Nutrition, mensonges et propagande

 

  • Broché: 248 pages
  • Editeur : Thierry Souccar Editions (13 novembre 2008)
  • Collection : MEN.PROP.
Michael Pollan est auteur scientifique et journaliste au New York Times. Il est professeur de journalisme à Berkeley (Université de Californie).

Pourquoi ne voit-on désormais dans le lait que du calcium, dans la sardine que des oméga-3 et dans la myrtille que des antioxydants ? C’est parce que nous sommes entrés dans l’ère du nutritionnisme, une idéologie dont Michael Pollan démonte ici un à un les fondements fallacieux :  » La fonction de l’alimentation se cantonne à la santé  » ou  » Nous avons besoin de nutritionnistes pour nous dire ce qu’il faut manger  » ou encore  » Un aliment équivaut à la somme de ses constituants « . Le nutritionnisme, au lieu de nous éclairer, sème la confusion dans les esprits. Cette confusion sert les intérêts des experts eux-mêmes mais aussi ceux de l’industrie agroalimentaire, toujours prompte à inonder le marché de nouveaux produits  » markétés  » santé. Pourtant, depuis que la tradition a cédé la place à la science et au marketing, nous ne sommes pas en meilleure santé. L’analyse de Pollan est décapante. La fréquence du diabète, des maladies cardiovasculaires et des cancers explose à tel point qu’aujourd’hui, la vocation première de la médecine est de conserver en vie ceux qui tombent malades à cause de l’alimentation industrielle. L’excellente nouvelle c’est que les ravages du nutritionnisme et de l’industrie agroalimentaire sont réversibles. Il est possible de manger à nouveau de vrais aliments, en consommant intelligemment. Brillant et plein d’humour, ce livre qui a figuré plusieurs mois sur la liste des best-sellers aux États-Unis, nous invite à (re)découvrir avec bonheur que les meilleurs choix pour notre santé sont aussi les meilleurs pour la planète.

 

 

Manteau océanique: le plus grand habitat microbien sur Terre?

 

Vu sur http://www.techno-science.net/

S’il est désormais admis que la vie colonise tous les recoins habitables de notre planète, roches incluses, l’étendue de cette colonisation et les stratégies mises en oeuvre par les microorganismes pour se développer dans ces environnements dit extrêmes, mais plus encore, leur impact sur le bilan carbone de notre planète, restent encore à élucider. Une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs français de l’Institut de Physique du Globe de Paris (Université Paris Diderot – PRES Sorbonne Paris Cité – CNRS) et italiens de l’Université de Modena e Reggio Emilia a récemment mis en évidence la présence de niches microbiennes dans le manteau océanique hydraté, environnements qui pourraient bien avoir hébergé les premières formes vivantes sur notre planète. Cette découverte a été publiée en ligne le 10 janvier 2012 par la revue Nature Geoscience.

Observations en microscopie électronique à balayage de niches microbiennes (hydrogrenats en bleu) au sein de pyroxènes serpentinisés, mettant en évidence des assemblages atypiques de minéraux (serpentines polyhédrales, en vert, et oxydes de fer, en rouge) intimement associés à des molécules organiques dont la signature obtenue par spectroscopie Raman atteste d’une origine biologique (reliques du  » biofilm  » en jaune).
© IPGP (CNRS, Univ Paris Diderot, PRES Sorbonne Paris Cité)/Università di Modena e Reggio Emilia
Ces nouvelles signatures du vivant reportées dans un contexte rappelant l’environnement de notre Terre Hadéenne (4,5 – 3,8 milliards d’années), ouvrent  des perspectives intéressantes autour de l’émergence de la vie sur notre planète. Pour que les premières cellules vivantes puissent apparaître à partir de CO2, de roches et d’eau, une source soutenue d’énergie est nécessaire. La serpentinisation, désormais considérée avec une attention croissante, apparait comme un candidat de choix. Source naturelle d’énergie chimique, elle aurait pu fournir les premières voies biochimiques qui sous-tendent l’apparition et le développement d’écosystèmes microbiens, exploitant, plutôt que provoquant, des processus géochimiques existants. Dans cette perspective, les hydrogrenats ont dès lors pu constituer un environnement prébiotique plus que favorable.Référence:

Life in the hydrated suboceanic mantle, Bénédicte Ménez, Valerio Pasini and Daniele Brunelli, Nature Geoscience, doi:10.1059/ngeo1359


 

Djamel, musulman de 32 ans

Vu sur le Monde des Religions :

pour lire l’article 

Pratique religieuse et monde moderne

« Pour tout musulman qui souhaite pratiquer, il est parfois difficile de concilier religion et activités du monde moderne. Rien en effet n’incite à se tourner vers Dieu, rien n’est prévu pour pratiquer sa foi, et il m’est arrivé de me sentir mal jugé simplement parce que je priais dans un lieu public, bien que je puisse comprendre l’appréhension des gens. J’ai parfois l’impression que l’environnement général (la publicité, le stress etc. qui nous entoure) se concilie mal avec une pratique apaisée. Face à ces conditions difficiles, certains réagissent en se repliant, en mettant des barrières entre eux et le monde moderne. C’est par exemple le cas de certains salafistes. Pour ma part, cela me pousse au contraire à travailler une spiritualité intérieure, à chercher Dieu dans mon cœur et à transcender les petites perturbations quotidiennes. Je peux donc dire que finalement, malgré certains moments de gêne, j’arrive à vivre ma religion de manière apaisée et spirituelle sans trop concéder aux distractions qui m’entourent. »

Pourquoi pratiquer

« Le profane est dans l’oubli, et le sacré est dans le souvenir. L’idée de l’islam c’est de dire qu’à chaque instant, il faut être dans le souvenir de Dieu, et donc demeurer dans le sacré. C’est vivre le moment présent en toute gratitude, loin de la colère, des tensions etc. Evidemment, plus on rentre en relation, plus on s’insère dans le monde, plus les difficultés surviennent. Il n’y a donc que deux solutions, soit s’isoler – ce qui n’est pas le but -, soit rythmer son quotidien en pratiquant, pour rester dans le souvenir. Pour moi, la prière est un moment majeur de la journée, c’est un moment où je tente de me déconnecter totalement, de relativiser et de libérer tous mes résidus égotiques. J’en ressors apaisé, plus lucide, plus à même de retourner dans le monde. Sans cette pratique régulière, sans cette discipline, je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à cheminer spirituellement. C’est donc devenu une nécessité pour moi. »

«Etre vieux serait la dernière des maladies»

INTERVIEW : Le gériatre Olivier Saint-Jean dénonce une surmédicalisation dans la prise en charge des personnes âgées depuis dix ans.

Par ERIC FAVEREAU

 

C’est un débat essentiel, mais il reste à bas bruit : la vieillesse est-elle une maladie ? Faut-il la médicaliser ? La médecine est-elle une chance pour les vieux ? Le professeur Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie à l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), a toujours questionné le rôle de la médecine dans le grand âge. Il fait partie du jury qui suit les débats sur la vieillesse organisés par le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin, en partenariat avec France Culture et Libération.

Ce qui vient de se passer autour des médicaments anti-Alzheimer – à savoir on continue de les rembourser alors que leur intérêt thérapeutique est nul -, est-ce le symbole de l’ambiguïté autour la médicalisation de la vieillesse ?

C’est en tout cas un très bel exemple de surmédicalisation, faute de savoir penser une médecine différente pour les personnes âgées. Dans la maladie d’Alzheimer, que voit-on ? D’un côté, il y a une tendance à identifier le déficit cognitif, c’est-à-dire les pertes de la personne, puis à essayer de les compenser. De l’autre, on va multiplier les examens, les analyses, faire des ponctions lombaires, lancer des IRM à la recherche d’éventuels marqueurs de maladie. Cela peut avoir du sens en matière de recherche, mais cela ne change en rien la prise en charge de ces malades. Tout cela n’a pas de sens, sauf celui de satisfaire cette logique biomédicale sur la vieillesse qui cherche à s’imposer.

pour lire la suite de l’article 

 

 

les oubliés de la démocratie

Editeur : MICHALON -6 octobre 2011-

François Miquet-Marty

Sociologue et sondeur, François Miquet-Marty est président de Viavoice, institut d’édutes et de conseil en opinions. Il a notamment publié L’idéal et le Réel: enquête sur l’identité de la gauche(Plon, 2006)

 

 

Présentation de l’éditeur

Pour choisir notre avenir nous sommes tous appelés aux urnes.
Et pourtant pensons-nous avoir encore un lien avec cette démocratie? Combien, dans la France d’aujourd’hui, se sentent en réalité ignorés, laissés pour compte? Combien estiment que leurs voix ne sont plus entendues ? Pour mener l’enquête, François Miquet-Marty a rencontré des Français de tous horizons. A Paris, en Touraine, à Toulouse ou ailleurs. Étudiants, ouvriers, retraités ou autres. Tous ont parlé de leur quotidien et de ce qui, à leurs yeux, peut en améliorer le cours. Ou ne le peut pas. Cette investigation sans concession dresse un portrait inquiétant de notre société. Une société clivée et sourde à elle-même. Enrichie par des entretiens avec des dirigeants politiques, cette exploration propose également des scénarios pour l’avenir de la démocratie. Afin de mieux imaginer le sens d’une action collective en faveur de nos vies.

 

 

la voie de l’hozho chez les navaros

vu sur Clé, par 

Par Philippe Jost

Comment les Navajos s’adaptent-t-il à la modernité ? Comment vivent-ils leur double appartenance indienne et américaine ? Pour affronter le XXI° siècle, ils ont choisi de former des « nouveaux guerriers » capables d’évoluer dans deux mondes sans renier leur culture ni leur mode de vie. Voyage dans un monde qui vit à des années lumières de l’American Dream et qui place plus haut que tout l’Hohzo : la quête de la beauté, de l’harmonie et de la santé.

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Loin de l’American Dream : la voie de l’Hohzo

Un autre monde. Aux antipodes du modèle américain. Au culte du changement, les Navajos opposent la tradition ; à l’esprit de compétition, la coopération ; à l’individualisme, la solidarité du clan ; au culte de la jeunesse, la sagesse des anciens ; et surtout au « toujours plus » de l’American Dream, la quête de l’Hohzo, le fondement de la culture Diné. Hozho signifie « beauté ». Mais il veut aussi dire « harmonie » et « santé ». Le savoir-vivre Navajo exige que la poursuite de cet état où « tout doit être à sa juste place », imprègne, de la naissance à la mort, toutes les gestes quotidiens : de la prévention ou du traitement de la maladie au règlement des différents, des relations de couple à la préservation de la nature, de l’économie à la politique tribale. La quête de la beauté, comme un chemin pour apprendre à être humain au cœur même d’un autre pays qui, à coups de pubs, de feuilletons télé, de paillettes, prétend, comme disent les Diné « conduire à la féerie mais invente un cauchemar ».

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Parler aux arbres et à la pluie

En Navajo, le mot « religion » n’existe pas. Il n’y a, de même, aucun terme pour désigner l’art. C’est que l’art et la religion font partie intégrante du quotidien. Respirer, boire, marcher, parler, être ensemble, aimer. Un mode de vie où les hommes ne doivent se sentir ni supérieurs à leurs semblables, ni extérieurs à leur environnement, parce que tous les éléments, humains et animaux, minéraux et végétaux, animés ou non, sont vivants. Tous parents. Tous dotés d’une conscience. Capables de ressentir et de recevoir de nous, des impressions. _ « Chaque matin quand je me lève pour boire un verre d’eau, dit Philmer, je n’oublie jamais de remercier la pluie. Impossible, de même, d’imaginer cueillir un plan de maïs, abattre un arbre ou tuer un mouton sans lui expliquer l’usage qu’on en fera, sans lui adresser une prière, lui demander son pardon pour l’avoir violenté et lui faire une offrande, du tabac ou du pollen… »
Une façon de me rappeler la relation intime qui existe pour les Navajos entre les hommes et la nature et la responsabilité qu’ils ont à son égard. Et attention ! Gare aux écarts de conduite, car, en cas de mal-traitance, les forces naturelles sont toujours présentes, et parfois menaçantes.

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Cancers et environnement : où en est-on ?

Cancers et environnement : où en est-on ?

Le colloque international « Cancers et expositions environnementales »
s’est tenu le 12 décembre 2011 à la Maison internationale de la Cité
internationale universitaire de Paris. Organisé par l’Anses, l’Institut
national du cancer (INCa) et l’Alliance nationale pour les sciences de la
vie et de la santé (Aviesan), les scientifiques ont dressé un bilan des
connaissances liant cancer et exposition environnementale.

Aujourd’hui, l’adage «  la dose fait le poison » est devenu trop simpliste. C’est du moins l’avis des spécialistes réunis au colloque international « Cancer et Environnement » organisé le 12 décembre 2011 par l’Anses. « La dose est importante, mais il y a de nombreux autres facteurs tels que la susceptibilité génétique qui doivent être étudiés », indique Bette Meek, directrice adjointe de
l’évaluation des risque chimiques au Centre McLaughlin (Canada).
« L’âge et le sexe sont également d’importants facteurs » ajoute le docteur Christopher Wild, directeur du CIRC. D’autres facteurs ne restent pas en laisse : population vieillissante, évolution des modes de vie, pollution, etc.

« Il y a des facteurs modifiables et des facteurs non modifiables à l’origine de la hausse observée des cancers » insiste Françoise Clavel-Chapelon, initiatrice de la cohorte E3N en 1990. Le tabac serait responsable de 37 % des décès par cancers, l’alcool de 9 % et l’obésité de 1 %. 49 % des décès auraient une cause encore non identifiée. Les marges de recherche sont donc importantes. Une fois écartée la part attribuable principalement aux comportements ou au mode de vie (tabac, alcool, exposition solaire, alimentation, activité physique…) et au vieillissement démographique, reste à apprécier le poids relatif des facteurs
environnementaux physico-chimiques et microbiologiques car la très grande majorité des cancers ont des causes multifactorielles.

De nombreuses voies d’amélioration

Les mêmes données, exploitées avec des modèles différents estiment souvent des risques différents. Il faut donc « harmoniser la terminologie, les méthodes de calcul d’exposition, notamment les modèles et les calculs d’incertitudes pour pouvoir comparer les
conclusions », insiste Gerhard Heinemeyer, responsable du groupe évaluation de l’exposition et normalisation à l’Institut fédéral d’évaluation des risques  (Allemagne). Les incertitudes sont pour lui une question cruciale.
« Si j’affirme qu’il fera 15°C la semaine prochaine, ou si  je soutiens qu’il fera entre 12 et 18°C, à quelle affirmation donnerez-vous le plus de crédit ? », s’interroge le
chercheur.

Outre l’harmonisation, il faut augmenter le nombre de données disponibles. En France, beaucoup de départements n’ont pas encore de registres de cancers. L’estimation au niveau national est donc sujette à de nombreuses incertitudes et il y a souvent un
manque de connaissances des expositions. Etudier la survenue d’un cancer, c’est pourtant connaître l’exposition in utero, jusqu’au développement. Une période de 20 à 40 ans doit être couverte. « Dans le cas des études se faisant  a posteriori, il y a d’énormes problèmes de sous-évaluation », indique Anne Maître de l’équipe environnement et prédiction de la santé des populations au CHU de Grenoble. Les biomarqueurs peuvent jouer un rôle capital dans ce sens. Selon Anne Maître, « Il est nécessaire de développer des indicateurs biologiques d’exposition représentant une dose interne traduisant directement les effets toxiques observés à long terme ». Ces indicateurs doivent prendre en compte l’ensemble des sources d’exposition, des facteurs individuels des sujets et
des facteurs physico-chimiques des substances. Ainsi, le 1-hydroxypyrène est un métabolite du pyrène, bon indicateur de la contamination par les HAP.

Les causes socio-économiques sont également mal identifiées et pourraient avoir une influence non négligeable. Enfin, certains cancers n’ont aucune spécificité et sont dus à des affections multifactorielles. « Le défi est de créer des modèles sur des systèmes à multi-causes », d’après Agnès Buzyn. « L’un des enjeux cruciaux de la caractérisation des expositions environnementales consiste à prendre efficacement en compte les expositions combinées à plusieurs produits chimiques », précise Jacqueline Clavel, médecin et épidémiologiste à l’Inserm.

L’avenir réside donc dans la traçabilité des expositions pour faire de la prévention primaire : substitution des produits cancérigènes et création de groupes d’étude des groupes à risque. Il est nécessaire d’enregistrer, classer et conserver les mesures des expositions professionnelles aux agents CMR. Là encore se pose le problème d’évolution des parcours professionnels. Il faut être capable de suivre un actif sur l’intégralité de sa carrière et après celle-ci. Cela nécessite également de connaître l’exposition par secteur.

Les plus dur n’est pas le dosage des bioindicateurs, mais de remplir les fiches de renseignement pour chaque échantillon. En effet, il faut avoir une bonne connaissance de la contamination par les HAP dans ce cas, et être capable d’évaluer l’incidence du
tabac, du feu, de la pollution automobile, etc.

Il est nécessaire de développer les méthodologies et de faire des suivis continus. La Chine peut être un bon territoire d’expérimentation. Sa population s’élève à 750 millions. C’est plus que la population globale vivant sur la Terre au 18e siècle. Son
industrialisation rapide expose sa population à de nombreux polluants et à des bouleversements rapides dans leur mode de vie.

L’environnement, un rôle vraiment prépondérant ?

Les cancers n’ont pas la même incidence en fonction des zones géographiques. Le Docteur David Christiani, professeur à l’Ecole de santé publique de Harvard (Etats-Unis), rappelle que les cancers de l’estomac et du col de l’utérus sont plus fréquents dans les pays en développement, alors que ceux du sein et la prostate sont plus observés dans les pays développés. En revanche, le cancer du poumon s’observe partout dans des proportions semblables. « L’incidence des principaux cancers peut varier d’un facteur de 5 à 100 selon les populations, et lorsque des groupes de populations migrent d’une région à faible risque vers une
région à risque élevé, leur taux d’incidence rejoint presque toujours celui de leur nouvel environnement », relève David Christiani.

Il est important de définir ce que l’on entend par « environnement ». Au sens large, les facteurs de risque externes regroupent les expositions industrielles (lieu de travail, pollution de l’air, de l’eau et du sol), les expositions dues au mode de vie (tabac,
alimentation, inactivité physique, activité sexuelle), les expositions naturelles (UV, radon, eau, agents infectieux) et les expositions aux équipements médicaux. L’ensemble de ces facteurs externes est à l’origine d’environ 95 % des cancers. Les  facteurs internes comptent pour environ 5 % des cancers. On parle ici d’altération des gènes, de taux anormaux d’hormones, de déficience immunitaire, ou encore de mutations. En quelle proportion, la dégradation de l’environnement est-elle à l’origine des cancers ?
Selon les sources, on parle de 5 à 30 %. Cependant, ces chiffres semblent grandement sous-estimés, selon l’ensemble des scientifiques participant au débat.

Les scientifiques insistent sur l’importance de la communication, de l’éducation et de la transparence, trois domaines sur lesquels la recherche doit travailler. Le public doit bien comprendre que la plupart des études ne sont pas des points finaux, mais que « le tableau est construit au fur et à mesure des études » selon le Dr. Wild. La science permet de faire un état des lieux à un moment donné, mais ne constitue pas la vérité.

Le téléphone portable montre bien les limites des sciences. Le public veut une réponse claire immédiate, mais les études épidémiologiques montrent des conclusions controversées. Que fait-on entre-temps ? Le facteur temps est déterminant. Comment
répondre à la demande médiatique actuelle, alors même que les études sur le tabac ont duré 20 ans… ?

vu ,sur : http://www.natura-sciences.com/Developpement-durable/Cancers-et-environnement-point.html

Qu’est ce que l’Ayurveda ?

Qu’est-ce que l’Ayurvéda ?
par Jonathan Léger Raymond le 07/05/10- sur le site de projetenvie.com

Qualifié d’art ou de science de la vie, l’Ayurvéda traditionnel désigne l’ensemble des pratiques thérapeutiques élaborées, accumulées et transmises au fil des siècles dans le sous-continent indien. Celles-ci ont été éventuellement regroupées en huit spécialités qui constituent l’ensemble de la pratique ayurvédique. En Sanskrit, « Ayur » signifie « Vie » et « Véda » signifie « Vérité » ou « Savoir ». Mais qu’est-ce que l’Ayurvéda entend par « Vie » ? Il s’agit, dans l’optique de la philosophie Nyaya/Vaisheshika, du flux unifiant le corps, les sens, l’intellect et l’esprit (Charaka, sutra 1:42). La vie est donc la connexion existant entre la conscience, l’intérieur, le noumène et le monde extérieur, le phénomène.

Les huits branches de l’Ayurvéda

1 – Kaya : Médecine interne
2 – Baala : Pédiatrie
3 – Graha : Métaphysique et psychiatrie
4 – Shalya : Chirurgie
5 – Shalakya : Ophtalmologie et oto-rhino-laryngologie (ORL)
6 – Prasuuti : Féminité, accouchement et post-natalité
7 – Jara : Gériatrie
8 – Vrisha : Aphrodisiaques (comment reproduire un enfant en santé)

 

 

 

Comment la vie a commencé

vu sur : http://www.science.gouv.fr/fr/a-decouvrir/bdd/res/4362/comment-la-vie-a-commence-/

Nouvelle édition

D’où vient la vie ? Comment est-elle apparue sur Terre ? Quels ont été les premiers organismes vivants ? À quoi ressemblaient les ancêtres de formes de vies actuelles ? Comment l’évolution a-t-elle sculpté le vivant au fil du temps ? L’auteur présente dans ce livre une synthèse des découvertes les plus récentes sur l’histoire de la vie.

Il distingue trois étapes innovantes majeures, ou genèses :

1. celle des premières bactéries
2. celle des premières cellules animales et végétales
3. et celle des organismes composés de plusieurs cellules (dont nous sommes).

Et quatre types d’événements fortuits ayant profondément façonné l’histoire du vivant sur Terre : trois événements « créatifs » (les mutations, la reproduction sexuée et la sélection naturelle), un quatrième destructeur (les grands cataclysmes comme celui qui vit disparaître les dinosaures il y a 65 millions d’années).

L’auteur, spécialiste des milieux marins et des premiers organismes ayant colonisé la Terre (les algues), aborde les mystères de la vie avec un éclairage original sur l’évolution du vivant, différent de celui des microbiologistes, des généticiens ou des paléontologues. Il agrémente son récit de ses expériences d’homme de terrain curieux de tout et amoureux fou de la nature… et d’un tableau, L’Astronome de Vermeer, qui sert de trame à son récit…

Cette nouvelle édition mise à jour tient compte de la découverte de fossiles exceptionnels au Gabon (cf. photo) qui signent une origine de la vie organisée et complexe beaucoup plus précoce qu’on ne le pensait jusque-là.

Alexandre MEINESZ est professeur à l’université de Nice-Sophia Antipolis (équipe ECOMERS). Il est l’auteur du Roman noir de l’algue tueuse.

Collection : Regards
Source : Editions Belin (septembre 2011)

Crédits photographiques
Fossiles découverts au Gabon reconstitués virtuellement en 3D grâce à la microtomographie. © El Albani -Mazurier

Sept expériences qui peuvent changer le monde

Broché: 265 pages

  • Editeur : Du Rocher (21 avril 2005)

 

 

 

 

 

Le biologiste Rupert Sheldrake propose sept expérience fascinantes qui pourraient bouleverser notre vision de la réalité. Les scientifiques n’ont jamais réussi à expliquer des phénomènes aussi courants que la migration des oiseaux, la construction des nids hautement complexes des termites ; le  » sixième sens  » de nos animaux domestiques. Ils en viennent même à se demander si les  » constantes fondamentales  » de la nature sont effectivement constantes !…. La nature renferme indubitablement des mystères qui défient les connaissances scientifiques les plus poussées. Plutôt  de les ignorer ou de les balayer d’un haussement d’épaules, Rupert Sheldrake propose de les attaquer de front. Pour ce faire, il suggère un véritable programme de recherche, qui présente l’avantage d’être à la portée de chacun, tant sur le plan de l’investissement que de la compréhension.
Parfaitement rigoureux en termes scientifiques, le protocole exposé renferme le germe d’une vision révolutionnaire de l’homme et de la nature.


Les Français consomment trop de benzodiazépines

La France est le second plus gros consommateur de benzodiazépines en Europe, selon un nouveau rapport de l’Afssaps, qui veut réduire cette consommation d’anxiolytiques et de somnifères.

les benzodiazépines sont définies par une structure chimique cyclique qui associe une molécule de benzène et une molécule contenant deux atomes d’azote  (diazépine). Dans la nomenclature internationale, on les reconnait au suffixe -azépam. Les molécules apparentées, comme le zopiclone ou le zolpidem, n’ont pas la même structure chimique mais le même mode d’action. Les BZD agissent au niveau du système nerveux central (cerveau) via les récepteurs Gaba (canaux ioniques insérés dans les membranes de certains neurones). Elles ont un effet inhibiteur sur les neurones (d’où les propriétés relaxantes, sédatives, hypnotiques…). 
Les BZD sont prescrites contre l’anxiété, l’insomnie, les contractions musculaires douloureuses, l’épilepsie ou encore pour le traitement de l’alcoolisme (sevrage).

le magazine Sciences et Avenir donnait en octobre 2011 un coup de projecteur sur le lien possible entre la prise de benzodiazépines (BZD) et la survenue d’une démence,notamment la maladie d’Alzheimer. Suite à cet article, qui s’appuyait sur les travaux de Bernard Bégaud, épidémiologiste à l’Inserm, l’Afssaps s’est procuré une note sur l’étude en cours, précise le rapport d’expertise publié cette semaine. Cette association entre BZD n ’est pas établie pour l’instant mais «cette problématique est en cours d’évaluation», précise l’Afssaps.

 

 

 

 

L’occident malade de l’Occident

Broché: 315 pages

  • Editeur : Fayard (7 octobre 2009)

 Martine Bulard, économiste, est rédactrice en chef adjointe du Monde diplomatique, responsable du secteur Asie. Elle est l’auteure de Chine, Inde : la course du dragon et de l’éléphant (Fayard, 2008). Jack Dion est directeur adjoint de la rédaction de Marianne. Il est coauteur de Sur la piste des grandes fortunes (Messidor, 1987).

Présentation de l’éditeur

L’Occident se vit aujourd’hui comme une citadelle assiégée. Miné de l’intérieur par une crise systémique, donc durable, voyant son leadership de plus en plus contesté, il se sent assailli par une multitude d' »ennemis  » extérieurs. Vu à travers le prisme occidentalo-centriste, le monde se résume à un éternel affrontement entre  » eux  » – les Chinois, les Russes, les Arabo-musulmans… – et  » nous « . Singulière réécriture du passé, singulière lecture du présent. L’élite oublie que l’Occident ne représente qu’une partie de l’humanité et que d’autres puissances, anciennes ou nouvelles, sont en droit de revendiquer une place sur l’échiquier mondial. Elle omet de rappeler que la domination occidentale n’a pas toujours existé. Elle ignore les échanges perpétuels entre civilisations, entre cultures, entre peuples, qui ont bâti les fondements d’une humaine civilisation dont personne ne peut revendiquer le monopole. A travers un vaste panorama des événements internationaux de ces dernières années – de la crise géorgienne d’août 2008 à l’élection de Barack Obama, en passant par le retour de la France dans le giron de l’OTAN -, Martine Bulard et Jack Dion prennent à contrepied le discours dominant. Au lieu de s’arc-bouter sur des mythes qui ont disparu avec le xxe siècle, il est temps, selon eux, de prendre acte de la nouvelle donne planétaire et de définir un nouvel universalisme. Car de quoi l’Occident est-il malade, sinon de lui-même ?

 

 

 

 

 

 

Le cinquième accord toltèque

  • Broché: 246 pages
  • Editeur : Guy Trédaniel éditeur -8 mars 2010-

Miguel Ángel Ruiz (ou Don Miguel Ruiz) (né en 1952) est un auteur mexicain, chamane et enseignant. Son ouvrage Les quatre accords toltèques est un best-seller de la littérature New Age.

Né d’une mère curandera (guérisseuse) et d’un grand-père nagual (chaman toltèque), il fait des études de médecine et devient chirurgien. Sa vie bascule lors d’une expérience de mort imminente qui l’aurait inspiré à chercher des réponses aux questions de l’existence dans la tradition toltèque.

Son livre s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. Il a été reçu par l’animatrice de télévision américaine Oprah Winfrey dans son émission à ce sujet.

Les quatre accords toltèques

Les quatre accords en question se résument à :

  • Que votre parole soit impeccable.

Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez vraiment. N’utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire d’autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l’amour.

  • Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.

Vous n’êtes pas la cause des actes d’autrui. Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité, de leur rêve. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles.

  • Ne faites pas de suppositions.

Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

  • Faites toujours de votre mieux.

Votre « mieux » change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d’avoir des regrets.

Le cinquième accord Toltèque

  • Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

Ne vous croyez pas vous même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est ce vraiment la vérité ? Ecoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message.

Œuvres

  • Le cinquième accord Toltèque, Éditions Guy Trédaniel, traduit par Olivier Clerc, 2010.
  • Les quatre accords toltèques, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc,1999.
  • La maîtrise de l’amour, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • La voix de la connaissance, Guy Trédaniel Editeur .
  • Pratique de la voie toltèque, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • S’ouvrir à l’amour et au bonheur, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • Au-delà de la peur , traduit par Olivier Clerc, Editions Jouvence, 2004

Bibliographie

  • Mary-Carroll Nelson, Prophéties toltèques de Don Miguel Ruiz, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • Olivier Clerc, Le Don du Pardon : un cadeau toltèque de Don Miguel Ruiz, Éditions Trédaniel.

 

Dans son best-seller mondial, Les Quatre Accords Toltèques, Don Miguel Ruiz révélait comment le processus éducatif, notre « domestication », nous fait oublier la sagesse inhérente avec laquelle nous venons au monde. Tout au long de notre vie, nous concluons en effet des accords qui vont à l’encontre de ce que nous sommes et nous nous créons ainsi des souffrances inutiles. Les Quatre Accords Toltèques servent à briser ces accords qui nous limitent, pour les remplacer par d’autres qui nous procurent la liberté, le bonheur et l’amour. Aujourd’hui, aidé de son fils Don José Ruiz, Don Miguel jette une nouvelle lumière sur Les Quatre Accords Toltèques, auxquels ils en ajoutent ensemble un cinquième très puissant, afin que nous puissions faire un véritable paradis personnel de notre vie. Le Cinquième Accord Toltèque nous donne accès à un niveau de conscience de la puissance du Soi encore plus puissant qu’avant, nous restituant du même coup l’authenticité avec laquelle nous sommes venus au monde. Dans cette suite très attendue au livre qui a déjà changé la vie de millions de personnes de par le monde, les Ruiz nous remettent en mémoire le plus grand cadeau que nous puissions nous faire : la liberté d’être qui nous sommes vraiment. En nous donnant les outils pour y parvenir.

 


Ces chrétiens qu’on persécute

1. Rappel historique de la naissance de la déclaration universelle des droits de l’homme à l’Assemblée de l’ONU en 1948.

La Commission des droits de l’homme comprenait 18 membres de divers horizons politiques, culturels et religieux. Eleanor Roosevelt,  la veuve du Président américain Franklin D. Roosevelt, présida le comité de rédaction de la DUDH. A ses côtés se trouvaient le Français René Cassin, qui écrivit le premier texte de la Déclaration, le Rapporteur du comité, le Libanais Charles Malik, le Vice-Président Peng Chung Chang de la Chine, et John Humphrey du Canada, Directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies, qui prépara le premier plan de la Déclaration. Mais c’est Mme Roosevelt qui a vraiment été la force qui a permis l’adoption de la Déclaration.

La Commission se réunit pour la première fois en 1947.

Le texte final rédigé par René Cassin fut remis à la Commission des droits de l’homme qui était réunie à Genève. Le projet de déclaration envoyé à tous les Etats Membres de l’ONU pour qu’ils fassent des observations devint connu sous le nom de  projet de déclaration de Genève.
Le premier projet de déclaration fut proposé en septembre 1948 avec la participation de plus de 50 Etats Membres à la rédaction finale. Par sa résolution  217 A (III) du 10 décembre 1948, l’Assemblée générale, en réunion à Paris, adopta la Déclaration universelle des droits de l’homme, avec les abstentions de huit pays, mais aucune contestation.

 

l’article 18 énonce la liberté de pensée , de conscience et de religion pour toute personne :

Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

2.L’ONG protestante Portes Ouvertes fait partie du réseau Open Doors qui regroupe une vingtaine d’associations indépendantes oeuvrant dans plus de 60 pays.

Cette association soutient les les communautés chrétiennes fragilisées par un environnement hostile partout où les chrétiens manquent de liberté religieuse.

 

3. La persécution dans le monde. Données publiées par l’équipe de recherche de Portes Ouvertes

L’Index Mondial de Persécution de Portes Ouvertes est un outil rassemblant des données qui montrent où et jusqu’à quel point les chrétiens sont persécutés. Compilé par le département de recherche de Portes Ouvertes International, il suit à la trace les changements vécus par les chrétiens dans 77 pays, puis classe parmi eux les 50 pays où il est le plus difficile de pratiquer la foi chrétienne.

Le classement ne reflète pas simplement les incidents de persécution mais également les conditions environnementales sous-jacentes à la persécution. La situation la plus dure pour un chrétien est d’être là où l’Etat et la culture se combinent pour créer une atmosphère oppressante qui tente d’étouffer complètement l’Eglise.

Aussi, le classement prend-il en compte la pleine complexité de la persécution et la taille de chaque communauté persécutée.

C’est cet engagement de mesurer la persécution dans tous ses aspects qui fait de l’Index mondial de persécution un outil pertinent et une base appropriée à une action efficace pour aider les chrétiens persécutés. Il permet de transformer la prise de conscience de la persécution des chrétiens en action efficace en leur faveur.

 

Pour rejoindre le site « Portes Ouvertes »… 

 

Pour lire le rapport 2012

 

 

 

Les nouveaux chiens de garde

vu sur : http://www.lesgrandesoreilles.com/le-film-documentaire-les-nouveaux-chiens-de-garde-ne-plait-pas-aux-toutous-des-medias-71197

Le film documentaire « Les nouveaux chiens de garde » ne plaît pas aux toutous des médias

Marre de toujours voir les mêmes tronches dans votre télé ? Marre de toujours lire les mêmes plumes ? Ce doc vous explique enfin pourquoi la presse va si mal.

Arlette Chabot, Laurence Ferrari, David Pujadas, Alain Duhamel, Jean-Pierre Pernaut, Christine Ockrent, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin, Alain Minc, Bernard-Henri Lévy, Christophe Barbier, Michel Field… Toujours les mêmes, toujours là, à squatter nos postes de télévisions, nos journaux et nos radios. Ils nous bassinent depuis plus de vingt ans que la crise va se résorber d’elle même, qu’elle n’existe pas et que ce n’est qu’une question d’équilibre des marchés. Ce sont encore ces mêmes zombis qui appuient tel ou tel candidat aux élections, tel ou tel politique dans sa course suprême. « Ils » ce sont les journalistes, éditorialistes et pseudos-experts, sans aucune morale, sans aucune indépendance et sans aucune objectivité. Ces « nouveaux » chiens de garde sont tels des Pasdaran, les « gardiens de la révolution médiatico-numérique » qui n’est qu’un vaste jeu de chaises musicales où les uns et les autres se refilent des postes de présentateurs, directeurs de la rédaction ou de rédacteurs en chef. Ils sont les garants d’une continuité absurde imposée par les propriétaires des « grands » médias, les patrons amis eux-mêmes des politiques, qu’ils soient aux affaires ou dans l’opposition.

Copinages

Si l’on voit Arlette Chabot claquer les bises à droite et à gauche on rit jaune quand on entend un fin analyste résumer en une phrase ce petit monde médiatico-politique: « C’est un peu comme si dans une famille certains avaient décidé de faire politique d’autre faire économie et le troisième journalisme, c’est un seul et même monde, c’est un monde unique ». De quoi faire froid dans le dos tant la réalité dépasse la fiction. Pour ce film documentaire, les deux réalisateurs sont allé exhumer des séquences qui se passent de commentaires, à l’exemple d’Arnaud Lagardère dans l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche » où ce dernier invite un Jean-Pierre Elkabbach chantant les louanges de son jeune patron, fils de Lagardère. Nous vous laissons découvrir qui fait quoi dans ce trio (l’un embauche l’autre qui rembauche l’autre, puis le boss fait entrer à la radio Drucker, radio dont le patron était Elkabbach et dont le proprio était Lagardère, fils du papa ami intime des deux animateurs), pas facile à suivre ? Ces trois là s’invitent à la téloche tels de vieux potes pour faire sautiller et trémousser la ménagère de 50 ans. Si ce n’était que ces trois…

Don d’ubiquité

Combien de fois ne vous êtes vous pas demandé « mais comment il fait ce Minc pour être toujours dans ma télé ? » En effet, comment il fait pour écrire tant de livres, être sur tous les fronts en même temps ? Alain Minc, avec sa tête de jeune vieux, c’est le parfait sujet de labo qu’il faut disséquer sans anesthésie. Nos deux confrères, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, s’en sont chargés en toute objectivité. La séquence est plus que choquante, c’est l’autopsie d’une insulte, d’une manipulation, d’un mensonge, d’une comédie :  Alors en pleine crise financière, en 2008, Alain Minc, sur le plateau de son émission « Face à Alain Minc » (sur la chaine de son pote Vincent Bolloré, Direct8) s’égosille à nous rappeler que la crise financière est passée… et que l’économie mondiale est plutôt bien gérée ! Mais la suite est plus délirante, plus lourde.

Vous avez dit indépendance ?

Constance dans l’erreur et dans l’indulgence, nos médias sont entrés en phase terminale d’un cancer dont les deux réalisateurs ont fait la radiographie. En sortant de la projection soit on réagit soit on baisse les bras en se disant qu’après tout c’est comme ça depuis des lustres et que rien ne changera. Au moins, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ont le mérite d’avoir réussi un pari simple mais difficile à mettre sur pied tant il y a de choses à dire, tant il faudrait plus de douze épisodes à la saison 1 des nouveaux chiens de garde. La première heure est une véritable claque à grands coups d’archives qui ne peuvent tromper, point de manipulation ou de théorie du complot: c’est un travail méticuleux et fouillé que Balbastre et Kergoat ont réalisé. Empruntant la technique aux plus grands journalistes d’investigation, ils ont remonté le temps pour mieux comprendre le mécanisme des médias d’aujourd’hui qui se proclament publiquement « contre-pouvoir ». Un film documentaire qu’il faut voir, ne serais-ce que pour se dire qu’il y a encore des gens honnêtes pour faire le job.

Si nous avons pu débattre du film avec quelques « toutous » des médias. Il ne plaît pas à certains, qui n’ont pas répondu à nos coups de fils, même sur leurs téléphones portables, c’est clair, nous sommes blacklistés à présent. Au pied ! Couché !

date de sortie 11 janvier 2012 (1h 44min)

  • Réalisé par
    Gilles Balbastre  et Yannick Kergoat

Gilles Balbastre participe à l’ouvrage de Pierre Bourdieu intitulé La misère du monde. Il réalise ensuite un reportage Le chômage a une histoire, documentaire où il cherche à montrer que la paupérisation des Français viendrait d’un projet politique et d’un renversement du rapport de force patron/employé. Il collabore par la suite au journal satirique PLPL, puis devient directeur de la publication de son successeur Le Plan B. Il collabore également au mensuel Le Monde diplomatique.

Dans le livre du sociologue Alain Accardo Journalistes au quotidien, pour une socioanalyse des pratiques journalistiques, il livre un long témoignage sur la manière dont fonctionne la rédaction d’une chaîne de télévision et comment l’information est sélectionnée et construite.
En 2006, il conçoit pour France 5 une nouvelle série de trois documentaires sur la privatisation des services publics et ses enjeux, dont un sur EDF qu’il a lui-même réalisé.
En 2008, il réalise Fortunes et infortunes des familles du Nord, un documentaire proposant les portraits croisés des membres d’une grande famille de négociants en laine de Roubaix/Tourcoing, les Dewavrin, et de leurs ouvriers, quelques années après la fermeture des usines dans la région et les délocalisations en Roumanie puis en Chine.
Il travaille à la réalisation d’un long-métrage d’après le livre de Serge Halimi, Les Nouveaux chiens de garde.

Yannick Kergoat poursuit une carrière de monteur de longs métrages. Il collabore notamment avec Rachid Bouchareb (Indigènes 2006), Costa-Gavras (Eden à L’Ouest 2008), Cédric Klapisch (Ni Pour, Ni Contre (bien Au Contraire) 2002), Dominique Moll (Harry, Un Ami Qui Vous Veut Du Bien, césar meilleur montage 2000), Mathieu Kassovitz (Assassins(s) 1997), Eric Zonca (La Vie Rêvée Des Anges 1998) … 
Il exerce, par ailleurs, une activité militante sur la question de la critique des médias en tant que co-animateur de l’Association Acrimed. 

En 2011, il réalise Les Nouveaux Chiens De Garde avec Gilles Balbastre.

 

Le Triomphe de la Cupidité

  • Broché: 512 pages
  • Editeur : Actes Sud (5 janvier 2011)
  • Collection : Babel

 

Joseph L Stiglitz est l’un des économistes les plus influents et les plus écoutés au monde. Il est l’un des rares à nous mettre en garde, depuis plusieurs années, contre le fanatisme du marché et la financiarisation de l’économie. Prix Nobel en 2001, il est notamment l’auteur de La Grande Désillusion (Fayard, 2002) et de Quand le capitalisme perd la tête (Fayard, 2003).

Présentation de l’éditeur

La crise mondiale, Joseph E Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’avait annoncée. Aujourd’hui il démontre qu’elle est au système néolibéral ce que la chute du mur de Berlin, en 1989, fut à l’économie soviétique. Il ne s’agit donc pas d’y répondre dans le cadre exigu de nos références mais de faire un pas de côté et de la considérer globalement, jusqu’à la remise en cause des fondations qui l’ont rendue possible. Un document d’une importance majeure, par l’auteur de La Grande Désillusion et de Quand le capitalisme perd la tête.


Ojibwa : prière amérindienne

(vu sur : http://www.spiritualite2000.com/page-2749-Tresors.php)

Prière amérindienne : ojibwa

Ô Grand Esprit, dont j’entends la voix dans les vents et dont le souffle donne vie à toutes choses, écoute-moi. Je viens vers toi comme l’un de tes nombreux enfants; je suis faible… je suis petit… j’ai besoin de ta sagesse et de ta force.
Laisse-moi marcher dans la beauté, et fais que mes yeux aperçoivent toujours les rouges et pourpres couchers de soleil.
Fais que mes mains respectent les choses que tu as crées, et rends mes oreilles fines pour qu’elles puissent entendre ta voix.
Fais-moi sage, de sorte que je puisse comprendre ce que tu as enseigné à mon peuple et les leçons que tu as cachées dans chaque feuille et chaque rocher.
Je te demande force et sagesse, non pour être supérieur à mes frères, mais afin d’être capable de combattre mon plus grand ennemi, moi-même.
Fais que je sois toujours prêt à me présenter devant toi avec des mains propres et un regard droit.
Ainsi, lorsque ma vie s’éteindra comme s’éteint un coucher de soleil, mon esprit pourra venir à toi sans honte.

Le tour du monde en 80 prières. Textes réunis par Désirée Le Roux, Paris, Albin Michel, 1997, p. 98-99.

La Bhagavad-gita

La Bhagavad-gita, pierre angulaire de la philosophie Védanta, a été traduite du sanskrit au cours des siècles dans de nombreuses langues. Philippe Rivault, sanskritiste, écrivain et indianiste, vient de publier une nouvelle traduction de ce texte sacré. « Une version plus courte et abrégée que l’on peut emmener avec soi et lire partout. » Pourquoi offrir à ses lecteurs une nouvelle traduction ? Qu’enseigne ce livre ? Quelle actualité a-t-il ? Toutes les réponses dans la vidéo ci-dessous.( vu sur http://www.google.fr/reader/view/?hl=fr&tab=wy#stream/feed%2Fhttp%3A%2F%2Fwww.quotidienduyoga.fr%2Ffeeds%2Fposts%2Fdefault)

Philippe Rivault est né en France près de Paris en 1953 –
Après avoir étudié à l’école américaine de Paris, Philippe Rivault poursuit ses études de médecine naturelle chez un herboriste, en Allemagne. Après plusieurs années de pratiques, il part en Indes pour étudier les Sciences Orientales sous l’inspiration de grands maîtres.

Il voyage intensément durant une vingtaine d’années donnant conférences et séminaires sur la philosophie indienne, accompagnant la création de restaurants végétariens dans divers pays.

Aujourd’hui, il conduit séminaires, ateliers, sorties botaniques, cours de cuisine sur les plantes sauvages et la cuisine indienne.

Il est l’auteur de nombreux livres et d’articles et à travers son site ‘ Nature et Sagesse’ il veut nous faire partager une vie simple et de hautes pensées si nécessaires à la vie quotidienne actuelle, ballottée par les maux d’un progrès où l’issue commence à échapper à l’homme

 

« Texte ci dessous reproduit avec l’aimable autorisation de l’American Gita Society (AGS), www.gita-society.com. »
Toutes les œuvres d’AGS peuvent être utilisées sans autorisation écrite
à des fins non commerciales uniquement. Le texte sous  »  » doit apparaître sur
votre site Web ou partout où le matériel IGS est utilisé.

Cette traduction en français est de la Gita anglaise de l’IGS
par
Philippe De Coster, DD, president
GITA SOCIETY OF BELGIUM
Parklaan, 81
B9000, GENT
BELGIUM
Contact e-mail : fb060913@skynet.be

INTRODUCTION

La Gîtâ est une doctrine de Vérité Universelle. Son message est universel, sublime, et non-sectaire, même si elle est une partie de l’écriture trinitaire du Sanātana Dharma, mieux connue sous la nomination de l’Hindouisme. La Gîtâ est très facile à comprendre dans n’importe quelle langue par l’homme mature. Une lecture répétée avec foi révèlera toutes les idées sublimes qu’elle contient. Quelques énoncés abstrus y sont entremêlés par-ci et par-là, mais sans importance directe sur les issues pratiques ou le thème central de la Gîtâ. La Gîtâ partage la science métaphysique la plus sacrée. Elle enseigne la connaissance du Soi, et répond à deux questions universelles: Qui suis-je, et comment puis-je vivre une vie heureuse et paisible dans ce monde de dualités. C’est un livre de yoga, de moral et de croissance spirituelle pour l’humanité, basé sur les principes cardinaux de la religion hindoue.

     Le message de la Gîtâ se présenta à l’humanité à cause du manque de volonté de la part d’Arjuna dans l’accomplissement de son devoir comme guerrier, le combat entraînant inévitablement la destruction et la mort. La non-violence ou Ahimsa est une des grandes doctrines fondamentales de l’hindouisme. Toutes vies, humaine ou non humaine sont sacrées. Ce dialogue immortel entre le Suprême Seigneur Kŗşna, et Son dévot autant qu’ami, Arjuna, n’a pas lieu dans un temple, une forêt éloignée ou au sommet d’une montagne, mais sur un champ de bataille la veille d’une guerre rapportée dans la grande épique, Mahābhārata. Dans la Gîtâ, le Seigneur Kŗşna conseille Arjuna de se lever et de combattre. Ceci pourrait créer un mal attendu envers les principes d’Ahimsa si l’arrière-plan de la guerre de Mahābhārata ne serait pas pris en considération. Par conséquent, une brève description historique semble inévitable.

Dans les temps anciens il y eut un roi, avec deux fils, Dhrtarâstra et Pāndu. Le premier était aveugle de naissance, par conséquent Pāndu hérita le royaume. Pāndu avait cinqfils. Ils furent appelés les Pāndavas. Dhrtarâstra avait cent fils. Ils furent appelés les Kauravas. Duryodhana était l’aîné   des Kauravas.

Après la mort du roi, Pāndu des Pāndavas devint le roi légitime. Duryodhana était une personne très jalouse, et voulait également le royaume. Le royaume était divisé en deux moitiés entre les Pāndavas et les Kauravas. Duryodhana n’était pas satisfait avec sa partie du royaume. Il voulait pour lui-même l’entièreté du royaume. Il essaya sans succès quelques enjeux irréguliers pour tuer les Pāndavas et ainsi enlever leur royaume. D’une façon illicite il prit possession du royaume entier des Pāndavas, et refusa de leur retourner ne fut qu’un acre de terre sans une guerre. Toute méditation de la part du Seigneur Kŗşna et autre se trouva vaine. La grande guerre de Mahābhārata fut donc inévitable. Les Pāndavas furent des participants de mauvaise grâce. Ils avaient que deux choix: combattre pour leurs droits accomplissant ainsi leur devoir, ou fuir la guerre et accepter leur défaite au nom de la paix et la non-violence. Arjuna, l’un de cinq frères Pāndavas, fit face au dilemme sur le champ de bataille, soit aller en guerre ou décamper pour la cause de la paix.

 Le dilemme d’Arjuna est, en réalité, un dilemme universel. Chaque être humain fait face à des petits ou grands dilemmes de la vie journalière en accomplissant le devoir. Le dilemme d’Arjuna est le plus grand de tout. Il devait choisir entre les combats d’une guerre et assassiner son très vénérable gourou, ses chers amis, ses proches, et beaucoup de guerriers innocents ou s’enfuir du champ de bataille pour la seule cause de maintenir la paix et la non-violence. L’entièreté des sept cents versets de la Gîtâ est le dialogue entre le Seigneur Kŗşna et, Arjuna déconcerté, sur le champ de bataille de Kurukşetra près de la Nouvelle Delhi, en Inde, environ 3,102 ans avant notre ère.  Ce discours fut raconté au roi aveugle, Dhrtarâstra, par son cocher Samjaya, témoin et reporteur de la guerre.

 L’enseignement central de la Gîtâ est l’acquisition de la liberté ou le bonheur de l’enchaînement de la vie, en accomplissant son devoir. On se souviendra toujours de la gloire et de la grandeur du créateur en accomplissant son devoir efficacement sans être attaché ou affecté par les résultats, même si souvent le devoir réclame une violence inévitable. Certaines personnes négligent ou abandonnent leur devoir de la vie pour la cause de la vie spirituelle, pendant que d’autres s’excusent, croyant n’avoir pas de temps pour les pratiques spirituelles. Le message du Seigneur est pour la sanctification de l’entier processus de la vie. Ce qu’une personne pense ou fait, devrait être accompli pour la gloire et la satisfaction du Créateur. Aucun effort ou prix n’est nécessaire pour ce processus. Accompli ton devoir comme service rendu au Seigneur et à l’humanité, et voit Dieu seul en tout dans le cadre spirituel du mental. Afin d’atteindre un tel cadre spirituel du mental, la discipline personnelle, l’austérité, la pénitence, le bon comportement, le service désintéressé, les pratiques yoguiques, la méditation, l’adoration (culte), la prière, les rituels, et l’étude des écritures, autant que la compagnie des saintes personnes, le pèlerinage, chanter les saints noms de Dieu, la recherche du Soi sont nécessaires pour la purification du corps, du mental et de l’intellect. L’homme doit apprendre d’abandonner le désir, la haine, l’avidité, et maîtriser les six sens (l’ouïe, le touché, la vue, le goût, l’odorat, et le mental) par l’intellect purifié. Il devrait toujours se souvenir que toutes les actions sont accomplies par l’énergie de la nature et qu’il ou elle en n’est pas l’auteur, mais seulement l’instrument. Il doit s’efforcer d’atteindre la perfection dans toutes les entreprises, tout en maintenant l’équilibre dans le succès et la défaite, le gain et la perte, la douleur et le plaisir.

 L’ignorance de la connaissance métaphysique est le plus grand problème de l’humanité. L’écriture sacrée, qui est la voie de la transcendance, ne sait pas être traduite. Le langage est incapable et les traductions sont imparfaites pour transmettre clairement la connaissance de l’Absolu. Dans ce contexte, l’effort a été fait pour maintenir le style de cette traduction le plus près possible de la poésie Sanskrite originale, et faire en même temps de sorte que la lecture soit facile et compréhensible. Une tentative a été faite pour améliorer la clarté du texte en ajoutant des mots ou phrases, entre parenthèses, dans la traduction des versets en anglais, et par conséquent en français. La traduction de cent trente-trois (133) versets importants sont highlighted pour la facilité des débutants. Nous suggérons à tous les lecteurs de se pencher, de contempler, et d’agir sur ces versets. Les débutants et les exécutifs forts occupés devraient d’abord lire et comprendre les versetsclefs avant de plonger dans l’impénétrable profondeur de l’océan de la connaissance transcendantale de la Gîtâ. On dit, que nul mental humain ne peut être purifié par l’étude de la Gîtâ, sinon en étudiant un chapitre par jour. Ce livre est dédié à tous les gourous dont la bénédiction, la grâce, et l’enseignement nous furent inestimables.

Chapitre 1

 

1. LE DILEMME D’ARJUNA

 Dhrtarâstra dit: O Samjaya, assemblés au champs saint de Kurukşetra et désireux de combattre, que firent mon peuple et les Pāndavas? (1.01)

Samjaya dit: Voyant la formation de bataille de l’armée des Pāndavas, le Roi Duryodhana s’approcha de son gourou, et prononça ces paroles: (1.02)

O Maître, regarde cette puissante armée des fils de Pāndu, alignée en formation de bataille par ton talentueux disciple, le fils de Drupada. (1.03)

Il y a plusieurs héros et puissants archers, égaux à Bhīma et à Arjuna en guerre comme Yuydhāna, Virīta, et le grand guerrier Drupada; Dhrsţaketu, Cekitāna, et le Roi héroïque de Kāshi; Purujit, Kuntibhoja, et le grand homme Śaibya. Le vaillant Yudhāmanyu, le formidable Uttamauja, le fils de Subhadrā, et les fils de Draupadī, tous de grands guerriers. (1.04-06)

INTRODUCTION DES COMMANDEURS DE L’ARMÉE

Reconnais aussi, O Meilleur des “deux-fois-nés “, ceux qui sont les plus remarquables de notre côté. Pour ton information, je vais nommer les commandeurs de mon armée ainsi: (1.07)

Toi-même, Bhīşma, Karna, le victorieux, Kŗpa, Aśvatthāmā, Vikarna, fils de Somadatta, et bien d’autres héros qui ont risqué leur vie pour moi. Ils sont armés avec diverses armes, et tous sont habiles dans le combat. (1.08-09)

Notre armée commandée par Bhīşma, est invincible; pendant que leur armée, protégée par Bhīma est facile à conquérir. Par conséquent, vous tous qui vous tenez dans vos divisions respectives sur tous les fronts, protégez seulement Bhīşma. (1.10-11)

 

LA GUERRE DÉBUTE AU SON DE LA CONQUE

Le puissant Bhīşma, l’homme le plus ancien de la dynastie des Kurus, rugit comme un lion, et souffla bruyamment dans sa conque, apportant la réjouissance à Duryodhana. (1.12)

Après que les conques, les gongs, les timbales, les tambours, et les trompettes retentirent ensembles, la commotion fut immense. (1.13)

Alors le Seigneur Kŗşna et Arjuna, assis dans un grand char attelé à des chevaux blancs, soufflèrent dans leurs conques célestes. (1.14)

Kŗşna souffla dans Sa conque, Pāncajanya; Arjuna souffla dans sa conque, Devadatta; et Bhīma, le faiseur de formidables actions, souffla dans sa grande conque, Paundra. (1.15)

O Seigneur de la Terre; le Roi Yudhişţhira, fils de Kunti, souffla dans sa conque appelée Anantavijaya; pendant que Nakula et Sahadeva soufflèrent dans leurs conques respectives Sughośa et Manipuşpaka. Le Roi de Kāśī, le puissant archer; Sikhandī, le grand guerrier; Dhŗşţadyumma, Virāta, l’invincible Sātyaki, le Roi  Drupada, les fils de Draupadī, et le puissant fils de Subhadrā, soufflèrent dans leurs conques respectives.

(1.16-18)

Le mugissement tumultueux, répercutant de par la terre et le ciel, déchira le cœur des Kauravas. (1.19)

ARJUNA DÉSIRE INSPECTER L’ARMÉE ENNEMIE QU’IL VA DEVOIR AFFRONTER

Voyant les fils de Dhrtarâstra rangés en ordre pour commencer la bataille, pendant que déjà les projectiles volaient; Arjuna dont l’étendard portait l’emblème du Seigneur Hanumāna, prit son arc et s’adressa au Seigneur Kŗşna: O Seigneur, je T’en prie arrête mon char entre les deux armées, pour que je puisse observer ceux qui sont rangés ici ardents pour le combat, contre lesquels je suis engagé dans cet acte de guerre. (1.20-22)

Je désire observer tous ceux qui sont prêts à servir, rassemblés ici pour livrer bataille, apaisant ainsi le fils perfide de Dhrtarâstra. (1.23)

Samjaya dit: O Roi; Seigneur Kŗşna, à la requête d’Arjuna, j’ai placé le meilleur des chars au milieu des deux armées, en face de Bhīşma, Drona, et les autres Rois; et dit à Arjuna: “ Vois les Kurus rassemblés. “ (1.24-25)

Arjuna vit là ses oncles, grands-pères, des maîtres, des oncles maternels, frères, fils, petit-fils, et camarades. (1.26)

LE DILEMME D’ARJUNA

Voyant aussi les beaux-pères, les compagnons, et tous ses parentés se trouvant dans les rangs de deux armées, Arjuna fut envahi d’une grande compassion et dit douloureusement: O Kŗşna, voyant tous mes proches rangés désireux de se battre, mes membres fléchissent et ma bouche se dessèche. Mon corps tremble et mes cheveux se dressent. (1.27-29)

L’arc me glisse des mains et ma peau brûle intensément. Ma tête est prise de vertige, je me sens incapable de me tenir debout, et O Kŗşna, je ne vois que funestes présages. Je ne vois pas l’utilité de tuer mes parentés dans cette guerre. (1.30-31)

Je ne désire pas la victoire, ni les plaisirs, ni royaume, O Kŗşna. A quoi bon le pouvoir, ou les plaisirs, ou même la vie, O Kŗşna? Car, tous ceux pour qui nous désirons le royaume, les jouissances et les plaisirs sont rangés ici en bataille, renonçant à leur vie et à leurs richesses. (1.32-33)

Je ne souhaite pas de tuer les maîtres, oncles, fils, grands-pères, oncles maternels, beauxpères, beaux-frères, et autres parentés qui sont prêts à nous tuer, même pour la souveraineté des trois mondes, et encore moins pour ce royaume terrestre, O Kŗşna. (1.34-35)

O Seigneur Kŗşna, quels plaisirs pourront être nôtres en tuant les fils de Dhrtarâstra? En tuant ces criminels nous commettrons que le péché. (1.36)

Par conséquent, nous ne pouvons pas tuer nos cousins frères, les fils de Dhrtarâstra. Comment pourrions-nous être heureux après avoir tué les nôtres, O Kŗşna? (1.37)

Même s’ils sont aveuglés par la convoitise, ne voient aucun mal à détruire leur famille, ou de péché en trahissant leurs amis. Comment ne pas nous détourner de ce péché, nous qui voyons clairement le mal dans la destruction de la famille, O Kŗşna? (1.38-39)

 

 ARJUNA DÉCRIT LES MÉFAITS DE LA GUERRE

Les traditions immémoriales familiales et les codes de conduite périssent avec la destruction de la famille. L’immoralité prévaut dans la famille à cause de la destruction des traditions familiales. (1.40)

Et lorsque l’immoralité l’emporte, O Kŗşna, les femmes dans la famille évoluent corrompues; quand les femmes sont corrompues, beaucoup de problèmes sociaux s’élèvent. (1.41)

Ceci mène la famille et les tueurs de la famille en enfer, parce que les esprits de leurs ancêtres sont dégradés, privés des offrandes cérémonielles de riz et de l’eau. (1.42)

Les qualités éternelles d’ordre social et des traditions familiales de ceux qui détruisent leur famille sont ruinées en commettant le péché de l’illégitimité. (1.43)

On nous a raconté, O Kŗşna, que les personnes dont les traditions familiales sont détruites, demeure pour longtemps en enfer. (1.44)

Hélas ! Nous sommes prêts à commettre un grand péché, en cherchant à massacrer nos proches par convoitise du plaisir de la royauté. (1.45)

Il serait préférable pour moi que les fils de Dhrtarâstra me tuent dans la bataille les armes en mains, pendant que je suis désarmé et sans résistance. (1.46)

EN AVANÇANT ON ENDURCIT, ET MALGRÉ L’ENDURCISSEMENT ON PEUT DEVENIR D’ILLUSIONNÉ

Samjaya dit: Ayant dit ceci en plein champ de bataille, abandonnant arc et flèches, Arjuna s’assit dans son char l’esprit accablé de douleur. (1.47)

Ainsi prend fin le premier chapitre intitulé “ Le dilemme d’Arjuna “ dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 2

2. LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE

Samjaya dit: Le Seigneur Kŗşna prononça ces paroles à Arjuna ayant les yeux affligés et pleins de larmes, envahit de compassion et de désespoir. (2.01)

Le Suprême Seigneur dit: Comment un tel découragement a-t-il pu s’emparer de toi en ce moment? Ce n’est pas convenable pour un Aryen (ou une personne dont le mental et les actions sont nobles). C’est déshonorant, et ne conduit pas une personne au ciel, O Arjuna. (2.02)

Ne te laisse pas aller à la couardise, O Arjuna, car cela ne te convient pas. Chasse cette faiblesse insignifiante de ton cœur et lèves-toi pour le combat, O Arjuna. (2.03)

ARJUNA CONTINUE SON RAISONNEMENT CONTRE LA GUERRE

Arjuna dit: Comment pourrais-je dans le combat lancer des flèches à Bhīşma et Drona, qui sont dignes de ma vénération, O Kŗşna? (2.04)

Vraiment, mieux voudrait vivre dans ce monde d’aumône plutôt que d’abattre ces nobles gourous, car en les tuant je ferais que profiter des richesses et plaisirs souillées de sang. (2.05)

Nous ne connaissons pas quel alternatif soit mieux pour nous, combattre ou quitter. D’ailleurs, nous ne savons pas si nous allons conquérir ou qu’ils nous conquérront. Nous ne devrions pas, ne fus que souhaiter, de vivre après avoir tué les fils de Dhrtarâstra qui sont dressés devant nous. (2.06)

Mes sens sont envahis par la faiblesse de la pitié, et mon mental est confus quant au devoir (Dharma). Je Te demande de me dire en toute certitude qu’elle est la meilleure. Je suis Ton disciple. Instruis-moi, qui aie trouvé refuge en toi. (2.07)

Je ne vois pas qu’acquérir un royaume sans rival et prospère sur cette terre, ou même la seigneurie sur les régnants célestes (Devas) dissiperaient la douleur qui dessèche mes sens.  (2.08)

Samjaya dit: O Roi, après avoir parlé ainsi au Seigneur Kŗşna, le puissant Arjuna dit à Kŗşna: je ne combattrai pas, et il resta silencieux. (2.09)

O Roi, le Seigneur Kŗşna, esquissant un sourire, dit ces paroles à Arjuna découragé au milieu des deux armées. (2.10)

LES ENSEIGNEMENTS DE LA GÎTÂ DÉBUTE PAR LA VRAIE CONNAISSANCE DU SOI ET DU CORPS PHYSIQUE

Le Seigneur Suprême dit: Tu pleures pour ceux qui ne sont pas dignes d’être lamentés, et pourtant tu prononces des paroles de sagesse. Le sage ne se lamente ni pour les vivants ni pour les morts. (2.11)

Il n’y eut jamais un temps que ces monarques, toi, ou moi cessèrent d’exister, et nous ne pourrons jamais cesser d’exister dans l’avenir. (2.12)

Tout comme l’entité vivante (Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert l’enfance, un corps jeune, et un corps de vieillesse durant cette vie; de même elle acquiert un autre corps après la mort. Le sage n’en est pas troublé. (Voir aussi 5.08) (2.13)

Les contacts des sens vers les objets appropriés engendrent la chaleur et le froid, la douleur et le plaisir. Ils sont transitoires et impermanents. Ainsi, apprends à les endurer, O Arjuna. (2.14)

Car une personne calme – qui n’est pas affectée par ces sensations, et est ferme dans la douleur et le plaisir, se rend digne de l’immortalité, O Arjuna. (2.15)

LE SOI EST ETERNEL, LE CORPS EST TRANSITOIRE

L’Esprit invisible (Sat, Atmâ) est éternel, et le monde visible (y compris le corps physique) est transitoire. La réalité de ces deux est vraiment perçue par les voyants de la vérité. (2.16)

L’Esprit (Atmâ) par qui tout cet univers est pénétré, est indestructible. Personne ne sait détruire l’impérissable Esprit. (2.17)

Les corps de l’éternel, immuable, et incompréhensible Esprit sont périssables. Par conséquent, livre bataille, O Arjuna. (2.18)

Celui qui pense qu’Atmâ (Esprit) peut tuer, et celui qui pense qu’Atmâ est tué, les deux sont ignorants. Parce qu’Atmâ ne tue ou est tué. (Un verset parallèle se trouve dans KaU 2.19) (2.19)

L’Esprit (Atmâ) ne naît jamais et ne meurt jamais en aucun temps. Il ne commence pas d’être, ou ne cesse pas d’exister. Il est ingénéré, éternel, permanent, et ancien. L’Esprit n’est pas détruit lorsque le corps est détruit. (Voir aussi KaU 2.18) (2.20)

O Arjuna, comment une personne qui sait que l’Esprit (Atmâ) est indestructible, éternel, ingénéré, et immuable, tue quelqu’un ou provoque quelqu’un d’être tué? (2.21)

LA MORT ET LA TRANSMIGRATION DE L’ÂME

Tout comme un homme revêt des vêtements neufs après avoir laissé les anciens; de même, l’entité vivante (Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert de nouveaux corps après avoir rejeté les vieux corps.  (2.22)

Les armes ne peuvent pourfendre cet Esprit (Atmâ), le feu ne le brûle pas, l’eau ne le mouille pas, et le vent ne le dessèche. L’Atmâ ne peut être coupé, brûlé, mouillé, ni asséché.  Il est éternel, omniprésent, inchangé, immuable, et ancien. (2.23-24)

L’esprit (Atmâ, le Soi) est dit être inexplicable, incompréhensible, et immuable. Connaissant cet Esprit comme tel, tu ne devrais pas t’affliger. (2.25)

Bien que tu penses que cette entité vivante ou corps prend naissance et meurt perpétuellement, même alors, O Arjuna, tu ne devrais pas t’affliger ainsi. Car la mort est certaine pour ce qui est né, et la naissance est certaine pour ce qui meurt. Par conséquent, tu ne devrais pas te lamenter sur l’inévitable. (2.26-27)

Tous les êtres, O Arjuna, sont non manifestés – invisibles aux yeux physiques – avant la naissance et après la mort. Ils se manifestent seulement entre la naissance et la mort. Y a-t-il là de quoi s’affliger? (2.28)

L’ESPRIT INDESTRUCTIBLE TRANSCENDE LE MENTAL ET LA PAROLE

Certains voient l’Esprit comme une merveille, d’autres le décrivent comme merveilleux, d’autres entendent parler de lui comme d’une merveille. Même après avoir entendu le concernant, peu de gens le connaît.  (Voir aussi KaU 2.07) (2.29)

O Arjuna, l’Esprit qui demeure dans le corps de tous les êtres est éternellement indestructible. Par conséquent, tu ne devrais pas pleurer pour personne. (2.30)

  

LE SEIGNEUR KŖŞNA RAPPELLE ARJUNA DE SON DEVOIR COMME GUERRIER

Ayant égard à ton propre devoir en tant que guerrier, tu ne devrais pas être indécis. Car, il n’y a rien de plus heureux pour un guerrier qu’une guerre juste. (2.31)

Seulement les guerriers favorisés, O Arjuna, reçoivent l’opportunité d’une telle guerre non préméditée, qui est comme une porte ouverte vers le ciel. (2.32)

Si tu ne veux pas combattre cette guerre juste, alors tu manqueras à ton devoir, tu perdras ta réputation, et tu t’affligeras le péché. (2.33)

Les hommes raconteront perpétuellement ta disgrâce. Pour les honorables, le déshonneur est pire que la mort. (2.34)

Les grands guerriers penseront que tu t’es retiré de la bataille par crainte. Ceux qui t’on hautement estimés, perdront leur respect pour toi. (2.35)

Tes ennemis prononceront beaucoup de paroles injurieuses et mépriseront ta capacité. Que peut-il y avoir de plus douloureux?  (2.36)

Tu iras au ciel si tué au combat (répondant au devoir), ou victorieux tu jouiras du royaume terrestre. Par conséquent, debout donc, décidé à combattre, O Arjuna. (2.37)

Considérant le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la victoire et la défaite de la même façon, engage-toi dans ton devoir. En accomplissant ton devoir, tu ne commettras pas de péché. (2.38)

LE SCIENCE DE KARMA-YOGA, L’ACTION D’DÉSINTÉRESSÉE

La sagesse de la connaissance transcendantale t’a été transmise, O Arjuna. Maintenant écoute la sagesse de Karma-yoga, le service désintéressé (Sevā), car en y étant pénétré tu seras libéré des chaînes de l’action (Karma). (2.39)

Dans le Karma-yoga aucun effort n’est jamais perdu et il n’y a pas d’effet adverse. Même la moindre pratique de cette discipline protège l’homme de la grande peur de la naissance et de la mort. (2.40)

Un Karma-yogi tient une détermination résolue vers la réalisation de Dieu, O Arjuna, mais les désires sont innombrables et diverses de l’homme qui travaille pour jouir des fruits de son activité. (2.41)

LES VEDAS TRAITENT L’ASPECT MATÉRIEL ET SPIRITUEL DE LA VIE

 

Chapitre 4

 

4. LA VOIE DE LA RENONCIATION PAR LA CONNAISSANCE

 

Le Suprême Seigneur dit: J’ai enseigné ce Karma-yoga, la science éternelle de l’action correcte, au Roi Vivasvān. Vivasvān l’a enseigné à Manu. Manu l’a enseigné à Ikşvāku. Ainsi, transmis de l’un à l’autre en succession disciplique les saints Rois ont connu ce (Karma-yoga). A la longue la science de Karma-yoga s’est perdue sur cette terre. Aujourd’hui, Je te décris cette même ancienne science, car tu es Mon dévot et ami sincère. Karma-yoga est vraiment un secret suprême. (4.01-03)

Arjuna dit: Postérieure a été ta naissance, mais antérieure dans les temps anciens fut la naissance de Vivasvān. Comment donc pourrais-je comprendre que Tu as enseigné ce yoga au début de la création? (4.04)

Le Suprême Seigneur dit: Toi et Moi avons pris de nombreuses naissances. Je Me souviens de toutes, O Arjuna, mais toi tu ne t’en souviens pas. (4.05)

Bien que Je sois éternel, immuable, et le Seigneur de tous les êtres; néanmoins, Je Me manifeste en contrôlant Ma propre Nature matérielle en usant Mon énergie potentielle divine (Yoga-māyā). (Voir aussi 10.14) (4.06)

Chaque fois qu’il y a un déclin du Dharma (Justice) et une prédominance du Adharma (Injustice), O Arjuna, alors Je Me manifeste. J’apparais de temps en temps pour la protection du bien, la transformation des méchants, et pour l’établissement de l’ordre mondial (Dharma). (Voir aussi TR 1.120.03-04) (4.07-08)

Celui qui comprend vraiment Mon apparition transcendantale et Mes activités (de la création, maintenance, et dissolution), atteint Ma demeure suprême et ne naît plus après avoir quitté ce corps, O Arjuna. (4.09)

En prenant refuge en Moi, devenant pleinement absorbés en Mes pensées et purifiés par le feu de la connaissance du Soi; nombreux sont ceux libérés de l’attachement, la peur, la colère, et qui ont atteint le salut (Mukti[1][2]). (4.10)

 

LA VOIE DE L’ADORATION ET DE LA PRIÉRE

 

Quelle que soit la manière dont les hommes Me rendent un culte, J’accomplis leurs désirs en conséquence. Les hommes Me rendent un culte pour des motifs différents. (4.11)

Ceux qui aspirent le succès dans leur travail ici-bas, rendent un culte aux régnants célestes (Devas). Le succès dans le travail se réalise très vite dans le monde humain. (4.12)

 

LA RÉPARTITION DU TRAVAIL EST BASÉE SUR L’APTITUDE DES PERSONNES

 

Les quatre divisions – basées sur l’aptitude et la vocation de la société humaine ont été crées par Moi. Bien que je sois l’auteur de ce système, divisionnaire du travail, on devrait savoir que Je ne fais rien (directement) et que Je suis éternel. (Voir aussi 18.41) (4.13)

L’activité ne M’affecte pas, car Je n’ai pas de désir pour les fruits du travail. Celui qui comprend et pratique complètement cette vérité n’est pas lié au Karma. (4.14)

Les anciens aspirants à la libération se sont également engagés à accomplir leurs devoirs avec connaissance. Par conséquent, tu devrais accomplir ton devoir comme firent les anciens. (4.15)

 

L’ACTION ATTACHÉE, DÉTACHÉE ET INTERDITE

 

Même les sages sont troublés quand il s’agit de déterminer ce que sont l’action et l’inaction. Par conséquent, Je vais clairement t’expliquer ce qu’est l’action afin que, le sachant, l’homme soit libéré du mal de la naissance et de la mort. (4.16)

La vraie nature de l’action est difficile à comprendre. Par conséquent, l’homme devrait connaître la nature de l’action attachée, de la nature détachée de l’action, et aussi la nature de l’action interdite. (4.17)

 

UN KARMA-YOGI N’EST PAS ASSUJETTI AUX LOIS KARMIQUES

 

Celui qui voit l’inaction dans l’action, et l’action dans l’inaction, est une personne intelligente. Cette personne est un yogi et a tout accompli. (Voir aussi 3.05, 3.27, 5.08 et 13.29) (4.18)

Une personne dont les désirs sont devenus désintéressés ayant été consommés dans le feu de la connaissance du Soi, est appelée un sage par les hommes avisés. (4.19)

Celui qui a abandonné l’attachement égoïste aux fruits du travail, et reste toujours satisfait et ne dépend de personne sauf de Dieu, une telle personne bien qu’il soit engagé dans l’activité,  ne fait absolument rien, et ne court pas le risque de la réaction Karmique. (4.20)

Celui qui est libéré des désirs, dont le mental et les sens sont sous contrôle, et qui a renoncé à tout droit de propriété, ne s’attire pas le péché – ni la réaction Karmique – en agissant avec son corps. (4.21)

Satisfait de ce qui vient d’une façon naturelle par Sa volonté, sans affection des paires des opposés, libéré de l’envie, équanimité dans le succès et l’échec, alors qu’il est engagé dans le travail, un tel Karma-yogi n’est pas lié au Karma. (4.22)

Celui qui est libéré de l’attachement, dont le mental est fixé dans la connaissance du Soi, qui travaille dans un esprit de service (Sevā) au Seigneur, tous les liens Karmiques d’une telle personne philanthropique (Karma-yogi) sont dissoutes. (4.23)

L’Éternel Être (Brahman) est l’oblation. Brahman est le beurre clarifié. L’oblation est versée par Brahman dans le feu de Brahman. Brahman sera réalisé par celui qui considère tout comme (une manifestation, ou) un acte de Brahman. (Voir aussi 9.16) (4.24)

 

DIFFÉRENTS TYPES DE PRATIQUES SPIRITUELLES OU SACRIFICES

 

Certains yogis accomplissent le service du culte aux régnants célestes (Devas), alors que d’autres offrent le sacrifice par le soi dans le feu de l’Éternel Être (Brahman) en accomplissant le sacrifice de la connaissance du Soi. (4.25)

Certains offrent leur ouïe et les autres leur sens en sacrifice dans le feu de la maîtrise, d’autres offrent le son et d’autres les objets des sens (comme sacrifice) dans le feu des sens. (4.26)

D’autres offrent toutes les fonctions des sens, et les fonctions des cinq bio-impulsions (Prāna) comme sacrifice dans le feu de la maîtrise de soi, allumé par la connaissance du Soi. (4.27)

D’autres offrent la richesse, leur austérité, et leur pratique du yoga en sacrifice, tandis que les ascètes aux vœux sévères offrent leur étude des Écritures et leur connaissance en sacrifice.  (4.28)

Ceux qui sont engagés dans des pratiques yogiques, parviennent à l’état essoufflé d’extase (Samādhi) en offrant l’inhalation dans l’exhalation, et l’exhalation dans l’inhalation en sacrifice (en utilisant de brefs techniques respiratoires Kriyā). (4.29)

D’autres restreignent leur nourriture, et offrent leurs inhalations en leurs inhalations. Ils sont tous des connaisseurs en sacrifice, et sont purifiés par leur sacrifice. (4.30)

Ceux qui accomplissent le service désintéressé (Sevā, Yajna) obtiennent le nectar de la connaissance qui découle de leur sacrifice et atteignent l’Éternel Être (Brahma). O Arjuna, même ce monde n’est pas un lieu heureux pour celui qui n’offre aucun sacrifice, quelle serait alors sa part dans l’autre monde? (Voir aussi 4.38, et 5.06) (4.31)

Plusieurs types de disciplines spirituelles sont déployés dans les Védas. Sache que tous sont nés de Karma ou de l’action du corps, du mental et des sens. Sachant cela, tu obtiendras le salut (Mokşa, Nirvāna). (Voir aussi 3.14) (4.32)

 

ACQUÉRIR LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE EST SUPÉRIEUR À LA PRATIQUE SPIRITUELLE

 

Le sacrifice de la connaissance est supérieur qu’aucun sacrifice matériel, O Arjuna. Car, toutes actions sans exception culminent dans la connaissance. (4.33)

Cherche la connaissance transcendantale d’une personne qui a réalisé le Soi en te prosternant humblement, par la recherche sincère, et par le service. Les sages qui ont réalisé la Vérité t’instruiront. (4.34)

Quand tu auras connu la science transcendantale, O Arjuna, tu ne seras plus aussi confus. Avec cette connaissance tu verras la création toute entière dans ton Soi, et ainsi en Moi. (Voir aussi 6.29, 6.30, 11.07, 11.13) (4.35)

Même si une personne est la plus grande de tous les pécheurs, il traversera quand-même l’océan du péché par le seul radeau de la connaissance du Soi (Brahma-jnāna) (4.36)

De même que le feu ardent réduit le bois en cendre, le feu de la connaissance du Soi (Brahma-jnāna) réduit en cendres les liens de Karma, O Arjuna. (4.37)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE EST AUTOMATIQUEMENT RÉVÉLÉE AU KARMA-YOGI

 

En vérité, il n’y a pas de purificateur plus grand dans ce monde que Jnāna, la vraie connaissance du Suprême Être (Para-Brahma). Celui qui devient purifié par Karmayoga découvre la connaissance au-dedans, évidemment en temps opportun. (Voir aussi 4.31, et 5.06, 18.78) (4.38)

L’homme plein de foi, qui est sincère dans les pratiques yoguiques; et, qui a le contrôle des sens, acquiert la connaissance transcendantale. Possédant cette sagesse, il parvient directement à la paix suprême. (4.39)

L’irraisonnable, l’homme sans foi, l’incroyant (l’athée) périt. Ni dans ce monde, ni dans l’autre, aucun bonheur n’est pour l’incroyant. (4.40)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE ET LE KARMA-YOGA SONT L’UNE ET L’AUTRE NÉCESSAIRE POUR NIRVANA

 

Les œuvres (Karma) ne lient pas celui qui a renoncé au travail – en renonçant aux fruits du travail – par Karma-yoga, et dont les doutes (concernant le Soi) sont complètement détruits par Viveka[2][3], l’application de la connaissance du Soi, O Arjuna. (4.41)

Par conséquent, tranche avec l’épée de la connaissance de Soi, le doute en ton mental né de l’ignorance, et que tu aies recours au Karma-yoga, ainsi lève-toi et combats, O Arjuna. (4.42)

 

Ainsi prend fin le quatrième chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation par la Connaissance “ dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 5

 

5. LA VOIE DE LA RENONCIATION

 

Arjuna dit: O Kŗşna, Tu loues la connaissance transcendantale (Sāmkhya, Karmasamnyāsa) et aussi, l’accomplissement du service désintéressé (Karma-yoga). Dis-moi en toute certitude, laquelle des deux est la meilleure. (5.01)

Le Seigneur Suprême dit: La voie de la connaissance du Soi (Karma-samnyāsa) et la voie du service désintéressé (Karma-yoga, Sevā) mènent tous deux au but suprême. Mais des deux, Karma-yoga est supérieur au Karma-samnyāsa. (5.02)

Une personne devrait considérer comme vrai un Samnyāsī (renonciateur) qui ne dédaigne ni ne désire. Il est facilement libéré des chaînes Karmiques en devenant affranchi des paires des opposés[1][4], O Arjuna. (5.03)

 

LES DEUX VOIES MÈNENT AU SUPRÊME

 

L’ignorant – non le sage – considère la voie de la connaissance de Soi (Karma-samnyāsa) et la voie du service désintéressé (Karma-yoga), comme s’il s’agissait de deux choses distinctes. La personne qui est fermement établi dans l’un des deux obtient le fruit des deux. (5.04)

L’état où arrive le renonciateur (Samnyāsī), le Karma-yogi atteint également le même destin. C’est pourquoi, celui qui voit la voie de la renonciation et la voie du travail désintéressé comme identiques, voit vraiment. (Voir aussi 6.01 et 6.02)) (5.05)

Mais, la vraie renonciation (Samnyāsa), O Arjuna, est difficile à atteindre sans Karmayoga. Un sage harmonisé par le Karma-yoga atteint très vite Brahman. (Voir aussi 4.31, et 4.38) (5.06)

Le Karma-yogi dont le mental est pur, dont le mental et les sens sont sous contrôles, et qui perçoit le même Éternel Être (Brahman) en tous les êtres n’est pas lié au Karma même s’il est engagé dans le travail. (5.07)

 

UN TRANSCENDANTALISTE NE SE CONSIDÈRE PAS COMME ÉTANT LE FAISEUR.

 

Le sage (ou Samnyāsī) qui connaît la vérité pense: “ Je ne fais absolument rien. “ En voyant, entendant, touchant, sentant, mangeant, marchant, dormant, respirant, parlant, saisissant et rejetant, ouvrant et fermant les yeux, un Samnyāsī croit que ce sont uniquement les sens qui opèrent sur leurs objets. (Voir aussi 3.27, 13.29, et 14.19) (5.08-09)

 

UN KARMA-YOGI TRAVAILLE POUR DIEU

 

Celui qui fait son travail comme une offrande au Seigneur, abandonnant tout attachement intéressé aux résultats – n’est pas affecté par la réaction Karmique ou le péché comme la feuille de lotus qui n’est mouillée par l’eau. (5.10)

Les Karma-yogis accomplissent l’action – sans attachement égoïste – avec leur corps, mental, intellect, et sens pour leur purification. (5.11)

Un Karma-yogi atteint la félicité Suprême en abandonnant les fruits du travail; pendant que d’autres, qui sont attachés aux fruits du travail, se lient au travail égoïste. (5.12)

 

LA VOIE DE LA CONNAISSANCE

 

Une personne qui a complètement renoncé aux fruits de tous travaux, demeure heureuse dans la Cité à Neuf Portes, sans agir ni engendrer l’action. (5.13)

Le Seigneur ne crée pas l’obligation de l’action, ni l’incitation d’en être l’auteur, ni l’attachement aux résultats des actions parmi les hommes. Tout est l’œuvre des forces (Gunas) de la Nature. (5.14)

Le Seigneur ne prend pas la responsabilité des actes bons ou mauvais de quiconque. La connaissance du Soi est enveloppée par le voile de l’ignorance, c’est pourquoi les hommes s’égarent (et accomplissent des actes mauvais). (5.15)

La connaissance transcendantale détruit l’ignorance sur le Soi, et révèle le Suprême, tout comme le soleil révèle la beauté des objets de ce monde. (5.16)

Les personnes dont le mental et l’intellect sont totalement absorbés dans l’Éternel Être (Brahman), qui sont des dévots confirmés de Brahman, qui ont Brahman comme leur suprême destin et unique refuge, et dont les impuretés sont détruites par la connaissance de Brahman, ne prennent plus naissance.  (5.17)

 

LES MARQUES SUPPLÉTIVES D’UNE PERSONNE ILLUMINÉE

 

Le sage illuminé (en percevant le Seigneur en toutes choses) voit le Brāhmana cultivé et humble, un paria, même une vache, un éléphant, ou un chien d’un œil égal. (Voir aussi 6.29) (5.18)

Tout est accompli dans cette vie même dont le mental est équanime. Une telle personne a réalisé l’Éternel Être (Brahman), car l’Éternel Être est parfait et impartial. (Voir aussi 18.55, et ChU 2.23.01) (5.19)

Celui qui n’est pas exalté en obtenant quelque chose d’agréable, ni s’afflige lorsqu’il obtient quelque chose de désagréable, dont le mental est ferme, qui n’est pas troublé, et qui est connaisseur de l’Éternel Être (Brahman), une telle personne est établie en Brahman. (5.20)

Une telle personne qui est en union avec l’Éternel Être (Brahman) devient détachée des plaisirs sensuels externes en découvrant la joie du Soi par la contemplation, et jouit d’une félicité transcendantale. (5.21)

Les plaisirs sensuels sont vraiment une source de misère, et qui ont un début et une fin. Par conséquent, le sage, O Arjuna, ne se réjouit pas des plaisirs sensuels. (Voir aussi 18.38) (5.22)

Celui qui est capable de résister aux impulsions du désir ou de la colère au moment de la mort est un yogi, et une personne heureuse. (5.23)

Celui qui trouve le bonheur dans l’Éternel Être (Brahman), se réjouit de Brahman en lui, et qui est illuminé par la connaissance du Soi, ce yogi atteint Brahma-nirvāna, et parvient au Suprême Être (Para-Brahman). (5.24)

Les voyants[2][5] dont les péchés (ou imperfections) sont détruits, ayant tranchés le doute par la connaissance du Soi (Jnāna), dont le mental est discipliné, et qui sont engagés au bien-être de toutes les créatures, atteignent le Suprême Être (Para-Brahman). (5.25)

Ceux qui sont libérés du désir et de la colère, qui ont conquis le mental et les sens, et qui ont découvert le Soi, atteignent facilement Brahma-nirvāna. (5.26)

 

LA TROISIÈME VOIE – LA VOIE DE LA MÉDITATION DÉVOTIONNELLE ET LA CONTEMPLATION.

 

Le sage est vraiment libéré en renonçant à toutes jouissances des sens, fixant les yeux et le mental (au point noir imaginaire) entre les sourcils, égalisant le souffle de l’inspiration et celui de l’expiration dans les narines (par les techniques Kriyā), tenant les sens, le mental, et l’intellect sous contrôle, obtenant le salut (Mukti) comme le but suprême, devenant ainsi libéré du désir, de la colère, et de la peur. (5.27-28)

Mon dévot atteint la paix en Me (ou, Kŗşna, le Suprême Être (Para-Brahman)) connaissant comme celui qui jouit des sacrifices et des austérités, le grand Seigneur de tout l’univers, et l’ami de tous les êtres. (5.29)

 

Ainsi prend fin le cinquième chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 6

6. LA VOIE DE LA MÉDITATION

 

UN KARMA-YOGI EST UN RENONCIATEUR

 

Le Suprême Seigneur dit: Celui qui accomplit le devoir qui lui incombe sans dépendre des fruits (pour jouissance personnelle) est un renonciateur (Samnyāsī) et un Karmayogi. L’homme ne devient pas un yogi simplement en s’abstenant de travailler. (6.01)

O Arjuna, ce qu’ils appellent renoncement (Samnyāsa) est aussi connu comme Karmayoga. Personne ne devient un Karma-yogi s’il n’a pas renoncé aux motifs égoïstes de l’action. (Voir aussi 5.01, 5.05, 6.01, et 18.02) (6.02)

 

LA DÉFINITION DU YOGA

 

Pour le sage qui cherche de parvenir à l’état de yoga (de méditation, ou de l’équanimité du mental), il est dit que le Karma-yoga en est le moyen. Pour celui qui a atteint le yoga, l’équanimité devient le moyen (pour la réalisation du Soi). Dit-on, qu’une personne a atteint la perfection yoguique lorsqu’ il ou elle n’a plus de désir pour les jouissances sensuelles, ou l’attachement aux fruits du travail, et a renoncé à tous les motifs égoïstes. (6.03-04)

 

LE MENTAL EST LE MEILLEUR AMI AUTANT QUE LE PIRE ENNEMI

 

L’homme doit s’élever – et ne pas se dégrader – par son propre mental. Le mental seul est son ami autant que son ennemi. Le mental est l’ami de celui qui le contrôle, et le mental agit comme ennemi de celui qui ne le contrôle pas. (6.05-06)

Celui qui a le contrôle sur le soi inférieur – le mental et les sens – reste calme au chaud et le froid, le plaisir et la douleur, dans l’honneur et le déshonneur, et demeure toujours ferme au Soi suprême. (6.07)

Une personne est nommée un yogi qui possède la connaissance du Soi et la réalisation du Soi, qui est équanime, qui a le contrôle sur le mental et les sens, et pour qui une motte de terre, une pierre, et l’or sont tous identiques. (6.08)

Une personne est considérée comme supérieure qui est égale pour les compagnons, les amis, les ennemis, ceux qui sont neutres, les arbitres, les haineux, les parentés, les saints, et les pécheurs. (6.09)

 

LES TECHNIQUES DE MÉDITATION

 

Un yogi, assis dans la solitude et seul, doit constamment s’efforcer de contempler le Suprême Être après avoir mis son mental et les sens sous contrôle, libéré du désir et de droit de propriété. (6.10)

Il ou elle devrait s’asseoir dans un endroit propre, sur un siège stable qui est ni trop haut ou trop bas, couvert d’herbe sacré Kuśa[1][6], d’une peau de daim, et d’une étoffe superposées. Là, assis (dans une position confortable), concentrant son mental sur Dieu, et maîtrisant ses pensées et les activités des sens, mettra en pratique la méditation pour sa propre purification. (6.11-12)

La personne doit s’asseoir, la taille, la colonne vertébrale, la poitrine, le cou et la tête droites, immobiles et d’aplomb; le regard et le mental fermement fixés sur l’extrémité du nez, sans regarder autour de soi; serein et sans crainte, mettant en pratique le célibat; le mentale sous contrôle, pensant à Moi, et M’atteignant comme le dessein suprême. (6.13-14)

Ainsi, exerçant toujours le mental fixé sur Moi, le yogi dont le mental est soumis atteint la paix de Brahma-nirvana et vient à Moi. (6.15)

Ce yoga n’est pas possible, O Arjuna, pour celui qui mange trop ou qui ne mange pas du tout; pour celui qui dort trop ou qui se tient éveillé. (6.16)

Mais, pour la personne qui est modéré dans sa nourriture, son délassement, ses travaux, son sommeil et l’éveil, le yoga de méditation détruit toute souffrance. (6.17)

Il est dit, qu’une personne a atteint le yoga, l’union avec l’Éternel Être (Brahman), lorsque le mental parfaitement discipliné, est libéré de tous désirs, et complètement uni au Brahman en Samādhi. (6.18)

Une lampe abritée (par l’Éternel Être) du vent (des désirs) ne vacille pas; cette similitude est utilisée pour définir le mental discipliné du yogi qui pratique la méditation sur l’Éternel Être (Brahman). (6.19)

Lorsque le mental discipliné par la pratique de la méditation atteint la quiétude, en quoi l’on devient satisfait avec l’Éternel Être (Brahman) en Le contemplant dans un intellect purifié. (6.20)

En quoi l’on éprouve une infinie félicitée qui est seulement perçue par l’intellect, et est par-delà l’atteinte des sens. Après avoir réalisé l’Éternel Être (Brahman), l’on n’est jamais séparé de la Réalité Absolue. (Voir aussi KaU 3.12) (6.21)

Ce qui, ayant obtenu la réalisation du Soi, on ne regarde aucun gain supérieur à atteindre. L’établissement dans la réalisation du Soi n’est pas ébranlé même par la plus grande calamité. (6.22)

L’état de dissolution de l’association avec la souffrance est appelé yoga. Ce yoga devrait être pratiqué avec une ferme détermination, et sous aucune réserve mentale. (6.23)

On atteint graduellement la tranquillité du mental en abandonnant totalement tous désirs égoïstes, et en maîtrisant complètement les sens des objets de sens par l’intellect, tenant le mental entièrement absorbé dans l’Éternel Être (Brahman) au moyen d’un intellect bien formé et purifié, ne pensant à rien d’autre. (6.24-25)

Tout ce qui fait errer le mental sans repos et instable, on devrait ramener doucement à la réflexion du Seigneur Kŗşna, la Suprême Personnalité de la Divinité. (6.26)

 

QUI EST UN YOGI

 

La suprême félicité est pour le yogi qui a réalisé le Soi, dont le mental est calme, de qui les désirs sont sous contrôle, et qui s’est libéré de tous péchés (ou fautes). (6.27)

Un tel yogi exempt de péchés, qui engage constamment son mental et intellect au Suprême Être (Brahman), atteint aisément l’infinie félicité en contact avec Brahman. (6.28)

Car en percevant l’Éternel Être omniprésent (Brahman) demeurant dans tous les êtres, et tous les êtres demeurant en l’Éternel Être, le yogi qui est en union avec l’Éternel Être, voit chaque être d’un œil égal. (Voir aussi 4.35, 5.18) (6.29)

Ceux qui Me voient en tout et qui voient tout en Moi, ne sont pas séparés de Moi, et Je ne suis pas séparé d’eux. (6.30)

Les non-dualistes qui M’adorent, Moi qui réside en tous les êtres, demeurent en Moi, de quelque façon leur mode de vie. (6.31)

Il est le meilleur yogi qui voit tous les êtres à l’image de son propre être, et qui est sensible à la douleur ou le plaisir des autres comme pour lui-même, O Arjuna. (6.32)

 

DEUX MÉTHODES POUR MAÎTRISER LE MENTAL TURBULENT

 

Arjuna dit: O Kŗşna, Tu as dit que le yoga de la méditation est caractérisé par l’équanimité du mental, mais à cause de l’inquiétude du mental je ne discernes pas l’état stable du mental. Parce que le mental est vraiment instable, turbulent, fort et obstiné, O Kŗşna, je pense que le mental est aussi difficile à maîtriser que le vent. (6.33-34)

Le Suprême Seigneur dit: Sans aucune doute, O Arjuna, le mental est sans repos et difficile à refréner, mais il est dompter par la pratique spirituelle constante et vigoureuse dans la persévérance et le détachement, O Arjuna. (6.35)

J’en conviens que le yoga est difficile pour celui dont le mental n’est pas maîtrisé. Néanmoins, le yoga est accessible aux personnes dont le mental est dompté grâce à des efforts bien dirigés. (6.36)

 

LA DESTINATION DU YOGI SANS SUCCÈS

 

Arjuna dit: Le fidèle qui s’écarte de la voie de la méditation, et est incapable d’atteindre la perfection yoguique à cause du mental insoumis – quelle est la destination d’une telle personne, O Kŗşna? (6.37)

Ne périssent-ils pas comme un nuage qui se déchire, O Kŗşna, ayant perdus autant (le yoga et le Bhoga[2][7], les jouissances célestes et mondaines), privés de support et égarés sur la voie de la réalisation du Soi? (6.38)

O Kŗşna, Toi seulement es capable de dissiper totalement ce doute en moi. Car nul autre que Toi, peut dissiper ce doute. (Voir aussi 15.15) (6.39)

Le Suprême Seigneur dit: Il n’y a pas de destruction, O Arjuna, pour un yogi dans ce monde ou dans l’autre. Un transcendantaliste ne vient jamais à mal, Mon cher ami. (6.40)

Le yogi qui a échoué dans la voie du yoga renaîtra dans une maison des pieux et prospères après avoir atteint le ciel et y séjournant pendant de longues années, ou un tel yogi est né dans une famille de yogis doués de sagesse. Une naissance semblable est vraiment difficile à obtenir dans ce monde. (6.41-42)

Là, il ou elle retrouve la connaissance acquise dans la vie antérieure, et s’efforce à nouveau vers la perfection, O Arjuna. (6.43)

Le yogi qui n’a pas abouti, est instinctivement poussé vers l’Éternel Être (Brahman) par la vertu des impressions (Samskāra) des pratiques yoguiques dans les vies précédentes. Même le chercheur de yoga – l’union avec Dieu – dépasse ceux qui effectuent les rituels Védiques. (6.44)

Le yogi qui poursuit assidûment ses efforts, devient complètement libéré de tous péchés (ou imperfections) après avoir poursuivi graduellement des perfections en de nombreuses incarnations, atteint la Suprême Demeure. (6.45)

 

QUI EST LE MEILLEUR YOGI

 

Le yogi est supérieur à l’ascète. Le yogi est supérieur aux érudits Védiques. Le yogi est supérieur aux ritualistes. Par conséquent, O Arjuna, devient un yogi. (6.46)

Je considère, le yogi consacré – qui affectionnément Me contemple avec une foi suprême, et dont le mental reste absorbé en Moi est le meilleur de tous les yogis. (Voir aussi 12.02 et 18.66) (6.47)

 

Ainsi prend fin le sixième chapitre intitulé “La Voie de la Méditation” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

Chapitre 7

 

7. LA CONNAISSANCE DU SOI ET L’ILLUMINATION

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, écoute comment tu Me connaîtras pleinement sans douter, ayant ton mental absorbé en Moi, prenant refuge en Moi, et en accomplissant des pratiques yoguiques. (7.01)

 

LA CONNAISSANCE MÉTAPHYSIQUE EST L’ULTIME CONNAISSANCE

 

Je vais te révéler la connaissance du Soi (Jnāna) ainsi que l’illumination (Vijnāna), de sorte que, quand on la connaît, il n’est rien qui reste à connaître. (7.02)

 

LES CHERCHEURS SONT PEU NOMBREUX

 

Parmi de milliers de personnes, à peu près un seul s’efforce vers la perfection dans la réalisation du Soi. A peine une personne parmi ceux qui s’efforcent avec succès Me comprend vraiment. (7.03)

 

DÉFINITIONS DE LA MATIÈRE, LA CONSCIENCE, ET L’ESPRIT

 

Le mental, l’intellect, l’ego, l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre sont les huit transformations ou divisions de Mon énergie matérielle (Prakŗti). (Voir aussi 13.05)  (7.04)

L’énergie matérielle est Ma Nature inférieure (Aparā-śakti, Prakŗti, matière). Connais mon autre Nature supérieur (Parā-śakti, Cetanā, Puruşa, Esprit) par laquelle l’univers entier est soutenu, O Arjuna. (7.05)

 

LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE LA MATIÈRE, LA CONSCIENCE, ET L’ESPRIT

 

Sache que toutes les créatures sont évoluées de cette double énergie; et, Je suis – le Suprême Être (Para-Brahma, Kŗşna) – l’origine autant que la dissolution de l’univers tout entier. (Voir aussi 13.26) (7.06)

Il n’y a rien de plus haut que Moi, O Arjuna. Tout dans l’univers est lié en moi, le Suprême Être (Para-Brahman Paramātma), comme des joyaux liés sur un fil (d’un collier). (7.07)

 

LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE TOUT

 

O Arjuna, Je suis la saveur dans l’eau, Je suis la lumière dans la lune et le soleil, Je suis la syllabe OM dans tous les Védas, le son dans l’éther, et la virilité dans les êtres humains. Je suis le doux parfum dans la terre. Je suis la chaleur dans le feu, la vie des êtres vivants, et l’austérité des ascètes. (7.08-09)

O Arjuna, sache que Je suis le germe éternel de toutes les créatures. Je suis l’intelligence des intelligents, et l’éclat des brillants. (Voir aussi 9.18 et 10.39) Je suis la force du fort qui s’est démuni du désir et de l’attachement intéressé. Je suis le désir (Kāma) dans les êtres humains qui vivent en accord avec la justice (Dharma) (pour la seule raison sacrée de la procréation), O Arjuna.

(7.10-11)

Connais les trois modes (Gunas) de la Nature matérielle – la bonté, la passion, et l’ignorance – qui émanent aussi de Moi. Je ne suis pas dépendant, ou affecté par les Gunas, mais les Gunas sont dépendants de Moi. (Voir aussi 9.04 et 9.05) (7.12)

Les êtres humains sont trompés par les aspects différents de ces trois modes (Gunas) de la Nature matérielle; c’est pourquoi, ils ne Me connaissent pas comme étant éternel, et au-delà des Gunas. (7.13)

 

COMMENT VAINCRE LA FORCE DIVINE ILLUSOIRE (MAYA)

 

Ma force divine (Māyā), formée par les trois états (Gunas) du mental, est très difficile à vaincre. Seuls ceux qui se sont abandonnés à Moi peuvent facilement franchir ce Māyā. (Voir aussi 14.26, 15.19, et 18.66) (7.14)

 

QUI CHERCHE DIEU?

 

Les malfaisants, les ignorants, les êtres vils qui sont attachés à la nature démoniaque, et dont leur force de discrimination a été enlevée par la force divine illusoire (Māyā) ne M’adorent ni Me recherchent. (7.15)

Quatre types de vertueux M’adorent ou Me recherchent, O Arjuna. Ils sont: les affligés, le chercheur de la connaissance du Soi, celui qui poursuit la richesse, et l’illuminé qui a expérimenté le Suprême. (Voir aussi TR 1.21.03) (7.16)

Parmi eux, le dévot illuminé (Jnāni-bhakta), qui se maintient toujours uni à Moi, dont la dévotion n’a qu’une seule ambition, est la meilleure. Car, Je suis extrêmement cher pour l’illuminé, et l’illuminé M’est très cher. (7.17)

Tous ces chercheurs sont vraiment nobles; mais, Je considère le dévot illuminé comme Moi-même, car celui qui est stable réside dans Ma suprême demeure. (Voir aussi 9.29) (7.18)

Après de nombreuses naissances l’illuminé a recours à Moi en réalisant que tout est vraiment, Ma manifestation (ou, du Suprême Être). Une aussi grande âme est très rare à trouver. (7.19)

Les personnes dont le discernement s’est emporté vers de maints désirs, dominées par leur impression Karmique (Samskāra), ont recours aux régnants célestes (Devas) et pratiquent des différents rites religieux. (7.20)

 

LE CULTE À UNE DIVINITÉ EST AUSSI L’ADORATION DE DIEU

 

Quelle que soit la divinité (en empruntant n’importe quel nom, forme, et méthode) qu’on adore avec foi, Je fais que cette foi soit ferme envers cette divinité. Dotés d’une foi stable, ils s’engagent d’adorer cette divinité, et obtiennent leurs souhaits par cette divinité. En vérité, ces souhaits sont accordés par Moi seul. (7.21-22)

De tels gains matériels obtenus par les êtres humains de petite intelligence sont temporaires. Les adorateurs des régnants célestes (Devas) vont aux Devas, mais Mes dévots viennent sûrement à Moi. (7.23)

 

DIEU PEUT ÊTRE VU DANS L’EFFIGIE DE N’IMPORTE QUELLE FORME DE CULTE DÉSIRÉ

 

Les ignorants, privés de comprendre Ma forme transcendantale (ou existence), immuable, incomparable, et incompréhensible – assument que Je, le Suprême Être (Para-Brahman), qui suis sans forme prend des formes ou s’incarne. (7.24)

Voilé par Ma force divine (Māyā), Je ne me révèle pas aux ignorants qui ne connaissent et ne comprennent pas Ma forme transcendantale, ingénérée, éternelle et personnalité (et en Me considérant sans forme). (7.25)

 Je connais, O Arjuna, les êtres du passé, du présent, et ceux à venir, mais nul ne Me connaît vraiment. (7.26)

Tous les êtres de ce monde sont dans l’ignorance totale à cause des paires des opposés trompeuses, nées du désir et de l’aversion, O Arjuna. Mais les personnes aux actions désintéressées, dont le Karma ou le péché a pris fin, sont libérées de l’illusion des paires des opposées et M’adorent, fermement établies dans les vœux. (7.27-28)

Ceux qui s’efforcent vers la délivrance des cycles de la naissance, la vieillesse, et de la mort, en trouvant refuge en Moi, connaissent le Brahman (l’Être Éternel); la nature de Brahman; et Karma, la force créative de Brahman. (7.29)

Les personnes stables qui Me connaissent comme l’Unique dans les êtres matériels[1][8] (Adhibhūta), les Êtres Divins temporels (Adhidaiva), et la Super Âme (Adhiyajna) même au moment de leur mort, M’atteignent. (Voir aussi 8.04) (7.30)

 

Ainsi prend fin le septième chapitre intitulé “La Connaissance de Soi et l’Illumination” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

[1] [8] Les aspects matériels.

Chapitre 8

8. L’Éternel Brahman (Esprit)

 

Arjuna dit: O Kŗşna, qui est l’Éternel Être (Brahman)? Qu’est-ce que l’Adhyātma, ou la nature de l’Éternel Être? Qu’est ce que Karma? Qui sont les êtres mortels (Adhibhūta)? Et, qui sont les Êtres divins (Adhidaiva)? Qui est la Super-âme (Adhiyajna), et comment demeure-t-Elle dans le corps? Et, comment au moment de la mort, es-Tu connaissable par ceux qui ont maîtrisé leur mental, O Kŗşna? (8.01-02)

 

LA DÉFINITION DU SUPRÊME ESPRIT, ESPRIT, ÂME INDIVIDUELLE, ET KARMA

 

Le Suprême Seigneur dit: L’immuable Atmâ (Esprit) est nommé Brahman (Éternel Être). La nature (y compris la force inhérente de cognition et du désir) de Brahman est appelée Adhyātma. La force créative de Brahman qui occasionne la manifestation de l’entité vivante (Jīva) est appelée Karma. (8.03)

Les êtres mortels sont appelés Adhibhūta. Les expansions de la Divine Personnalité – comme Nārāyana, Mahā-vişnu, Īşvara, etc. – sont appelées les Êtres Divins (Adhidaiva). Je suis le Super-âme (Adhiyajna) résidant dans le corps comme le suprême régnant (Īşvara), O Arjuna. (8.04)

 

THÉORIE DE LA RÉINCARNATION ET DE KARMA

 

Quiconque se souvient exclusivement de Moi en abandonnant le corps au moment de la mort, M’atteint; de cela il n’y a aucun doute. (Voir aussi PrU 3.10) (8.05)

Quelque soit l’objet auquel un homme se souvient au moment qu’il quitte son corps à la fin de la vie, il atteint cet objet, O Arjuna, s’y étant toujours absorbé dans cette même pensée (la personne se souvient de cet objet à la fin de la vie, et l’atteint). (Voir aussi ChU 3.14.01) (8.06)

 

UNE SIMPLE MÉTHODE DE RÉALISATION DE DIEU

 

Par conséquent, souviens-toi à tout moment de Moi et fais ton devoir. Tu M’atteindras certainement si ton mental et intellect sont toujours fixés sur Moi. (8.07)

En Me contemplant dans un mental sans défaillance, qui est discipliné par la pratique de la méditation, celui-ci atteint le Suprême Être, O Arjuna. (8.08)

Quiconque médite sur le Suprême Être (Para-Brahman) – comme l’omniscient, l’ancien des jours, le régnant, plus subtil que le subtil[1][9] (et plus grand que grand), le soutien de tout, l’inconcevable, par lui-même brillant comme le soleil, et transcendantal ou au-delà de la réalité matérielle – à l’heure de la mort tenant le mental immobile et dévotieux; conduisant le courant de l’énergie vitale (Prāna) au milieu des deux sourcils pour s’y fixer par la force du yoga; atteint Kŗşna, la Suprême Personne Divine. (Voir aussi les versets 4.29, 5.27, 6.13, et YV 31.18, KaU 2.20) (8.09-10)

Je vais d’enseigner brièvement le processus pour atteindre la suprême demeure que les connaisseurs de la Véda appellent immuable; cela, en quoi les ascétiques entrent, libérés de l’attachement, désireux de mener une vie de célibataire. (8.11)

 

ATTEINDRE LE SALUT EN MÉDITANT SUR DIEU AU MOMENT DE LA MORT

 

Celui qui quitte le corps physique en maîtrisant tous les sens; fixant le mental sur Dieu, et Prāna dans le cerveau; engagé dans les pratiques yoguiques; méditant sur Moi et prononçant OM – le monosyllabe sacré, force de l’Éternel Être (Brahman – il atteint la suprême demeure. (8.12-13)

Je suis facilement à atteindre, O Arjuna, par ce yogi toujours inébranlable qui pense

toujours à Moi et dont le mental est indifférent à tout autre objet. (8.14)

M’ayant atteint, ces grandes âmes ne reprennent plus naissance dans ce monde misérable et transitoire, car ils ont atteint la plus haute perfection. (8.15)

Les habitants de tous les mondes – jusqu’à et y compris le monde de Brahmā, le créateur, sont sujets à la misère des naissances et des morts répétées. Mais, après M’avoir atteint, O Arjuna, celui-ci n’a plus à naître. (8.16)

 

TOUT EST CYCLIQUE DANS LA CRÉATION

 

Ceux qui savent que le jour du créateur (Brahmā) dure mille Yugas (ou 4.32 billions d’années) et que sa nuit dure aussi mille Yugas, ils sont les connaisseurs du jour et de la nuit. (8.17)

Toutes les manifestations émergent de la Nature matérielle primaire (Adi Prakŗti ou Avyakta) à l’arrivée du jour de Brahmā (Créateur), et elles s’absorbent à nouveau dans cela même, à la venue de la nuit de Brahmā. (8.18)

Cette même multiplicité d’êtres vient encore et encore à l’existence lors de l’arrivée du grand jour du créateur (Brahmā); et se dissout, inévitablement, à l’arrivée de la nuit de Brahmā. (8.19)

Il y a une autre existence transcendantale et éternelle – plus élevée que la Nature matérielle changeante (Prakŗti) – qui ne périt pas lorsque tous les êtres crées périssent. Ce qui est appelé l’Éternel Être non manifesté (Avyakta Akşara Brahma). Ce qui est aussi connu comme Parama-dhāma, la demeure suprême.  Ceux qui atteignent Ma suprême demeure ne renaissent plus. (8.20-21)

 

DEUX VOIES DE BASE POUR LE DÉPART DU MONDE

 

Cette demeure suprême, O Arjuna, est conquise par une dévotion infaillible pour Moi qui existe au-dedans de chaque être, et par qui tout cet univers est pénétré. (Voir aussi 9.04 et 11.55) (8.22)

O Arjuna, Je vais maintenant te retracer les différentes voies par lesquelles pendant la mort, les yogis quittent pour revenir ou ne pas revenir. (8.23)

Le feu, la lumière, la clarté du jour, la quinzaine de la lune croissante et les six mois du solstice du soleil vers le nord – s’éloignant de la voie de ces régnants célestes (Devas), les yogis qui connaissent l’Éternel Être (Brahman) atteignent Brahman. (Voir aussi ChU 4.15.05, 5.10.01, BrU 6.2.15, PrU 1.10, et IsU 18) (8.24)

La fumée, la nuit, la quinzaine sombre de la lune, et les six mois du solstice méridional du soleil – s’éloignant de ces voies, la personne juste atteint la lumière lunaire (ou, le ciel) et réincarne. (Voir aussi 9.21, ChU 5.10.03-05, BS 3.01.08) (8.25)

La voie de la lumière (de la pratique spirituelle et la connaissance du Soi) et la voie des ténèbres (du matérialisme et l’ignorance), elles sont, dit-on, les deux voies éternelles du monde. L’une mène au salut (Mukti, Nirvāna) et par l’autre on renaît. (8.26)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE MÈNE AU SALUT

 

Connaissant ces deux voies, O Arjuna, un yogi ne s’égare jamais. Par conséquent, O Arjuna, sois toujours ferme dans le yoga. (8.27)

Le yogi qui connaît tout cela passe par delà les mérites de l’étude des Védas, de celles qui résultent des sacrifices, des austérités, et de la charité, atteint Parama-dhāma, la Demeure Suprême et Éternelle. (8.28)

 

Ainsi prend fin le huitième chapitre intitulé “L’Éternel Brahman (Esprit)” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 9

 

9. La Connaissance Suprême et le Grand Mystère

 

Le Suprême Seigneur dit: Je vais te révéler, à toi qui ne t’adonnes pas à l’incrédulité, le plus profond secret de la connaissance associé à l’expérience transcendantale. Connaissant cela, tu seras délivré des misères de l’existence du mal. (9.01)

 

LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DU SUPRÊME EST LE GRAND       MYSTÈRE

 

La connaissance du Soi est souveraine entre toutes les connaissances; elle est le plus profond secret et vraiment sacrée, pouvant être discernée par l’instinct, se conformant à la justice (Dharma), est très facile à pratiquer, et éternelle. (9.02)

O Arjuna, ceux qui n’ont pas de foi en cette connaissance ne M’atteignent pas, et suivent les cycles de naissance et de mort. (9.03)

Cet univers entier est une expansion de Moi. Tous les êtres dépendent de Moi (comme une chaîne dépend de l’or, et les produits laiteux du lait). Je ne dépends pas d’eux (car Je suis le plus grand de tous). (Voir aussi 7.12) (9.04)

Vois la force de Mon divin mystère; en réalité, Je ne dépends pas d’eux – le protecteur et créateur de tous les êtres –, et ils ne dépendent pas de Moi. (Au fait, la chaîne en or ne dépend pas de l’or, malgré que la chaîne n’est autre que or. Aussi, la matière et l’énergie sont distinctes autant que identiques). (Voir aussi BP 2.09.34 – 36) (9.05)

Comprends que tous les êtres sont en Moi (sans contacte ou sans produire un effet quelconque), comme le vent puissant, soufflant partout, demeurant éternellement dans l’espace. (9.06)

 

THÉORIE DE L’ÉVOLUTION ET DE L’INVOLUTION

Tous les êtres s’établissent en Mon Adi Prakŗti (nature primaire matérielle) et à la fin d’un Kalpa (ou, un cycle de 4.32 billions d’années), O Arjuna, Je les crée à nouveau au commencement du prochain Kalpa. (9.07)

Je crée la multitude entière des êtres à mainte et mainte reprise avec l’aide de Ma Nature matérielle (Prakŗti ou Māyā). C’est êtres se trouvent sous le contrôle des modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti). (9.08)

Les actes de la création ne Me lient pas, O Arjuna, car Je reste indifférent et détaché de ces actes. (9.09)

L’énergie cinétique divine Māyā – avec l’aide de la Nature matérielle (Prakŗti) – crée sous Ma supervision tous les objets animés et inanimés, et par ce moyen la création poursuit sa ronde, O Arjuna. (Voir aussi 14.03) (9.10)

 

LES VOIES DES SAGES ET DES IGNORANTS SONT DIFFÉRENTES

 

Les personnes ignorantes Me méprisent lorsque J’apparais dans la forme humaine, ne connaissant pas Ma nature transcendantale comme le grand Seigneur de tous les êtres (et Me considèrent comme le plus commun des mortels). Car, vains sont leurs espoirs, vains leurs actes, et vaine leur connaissance; et, possèdent des aptitudes affolantes (Tāmasika) (Voir 16.04-18) des démons cruels et avides[1][10] (et, ils sont incapables de Me reconnaître). (9.11-12)

Mais les grandes âmes, O Arjuna, qui possèdent des qualités divines (Voir 16.01-03) Me connaissent comme L’immuable; aussi en tant que cause matérielle et efficace de la création, et M’adorent d’un amour unique et entier. (9.13)

Les personnes de ferme détermination M’adorent avec ardeur et persévérance dans la dévotion, en chantant sans cesse Mes gloires, déterminées de M’atteindre, se prosternant devant Moi avec dévotion. (9.14)

Certains M’adorent par le sacrifice de la connaissance. D’autres adorent l’Unique comme Celui qui est en tout (sans dualité), comme le maître de tout (ou, dualité), et le multiple tourné dans toutes les directions. (9.15)

 

TOUT EST LA MANIFESTATION DE L’ABSOLU

 

Je suis le rituel, Je suis le sacrifice, Je suis l’offrande, Je suis l’herbe, Je suis le mantra, Je suis le beurre clarifié (Ghī), Je suis le feu, et Je suis l’oblation. (Voir aussi 4.24). Je suis le soutien de l’univers, le père, la mère, et le grand-père. Je suis l’objet de la connaissance, le syllabe sacré OM, et aussi le Ŗg, le Yajur, et le Sāma Véda. Je suis le but, le soutien, le Seigneur, le Témoin, la Demeure, le Refuge, l’Ami, l’Origine, la Dissolution, la fondation du substrat, et la semence immuable. (Voir aussi 7.10 et 10.39) (9.16-18)

Je dispense la chaleur, J’envoie et retiens la pluie. Je suis l’immortalité autant que la mort, Je suis aussi l’Absolu (Sat ou Akşara) et à la fois le temporel (Asat ou Kşara), O Arjuna. (Le Suprême Être est devenu le tout, voir aussi 13.12) (9.19)

 

ATTEINT LE SALUT PAR L’AMOUR DÉVOTIONNEL

 

Ceux qui accomplissent les rituels prescrits dans les trois Védas, les buveurs du nectar de dévotion (Soma), et purifiés de leurs péchés (fautes), M’adorent en faisant de bonnes actions (Yajna) pour aller au ciel. Par leurs actes méritoires, il en résulte qu’ils vont au ciel et jouissent des plaisirs des dieux. (9.20)

Ils retournent au monde des mortels, après avoir savouré le vaste monde des jouissances célestes – après y avoir épuisé le bénéfice de leur bon Karma (Punya). Conformément aux injonctions des trois Védas, ces personnes travaillent aux fruits de leurs actions, et ils sont pris dans le cycle de la naissance et de la mort. (Voir aussi 8.25) (9.21)

J’apporte personnellement tous bien spirituel et matériel à ces dévots inébranlables qui se souviennent constamment de Moi, et M’adorent dans une contemplation décidée. (9.22)

O Arjuna, même les dévots qui adorent les divinités avec foi, rendent le culte à Moi, bien que d’une manière impropre. (9.23)

Car Je, le Suprême Être (Para-Brahman), suis le seul bénéficiaire de tous les cultes sacrificiels (Yajna), et le Seigneur de l’univers. Mais Mon peuple ne connaît pas Ma vraie nature transcendantale. C’est pour cela qu’ils tombent (dans les cycles répétés de naissance et de mort). (9.24)

Les adorateurs des régnants célestes (Devas) vont aux Devas, ceux qui vénèrent les ancêtres vont aux ancêtres, et ceux qui adorent les esprits vont aux esprits, mais Mes dévots viennent à Moi (et ne naissent plus). (Voir aussi 8.16) (9.25)

 

LE SEIGNEUR ACCEPTE ET MANGE L’OFFRANDE D’AMOUR ET DE      DÉVOTION

 

Quiconque M’offre une feuille, une fleur, un fruit, ou de l’eau avec dévotion; J’accepte et mange cette offrande de dévotion venant d’un cœur pur. (Voir aussi BP 10.81.04)

(9.26)

O Arjuna, quoique tu fasses, quoique tu manges, quoique to offres comme oblation au feu sacré, quoique charité tu donnes, quelle que soit l’austérité que tu pratiques, accomplis tout en offrande à Moi. (Voir aussi 12.10, 18.46) (9.27)

Tu seras libéré de l’enchaînement – bon ou mauvais – de Karma par cette attitude de renonciation complète (Samnyāsa-yoga). Devenant libre, tu parviendras à Moi. (9.28)

Le Moi est présent en tous les êtres et ne favorise personne. Quant à Moi, nul n’est détestable ou cher. Mais, ceux qui M’adorent avec amour et dévotion sont très proches de Moi, et Je suis très proche d’eux. (Voir aussi 7.18) (9.29)

 

IL N’Y A PAS DE PÉCHEUR IMPARDONNABLE

 

Même si le plus grand pécheur décide de M’adorer avec une dévotion exclusive et par amour, il doit être considéré comme un saint, ayant pris la résolution correcte. (9.30)

Une telle personne devient rapidement une âme juste et atteint la paix éternelle. Tiens pour certain, O Arjuna, que Mon dévot ne périra ni tombera jamais. (9.31)

 

LA VOIE DE L’AMOUR DÉVOTIONNELLE EST PLUS FACILE

Quiconque – aussi les femmes, les marchants, les ouvriers, et les malfaisants – peuvent atteindre la demeure suprême tout en se livrant simplement à Ma volonté avec amour et dévotion, O Arjuna. (Voir aussi 18.66) (9.32)

Combien plus dès lors est-il facile pour les saints brahmanes et les saints royaux pieux d’atteindre le Suprême Être. C’est pourquoi, ayant obtenu cette vie humaine transitoire, emplie de tristesse, on devrait M’adorer avec amour et dévotion. (9.33)

Fixe ton mental sur Moi, sois Mon dévot, adore-Moi, et incline-toi devant Moi. Ainsi, uni à Moi en Me mettant comme dessein suprême et seul refuge, tu M’atteindras

certainement. (9.34)

 

Ainsi prend fin le neuvième chapitre intitulé “La Connaissance Suprême et le Grand Mystère” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 10

 

10. La Manifestation de l’Absolu

 

Le Seigneur Suprême dit: O Arjuna, écoute une fois de plus Ma parole suprême, que Je vais te dire pour ton bien, parce que tu M’es très cher. (10.01)

 

DIEU EST L’ORIGINE DE TOUT

 

Ni les régnants célestes (Devas), ni les grands sages connaissent Mon origine, car Je suis l’origine de tous les Devas et aussi des grands sages. (10.02)

Celui qui Me connaît comme le Non-Né, sans commencement, et comme le Suprême Seigneur de l’univers, celui-là est considéré comme intelligent parmi les mortels, et sera libéré de l’enchaînement de Karma. (10.03)

La discrimination, la connaissance de Soi, la libération de l’égarement, le pardon, la vérité, le contrôle du mental et des sens, la tranquillité, le plaisir, la souffrance, la naissance, la mort, la crainte, le courage, la non-violence, l’équanimité, le contentement, l’austérité, la charité, la renommée, l’opprobre – ces diverses qualités des êtres humains procèdent de Moi seul. (10.04-05)

Les sept grands sages, et les plus anciens quatre Sanakas et les quatorze Manus, d’où sont nés toutes les créatures du monde, émanent de Mon énergie potentielle. (10.06)

Celui qui connaît véritablement Mes manifestations et Mes pouvoirs yoguiques, M’est uni par une dévotion inébranlable. Il n’y a aucun doute à ce sujet. (10.07)

Je suis l’origine de tout. Tout émane de Moi. Comprenant cela, les sages m’Adorent avec amour et dévotion. (10.08)

Les dévots intelligents se maintiennent toujours satisfaits et joyeux. Leurs pensées restent absorbées en Moi, et leurs vies entièrement données à Moi. Ils s’éclairent mutuellement en s’entretenant constamment de Moi. (10.09)

 

LE SEIGNEUR DONNE LA CONNAISSANCE À SES DÉVOTS

 

Je délivre la connaissance et la compréhension des sciences métaphysiques – à ceux qui Me sont toujours unis et M’adorent avec amour – par quoi ils viennent à Moi. (10.10)

 Demeurant dans leur psyché intérieure en tant que conscience, mû de compassion Je détruis l’obscurité née de l’ignorance par la lumineuse lampe de la connaissance transcendantale. (10.11)

Arjuna dit: Tu es le Suprême Être, la Suprême Demeure, le Suprême Purificateur, l’Éternel Divin Être, le Premier des dieux, le Non-né, l’Omniprésent. Tous les sages T’ont proclamé. Le divin sage Nārada, Asita, Devela, Vyāsa, et Toi-même Tu me le déclares.

(10.12-13)

 

PERSONNE NE SAIT CONNAÎTRE LA VRAIE NATURE DE LA RÉALITÉ

 

O Kŗşna, je crois que tout ce que Tu m’as dit est vrai. O Seigneur, ni les régnants célestes (Devas), ni les démons comprennent complètement Ta nature réelle. (Voir aussi 4.06) (10.14)

O Créateur et Seigneur de tous les êtres, Dieu de tous les régnants célestes (Devas), Suprême personne, et Seigneur de l’univers, Toi seul Te connais par Toi-même. (10.15)

En vérité, Toi seul peux énoncer intégralement Tes propres divines gloires – les manifestations – par lesquelles Tu existes imprégnant tous les univers. (10.16)

Comment puis-je Te connaître, O Seigneur, par la contemplation constante? Sous quelle forme de manifestation dois-je penser à Toi, O Seigneur? (10.17)

O Seigneur, explique-moi de nouveau en détail, Ton pouvoir yoguique et Ta gloire, car je ne me rassasié pas d’écouter Tes paroles douces comme du nectar. (10.18)

 

TOUT EST UNE MANIFESTATION DE L’ABSOLU

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, Je vais maintenant t’expliquer Mes plus hautes prééminentes manifestations divines, car Mes manifestations sont sans fin. (10.19)

O Arjuna, Je suis l’Esprit (Atmâ) siégeant dans la psyché intérieure de tous les êtres. Je suis le commencement, le milieu, et la fin de tous les êtres. (10.20)

Je suis Vişņu parmi les (douze) fils d’Aditi, Je suis le soleil resplendissant, Je suis Marīci parmi les régnants supernaturels[1][11] de l’air, Je suis la lune parmi les étoiles. (10.21)

Je suis Sāmaveda parmi les Védas, Je suis Indra parmi les régnants célestes (Devas), Je suis le mental parmi les sens, Je suis la conscience des êtres vivants. (10.22)

Je suis Siva parmi les Rudras, Je suis Kubera parmi les Yakşas et les démons, Je suis le feu parmi les Vasus, et Je suis Meru parmi les montagnes. (10.23)

Parmi les prêtres, O Arjuna, sache que Je suis le chef Bŗhaspati. Je suis Skanda parmi les généraux de l’armée. Je suis l’océan parmi les étendues d’eau. (10.24)

Je suis Bhŗgu parmi les grands sages; Je suis le monosyllabe et le son cosmique OM parmi les mots; Je suis Japa-yajna parmi les disciplines spirituelles (yajna); et Je suis l’Himālaya parmi les immobiles. (10.25)

 

UNE BRÈVE DESCRIPTION DES MANIFESTATIONS DIVINES

 

Je suis l’arbre banyan[2][12]  parmi les arbres, Nārada parmi les sages, Citraratha parmi les Gandharvas, et le sage Kapila parmi les Siddhas. (10.26)

Sache que parmi les chevaux je suis Uccaihśravas, manifesté au temps du surgissement de l’océan né du nectar, Airāvata parmi les éléphants, et parmi les hommes Je suis le Roi. Je suis le foudre parmi les armes, Kāmadhenu13[13] parmi les vaches, et Je suis le cupidon de la procréation. Parmi les serpents14[14], Je suis Vāsuki. (10.27-28)

Je suis Śeşanāga parmi les Nāgas[3][15], Je suis Varuna parmi les dieux des eaux, et les Aryamā parmi les mānes. Je suis Yama16[16] parmi les divinités régnantes. Je suis Prahlāda parmi la progéniture des Daityas[4][17], Je suis le temps entre les calculateurs, le lion parmi les animaux, et Garuda parmi les oiseaux. (10.29-30)

Je suis le vent parmi les purificateurs, et le Seigneur Rama parmi les guerriers. Je suis le crocodile parmi les poissons, et le saint Gange parmi les rivières. (10.31)

Je suis le commencement, le milieu, et la fin de la création, O Arjuna. Parmi les sciences Je suis la science du suprême Moi. Je suis la logique des logiciens. (10.32)

Je suis la lettre “ A “ de l’alphabet. Je suis le nombre duel entre les composés. Je suis le temps infini (Akşaya Kāla). Je suis le préservateur de tous, et J’ai multiples faces dans toutes les directions (ou, Je suis omniscient). (10.33)

Je suis la mort qui saisit tout, et aussi l’origine des êtres futures. Je suis les sept déesses (Devis) ou anges gardiens ayant la présidence sur sept qualités – la gloire, la prospérité, la parole, la mémoire, l’intelligence, la fermeté et le pardon. (10.34)

Je suis Bŗhatsāma parmi les hymnes Sāma. Je suis Gāyatri parmi les mantras Védiques, Je suis Novembre-Décembre parmi les mois, Je suis le printemps parmi les saisons. (10.35)

Je suis le jeu des tricheurs; l’éclat de tout ce qui resplendit; la victoire des victorieux; la résolution des résolus; et, la bonté des bons. (10.36)

Je suis Vāsudeva parmi les descendants des Vŗşnī, Arjuna parmi les Pāndavas, Vyāsa parmi les sages, et Uśanā parmi les poètes. (10.37)

Je suis la force des dirigeants, Je suis la science politique de ceux qui recherchent la victoire, Je suis le silence des choses secrètes, et la connaissance du Soi des connaissants. (10.38)

Je suis l’origine ou la semence de tous les êtres, O Arjuna. Il n’y a rien d’animé ou d’inanimé, qui puisse exister sans Moi. (Voir aussi 7.10 et 9.18) (10.39)

 

LA CRÉATION VISIBLE N’EST QU’UNE PETITE FRACTION DE L’ABSOLU

 

Il n’y a pas de fin à Mes manifestations divines, O Arjuna. Ce que Je t’ai exposé n’est qu’une brève description de l’étendue de Mes manifestations divines. (10.40)

Tout ce qui est doué de gloire, d’éclat, et de force, sache que c’est la manifestation d’une très petite fraction de Ma splendeur. (10.41)

Quelle est l’utilité d’une connaissance aussi détaillée, O Arjuna? Je soutiens continuellement cet univers tout entier par une simple fraction de Ma force divine (Yoga-māyā). Voir aussi ChU 3.12.06) (10.42)

 

Ainsi prend fin le dixième chapitre intitulé “La Manifestation de l’Absolu” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 11

 

11. LA VISION DE LA FORME COSMIQUE

 

Arjuna dit: Mon illusion s’est dissipée par les paroles profondes de sagesse que Tu as prononcées – par compassion pour moi – concernant le suprême secret de l’Éternel Être (Brahman). (11.01)

O Kŗşna[1][18], j’ai entendu de Toi en détail sur l’origine et la dissolution des êtres, et de Ta gloire immuable. (11.02)

 

LA VISION DE DIEU EST L’ULTIME FIN DU CHERCHEUR

 

O Seigneur, Tu es comme Tu l’as déclaré, mais je désire voir Ta divine forme cosmique, O Suprême Être. (11.03)

O Seigneur, si Tu penses qu’il est possible pour moi de voir Ta forme universelle, ainsi, O Seigneur des yogis, montre moi Ta forme transcendantale. (11.04)

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, contemple Mes centaines par milliers et multiples formes divines de différentes couleurs et de formes. (11.05)

Voir les Ádityas, les Vasus, les Rudras, les Aśvins, et aussi les Maruts. Contemple, O Arjuna, ces multiples merveilles jamais vues auparavant. (11.06)

O Arjuna, vois maintenant la création entière – animée et inanimée, et aussi tout ce que tu désires voir, toutes unifiés en Mon corps. (11.07)

Mais, tu ne sais pas Me voir avec ton œil physique; c’est pourquoi, Je te donne l’œil divin[2][19] afin de voir Ma puissance et gloires souveraines. (11.08)

 

LE SEIGNEUR MONTRE SA FORME COSMIQUE À ARJUNA

 

Samjaya dit: O Roi, ayant dit ceci; le Seigneur Kŗşna, le grand Seigneur de la force mystique du yoga, révéla Sa forme suprême et souveraine à Arjuna. (11.09)

Arjuna vit la Forme Universelle du Seigneur pourvue de nombreuses bouches et yeux, plusieurs visions merveilleuses, avec d’abondants ornements divins et brandissant de beaucoup d’armes divines. Portant des guirlandes et des apparats, embaumées de parfums et d’onguents célestes, plein de prodiges, le Dieu infini ayant le visage tourné de tous côtés. (11.10-11)

Si la splendeur de milliers de soleils éclatait soudainement dans le ciel, alors elle ne serait même pas comparable à la splendeur de cet Être sublime. (11.12)

Arjuna vit l’univers entier avec ses divisions multiples, mais rassemblées en unité (toutes en une, et une en toutes) dans le corps transcendantale de Kŗşna, le Seigneur des régnants célestes (Devas). (Voir aussi 13.16, et 18.20) (11.13)

 

ON POURRAIT NE PAS ÊTRE PRÉPARÉ, OU QUALIFIÉ, POUR VOIR LE SEIGNEUR

 

(En voyant la forme cosmique du Seigneur) Arjuna fut empli d’émerveillement; et les cheveux dressés, courba la tête devant le Seigneur et pria les mains jointes[3][20]. (11.14)

Arjuna dit: O Seigneur, je vois en Ton corps tous les régnants supernaturels (Devas) et une multitude d’êtres, tous les sages, et les serpents célestes[4][21], le Seigneur Śiva autant que le Seigneur Brahmā assis sur le lotus. (11.15)

O Seigneur de l’univers, je Te vois partout en Ta forme infinie, avec plusieurs bras, estomacs, faces et yeux. O Forme Universelle, Je ne vois ni Ton commencement, ni le milieu, ni la fin. (11.16)

Je Te vois avec Ta couronne, Ta massue, Ton disque; et une masse de radiance difficile à discerner, rayonnant de toutes parts comme l’incommensurable lumière du soleil et le feu ardent. (11.17)

Je crois que Tu es le Suprême Être (Para-Brahman) qu’il faut réaliser. Tu es l’ultime support de l’univers. Tu es l’Éternel Être (Brahman, Atmâ, Esprit), et le protecteur de l’ordre éternel (Dharma). (11.18)

Je Te vois comme puissance infinie, sans commencement, milieu, ou fin; aux bras innombrables, dont Tes yeux sont le soleil et la lune, et Ta bouche un feu ardent, échauffant l’univers de Ta radiance. (11.19)

O Seigneur, l’espace entier entre le ciel et la terre dans toutes les directions est empli par Toi. Voyant Ta forme merveilleuse et terrifiante, les trois mondes (Lokas) tremblent de frayeur. (11.20)

Des légions de régnants supernaturels entrent en Toi. Certains avec les mains jointes chantent dans la crainte Tes noms et Tes gloires. Une multitude de Maharsis et de Siddhas s’écrient en T’adorant avec de nombreuses louanges. (11.21)

Les Rudras, les Adityas, les Vasus, les Sādhyas, les Viśvadevas, les Aśvins, les Maruts, le Uşmapās, les Gandharvas, les Yakşas, les Asuras, et les Siddhas – tous ces êtres célestes Te regardent dans l’émerveillement. (11.22)

Voyant Ta forme infinie avec une multitude de bouches, yeux, bras, cuisses, pieds, estomacs, et de terribles dents, les mondes sont terrifiés, et moi aussi, O Seigneur Puissant. (11.23)

 

ARJUNA A PEUR DE VOIR LA FORME COSMIQUE

 

En voyant Ta forme resplendissante et colorée touchant le ciel; Ta bouche grande ouverte avec des yeux immenses et brillantes; j’ai peur et ne trouve ni paix ni courage, O Kŗşna. (11.24)

Voyant Tes bouches, et Tes dents effroyables comme le feux de la dissolution cosmique, je ne peux plus m’orienter et ne trouve le réconfort. Accorde-moi Ta grâce ! O Seigneur des régnants célestes (Devas), refuge de l’univers. (11.25)

Les fils de Dhŗtarāstra avec la troupe des rois; Bhīşma, Drona, et Karna et aussi les chefs guerriers de notre camps, se précipitent dans Tes bouches effrayantes avec les dents terribles. On voit certains pris entre les dents avec leurs têtes broyées. (11.26-27)

Ces guerriers du monde des mortels entrent dans Tes bouches flamboyantes comme les flots impétueux de nombreuses rivières coulent vers l’océan. (11.28)

Tous ces gens se précipitent rapidement dans Tes bouches pour la destruction, comme les mites s’élancent en grande vitesse dans un feu ardent pour y périr. (11.29) 

Tu lèches tous les mondes avec Tes bouches flamboyantes, les dévorants de toutes parts.

Ta radiance puissante remplit l’univers entier avec éclat et le brûle, O Kŗşna. (11.30)

Dis-moi, qui es-Tu dans une telle apparence terrifiante? A Toi mes salutations, O meilleur des régnants célestes (Devas), accorde-moi Ta grâce ! Je désire Te comprendre, O Être Primordial, car je ne connais pas Ta mission. (11.31)

 

LE SEIGNEUR DÉCRIT SES FORCES

 

Le Suprême Seigneur dit: Je suis la mort, le destructeur puissant du monde. Je suis venu ici pour détruire tout ce monde. Même sans ta participation dans la guerre, tous les guerriers rangés en armées opposés cesseront d’être. (11.32)

Par conséquent, lève-toi et acquiers la gloire. Vaincs tes ennemies, et jouis d’un royaume prospère. Tous ces guerriers ont déjà été détruits par Moi. Tu es seulement un instrument, O Arjuna. (11.33)

Tue Drona, Bhīşma, Jayadratha, Karna, et d’autres grands guerriers qui ont déjà été tués par Moi. Ne crains pas. Tu vaincras certainement tes ennemis dans la bataille; ainsi, combats ! (11.34)

 

LES PRIÈRES D’ARJUNA À LA FORME COSMIQUE

 

Samjaya dit: Ayant entendu ces paroles de Kŗşna; l’Arjuna couronné, tremblant, les mains jointes, prosterné avec crainte, parla à Kŗşna d’une voie entrecoupée. (11.35)

Arjuna dit: Il est exacte, O Kŗşna, le monde trouve ses délices et se réjouit en Te glorifiant. Les démons épouvantés s’enfuient dans toutes les directions. Les légions des Siddhas se prosternent et T’adorent. (11.36)

Comment ne se prosterneraient-ils pas devant Toi, O grande âme, Toi le créateur primordial, qui est plus grand que Brahmā, le créateur des mondes matériels? O Seigneur infini, O Dieu de tous les régnants célestes (Devas), O demeure de l’univers, Tu es Sat (Éternel) et Asat (Temporel), et le Suprême Être (Para-Brahman) qui se trouve au-delà de Sat et Asat. (Voir aussi 9.19, et 13.12 pour un commentaire) (11.37)

Tu es le Dieu Primordial, la Personne la plus ancienne. Tu es le refuge ultime de tout l’univers. Tu es celui qui connaît, l’objet de la connaissance, et la demeure suprême. L’univers entier est pénétré par Toi, O Seigneur de la forme infinie. (11.38)

Tu es Vāyu, Yama, Agni, Varuna, Sasānka, et Brahmā, de même le père de Brahmā. Salutations à Toi mille fois, encore et encore salutations à Toi. (11.39)

Mes salutations à Toi, en face de Toi et derrière Toi. O Seigneur, mon obéissance à Toi de toutes parts. Tu es infini en pouvoir et la force incommensurable, Tu pénètres tout et Tu es en tout. (11.40)

Te considérant imprudemment comme un ami, et ignorant Ta grandeur, je T’ai appelé par inadvertance O Kŗşna, O Yādava, O Ami, etc., simplement par affection ou par inconscience. (11.41)

Quelle que soit la façon dont j’ai pu T’avoir insulté par plaisanterie; pendant le jeu, couché ou assis, ou au repas, seul ou parmi les autres; O Kŗşna, l’incommensurable, je T’implore pardonne-moi. (11.42)

Tu es le père de ce monde animé et inanimé, et le plus grand gourou qu’on puisse adorer. Il n’en existe pas un qui puisse T’égaler dans les trois mondes; et qui pourrait Te surpasser? O Être incomparable en gloire. (11.43)

Par conséquent, O Seigneur adorable, je cherche Ta miséricorde en m’inclinant et prosternant mon corps devant Toi. Comme un père pour son enfant, un ami pour son ami, et un époux pour son épouse, O Seigneur. (11.44)

Je suis heureux de contempler ce qui n’a jamais été vu auparavant, mais mon mental est accablé par la peur. Par conséquent, O Dieu des régnants célestes (Devas), le refuge de l’univers, aie pitié de moi; et montre-moi cette forme (à quatre bras). (11.45)

 

IL EST POSSIBLE DE VOIR DIEU DANS LA FORME DE SON CHOIX

 

Je désire Te voir couronné, portant la massue et le disque dans Ta main. Par conséquent, O Seigneur aux milliers de bras et la forme universelle, apparais je T’en supplie avec Ta forme à quatre bras. (11.46)

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, étant satisfait de toi, Je t’ai montré par Mes propres forces yoguiques, cette forme suprême, lumineuse, universelle, infinie, et primordiale de Moi, et qui avant n’a jamais été vue par un autre que toi. (11.47)

O Arjuna, ni l’étude des Védas, ni les sacrifices, ni la charité, ni les rituels, ni les austérités sévères permettent à quiconque de Me voir dans cette forme cosmique, sauf nul autre que toi dans ce monde humain. (11.48)

Chapitre 12

 

12. LA VOIE DE DÉVOTION

DOIT – ON ADORER UN DIEU PERSONNEL OU UN DIEU IMPERSONNEL?

Arjuna dit: De ces dévots d’une fermeté constante qui T’adorent (en tant que Kŗşna, Ton aspect personnel), et ceux qui adorent Ton aspect impersonnel, l’Éternel Être (Brahman); lesquels ont la meilleure connaissance du yoga? (12.01)

Le Suprême Seigneur dit: Ces dévots avec un zèle constant (Bhaktas) qui M’adorent avec une foi suprême en fixant leur mental sur Moi en tant que Dieu personnel, Je les considère les plus parfaits yogis. (Voir aussi 6.47) (12.02)

Ceux qui adorent l’Éternel Être (Brahman) immuable, indéfinissable, invisible, omniprésent, inconcevable, inchangé, et immobile; restreignant tous les sens, en toutes circonstances indifférents, engagés dans la bienveillance des créatures, ceux-la aussi M’atteignent. (12.03-04)

LES RAISONS MENANT A L’ADORATION D’UNE FORME PERSONNELLE DE DIEU

La réalisation du Soi est plus difficile pour ceux qui fixent leur mental sur l’Éternel Être (Brahman) impersonnel et non manifesté, car la compréhension du non manifesté est difficile à atteindre par les êtres incarnés. (12.05)

Mais ceux qui M’adorent avec une dévotion inébranlable Me considérant comme leur Dieu personnel, M’offrant toutes actions, se dédiant à Moi comme le Suprême, méditant sur Moi; et, qui fixent leur pensées sur Ma forme personnelle, Je les sauverai rapidement du monde qui est un océan de mort et de transmigration, O Arjuna. (12.06-07)

QUATRE VOIES VERS DIEU

Par conséquent, fixe ton mental sur Moi, et laisse ton intellect demeurer en Moi seul (par la méditation et la contemplation). Après, tu m’atteindras certainement. (12.08)

Si tu es incapable de fixer ton mental fermement sur Moi, cherche alors de M’atteindre, O Arjuna, par la pratique d’une discipline spirituelle quelconque (Sādhanā) qui t’est convenable. (12.09)

Si tu es incapable de réaliser une des disciplines spirituelles (Sādhanā), veille alors à accomplir ton devoir pour Moi (comme instrument, faisant toutes les actions uniment pour Moi, sans motifs intéressés).  (Voir aussi 9.27, 18.46) (12.10)

Si tu es incapable de travailler pour Moi, alors prend simplement refuge en Ma volonté, et renonce (l’attachement à, et l’anxiété pour) aux fruits du travail le mental maîtrisé et serein (en apprenant d’accepter tous les résultats comme une grâce (Prasāda) venant de Dieu). (12.11)

KARMA-YOGA EST LA MEILLEURE VOIE POUR COMMENCER

La connaissance des écritures est meilleure que la pratique rituelle; la méditation est meilleure que la connaissance scripturaire; Tyāga, ou la renonciation (à l’attachement égoïste) aux fruits du travail est meilleure que la méditation; car, la paix suit immédiatement Tyāga. (Voir plus sur la renonciation aux versets 18.02, et 18.09) (12.12)

LES ATTRIBUTS D’UN DÉVOT

Celui qui est sans haine envers tous les êtres, qui est aimable et compatissant, libre de la notion du “ je “ et du “ moi “, qui reste égal dans la souffrance et le plaisir, qui pardonne; et le yogi qui est toujours satisfait, qui a maîtrisé son mental, se réservant une conviction ferme, dont le mental et l’intellect sont abandonnés à Moi, qui est Mon dévot, M’est cher. (12.13-14)

Celui de qui le monde n’est pas agité et qui n’est pas agité par les autres, qui est libéré de la joie, de l’envie, de la peur, et de l’anxiété, lui aussi M’est cher. (12.15)

Celui qui est sans désir, pure, habile, impartial, et n’est pas affligé par l’anxiété; qui renonce à être l’auteur de toute action; un tel dévot M’est cher. (12.16)

Celui qui ne se réjouit ni se chagrine, qui ne chérit ni déteste, qui a renoncé au bien et au mal, et qui est empli de dévotion, M’est cher. (12.17)

Celui qui reste le même envers l’ami ou l’ennemi, dans l’honneur ou le déshonneur, le froid ou le chaud, dans le plaisir ou la douleur; qui est libre de tout attachement; qui est indifférent à la censure ou l’éloge, qui garde le silence, qui est satisfait avec ce qu’il possède, qui n’est pas attaché à un lieu (un pays, ou une maison), qui garde la sérénité, et est plein de dévotion, cette personne M’est cher. (12.18-19)

ON DEVRAIT SINCEREMENT ESSAYER DE DEVELOPPER DES QUALITES DIVINES

Mais ces dévots fidèles, qui font de Moi leur but suprême et suivent (ou essaient de développer sincèrement) le susmentionné nectar des valeurs morales, Me sont très chers. (12.20)

Ainsi prend fin le douzième chapitre intitulé “La Voie de Dévotion” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 13

 

13. LA CRÉATION ET LE CRÉATEUR

 

LA THEORIE DE LA CREATION

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, ce corps physique, l’univers en miniature, est aussi appelé le champ ou la création. Celui qui connaît la création est appelé le créateur (ou Atmâ) par les voyants de la vérité. (13.01)

O Arjuna, sache que Je suis le créateur de toute la création. La vraie connaissance du créateur et de la création est, selon Moi la connaissance transcendantale (ou métaphysique). (13.02)

Ce qu’est la création, quelle est sa nature, quelles sont ses transformations, d’où  vientelle, qui est le créateur, et quels sont Ses pouvoirs, entends tout brièvement de Moi. (13.03)

Les voyants ont indépendamment décrit la création et le créateur de multiples façons par des hymnes Védiques, et aussi par les versets convaincants et conclusifs de la Brahma-Sūtra. (13.04)

La Nature matérielle primaire (Âdi Prakŗti ou Avyakta), l’intelligence cosmique (Mahat), la conscience “ je “ ou l’ego, les cinq éléments de base, les dix organes, le mental, les cinq objets des sens; ainsi que le désir, la haine, le plaisir, la douleur, le corps physique, la conscience, et la détermination – tel est brièvement la description du champs entier avec ses transformations. (Voir aussi 7.04) (13.05-06)

                                                                     

LES QUATRE NOBLES VERITES, LA MÉTHODE VERS LE NIRVANA

 

L’humilité, la modestie, la non-violence, le pardon, l’honnêteté, le service rendu au gourou, la pureté (en pensées, paroles et actions), la fermeté, la maîtrise de soi; l’aversion envers les objets des sens, l’absence de l’ego, la réflexion constante sur la douleur et la souffrance inhérentes à la naissance, la vieillesse, la maladie, et la mort; (13.07-08)

Le détachement, l’absence de dépendance à l’égard du fils, l’épouse, le foyer, etc.; l’équanimité infaillible devant les événements désirables et indésirables; et une dévotion inébranlable envers Moi par une contemplation ne visant qu’un seul but, le goût pour la solitude, la répugnance pour les foules et les commérages; la fermeté dans l’acquisition de la connaissance de l’Éternel Être (Brahman), en voyant partout le Suprême Être omniprésent (Par-Brahman, Kŗşna)  – telle est  la connaissance. Le contraire est l’ignorance. (13.09-11)

 

DIEU PEUT ÊTRE EXPLIQUÉ EN PARABOLES, ET PAS AUTREMENT

 

Je vais complètement te décrire l’objet de la connaissance, sachant qu’elle procure l’immortalité à l’homme. Le Suprême Être (Para-Brahman) sans commencement, diton, est ni éternel (Sat), ni temporel (Asat). Voir aussi 9.19, 11.37, et 15.18) (13.12)

L’Éternel Être (Brahman) a partout des mains, des pieds, des yeux, des têtes, des bouches, et des oreilles, car Il est immanent et omniprésent. (Voir aussi RV 10.81.03, ShU 3.16) (13.13)

Il perçoit tous les objets des sens sans les organes physiques des sens; détaché, et cependant de tout le support; dépourvu des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti), et néanmoins jouissant des Gunas de Prakŗti (en devenant une entité vivante (Jîva)) (13.14)

Il est à la fois intérieur et extérieur de tous les êtres, animés et inanimés. Il est incompréhensible à cause de Sa subtilité. Et, par Son omniprésence, Il est très proche – résidant dans la psyché intérieure de l’homme, et pourtant très loin – dans la Demeure Suprême (Parama-dhāma). (13.15)

Il est indivis, et pourtant Il semble existé comme si divisé parmi les êtres. Il apparaît en tant qu’objet de la connaissance comme: Brahmā, le créateur; Vişnu, le support; et Śiva, le destructeur de tous les êtres. (Voir aussi 11.13, et 18.20) (13.16)

Para-Brahman, la Personne Suprême, est la source de toutes les lumières. On le dit qu’Il se trouve au-delà des ténèbres (de l’ignorance de Māyā). Il est la connaissance du Soi, l’objet de la connaissance du Soi, et Il siège dans la psyché intérieure (ou, le cœur causal comme conscience (Voir aussi 18.61)) de tous les êtres. On Le réalise par la connaissance du Soi (Jnāna, Tāratamya-Jnāna, Brahman-vidyā). (Voir aussi 15.06 et 15.12, et MuU 3.01.07, ShU 3.08) (13.17)

Ainsi la création autant que la connaissance et l’objet de la connaissance ont été brièvement décrits par Moi. Ayant compris ceci, Mon dévot atteint Ma suprême demeure. (13.18)

 

UNE DESCRIPTION DE L’ESPRIT SUPREME, DE L’ESPRIT, DE LA NATURE      MATERIELLE, ET DES ÂMES INDIVIDUELLES

 

Sache que la Nature matérielle (Prakŗti) et l’Être Spirituel (Puruşa) sont tous deux sans commencement. Toutes les manifestations et les trois dispositions du mental et de la matière appelées modes ou Gunas sont nées de Prakŗti. Prakŗti, dit-on, est la cause de production du corps physique et des organes (de perception et d’action). Puruşa (Conscience), dit-on, est la cause de l’expérience du plaisir et de la douleur. (13.19-20)

L’Être Spirituel (Puruşa) jouit des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) en s’associant avec Prakŗti. L’attachement aux Gunas (due à l’ignorance causée par le Karma précédent) est la cause de la naissance de l’entité vivante (Jīva) en de bonnes ou mauvaises matrices. (13.21)

L’Éternel Être (Brahman, Atmâ, Esprit) dans le corps est aussi appelé le témoin, le guide, le soutien, le sujet de l’expérience, le grand Seigneur et aussi le Soi Suprême. (13.22)

Ceux qui comprennent vraiment l’Être Spirituel (Puruşa) et la Nature matérielle (Prakŗti) avec ses trois modes (Gunas) n’ont plus à renaître quel que soit leur manière de vie. (13.23)

Certains perçoivent la super-âme (Paramātmā) dans leur psyché intérieure par le mental et l’intellect qui ont été purifiés soit par la méditation, ou par la connaissance métaphysique, ou par Karma-yoga. (13.24)

 

LA FOI SUFFIT POUR ATTEINDRE NIRVANA

 

D’autres, néanmoins, ne connaissent pas les yogas de la méditation, la connaissance, et des oeuvres; mais ils accomplissent le culte divin avec foi suivant les écritures des saints et des sages. Ils transcendent aussi la mort en vertu de leur foi ferme à ce qu’ils ont entendu. (13.25)

Tout ce qui naît – animé ou inanimé – comprend les comme étant nés de l’union entre le champ (Prakŗti ou matière) et le champ du connaisseur (Puruşa ou Esprit), O Arjuna. (Voir aussi 7.06) (13.26)

Celui qui voit le même éternel et Suprême Seigneur demeurant en tant qu’Esprit (Atmâ), équitablement présent dans chaque être mortel, voit vraiment. (13.27)

 Percevant l’unique et même Seigneur également présent dans chaque être, il ne nuit personne; car tout est toi et moi. Sur ce, il atteint la demeure suprême. (13.28)

Celui qui voit que toutes actions sont accomplies par les forces (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) seule, ne considérant pas soi-même (ou l’Atmâ) comme étant l’acteur, cette personne comprend vraiment. (Voir aussi 3.27, 05.09, et 14.19) (13.29)

Lorsqu’un homme découvre multiples variétés d’êtres et leurs idées reposer dans l’Unique et jaillissant de cette réalité seule, il atteint le Suprême Être (Para-Brahman). (13.30)

 

LES ATTRIBUTS DE L’ESPRIT (BRAHMA)

 

N’ayant pas de commencement et dépourvu des trois modes de la Nature matérielle, l’éternel super-âme (Paramātmā) – bien que résidant dans le corps comme entité vivante (Jîva) – n’agit pas et n’est pas affecté, O Arjuna. (13.31)

Comme l’espace omniprésent n’est pas affecté du fait de sa subtilité; de même, l’Esprit (Atmâ) demeurant dans tous les corps, n’est pas affecté. (13.32)

De même qu’un seul soleil illumine le monde entier; ainsi, l’Éternel Être illumine (ou donne la vie à) la création entière, O Arjuna. (13.33)

Ceux qui perçoivent – avec l’œil de la connaissance du Soi – la distinction entre la création (ou le corps) et le créateur (ou l’Atmâ), et connaissent aussi la technique de libération de l’entité vivante (Jîva) du piège de l’énergie divine illusoire (Māyā), atteignent le Suprême. (13.34)

 

Ainsi prend fin le treizième chapitre intitulé “La Création et le Créateur” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du     dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

  Chapitre 14

 

14. LES TROIS GUNAS (TEMPÉRAMENTS) DE LA NATURE

 

Le Suprême Seigneur dit: Je vais t’expliquer encore cette connaissance suprême, la meilleure de toutes les connaissances, sachant que tous les sages ont obtenu la suprême perfection après cette vie. (14.01)

Ceux qui ont pris refuge en cette connaissance transcendantale, atteignent l’unicité avec Moi; et ne naissent pas au temps de la création, ni sont affligés au temps de la dissolution. (14.02)

 

TOUS LES ETRES SON NÉS DE L’UNION ENTRE L’ESPRIT ET LA MATIERE

 

Ma Nature matérielle (Prakŗti) est la matrice de la création, en elle Je place la semence (de la Conscience ou Puruşa) d’où la naissance des êtres, O Arjuna. (Voir aussi 9.10) (14.03)

Quelles que soient les formes produites dans les différentes matrices, O Arjuna, la Nature matérielle (Prakŗti) est leur mère (donneuse du corps); et Je, l’Être Spirituel ou Puruşa, suis le père (la semence ou le donneur de vie). (14.04)

 

COMMENT LES TROIS MODES DE LA NATURE MATERIELLE NOUENT    L’ESPRIT ET L’AME AU CORPS

 

Sattva ou la bonté, Rajas ou la passion, l’activité; et Tamas ou l’ignorance, l’inertie – ces trois modes (Estropes, Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) enchaînent l’âme éternelle et individuelle (Jîva) au corps, O Arjuna. (14.05)

Parmi ceux-ci, le mode bonté (Sattva) cause l’illumination et est bon, car il est pur. Sattva enchaîne l’entité vivante (Jîva) par l’attachement au bonheur et à la connaissance, O Arjuna sans péché. (14.06)

Arjuna, sache que le mode passion (Rajas) est caractérisé par la passion, et est la source du désir et de l’attachement. Rajas lie l’entité vivante (Jîva) par l’attachement à l’action (ou, les fruits du travail); (14.07)

Sache, O Arjuna, que le mode ignorance (Tamas) – le trompeur de l’entité vivante (Jîva) – est né de l’inertie. Tamas lie Jîva par la négligence, la paresse, et le sommeil excessif. (14.08)

O Arjuna, le mode bonté attache l’homme au bonheur (apprenant à connaître l’Éternel Être (Brahman)), le mode passion attache à l’action, et le mode ignorance attache à la négligence en enrobant la connaissance du Soi. (14.09)

 

LES CARACTERISTIQUES DES TROIS MODES DE LA NATURE

 

La bonté prévaut en subjuguant la passion et l’ignorance; la passion prévaut en subjuguant la bonté et l’ignorance; et l’ignorance prévaut en subjuguant la bonté et la passion, O Arjuna. (14.10)

Lorsque la lumière de la connaissance du Soi resplendit par tous les sens (ou portes) du corps, alors on doit comprendre que la bonté prédomine. (14.11)

O Arjuna, lorsque la passion est prédominante; l’avidité, l’activité, l’engagement dans les actions intéressées, l’inquiétude, l’excitation, etc. apparaissent. (14.12)

O Arjuna, lorsque l’inertie est prédominante; l’ignorance, l’inactivité, la négligence, l’égarement, etc. apparaissent. (14.13)

 

LES TROIS MODES SONT AUSSI LES VEHICULES DE TRANSMIGRATION DE L’AME INDIVIDUELLE

 

Celui qui meurt pendant que la bonté domine, parvient au ciel – le monde pur des connaisseurs du Suprême. (14.14)

Celui qui meurt pendant la dominance de la passion, il renaît attaché à l’action (ou du type utilitaire); et en mourant dans l’ignorance, il renaît parmi les créatures dénuées de raison. (14.15)

Le fruit d’une bonne action, dit-on, est bénéfique et pure, le fruit de l’action passionnelle est la douleur, et le fruit de l’action de l’ignorance est la paresse. (14.16)

La connaissance du Soi naît du mode bonté; l’avidité vient du mode passion; et la négligence, l’illusion, et la lenteur mentale émergent du mode ignorance.  (14.17)

 Ceux qui sont établis dans la bonté vont au ciel; les personnes passionnées renaissent dans le monde des mortels; et les ignorants, qui résident dans le mode ignorance le plus bas (Tamo Guna), vont vers des planètes inférieures ou l’enfer (ou reprennent naissance comme créatures inférieures). (14.18)

 

ATTEINDRE LE NIRVANA APRES AVOIR PASSÉ AU-DELÀ DES TROIS MODES MATERIELS DE LA NATURE

 

Lorsque les visionnaires perçoivent qu’il n’y a pas d’autre agent que les forces de l’Éternel Être – les modes (Gunas) de la Nature matérielle; et connaissent ce qui est plus haut et au-delà des Gunas; alors ils atteignent le salut (Mukti). (Voir aussi 3.27, 5.09, et 13.29) (14.19)

Lorsque celui qui transcende (ou s’élève au-delà) des trois modes de la Nature matérielle qui créent (et/ou prennent naissance dans) le corps, celui-ci atteint l’immortalité ou le salut (Mukti), et est libéré des douleurs de la naissance, de la vieillesse, et de la mort. (14.20)

 

LE PROCESSUS POUR S’ ELEVER AU-DELA DES TROIS MODES

 

Arjuna dit: Quelles sont les marques de ceux qui ont transcendé les trois modes matériels de la Nature, et quel est leur comportement? Comment transcende-t-on les trois modes matériels de la Nature, O Seigneur Kŗşna? (14.21)

Le Suprême Seigneur dit: Celui qui ne méprise pas la présence de l’illumination, l’activité, et l’illusion, et ne les désire pas non plus quand ils sont absents; qui se tient comme témoin sans être affecté par les modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti); et reste fermement attaché au Seigneur sans hésitation – sachant que seuls les modes de la Nature matérielle (Gunas ou Prakŗti) agissent. (14.22-23)

Celui qui dépend du Seigneur et est indifférent envers la douleur et le plaisir; pour qui la motte de terre, la pierre, et l’or sont semblables; pour qui le plaisant et le déplaisant sont identiques; dont le mental est ferme, qui reste calme envers le blâme et la louange, et celui qui ne change pas dans l’honneur et le déshonneur, qui se maintient impartial envers les amis et ennemis, et qui a renoncé au sens initiative d’aucune action[1][22], s’est élevé, dit-on, au dessus les modes de la Nature matérielle. (14.24-25)

 

LES LIENS AUX TROIS MODES PEUVENT ETRE ROMPUS PAR L’AMOUR DEVOTIONNEL

 Celui qui Me rend service avec amour et une dévotion sans défaillance transcende les trois modes de la Nature matérielle, et devient apte à s’absorber en Brahma-nirvāna. (Voir aussi 7.14 et 15.19) (14.26)

Car, Je suis la base de l’ Éternel Être immortel (Brahman), de l’ordre éternel (Dharma), et de la félicité absolue (Ananda). (14.27)

 

Ainsi prend fin le quatorzième chapitre intitulé “Les Trois Gunas de la Nature” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 15

 

15. LA PERSONNE SUPRÊME

 

LA CRÉATION EST COMME UN ARBRE CRÉÉ PAR LES FORCES DE MAYA

 

Le Suprême Seigneur dit: Ils parlent de l’éternel arbre banian[1][23] qui a son origine en haut dans le Suprême Être (Para-Brahman) et ses branches en bas dans le cosmos, dont les feuilles sont les hymnes Védiques. Celui qui comprend cet arbre est le connaisseur des Védas. (Voir aussi KaU 6.01, BP 11.12.20-24, et Gîtâ 10.08) (15.01)

Les branches de cet arbre cosmique de Māyā (l’illusion) se répandent sur tout le cosmos. L’arbre est nourrit par les trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti); les plaisirs des sens sont ses bourgeons; et ses racines de l’ego et du désir s’étendent en bas dans le monde humain, engendrant l’enchaînement Karmique. (15.02)

 

COMMENT COUPER L’ARBRE DE L’ATTACHEMENT ET ATTEINDRE LE SALUT EN TROUVANT REFUGE EN DIEU

 

La vraie forme de cet arbre n’est pas perçue ici sur terre, ni son commencement, sa fin, ou son existence. Ayant coupé les fortes racines du désir de cet arbre par la puissante hache de la connaissance du Soi et le détachement, pensant ainsi: “ Je prend refuge en cette personne primordiale, dont émane la manifestation antique “, recherchant donc cette demeure suprême en quête du lieu d’où il n’y a plus de retour (vers le monde des mortels). (15.03-04)

Ceux qui sont libérés de l’orgueil et de l’illusion, qui ont vaincu le mal de l’attachement, qui demeurent constamment dans le Suprême Soi, tous désirs (Kāma) calmés, affranchis des dualités du plaisir et de la douleur, atteignent le but éternel. (15.05)

Le soleil n’éclaire pas en ce lieu, ni la lune, ni le feu. C’est Ma suprême demeure. Ayant atteint ce lieu, l’homme ne revient plus (dans le monde temporel). (Voir aussi 13.17 et 15.12, et KaU 5.15, ShU 6.14, MuU 2.02.10) (15.06)

 

L’ÂME INCARNÉE EST LA SATISFAITE

 

L’âme éternelle individuelle (Jîvatmâ) dans le corps des êtres vivants est, vraiment, Ma part intégrale. Elle est associée avec les six facultés sensorielles – le mental inclus – de perception, et les active. (15.07)

Tout comme l’air emporte le parfum de la fleur; de même, l’âme individuelle (Jîvatmâ) s’empare des six facultés sensorielles du corps physique, les emporte dans la mort vers un autre corps physique qui s’acquit dans la réincarnation (par la force de Karma). (Voir aussi 2.13) (15.08)

L’entité vivante (Jîva) jouit des plaisirs des sens expérimentant les six facultés sensorielles, usant les oreilles, le toucher, la vue, le goût, l’odorat, et le mental. Les ignorants ne perçoivent pas le départ de Jîvâ du corps, ou qu’elle y reste pour se satisfaire aux plaisirs des sens en s’associant aux modes de la Nature matérielle. Mais ceux qui ont l’œil de la connaissance du Soi le voient. (15.09-10) 

Les yogis s’efforçant d’atteindre la perfection, voient l’entité vivante (Jîva) demeurer dans leur psyché intérieure (comme conscience); mais les ignorants, et ceux dont la psyché intérieure n’est pas pure, ne La voient pas malgré leurs efforts. (15.11)

 

L’ESPRIT EST L’ESSENCE DE TOUT

 

L’énergie de la lumière qui vient du soleil illumine le monde entier; et, qui est aussi dans la lune et dans le feu; sache que cette lumière est Mienne. (Voir aussi 13.17 et 15.06) (15.12)

Pénétrant la terre, Je soutiens tous les êtres avec Mon énergie; devenant la sève lunaire, Je nourris toutes les plantes. (15.13)

Étant devenu le feu digestif, Je réside dans le corps de tous les êtres vivants; et, en M’unifiant aux souffles vitaux (Prānā et Apāna), Je digère tous les types de nourriture; et (15.14)

Je siège dans la psyché intérieure de tous les êtres. La mémoire, la connaissance du Soi, le rejet du doute et des mauvaises notions (dans le raisonnement au sujet de l’Éternel Être, ou pendant l’extase (Samādhi)) viennent de Moi. Je suis véritablement ce qui doit être connu par l’étude de tous les Védas. Je suis, vraiment, l’auteur du Vedānta et le connaisseur des Védas. (Voir aussi 6.39) (15.15)

 

QUELS SONT LE SUPREME ESPRIT, L’ESPRIT, ET L’ÂME INDIVIDUELLE?

 

Il y a deux entités (Puruşas) dans le cosmos: le Divin Être faillible et temporel (Kşara Puruşa), et l’Éternel Être infaillible (Brahman, Akşara Puruşa). Tous les êtres créés sont sujets au changement, mais l’Éternel Être ne change pas. (15.16)

Il y a encore une autre Personnalité Suprême de la Divinité (au-delà du temporel et de l’éternel) appelé la Réalité Absolue ou Paramātmā qui soutient autant le temporel que l’éternel (Kşara et Akşara) en imprégnant les trois sphères planétaires (Lokas), Il est le Seigneur éternel (Iśvara). (15.17)

Puisque Je suis au-delà du temporel (Kşara) et de l’infini (Akşara); par conséquent, Je suis célébré dans ce monde et dans la Veda comme le Suprême Être (Para-Brahman, Paramātmā, Puruşottama, l’Absolu, la Vérité, Sat, le Super-âme, etc.) (Voir aussi MuU 2.01.02) (15.18)

Celui qui est sagace, et qui Me saisit vraiment comme le Suprême Être (Puruşottama), connaît toutes choses et M’adore de tout son être, O Arjuna. (Voir aussi 7.14, 14.26, et 18.66) (15.19)

Ainsi, cette science de la connaissance du Soi la plus secrète t’as été expliquée par Moi, O Arjuna sans péché. En comprenant cela, un homme accède à l’éveil, et il a accompli tous ses devoirs, O Arjuna. (15.20)

 

Ainsi prend fin le quinzième chapitre intitulé “La Personne Suprême” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

Chapitre 16

 

16. LES ÉTATS DIVINS ET DÉMONIAQUES

UNE LISTE DE QUALITÉS DIVINES MAJEURES À ÉDUQUER POUR ARRIVER AU SALUT

Le Suprême Seigneur dit: L’intrépidité, la pureté de la psyché intérieure, la persévérance dans le yoga de la connaissance du Soi, la charité, la maîtrise des sens, le sacrifice, l’étude des écritures, l’austérité, l’honnêteté; la non-violence, la vérité, l’absence de colère, le renoncement, la sérénité, l’absence de calomnie, la compassion à l’égard des êtres, l’absence de convoitise, la gentillesse, la modestie, la pondération, l’éclat de la vigueur, le pardon, l’endurance, la pureté, l’absence de malice et de l’orgueil excessif – sont les (vingt-six) qualités de ceux doués de vertus divines, O Arjuna.  (16.01-03)

 

UNE LISTE DE QUALITÉS DÉMONIAQUES QUI DEVRAIT ÊTRE ABANDONNÉE AVANT DE COMMENCER L’ITINÉRAIRE SPIRITUEL

 

O Arjuna, les marques de ceux qui sont nés avec des qualités démoniaques sont: l’hypocrisie, l’arrogance, l’orgueil, la colère, la dureté, et l’ignorance. (16.04)

Les qualités divines mènent au salut (Mokşa), les qualités démoniaques, dit-on, conduisent aux chaînes. Ne te chagrine pas, O Arjuna, tu es né avec des qualités divines. (16.05)

 

IL Y A SEULEMENT DEUX TYPES D’ÊTRES HUMAINS – LES SAGES ET LES IGNORANTS

 

En principe, il y a deux types ou castes d’êtres humains dans ce monde: les êtres divins, et les démoniaques. Les divins ont déjà été décrits en détail, maintenant apprends de Moi ce qui concerne les démoniaques, O Arjuna. (16.06)

Les humains de nature démoniaque ne savent pas ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. On ne trouve en eux ni pureté ou bonne conduite, ni véracité. (16.07)

Ils disent que le monde est irréel et sans fondement, sans Dieu, et sans ordre. Le monde est seulement causé par l’union sexuelle de l’homme et de la femme et rien d’autre. (16.08)

Soutenant ces conceptions athéistes erronées, ces âmes dégradées – de faible intelligence et aux actions cruelles – sont nées en ennemis pour la destruction du monde. (16.09)

En proie à des désirs insatiables, remplies d’hypocrisie, d’orgueil, et d’arrogance; tenant des vues erronées dues à l’illusion; ils agissent par des motifs impurs. (16.10)

Obsédés d’innombrables soucis qui n’ont de termes qu’à leur mort, considérant la gratification des sens comme le but suprême, persuadés que la jouissance des sens est tout ce qu’il faut. (16.11)

Enchaînés par des centaines de liens de désir et adonnés à la convoitise et à la colère; ils luttent pour s’amasser des richesses par des moyens illégaux pour satisfaire les jouissances sensuelles. Ils pensent: (16.12)

J’ai gagné ceci aujourd’hui, j’accomplirai ce désire, telle richesse est mienne, et j’aurai encore plus de richesse dans l’avenir. (16.13)

Cet ennemi a été tué par moi, et je tuerai encore d’autres. Je suis le Seigneur. J’ai toute jouissance. Je suis parfait, fort et heureux; (16.14)

Je suis riche et né d’une famille noble. Qui d’autre m’est égale? J’offrirai des sacrifices, je donnerai des aumônes, et je me réjouirai.  Ainsi, égaré par l’ignorance; (16.15)

Troublés par de multiples caprices; pris dans les filets de l’illusion; adonnés à la jouissance des plaisirs sensuels; ils sombrent dans un enfer infâme. (16.16)

Infatués d’eux-mêmes, obstinés, emplis de prétention et intoxiqués par leurs richesses; ils accomplissent des sacrifices (Yajna) qui n’ont de tels que le nom et avec ostentation, au mépris des injonctions scripturaires. (16.17)

Ces gens malignes s’adonnent à l’égoïsme, la puissance, l’arrogance, la convoitise, et la colère; et Me haïssent Moi l’habitant de leurs propres corps et ceux des autres. (16.18)

 

LA SOUFFRANCE EST LE DESTIN DES IGNORANTS

 

Je précipite sans cesse ces êtres haineux, cruels, pécheurs, et gens vulgaires en de cycles de naissances, et dans des matrices démoniaques. (16.19)

O Arjuna, accédant de naissance en naissance dans des matrices démoniaques, les égarés

s’enfoncent au plus bas de l’enfer sans jamais réussir à M’atteindre. (16.20)

 

LE DÉSIR, LA HAINE, ET LA CONVOITISE SONT LES TROIS PORTES DE L’ENFER

 

Le désir, la haine, et la convoitise sont les trois portes de l’enfer menant l’individu à sa perte (ou l’esclavage). Par conséquent, il faut les abandonner toutes trois. (Voir aussi MB 5.33.66) (16.21)

Celui qui est libéré de ces trois portes de l’enfer, O Arjuna, pratique ce qui est bon pour lui ou elle, et par conséquent atteint la demeure suprême. (16.22)

 

ON DOIT SUIVRE LES INJONCTIONS SCRIPTURAIRES

 

Celui ou celle qui agit sous l’influence de ses désirs, désobéissant aux injonctions scripturaires, n’atteint jamais ni la perfection, ni le bonheur, ni la demeure suprême. (16.23)

Par conséquent, que les écritures soient pour toi l’autorité qui détermine ce qui doit être fait et qui ne doit pas être fait.  Tu dois accomplir ton devoir d’après les injonctions scripturaires.  (16.24)

 

Ainsi prend fin le seizième chapitre intitulé “Les États Divins et Démoniaques” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 17

 

17. LA TRIPLE FOI

 

Arjuna dit: Quelle est la condition de dévotion de ceux qui accomplissent des pratiques spirituelles avec foi, mais sans poursuivre les injonctions scripturaires, O Kŗşna? Est-ce dans le mode bonté (Sāttvika), passion (Rājasika), ou ignorance (Tāmasika)? (17.01)

 

LES TROIS SORTES DE FOI

 

Le Suprême Seigneur dit: La foi naturelle des êtres incarnés est triple: bonté, passion, et ignorance (Sāttvika, Rājasika, Tāmasika). Ecoute maintenant ce que J’ai à te dire à ce propos. (17.02)

O Arjuna, la foi de chacun est en accord avec sa propre disposition naturelle (gouvernée par les impressions Karmiques). L’homme est fait par sa foi. Il peut devenir ce qu’il souhaite être (s’il contemple sans cesse l’objet de son désir avec foi). (17.03)

Les personnes dans le mode bonté adorent les régnants célestes (Devas); ceux dans le mode passion adorent les régnants surnaturelles et les démons; et ceux dans le mode ignorance adorent les fantômes[1][24] et les esprits25[25]. (17.04)

Ceux qui pratiquent des austérités sévères sans suivre les prescriptions des écritures; qui sont pleins d’hypocrisie et d’égoïsme; qui sont poussés par la force du désir et de l’attachement; qui torturent insensément les éléments de leurs corps, et Moi aussi qui réside dans leur corps, sache qu’ils sont des personnes ignorantes de nature démoniaque. (17.05-06)

 

LES TROIS SORTES DE NOURRITURE

 

La nourriture préférée par chacun de nous relève aussi de trois sortes, comme le sont les sacrifices, les austérités, et la charité. Ecoute maintenant la distinction entre eux. (17.07)

Les aliments qui accroissent la longévité, la vertu, la force, la santé, le bonheur, et la joie, sont savoureux, substantiels, et nutritifs. Ces aliments sont préférés par les personnes qui appartiennent au mode bonté. (17.08)

Les aliments qui sont amères, aigres, salés, très chaudes, piquantes, sèches, et brûlantes; et qui causent la douleur, le chagrin et la maladie; sont préférés par les personnes du mode passion. (17.09)

Les aliments que préfèrent les personnes appartenant au mode ignorance sont gâtés, sans saveurs, affadies, pourries, faites de restes, et impures (comme la viande et l’alcool). (17.10)

 

LES TROIS SORTES DE SACRIFICE

 

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) prescrit par les écritures, et accompli sans désir pour le fruit de l’action, avec une foi et conviction fermes en tant que devoir, appartient au mode bonté. (17.11)

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) qui est accompli superficiellement avec la pensée des avantages, appartient au mode passion, O Arjuna. (17.12)

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) qui est accompli contrairement aux écritures, dans lequel aucune nourriture n’est distribuée, qui se fait en l’absence de mantra[2][26], vide de foi, et sans dons, on dit, d’appartenir au mode ignorance. (17.13)

 

AUSTERITES EN PENSEES, PAROLES ET ACTIONS

 

L’adoration des régnants célestes (Devas), le prêtre, le gourou et le sage; la pureté, l’honnêteté, le célibat, la non-violence, est considérée comme l’austérité de l’action. (17.14)

La parole qui n’est pas offensive, qui est vraie, agréable, bénéfique, et qui est utilisée pour l’étude régulière des écritures est appelée l’austérité de la parole. (17.15)

La sérénité du mental, la bienveillance, l’équanimité, la maîtrise de soi, et la pureté de pensée, est nommée l’austérité de la pensée. (17.16)

 

LES TROIS SORTES D’AUSTÉRITÉS

 

Cette triple austérité susmentionnée (de pensée, de parole, et d’action) pratiquée par les yogis avec une foi suprême, sans désir pour les fruits (résultats), est considérée comme étant du mode bonté27[27]. (17.17)

L’austérité pratiquée pour gagner le respect, l’honneur, la vénération, et par désir de gloire extérieure se donnant aux résultats incertains et temporaires, dit-on, d’appartenir au mode passion[3][28]. (17.18)

L’austérité pratiquée avec une obstination stupide, ou en se torturant soi-même, ou en faisant du mal aux autres, est déclarée être du mode ignorance[4][29]. (17.19

 

LES TROIS SORTES DE CHARITE

 

La charité conférée en tant que devoir, à un candidat digne dont on n’attend rien en retour, au moment et à l’endroit appropriés, est considérée être la charité du mode bonté. (17.20)

La charité accomplie à contrecœur, ou dans l’espoir de recevoir quelque chose en retour, ou dans l’attente de quelque bénéfice, dit-on, être du mode passion.  (17.21)

La charité rendue en un lieu et à un moment inconvenables, et à des personnes indignes; sans respect ou avec dédain à l’égard de la personne qui reçoit, dit-on, être du mode ignorance. (17.22)

 

LE TRIPLE NOM DE DIEU

 

“ Om Tat Sat “, dit-on, être le triple nom de l’Éternel Être (Brahman). Les personnes avec des qualités Brahmaniques, les Védas, et le service désintéressé (Sevā, Yajna) furent crées dans les temps anciens par et pour Brahman. (17.23)

Par conséquent, les actes de sacrifice, de charité, et d’austérité prescrits dans les écritures commencent toujours en énonçant “OM“ par les connaisseurs du Suprême Être (Para-Brahman). (17.24)

Les différentes sortes de sacrifice, de charité, et d’austérité sont accomplies par les chercheurs du salut (Mokşa) en énonçant “ Tat “ (ou Il est tout) sans attendre une récompense. (17.25)

Le mot “ Sat “ est utilisé dans le sens de la Réalité et de la bonté. Le mot “ Sat “ est aussi employé pour désigner un acte louable, O Arjuna.  (17.26)

La foi dans le sacrifice, la charité, et l’austérité est aussi appelée “ Sat “. Le service désintéressé pour la cause du Suprême est sûrement appelé “ Sat “. (17.27)

Tout ce qui est accompli sans foi – que ce soit le sacrifice, l’austérité, ou n’importe quel autre acte – est appelé “ Asat “. Cela n’a pas de valeur, ni ici ou dans l’au-delà, O Arjuna. (17.28)

 

Ainsi prend fin le dix-septième chapitre intitulé “La Triple Foi” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 18

 

18. LA MOKŞA (Libération) PAR L’ABANDON

DE L’EGO

Arjuna dit: Je désire connaître la nature de Samnyāsa et Tyāga, et la différence entre les deux, O Seigneur Kŗşna. (18.01)

 

LA DEFINITION DE LA RENONCIATION ET DU

Le Suprême Seigneur dit: Les sages considèrent Samnyāsa (Renonciation) comme étant la renonciation complète des actions égoïstes. Les sages définissent Tyāga (Sacrifice) “ abandon “, l’abandon à l’attachement égoïste aux fruits de toute action. (Voir aussi 5.01, 5.05, et 6.01) (18.02)

Certains philosophes disent que toute action est pleine de fautes et devrait être abandonnée, pendant que d’autres disent que les actions de sacrifice, de charité, et d’austérité ne devraient pas être abandonnées. (18.03)

O Arjuna, apprend Ma conclusion concernant le sacrifice. Le sacrifice, dit-on, est de trois sortes. (18.04)

Les actes de service, de charité, et d’austérité ne devraient pas être abandonnés, mais devraient être accomplis, car le service, la charité, et l’austérité sont les purificateurs des sages. (18.05)

Même ces actions obligatoires devraient être accomplies sans attachement aux fruits. Ceci est Mon conseil suprême et définitif, O Arjuna. (18.06)

 

LES TROIS TYPES DE SACRIFICE

 

Le renoncement au devoir est vraiment impropre. L’abandon de l’action obligatoire est due à l’illusion, et est déclaré d’appartenir au mode ignorance. (18.07)

Celui qui abandonne le devoir parce que c’est difficile, ou par peur de la souffrance physique, n’obtient pas les bénéfices du sacrifice, accomplissant ainsi un sacrifice dans le mode passion. (18.08)

L’action obligatoire accomplie comme devoir, renonçant à l’attachement égoïste et à ses fruits, son abandon est considéré comme sacrifice dans le mode bonté, O Arjuna. (18.09)

Celui qui n’haït pas le travail désagréable, ni est attaché au travail agréable, est considéré comme renonciateur (Tyāgi), il est imbu du mode bonté, intelligent, et libéré de tous les doutes touchant le Suprême Être. (18.10)

Les êtres humains ne savent pas s’abstenir complètement à l’action. Par conséquent, celui qui renonce complètement à l’attachement égoïste aux fruits de toutes actions est considéré comme un renonciateur. (18.11)

Le triple fruit des actions – désirable, indésirable ou mélangé échoit après la mort seulement à celui qui n’est pas un renonciateur (Tyāgi), mais jamais à un Tyāgi. (18.12)

 

LES CINQ CAUSES DE N’IMPORTE QUELLE ACTION

 

Apprends de Moi, O Arjuna, les cinq causes comme énoncées dans la doctrine Sâmkhya, pour l’accomplissement de toutes les actions. Ce sont: le corps physique, le siège de Karma; les modes (Gunas) de la Nature matérielle, l’auteur; les onze organes de perception et d’action, les instruments;  les différentes fonctions Prānas (bioimpulsions); et, le cinquième constitue les divinités qui président (les onze organes).

(18.13-14)

Quelle que soit l’action accomplie par l’homme, bonne ou mauvaise, par sa pensée, son discours, et le corps, ce sont là les cinq causes. (18.15)

Par conséquent, l’ignorant qui considère comme seul agent son corps ou son âme due à la connaissance imparfaite, n’a rien compris. (18.16)

Celui qui est libéré de la notion égocentrique, et dont l’intellect n’est pas souillé par le désir de la récolte; quand bien même il tuerait tout ce monde, il ne tue pas et n’est pas lié par l’action de tuer. (18.17)

Le sujet, l’objet, et la connaissance de l’objet sont le triple moteur (ou poussée vitale) d’une action. Les onze organes; l’acte, et l’agent ou les modes (Gunas) de la Nature matérielle sont les trois composants de l’action. (18.18)

 

LES TROIS TYPES DE CONNAISSANCE

 Jnāna (la Connaissance du Soi), Karma (l’Action), et Kartā (l’Agent), dit-on, sont les trois types d’après la doctrine Sāmkhya relative à la théorie des Gunas. Apprends comme il convient ce qui les concerne. (18.19)

La connaissance par laquelle on perçoit la Réalité immuable dans tous les êtres comme indivise dans le divisé; telle connaissance est du mode bonté. (Voir aussi 11.13, et 13.16) (18.20)

La connaissance par laquelle on voit les multiples réalités de différents types parmi tous les êtres, distincts les uns des autres, considère cette connaissance appartenant au mode passion. (18.21)

La connaissance irrationnelle, sans fondement et sans mérite qui s’attache à un seul effet singulier (tel que le corps) comme si c’était le tout; telle connaissance est déclarée d’appartenir au mode ténébreux de l’ignorance. (18.22)

 

LES TROIS TYPES D’ACTION

 

L’action obligatoire accomplie sans attraction ni aversion, et sans motivations égoïstes et attachement au désir du fruit, dit-on, est du mode bonté. (18.23)

L’action accomplie avec l’ego, ou par des motivations égoïstes, et avec beaucoup trop d’effort; est déclarée être du mode passion. (18.24)

L’action entreprise par illusion; sans égard pour les conséquences, les pertes, la souffrance infligée aux autres, et de la force qu’elle requiert, dit-on, est du mode ignorance. (18.25)

 

LES TROIS TYPES D’AGENT

 

Un agent qui est libre d’attachement, affranchi de l’égoïsme, doué de résolution et d’enthousiasme, inaffecté par le succès ou l’échec, est appelé bonté. (18.26)

L’agent qui est poussé par la passion, qui désire les fruits de son travail, qui est avide, violent, impure, et qui est affecté par la joie  et la douleur, est appelé “ passionné “. (18.27)

L’agent indiscipliné, vulgaire, obstiné, méchant, malhonnête, paresseux, déprimé, et hésitant, est appelé ignorant. (18.28)

 

LES TROIS TYPES D’INTELLECTUELS

 

Ecoute maintenant la triple division de l’intellect et de la fermeté, selon les modes de la Nature matérielle, comme Je vais te les exposer pleinement et séparément, O Arjuna. (18.29)

O Arjuna, l’intellect par lequel on comprend la voie de l’action et la voie de la renonciation, l’action juste ou fausse, ce qu’on doit craindre et ce qu’on ne doit pas craindre, la servitude et la libération, cet intellect est du mode bonté. (18.30)

L’intellect par lequel on ne sait pas distinguer entre la justice (Dharma) et l’injustice (Adharma), l’action juste ou fausse; cet intellect est du mode passion, O Arjuna. (18.31)

L’intellect – qui enveloppé par l’ignorance – accepte l’injustice (Adharma) comme justice (Dharma), et voit toutes choses en l’envers, est du mode ignorance, O Arjuna. (18.32)

 

LES TROIS TYPES DE RESOLUTION, ET LES QUATRE BUTS  DE LA VIE HUMAINE

 

La fermeté inébranlable par laquelle on manipule les fonctions du mental, Prāna (Bioimpulsions), et des sens pour la réalisation de Dieu; cette détermination est du mode bonté, O Arjuna. (18.33)

La fermeté avec laquelle une personne, en aspirant aux fruits du travail, se relie avec grand attachement au Dharma (le devoir), à Artha (la richesse), et à Kāma (le plaisir); cette détermination, O Arjuna, est du mode passion. (18.34)

La fermeté avec laquelle une personne stupide n’abandonne pas le sommeil, ni la peur, ni le chagrin, ni le désespoir, ni l’insouciance; cette détermination est du mode ignorance, O Arjuna. (18.35)

 

LES TROIS TYPES DE PLAISIR

 

Et maintenant apprends de Moi, O Arjuna, quelles sont les trois sortes de plaisir. Le plaisir par lequel l’homme se réjouit grâce aux résultats des pratiques spirituelles mettant une fin à toutes souffrances. (18.36)

Le plaisir qui apparaît comme un poison au début, mais qui se révèle comme nectar à la fin, provient de la grâce de la connaissance du Soi, et est du mode bonté. (18.37)

Les plaisirs sensuels apparaissent au commencement comme un nectar, mais deviennent du poison à la fin; tels plaisirs appartiennent au mode passion. (Voir aussi 5.22) (18.38)

Le plaisir qui brouille l’homme au début comme à la fin; provient du sommeil, de la paresse, et de l’insouciance; ce plaisir, dit-on, appartient au mode ignorance. (18.39)

Il n’y a aucun être, ni sur terre ou au ciel parmi les régnants célestes (Devas), qui soit libre des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti). (18.40)

 

LA RÉPARTITION DU TRAVAIL DEPEND DE LA CAPACITE DE L’HOMME

 

La répartition du travail en ces quatre catégories – Brāhmana, Kşatriya, Vaiśya, et Śūdra – dépend aussi des qualités inhérentes de la nature des personnes (ou des dispositions naturelles, et pas vraiment du droit de naissance de quelqu’un), O Arjuna. (18.41)

Les intellectuels qui soutiennent la sérénité, la maîtrise de soi, l’austérité, la pureté, la patience, l’honnêteté, la connaissance transcendantale, l’expérience transcen-dantale, la foi en Dieu sont rangés parmi les Brāhmanas. (18.42)

Ceux qui ont les qualités de l’héroïsme, de vigueur, de fermeté, de dextérité, le nonabandon du champ de bataille, la charité, et les capacités administratives, sont appelés Kşatriyas, ou protecteurs. (18.43)

Ceux qui sont bons en agriculture, à l’élevage du bétail, le commerce, la négociation, l’industrie, sont appelés des Vaiśyas.  Ceux qui ont la capacité de servir ou qui travaillent dans la manutention de tout genre sont classés parmi les Śūdras. (18.44)

 

L’ACQUISITION DU SALUT PAR LE DEVOIR, LA DISCIPLINE, ET LA DEVOTION

 

On peut atteindre la plus haute perfection en s’attachant à son travail naturel. Écoute Moi maintenant, comment on atteint la perfection en s’engageant à son travail naturel. (18.45)

On atteint la perfection en adorant le Suprême Être d’où procèdent tous les êtres, et dont est pénétré tout cet univers – par l’accomplissement de son propre devoir pour Lui. (Voir aussi 9.27, 12.10) (18.46)

Mieux vaut suivre son propre travail naturel inférieur, que le travail supérieur anormal même réalisé correctement. En accomplissant le travail prescrit par sa propre nature inhérente (sans motifs intéressés), on n’encourt pas de péché (ou, la réaction Karmique). (Voir aussi 3.35) (18.47)

On ne doit pas abandonner son travail naturel, même s’il est imparfait; car toutes les entreprises sont enveloppées de défauts, comme le feu l’est par la fumée, O Arjuna. (18.48)

La personne dont le mental est toujours vide d’attachement égoïste, qui a maîtrisé son mental et ses sens, et qui a affranchi tous les désirs; atteint la suprême perfection de liberté face à l’enchaînement Karmique, en renonçant à l’attachement intéressé aux fruits du travail.  (18.49)

Apprends de Moi brièvement, O Arjuna, comment celui qui est arrivé à une telle perfection (ou la libération de l’enchaînement Karmique) atteint la Suprême Personne, le but de la connaissance transcendantale. (18.50)

Doté d’un intellect purifié, maîtrisant le mental par une ferme détermination, se détournant du son et autres objets des sens, rejetant l’attraction et l’aversion; vivant dans la solitude, mangeant légèrement, tenant sous contrôle le mental, la parole, et les organes d’action, toujours absorbé dans le yoga de méditation, prenant refuge dans le détachement; et ayant abandonné l’égotisme, la violence, l’arrogance, le désir, la colère,  et l’instinct de possession; il devient paisible, libéré de la notion du “ je et moi “, et ainsi digne pour s’unir au Suprême Être (Para-Brahman). (18.51-53)

Absorbé dans le Suprême Être (Para-Brahman), l’homme serein ne s’afflige ni ne désire; devenant impartial envers tous les êtres, il obtient Mon Parā-Bhakti, l’amour dévotionnel le plus élevé. (Voir aussi 5.19) (18.54)   

Par la dévotion l’homme comprend vraiment ce que Je suis et qui Je suis d’essence. M’ayant connu dans Mon essence, il pénètre immédiatement en Moi. (18.55)

Un Karma dévot atteint par Ma grâce Mokşa, la demeure éternelle et immuable – même en accomplissant toutes ses actions – prenant simplement en Moi son refuge, (Me confiant toutes ses actions dans une douce dévotion). (18.56)

Me dédiant sincèrement toutes les actions, prends Moi comme but suprême, et dépend complètement de Moi. Fixe constamment ton mental sur Moi, en recourant au Karmayoga. (18.57)

Lorsque ton mental se fixe sur Moi, tu surmonteras toutes les difficultés par Ma grâce. Mais si tu ne m’écoutes pas à cause de ton ego, tu périras. (18.58)

 

L’ENCHAINEMENT KARMIQUE

 

Si te laissant aller par l’ego tu penses: Je ne combattrai pas; ta résolution est vaine. Car ta propre nature te contraindra (au combat). (18.59)

O Arjuna, tu es contrôlé par les impressions Karmiques de ta propre nature (Samskāra). Par conséquent, tu feras – même contre ta volonté – ce que par égarement tu ne désires pas faire. (18.60)

 

NOUS DEVENONS LES MARIONNETTES DE NOTRE PROPRE LIBRE ARBITRE

 Le Suprême Seigneur réside comme chef (Īśvara) dans le cœur causal (ou la psyché intérieure) de tous les êtres, O Arjuna, les amenant à l’action (ou de travailler à leur Karma) comme une marionnette (du Karma) montée sur une machine. (18.61)

Empli de douce dévotion, cherche refuge en le Suprême Seigneur seul (Kŗşna ou Īśvara), O Arjuna. Par Sa grâce tu atteindras la paix suprême et l’Éternel Demeure (Paramadhāma). (18.62)

Ainsi, t’ai-Je exposé la connaissance plus secrète que tous les secrets. Après y avoir réfléchi, fais ce que tu veux. (18.63)

 

LA VOIE DE L’ABANDON, EST LA VOIE ULTIME VERS DIEU

 

Écoute une fois de plus Mon grand secret, Ma parole suprême. Tu M’es très cher, par conséquent, Je te dirai ce qui est bon pour toi. (18.64)

Fixe ton mental sur Moi, sois mon dévot, offre-Moi ton service, prosterne-toi devant Moi, et tu M’atteindras certainement. Je te le promets, car tu es Mon très cher ami. (18.65)

Mettant tous les actes méritoires (Dharma) sur le côté, abandonne-toi uniquement et complètement à Ma volonté (avec une foi ferme et la douce contemplation). Je te libérerai de tout péché (ou, des chaînes de Karma). N’aie pas de peine. (18.66)

Tu ne devrais jamais exposer cette connaissance à celui qui est dénué d’austérité, et qui n’a pas de dévotion, qui ne désire pas écouter, ni à celui qui Me méprise. (18.67)

 

LE PLUS HAUT CULTE A DIEU, ET LA MEILLEURE CHARITE

 

Celui qui propagera la philosophie suprême secrète (ou, la connaissance transcendantale de la Gîtâ) parmi Mes dévots, accomplira pour Moi le plus haut service dévotionnel, et Me viendra avec certitude (atteindra Parama Dhāma). (18.68)

Nulle autre personne ne Me rend un service plus agréable que lui, et personne d’autre ne Me sera plus cher sur terre. (18.69)

 

LA GRÂCE DE LA GITA

 

Je serai adoré par le sacrifice de la connaissance (Jnāna-yajna) parmi ceux qui étudieront notre dialogue secret. Telle est Ma promesse. (18.70) 

Quiconque écoute ceci, (le dialogue sacré sous la forme de la Gîtâ) avec foi et sans dérision, il sera délivré du péché, et atteindra le ciel – les hauts mondes de ceux dont les actions sont pures et vertueuses. (18.71)

O Arjuna, as-tu tout bien écouté avec un mental concentré? Est-ce que ton illusion née de l’ignorance a été complètement dissipée? (18.72)

Arjuna dit: Par Ta grâce mon illusion est détruite, j’ai recouvré la connaissance du Soi, ma confusion (concernant le corps et l’Atmâ) est dissipée et j’obéirai Ton commandement. (18.73)

Samjaya dit: Ainsi ai-je entendu ce merveilleux dialogue entre le Seigneur Kŗşna et Mahātmā Arjuna, qui a fait se dresser mes cheveux sur la tête. (18.74)

Par la grâce du (gourou) sage Vyāsa, j’ai entendu ce plus secret et suprême yoga directement de Kŗşna, le Seigneur du yoga, qui l’a énoncé Lui-même (à Arjuna) sous mes propres yeux (de clairvoyance conféré par le sage Vyāsa). (18.75)

O Roi, en commémorant encore et encore ce merveilleux et sacré dialogue entre le Seigneur Kŗşna et Arjuna, je tressaillis de joie à chaque moment; et (18.76) 

Me rappelant chaque fois, O Roi, cette merveilleuse forme de Kŗşna je suis émerveillé et je m’en réjouis sans cesse. (18.77)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE AUTANT QUE L’ACTION SONT NÉCESSAIRES POUR UNE VIE ÉQUILIBRÉE

 

Là où sera Kŗşna, le Seigneur du yoga (ou Dharma dans la forme de l’écriture (Śāstra)), et Arjuna avec les armes (Śāstra) du devoir et de protection, il y aura éternellement prospérité, victoire, bonheur, et moralité. Telle est ma conviction. (18.78)

 

Ainsi prend fin le dix-huitième chapitre intitulé “La Mokşa par le Renoncement” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

EPILOGUE

 

LE MESSAGE D’ADIEU DU SEIGNEUR KŖŞNA

 

Le Seigneur Kŗşna, la veille de Son départ de l’arène de ce monde, après avoir terminé la tâche difficile d’établir la justice (Dharma), donna Son dernier discours d’adieu à Son cousin frère Uddhava, qui fut également Son plus cher dévot et adepte. A la fin d’un long sermon contenant plus de mil versets (BP 11.06-29) Uddhava dit: O Seigneur, je pense que la poursuite du yoga comme Tu l’as exposé à Arjuna, et maintenant à moi, est très difficile, au fait, pour la plupart du monde, car cela entraîne le contrôle des sens indisciplinés. Je T’en supplie, raconte-moi brièvement, simplement, la voie facile vers la réalisation de Dieu. Le Seigneur Kŗşna, à la requête de Uddhava, donna les essentiels de la réalisation du Soi pour les ages modernes, comme suit:

 

  1. Accompli ton devoir pour Moi le mieux possible sans aucun motif égoïste d’après tes capacités, et souviens-toi toujours de Moi – avant de commencer un travail, et au terme d’une tâche, et pendant ton inactivité.
  2. Prend l’habitude de voir toutes les créatures comme Moi-même en pensées, en paroles et en actions; et incline-toi devant eux.
  3. Éveille ton Kundalini sakti dormant et saisit – par l’activité du mental, des sens, la respiration, et les émotions – que la puissance de Dieu est en tout temps présente en toi, et qu’Il accomplit constamment toute œuvre, en t’usant comme simple instrument.

 

Yogiraj Muntaz Ali dit: Celui qui se connaît entièrement comme simple instrument et lieu d’action de mère Nature (Prakŗti, le mental), sonde la Vérité. La cessation de tous désirs en réalisant la vraie essence du monde et du mental humain est la réalisation du Soi. Paramahamsa Hariharananda Giri dit: Dieu est en tout, et au-delà toutes choses. Par conséquent, si tu veux Le réaliser, tu dois Le chercher et Le voir en chaque atome et chose, dans les fonctions corporelles, et en chaque être humain dans un comportement de dédicace.

 Uddhava fut illuminé en écoutant les paroles du Seigneur Kŗşna, qui lui conseilla d’aller à Badrikāshrama dans les Himālayas où il y resta toute sa vie comme un Samnyāsa, pratiquant la méditation, la contemplation, et  le Japa en récitant le mantra du Bhāgavata: Om Namo Bhāgavate  Vāsudevāya.

 L’essence de la réalisation de Dieu est résumée dans les quatre versets de la Bhāgavata Mahā Purāna (BP 2.09.32-35) comme suit:

 Le Suprême Seigneur Kŗşna dit: O Brahmā, celui qui tient à Me connaître, la Suprême Personnalité Divine, le Seigneur Srī Kŗşna, devrait seulement comprendre que J’existais avant la création, que J’existe dans la création, et tout autant après la dissolution. Toute autre existence n’est rien de plus que Mon énergie illusoire (Māyā). J’existe au-dedans de la création et en même temps en dehors de la création. Je suis le Suprême Seigneur qui règne, et qui est partout, en tout, et en tout temps.

 

Harih OM tatsat Harih OM tatsat Harih OM tatsat

Śrī Kŗşnārpanam astu śubham bhûyât.

OM Śāntih Śāntih Śāntih

 

Ce livre est offert au Seigneur Srī Kŗşna. Puisse-t-il nous bénir tous avec Bonté, Prospérité, et Paix.

 

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