Les pôles magnétiques terrestres peuvent s’inverser brutalement

 

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Fin juin, l’Agence spatiale européenne (ESA) présentait les premiers résultats de sa mission Swarm, une constellation de trois petits satellites lancés en novembre 2013, qui étudie en détail le champ magnétique terrestre. Les mesures effectuées par ces engins montraient que ledit champ magnétique, qui protège notre planète des particules chargées émises par le Soleil, était en train de s’affaiblir rapidement, perdant 5 % de son intensité en une décennie, soit une baisse dix fois plus rapide que ce qui était envisagé auparavant. Ce résultat a ravivé l’hypothèse selon laquelle nous ne serions pas loin d’une inversion des pôles magnétiques, ce qui a provoqué ce commentaire de la part du responsable de Swarm, le Norvégien Rune Floberghagen : « Un tel renversement n’est pas instantané.  Il prendrait plusieurs centaines d’années si ce n’est quelques millénaires. » Trois mois après, Rune Floberghagen peut apporter un important correctif à sa déclaration. En effet, selonune étude internationale publiée dans le numéro de novembre du Geophysical Journal International, le renversement des pôles magnétiques terrestres, un événement susceptible d’avoir de graves répercussions sur notre civilisation technologique, peut se produire en moins de temps qu’il n’en faut à un homme pour vivre et mourir.

La plus forte éruption solaire depuis 2005

La plus forte éruption solaire depuis 2005 s’est produite le 19 janvier. « L’éruption elle-même n’avait rien de spectaculaire mais elle a projeté dans l’espace une masse coronale (nuage de plasma au champ magnétique intense) à la vitesse phénoménale de 6,4 millions de kmh », a déclaré à l’AFP Doug Biesecker, physicien au Centre de prévision météorologique spatiale de la NOAA (1).

D’après les prédictions de la NOAA , le plus fort de l’interaction de cette bouffée de particules avec le champ magnétique terrestre est attendu le 24 janvier vers 14h UTC (plus ou moins 7h).

Cette tempête géomagnétique est classée « catégorie 3 » sur une échelle qui en compte 5. Elle est donc considérée comme « forte » mais pas « sévère ». Néanmoins elle peut provoquer des perturbations dans les systèmes informatiques embarqués à bord de satellites, et dans les communications radio au niveau des pôles.

L’autre conséquence attendue est la survenue d’aurores boréales en Europe et en Asie, provoquées par le piégeage des particules chargées du Soleil dans le champ magnétique de notre planète.

Qu’est-ce qu’une éjection de masse coronale ?
L’atmosphère solaire la plus externe, la couronne solaire, est structurée par de forts champs magnétiques. Lorsque ces champs sont fermés, souvent au dessus de tâches solaires, l’atmosphère confinée solaire peut soudainement et violemment libérer des bulles de plasma, gaz complètement ionisé, et des champs magnétiques appelés éjections de masse coronale.

Les éjections de masse coronale ou CME (en anglais, coronal mass ejection) sont des phénomènes à grande échelle : leur taille peut atteindre plusieurs dizaines de rayons solaires. Elles modifient les caractéristiques du vent solaire, se déplaçant à très grande vitesse dans le milieu interplanétaire (entre 100 km/s et 2 500 km/s) et peuvent parcourir la distance Terre-Soleil en quelques jours (typiquement trois jours).

Le champ magnétique des CME est très fort : une CME atteignant la Terre peut donc provoquer des orages magnétiques en interagissant avec le champ magnétique terrestre.

vu sur science.gouv.fr

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