EFFETS À LONG TERME DES OGM : L’UE ET LA FRANCE LANCENT DEUX APPELS D’OFFRES DIFFÉRENTS

 

Et si G.-E. Séralini avait raison ? Son étude, publiée en septembre 2012, a certes été critiquée par les comités d’experts, mais l’onde de choc qu’elle a provoquée n’en a pas été pour autant stoppée. Avant l’été, la France et la Commission européenne ont chacune publié un appel d’offres autour de la question des effets à long terme des OGM sur la santé. Ainsi, la Commission européenne a proposé un budget de trois millions d’euros pour une « étude de carcinogenèse de deux ans sur rats avec du maïs NK603 » [1] dont les résultats devront être rendus sous quatre ans. En France, un budget un peu plus modeste (2,5 millions d’euros) a été débloqué, dans le cadre du programme Risk’OGM, pour que soit constitué un « consortium de recherche pour l’étude des effets sanitaires à long terme liés à la consommation d’OGM » [2]. Ce travail, étalé sur trois ans et demi, est présenté comme « un projet de recherche complémentaire du projet de la Commission européenne ».

pour la suite de l’article sur Inf’OGM

La mystique de la croissance – essai de rentrée de Dominique Méda

 

Et si l’absence de retour durable à la croissance était une bonne nouvelle ? Une occasion unique de changer radicalement de modèle ? Une fois refermé le percutant essai de rentrée de Dominique Méda, n’importe quel «productiviste» doté d’un minimum d’honnêteté intellectuelle aura du mal à soutenir que le retour au business as usualest une perspective d’avenir. Sauf à vouloir préparer le pire aux générations futures… Le plaidoyer de Dominique Méda montre l’urgence qu’il y a à sortir de cette «mystique de la croissance». Une mystique certes dépassée et de plus en plus illusoire mais qui reste ancrée dans nos consciences marquées par des siècles de «toujours plus».

Agrégée de philosophie, ancienne élève de l’ENA, professeure de sociologie à Paris-Dauphine où elle tient la chaire Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales, l’auteure démontre à quel point la reconversion écologique constitue la seule alternative raisonnable qui s’offre à l’humanité. Enfin si l’on veut vraiment maintenir des conditions de vie humaines sur terre et permettre à tous d’accéder à un emploi dans un rapport renouvelé au travail… Pointant la contradiction entre l’impératif court-termiste du retour de la croissance et le fait que la croissance ne fait qu’accroître la facture climatique et environnementale, Dominique Meda appelle à reconstruire une «cause commune» planétaire. La thèse avait commencé à émerger avant 2008 mais l’approfondissement de la crise l’a rendue inaudible : la croissance est redevenue un mythe salvateur. Tout est donc à refaire pour sortir de notre religion du PIB, cette«occultation suprême» faisant fi des dégâts de la croissance.

L’ouvrage permet aussi de mieux comprendre d’où vient notre addiction au «toujours plus produire et consommer» : on a longtemps confondu croissance avec bien-être et progrès.

Plus grave, la mystique de la croissance focalisée sur la maximisation du profit est devenue une drogue dure de nos économies. La nouvelle religion du libéralisme. Cette vaste entreprise de «déréalisation» qui prend ses sources dans l’essor du christianisme, avance Dominique Meda, a introduit une rupture par rapport à la sagesse grecque et son sens de la mesure. Déconstruction d’une mystique de la croissance qui a connu son apogée au XXe siècle et a été partagée par tous les courants issus des Lumières, d’Adam Smith à Marx, cet appel à penser autrement passe en définitive par la fin de «l’économisme» triomphant. Une lecture aussi salutaire que stimulante.

«La Mystique de la croissance» de Dominique Meda. Flammarion, 250 pp., 17 euros. Sortie le 4 septembre.

 Par CHRISTOPHE ALIX- Libération

Ces microbes qui nous gouvernent

vu le Monde

Nous sommes, à notre insu, le terreau fertile d’une bien étrange « forêt tropicale » : les cent mille milliards de bactéries qui prospèrent en silence dans nos entrailles. Cette jungle intestine, les scientifiques la nomment « flore microbienne » ou « microbiote intestinal ». « Comme pour la forêt tropicale naturelle, la perte de la diversité biologique de notre flore microbienne pose problème, souligne le professeur Oluf Pederson, de l’université de Copenhague (Danemark). Plus nos bactéries intestinales sont nombreuses et diversifiées, meilleure est notre santé. »Il est le principal auteur, avec le professeur Dusko Ehrlich, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), à Jouy-en-Josas (Yvelines), d’une étude publiée le 29 août dans Nature montrant que cette richesse bactérienne nous protège des maladies liées à l’obésité.

Pesant en moyenne 1,5 kilogramme chez un adulte, notre microbiote intestinal abrite une population de bactéries dont le nombre est dix fois plus élevé que celui de nos propres cellules. On ne cesse de lui découvrir de nouvelles fonctions, au point qu’on le considère comme un organe à part entière. Longtemps ignoré, cet insaisissable organe veille sur notre santé physique. Il améliore la nutrition et le métabolisme de notre organisme et dialogue sans cesse avec nos tissus – même à distance du tube digestif. Plus surprenant, il jouerait un rôle sur nos fonctions cognitives et mentales.

Le Prix mondial de l’alimentation à Monsanto, Syngenta & Co : une lamentable farce

 

pour lire la suite de cet article de Matthieu Ricard : billet publié le 4 novembre

Le 17 octobre, le « World Food Prize », présenté abusivement comme un « Prix Nobel de l’alimentation » a été remis au vice-président de Monsanto, ainsi qu’à une membre fondatrice du groupe Syngenta et à Marc Van Montagu, scientifique belge qui fait partie d’un puissant lobby européen pro-OGM (European Federation of Biotechnology).(cf liste des membres )

Signalons tout d’abord les flagrants conflits d’intérêts puisque Monsanto et Syngenta comptent parmi ceux qui financent ce Prix mondial de l’alimentation. C’est un peu comme si des fabricants d’armes finançaient le Prix Nobel de la paix.

Monsanto, en particulier, a incarné l’égoïsme institutionnalisé pendant près d’un siècle. Surtout connue comme le leader mondial des OGM, cette entreprise, implantée dans 47 pays, est l’un des principaux responsables de l’extension massive des monocultures. Elle exerce un contrôle draconien sur les fermiers à qui elle vend des semences, ces derniers n’étant pas autorisés à les réutiliser d’une année sur l’autre.

Ce que l’on sait moins, c’est que, depuis sa création en 1901, la firme a été l’un des plus grands producteurs de produits toxiques, y compris les PCB (commercialisés sous le nom de « Pyralène?» en France), qui ont contaminé la planète entière, de l’Arctique à l’Antarctique, et le tristement célèbre agent orange utilisé durant la guerre du Vietnam. Des milliers de personnes sont mortes à cause de ces produits qui contenaient notamment des dioxines. Pendant des dizaines d’années, Monsanto a dissimulé, puis nié les effets nuisibles de ces produits sur la santé, jusqu’à ce qu’une série de procès dévoile ses malversations criminelles. Monsanto se présente aujourd’hui comme une entreprise des « sciences de la vie?», soudain convertie aux vertus du développement durable.

Le Trésor américain accusé d’avoir vendu le monde aux banquiers

Vu sur Rue 89

L’écrivain et journaliste d’investigation américain Greg Palast « n’arrivait simplement pas à y croire ». Selon lui, le document qui arriva ente ses mains–et qu’il affirme authentique – est digne des pires théories complotistes :

« A la fin des années 1990, les hauts fonctionnaires du Trésor américain ont conspiré en secret avec une petite cabale de gros bonnets du secteur bancaire pour tailler en pièces la régulation financière dans le monde entier. »

Capture d’écran du mémo

Greg Palast ne précise pas comment il a authentifié le document, mais avec sa longue carrière d’enquêteur pour des cabinets d’audit anti-trust et anticorruption, et de nombreuses investigations pour la BBC, The Observer et The Guardian, il ne fait aucun doute que ses preuves sont solides.

Une cabale politico-financière

VOIR LE DOCUMENT

(Fichier PDF)

Ce mémorandum ne serait donc rien de moins que la genèse de la crise financière mondiale et du « sang et des larmes » qui en ont coulé.

Daté du 24 novembre 1997, son auteur Timothy F. Geithner écrit à son « boss », le secrétaire adjoint au Trésor américain, Larry Summers, à propos des dernières tractations à l’OMC :

« Alors que nous entrons dans la dernière ligne droite des négociations à l’OMC sur le commerce des services, je pense que ce serait une bonne idée pour vous d’en toucher un mot avec les PDG des principales banques et sociétés boursières qui ont suivi de près les négociations. »

Timothy Geithner transmet ensuite la liste des numéros des cinq PDG les plus puissants de la planète (d’alors) : Bank of America, Goldman Sachs, ou encore JP Morgan figurent au tableau.

Pour aller plus loin 

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