Qui nous parle dans certains de nos rêves ? – Alexander Grothendieck

Alexander Grothendieck, est né à Berlin en 1928 et décédé en 2014 à St Lizier commune située au sud-ouest de Toulouse.

Alexander a eu trois vies très différentes qu’il a traversées successivement avec la même passion et le même absolu, consacrant la première aux mathématiques, la seconde à l’écologie radicale antimilitariste et la troisième à sa rencontre avec Dieu à travers notamment les messages reçus par lui dans son sommeil.

La clé des songes, livre jamais publié mais conservé dans ses archives, relate sa vie et ses expériences oniriques et dit qui lui a parlé dans certains de ses rêves. Avant d’en faire la présentation, voici en quelques mots les deux premières parties de sa vie.

Ses origines familiales 

Alexander Grothendieck est né d’un père juif et russe, anarchiste militant et emprisonné à quatorze ans pour son action politique, libéré après la révolution de 1917. En 1924, à l’occasion d’un voyage en Allemagne son père rencontre celle qui deviendra sa mère et dont il prendra le nom, née d’une famille de la bourgeoisie protestante et comme son père, investie dans la cause anarchiste révolutionnaire.

Après l’arrivée d’Hitler, ils émigrent en France où ils sont internés en camp d’étrangers. Son père sera déporté du fait de ses origines et mourra à Auschwitz et le jeune Alexander poursuivra sa scolarité et sa vie en France.

Un génie des mathématiques 

Alexander Grothendieck fera une carrière de chercheur en mathématiques et recevra en 1967 la médaille Fields, consécration suprême. Madame Claire Voisin mathématicienne, membre de l’académie des sciences et qui n’aimait pas, dit-elle, la personne du mathématicien, dira pourtant de lui qu’il est le génie pur des mathématiques, du même niveau qu’Einstein en physique. A titre d’exemple elle dit qu’il découvrit en moins d’un an quatorze questions restées jusque-là sans solution.

Un livre vient d’être édité en 2023 sur sa vie de mathématicien :

mars 2023

Son engagement dans l’écologie radicale antimilitariste et anti-technologique 

La deuxième partie de sa vie, menée de pair avec son travail de professeur de mathématiques à l’Université de Montpellier, correspondra à son engagement dans l’écologie radicale antimilitariste. Il refuse alors la société vers laquelle nous entraînent les sciences et techniques nouvelles et notamment dans le domaine militaire.  » Survivre et vivre  » sera une revue qu’il créa avec d’autres et qui sera publiée de façon irrégulière d’août 1970 à juin 1975.  Après cette période, il abandonne alors son militantisme politique pour créer successivement deux communautés dans lesquelles il vivra quelque temps et dont il s’éloignera. Celles-ci disparaîtront d’ailleurs assez rapidement.

 

Son retour à une vie intériorisée et son attention très soutenue à certains de ses rêves où Dieu lui parle 

Sans doute déjà, s’étaient manifestés les premiers indices de sa troisième vie où il rencontrera Dieu dans ses songes puis le message de Jésus-Christ. Avant cette période, il a vécu quelques épisodes qui l’avaient déjà fait évoluer en ce sens.  Comme ses parents, Alexander était pourtant anarchiste et totalement athée, ne voyant en Dieu qu’un concept dépassé, auquel, seuls les esprits les moins éveillés pouvaient encore se référer. Un homme de science, comme lui, ne pouvait adhérer à de telles sottises !

Le livre présente de façon disparate et à vrai dire confuse, une chronologie des grands événements qui l’ont fait changer. Le premier de ceux-ci remonte à 1944. Il a alors 16 ans et participe avec sa classe à une causerie de son professeur de sciences naturelles profondément croyant et qui leur montre l’évolution de la vie en sciences naturelles. Il est totalement émerveillé devant la beauté des cellules et la complexité quasi infinie de la diversité de la vie. Contrairement à l’hypothèse du hasard qui sous-tend la théorie de l’évolution et prétend l’expliquer, il est alors immédiatement convaincu du contraire : un dessein caché organise l’évolution. Il dit que c’est depuis ce jour qu’il est passé de la vision athéiste à déiste sans d’ailleurs, note-t-il, que ce passage n’ait eu, alors, une quelconque influence sur lui. Sa vie continuera donc comme avant.

Le deuxième moment de rupture avec sa vision strictement matérialiste de la vie se situe en  1957. Année exceptionnelle pour lui, durant laquelle il fera, dit-il, ses découvertes fondamentales en géométrie algébrique, accompagnera sa mère durant ses derniers moments et puis rencontrera celle qui deviendra sa compagne. L’accompagnement de sa mère durant ses derniers mois sera l’occasion pour lui de découvrir qu’à côté de la réalité intellectuelle basée sur la raison, existe aussi une réalité spirituelle.  Mais là encore, et comme en 1944, il dit que cette découverte restera sur le moment sans effet sur sa vie.

Le troisième moment décisif correspond à la période 1975 – 1978, dates où il abandonne à la fois son implication dans la recherche en mathématiques et son engagement en politique – mais il, continuera d’enseigner à l’Université jusqu’en 1988 date de son départ en retraite.

Il se consacrera alors beaucoup plus à lui-même et en particulier à l’observation de ses rêves. Depuis 1976, et durant dix ans, il va consigner, dit-il, environ mille rêves dont il s’est souvenu et parmi ceux-ci trois à quatre cents dont il dit avoir compris les messages.

Parmi ces quatre cents rêves, il affirme qu’aucun ne tire sa source de son  psychisme et il leur reconnaît toujours la même « patte », le même souffle.

Certains de ceux-ci sont en langage clair et sans code secret. Ils constituent une Parole vivante dont chaque mot porte et s’accomplit en lui. Il reconnaît en 1988, une dizaine d’années après, que c’est cette voix qui lui a fait changer la façon dont il percevait le monde.

Cet état lui est venu dit-il comme une grâce, en revanche, l’acte de foi qui l’a accompagné ne peut venir dit-il que de nous, que de l’âme.  Cette foi se confond chez lui avec la foi en la vie, en l’existence.

Persuadé, à force d’observation, que ces rêves ne viennent pas du psychisme mais d’un Rêveur extérieur, il finit par être convaincu que ce Rêveur est Dieu qui nous parle. Il décrit même, à ce propos, ce rêve survenu en août 1982 où Dieu lui apparaît sous les traits d’un vieux monsieur bienveillant qui lui indique son chemin.

Il mesure alors la chance inouïe qui est la sienne et la confiance absolue et jamais démentie qu’il accordera alors aux messages divins qu’il reçoit.

Dans son livre, Alexander Grothendieck veut d’abord brosser à grands traits la vision du rêve en général et dans un second temps faire passer son expérience du rêve et de Dieu.

Début 1988, ses rêves deviennent des révélations prophétiques

Il estime enfin que les rêves obtenus de janvier à mars 1988 présentent le caractère de véritables révélations. Parmi ceux-ci, il y a les rêves prophétiques annonçant la fin brutale d’une ère à son déclin, d’une culture en pleine décomposition et l’avènement d’une nouvelle ère.

Viendra, dit-il alors, le choc de la tempête et les oreilles de ceux qui vivront entendront et les yeux verront.

Pour lire un résumé du livre 

Pour lire le livre 

 

 

Création ex-nihilo ou Univers cycliques

Création ex-nihilo
ou
Univers cycliques

Et donc,
un Créateur de tout l’Univers, voire des Univers…
Ou,
Univers holographique(s) – Univers ekpyrotique(s) – Théorie des branes Théorie des super-cordes – pour les plus abordables !…

Dès lors que l’on ne peut apporter de réponses, concrètes, cohérentes et irréfutables en tous points, sur ce qui concerne la « Création » de notre univers – ce qui est, jusqu’à preuve du contraire, toujours d’actualité – on pourrait être tenté parfois de passer à une autre étape, souvent imprégnée de l’influence des dogmes, qui ont façonné nos méthodes de penser, et régulièrement structuré de manière inconsciente, nos réflexions, nos raisonnements depuis tant de siècles.

Et ainsi l’on cherchera à identifier l’Origine de cette Création, si tant est que cela soit à notre portée. On entrevoit alors, à travers le biais de la croyance, une approche, un narratif qui se voudra « descriptif» d’un Créateur – le plus souvent établi dans le ciel*** sa demeure préférée. C’est ce que l’homme a toujours fait depuis des millénaires. Que le tonnerre gronde ou que les éclairs jaillissent, c’était à coup sûr une manifestation de la colère de Jupiter, pour les romains, ou de Zeus, pour les grecs, 2500 ans avant JC. Il y avait pléthore de dieux en ces temps là, mais aussi des « Uniques » et des « Suprêmes », dont Ometeolt « le Suprême…Créateur de toutes choses », également, Tabal-dak, Indra « le Seigneur des Cieux », mais aussi et encore, un Dieu guerrier, ce qui rappelle étrangement, dans son historicité, la figure de Yahweh-l’Eternel [Milchamah] => Homme de guerre, Lui aussi !… Et c’était, il n’y a que quelques dizaines ou centaines de siècles seulement, ou plus, allez savoir ? L’humanité a évolué, ces phénomènes ont été identifiés, les dieux ont été remisés pour partie, au chapitre des traditions ou du folklore. Mais cette notion d’Entités supérieures, de Gardiens ou de Guides suprêmes, demeurera cependant sous forme d’engrammes dans l’inconscient collectif de l’humanité, et perdurera au fil des siècles, avec des variantes et des modifications adaptées aux consciences de l’époque où se déroulèrent l’écrit des récits fondateurs. Dans les Religions bien évidemment, dans les traditions ésotériques, voire occultes, et dans certaines formes de spiritualité plus ou moins formatée. Ometeolt était peut-être encore l’un de ces « Principes Créateur », avec quelques autres, Zeus, Indra …, que les auteurs de ces narratifs religieux, auraient bien voulu ancrer dans une certaine forme de transcendance; mais celle-ci demeurait encore bien trop imprégnée de dualité, pour être conforme au sens profond de la-dite Transcendance. De plus, ce même travers demeure dans chaque récit : les hommes ont voulu parachever l’image de ces dieux – qu’ils ont donc eux-mêmes créés en réifiant une Énergie perçue en une Entité, souvent d’aspect humanisé – en leur attribuant une descendance, là aussi, bien trop conforme aux normes humaines, comme de coutume. Toujours ce besoin de projeter cet archétype traditionnel, celui de la famille en l’occurrence: Père – mère – enfant ; avec souvent un, ou des fils du reste. Les filles ont moins de chance d’y figurer ! Car ce sont des hommes qui, en plus d’inventer les dieux, écrivirent et peaufinèrent les textes religieux, ne l’oublions pas ! Les femmes, à de rares exceptions près, Isis, Myriam, Maria et quelques autres, sont presque toujours, soit absentes, soit perçues dans des « rôles secondaires », dans les textes qui structurent l’élaboration des fondements des religions. Et l’on retrouve régulièrement cet ancrage archétypal dans le symbolisme de la trinité : Brama – Shiva – Vishnou ; Osiris – Isis – Horus ; Père-Fils-Esprit . Trinité et triade également dans le bouddhisme avec les 3 Joyaux : Bouddha-Dharma-Sangha bien que cela décrive plutôt, ici, un état-d’être, un parcours spirituel avec ses mille nuances, et non une entité divinisée. Et l’on n’oublie pas la trinité la plus à notre portée : Esprit-âme-corps. 
Cette approche sera donc teintée majoritairement, d’une certaine forme d’anthropomorphisme; pas forcément sur l’aspect extérieur supposé, quoique…, mais sur les « intentions » avancées, sur les « caractéristiques » décrites, et sur le « comportement » rapporté par les auteurs des Textes dédiés. A les en croire, ceux-ci furent sans doute des contemporains du-dit Créateur, et L’ont vraisemblablement bien connu ! Alors la plupart des gens concernés se fient à ces récits; car ne sommes-nous pas tous, très limités pour envisager d’aller plus loin par nos propres moyens ?
Dieu/Dieux – est donc la Solution ultime – dixit, toutes théologies confondues, soit majoritairement monothéistes de nos jours – mais aussi certaines polythéistes, parfois moins dogmatiques – conduites par leurs fervents promoteurs et défenseurs, entraînant ainsi dans leur sillage, depuis tant de siècles, l’approbation d’une vox populi majoritaire. Et ne dit-on pas:« vox populi, vox Dei » ?!

Petit interlude – On ne peut citer la « Vox Dei » sans évoquer son pendant mélodique, le « Dixit Dominus » – Voix de Dieu et Paroles du Seigneur – mais bien sûr ici, c’est une toute autre histoire, celle de l’art musical en l’occurrence, quelquefois plus proche de l’essentiel dans son évocation, que le simple égrenage des textes « historiques ». Et surtout, certaines de ces compositions, inspirées parfois, ne sont plus un joug, même  léger !. Elles laissent libre cours à l’inspiration, sans dogme à l’affût, à l’intuition, à une envolée possiblement non formatée, et peuvent de ce fait apporter cette libre ouverture, cette élévation vers un « Ailleurs » non défini, non schématisé, et qui nous concerne cependant, c’est-à dire qui nous est intime, en relation direct avec notre propre cheminement intérieur.
Alors oui, j’apporte ici sans doute un zeste de contradiction sur ce qui sera évoqué par la suite, mais c’est un peu le mélomane qui s’exprime ici. Un simple exemple – les « ouvertures », pour faire court, des « Dixit Dominus » de Händel, Vivaldi ou Monteverdi – les « voix » ! du Seigneur étant impénétrables – entre autres Perles du Baroque, et si possible dirigées par un John Eliot Gardiner, ou un Roberto Zarpellon entre autres chefs inspirés, ça vous transporte vraiment…surtout dans le Silence qui suit…

La récréation est terminée, on revient au sujet.
Alors, quelle fut la voie utilisée ?
Tout d’abord,
Concrétisation : Réifier  – « Donner corps à une abstraction » .
Et dans le cas abordé, en réduisant cette Abstraction à une identité, fut-elle sublime, et donc le plus souvent à un Être suprême. De fait en voulant « concrétiser » en quelque sorte, un « Sujet non déterminé » pour en faire un « Objet de culte », destiné à combler l’attente de la majorité des humains.

Donc par extension : Vouloir « Personnifier » un Absolu Indicible, peut-être par une forme d’outrecuidance bien humaine, en un « Être » évanescent, supposé être un Dieu, mais ça reste alors un Être ou un Démiurge*, ou des anges, ou alors toutes autres figures immatérielles, insaisissables, voire illusoires, mais toujours dans le cadre de l’altérité et donc de la dualité. De fait, une forme de réification, qui façonne « l’objet d’un culte ». Souvent utilisé, dans des interprétations avec une tendance anagogique**marquée .


Alors, par une Réification,
On façonne la Déification.

Et puis, de quelle Création parle-t-on ?
La matière qui façonne cet univers visible, pourrait bien être déjà de nature holographique, comme le postulent David Bohm, Karl Pribam, ainsi que d’autres physiciens. On sait par ailleurs, déjà très concrètement cette fois, si l’on peut dire, que ce que l’on appelle la matière, ne représente seulement que 5 % de la masse de l’Univers – de l’atome, à l’ensemble de tous les corps célestes du Cosmos confondus. Et celle-ci, cette matière donc, est composée comme l’on sait, à 99,9999… % de vide. Pour du concret, on pourrait faire mieux ! Donc pour résumer, par la réification, on veut affirmer dans un discours religieux bien assuré et souvent dogmatique – ouvrage de la plupart des théologiens, et autres philologues – l’existence d’un Créateur singulier, qui aurait été ainsi « personnifié », «caractérisé», avec un descriptif bien trop humain pour être crédible. On ne peut plus en douter lorsque l’on relit, sans à priori, ni influences provenant de notre passé culturel, les Textes officiels par ex., mais pas que !.
Comme si déjà l’on pouvait « réifier », ce qui est du domaine d’un Absolu Indéterminé, et donc Insondable, ou bien avoir cette  forme de rhétorique , que de vouloir à tout prix, désigner, dénommer, ce qui par Essence même, est Indicible .

Le terme Deus a été effectivement élaboré à partir du latin deus, lui-même issu d’une racine indo-européenne deiwos, « divinité », de la base, dei-, « lueur, briller » => Lumière.
La Lumière est une fréquence vibratoire très particulière, qui peut différer selon les types de lumière, et les longueurs d’ondes propres à chacun d’eux. Et puis, il y a lumière… et Lumière ! Il ne viendrait à l’idée de personne, sauf dans un lointain passé – (le « deus » latin par ex. étant issu du polythéisme gréco-romain, ce panthéisme bien connu : Zeus, Jupiter etc.) – que de vouloir «personnifier», donc « réduire » cet état vibratoire dû à la magie des photons, ou d’une Vibration Autre et nettement supérieure, qu’Elle en serait Infinie.

Alors on peut tenter un rapprochement, facilité par la proximité sémantique des mots  Deus=Lumière – par : «État Divin» – qui a le mérite de ne point personnifier un État Indicible, et donc peut sembler ainsi, selon que l’on soit fortement, moyennement, ou pas du tout, en connivence avec les textes officiels – être mieux approprié pour tenter de définir – bien que l’on sache pertinemment que cela est totalement impossible, mais pour une facilité de langage – cet État Absolu – Indéterminé – Illimité – Indicible – Infini …
Et de fait, sans commencement, ni fin.

Mais ce n’est bien sûr, qu’une simple tentative d‘approche d’un profane, simple pèlerin en vadrouille ; un début de commencement, comme dirait l’autre, d’une possible amorce de compréhension !!… Et assurément, le résultat n’est pas garanti ! Mais continuons quand même, car « c’est en marchant que l’on fait son Chemin ! »

Ce Créateur est donc toujours décrit selon des textes transcrits, interprétés, réécrits, maintes fois modifiés… par les doctes transcripteurs des textes « originaux », textes qui ont été à « l’origine », eux aussi, également élaborés par de simples humains. Humains dont on présume donc, qu’ils étaient les auteurs attitrés de ces affirmations, assez souvent péremptoires, mais en aucun cas, sans la certitude formelle qu’ils en aient été véritablement les auteurs authentiques. Et puis, dans les toutes premières avancées de ces Aventures, l’information ne se transmettait que par l’oralité. Aux Indes, en Égypte, en Orient, aucun écrit des prémices de ces Aventures. Donc c’était un peu comme – « l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme qui à vu Dieu » – Et l’on retrouve aisément de grandes et très nombreuses similitudes, avec ces récits provenant d’autres Textes, beaucoup plus anciens cette fois, que l’hébreu massorétique, d’où émanent ces transcriptions. Par ex. les écritures cunéiformes des tablettes sumériennes, ou des écrits assyro-babyloniens. Certains passages seraient-ils en quelque sorte, des « copier-coller », tant les récits sont semblables , voire identiques parfois? Par la suite, avec le renfort de l’herméneutique, l’interprétation sera encore plus affinée, très souvent avec des inflexions et des orientations fidèles aux souhaits des théologiens.

Ainsi, « IL » aurait donc été le Créateur du…Vide. Puisque l’Univers « tangible » c’est bien du vide, à un pourcentage de 99,999 etc. « Alors, si l’on croit à un Créateur, on doit croire à cette illusion-Maya, qu’est la matière !» dixit Matthieu Ricard. Logique qui semble imparable. Mais il est vrai que les fluctuations de ce Vide, générant, ce que les scientifiques appellent : l’Énergie de Point zéro, serait peut-être cette «Origine » de la phase dans laquelle nous sommes, et qui remonte entre 13,8 et 15 milliards d’années, selon les astrophysiciens. Cette Énergie de l’origine qui était, est, et sera toujours à l’œuvre dans ce que l’on appelle – la « Création ». Celle-ci serait donc continuellement en action, en perpétuelle activité. Dieu ne chôme pas !

Pour en revenir quelques instant sur le « tangible » de la matière, de l’univers et de la vie que nous percevons, il serait peut être intéressant de se rappeler ces expériences d’un jeune chimiste américain Stanley MILLER qui, alors qu’il travaille en 1953 dans le laboratoire d’Harold UREY – (Nobel de Chimie), expérimente à 23 ans, la « création » des premières briques du vivant. Les acides aminés essentiels à partir des gaz qui prédominaient dans ce qu’on appelle la « Soupe primordiale » : Ammoniac, hydrogène, méthane, plus un soupçon de CO2 et de l’eau. Bon appétit ! La recette : Vous chauffez le tout à une certaine température, avec quelques petites décharges électriques en passant, tout en touillant un peu, et au bout de 7 jours vous obtenez au fond de la cornue, un dépôt rougeâtre – Bigre, mais qu’est-ce donc ? Ce sont les premiers acides aminés !! Les premières briques du vivant !

Stanley Miller démontrait ainsi la continuité entre la chimie organique du carbone, et les briques du vivant, inaugurant de fait la chimie prébiotique en tubes à essais. Les briques du vivant étaient fondées, qui donnèrent « vie » aux protéines et plus tard aux organismes biologiques. Miller n’est pas pour autant un créateur ! Il a seulement confirmé ce que la nature peut réaliser à partir de « l’inanimé » – gaz et autres ingrédients, pour parvenir … à ce qui peupla la terre par la suite.

La publication des travaux de Stanley Miller, le 15 mai 1953, dans la revue américaine Science, retentit à l’époque comme un coup de tonnerre. En « bricolant » dans son laboratoire, il avait en effet réussi pour la première fois à créer les briques du vivant, à partir de gaz inertes.
J’avoue que cette info m’avait très intéressé en rapport avec le « début » énigmatique du  vivant, à ce niveau de la matière . (Le Vivant de niveau spirituel, rayonnant Lui, vraisemblablement, sur un tout autre registre ou fréquence!). Stanley Miller n’est donc pas un « créateur » du vivant pour autant ! Il a simplement mis en lumière l’interdépendance de tous les phénomènes – gaz, particules, rayonnements, etc…
Sachant, comme déjà dit, que ce n’est que du « vide » après tout. l’Information préexistant à toute matière !

Mais cependant, ce bureau sur lequel je tape ce papier, cet ordinateur, ce fauteuil sont bien tangibles! – Et pourtant, « Rien ne touche rien »  comme disent certains physiciens quantiques ; et ce n’est pas une sorte de métaphore humoristique ! Tout ceci nous semble si réel – le bureau, l’ordinateur et le fauteuil sur lequel je suis assis, et vous qui lisez sur votre écran ! sauf erreur, nous ne passons pas encore au travers du fauteuil ?! – notre bureau supporte bien notre ordinateur, et celui-ci remplit bien son rôle comme si de rien n’était. Alors que ce ne sont que des champs vibratoires, des champs magnétiques ou électromagnétiques qui s’opposent, se modifient ou se repoussent, puisque n’étant pas de même fréquence, et qui procurent ainsi à nos neurones, cette confortable et rassurante impression d’un « réel » bien tangible, alors qu’au niveau quantique, il n’en est rien. Oui – « Rien ne touche rien » – ! Maya est à l’œuvre !
(Attention aux maux de tête !) Ce vide quantique, « source » de ce qui nous apparaît comme étant le réel, avait déjà été commenté par un célèbre physicien.
« L’espace vide n’est pas vide, il est le siège de la physique la plus violente »
John Archibald WHEELER (1911 – 2008) Physicien théoricien

Mais encore …
John Wheeler résume ainsi son parcours intellectuel en physique :
« Je crois que ma vie en physique se divise en trois périodes :
1 – Tout d’abord j’ai cru que tout était fait de particules. (les atomes de la matière, neutrons, protons, électrons …)
2 – Ensuite, dans ma seconde période, que tout était fait de champs. (champs gravitationnels, champs électromagnétiques etc…)
3 – Et depuis, dans cette troisième phase de ma réflexion, mon impression est que tout est fait d’Information ».

 « Au commencement était le Verbe » (dixit Ev.de Jean) => Donc : l’Information !
Comme en écho, un autre physicien, non moins prestigieux, répondait :
« L’espace vide n’est pas vide, il est plein. L’Univers n’est pas séparé de cette Mer d’Énergie Cosmique »
David BOHM
qui poursuit :
« Le vide absolu n’existe pas – Ce vide n’est donc pas vide, ni inerte, il est en permanence en pleine ébullition. Ce vide, dit quantique, est le théâtre de créations et de destructions de particules. Il se remplit et se vide de lui-même générant ainsi une énergie appelée énergie de point zéro ou énergie du vide. »
David BOHM (1917 -1992)
Physicien théoricien et quantique.

Alors du lointain passé, résonne encore par delà les temps, et au travers des Ethers :
« NEQUAQUAM VACUUM ! »
« Nulle part n’est le vide »
année 1484 … avec 500 ans d’avance sur la physique du XXI siècle!
Cet univers n’est donc pas figé, il change ainsi perpétuellement, et n’est de ce fait, pas éternel. Lucrèce, ce philosophe romain du 1er siècle avant J.C. affirmait déjà que l’univers était encore inachevé dans sa jeunesse. Et pourquoi avait-il cette conviction, à cette époque? Suivant un raisonnement audacieux, il disait : « Depuis mon enfance j’ai constaté que les techniques se sont perfectionnées autour de moi. On a amélioré les voilures des bateaux, on a inventé des armes de plus en plus efficaces, on a fabriqué des instruments de musique de plus en plus raffinés… Et donc, si l’univers était éternel, tous ces progrès auraient largement eu le temps de se réaliser, cent fois, mille fois, un million de fois! Je devrais donc vivre dans un monde achevé, qui ne change plus ? Or, puisque au cours des quelques années de mon existence, je n’ai cessé de voir autant d’améliorations, c’est donc bien que le monde n’existe pas depuis toujours… »
Pas mal ce raisonnement d’il y a 2200 ans !
Et…
« En ce moment même, l’espace dans son intégralité, regorge de particules virtuelles, à l’existence aussi « fantomatique » qu’ éphémère.
De même qu’une particule, l’univers peut aussi théoriquement surgir spontanément du vide, sans cause première – mais par la grâce d’une fluctuation quantique. La notion même de « cause à effet » perd son sens habituel, quand il s’agit de l’univers. Cette notion présuppose l’existence du temps : Car la cause précède l’effet. Or le temps et l’espace sont apparus en même temps que l’univers. Que veut donc dire :«  Et Dieu créa l’univers », si le temps n’existait pas ? Parce l’acte de création de l’univers n’a de sens que dans le temps. Alors Dieu est-il dans le temps, ou en dehors du temps ? Le temps n’étant pas absolu, comme l’a dit Einstein. Il est élastique. Un Dieu dans le temps ne serait, pas tout-puissant, car il serait soumis aux variations du temps causées par des mouvements d’accélérations ou par des champs de gravité intenses comme ceux qui existent aux abords des Black Holes. »… Thrinh Xuan Tuan astrophysicien.

La « Création » ne pouvant être figée dans son évolution, sauf à postuler que cette création se serait, en quelque sorte, comme « cristallisée », dans des schémas préétablis? Ou bien alors, serait-elle en mouvement perpétuel, où les phénomènes surviennent et se développent par le truchement d’une interdépendance inhérente ? – Et donc ici, point de « Création » ex-nihilo, à proprement parlé – L’énergie du vide, qui n’est toujours pas vide, générant elle-même, par ses fluctuations, et ce fameux «Principe de conservation de l’énergie », principe totalement immuable, les fondements de la matière… pour….. ? Retourner au Vide après un cycle… des milliards de cycles…? c’est ce qu’on appellerait l’Éternité ? Rien ne se perd … rien ne se crée, tout se transforme!
Sans compter sur d’hypothétiques, (mais de moins en moins ?), Univers parallèles, Univers branes, ou Univers cycliques, ou bien alors cet Univers gémellaire postulé par Andreï Sakharov par ex. Mais également sur des théories toujours en développement, théories des super-cordes, théories des branes ou également Univers ekpyrotique, qui interpellent de nombreux astrophysiciens dans cette recherche de l’origine – si origine il y a ? Puisque, qui dit origine, dit fin – Alors que le cycle, a certes une fin, mais qui rebondirait sur une « nouvelle aventure du cosmos, ou d’autres cosmos » ? 

Petite digression sur les théories : Les théories ne s’avèrent pas toujours certaines – c’est le propre d’une théorie – mais lorsqu’elles sont partagées par de nombreux chercheurs de différents pays, on peut estimer qu’il y ait de fortes probabilités de confirmation. Je me souviens d’un bouquin passionnant de l’astronome Pierre Kohler « les Gouffres du Cosmos » (1978) , où déjà, il évoquait et développait la théorie des « trous noirs ». Théorie assez controversée à l’époque, mais qui s’est avérée par la suite totalement exacte, et a pu confirmer l’existence de ces black holes par millions et +, dans notre cosmos. Des méga trous noirs parfois, jusqu’à 40 milliards de fois la masse du soleil ! ou d’autres, blottis au cœur de galaxies, comme la nôtre par ex., ou ailleurs, souvent à des formats plus modestes, de quelques centimètres , voire moins ?!

En se rappelant que le Vide n’est surtout pas le néant.
Loin s’en faut !
Le « néant » n’étant bien souvent, qu’une formule « creuse », échafaudée par ceux qui précisément veulent à tout prix désigner ce qu’ils ne comprennent pas.

Mais revenons au Principe Créateur, que personne ne peut avoir la prétention d’expliquer, surtout pas en voulant « personnifier », comme le font la plupart des théologies d’où émanent les dogmes religieux. N’y aurait-il pas là comme une forme de pensée réductrice, à vouloir à tout prix, nommer, désigner, enfermer, toujours dans ce carcan des mots, et donc réifier en quelque sorte, ce qui serait par essence innommable, puisque au-delà de nos petits raisonnements d’egos insatisfaits de ne pouvoir saisir l’Insaisissable, de nos souhaits à vouloir structurer, imaginer, nommer, ce qui serait par Essence-même, totalement Indicible ?

Allons plus loin…Et si alors on adoptait très provisoirement (!) la terminologie de certains religieux, n’y aurait-il pas là, à contrario, comme une espèce de « blasphème », à vouloir précisément enfermer cet Absolu Infini dans cette structure limitée par nature, des mots ? Vouloir à tout prix déterminer et dénommer cet État Indicible, n’est-ce pas là une espèce de démarche totalement autocentrée, à hauteur d’homme, et qui veut à tout prix exister face à cet Absolu  – car sans doute veut-il comprendre ce dont il s’agit ? Il est à niveau, pense-t-il, comme beaucoup de ces théologiens après tout, qui en seraient aussi persuadés !
A-t-on si peur du Silence …en lieu et place des mots, des désignations, et des représentations, ou de toute autre métaphore en provenance de notre imagerie mentale?

Effectivement le terme Dieu, provient bien de la racine Dia = Lumière = Jour. Mais la Lumière est un État non personnifié. Et l’homme a voulu enfermer cet « État Divin», sans doute par une réaction bien humaine, par peur de tous ces maux qui affligent l’existence, dont l’ultime, la mort… croit-il. Il s’est mis en quête d’une Protection céleste – cette recherche d’un véritable Père – qu’il a nommé, désigné, et donc réduit et enfermé dans ce carcan limité, étouffant et poussiéreux des mots, comme une espèce de sauvegarde sécurisante. C’est encore l’ego qui était, et est toujours aux manettes !
Alors ne point « personnifier » le Divin, serait probablement un peu mieux approprié, et sans doute aussi, peut-être un peu plus sage ?

Car de quel Dieu parlons-nous en général ? De celui qui est décrit dans la Bible ?
Colérique – Jaloux – Vindicatif – n’hésitant pas à éliminer des masses de pauvres gens – avec entre autres ce fameux : « Dévouer par interdit » ! qui ressemble à un doux euphémisme mis à toutes les sauces, mais souvent pour parler de massacres et d’exterminations en en tous genres, et que l’on retrouve à de maintes reprises dans la Bible sous ce vocable: « Dévouer par interdit – Charam » – etc… avec parfois des précisions effarantes qui peuvent être très choquantes. (Deutéronome 2:33-35) (Deutéronome 20:16)
(1 Samuel 15:3) (2 Samuel 12:31) etc…etc…
Il se définit Lui-même comme jaloux et colérique du reste. Il faut craindre « l’Ire de Dieu » ! Il est bien de relire cet Ancien Testament, que l’on a survolé sans doute, lorsque l’on était au catéchisme, bien entouré par un brave curé qui ne faisait que répéter avec sincérité et très consciencieusement, le dogme bien appris. Alors on nous dit que le nouveau testament… lui, est différent, il est mieux, plus spirituel. Peut-être. Mais alors, est-ce bien le même Dieu ? un Dieu à deux faces? Une forme de Janus ?

Un grand philosophe indien du II siècle, Nagarjuna, disait déjà :
« Les phénomènes (matière – univers etc…) tirent leur nature d’une mutuelle dépendance (l’interdépendance) et ne sont rien en eux-mêmes . Leur évolution n’est ni arbitraire, ni déterminée par une instance divine, mais suit les lois de causalité (cause à effet) au sein d’une interdépendance globale, d’une causalité réciproque »

« Le problème de l’origine repose donc sur la croyance en la réalité des phénomènes et en l’existence réelle du temps et de l’espace, alors que du point de vue de la vérité absolue, il n’y a ni création, ni durée, ni cessation.
Ce paradoxe montre bien le caractère illusoire du monde des phénomènes. » Matthieu Ricard.
Et il n’est pas le seul à avancer cette constatation – des physiciens, et des philosophes modernes ou anciens, occidentaux ou orientaux, vont vers ce même constat.

Et l’on pourrait conclure ce papier par cette réflexion d’un spécialiste mondialement reconnu de la Bible hébraïque, Thomas Römer. Auteur d’une production comprenant plus d’une dizaine de monographies, traduites dans de nombreuses langues, et de près de trois cents articles scientifiques. Il est depuis 2008 professeur, titulaire de la chaire Milieux bibliques, au Collège de France, dont il est par ailleurs administrateur depuis 2019. Ses travaux se caractérisent par une approche fondée sur une analyse philologique rigoureuse, mais en la réinscrivant dans une démarche qui relève à la fois d’une forme de socio-histoire et d’une histoire comparée des religions antiques. Ses recherches circonscrivent un champ structuré par trois axes majeurs, étroitement complémentaires : les traditions mémorielles de l’Israël ancien ; l’émergence du monothéisme biblique ; l’inscription des traditions bibliques dans leur contexte antique.
Et cet éminent spécialiste va exactement dans le sens d’une bible ou de fait, il n’y a aucun auteur confirmé ; et que cette bible est composée de dizaines de textes qui ont été modifiés et interprétés à plusieurs reprises au fil des siècles, pour finir en un texte conforme à une doxa théologique pré-définie, vers le Moyen-Age.
« La Bible n’est pas tombée du ciel » comme le dit Thomas RÖMER . Elle est le fruit d’une rencontre entre plusieurs civilisations depuis environ 1000 avant J.-C. : Assyriens – Égyptiens – Perses – Grecs – Romains. Notamment le fameux Déluge, qui a été recopié sur les textes assyriens, d’auteurs anonymes, comme tous les textes dits bibliques. Le père dominicain Jean-Vincent Scheil, entre autres chercheurs, Samuel Noah Kramer etc… spécialistes des textes anciens, vont dans le même sens de l’histoire, et la bible n’est donc absolument pas un livre d’origine juive – l’identité juive n’existait même pas à l’origine de la bible.
Toujours selon Thomas RÖMER, tous les textes ont été à leur début, transmis uniquement et totalement oralement. L’écrit n’interviendra que vers le 8ème siècle !
Alors, réifier – réifier – il en restera toujours quelque chose!? L’Essentiel est-il à l’extérieur ? ou dans un «intérieur aménagé», bien calfeutré par nos soins – et souvent, par des Influenceurs extérieurs, au fil des siècles et des vies?! Cet « Essentiel » à qui l’on prête même parole, et qui nous jugerait et nous sanctionnerait ? Peut-être par ses fameux : « Dévouer par interdit » …
Ou bien faut-il avoir un autre regard, que celui des yeux de la conscience ordinaire, pour tenter cette Épopée infinie de la Conscience?
Au-delà des frontières de l’impermanence –
Au-delà de la forme et des apparences –
Au-delà de l’espace et du temps –
Par-delà les au-delà –
Par-delà les mondes et les dimensions….
Épopée sans but défini, sans directive imposée, sans chemin tout tracé, ni règles édictées à respecter scrupuleusement, hormis celles de sa propre Conscience. Mais ici, ce ne sont plus des règles, c’est notre Soi, notre Âme ou notre Esprit qui, parfois, pourrait nous guider dans cette Épopée du Silence ?…
A chacun sa réponse…. !
Patje Seko


(Emmanuel Kant / 1724-1804)
« Pour palier à sa crainte de l’absolu, l’homme a inventé des dieux, des entités supérieures, creusets de leur crainte, substitut à un infini impréhensible. »

De nombreux ouvrages et titres de sites abordent ce thème de « Dieu et la science » – La preuve de l’existence de Dieu, disent certains, comme Mrs Bolloré et Bonnassies, en confondant allègrement, l’hypothèse, imprégnée de croyance, et la preuve. Ce peut être tout à fait louable de rechercher des preuves, mais l’utilisation de leur foi personnelle, ne peut être retenue comme une preuve scientifique de ce qu’ils avancent, tel que le fait remarquer Denis Faïck, philosophe. (Dieu la science et les preuves : une tromperie)
Par ailleurs sur le même thème Dieu et la science : André Conte Sponville, Guillaume Lecointre, François Euvé, etc..
Sébastien Bohler – Ingénieur, Ecole Polytechnique – Dr en Neurosciences.
Thomas Römer – Professeur à l’UNIL – « L’invention de Dieu » –
Il occupe la chaire « Milieux bibliques » au Collège de France ; il est également professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne.

(***) « Quand on meurt, on va au ciel. C’est ce que pensent la plupart des croyants. Rien de plus normal à cela, car Dieu est le Très-Haut et règne dans les cieux. Mais d’où vient cette idée que le bien suprême doit avoir la tête dans les nuages ? » 
Ce à quoi Sébastien Bohler semble répondre, non sans un peu d’humour, avec cette autre réflexion : Pourquoi a-t-on eu le besoin d’inventer Dieu ?
Sébastien Bohler – Ingénieur – Ancien élève de polytechnique – Conférencier.
« Chez les primates (dont nous partageons une partie du système nerveux) l’individu dominant est généralement plus élevé physiquement que les autres. Il est souvent plus grand, il occupe un poste d’observation surélevé, se tient droit, alors que ceux qui se soumettent doivent avancer courbés, ployer l’échine et regarder le sol. De sorte que le respect et la crainte pour ce qui est « au-dessus » seraient ancrés dans notre répertoire comportemental et cognitif depuis des centaines de millénaires. Une réalité que l’on retrouve dans le terme latin désignant le Seigneur – Dominus – ( le dominant !) et dans le fait que le premier attribut du Dieu unique est la puissance qui peut inspirer la peur (ou du moins, la crainte). Le plus puissant doit nécessairement être aussi le plus haut. Habiter au ciel, en la matière, était un peu le nec plus ultra. Logiquement, les tentatives humaines de s’y hisser étaient sévèrement punies, comme lors de l’épisode de la tour de Babel. Mais cela ne pouvait plus durer : l’homme a inventé des avions qui ont survolé les nuages et Dieu n’a plus eu nulle part où se mettre ! »  SB

(*) (Le démiurge, ou le créateur, est la déité responsable de la création de l’univers physique dans diverses cosmogonies. Il peut désigner par extension tout créateur d’une œuvre)
(**) (en théologie l’interprétation d’un texte qui cherche à passer du sens littéral à un sens spirituel ou mystique. On parle aussi pour ce procédé d’anagogisme).



Le mercredi des cendres et le carême

Hier mercredi 22 février  c’était le mercredi des cendres

Le mercredi des cendres ouvre la période du carême dans le christianisme notamment chez les catholiques et les orthodoxes. Cette fête mobile a lieu 46 jours avant Pâques. Elle est précédée du mardi gras, dernier jour « gras » avant Carême.

La ritualisation des cendres est liée à la pénitence dès l’Ancien Testament, notamment dans le Livre de Daniel et le Livre de Jonas : « Et je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne, et avec le sac et la cendre» et « Le bruit étant parvenu jusqu’au roi de Ninive, il se leva de son trône, jeta bas son manteau, se couvrit d’un cilice et s’assit sur la cendre. »

Dans le christianisme, le premier concile de Nicée, en 325, préconise un jeûne de quarante jours pour préparer Pâques.

L’imposition de cendres au front du pénitent est une évocation symbolique de la mort, un appel à la conversion, un symbole de renaissance, une image de la pauvreté de l’être humain et le signe de la miséricorde de Dieu.

cf qu’est ce que le mercredi des cendres sur Eglise catholique)

(cf code de droit canonique : les jours de pénitence)

(cf abbé A. Guillaume : Jeûne et charité dans la liturgie du Carême)

Le Carême est un temps liturgique de dévotion à Dieu associé à une alternance de jours de jeûne complets et de jours d’abstinence (jours maigres) d’une durée de quarante jours que le christianisme a institué au IVe siècle en référence aux quarante jours de jeûne de Jésus-Christ dans le désert. Cet épisode est relaté par les trois évangiles synoptiques : Mc 1,12-13Mt 4,1-11 et Lc 4,1-13. Le Carême précède Pâques, la plus importante des fêtes chrétiennes.

Mc 1,12-13 : Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert  où il passa 40 jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient.

Mt 4,1-11

Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable.

Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

Le tentateur, s’étant approché, lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.

Jésus répondit: Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple,

et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.

Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.

Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,

et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.

10 Jésus lui dit: Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.

11 Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient.

Lc 4,1-13

01 Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert

02 où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.

Les disciples de Jésus ne jeûnaient pas, alors que les pharisiens et les disciples de Jean le Baptiste pratiquaient le jeûne (Matthieu, IX, 14) : « Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?. »

Les jours qui ont précédé la Pâque, ni Jésus ni ses disciples n’ont jeûné. Les récits des Évangiles indiquent qu’à Béthanie, seulement quelques jours avant sa mort, ses disciples et lui ont pris des repas. Jésus a en outre mangé le repas de la Pâque la nuit précédant sa passion. (Matthieu 26:6, 7 ; Luc 22:15 ; Jean 12:2). C’est durant le concile de Laodicée (348? – 381?) que fut prescrite la xérophagie, c’est-à-dire l’usage exclusif du pain et des fruits secs pendant le temps qui correspondait au Carême.

La pratique du Carême remonte ainsi au IVe siècle.

 

 

Suspendus …Des soignants entre deux mondes

 

 

« Quels ont été leurs doutes, leurs peurs et les réactions de leur institution et de leurs collègues ?”

Il ya quelques jours seulement je présentais le livre du collectif39 « les Oubliés paroles de suspendus « 

Cette présentation s’inscrivait dans une suite d’articles consacrés au SRAS COV 2 et à certaines manifestations locales contre le pass sanitaire qu’on peut retrouver là  à la rubrique santé.

 Fabien Moine  a présenté son film sur son site  :

Le 12 juillet 2021, sans concertation, les soignants du pays ont été confrontés à un choix : conserver leur emploi en ayant recours à une série d’injections médicales ou être suspendus de leurs fonctions au 15 septembre. A cette date des dizaines de milliers d’entre eux se sont retrouvés sans travail, sans revenu et sans aide. Dans l’indifférence populaire mais aussi celle de leur institution et des médias.

Ils demeurent suspendus, entre deux mondes… Celui d’un passé technocratique en plein effondrement, sans considération ni moyen, basé sur le rendement et la technologie. Et un autre où tout est à construire, libérés du chantage et de la pression des autorités de tutelle, avec une vision résolument humaine et intégrative de la santé.

Plus que des témoignages c’est un regard profond sur notre système, nos institutions, la passion de l’autre et l’engagement vers un monde meilleur, collectif.

Caroline Blondel, Gregory Pamart, Carole Fouché, Louis Fouché, Judith Rémy, Éric Loridan et Aurélie Colin nous racontent leur vécu de cette crise et leurs espoirs. Le tout porté avec poésie sur une musique originale de Cécile Petit et des chorégraphies d’Aurore Borgo. Car danser avec la crise et sourire à demain est un des nombreux messages portés par ce film.

Le film est en accès libre sur Viméo et une participation volontaire sur Tipeee est laissée à l’appréciation de chacun.

Pour visionner le film Suspendus … des soignants entre deux mondes 

 

 

A Dieu Colette – dernier hommage

 

Ce jour, 18 juin , sa famille, ses amis de la paroisse  Saint Jean Baptiste  ou d’ailleurs, ses voisins  de la rue Viancin  ont participé à la cérémonie   de départ de Colette en l’église Saint Louis de Montrapon.

C’est pour moi l’occasion d’évoquer en quelques lignes cette proche voisine à la fois si discrète et si présente que nous avons côtoyée durant plus de trente ans. Son engagement dans divers services d’église, particulièrement au sein de sa paroisse, a été évoqué au cours de cet hommage

J’extrais du petit livret qui nous fut distribué à l’entrée de l’église les trois photos qui suivent.

 

 

Cette deuxième photo rappelle le passage chanté magnifiquement par sa nièce,  accompagnée à l’orgue et par une partie de l’assistance.

Je reprends ci dessous le refrain  :

Peuple qui marchez dans la longue nuit,

Le jour va bientôt se lever,

Peuple qui cherchez le chemin de vie

Dieu lui-même vient vous sauver.

 

Je retiens aussi ce refrain d’un autre chant :

N’aie pas peur,

Laisse-toi regarder par le Christ

Laisse-toi regarder car il t’aime.

 

Pour terminer  et à l’adresse des lecteurs lointains, je  vous présente d’abord l’orgue  de l »église de Montrapon  initialement construit par François  Callinet ( 1807)  pour l’église St François Xavier de Besançon.

La partie instrumentale de l’orgue a été classée aux Monuments historiques en 1977.

Après la désaffection  de St François Xavier en 1975, l’orgue fut installé à St Louis. En 1991, le facteur Michel GIROUD de Bernin (Isère) a entièrement restauré l’instrument dans sa disposition d’origine.

 

Pour terminer, un regard sur l’église St Louis de Montrapon dont la construction s’acheva en 1968

 

 

« Tant qu’il y a du droit » : L’obligation vaccinale en sursis

L’obligation vaccinale en sursis – maître Krikorian – communiqué sur France Soir 

le site de maître Krikorian, avocat au barreau de Marseille

Maître Krikorian explique qu’au regard de la Constitution, l’extension du passe sanitaire a effectivement été validée par le Conseil constitutionnel qui a approuvé pour l’esssentiel la loi n°2021-1040 du 5 août 2021, relative à la gestion de la crise sanitaire.

Cela ne signifie pas pour autant qu’elle l’a été du point de vue des normes supranationales. Certaines des mesures d’application de cette loi pourraient ne pas être favorables au dispositif que le Parlement vient d’adopter.

Il est en effet arrivé que l’appréciation du Conseil constitutionnel et celle de la Cour européenne des droits de l’homme divergent.

Il sera dès lors possible à toute personne soumise au dispositif de « vaccination obligatoire », de présenter devant la juridiction saisie de certaines mesures, générales ou individuelles d’application de la loi, une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), c’est-à-dire de soutenir qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit.

La loi schématiquement va se prononcer sur deux types de mesures à prendre :

D’une part, ce qu’on appelle maintenant le passe sanitaire, c’est-à-dire l’alternative à trois branches : vaccination ou injection, certificat de rétablissement ou tests PCR, auto-test, test antigénique…

Et d’autre part, ce qui concerne tout particulièrement certains de nos concitoyens qui sont en même temps des professionnels de santé.

Pour le premier point, c’est-à-dire le passe sanitaire, le Conseil constitutionnel l’a validé, c’est-à-dire qu’il a considéré que ce dispositif législatif était conforme à la Constitution.

Contrairement aux messages véhiculés que le gouvernement laisse se propager à tort au sein de notre nation, le Conseil Constitutionnel n’a pas du tout validé le second dispositif, c’est-à-dire la vaccination obligatoire…. Quand vous lisez à la fin le dispositif de la décision les articles qui concernent la vaccination obligatoire, c’est-à-dire les articles 12, 13 et une partie de l’article 14, ces dispositions législatives ne sont pas déclarées conformes, c’est-à-dire que le Conseil Constitutionnel ne les a ni validées, ni invalidées.

Tandis que le Premier ministre a déféré lui-même la loi au conseil Constitutionnel, il n’a cependant développé aucun grief à l’encontre des dispositions de la loi. Et donc, le Conseil constitutionnel l’observe et ne répond pas au Premier ministre qui avait inclus notamment dans sa saisine du 26 juillet l’article 12 de la loi. Ce qui fait que, en ce qui concerne ce dispositif législatif relatif à l’obligation de vaccination, le principe est intact. Ce qui a simplement été validé, c’est la progressivité du dispositif.

Demain, comme je le crois, en tout cas comme je le souhaite, le Conseil constitutionnel était à nouveau saisi, mais cette fois-ci sur le plan de la QPC (question prioritaire de constitutionnalité) à partir de l’article 61.1 de la Constitution, il y aurait toutes les chances, ce serait hautement probable, que le Conseil constitutionnel invalide ce dispositif.

En ce qui concerne les dispositions qui étaient beaucoup plus invasives, puisqu’il s’agit du corps humain et du choix de la personne en ce qui concerne la vaccination, le Conseil constitutionnel n’a pris aucune responsabilité. Il laisse finalement ce choix aux justiciables, c’est-à-dire aux personnes qui seraient concernées, notamment les personnels de santé.

C’est là où va intervenir la QPC. La QPC est donc un moyen qui a été voulu juridique, juridictionnel. il appartiendra à la juridiction du premier degré de se prononcer sur la transmission de la QPC au Conseil d’Etat ou la Cour de cassation, selon l’ordre juridictionnel suivi….L’application de l’obligation vaccinale qui va devenir effective à peu près au 14 septembre, puisqu’il y a un moratoire qui a été organisé par la loi. Mais il faudra que d’ici le 14 septembre, les procédures soient prêtes pour qu’elles puissent être efficaces au profit de ces personnes.

Imaginons qu’au 15 septembre, une juridiction soit saisie d’une QPC, elle statue disons dans le mois qui suit, et qu’elle transmette la QPC à la Cour de cassation et au Conseil d’État. L’un ou l’autre aura trois mois pour statuer et le Conseil constitutionnel, s’il était saisi par un renvoi à la QPC, aura lui-même trois mois. En gros, à partir du moment où la Cour de cassation ou le Conseil d’État est saisi, vous avez un délai de six mois, auquel on rajoute le temps nécessaire pour que le premier juge du premier degré statue sur QPC. Donc cela peut prendre sept à huit mois.

Entre temps, ce que devront faire les requérants, c’est demander par la voie d’un référé adapté à la matière qui sera la leur, une suspension de toutes les mesures de contrainte, notamment de la décision qui les priverait de toute rémunération qui les empêcherait d’exercer.

Donc il faudra faire en sorte que devant la juridiction compétente – conseil des prudhommes pour les salariés du privé, éventuellement la juridiction administrative pour les agents publics – qu’à l’occasion de l’examen de la QPC, si le juge du premier degré estime que la décision administrative est entachée d’illégalité et qu’il y a urgence, le pouvoir légal pourra prononcer la suspension d’exécution de cette décision administrative.

Concrètement, il y a donc de bonnes chances pour que tous ces professionnels de santé arrivent à faire suspendre jusqu’au résultat de la QPC toutes les décisions de suspension de salaire.

Les manifestations peuvent dériver, et je pense qu’il est beaucoup plus souhaitable que nos concitoyens reviennent dans les prétoires de telle sorte qu’il n’y ait pas de mise en danger de la vie d’autrui et pas de violence et qu’on agisse par le droit parce que maintenant, il est prouvé qu’on peut le faire.

communiqué de presse intégral de Maître Krikorian -16 août 2021

promulagation

LOI n° 2021-1040 du 5 août 2021 relative à la gestion de la crise sanitaire promulguée le 6 août 2021

décision du Conseil constitutionnel du 5 août 2021

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