précédent. Ainsi, pour le chrétien, la Loi est là pour lui révéler, en cas de non conformité avec sa conduite, qu’il n’est plus sous la mouvance de l’Esprit-Saint. C’est le retour à Dieu qui s’impose alors et non les bonnes résolutions » (Saint-Paul nous explique amplement cela dans l’ épître aux Romains.)

Pour le chrétien, Jésus fut bien le seul homme sur terre à avoir été parfait et ce n’est que par son Esprit en nous que nous le serons à notre tour. Chercher à mériter le ciel par l’accomplissement de bonnes oeuvres, en plus d’être intéressé, c’est essayer de se passer de Jésus qui nous l’a déjà mérité. Pour le chrétien, les bonnes oeuvres sont les fruits de l’Esprit-Saint en nous et non un moyen de gagner le ciel, gratuitement offert par ailleurs.

Dans l’histoire humaine, Dieu propose au peuple juif une Alliance ou le respect de la Loi devait permettre à ce dernier d’entrer en relation avec Lui : « Soyez saint, car je suis saint »(Lv 11,45; Lv 19,2; Lv 20,26), de devenir juste et, selon certains, d’entrer ainsi dans l’éternité heureuse : « Le Seigneur ton Dieu changera ta destinée, il te montrera sa tendresse »(Dt 30,3). Pour Saint-Paul, c’est même le refus de certains juifs qui, en ne reconnaissant pas en Jésus le messie attendu, permit l’entrée des païens, que nous sommes, dans le plan de Dieu.(Rm 11,11).

       [Remarque: Je ne suis pas théologien.Tout ce que j’exprime ici est un essai de rationalisation « après-coup »d’une foi dont le fondement est ailleurs ]

Pour les personnes encore « sous la Loi », ce qui était mon cas avant le 23 février 1975, au lieu de rechercher Jésus, d’être à son écoute, sous  la mouvance de son Esprit, à l’accueil de l’inattendu de Dieu et à la joie de la rencontre, elles chercheront à défendre des valeurs (sans forcément parvenir elles-même à les respecter). Certes, le chrétien n’a pas « le monopole du coeur « ! Est-ce à dire que, de même que le refus de certains juifs de reconnaître Jésus permit l’entrée des païens dans le plan de Dieu, le refus de certains chrétiens d’être guidé par l’Esprit permet-il aux athées de bénéficier de cette conduite ?…..pour « exciter la jalousie » (Rm 11,14)de ceux qui se déclarent chrétiens ?

Réf: Mt 5,48;5,44;23,37-39.=évangile selon Matthieu,chapitre 5,verset 48

Lv 11,45;19,2;20,26 =Lévitique chapitre 11,verset 45…etc

Dt 30,3 =Deutéronome chapitre 30 ,verset 3

Rm 11,11; 11,14=épitre aux Romains chapitre 11 verset 11 …etc

 

 

Du choix de Jésus coach intérieur

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Le changement d’assise de ma foi,…..

            J’étais catholique par fidélité ….mais aussi par espérance. Cette espérance,cette confiance, je l’avais mise en l’Eglise et non directement en Dieu. J’avais misé sur elle et non directement sur Jésus. D’ailleurs le « credo »de mon enfance, récité à chaque messe disait: « je crois en l’Eglise car elle ne peut ni se tromper ni nous tromper ».

…..son recadrage par « effusion d’Esprit,…..

                 Le 23 février 1975, dans une assemblée de prière du Renouveau Charismatique à laquelle j’avais été invité et ou j’étais plutôt gêné de me trouver ,une parole de la bible me percuta : « vous n’êtes plus sous la loi, mais sous l’amour »( « sous la grâce »en Rm 6,14 ).C’est un membre de cette assemblée qui avait lu cela, mais c’est aussi Jésus qui s’était adressé à moi et cela directement.

…bouleversa ma vie chrétienne…

                En un instant tout bascula : dans ma vie de prière (le devoir de réciter devint besoin de Lui parler), dans ma lecture de la bible (de simple lecture intellectuelle, elle devint soif d’entendre Jésus me parler), l’action par devoir fit place au besoin… notamment de me faire entendre, par la parole dans ma paroisse, puis par l’écrit: « Alors les yeux s’ouvrirent » Editions Bénévent, 2009; « Quelqu’un a-t-il soif, » Editions Graine d’auteur, 2013.

…et m’abreuva de contradicteurs…

                   Je me suis mis à « dévorer » la bible et hélas comprendre qu’il y avait, dans mon Eglise, une dérive par rapport à l’enseignement du Nouveau Testament. Certains l’assument en me disant : « Ce n’est pas la  bible qui dit la vérité, c’est l’Eglise » .Certains imposent la supériorité hiérarchique : « Si en lisant la bible vous faites des découvertes, parlez-en, même à l’évêque, la bible doit être lue en Eglise », d’autres enfin, les plus nombreux, évitent toute discussion, de peur, sans doute, d’avoir à remettre en cause le fondement de leur foi.

…ancrés dans l’enseignement reçu et souvent encore donné…

                    Ce qui, notamment, m’a été donné de comprendre, c’est, qu’en principe, le chrétien est habité par l’Esprit-Saint et que c’est ce dernier qui, à travers lui, accomplit de bonnes oeuvres. Essayer par nous-même de faire le bien et d’éviter le mal pour ensuite nous glorifier lors des réussites (voir Jn 5,44) et nous flageller lors des échecs, n’a rien de chrétien.( Le catéchisme de l’Eglise catholique ose encore déclarer que « la sainteté implique la mortification »-réf: 2015-).

…alors que l’idéal du chrétien est de pouvoir dire, en vérité, comme Saint-Paul en Gal.2,20 : « Je vis mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi ».

                    Si l’Esprit-Saint n’est généralement pas à l’oeuvre en nous et à travers nous, ne serais-ce pas déjà parce qu’Il n’y a pas été invité. Cela pourrait se faire en Eglise…en ayant alors bien conscience que c’est alors à Lui que revient la gloire des bonnes oeuvres ! ( voir Jn.12,43).

…Dans le Renouveau Charismatique, quand l’Esprit-Saint « tombe sur nous « on parle d’effusion d’Esprit, mais cela reste le plus souvent sauvage. C’est ce qui m’est arrivé le 23 fév.1975 et c’est ce qui se passait à l’origine chez les premiers chrétiens.

                       Dans les actes des apôtres (Ac.10,44.48) c’est cette « effusion d’Esprit » sur des non-juifs (manifestée par le « chant en langues ») qui incita Pierre à oser baptiser des païens et ce dernier s’en explique devant l’assemblée de Jérusalem : « A peine avais-je pris la parole que l’Esprit-Saint tomba sur eux, comme il l’avait fait sur nous au commencement. Je me suis souvenu alors de cette déclaration du Seigneur« : « Jean, disait-il, a donné le baptême d’eau, mais vous, vous allez recevoir le baptême dans l’Esprit-Saint… »( Ac.11,15-16).  

 …Mon espérance, celle qui demeure, est de voir, non seulement mon Eglise catholique,mais toutes les Eglises chrétiennes, revenir ensembles devant Dieu et sous la mouvance de l’Esprit-Saint aux écrits qui les fondèrent,sans se prévaloir d’une antériorité ou d’une tradition  qui leur serait propre.                    

robert.specty@orange.fr

 

références citées dans l’article :

Rm.6,14 = Epître de Paul aux Romains,chapitre 6,verset 14

Jn 5,44 =  Evangile de Jean chapitre 5, verset 44

Gal.2,20 = Epître de Paul aux Galates ch 2, verset 20

Jn.12,43 = Jean, chapitre 12, verset 43

Ac.10,44.48 = Acte des apôtres, chapitre 10, versets 44 à 48

Ac.11,15-16 = Acte des apôtres, chapitre 11, verset 16

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