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La stratégie diabolique des futures plantes OGM

Le Monde

Jeudi 1er août, le Conseil d’Etat a annulé le moratoire qui frappait depuis 2012 le MON810, un maïs transgénique de la firme américaine Monsanto. Le MON810 est une plante à laquelle un gène a été ajouté pour qu’elle produise une toxine dite « Bt » (du nom de la bactérie Bacillus thuringiensis qui la synthétise naturellement), toxine qui tue les insectes ravageurs de ce maïs, comme la pyrale, en paralysant l’intestin des larves. Dans l’esprit des créateurs de cette plante transgénique, faire fabriquer le pesticide directement par la plante évite aux agriculteurs d’en épandre sur leurs cultures. Cette décision du Conseil d’Etat a une nouvelle fois relancé le débat sur la culture d’organismes génétiquement modifiés (OGM) en France, les opposants aux OGM soulevant plusieurs arguments, comme les risques pour la santé des consommateurs (humains ou animaux d’élevage), la contamination des cultures non-OGM et du miel, le fait que certains insectes utiles seraient victimes de la plante ou bien le développement de résistances à la toxine chez les nuisibles.

Ce débat, qui a depuis longtemps quitté le domaine de la science pour tomber dans celui de la politique – les arguments exploités par les uns et les autres étant plus d’ordre idéologique que biologique –, pourrait bien de toute manière devenir rapidement un combat d’arrière-garde avec la future génération de plantes transgéniques, ainsi que le souligne Science dans son numéro spécial du 16 août, consacré à l’épineuse question des pesticides. En effet, les OGM de demain ne seront plus conçus suivant le principe assez basique qui consistait à leur faire produire l’insecticide. Non, ils seront l’insecticide, grâce à une stratégie diabolique, celle de l’interférence ARN.

Derrière cette expression se cache un phénomène dont la découverte a valu à Craig Mello et Andrew Fire le Nobel de médecine 2006. Pour le comprendre, il faut entrer dans le mécanisme cellulaire. Dans le noyau se trouve l’ADN, qui constitue le support de l’information génétique et détient la recette de fabrication des protéines indispensables à la vie. En revanche, l’usine qui synthétise ces protéines est située dans le cytoplasme de la cellule, c’est-à-dire à l’extérieur du noyau. Pour fabriquer une protéine, il faut par conséquent copier l’information contenue dans le gène qui, au sein de l’ADN, correspond à cette protéine, puis la transporter à l’extérieur du noyau. C’est le rôle de l’ARN messager.

Ce qu’ont découvert Mello et Fire, c’est que l’on pouvait, à l’aide d’un ARN dit « interférent », intercepter le facteur en cours de route : de tout petits morceaux de cet ARN interférent viennent se coller à l’ARN messager, ce qui entraîne sa destruction. Conclusion : le message ne parvient jamais à l’usine à protéines, la protéine n’est pas synthétisée et son gène est comme éteint. Le phénomène de l’interférence ARN se retrouve dans la nature, soit pour lutter contre l’introduction de génomes étrangers (de virus, par exemple), soit pour moduler l’expression de certains gènes.

L’idée des fabricants de semences OGM consiste à faire fabriquer à leurs plantes un micro-ARN interférent réduisant au silence une protéine-clé pour l’organisme des insectes ravageurs. Une fois que ces derniers auront croqué dans la plante et assimilé l’ARN interférent en question, celui-ci empêchera la production de la protéine vitale et l’animal mourra. 

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PSYCHOSOMA – Guérir des maladies mentales en soignant l’intestin, ce « deuxième cerveau » ?

le Monde

Nul hôpital psychiatrique ni médicament ne parvenaient à guérir Mary de ses troubles obsessionnels compulsifs et de ses troubles du déficit de l’attention avec hyperactivité – qui se manifestaient par des pensées effrayantes et des comportements répétitifs. Jusqu’au jour où, raconte The Verge, un psychiatre de Boston aborda sa maladie sous un angle différent. Il lui demanda comment allait son intestin, si elle avait des problèmes de digestion, de constipation, de reflux acide… La réponse était oui. Le médecin lui prescrivit des probiotiques, ces « bactéries bénéfiques qui habitent notre intestin ».

L’effet fut probant, tous les symptômes ayant disparu au bout d’un an. Rien d’étonnant pour le psychiatre, le docteur Greenblatt, pour qui « l’intestin est vraiment notre second cerveau »« Il y a plus de neurones dans l’appareil digestif que partout ailleurs, excepté le cerveau », explique-t-il. Selon une émission de France Inter, il y a en effet 100 à 200 millions de neurones dans le système digestif, qui communique avec l’encéphale grâce au nerf vague.

D’après l’article de The Verge, ce type d’approche, inhabituelle en psychiatrie, est de plus en plus explorée par la science. Certes, on connaît depuis longtemps les liens entre certaines émotions et états mentaux – la peur, l’anxiété ou la dépression par exemple – et l’appétit ou la digestion. Mais les scientifiques n’y voyaient qu’une communication du cerveau vers le ventre. « Maintenant, une nouvelle compréhension des billions de microbes vivant dans notre intestin révèle que cette communication ressemble plus à une super autoroute à plusieurs voies qu’à une route en sens unique », explique The Verge. Des découvertes qui invitent à cesser de séparer totalement le cerveau du reste du corps, estime James Greenblatt.

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L’Italie vient de vivre une révolution, passée inaperçue !

 

Vu sur Médiapart 

L’Italie vient de vivre une révolution qui est totalement, je dis bien totalement, passée inaperçue en France…Aucun média, à ma connaissance, n’ a pris la peine de s’intéresser à cette grande avancée éthique…Aucun article de presse écrite n’ a eu l’intelligence de rendre compte de cette révolution silencieuse qui vient d’avoir lieu dans ce pays voisin qui servira dorénavant de modèle…

Quelle révolution ? Celle qui a consisté en cet été 2013 à limiter considérablement la pratique de l’expérimentation animale et donc celle de la vivisection. Le parlement italien vient en effet tout juste de voter une série de lois qui limitent l’expérimenation sur de nombreux animaux et encadre la recherche médicale qui ne sera plus désormais livrée au bon vouloir des scientifiques qui ont trop souvent, et cela dure depuis trop longtemps, mis entre parenthèses toute éthique animale digne de ce nom. Tant qu’une loi en France ne permettra pas de limiter et de contrôler la pratique de l’expérimentation animale, les mêmes dérives et excès scientistes perdureront au détriment des animaux sacrifiés sur l’autel d’une raison scientique devenue indigne et peu respectable.

Dennis Meadows : « Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger »

 

La croissance perpétuelle est-elle possible dans un monde fini ? Il y a quarante ans déjà, Dennis Meadows et ses acolytes répondaient par la négative. Aujourd’hui, le chercheur lit dans la crise les premiers signes d’un effondrement du système.

En 1972, dans un rapport commandé par le Club de Rome, des chercheurs de l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) publient un rapport intitulé « Les limites de la croissance ». Leur idée est simple : la croissance infinie dans un monde aux ressources limitées est impossible. Aussi, si les hommes ne mettent pas fin à leur quête de croissance eux-mêmes, la nature le fera-t-elle pour eux, sans prendre de gants.

En 2004, le texte est, pour la deuxième fois, remis à jour. Sa version française vient ? enfin ? d’être publiée aux éditions Rue de l’échiquier. En visite à Paris pour présenter l’ouvrage, Dennis Meadows, l’un des auteurs principaux, revient sur la pertinence de projections vieilles de quarante ans et commente la crise de la zone euro, la raréfaction des ressources et le changement climatique, premiers symptômes, selon lui, d’un effondrement du système.

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le livre 

 

 

 

 

OGM : Les super mauvaises herbes contre-attaquent

 

Vu sur Médiapart

Alors qu’en France, le débat sur les OGM s’intensifie après la décision du Conseil d’État de suspendre l’interdiction de cultiver le maïs transgénique de Monsanto, puis celle de François Hollande de prolonger le moratoire sur ces semences, aux États-Unis, un rapport vient apporter de l’eau au moulin des anti-OG

Publié en juillet par Food and Water Watch – l’organisation de lutte pour la protection de l’eau et de la nourriture –, le rapport Superweeds, how biotech crops bolster the pesticide industry (« Les super mauvaises herbes, ou comment les cultures biotechnologiques renforcent l’industrie des pesticides », à lire ici) dévoile l’une des conséquences de l’agriculture aux OGM : le recours à des quantités de plus en plus massives de pesticides nocifs pour la santé et l’écosystème.

Quelques années seulement après la mise sur le marché des semences de Monsanto Roundup Ready, génétiquement modifiées pour être résistantes à un pesticide, le Roundup (également vendu par Monsanto),« les mauvaises herbes ont développé une résistance au glyphosate (le principal composant du Roundup Ready) et les agriculteurs se sont mis à appliquer de plus en plus d’herbicides : la consommation totale d’herbicides a augmenté de 26 % entre 2001 et 2010 », y lit-on.

L'augmentation du volume d'herbicide.L’augmentation du volume d’herbicide.© Food and Water Watch

Cela se traduit d’abord par une augmentation de la dose de Roundup utilisée. « Le volume de glyphosate appliqué aux trois grandes cultures OGM, maïs, coton, soja, a été multiplié par dix entre 96 et 2012 », indique le rapport. « Les fermiers ont commencé par augmenter les doses de Roundup, puis ils sont passés d’une à deux applications par an », précise Chuck Benbrook, agronome à l’université de l’État de Washington, l’un des premiers chercheurs américains à avoir démontré l’augmentation de l’utilisation de pesticides, en 2004. « Les mauvaises herbes sont devenues folles ! À partir de 2005, ils ont commencé à ajouter d’autres pesticides… », poursuit-il.

….

La situation est de plus en plus préoccupante. Quand des mauvaises herbes résistantes étaient recensées dans cinq États américains en 2005, on en compte dans une douzaine d’États en 2012, indique Food and Water Watch. Et cette évolution met les spécialistes d’autant plus en colère qu’elle était parfaitement prévisible, comme le rappelle l’agronome Chuck Benbrook.

 

 

 

 

La menace de l’antibiorésistance

Vu sur Médiapart

Les bactéries résistent, mutent, s’adaptent à grande vitesse. Pour preuve, certains antibiotiques mis au point après la Seconde Guerre mondiale ne seront bientôt plus efficaces. Les patients en prennent trop, les animaux aussi, et la recherche est en panne. Le retard sera difficile à combler.

La « Salmonella Kentucky » a rejoint la « New Delhi métallo-beta-lactamase » dans la liste des bactéries multirésistantes aux antibiotiques. Cette souche, que les chercheurs de l’Institut Pasteur pistent depuis une décennie, connaît une explosion sans précédent depuis 2006, selon une étude publiée en mai dernier dans la revue The Lancet Infectious Diseases. Résistante aux fluoroquinolones, antibiotiques puissants utilisés massivement chez l’homme comme chez l’animal, sa zone de contamination s’est progressivement élargie à toute l’Afrique et au Moyen-Orient. Tourisme médical, transport d’animaux d’élevage, ces bactéries résistantes voyagent sans encombre jusqu’en Europe. « On n’avait jamais vu ça, s’alarme le chercheur François-Xavier Weill, responsable du Centre national de référence sur les salmonella à Paris. Ce sont des bactéries qui résistent à tout ! Avant, une souche résistante, c’était une anomalie. Aujourd’hui, c’est banal. Et le processus va vite, très vite. »

Au sein de l’Union européenne, il a été estimé qu’au moins 25 000 patients décèdent chaque année d’une infection due à l’une des cinq bactéries multirésistantes les plus fréquentes (lire ici le rapport remis au premier ministre en décembre dernier). Depuis le début des années 2000, des milliers de morts sont dus à une épidémie de staphylocoque doré résistant à la méticilline en Amérique du Nord. Et l’on pourrait continuer ainsi à égrener les chiffres autour de la planète. Pour le docteur Carmen Pessoa, expert de l’OMS à Genève, il ne s’agit ni plus ni moins que de « l’émergence de façon vertigineuse de germes multirésistants qui ne répondent plus à aucun traitement antibiotique ».

Depuis des années, l’OMS crie au feu, espérant mobiliser autour de la question de l’antibiorésistance. « Nous mettons en garde depuis deux décennies, ajoute Carmen Pessoa. Car on meurt aujourd’hui de ce dont on ne mourait pas avant. » Au mois de juin, c’est l’Angleterre, hôte du G8, qui a à son tour demandé à la communauté internationale de réagir, la médecin-chef auprès du gouvernement ayant qualifié la menace de « bombe à retardement ».

 

 

 

 

 

L’EPREUVE DU COEUR

Toute forme d’écueil vient remettre en question des croyances et des prétentions que nous avons par rapport à l’existence. Nous sommes convaincus qu’en vivant de telle ou telle façon, nous arriverons à éviter les écueils de la vie. C’est même là notre transaction fondamentale avec notre destin : je serai joyeux, courageux et optimiste à condition que l’existence ne soit pas trop dure avec moi. Mais voilà que la vie nous sert des épreuves quasi impossibles à traverser, des épreuves qui abattent nos résistances et nous montrent l’illusion de nos positions. Nous nous retrouvons alors déprimés, suicidaires, craignant de ne plus rien valoir, ayant l’impression que personne ne peut nous aider et que nous ne nous en sortirons jamais.

 

 

Si nous ne trouvons pas la force de remettre en question de tels mouvements, nous allons mourir de l’épreuve. Nous n’en aurons pas saisi le caractère initiatique, celui qui peut engager une véritable transformation. Car il faut que notre survie même soit menacée pour qu’une épreuve permette un réel changement. De quel changement s’agit-il ? De celui qui consiste à abandonner de larges pans de ce que nous sommes et de ce que nous avons cru être jusqu’ici pour découvrir l’être vrai qui vit au cœur de nous. Cet être véritable, ce soi authentique au sens de Jung, vit dans la joie profonde et l’émerveillement peu importe ce qui lui est donné à vivre. Même au sein d’une tempête sans précédent dans notre monde intérieur, il se réjouit encore de la puissance des éléments qui sont déclenchés. Le moi de surface prie, pour qu’une telle intensité s’essouffle et que la paix revienne, mais  pas le soi profond qui comme l’eau du fond d’un océan est à peine touché par les courants de surface.

Guy Corneau

Le Meilleur des mondes chinois

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Il suffisait jadis, pour susciter la méfiance vis-à-vis d’une innovation technique ou d’une nouvelle tendance, de dire qu’elles conduisaient au Meilleur des mondes. Ce n’est plus le cas. Ce livre n’est plus un épouvantail : on l’a trop souvent évoqué sans l’avoir lu, et quand on le lit aujourd’hui on est de moins en moins choqué parce que la société imaginée par l’auteur ressemble de plus en plus à la société réelle. D’où le besoin que nous avons ressenti d’en présenter un résumé et une interprétation dans le portail Homo Vivens.

La société du Meilleur des mondes est caractérisée notamment par l’absence de passé et par un système de castes rendu possible par le contrôle étatique de la procréation. La révolution culturelle a coupé les Chinois de leur passé ce qui explique pourquoi la sélection artificielle avec le QI comme critère n’est pas un tabou chez eux comme c’est encore un peu le cas en Occident. D’où le fait qu’’ils semblent vouloir devenir chefs de file dans ce domaine. Leur but immédiat est de fabriquer des alphas, nom de la caste dirigeante dans le Meilleur des mondes, ce sera ensuite  un jeu d’enfant que de fabriquer des bêtas et des deltas.

Selon le journal Le Monde du  7 mars 2013, la Chine vient de lancer un grand programme de séquençage de l’ADN de surdoués. Deux mille deux cents individus porteurs d’un quotient intellectuel au moins égal à 160 – c’est le niveau atteint par Jacques Attali – vont être séquencés. Ce programme sera réalisé par le Beijing Genomics Institute (BGI), qui est le plus important centre de séquençage de l’ADN du monde. L’objectif des Chinois est de déterminer les variants génétiques favorisant l’intelligence, en comparant le génome des surdoués à celui d’individus à QI moyen.

Le Conseil d’Etat rouvre la porte au maïs transgénique de Monsanto en France

 

Vu Le Monde

Début juillet, le rapporteur public du Conseil d’Etat avait jugé « excessif » le moratoire interdisant la culture du maïs transgénique MON810, de la firme Monsanto, en France. Il avait conclu que si des mesures étaient prises – comme l’encerclement du MON810 par des cultures conventionnelles et l’éloignement de toute ruche –, la cohabitation de ce maïs avec le reste de l’environnement était possible.

Une conclusion confirmée, jeudi 1er août, par la décision de la plus haute juridiction administrative française de lever ce moratoire. « Il ressort en effet de la jurisprudence de la Cour de justice de l’UE qu’une telle mesure ne peut être prise par un Etat membre qu’en cas d’urgence et en présence d’une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement », souligne le Conseil d’Etat.

Hervé Kempf : l’autorité publique est aux mains du système financier

vu sur Blogapares :

Pour Hervé Kempf, journaliste et écrivain français, les sociétés occidentales marchent vers la dictature, les modèles qui régissent aujourd’hui les sociétés démocratiques d’Occident sont une démocratie en carton pâte qui obéit seulement à un maître : le système financier. En 2011, il a publié L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie, dans lequel il décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers des régimes oligarchiques, c’est-à-dire dans lesquels un petit nombre de personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique.

Il a consacré un entretien à Pagina 12  que nous reproduisons ici.

 

Vous démontrez avec des exemples innombrables comment le monde glisse vers une sorte de régime autoritaire dont l’intention unique est de maintenir les privilèges d’une caste, l’oligarchie. Cela vous amène à une conclusion socialement et politiquement dramatique : la fin possible de la démocratie.

L’oligarchie est la définition d’un régime politique. L’oligarchie est un concept inventé par les grecs aux IVe et Ve siècle av. J.-C. Les grecs ont défini les façons selon lesquelles les sociétés humaines pouvaient être gouvernées : la dictature, le despotisme, la monarchie, la tyrannie, la démocratie, qui est le pouvoir du peuple pour le peuple et par le peuple, et ensuite ils ont défini une autre forme de gouvernement qui est précisément l’oligarchie. L’oligarchie est le pouvoir aux mains de peu de personnes. Ce que je dis alors c’est que, au moins en Europe, nous glissons vers l’oligarchie. Le système politique actuel fait qu’un groupe de peu de personnes imposent ses critères au reste de la société.

Vous suggérez que nous sommes dans une phase de post-démocratie dans laquelle, avec l’objectif de se maintenir au pouvoir, l’oligarchie maintient une fiction démocratique.

Bien sûr. L’oligarchie répète sans cesse que nous sommes dans une démocratie et que tout est parfait. C’est une fiction. Même les intellectuels ont oublié le concept d’oligarchie et contribuent à nourrir la fiction. Tous les intellectuels en syntonie idéologique avec le capitalisme ont maintenu l’idée selon laquelle existaient seulement deux alternatives : ou la démocratie, ou le totalitarisme. Cela pouvait être compris au début à travers deux exemples : dans les années ’30 avec Hitler, ou dans les années ’50 ou ’60 avec l’Union soviétique, on pouvait dire qu’il était précis d’opter entre la démocratie et ces deux dictatures. Mais cela est fini : depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 et le naufrage de l’Union Soviétique, nous passons à un autre ordre. Mais les intellectuels qui sont au service du capitalisme ont persisté dans l’idée selon laquelle il y a seulement deux chemins : ou la dictature, ou la démocratie. C’est pourquoi il est important que le concept d’oligarchie soit bien présent pour comprendre que, progressivement, la démocratie nous a été volée. Les pays européens, et beaucoup plus les États-Unis, ont glissé vers un régime oligarchique où le peuple n’a déjà plus de pouvoir. La démocratie européenne est malade, elle s’est beaucoup affaiblie, et s’oriente de plus en plus vers l’oligarchie. En revanche, les États-Unis ont arrêté d’être une démocratie : c’est une oligarchie, parce que c’est l’argent qui détermine les orientations des décisions politiques. En réalité, l’oligarchie est une démocratie qui fonctionne seulement pour les oligarques. Dès qu’ils se sont mis d’accord entre eux, ils imposent les décisions. Nos systèmes ne peuvent plus s’appeler démocratie, parce que la puissance financière détient un pouvoir démesuré. L’autorité publique est dans les mains du système financier. Les pouvoirs publics ne prendront jamais de décision que puisse nuire aux intérêts économiques, aux intérêts de l’oligarchie financière. Nous devons accepter l’idée que ceux qui ont les rênes du pouvoir politique de l’État ne prennent pas de décisions pour le bénéfice de l’intérêt général. Leurs décisions peuvent aller à l’ encontre de l’intérêt public.

Pesticides : les preuves du danger s’accumulent

vu Le Monde 13 juin 2013

 

En dépit des dénégations des industriels du secteur, les pesticides sont bel et bien impliqués dans un grand nombre de pathologies lourdes – cancers, maladies du sang, troubles neurologiques, malformations, etc. – dont l’incidence tend à augmenter dans le monde. C’est l’idée-force d’une impressionnante expertise collective menée sur l’ensemble des connaissances internationales actuelles, et pilotée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui l’a rendue publique jeudi 13 juin.

Cette synthèse rassemble les données épidémiologiques issues de nombreux pays (Etats-Unis, Canada, Australie, Finlande, Danemark, etc.), qui précisent les effets sanitaires des principaux produits phytosanitaires : insecticides, herbicides et fongicides. Une grande part du rapport concerne les expositions professionnelles (agriculteurs, ouvriers du secteur agrochimique, etc.), mais aussi les personnes vivant ou travaillant dans ou à proximité de zones agricoles. En France, terre d’agriculture, 15 % de la population sont ainsi concernés.

« AUGMENTATIONS DE RISQUES SIGNIFICATIVES »

Après avoir passé au crible la littérature scientifique internationale, les experts concluent que l’exposition à des pesticides conduit à « des augmentations de risques significatives pour plusieurs pathologies« .

C’est ainsi que chez les agriculteurs, les ouvriers de l’industrie qui fabriquent ces produits ou ceux qui les appliquent, il y a une « présomption forte » d’association entre une exposition professionnelle aux pesticides et la survenue de certaines proliférations malignes de cellules lymphoïdes (lymphomes non hodgkiniens) et de cancers de la prostate. Les agriculteurs et les applicateurs de pesticides sont également exposés à un risque accru de myélome multiple, une autre prolifération maligne dans la moelle osseuse. Et ce n’est pas tout. Que ce soit dans le cadre d’expositions professionnelles ou non, les adultes présentent un plus grand risque à développer une maladie de Parkinson.

Un lien avec d’autres pathologies comme les tumeurs du système nerveux central est aussi suspecté. En Gironde, par exemple, région viticole très consommatrice de pesticides, l’incidence de ces maladies est trois fois supérieure au niveau national. Entre 2000 et 2007, elle a augmenté de 17 %.

Pour accéder au rapport de l’INSERM

 

Gilles-Eric Séralini : « Le réseau mafieux des OGM »

 

Vu dans la Provence

Vous évoquez une véritable stratégie pour vous « abattre » organisée par Monsanto. N’est-ce pas aller loin dans la thèse du complot ?
G-E S. : Attention, ne vous trompez pas. Il ne s’agit pas de moi. Je ne crains pas pour ma réputation. Il s’agit de défendre des intérêts industriels énormes et la violence terrible des attaques est à la mesure de ces intérêts. Moi je mets en avant, avec mes collègues, des dangers majeurs de santé publique. Dans ce contexte, j’ai l’habitude des controverses mais j’attaque systématiquement quand je suis diffamé comme lorsque Claude Allègre parle de « travail falsifié » à propos de mon étude.

Les méthodes utilisées contre mes recherches sont bien au-delà du simple débat scientifique. J’ai mis au jour un véritable réseau mafieux. Par exemple, un chercheur ex-salarié de Monsanto, Richard E . Goodman, d’éditeur associé, est devenu responsable des articles sur les biotechnologies et les OGM dans la revueFood and Chemical Toxicology, qui a publié mon étude en septembre 2012. Il a donc la haute main désormais sur ce que peut « sortir » la revue.

Cela va encore plus loin. Mes données biographiques sur Wikipédia sont systématiquement « révisées » avec des éléments pour me dénigrer par un autre lobbyiste lié à l’industrie biotechnologique. Autour de Monsanto, du secteur lié à la firme, gravite des chercheurs, des experts écoutés qui ont participé à l’offensive pour défendre les OGM et nous attaquer.

Vous allez plus loin en dénonçant les collusions de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa)…
G-E S. : Oui, l’Efsa, qui a invalidé mes résultats, comporte dans son organigramme nombre des scientifiques qui ont travaillé pour Monsanto, ses satellites, son agence de biotechnologie Ilsi. Et son ancienne présidente, Diana Banati, vient d’ailleurs de démissionner pour prendre des responsabilités au sein de l’Ilsi. L’indépendance de cette structure, la validité de ses avis sur les produits est, elle aussi, faussée.

Vos adversaires vous reprochent de ne pas avoir la modération d’un scientifique, de vouloir promouvoir vos recherches…
G-E S. : J’ai respecté totalement la règle. Mon étude sur les tumeurs provoquées par les OGM et le Roundup a été acceptée par la revue scientifique avant que le livre, qui rend accessible les recherches et le film qui s’en inspire, ne sortent. Jamais une recherche avec de tels enjeux pour la population, pour nos enfants, n’avait bénéficié d’autant de crédits. C’était une nécessité citoyenne d’en restituer la teneur au grand public. Le rôle du chercheur est de dire ce qu’il trouve. C’est mon seul militantisme. Je ne défends pas de cause politique ni de groupe. Tout ce qui se dit en ce sens est une manière de détourner le grand public du vrai débat.

Après votre première étude, vous venez de dénoncer des faits encore plus graves dans une recherche sur la « face cachée des pesticides ». Pouvez-vous détailler cela ?
G-E S. : Eh bien, avec Robin Mesnage, avec qui je travaille à Caen, nous avons constaté que le composé le plus toxique des pesticides de type Roundup n’est pas le glyphosate, la substance couramment évaluée dans l’eau du robinet, mais le POE-15. Or, cet adjuvant est classé par Monsanto inerte et secret. Ses effets n’étaient jusque-là, de ce fait, jamais étudiés. Nous avons acheté des pesticides dans le commerce, nous avons pu identifier les composants, dont ce fameux POE-15. Pour en connaître les effets, nous avons pu mener des recherches sur des lignées de cellules humaines conservées en laboratoire puis les confirmer sur des cellules de placenta et de cordon ombilical. Elles montrent une toxicité 10 000 fois supérieure à celle du glyphosate pour ces cellules, avec notamment la possibilité de graves dérèglements hépatiques et rénaux.

On est là, comme pour les mesures faites à partir d’un échantillon témoin « infecté » face à un processus d’évaluation totalement à revoir car il n’étudiait pas ce « poison caché ». Il y a une sous-estimation systématique, encore une fois, de données majeures pour la santé publique.

Quelle est votre solution pour une vraie transparence des évaluations en santé publique ?
G-E S. : Je plaide pour des expertises contradictoires immédiates, à la manière de ce qui se fait en justice. Les processus qui existent aujourd’hui ne garantissent pas la sécurité alimentaire. Les processus sont trop atteints par les conflits d’intérêts.

Estimez-vous aujourd’hui que les universités peuvent mener des recherches indépendantes ?
G-E S. : J’ai les plus grandes craintes sur la loi dite « LRU » sur les libertés et responsabilités des universités. Elle permet notamment de faire rentrer des industriels au conseil d’administration des universités.

Nous ne sommes pas encore au niveau des Américains mais nous sommes en train de nous vendre à l’industrie. Les jeunes chercheurs, s’ils sont aidés par les entreprises, vont ensuite les intégrer et, en gardant leur réseau au sein des labos universitaires, bâtir une sphère d’influence pour leurs boîtes.

Vous ne vous sentez pas un peu seul dans votre combat, face à la pieuvre que vous décrivez ?
G-E S. : Franchement, je ne me suis jamais senti seul. Même si, au niveau français, j’ai subi dans le microcosme des attaques instrumentalisées par Monsanto, j’ai avec moi tout un réseau de 300 chercheurs qui me soutiennent au niveau européen, au sein de l’Ensser, des scientifiques engagés pour une responsabilité sociale et environnementale. J’ai aussi de mon côté l’Union of Concerned Scientists et tous ses chercheurs en Amérique du Nord.

Je suis invité dans une trentaine de pays et soutenu par 130 associations. Ce n’est pas le combat d’un homme solitaire. Demain, je serai au Parlement européen pour expliquer aux députés les compromissions de l’Efsa. Tout un réseau se lève face aux industriels qui sont capables de tout.

OGM : la justice américaine confirme le pouvoir absolu des brevets

 

vu sur Mediapart 

La fièvre médiatique autour de l’expérience controversée du biologiste Gilles-Éric Séralini sur la toxicité du maïs OGM NK 603 de Monsanto et de l’herbicide Roundup  en septembre dernier, avait passé sous le silence les dimensions économique et juridique de la transgenèse végétale.

La Cour suprême américaine vient de rappeler à quel point les OGM posent le problème de la brevetabilité du vivant : à l’unanimité, elle confirme l’obligation de payer une redevance pour l’usage de semences OGM, même dans le cas d’une réutilisation pour créer de nouvelles graines (lire ici son avis). Elle donne ainsi raison à Monsanto qui poursuivait un cultivateur de l’Indiana, Vernon Hugh Bowman, âgé de 75 ans, déjà condamné pour avoir replanté du soja transgénique sans payer pour ce nouvel usage.« Les cultivateurs peuvent consommer ou vendre » leur récolte de soja résistant à l’herbicide Round up ready, « mais n’ont pas le droit d’en conserver une partie pour la replanter ensuite », affirme la Cour, qui précise que les semences vendues sont soumises à un brevet « qui autorise les agriculteurs à les semer pour une récolte et une seule ».

Le taux de pesticides dans le corps humain est plus élevé chez les Français

 

Le Monde :

Les Français présentent un niveau d’imprégnation par les pesticides parmi les plus élevés, par rapport à ceux relevés dans des pays comparables. C’est ce qui ressort des résultats de la première étude du genre, publiée lundi 29 avril, et réalisée par l’Institut de veille sanitaire (InVS).

Cette enquête constitue le volet environnemental de l’étude nationale nutrition santé. Menée en 2006 et 2007, elle a porté sur un échantillon d’environ 3 100 personnes âgées de 18 à 74 ans, représentatif de la population résidant en France métropolitaine. Elle comporte deux volets. Le premier porte sur l’exposition aux pyralènes (PCB-BL ou polychlorobiphényles non dioxine-like), substances utilisées comme lubrifiants ou isolants, et aux pesticides. Le second concerne les métaux lourds.

Parmi les pesticides, les investigateurs distinguent l’exposition liée à des produits pour la plupart désormais interdits appartenant à la famille de organochlorés, et l’exposition aux organophosphorés (toujours utilisés) et aux pyréthrinoïdes.

Si « les mesures d’interdiction et de restriction d’usage semblent avoir montré leur efficacité pour les pesticides organochlorés », souligne l’InVS, ces produits ont un caractère persistant. Les niveaux retrouvés dans les urines en France sont intermédiaires entre ceux des Etats-Unis ou de l’Allemagne et ceux des autres pays européens. Mais, pour l’un des organochlorés, le 2,5-DCP (paradichlorobenzène, utilisé comme antimite ou désinfectant) le niveau moyen est dix fois plus élevé qu’en Allemagne. Une« particularité française », qui mérite d’être explorée, selon l’InVS.

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Le mariage Gates et Monsanto : attention, danger pour le planète

sur Votre santé pour lire la suite de cet article

La puissante Fondation Bill et Melinda Gates, dédiée officiellement à des projets philanthropiques, vient d’acquérir 500 000 actions de la société Monsanto. Grâce à un large réseau de connivences, c’est l’ouverture de nouveaux marchés pour le géant des semences agricoles génétiquement modifiées, et des menaces sur la sécurité alimentaire balayées par le grand vent des profits et de la spéculation.
Enquête.

Créée en 1994 par le fondateur de Microsoft, la Fondation Bill et Melinda Gates gère un capital de 33,5 milliards de dollars pour financer ses projets “philanthropiques”. Un joli pactole investi à hauteur de 23 millions de dollars dans l’achat de 500 000 actions de Monsanto, comme le révélait la Fondation en août 2010. Acquisition aussitôt dénoncée par le mouvement international Via Campesina1. Gates-Monsanto, union entre deux monopoles des plus cyniques et agressifs : 90 % de la part de marché de l’informatique pour la premier, 90 % du marché mondial des semences transgéniques et la majorité des semences commerciales du monde pour le second. Négation même du fameux principe du capitalisme de “concurrence de marché”.

Désormais, la Fondation Bill et Melinda Gates utilise son influence sur les politiques mondiales de développement agricole, et incite paysans et agriculteurs à utiliser les semences et produits agrochimiques génétiquement modifiés de Monsanto.

Si doute il y avait, il n’est plus de mise. La Fondation Gates vient de jeter clairement le masque de la “philanthropie”.

Pour mieux conforter son emprise, la Fondation Gates a engagé en 2006 une collaboration avec la Fondation Rockfeller, “fondation caritative” privée dotée elle aussi d’un statut fiscal privilégié et fervent promoteur des OGM à destination des populations pauvres.

Ces deux grands humanistes se sont donc alliés pour mettre en oeuvre l’Alliance for a green revolution in Africa (Agra)2, “Alliance pour la révolution verte en Afrique”, qui est en train d’ouvrir le continent aux semences OGM et aux produits chimiques vendus par Monsanto, DuPont et Dygenta.

L’agroécologie, un chantier prioritaire pour l’INRA

Le Monde

 

Entretien avec Philippe Lemanceau, qui dirige l’unité Agroécologie à l’Institut national de recherche agronomique (INRA).

  • Pourquoi l’INRA a-t-elle fait de l’agroécologie un de ses deux champs de recherche prioritaires ?

On s’est rendu compte que l’agriculture avait, certes, pour objectif la production et la sécurité alimentaire, mais aussi celui de rendre des services environnementaux – éviter de contribuer au réchauffement climatique, empêcher la détérioration des sols, garantir une eau pure, éviter les invasions de pathogène – le tout dans un contexte de forte croissance démographique au niveau mondial. C’est un changement de paradigme : on n’est plus dans l’affrontement entre agronomie et écologie, agriculture productiviste et écosystèmes, mais dans leur réconciliation.

  • Etes-vous déjà arrivés à des résultats que les agriculteurs pourraient mettre à profit sur le terrain ?

Pour l’instant, les recherches visent encore à développer les connaissances scientifiques et à tester leur faisabilité : est-ce satisfaisant au niveau agricole, en termes de rendement ; au niveau environnemental (diminution des intrants chimiques, des gaz à effet de serre…) ; au niveau économique, par rapport aux coûts de production et aux marges d’exploitation ; et au niveau social, en termes d’acceptabilité de ces pratiques par le plus grand nombre d’agriculteurs. Sans oublier la dimension politique : quelle sera la part des subventions dédiées à ce type d’agriculture plus écologique dans une future PAC (politique agricole commune de l’UE) ?

Toutefois, certaines recherches ont déjà montré des preuves de succès. C’est le cas notamment de dispositifs expérimentaux sur les adventices[mauvaises herbes, dans la terminologie agronomique] : on peut réduire le recours aux herbicides – dont la France est une grande consommatrice – en travaillant le sol de manière particulière, en faisant des rotations de cultures adaptées, en utilisant des plantes « étouffantes », en retardant les dates des semis, en désherbant mécaniquement… Il s’agit de proposer des systèmes de culture innovants permettant de réduire l’utilisation d’intrants, et de répondre ainsi, en particulier, aux enjeux du plan Ecophyto 2018 visant à réduire l’usage des pesticides.

Lire les résultats de dix ans d’expérimentation de l’INRA Dijon

  • Vous êtes professeur en microbiologie des sols. Qu’apporte cette discipline à l’agroécologie ?

On a réalisé que les sols sont des environnements vivants, peuplés de milliards de micro-organismes dont on connaît peu la diversité, mais qui jouent un rôle déterminant dans leur fonctionnement biologique, et par conséquent leurs cycles biogéochimiques (stockage du carbone, azote), la biofiltration de l’eau, mais aussi la croissance et la santé des plantes. Certains d’entre eux protègent les plantes contre les maladies en stimulant leurs défenses et en produisant des antibiotiques. Ils peuvent également développer des symbioses qui contribuent à la nutrition minérale des plantes, en particulier en azote.

Un des enjeux de nos recherches est donc de mieux connaître la nature des interactions complexes entre plantes et microbes. L’idée est en particulier d’identifier les gènes d’une plante qui lui permettent d’attirer ou de nourrir tout ce cortège microbien autour de ses racines, ces microbes lui offrant en retour de mieux résister à telle ou telle maladie, et d’améliorer sa nutrition. Ces gènes ont pu être perdus au cours des processus de sélection qui ont permis la création de variétés performantes, mais seulement en situation de forte fertilité (grâce aux apports d’engrais). Une fois identifiés, ces traits végétaux favorables aux micro-organismes pourraient être intégrés à une variété par des programmes de sélection variétale.

De façon plus générale, il est essentiel de décrire l’immense biodiversité des sols pour mieux connaître ce patrimoine dont les applications potentielles concernent l’agriculture et l’environnement, mais également la biotechnologie, la pharmacie et la phytopharmacie.

Filmer la cruauté envers les animaux, un crime aux Etats-Unis

Le Monde : totalité de l’article

Sur une vidéo filmée en caméra cachée, des ouvriers agricoles brûlent les chevilles de chevaux du Tennessee avec des produits chimiques. Une autremontre des éleveurs dans le Wyoming donner des coups de poings et de pieds à des porcs et porcelets, les bousculer ou les jeter en l’air. Et chez l’un des principaux fournisseurs d’œufs du pays, on découvre des poules en cage aux côtés de cadavres en décomposition d’oiseaux, tandis que des ouvriers brûlent et cassent le bec de poussins.

Ces films d’une cruauté extrême, réalisés au cours des deux dernières années par des militants de la cause animale, essentiellement Mercy for AnimalsThe Humane Society of the United States et PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ont choqué l’opinion publique et entraîné une réaction rapide : le dresseur de chevaux du Tennessee a été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi. Des autorités locales du Wyoming ont inculpé neuf ouvriers agricoles de cruauté envers les animaux. Et le fournisseur d’oeufs a perdu l’un de ses plus gros clients, la chaîne de restauration McDonald.

« LOIS BÂILLONS »

Pourtant, depuis quelques mois, une douzaine d’Etats américains ont proposé ou adopté des lois criminalisant la dénonciation de ces pratiques dans les élevages et abattoirs. Avec quelques différences selon les Etats, ces législations interdisent de filmer ou de prendre des photos secrètement au sein de fermes d’élevage et de postuler pour un emploi dans l’un de ces établissements sans divulguer des liens avec des groupes de défense des animaux – un délit punissable d’un an d’emprisonnement et de 1 500 dollars d’amende en Utah. Elles contraignent aussi les ONG à livrer les vidéos dénonçant des abus aux autorités dans les 24 ou 48 heures qui suivent leur réalisation. Le plus extrême de ces textes, en Arkansas, va même jusqu’à proposer d’interdire à quiconque d’autre que les autorités d’enquêter sur les animaux.

La plupart de ces projets de loi punissent non seulement les militants qui prennent des photos et des films, mais aussi les médias et les organisations de défense des droits des animaux qui diffusent les documents.

L’Europe veut accélérer l’enfouissement du CO2

le Monde : lecture de l’ensemble de l’article

Le captage-stockage du CO2, destiné à freiner le réchauffement, finira-t-il par sortir de terre ? En dépit des difficultés rencontrées jusqu’ici, l’Union européenne veut relancer cette filière. Mercredi 3 avril, elle a ouvert un nouvel appel à projets, en exhortant les Vingt-Sept à « un déploiement rapide » d’une technologie « à la croisée des chemins ».

Dans tous les scénarios énergétiques pour les décennies à venir, le captage-stockage du CO2 tient une place de choix. Pour limiter la hausse des températures globales à 2°C – au-delà desquels la surchauffe de la planète deviendrait insoutenable –, les parades sont connues. Economies d’énergie. Promotion des renouvelables. Mais aussi séquestration du gaz carbonique, récupéré dans les fumées des usines ou des centrales thermiques, puis enfoui dans des formations géologiques profondes. Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), 20% des émissions humaines de CO2pourraient ainsi être soustraites de l’atmosphère en 2050.

AUCUN SITE SUR LE TERRITOIRE DE L’UE

Si, du moins, la feuille de route du captage-stockage est tenue. Ce qui est aujourd’hui loin d’être le cas. Alors que l’AIE tablait sur une centaine de projets à grande échelle en 2020, il n’existe encore qu’une vingtaine de démonstrateurs dans le monde, dont huit seulement de taille industrielle : cinq aux Etats-Unis, deux en Norvège, le dernier en Algérie. Aucun sur le territoire de l’Union européenne.

Bruxelles avait pourtant préparé le terrain en lançant, en 2010, le programme NER 300. Il s’agissait de cofinancer une douzaine de projets, à hauteur de 50%, grâce à la vente de 300 millions de quotas de CO2 sur le marché européen du carbone. Soit, au cours actuel, une enveloppe de 1,5 milliard d’euros. Mais aucun des dix projets présélectionnés en 2012 pour le premier appel d’offres n’est allé à son terme, les pays retirant l’un après l’autre leur candidature. Cela a été le cas, pour la France, du projet Ulcos d’ArcelorMittal sur le site de Florange (Moselle).

loi sur les « lanceurs d’alerte » sanitaires ou environnementaux

pour lire l’ensemble de l’article : le Monde


Les lanceurs d’alerte, ces scientifiques ou simples citoyens qui attirent l’attention sur des risques sanitaires et environnementaux, seront désormais protégés. Le Parlement a adopté, mercredi 3 avril, la proposition de loi qui vise à préserver ces« lanceurs d’alerte » et à renforcer l’indépendance des expertises scientifiques. Un sujet brûlant, que ramènent régulièrement au-devant de l’actualité des dossiers comme la prescription de médicaments à risque, l’exposition aux pollutions chimiques ou aux ondes électromagnétiques.

Les sénateurs ont voté sans modification, en deuxième lecture, la proposition de loi présentée par le groupe écologiste du Sénat, rendant son vote définitif. C’est la première fois de son histoire que le Parlement adopte un texte écologiste. Le Parti socialiste, les communistes et une grande partie du groupe RDSE (à majorité PRG) ont soutenu le texte de leurs collègues écologistes, ainsi que quatre centristes, l’UMP s’y opposant. Les autres centristes se sont abstenus. Le rapporteur du texte, Ronan Dantec, a exprimé « son émotion » devant cette première.

L’enfance de l’Univers dévoilée

Vu sur le Monde 

 

 

 

 

 

 

Si une image vaut mille mots, celle rendue publique jeudi 21 mars par une équipe européenne d’astrophysiciens en vaut encore dix fois plus. Sous l’égide de l’Agence spatiale européenne, ces chercheurs viennent en effet de prendre une photo qui nous ramène 13,8 milliards d’années en arrière. Elle montre l’Univers le plus jeune qui soit possible d’observer, tel qu’il était à ses tout débuts, 380 000 ans seulement après sa création – elle dévoile un rayonnement qui a voyagé jusqu’à nous depuis la nuit des temps.

La qualité de l’image de ce bébé-Univers prise par le satellite Planck est dix fois plus grande que le dernier cliché disponible pris par la NASA en 2003. De quoi non seulement mieux décrire l’histoire qui conduit de l’enfance à l’adulte qu’il est devenu aujourd’hui. Mais aussi de quoi plonger pour la première fois de l’autre côté du miroir et saisir à quoi a ressemblé le Big Bang, moment-clé de nos origines. Avec à la clé quelques surprises.

« LE NOM SUR LE BRACELET »

« Une collègue, pour illustrer la qualité de ce travail, a réalisé trois photos de son enfant. L’une, très floue, correspondant à la précision d’il y a vingt ans. L’autre, plus nette, où l’on reconnaît le bébé, avec la précision d’il y a dix ans. Et enfin, la dernière, avec la qualité d’aujourd’hui, sur laquelle on distingue le nom sur le bracelet ! », explique Alain Riazuelo de l’Institut d’astrophysique de Paris et du CNRS.

Il faut cependant avoir l’œil du spécialiste pour reconnaître un Univers en formation sur l’image prise par la collaboration de Planck, forte de plus de deux cents personnes. A cette époque, l’Univers ne ressemble à rien de ce qu’il est aujourd’hui. Nulle étoile, nulle galaxie, pas le moindre caillou. La matière est chaude, à environ 3 000 °C et elle n’est faite que de particules microscopiques, des électrons et des protons qui, des millions d’années plus tard, s’assembleront en atomes lourds et molécules…

MÉLASSE BOUILLONNANTE

Elle est même totalement opaque, car nul grain de lumière ou photon ne peut en sortir. Ceux-ci sautent d’électron en électron sans pouvoir s’extraire de la mélasse bouillonnante. Mais ces électrons jouent aussi avec les protons et finissent par se regrouper avec eux, privant les photons de leurs partenaires. La lumière jaillit. Les instruments du satellite Planck envoyé en 2009 à quelque 1,5 million de kilomètres de la Terre n’ont plus qu’à l’enregistrer.

C’est finalement comme s’approcher d’une boîte de nuit bien insonorisée et ouvrir la porte : soudain un bruit assourdit les tympans. Reste à déduire de ce vacarme combien il y a de personnes, combien d’hommes et de femmes, ou l’heure qu’il est…

 

 

 

 

 

 

Dans le cas de Planck, en guise d’ondes sonores, les chercheurs ont affaire à du rayonnement micro-onde (à des fréquences 15 à 500 fois plus élevées que celles des téléphones mobiles en 3G), qu’ils convertissent en température. En outre ce « bruit » ne varie pratiquement pas : quel que soit l’endroit vers lequel pointent les détecteurs, la même température est mesurée, équivalente à quelque –270 ºC. D’où son nom de fond diffus cosmique ou rayonnement fossile.

Mais tout est dans le « pratiquement ». En réalité, des murmures sont audibles, un million de fois plus faibles que le bruit dominant. « Planck est capable de repérer des cailloux d’un millimètre au sommet d’une montagne de 1 000 mètres de haut », compare Jean-Loup Puget, de l’Institut d’astrophysique spatiale d’Orsay et du CNRS, responsable d’un des instruments de Planck. D’où l’aspect granuleux du cliché, équivalent aux vagues à la surface d’un océan. Ces petites vagues deviendront grandes et donneront naissance aux étoiles, galaxies, amas de galaxies…

 

GIGANTESQUE CRÊPE

« Les quelque 5 millions de pixels de l’image sont finalement transformés en six paramètres qui décrivent l’Univers et son évolution », explique François Bouchet, du CNRS, l’un des responsables de la mission. Le verdict décrit finalement la recette de la soupe cosmique. L’Univers est composé de 4,8% de la matière ordinaire que sont nos atomes, de 25,8% de matière dite noire, invisible aux télescopes (et de nature encore inconnue) et de 69,4 % d’énergie noire, qui le pousse à grossir. Cet Univers est également plat comme une gigantesque crêpe, alors que les estimations précédentes laissaient entrevoir la possibilité d’une légère courbure. Les chercheurs estiment aussi la vitesse avec laquelle les galaxies s’éloignent les unes des autres à quelque 66 kilomètres par seconde.

A cette moisson déjà bien fournie, il faut ajouter quelques surprises. La première : les résultats sont légèrement différents de ceux obtenus par le satellite précédent de la NASA, WMAP (Wilkinson Microwave Anisotropy Probe). « Le taux d’expansion de l’Univers que nous trouvons est plus faible et nous avons quelques pourcents de plus de matière noire et ordinaire, mais nous trouvons finalement le même âge pour l’Univers – 13,8 milliards d’années », constate Jean-Loup Puget. Cela promet quelques discussions agitées.

Deuxième surprise, « le modèle standard simple qui décrit l’Univers et son évolution reproduit bien tout ce qu’on observe », ajoute François Bouchet. En particulier, ces analyses valident l’hypothèse qu’un phénomène incroyablement spectaculaire a bien eu lieu juste après le Big Bang et bien avant 380 000 ans : l’inflation.

Cette phase, aux détails encore flous, correspond à une fantastique dilatation de l’espace. Quelques milliardièmes de milliardièmes de milliardièmes de seconde après le Big Bang (le chiffre précis n’est pas encore connu !), l’Univers passe d’une tête d’épingle à sa taille presque actuelle. Les mots en fait ne suffisent pas à décrire l’événement, car l’expansion correspond en réalité à une multiplication des distances par 1025, un « un » suivi de 25 zéros…

 

 

 

 

 

 

Ce faisant, les petites imperfections initiales, les moindres fluctuations primordiales se retrouvent propulsées et imprimées dans l’image du fond diffus, formant les vaguelettes repérées par les instruments. Et de ces variations de densité de matière naîtront les grains de poussière, les étoiles…

LES ENFANTS DE FLUCTUATIONS QUANTIQUES

Par définition, ces perturbations sont de nature quantique, l’adjectif idoine pour décrire l’infiniment petit. Si bien que nous sommes finalement aussi les enfants de fluctuations quantiques. « L’inflation, c’est un peu ce qui fait bang dans Big Bang », ironise Benjamin Wandelt, à l’Institut d’astrophysique de Paris. « Les détails du fond diffus permettent même de voir comment cette inflation s’est terminée », rappelle François Bouchet. C’est donc aussi une partie invisible de l’histoire que révèle ce cliché. « Nous avons aussi éliminé pas mal de modèles sans inflation », confirme Benjamin Wandelt, qui a testé bon nombre d’hypothèses alternatives.

En outre, cerise sur le gâteau, les chercheurs ont découvert quels objets massifs les photons fossiles ont rencontré sur leur trajet jusqu’à nous. Des analyses subtiles ont tenu compte des déviations imposées par des structures gigantesques comme les amas de galaxies sur la trajectoire du rayonnement durant ces milliards d’années. « Le travail doit se poursuivre mais d’ores et déjà la coïncidence entre notre carte des grandes structures et celles obtenues par d’autres observations est remarquable », constate Alain Riazuelo.

Enfin, les chercheurs confirment qu’il existe bien une anomalie non encore expliquée par le modèle standard, ni même par aucun autre actuellement. « C’est comme si les amplitudes des vagues de notre image situées très loin l’une de l’autre étaient plus faibles qu’attendu », estime Jean-Loup Puget. « Dans les semaines à venir, des dizaines d’articles fleuriront pour tenter d’expliquer le phénomène », prévoit Alain Riazuelo.

 

 

 

 

 

 

L’histoire est donc loin d’être terminée. Planck ne se contente pas de rendrepublics 29 articles d’analyses accompagnés de ces fameuses photos. Il fournit aussi les données pour que d’autres s’en emparent et les confrontent à des théories ou aux autres expériences. « Cette grosse dose d’informations va occuperla communauté pendant au moins dix ans », anticipe Jean-Philippe Uzan de l’Institut d’astrophysique de Paris et qui n’a pas participé à la mission.

L’équipe n’a pas non plus achevé l’analyse de ses propres données. Outre la température, elle a en effet aussi enregistré une propriété du rayonnement, appelée polarisation, qui pourrait encore améliorer nos connaissances sur l’inflation. Cette dernière, en déchirant l’espace avec une telle violence, a créé des ondes de matière qui s’impriment aussi dans le fond diffus. Personne n’a encore vu ces ondes dites gravitationnelles, mais la collaboration Planck dans un an espère soit les voir pour la première fois, soit mieux les cerner. Le bébé Univers n’a pas fini de crier.

Pr Dominique BELPOMME : Mon avis sur l’étude Seralini

vu sur le blog de Sylvie Simon

Mercredi 7 novembre 2012

Pr Dominique BELPOMME : Mon avis sur l’étude Seralini

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EUROPEAN CANCER AND ENVIRONMENT RESEARCH INSTITUTE
Newsletter de l’Appel de Paris n° 42
 
A propos des recherches de Gilles-Eric SERALINI
 
par le Professeur Dominique BELPOMME 1
Il m’est demandé un avis scientifique concernant le récent article de Gilles-Eric Seralini publié en septembre dernier dans le journal scientifique à comité de lecture « Food and chemical toxicology ».
Ayant lu attentivement cet article, c’est au strict plan scientifique que je réponds à cette demande.
Le travail réalisé est une expérimentation lourde puisqu’impliquant le suivi de 200 rats (100 femelles et 100 mâles) pendant deux ans. L’étude est tout autant ambitieuse, compte tenu des 10 groupes étudiés selon la dose d’OGM et la présence ou non de Round up, ce qui explique la faiblesse des effectifs dans chacun des groupes.
Au demeurant, comme clairement indiqué dans l’article, les reproches méthodologiques à faire, si tel est le cas, seraient encore beaucoup plus nombreuses et importantes concernant les études réalisées pour la mise sur le marché des OGM et des pesticides. Ainsi les critiques formulées par la plupart de ceux qui le font ne peuvent se retourner que contre eux-mêmes, puisque ceux-ci en invoquant la science, oublient l’extrême faiblesse des études réalisées pour la mise sur le marché de tels produits.
Si on peut considérer l’étude de Seralini comme présentant une certaine faiblesse méthodologique concernant notamment le choix du modèle (les rats Sprague – Dawley font déjà spontanément de nombreuses tumeurs) et l’absence d’estimation statistique des résultats obtenus par comparaison à des témoins concernant la première partie de l’étude, il n’en demeure pas moins que les observations réalisées sont particulièrement intéressantes. Au minimum ils créent un doute sur l’innocuité de l’OGM utilisé – le maïs NKG03 intolérant au Round up – et du Round up lui-même.
Je connais suffisamment Seralini pour savoir qu’il est un chercheur intègre. En outre, s’il doit y avoir une discussion sur la valeur scientifique de cet article notamment du point de vue des mécanismes de la cancérogenèse, c’est au sein de la communauté des chercheurs spécialisés dans le domaine qu’elle doit avoir lieu et non sur la place publique, par le biais d’Institutions en réalité non expertes dans le domaine et qui manifestement agissent sans le dire, en vertu d’intérêts économiques et/ou d’une complaisance aux autorités politiciennes. Le message de telle ou telle académie ou de telle ou telle agence, sur cette thématique bien particulière, est donc sans fondement scientifique.
La polémique d’aujourd’hui, fomentée par les lobbies économiques et financiers et aggravée par les représentants de ces agences ou académies, qu’ils se targuent ou non d’être les « vrais » scientifiques du pays, est inacceptable. D’ailleurs ce n’est pas la première fois que de telles agences ou académies se trompent. L’histoire de l’amiante est toujours présente dans la mémoire de nos concitoyens, l’inconscient collectif de notre société, pour nous rappeler les méfaits sociétaux de telles affirmations prises dans l’urgence et sans réelle confrontation scientifique. Il n’est d’ailleurs pas dit qu’à l’étranger le son de cloche ne soit pas différent ; l’acceptation de l’article par le comité ad hoc du journal scientifique « Food and chemical toxicology » en témoigne.
Il serait en outre largement préjudiciable à la science et à son indépendance que cet article, sous la pression de tels lobbies et du flot d’incompétences qu’ils suscitent, soit supprimé du journal qui l’a accepté le 2 août 2012. En réalité, je ne pense pas qu’il puisse en être ainsi, car si tel était le cas, le journal en question perdrait toute crédibilité scientifique.
Comme en témoignent les références scientifiques citées dans l’article, Seralini n’est pas le seul chercheur à remettre en cause l’innocuité des OGM et des pesticides, en particulier du Round up. Grâce au doute qu’il a su créer, cet article va donc avoir en réalité pour immense intérêt de redynamiser les équipes de chercheurs travaillant dans le monde sur un tel sujet – y compris celle de Seralini – à poursuivre les travaux dans cette direction et par conséquent à ne pas accepter comme scientifiquement établi l’innocuité de ces deux types de produits. La recherche scientifique pour ceux qui réellement la font, est une longue marche souvent hérissée d’épines, mais aussi parfois de gratifications. Seralini a fait un premier pas. Parions comme ce fut le cas pour l’amiante, qu’il y en aura d’autres et cela de plus en plus et très prochainement.
1 Professeur de cancérologie honoraire de l’Université Paris-Descartes, Président de l’ARTAC, Directeur exécutif de l’ECERI.
 rue Auguste Lambiotte, 14 – 1030 Bruxelles – BELGIQUE Tel :                             0033 (0) 1 45 78 53 53         0033 (0) 1 45 78 53 53                       0033 (0) 1 45 78 53 53         0033 (0) 1 45 78 53 53 – Fax : 0033 (0) 1 45 78 53 50 – Email : sg.eceri@gmail.com Association Internationale Sans But Lucratif. N° d’entreprise :                             0836.860.867         0836.860.867                       0836.860.867         0836.860.867. Moniteur belge du 22/06/2011

site de l’ECERI

La méditation modifie durablement le fonctionnement du cerveau

 

Vu sur le journal de la science

Selon une étude américaine, la pratique régulière de la méditation modifie l’activité de l’amygdale (en rouge ci-dessus), cette zone du cerveau notamment impliquée dans la peur, le stress et d’anxiété. Crédits : Life Science Databases(LSDB)
Une étude américaine montre que la pratique régulière de la méditation modifie de façon durable le fonctionnement du cerveau.

S’engager dans une pratique régulière de la méditation modifie durablement le fonctionnement du cerveau, selon une étude menée par par des chercheurs de l’Hôpital Général du Massachusets (Boston, Etats-Unis), et publiée le 1er novembre 2012 dans la revue Frontiers in Human Neuroscience.

Si les neurologues savaient depuis longtemps que le cerveau d’une personne en train de méditer a un fonctionnement différent de celui habituel, cette étude vient aujourd’hui montrer que la méditation peut aussi engendrer des modifications neuronales durables, c’est-à-dire subsistant après l’activité de méditation proprement dite.

Plus encore, ces modifications durables semblent pouvoir apparaître assez rapidement. En effet, l’étude menée par les chercheurs de l’Hôpital Général du Massachusets a porté sur des individus initialement novices en matière de pratique méditative, et qui ont suivi des cours de méditation sur une durée de 8 semaines seulement.

Le fonctionnement de l‘amygdale modifié

 

Plus précisément, qu’ont découvert les chercheurs ? Ils ont constaté une modification dans le fonctionnement de l’amygdale, une zone du cerveau associée au traitement des émotions, et plus particulièrement impliquée dans les émotions telles que la peur, l’aversion et l’anxiété.

Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs ont formé deux groupes de volontaires, lesquels ont tous deux suivi des cours de méditation pendant huit semaines. Mais alors que les cours suivis par le premier groupe étaient consacrés à une méditation orientée vers le développement de la conscience de soi (appelée « méditation de pleine conscience », cette technique consiste à se concentrer sur un phénomène physiologique propre, comme sa respiration, en ramenant à chaque fois ses pensées vers la conscience de ce phénomène), les cours suivis par le deuxième groupe étaient plutôt orientés vers l’aptitude à faire émerger le sentiment de compassion pour autrui.

Au terme de ces huit semaines, 12 volontaires au sein de chacun de ces deux groupes ont été exposés à une série de 216 photographies, dont certaines véhiculaient des émotions positives (joie, sérénité, etc.), d’autres des émotions neutres, et d’autres enfin des émotions négatives (souffrance, peur, dégoût, etc.). Pendant le défilement des photographies, l’activité cérébrale des volontaires était analysée via imagerie à résonance magnétique fonctionnelle, une technologie qui permet de cartographier les variations d’activité du cerveau au cours du temps.

Une moindre sensibilité émotionnelle aux stimulations extérieures

 

Résultat ? Chez les volontaires qui avaient suivi des cours de méditation orientée vers le développement de la conscience de soi (la méditation dite de « pleine conscience »), l’activité de l’amygdale était sensiblement diminuée pour tous les types de photographies, traduisant donc un abaissement de la réponse émotionnelle aux photographies visionnées. D’une certaine manière, les volontaires de ce groupe étaient devenus émotionnellement « moins sensibles » aux stimulations de leur environnement.

Quant aux volontaires qui avaient pratiqué une méditation orientée vers le sentiment de compassion, le résultat a été là aussi un abaissement de l’activité de l’amygdale, mais uniquement pour les photos à contenu émotionnel positif et neutre. En revanche, pour les photos à contenu émotionnel négatif, comme par exemple le visage d’une personne en train de souffrir, les chercheurs ont observé une augmentation de l’activité de l’amygdale. Selon les chercheurs, ce phénomène est la conséquence directe du développement du sentiment de compassion induit par le type spécifique de méditation auquel ils avaient participé.

Si la pérennité des changements cérébraux induits par la méditation, pointés par cette étude, constitue à l’évidence un résultat important, il faut toutefois noter qu’une étude précédente avait déjà trouvé des résultats allant dans cette direction. Cette étude, publiée en janvier 2011 dans la revue Psychiatry Research Neuroimaging, avait déjà montré que la pratique régulière de la méditation avait pour effet de diminuer la quantité de matière grise présente dans l’amygdale (la matière grise est constituée de neurones, en opposition à la matière blanche qui est constituée de fibres nerveuses).

Ces travaux, publiés sous le titre « Mindfulness practice leads to increases in regional brain gray matter density », avaient également pointé une augmentation de la production de matière grise dans la partie gauche de l’hippocampe, une zone du cerveau connu pour son implication dans les mécanismes de la mémoire, mais aussi dans le développement de la conscience de soi, le sentiment de compassion, et l’introspection.

 

 

 

 

Journée mondiale de l’eau : les chiffres étonnants de l’or bleu

vu sur Futura-sciences.com

 l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, célébrée le vendredi 22 mars dans le monde entier, les responsables politiques se réunissent à La Haye, sur le thème de la coopération. Le but est de sensibiliser, tant au niveau local que national, à la nécessité de faciliter le dialogue entre les différents acteurs. Dans ce contexte, Futura-Sciences revient sur les chiffres clés autour de l’eau douce.

3.800 km3 d’eau douce sont consommés par an dans le monde. Près de 70 % sont utilisés pour l’agriculture. Cette exploitation conséquente s’explique par l’élevage et l’irrigation massive. Dans la plupart des pays en voie de développement, 90 % de l’eau douce sert à arroser les terres. L’Asie représente plus des deux tiers des terres irriguées dans le monde, et laculture du riz s’y est intensifiée pour faire face à l’augmentation de la population. L’industrie contribue pour 20 % de la consommation annuelle d’eau douce : elle l’utilise pour laver, chauffer ou refroidir. L’eau permet aussi la réalisation de réactions chimiques et le transport par canalisation. Enfin, les 10 % restants concernent l’utilisation domestique.

1,6 milliard d’Hommes vivent dans les pays en pénurie d’eau. Un pays est considéré en pénurie d’eau lorsque la demande en eau excède les réserves dont il dispose. Au cours du XXe siècle, la consommation d’eau a augmenté deux fois plus rapidement que la population. Pourtant, la quantité d’eau douce disponible actuellement est encore insuffisante pour alimenter la population mondiale. Le problème réside dans la répartition géographique inégale de cet or bleu. L’Afrique subsaharienne est la région qui abrite le plus de pays en stress hydrique (voir la carte ci-dessous). L’Asie du Sud accuse également un sérieux déficit d’eau. Les prévisions indiquent que d’ici 2030, 47 % de la population mondiale vivra dans des zones en pénurie d’eau.


Beaucoup de Somaliens et de Turkanas (Afrique de l’Est) se sont rendus au camp de réfugiés de Kakuma au Kenya en raison d’un manque d’eau et de nourriture sur leurs terres. © Kate Holt

Deux millions de tonnes d’eaux usées sont déchargées dans les cours d’eau naturels chaque année. Les eaux usées sont les eaux d’égout, ou issues des déchets industriels et agricoles. Leur traitement est le premier enjeu de santé publique : plus de 4.000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque jour en raison de diarrhées liées au non-traitement des eaux usées. En France, 82 % des logements sont raccordés au réseau de collecte et de traitement collectif. Toutefois, il existe encore quelque 1,1 million de logements qui rejettent leurs effluents dans la nature sans aucun traitement.

En France, plus de 100 µg/l de résidus médicamenteux se retrouvent dans les effluents et les eaux résiduaires. La France est le quatrième consommateur de médicaments au monde : sur le marché hexagonal, il en existe plus de 3.000 pour humains et 300 pour animaux. Quand l’Homme consomme un médicament, il le rejette dans les eaux usées, par le biais de ses déjections. La concentration de médicaments dans l’eau potable est de l’ordre du nanogramme par litre en France. Si l’on ne mesure pas encore bien les risques de la présence de médicaments dans l’eau potable, des effets sur les poissons de rivière ont déjà été rapportés. Ainsi, lesœstrogènes féminiseraient les poissons, et les anxiolytiques les rendraient agressifs.

NATUROPOLIS

 

 

ARTE

 

 

 

Plus de la moitié de l’humanité vit désormais en ville. Parallèlement, la faune et la flore investissent de plus en plus les milieux urbains. Avec une conséquence surprenante : les relations entre les animaux et les hommes n’ont jamais été aussi nombreuses, denses et riches ! Pour la première fois, l’exploration de la biodiversité est placée au coeur de la ville et des activités humaines. Et pour la première fois, la ville est appréhendée au travers de la nature qui s’y déploie. Dans Naturopolis, acteurs, penseurs, scientifiques, rêveurs et bâtisseurs de demain nous invitent à explorer les richesses naturelles méconnues de quatre mégalopoles : New York, Paris, Rio de Janeiro et Tokyo. Cet épisode emboîte le pas d’un personnage hors-norme, Frédéric Durand, à la fois scientifique, naturaliste, poète et visionnaire. C’est à travers ses yeux que nous explorons la Grosse Pomme : un regard proche de celui des naturalistes d’antan, capables à la fois de déchiffrer les énigmes scientifiques, de se passionner pour les hommes, de vibrer à la poésie du monde.

Le « Monsanto act »

 

Le Monde :

 

C’est un amendement discret glissé dans une loi budgétaire pour l’agriculture aux Etats-Unis, mais il provoque scandale et stupéfaction chez les défenseurs de l’environnement et les ennemis des OGM : la justice américaine ne pourra plus s’opposer aux mises en culture de plantes génétiquement modifiées, même si leur homologation est contestée devant un tribunal. Une disposition perçue comme un cadeau aux géants de l’agrochimie, Monsanto en tête.

 

 

 

 

Que dit l’article 735 de ce texte de loi, affublé du surnom de « Monsanto Protection Act » et désormais voté par le Congrès et approuvé par le président Barack Obama ? Que « dans le cas où une décision[d’autorisation de culture] est ou a été invalidée ou annulée, le ministère de l’agriculture doit (…), sur simple demande d’un cultivateur, d’un exploitant agricole ou d’un producteur, accorder immédiatement une autorisation ou une dérogation temporaire. »

Au cas où la finalité commerciale de l’opération n’irait pas de soi, l’article précise que les autorités doivent « s’assurer que les cultivateurs ou d’autres acteurs sont en mesure de déplacer, planter, cultiver, introduire dans le commerce » les semences en question et les cultures qui en sont issues.

Pour Greenpeace Canada, « la signature de cette loi par le président Obama ne permettra plus aux tribunaux américains d’empêcher la vente et la plantation de plantes OGM même si elles n’ont pas été approuvées par le processus pourtant déjà laxiste des autorisations et quelles que soient les conséquences pour l’environnement ou la santé ».

Les ONG soupçonnent le sénateur républicain du Missouri, Roy Blunt, décrit par le magazine Mother Jones, le 4 avril, comme « l’homme de Monsanto à Washington », d’être l’auteur de cet amendement. La firme a son siège à Saint Louis et finance de longue date les campagnes politiques de M. Blunt.

D’autres élus ont tenté de s’opposer au texte, comme le sénateur démocrate du Monatana Jon Tester. Selon lui, par cette loi, le gouvernement contraint son propre ministère de l’agriculture à « ignorer une décision d’un tribunal qui interdise la plantation de cultures OGM parce qu’elles sont illégales ». Une autre sénatrice démocrate, Barbara Mikulski (Maryland), a présenté des excuses publiques pour l’adoption de cette loi.

LA CRAINTE D’UN DANGEREUX PRÉCÉDENT

La mesure a révolté les milieux démocrates et écologistes – une pétition baptisée « Food Democracy Now » a déjà recueilli 250 000 signatures. Mais le très droitier Tea Party a lui aussi fait part de sa colère face à une opération de lobbying qui fausse la libre concurrence. Les entreprises devraient « respecter les règles du libre-marché comme tout le monde, au lieu de recruter des lobbyistes pour réécrire les règles à leur profit à Washington », écrit ainsi le think tank conservateur Freedom Works.

Le « Monsanto Protection Act » est censé n’être que provisoire : la loi dans laquelle il s’inscrit expire en principe au mois de septembre. Mais les défenseurs de l’environnement craignent que la décision ne crée un dangereux précédent.

Sur son site Internet, la firme de Saint Louis dément toutes ces accusations, les qualifiant de « scénario de série B ». L’article de loi incriminé « ne contient aucune référence à Monsanto, protection de Monsanto ou bénéfice pour Monsanto », souligne le groupe agrochimique.

Cette affaire intervient alors que Monsanto, dont les semences alimentent 93% du soja, 88% du coton et 86% du maïs aux Etats-Unis, a annoncé, mercredi 3 avril, une hausse de 22% de ses bénéfices au deuxième trimestre. Et au moment où les Etats-Unis font pression sur l’Europe, dans le cadre de la négociation d’un accord de libre-échange, pour que les Vingt-Sept simplifient leur réglementation en matière d’importation de produits OGM, jugée « inapplicable » et « lourde », lundi 1er avril par le Bureau au commerce extérieur américain dans un rapport sur les mesures sanitaires dans le monde.

«Le scénario de l’effondrement l’emporte»

INTERVIEW Dès le premier sommet de la Terre de 1972, le chercheur américain Dennis Meadows partait en guerre contre la croissance. A la veille de la conférence «Rio + 20», il dénonce les visions à court terme et dresse un bilan alarmiste.

Par LAURE NOUALHAT
En 1972, quatre jeunes scientifiques du Massachusetts Institute of Technologie (MIT) rédigent à la demande du Club de Rome un rapport intitulé The Limits to Growth (les Limites à la croissance). Celui-ci va choquer le monde. Leur analyse établit clairement les conséquences dramatiques d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. En simulant les interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres, ces chercheurs élaborent treize scénarios, treize trajectoires possibles pour notre civilisation.

Nous sommes avant la première crise pétrolière de 1973, et pour tout le monde, la croissance économique ne se discute pas. Aujourd’hui encore, elle reste l’alpha et l’oméga des politiques publiques. En 2004, quand les auteurs enrichissent leur recherche de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement. Et ils sont convaincus que le pire scénario, celui de l’effondrement, se joue actuellement devant nous. Rencontre avec l’un de ces scientifiques, Dennis Meadows, à la veille de la conférence de Rio + 20.

 

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Monoprix s’engage contre les oeufs de poules élevées en cage

 

C’est une première en France, et ce n’est pas un poisson d’avril. A dater du 1eravril, tous les œufs des marques Monoprix seront certifiés issus de poules élevées en sol, en plein air ou en agriculture biologique. « Les quatre références d’oeufs issus de poules élevées en cage à marque Monoprix disparaîtront donc des rayons de l’enseigne « , précise la chaîne de supermarchés française dans un communiqué datant du mardi 5 février. Soit dans les 300 magasins de l’enseigne en France, selon la volonté « de promouvoir une consommation responsable ».

En Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne, de nombreux distributeurs ont déjà fait une croix sur les oeufs de poules élevées en cage. Ailleurs, d’importantes chaînes de supermarché s’y mettent : Coop en Italie, Sainsbury’s au Royaume-Uni. En France, rien jusqu’à présent.

« Monoprix sera donc la première chaîne de supermarchés française à exclure un produit de sa marque du fait des souffrances animales générées », souligne l’association L214, pour qui cet engagement « est un pavé dans la mare pour les autres enseignes et les grandes marques d’œufs ». Une victoire qui est aussi la sienne, puisque cette association, spécialisée dans la protection des animaux utilisés pour l’alimentation, bataille depuis près de deux ans auprès de l’enseigne pour la convaincre de prendre cette décision.

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Revenu Inconditionnel d’Existence ou Dotation Inconditionnelle d’Autonomie ?

Les réflexions au sein de la mouvance décroissante (1), du point de vue de la stratégie ou du projet politique, ont débouché sur une proposition appelée Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) (2), couplée à un Revenu Maximum Acceptable (RMA). Cette Dotation représente un outil économique et social susceptible de nous faire sortir de l’impasse destructrice vers laquelle nous entraîne toujours plus vite la société de croissance. L’instauration de la DIA s’inscrit comme une possibilité de dépasser le capitalisme en déjouant ses mécanismes de séductions et de contraintes. Cette mesure entend promouvoir une transition démocratique et sereine vers des sociétés écologiquement soutenables et socialement justes.

Une proposition pour faire le pas de côté

La DIA intègre nos réflexions sur ce que devrait être la première des décroissances, celle des inégalités. Ainsi, elle est nécessairement couplée à un Revenu Maximum Acceptable.

La DIA comprend la logique de la gratuité du bon usage et du renchérissement du mésusage, pour l’eau l’eau, l’électricité ou le chauffage, par exemple ; elle remet en cause le principe même de la monnaie et s’en remet d’abord aux monnaies locales ou sociales. Ainsi, la DIA se différencie du revenu d’existence car elle n’est pas versée uniquement en Euros ou en Francs suisses.

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Un projet décroissant : « Faire payer le prix réel de ce qu’on consomme »

Une facture environnementale pour les résidences secondaires ou les 4X4 : Vincent Liegey, de la mouvance décroissante, a des idées qui ne plairont pas à tous.

Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes.

Vincent Liegey (Jacob Khrist)

Nous l’avons rencontré dans un café parisien, à deux pas de chez Denis Vicherat, éditeur altermondialiste et écologiste, qui lance une collection de livres déclinant le projet de décroissance. Un « slogan provocateur », un mot « repoussoir »assumé.

Vincent Liegey vit à Budapest avec une députée hongroise de « Une autre politique est possible » (« dont le parti vient d’exploser, ce qui prouve qu’une autre politique n’est peut-être pas possible », sourit-il). Il y poursuit un doctorat sur la décroissance et observe les convergences entre les décroissants et les autres mouvances de la gauche : Attac, les Colibris, les alternatifs, Europe Ecologie – Les Verts, et bien sûr le Parti de gauche.

Pour poursuivre l’article sur Rue 89

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L’Europe interdit toutes les expérimentations animales en cosmétique

Vu sur le site de la Croix

Malgré l’absence de solution alternative, l’Union européenne a confirmé l’interdiction totale de l’expérimentation animale pour l’élaboration de produits cosmétiques à partir du lundi 11 mars.

L’interdiction totale de l’expérimentation animale pour les produits cosmétiques commercialisés en Europe est entrée en vigueur lundi 11 Mars. L’expérimentation animale était interdite dans l’Union Européenne depuis 2004 pour les cosmétiques. Depuis mars 2009, il était aussi interdit de mettre sur le marché européen des cosmétiques contenant des ingrédients ayant fait l’objet d’essais sur les animaux.

Le 11 mars, les dernières dérogations autorisées ont pris fin. Tous les nouveaux produits cosmétiques, d’où qu’ils viennent dans le monde, ne peuvent plus être commercialisés dans l’UE si leurs ingrédients ont été testés sur des animaux.

PAS D’AUTRES MÉTHODES ALTERNATIVES

L’année dernière, plusieurs comités scientifiques européens ont exprimé des doutes quant à la possibilité de combiner cette interdiction définitive avec l’objectif d’atteindre le plus haut niveau de sécurité pour les consommateurs, en particulier dans des domaines émergents tels que l’utilisation de nanoparticules dans les produits cosmétiques.

L’Union européenne a reconnu que le remplacement complet des tests sur les animaux par d’autres méthodes n’était pas encore possible. « La recherche de méthodes de substitution à l’expérimentation animale se poursuivra, car le remplacement total des essais sur les animaux par d’autres méthodes n’est pas encore possible », a reconnu le 11 mars la Commission européenne.

Près de 238 millions d’euros ont été affectés à la recherche dans ce domaine entre 2007 et 2011, a rappelé l’exécutif européen. Avant l’interdiction des tests, près de 9 000 animaux, rats, souris, cochons d’Inde et lapins, étaient utilisés par l’industrie cosmétique en Europe en 2004, selon les chiffres de la Commission. Ils n’étaient plus que 1 510 après la première interdiction en 2004 et 344 en 2009. Mais hors de l’Europe, on estime qu’encore 15 000 à 27 000 animaux subiraient des tests en laboratoire.

« UN BEAU JOUR POUR LES ANIMAUX ET LES CONSOMMATEURS »

ECEAE (European coalition of leading animal protection organisations across Europe), l’Union britannique pour l’abolition de la vivisection (BUAV) ainsi que Cruelty Free International et People for Ethical Treatment of Animals (PETA) ont salué le 11 mars l’aboutissement de leur longue campagne pour mettre fin à l’expérimentation animale dans l’industrie des cosmétiques en Europe.

« C’est un beau jour pour les animaux, pour les consommateurs, pour la science ainsi que pour l’industrie de la beauté », a réagi l’ONG de défense d’animaux, PETA : « L’interdiction de 2013 reflète la conviction du public que les cosmétiques ne peuvent pas passer avant la vie et le bien-être des animaux ». L’ONG a souhaité que cette décision puisse avoir « des retombées positives en matière de tests sur les substances chimiques et les médicaments ».

 

Pierre COCHEZ

Human Brain Project : un modèle pour mieux comprendre le cerveau

La recherche sur le cerveau et le graphène choisie par l’UE pour des financements
Le Monde.fr avec AFP | 28.01.2013 à 14h39 • Mis à jour le 28.01.2013 à 18h51
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La Commission européenne a choisi deux projets scientifiques d’envergure, l’un pour développer le graphène, un matériau d’avenir, l’autre visant à modéliser entièrement le cerveau humain sur ordinateur, comme lauréats d’une bourse qui pourrait leur permettre d’obtenir chacun jusqu’à un milliard d’euros sur dix ans.
Le Human Brain Project, dirigé par le Pr Henry Markram, de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), et le projet Graphene, dirigé par Jari Kinaret, de la Chalmers University of Technology, en Suède, ont été choisis parmi vingt et un projets pour bénéficier de cette bourse.

MODÉLISER LE CERVEAU HUMAIN D’ICI À 2023

Les deux projets devraient recevoir dans un premier temps 54 millions d’euros chacun pour 2013. Au total, en fonction du budget pluriannuel de l’UE pour 2014-2020, les deux projets pourraient recevoir jusqu’à 500 millions d’euros chacun provenant de fonds européens sur une période de dix ans, à condition que les Etats ou l’industrie les cofinancent. Cela pourrait déboucher au total sur des financement de 1 milliard d’euros pour chacun des deux projets.

Le Human Brain Project vise à simuler en détail un cerveau humain sur un superordinateur d’ici à 2023. L’idée est de fédérer des équipes de chercheurs pour comprendre comment le cerveau humain fonctionne, avec des applications en neurosciences et en médecine. Mais il s’agit aussi d’utiliser les connaissances qui seront acquises sur le fonctionnement du cerveau humain pour améliorer les performances des systèmes informatiques.

Le Human Brain Project regroupe quatre-vingt-trois organisations dans vingt-trois pays, dont seize européens.

Science et conscience à propos de la réaction aux travaux de Gilles Seralini

 

Devant l’incroyable levée de boucliers suscitée par la publication de Gilles-Eric Séralini et de son équipe dans le journal Food and Chemical Toxicology, nous, membres de la communauté scientifique, tenons à affirmer les points suivants.

D’une part, les scientifiques qui se sont exprimés sur ce sujet l’ont fait en leur nom propre et ne peuvent prétendre représenter la communauté scientifique dans son ensemble. Le fait qu’un groupe d’une douzaine de personnes prétendant représenter six académies ait décidé d’un communiqué commun sans débat est contraire au fonctionnement normal de ces institutions et interroge sur la vision de la science et de la technologie (et de leur utilité sociale) ayant présidé à une telle décision (au contraire, par exemple, du débat organisé par l’Académie des sciences dans le cadre de la polémique sur le changement climatique, à l’issue duquel la responsabilité de l’homme a été avérée). Nous saluons sur ce point la réaction salutaire du seul statisticien de l’Académie des sciences, Paul Deheuvels.

D’autre part, le protocole suivi dans cette étude présente des défauts qui font débat au sein de la communauté scientifique. Mais en tout état de cause,disqualifier le protocole suivi dans le cadre de cette étude revient à disqualifier du même coup les données ayant fondé les décisions d’acceptation des OGM par les experts. Il est remarquable de voir ces mêmes experts accepter (même s’ils le critiquent parfois) un protocole expérimental quand il donne des résultats qui vont dans le sens de l’acceptation d’une technique et le démolir aussi ardemment quand les résultats vont dans le sens opposé. Ceci est à notre avis totalement contraire à toute déontologie scientifique. Nous affirmons donc que, si les observations en débat méritent d’être confirmées par des expériences de plus grande ampleur, cela s’applique également aux tests qui ont servi à autorisertoutes les plantes transgéniques actuellement sur le marché. Si toute cette histoire aboutit au moins à ce résultat, elle aura été utile.

Nous sommes profondément choqués de l’image de notre communauté que cette polémique donne aux citoyens. L’expertise des risques pour la santé humaine ou l’environnement est une activité difficile qui doit faire face à de nombreuses incertitudes. Beaucoup des menaces qui pèsent sur notre planète ont été révélées par des scientifiques isolés puis confirmées par des études nombreuses venues de la communauté scientifique. En l’occurrence, il serait bien plus efficace demettre en œuvre des recherches sur les risques sanitaires et environnementaux des OGM et des pesticides, d’améliorer les protocoles toxicologiques utilisés pour leur mise sur le marché et de financer une diversité de chercheurs dans ce domaine que de créer des affrontements entre deux camps nourris de préjugés et d’idéologies. Nous pensons que notre communauté doit garder le souvenird’erreurs passées, concernant l’amiante par exemple.

Enfin, nous tenons à assurer à nos concitoyens qu’il existe également, dans la communauté scientifique, un nombre important de chercheurs qui sont convaincus qu’il faut prendre au sérieux les risques associés aux technologies et qui estiment que, si les chercheurs d’une part, et les applications sociales de la science d’autre part, sont par construction liés à des idéologies, des croyances et/ou des intérêts, la démarche scientifique doit, elle, s’efforcer de rester aussi indépendante que possible pour jouer pleinement son rôle dans la société.

 

Un épisode chaud du passé décrit grâce au forage des glaces du Groenland

vu sur science.gouv -> pour lire tout l’article

L’Histoire du climat vient d’être reconstituée sur 130 000 ans au Groenland grâce à l’analyse de carottes de glace extraites lors du forage NEEM1 mené par une équipe internationale de scientifiques impliquant en France, le CNRS, le CEA, l’UVSQ, l’université Joseph Fourier2 et l’IPEV. Les chercheurs ont pu récupérer pour la première fois en Arctique de la glace formée lors de la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 125 000 ans, marquée par un important réchauffement arctique. Selon leurs travaux, la calotte du Groenland aurait contribué seulement de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de montée du niveau marin caractéristique de cette période. Publiée le 24 janvier dans Nature, cette étude apporte des informations précieuses pour comprendre les relations entre climat et montée du niveau des mers.

A partir de ces analyses, les scientifiques ont été en mesure de décrire les changements climatiques sur les derniers 130 000 ans au Groenland. Résultats : durant l’Eemien, il y a 130 000 à 125 000 ans, le climat du nord du Groenland aurait été de 4°C à 8°C plus chaud qu’actuellement. Ces températures sont plus élevées que celles simulées par les modèles de climat pour cette période3. Pour autant et de manière surprenante, l’altitude de la calotte, au voisinage de NEEM, n’a baissé que de quelques centaines de mètres sous le niveau actuel. En effet, au début de la période interglaciaire, il y a environ 128 000 ans, elle était 200 mètres plus élevée que le niveau actuel, puis l’épaisseur de la calotte a diminué à un rythme d’en moyenne 6 cm par an. Ensuite, il y a près de 122 000 ans, l’altitude de la surface était environ 130 mètres sous le niveau actuel. L’épaisseur de la calotte est alors restée stable (autour de 2 400 mètres) jusqu’au début de la dernière glaciation, il y a près de 115 000 ans. La calotte du Groenland n’a donc pu contribuer que de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de la montée du niveau marin caractéristique de l’Eemien.
Par ailleurs, les chercheurs estiment que le volume de la calotte du Groenland a diminué d’environ 25% en 6 000 ans durant l’Eemien. Au cours de cette période, une intense fonte de surface est enregistrée dans les carottes de glace par des couches de regel. Ces dernières résultent de l’eau de fonte, fournie par la neige de surface, qui s’est infiltrée dans les couches de neige plus profondes puis a regelé. De tels évènements de fonte sont très rares au cours des derniers 5 000 ans, confirmant que la température de surface au site de NEEM était nettement plus chaude pendant l’Eemien qu’actuellement. Ce phénomène a tout de même été observé durant l’été 2012 par l’équipe présente sur le site du forage NEEM.







Cloner l’homme de Néandertal: la folle idée de George Church

 

CLONAGE – Il a la barbe bien fournie, l’air débonnaire et le sourire franc. En apparence, George Church n’a donc rien du savant fou. D’autant plus qu’à 58 ans, ce professeur de génétique à Harvard est l’un des pionniers d’une branche un peu particulière de la science: la biologie synthétique, dont le but est de recréer certains des organismes in vitro, grâce à de l’ADN.

Son nouveau dada, redonner vie, pourquoi pas, à l’homme de Néandertal. C’est ce qu’il explique dans une interview au magazine allemand Der Spiegel publiée le 18 janvier. D’après lui, et il est bien placé pour le savoir, les technologies dont nous disposons nous permettraient de cloner des membres de cette espèce d’homme disparue il y a environ 28.000 ans.

Lire et écrire de l’ADN sont des procédés désormais suffisamment rapides pour que cela ait lieu de son vivant, affirme-t-il. Seule ombre au tableau, il faudrait déjà savoir comment cloner des humains, mais aussi se l’autoriser. Néanmoins, Church estime que cela devrait être possible rapidement. Quant à la législation, si elle interdit le clonage humain dans certains pays comme l’Allemagne ou la France, il affirme que ce n’est pas le cas partout et n’exclut pas que les lois puissent changer.

 

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mardi 15 janvier 2013 :OGM : Le Professeur Séralini contre-attaque

Agriculture mardi 15 janvier 2013
  • Le professeur Gilles-Eric Séralini.

    Jean-Yves Desfoux.

Au Parlement européen Strasbourg, ce mardi 15 janvier, le Professeur de biologie moléculaire à l’Université de Caen, Gilles-Eric Séralini, et ses amis du CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique), présidé par Corinne Lepage et dont G.E Séralini préside le comité scientifique, ont indiqué « qu’ils déposent solennellement auprès d’un huissier de justice, les données brutes du travail réalisé par l’équipe caennaise sur les effets du round-up, et du maïs OGM NK603 de Monsato. »

 

L’équipe du Professeur Séralini et le CRIIGEN, promettent de les rendre publiques « dès que les agences ou Monsanto auront fait de même pour les leurs, et que les gouvernements y auront consenti. Ceci permettra vraiment à l’ensemble de la communauté scientifique de disposer de toutes les données toxicologiques existantes sur ces produits industriels. » Pour le CRIIGEN, « cela permettra à l’ensemble de la communauté scientifique de disposer de toutes les données toxicologiques existantes sur ces produits industriels». Ainsi, selon Gilles-Eric Séralini, « pourra s’opérer une véritable expertise contradictoire et transparente, et non plus une pseudo-expertise biaisée par des groupes de pressions. »

 

L’EFSA rend publiques ses données

 

Hier justement, l’équipe du professeur Séralini a obtenu une avancée. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a mis en ligne toutes les données qu’elle a utilisées pour donner son avis favorable à l’autorisation de commercialisation du maïs transgénique de Monsanto NK603 dénoncée par le chercheur français Gilles-Eric Séralini.

« Grâce à ce programme, l’EFSA aidera les scientifiques issus de différents domaines d’expertise à développer la recherche […] et offrir ainsi de nouvelles perspectives précieuses pouvant être intégrées dans l’évaluation des risques », explique Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de l’EFSA.

De son c$oté, l’équipe indique que l’éditeur de Food and chemical Toxicolgy, qui a publié sont étude, vient de mettre en ligne des réponses détaillées à toutes les critiques. viennent d’être publiées. Elle indique qu’elle publiera bientôt de nouvelles données expérimentales sur le Roundup. Enfin, au plan judiciaire, le CRIIGEN a déposé fin 2012, des plaintes en diffamation contre les assertions de « fraude » et « données falsifiées » publiées respectivement dans Marianne et La Provence par Jean-Claude Jaillette et Claude Allègre.

Enfin, Dans une lettre ouverte, onze associations françaises – les Amis de la Terre, l’APSODA, la Confédération Paysanne, le CRIIGEN, la FNAB, FNE, Générations futures, le GIET, Greenpeace, Nature et Progrès et l’Union Nationale de l’Apiculture Française – demandent au gouvernement français « de réaffirmer avec force la décision du Conseil européen de 2008 de renforcer l’évaluation des OGM avant autorisation. Pour cela, le Gouvernement doit s’opposer au projet de règlement proposé par la Commission et obtenir, au minimum, une rédaction claire quant au caractère obligatoire des analyses de toxicologie et d’alimentarité »

Pourquoi s’intéresser à la Pratique de l’Émergence

 

par Christine Koehler et Christopher Schoch, conseils en stratégie et organisation

La pratique de l’émergence donne à l’entreprise une capacité permanente à se renouveler. Développée aux USA pour étudier les systèmes humains complexes, on lui doit le succès formidable de la Silicon Valley et des entreprises qui fonctionnent en système ouvert.

Que l’on soit agent, responsable, ou accompagnateur de changement en entreprise, l’émergence doit nous intéresser en premier chef. Car elle nous donne un moyen pour intégrer le changement de façon  organique. Nous employons volontiers un terme issu de la biologie, car l’émergence ne peut fonctionner qu’à partir d’un nouveau paradigme fondé sur une conception  de l’entreprise en tant que système humain, donc vivant.

La Théorie de l’Émergence

C’est aux USA, depuis les années cinquante, que l’Institut Santa Fé a développé  la théorie de l’émergence. Cette théorie décrit le phénomène de transformation issu des  interactions, sous certaines conditions, entre systèmes simples, ou agents indépendants. Ces interactions font apparaître des configurations nouvelles et complexes, difficiles à anticiper par l’analyse des  systèmes pris individuellement. Ainsi, une structure est dite émergente si elle apparaît brutalement et est issue d’une dynamique : ses propriétés n’existaient pas préalablement dans les éléments qui l’ont composée.

Le phénomène de l’émergence a été observé dans les domaines physiques, biologiques, écologiques  puis socio-économiques. On parle d’émergence de la vie, d’émergence de la matière, d’émergence de telle civilisation. Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont analysés grâce à l’émergence.

La Silicon Valley : Une Culture de l’Émergence.

Un exemple classique de l’émergence n’est autre que la Silicon Valley. Comment expliquer qu’une région aussi circonscrite, qui abrite aujourd’hui deux millions d’habitants et plus de six mille entreprises, soit à l’origine de milliers de brevets qui ont changé le cours du monde ? C’est là où, à partir des années soixante-dix, dans les cafés du célèbre Sand Hill Road, des chercheurs, des entrepreneurs  et des financiers, venant des quatre coins du monde, échangeaient librement leurs projets et passions. De ces échanges ont émergé les entreprises et  les innovations qui constituent encore le foyer créatif le plus puissant du monde.

À leur tour ces entreprises ont  pratiqué l’émergence en favorisant la libre circulation des informations et des agents. C’est ainsi qu’elles ont été capable d’anticiper et susciter de nouvelles générations de technologie  et de garder une longueur d’avance sur leurs marchés. Ces entreprises ainsi non seulement pratiquaient l’émergence, mais elles en avaient fait un élément dynamique de leur culture organisationnelle.

 

L’Émergence et l’approche Collaborative

En plus de son intérêt scientifique, la théorie de l’émergence aide à comprendre la dynamique des approches collaboratives comme le Forum Ouvert, World Café, Future Search etc. Cette dynamique fait qu’un groupe important d’acteurs peut travailler utilement aussi bien de façon synchrone qu’asynchrone, sur un thème ou problème complexe, avec un minimum d’intervention et de structure. Plus important, elle explique  comment ce genre de travail produit l’émergence d’énergie et d’idées transformatrices.

Trois niveaux de Transformation

Mais il existe des conditions pour qu’elle se manifeste : la densification  des interactions entre les parties prenantes d’un système ; la présence d’un haut niveau de diversité ; le partage d’une  enveloppe culturelle commune et l’existence d’une infrastructure capable de traiter la circulation d’un  grand nombre d’informations. C’est alors que peuvent s’opérer des transformations à trois niveaux : la capacité d’innover de l’entreprise ; la compréhension de l’émergence ; la compétence des agents à fonctionner en système ouvert.

L’émergence d’idées et de nouvelles formes de travail devient possible dès le moment où  un nombre suffisant d’acteurs ou de parties prenantes d’un système interagissent en même temps. Ils doivent être motivés par un objectif ou un objet de recherche ambitieux et complexe, qui ne peut être atteint que par la mobilisation de l’intelligence collective. Ceci implique la contribution de chaque agent d’un même système écologique. Cette intelligence émerge au fur et à mesure que les connections et interactions se démultiplient et que fonctionne le retour d’information des individus envers l’ensemble.

C’est alors que, au delà de telle ou telle idée ou initiative innovante,  l’on peut observer trois niveaux de transformation :1)  Une   prise de conscience collective actualisée des capacités du système à créer de la valeur par la concertation et l’innovation.. 2)  Une compréhension approfondie des conditions culturelles nécessaires pour atteindre ce niveau de création de valeur. 3) L’intégration de nouveaux comportements individuels dans une logique communautaire (communauté de pratique).

Conditions de l’Émergence

C’est en rassemblant un ensemble significatifs d’agents représentatifs de la diversité de son système écologique que l’entreprise remplit la première condition de l’émergence Ensuite les participants  doivent adhérer à des  principes et croyances qui forment une enveloppe culturelle commune. Cette enveloppe comprendra au minimum les  principes de transparence, d’authenticité et d’interdépendance.

L’aspect dynamique de l’émergence est caractérisé par une densification des interactions entre agents et est rendue possible par une infrastructure capable de gérer un grand nombre d’échanges. Pour que ces échanges laissent des traces, il est utile de constituer une sorte de banque  de données évolutive disponible pour tous. La dernière condition concerne le “feed back”- ou fonction de retour d’information. Il doit être possible pour n’importe quel agent d’envoyer à la communauté des observations sur ce qu’il vit. En ce sens, chacun informe l’ensemble du système. Autrement dit il n’y a pas de distinction entre ce qui émerge du centre et ce qui émerge de la périphérie. Durant la phase d’émergence c’est comme si  le centre se déplaçait  vers les marges.

La Fin du  Paradigme Mécaniste

Jusque là les approches au changement étaient basés sur un  paradigme plutôt mécaniste – l’entreprise en tant que machine. On attendait une crise pour imposer des changements nécessaires que ce soit par rapport à la stratégie, la structure, ou la culture. Si la « boîte » tournait bien, il fallait surtout ne toucher à rien. On comprend facilement que, dans ces circonstances, peu d’efforts de changement réussissent. Rendu nécessaire, le changement  était associé à un échec de direction ou à une erreur stratégique. Dans le langage de l’entreprise parler de changement, ou d’autres euphémismes comme restructuration, reconfiguration,  équivalait pour les salariés à amputation, intervention, et insécurité.

La situation en 2012

L’émergence répond aux exigences de changement qui s’exerce aujourd’hui sur l’entreprise sous de multiples formes. A l’opposé des méthodes traditionnelles et mécanistes, elle permet au changement de naître de façon organique. Elle  favorise aussi les approches  collaboratives et elle développe l’intelligence collective- ce qui n’est pas pour déplaire aux générations Y.

Comment alors aborder la notion de changement en 2012 alors que les mutations de l’environnement ne cessent de s’accroitre et s’accélérer ? Les marchés deviennent plus compétitifs, plus volatiles et plus interdépendants ; les sources de capitaux se dispersent, le recrutement dans les secteurs de pointe se mondialise. Les innovations technologiques modifient tous les six mois les façons de travailler. Dans ce  contexte, l’entreprise qui fonctionne en système fermé, avec des services cloisonnés et un partage limité du pouvoir et des connaissances  est condamnée à moyen sinon à court terme.

Intégrer ses clients et partenaires dans les processus d’innovation et de marketing, avoir des frontières assez perméables pour se laisser influencer par la diversité de l’environnement, y compris les jeunes et les « minorités » et mettre en place des infrastructures qui permettent la libre circulation des informations générés par des réseaux de contributeurs « responsables » représente une mutation démocratique, mais aussi répond à un impératif économique.L’émergence permet ainsi à l’entreprise de mieux s’adapter à l’environnement en devenant la source privilégiée du changement de sa culture organisationnelle.

sources :

Pascal Baudry , Français et Américains, l’autre rive, Pearson/Village Mondial; 2007

Inde: L’incroyable festival religieux du Kumbh Mela

de Aujourd’hui l’Inde

Le Kumbh Mela rassemble près de 100 millions de fidèles Hindous tous les 12 ans dans la ville d’Allahabad. Il s’agit du plus grand et plus spectaculaire rassemblement religieux au monde.

Des centaines de milliers de pèlerins, emmenés par des prêtres nus et couverts de cendre, se sont immergés, lundi 14 janvier, dans le Gange, pour la plus grande fête religieuse du monde, le Kumbh Mela, qui se tient tous les douze ans à Allahabad et doit rassembler quelque 100 millions d’hindous.
La Kumbh Mela, qui a débuté lundi, se déroule pendant cinquante-cinq jours. A l’aube, à un moment choisi avec soin par les astrologues, des centaines de gourous, dont certains brandissant des épées et des tridents, ont couru vers les eaux tumultueuses et glacées du fleuve sacré, signalant le début des festivités.
Des sages aux cheveux entortillés en dreadlocks, des prophètes autoproclamés et des hommes de peu ont afflué de tout le pays en un spectacle chaotique et coloré offrant un rare aperçu de l’étourdissante spiritualité indienne.

 

1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe

 

Vu sur Mediapart

Le 1/3/2012, le Club de Rome célébrait le quarantième anniversaire de son célèbre rapport (surnommé «Halte à la croissance?»), dit aussi Rapport Meadows, du nom de son principal rédacteur. Ce rapport avait été présenté au public le 1er mars 1972, à partir d’une commande faite par le même Club de Rome (créé en 1968) au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1970.

Cette célébration a donné lieu à un symposium le 1er mars 2012, dont les conclusions sont présentées sur le site du Club de Rome. Dans le même temps, un des organisme en charge du rapport, le Smithsonian Institution, rend public une version actualisée pour 2012 du rapport de 1972. Il s’agit, en fait d’un second rapport, utilisant la même méthodologie que le premier, avec les mêmes acteurs, le Club de Rome commanditaire et le MIT exécutant. Les instruments d’analyse ont cependant été modernisés, pour tenir compte des importants progrès accomplis dans les méthodes d’observation et de prévision.

Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement.  La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Ce désastre, comme le résume le physicien australien Graham Turner, qui a succédé à Dennis Meadows comme rédacteur coordonnateur, découlera du fait que, si l’humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030.

-cf rapport Graham Turner-

Le désastre n’est donc plus loin de nous, mais tout proche. 2020 est d’ailleurs considéré par certains experts comme une date plus probable. L’effondrement pourrait se produire bien avant 2030. Autrement dit tous les projets envisagés pour le moyen terme de 10 ans seraient impactés, voire rendus inopérants. Les rapporteurs font cependant preuve d’optimisme, en écrivant que si des mesures radicales étaient prises pour réformer le Système, la date buttoir pourrait être repoussée.

Rien ne sera fait

Mais nous devons pour notre part considérer, y compris en ce qui concerne nos propres projets, collectifs ou individuels, qu’aucune de ces mesures radicales ne seront prises. Le système économico-polirique, selon nous, ne peut se réformer. Ce sont en effet les décisions des gouvernements, des entreprises et des médias qui convergent pour que tout continue comme avant,business as usual, ceci jusqu’au désastre. Une petite preuve peut en être fournie par le fait que pratiquement aucune publicité n’a été donnée par aucun des acteurs que nous venons d’énumérer à la publication de cette seconde version du Rapport.

Insistons sur le fait que ce n’est pas seulement le réchauffement global qui est incriminé par les rapporteurs, mais plus généralement l’épuisement des ressources et, au-delà, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, autrement dit “la destruction du monde”. Pour l’empêcher, il ne faudrait pas seulement réduire notre production de gaz à effets de serre, mais s’imposer une décroissance radicale, à commencer par celle qui devrait être mise en oeuvre dans les pays riches, qui sont les plus consommateurs et les plus destructeurs.

Vains espoirs. Il suffit de voir comment, lors des élections françaises de cette année, la question a été évacuée des enjeux politiques 1). Dans le même temps, on envisage sérieusement de relancer la recherche des gaz de schistes et d’entreprendre des forages profonds en Méditerranée…Petit exemple, car des mesures autrement plus dangereuses se préparent en Arctique et ailleurs.

Les opinions publiques se rassureront en faisant valoir que si ce nouveau rapport n’est pas discuté, si des milliers d’ « experts » de tous ordres ne le mentionnent pas, c’est parce qu’il est le produit d’un étroit groupe de pression comptant sur le catastrophisme pour prospérer.

Nous pensons pour notre part que certains décideurs, discrets mais influents, prennent au contraire ces prévisions très au sérieux et se préparent, évidemment par la force, à protéger leurs avantages face à la révolte des milliards d’humains qui seront touchés par le futur effondrement.

1) Sauf, marginalement, par le Front de Gauche. Voir ici mêmehttp://www.mediapart.fr/journal/france/080412/la-planification-ecologique-enquete-sur-une-idee-retro-futuriste

Sources

 Nouveau rapport du Club de Romehttp://www.clubofrome.org/?p=3392
 Article du Smithsonian Magazinehttp://www.smithsonianmag.com/science-nature/Looking-Back-on-the-Limits-of-Growth.html#ixzz1rEEVUFqq
 Rapport du Club de Rome 1972. Halte à la croissancehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Halte_%C3%A0_la_croissance_%3F

La dangereuse imposture nucléaire

Par Jean-Jacques Delfour, professeur de philosophie en CPGE, ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud


L’information commence à émerger : dans la centrale nucléaire de Fukushima, la piscine du réacteur 4, remplie de centaines de tonnes de combustible très radioactif, perchée à 30 mètres, au-dessus d’un bâtiment en ruine, munie d’un circuit de refroidissement de fortune, menace l’humanité d’une catastrophe pire encore que celle de Tchernobyl. Une catastrophe qui s’ajoute à celle de mars 2011 à Fukushima : 3 réacteurs percés qui déversent leur contenu mortel dans l’air, dans l’océan et dans la terre.

Les ingénieurs du nucléaire ne savent pas quoi faire face à tous ces problèmes. Ils ont déclamé que la sécurité, dans le nucléaire, était, est et sera totale, que, lorsqu’une catastrophe majeure a lieu, personne n’a de solution à proposer. Telle est l’effroyable vérité que révèle Fukushima. Tchernobyl avait été mis au compte de l’incompétence technique des Soviétiques. Impossible de resservir la même fable politique.

Si l’on fait usage de sa raison, il ne reste qu’une seule conclusion : l’incompétence des ingénieurs du nucléaire. En cas de panne du circuit de refroidissement, si l’échauffement du réacteur atteint un seuil de non-retour, il échappe au contrôle et devient un magma en fusion de radionucléides, de métal fondu et de béton désagrégé, très toxique et incontrôlable (le corium).

La vérité, posée par Three Miles Island, Tchernobyl et Fukushima, est que, une fois ce seuil franchi, les ingénieurs sont impuissants : ils n’ont pas de solution. Ils ont conçu et fabriqué une machine nucléaire mais ils ignorent quoi faire en cas d’accident grave, c’est-à-dire « hors limite ». Ce sont des prétentieux ignorants : ils prétendent savoir alors qu’ils ne savent pas. Les pétroliers savent éteindre un puits de pétrole en feu, les mineurs savent chercher leurs collègues coincés dans un tunnel à des centaines de mètres sous terre, etc. Eux non, parce qu’ils ont décrété qu’il n’y aurait jamais d’accidents très graves.

pour aller plus loin

L’iPhone 5 est un désastre écologique

Les Amis de la Terre – 12 septembre 2012

 


Nouvelle esthétique, nouvelle connectique, la course à l’innovation que se livrent les géants du secteur high-tech Apple, Samsung et Nokia en tête, justifie-t-elle que les chargeurs, enceintes et autres gadgets des précédentes générations d’iPhone finissent dans nos tiroirs ou pire dans nos poubelles ?

En présentant le 12 septembre l’iPhone 5 [pour une mise en vente le 21 septembre], Apple met non seulement en vente un gadget dernier cri, mais impose aussi à ses clients, partenaires et aux producteurs de produits dérivés, une nouvelle donne. Car si le design de l’iPhone 5 marque une rupture avec les modèles précédents, la connectique est, elle aussi, différente : le nouveau chargeur de l’iPhone 5 sera donc incompatible avec les 183 millions d’iPhone, 73 millions d’iPad et 275 millions d’iPod vendus dans le monde. Il en sera de même pour les stations d’accueil et autres chaînes hi-fi : de quoi nous inciter à renouveler tous nos équipements ?

Les ressources naturelles s’épuisent et Apple, la plus grande capitalisation boursière de l’histoire des Etats-Unis, se permet une nouvelle fois de les gaspiller pour vendre plus et rendre le consommateur toujours plus dépendant.

Ce 12 septembre n’est en réalité pour Apple qu’un nouveau chapitre de sa longue saga sur le thème de l’obsolescence programmée : en 2001, le groupe à la pomme lançait l’iPod dont la durée de vie est limitée à celle de sa batterie, indémontable [1]. Malgré une action en justice aux Etats-Unis, Apple innove régulièrement pour maîtriser la durée de vie ses produits : impossibilité de mettre à jour le système d’exploitation pour les modèles les plus anciens [2], pièces détachées qui changent à chaque génération [3]. Avec 3 générations d’iPad en 2 ans et 6 d’iPhone en 5 ans [4], les produits Apple sont très rapidement obsolètes !

L’obsolescence programmée du secteur high-tech a un coût écologique et social. Les Amis de la Terre alertent depuis 2010 sur l’exploitation massive des ressources, l’extraction de terres rares et minerais dans les pays du Sud, les impacts sanitaires pour les populations locales, la surproduction de déchets et les pollutions lourdes.

Vers un effondrement des écosystèmes

Vu sur bulletins-électroniques.com

Une étude prédit un effondrement planétaire irréversible imminent

En se basant sur des théories scientifiques, des modélisations d’écosystèmes et des preuves paléontologiques, une équipe de 18 chercheurs, incluant un professeur de la Simon Fraser University (SFU, Vancouver), prédit que les écosystèmes terriens vont faire face à un effondrement imminent et irréversible.

Dans un article récemment publié dans Nature, les auteurs examinent l’accélération de la perte de biodiversité, les fluctuations climatiques de plus en plus extrêmes, l’interconnexion grandissante des écosystèmes et le changement radical dans le bilan énergétique global. Ils suggèrent que tous ces éléments constituent des précurseurs à l’apparition d’un état planétaire de seuil ou encore d’un point de basculement. Si cela s’avérait exact, ce que les auteurs prédisent pour le siècle en cours, les écosystèmes de la planète, en l’état de connaissances actuelles, pourraient rapidement et irréversiblement s’effondrer.

« Le dernier point de basculement dans l’histoire de la Terre est apparu il y a 12.000 ans, lorsque notre planète est passée de l’âge de glace, qui a duré 100.000 ans, à un état inter glacial », dit Arne Mooers, professeur de biodiversité à SFU. « Alors, des changements biologiques les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement 1000 ans. C’est comme passer de l’état de bébé à l’âge adulte en moins d’une année. Et la planète est en train de changer encore plus vite aujourd’hui ».

« Il y a une probabilité élevée que le prochain changement d’état global sera extrêmement perturbateur pour nos civilisations. Souvenez-vous, nous sommes passés de l’état de chasseurs-cueilleurs à celui capable de marcher sur la Lune dans une des périodes les plus stables et anodines de toute l’histoire de la Terre », précise Moeers. « Lorsque le seuil sera atteint, ce sera un point de non-retour. La planète ne possède pas la mémoire de son état précédent ».

Ces projections contredisent une croyance populaire répandue selon laquelle la pression de l’Homme sur le changement climatique qui détruit notre planète est encore contestable, et qu’un effondrement serait alors graduel et étalé sur plusieurs siècles. L’étude conclut que nous serions avisés de ne pas transformer la surface de la Terre de plus de 50%, ou nous ne serions plus capables d’inverser ce processus. Nous avons aujourd’hui atteint 43% de ces changements, en convertissant les paysages en zones agricoles et urbaines. « En un mot, les hommes n’ont rien fait réellement d’important pour éviter le pire car les structures sociales existantes ne sont juste pas les bonnes », dit Mooers. « Mes collègues qui étudient les changements climatiques induits à travers l’histoire de la Terre sont plus qu’inquiets. En fait, ils sont terrifiés ».

Article paru sur le site internet de l’Université Simon Fraser :http://redirectix.bulletins-electroniques.com/7Avu8

– Article publié dans la revue Nature :http://www.nature.com/nature/journal/v486/n7401/full/nature11018.html

DuPont et Monsanto se partagent le marché sud-africain des semences

Après une bataille juridique de deux ans, le géant DuPont a finalement obtenu des autorités sud-africaines le droit d’acquérir la principale compagnie nationale de semences. Alors que dix multinationales se partagent déjà les trois quarts du marché mondial des semences, la concentration du secteur s’étend sur le continent africain.

Deux géants de l’agro-industrie, DuPont et Monsanto, vont finalement pouvoir se partager le marché sud-africains des semences. Après une bataille juridique de deux ans, la cour d’appel de la concurrence sud-africaine a accordé le 28 mai à Pioneer, filiale agricole de DuPont, l’acquisition de la principale compagnie sud-africaine de semences Pannar. Cette décision en appel intervient après un double refus de la commission et du tribunal chargés de la concurrence, qui entendaient stopper la très forte concentration du secteur. Cette acquisition va en effet réduire de trois – Pioneer, Pannar and Monsanto – à deux les industries semencières dominantes. Mais la cour d’appel a rejeté cet argument au motif que Pioneer permettrait  de renforcer l’activité de Pannar en Afrique du Sud et sur le continent.Si les parts de marché des semences sont maintenues secrètes par l’industrie, la domination progressive du marché depuis 10 ans par DuPont et Monsanto est connue. En témoigne la progression fulgurante des OGM en Afrique du Sud depuis 1997, date de la première autorisation de commercialisation de semences génétiquement modifiées. Aujourd’hui, 77 % du maïs, 85 % du soja et 100 % du coton cultivés dans le pays sont OGM. Pioneer, Monsanto et Pannar se partagent la propriété des trois quarts des variétés OGM dans le pays. Concernant les semences de maïs par exemple, qui représentent à elles seules plus de 60 % du chiffre d’affaires du marché des semences, Monsanto est considérée comme dominante et Pioneer dit couvrir un tiers du marché.

 

pour lire la suite 

Matière noire: polémique entre astrophysiciens

vu sur http://sciences.blogs.liberation.fr

 

Nous ne voyons pas de matière noire dans notre coin de Galaxie, clamait une équipe d’astrophysiciens. Vos travaux sont «incorrects» les tance une autre équipe, dans un article soumis à la critique des pairs sur le site arXiv.org qui vient leur répliquer de manière assez sévère.

Dessin: la vision classique de la matière noire dans notre galaxie.

L’affaire démarre en avril dernier, avec un article dont l’Observatoire européen austral fait la publicité auprès des journalistes, puisque les données d’observations ont été réalisées à l’aide d’un de ses télescopes, à La Silla, au Chili.

Le 24 avril, je publie sur le blog une note qui présente l’affaire ainsi:

Foi d’étoiles, il n’y a pas de matière noire jusqu’à 13.000 années lumière autour du Soleil.

Cette observation récente d’astrophysiciens européens vient bousculer les idées dominantes dans les laboratoires d’astrophysique. On y pense, en général, que l’Univers contient plus de 80% d’une matière inconnue, baptisée «noire» pour souligner son invisibilité et notre ignorance à son sujet. Depuis plusieurs décennies, on cherche en vain à la détecter, mais son existence semblait bien établie. Or, aucune trace de cette matière mystérieuse, d’après les mouvements des étoiles dans notre banlieue galactique.

C’est une patiente observation des mouvements de plus de 400 étoiles géantes rouges, situées à des altitudes très différentes au-dessus du plan de la Galaxie et dans la direction du pôle Sud galactique, qui est à l’origine de cette affirmation pour le moins troublante pour les astrophysiciens.

Réalisée à lObservatoire de La Silla de l’Observatoire Européen Austral (dans les Andes chiliennes), cette observation visait à cartographier la matière noire à travers son influence gravitationnelle sur les mouvements des étoiles. Or, explique le responsable de l’équipe, Christian Moni Bidin (Departamento de Astronomía, Universidad de Concepción, Chili), «la quantité de masse que nous avons déduite correspond très bien à ce que nous voyons – les étoiles, la poussière et le gaz – dans la région autour du Soleil, mais cela ne laisse aucune place pour la matière supplémentaire – la matière noire – que nous pensions trouver. Nos calculs montrent qu’elle aurait dû clairement ressortir dans nos mesures. Mais elle n’est pas là !».

L’origine de l’idée d’une matière noire est déjà ancienne (Fred Zwicky en 1933) et provient de l’analyse des mouvement des galaxies dans les amas de galaxies. Puis, c’est la rotation des galaxies sur elles-mêmes qui a semblé imposer cette idée dans les années 1970. Elles vont trop vite – surtout les étoiles des bords – relativement à la masse visible.

Dans les années 1980, c’est l’analyse des effets de loupes gravitationnelles des amas de galaxies (graphique ci-contre) qui a fait supposer qu’ils hébergent dix fois plus de masse invisible que de masse visible. Les scénarios post Big-Bang, notamment, la densité de l’Univers et les «grumeaux» de la carte du rayonnement cosmologique (le fond diffus des photons émis lors du découplage entre matière et lumière lorsque la température de l’Univers a été assez refroidie, environ 300.000 ans après le Big-bang), ont aussi exigé cette masse supplémentaire.

Enfin, cette matière noire s’est imposée comme une composante indispensable dans les théories qui expliquent la formation des galaxies, car elles exigent plus de masse que celle qui est visible.

De quoi serait-elle constituée ? Dans les années 1990, les astrophysiciens, aidés des physiciens des particules comme Michel Spiro, ont cherché des milliards de milliards de Jupiter ou de «presque étoiles» (les Machos, massives compacts objects) qui auraient peuplé les halos des galaxies. En vain. Même échec pour la recherche de particules exotiques, des partenaires supersymétriques des particules connues… dans les accélérateurs de particules, dans les détecteurs de rayons cosmiques. L’instrument AMS (lire ici une note qui raconte toute l’histoire de cette recherche) acheminé à bord de la station spatiale internationale par la navette Discovery lors de son dernier vol en avril 2011 fait partie de cette recherche. Pour l’instant, les astrophysiciens sont bredouilles.

L’ article de Moni-Bidin et al. publié dans The Astrophysical Journal, va t-il remettre en selle les débats autour d’une modification de la loi de la gravitation comme alternative à l’idée de la matière noire ? Ou relancer les hypothèse sur sa distribution et sa nature ?

Voilà comment j’avais présenté la chose. Puis, deux jours après, j’ajoutais un complément à cette note, sur la base de discussions avec des astrophysiciens d’emblée très sceptiques sur les méthodes utilisées. Voici cet ajout:

Ajout le 26 avril: consultés par mes soins, certains spécialistes du sujet émettent les plus vives réserves sur cette étude. Michel Crezé – l’un des auteurs des articles cités en référence dans l’étude – est connu pour avoir montré avec les données du satellite d’astrométrie Hipparcos, de l’Agence spatiale européenne, que le centre de la Galaxie ne contenait pas autant de matière noire que ce que proposent les modèles standards cosmologiques fondés sur la matière noire. Il pourrait donc se trouver conforté par ce résultat. Or, il me confie par courriel: «Plusieurs effets concourent à faire que l’évaluation donnée par les auteurs de la précision de leur résultat est totalement irréaliste. La seule conclusion raisonnable à tirer de ce travail est qu’il conforte la conclusion de plusieurs de ses prédécesseurs : il n’y a pas de concentration de matière sombre dans le plan de notre galaxie mesurable avec les moyens actuels. Mais cela reste largement compatible avec la plupart des modèles cosmologiques incluant de la matière sombre. C’est évidemment moins enthousiasmant.

La raison pour laquelle nous pouvons être aussi affirmatifs est la suivante. Pour afficher les «barres d’erreurs» qu’ils annoncent, il faudrait que les auteurs aient identifié exhaustivement la petite colonie d’étoiles qui fait l’objet de leurs soins, et mesuré avec une précision extrême la répartition dans l’espace (donc les distances) et les trois composantes de la vitesse des membres de cette colonie. Ce programme qui donnerait (donnera) la réponse attendue sur la matière obscure locale à la précision qu’ils indiquent existe : c’est la mission GAÏA de l’agence spatiale Européenne.

Or il n’ont pas fait cela. D’une part leur échantillon comporte de nombreuses étoiles qui ne sont pas des membres de la colonie en question (ce n’est pas un jugement, eux-mêmes le disent) d’autre part ils ne mesurent pas les distances et pour les vitesses ils ne mesurent que la composante radiale. Tout le reste est tiré d’autres travaux et repose sur une grande part de modélisation dont il est extrêmement difficile d’évaluer l’impact.

Les auteurs se livrent bien à quelques analyses des effets possibles d’une défaillance de telle ou telle de leurs hypothèses, mais ils sont loin de faire le tour de toutes les causes d’erreur et de plus ils les examinent séparément.»

Cette critique assez vive aura t-elle une suite dans un commentaire envoyé à la revue scientifique où l’étude est parue ? Cela dépend de la manière avec laquelle les spécialistes vont débattre entre eux. Ils pourraient considérer qu’il vaut mieux attendre les observations plus précises de GAÏA.  Ce satellite de l’ESA doit en effet mesurer la position et les mouvements de plus d’un milliard d’étoiles dans notre Galaxie. Ce qui permettra de tester de façon beaucoup plus approfondie l’hypothèse de la matière noire, et si elle existe bien, de mesurer sa distribution spatiale.

Or, il semble que cette critique faite au pied levé soit confirmée par l’étude soumise par deux astrophysiciens, Jo Bovy et Scott Tremaine, du prestigieux Institute of Advanced Studies de Princeton, le havre pour happy few de la science où Einstein a fini sa carrière après avoir quitté l’Allemagne nazie. Bon, les deux auteurs ne sont pas Einstein. Jo Bovy est un jeune astrophysicien (thèse en mai 2011), mais qui a suffisamment impressionné pour se voir invité en tant que «Hubble fellow» à travailler à l’IAS après sa thèse. C’est plutôt Scott Tremaine le cador des deux, un astrophysicien expérimenté et couvert de médailles. En tous cas, ils ont passé à la moulinette les travaux de l’équipe de l’ESO et ont repris leurs calculs dont le traitement leur semble «incorrect». Eux, trouvent un résultat inverse : avec les mêmes données d’observation, ils estiment qu’il s’agit de «la mesure la plus robuste de la densité de matière noire locale à ce jour.»

Extrait de leur résumé : «Using the correct approximation that the circular velocity curve is flat in the mid-plane, we find that the data imply a local dark-matter density of 0.008 ± 0.002M⊙ pc−3 = 0.3 ± 0.1Gev cm−3, fully consistent with standard estimates of this quantity. This is the most robust direct measurement of the local dark-matter density to date.»

pour lire les commentaires des internautes

Les Chamans, les maîtres du désordre.

 

Le chamanisme figure parmi les médecines les plus anciennes, mais aussi parmi les premiers moyens que l’homme a su développer pour invoquer le sacré. Ce voyage initiatique «en pays chaman», débute au Maroc, à la rencontre d’Abdellah. Contraint d’accueillir le don qui lui a été fait, celui-ci se plaît à défier de dangereux reptiles. Mais vaincre les serpents n’est pas son seul pouvoir. Abdellah le chaman vient au secours des hommes et accomplit, lors de cérémonies spectaculaires appelées «Lila», les rites nécessaires à l’apaisement des Djinns, ces esprits qui investissent le corps des hommes et exercent sur eux leur pouvoir pernicieux.

 

PSYCHÉ – Des scientifiques déchiffrent des mots directement dans les pensées

vu sur http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/

 

Dans la zone couverte par les électrodes (ligne pointillée blanche), les zones d’activité sont localisées dans le lobe temporal supérieur. PLoS biology

En septembre, des scientifiques de l’université de Berkeley (Californie) réussissaient l’exploit de reconstituer des images de personnes dont seul le cerveau avait, jusqu’ici, le secret. Les participants regardent un film, et les signaux cérébraux correspondant aux images qu’ils voient sont convertis en modèles informatiques permettant de les redessiner, certes un peu floues, mais reconnaissables. La voie était potentiellement ouverte à une technologie permettant de déceler ce qui se trame dans notre tête, jusqu’aux rêves ou aux souvenirs.

Cette fois, une autre équipe de l’université de Berkeley va un peu plus loin dans ce fantasme d’intrusion dans le mental humain, en décodant non plus des images mais des mots, pensés par les participants d’une étude publiée dans la revue PLoS Biology. Les scientifiques ont placé des électrodes à la surface du lobe temporal supérieur de 15 patients – lobe chargé de l’audition mais aussi de certaines étapes du processus de la parole, telles que la conversion de sons en « phonèmes » signifiants. Ils ont ainsi enregistré leur activité neuronale au moment où ils écoutaient des mots et phrases pré-enregistrés. Puis deviné, et même reconstruit ces mots directement à partir de cette activité cérébrale, en des sons plutôt compréhensibles. On appelle cela de la « reconstruction de stimulus ». Brian Pasley, neuroscientifique à Berkeley, qui a mené l’étude, y voit des « preuves que la perception et l’imagination peuvent être assez similaires dans le cerveau »dit-il dans la revue Nature.

Le procédé pourrait être précieux d’un point de vue clinique. Notamment pour les personnes atteintes d’aphasie (du grec phasis, parole : sans parole), ou encore du syndrome d’enfermement, quand seules les paupières sont encore douées de mouvement. Bref, lire dans les pensées d’autrui peut se révéler utile pour communiquer avec tous ceux qui ne peuvent les exprimer.

L’Homme entre Terre et Ciel, nature, écologie et spiritualité

livre paru en avril 2007 aux éditions Jouvence collection savoir et agir pour ce siècle

Jean-Marie Pelt, Pierre Rabhi, Nicolas Hulot, Edward Goldsmith, Roland de Miller, Aigle Bleu, Yvan Amar

La crise écologique est là : l’Homme s’autodétruit et détruit la planète qu’il habite. par delà les raisons techniques de cette situation, c’est la séparation de l’homme de la nature qui esrt en cause, c’est son égocentrisme qui est en cause.

Ce recueil de textes des plus grands écologistes humanistes de notre temps pointe vers la vision juste d’un homme inséré dans la Création, est partie prenante des forces qui régissent la vie et le cosmos, et nous dirige vers l’action juste permettant de trouver l’harmonie.

Regarder l’avenir droit dans les yeux est un exercice rare et difficile. rare car nous habitons un pays qui a attrapé une marotte(…) celle de regarder droit dans le rétroviseur. Jean-Marie Pelt

Le progrès technologique arrive à ses limites et, même, est entrain de se retourner contre l’humanité et contre ceux qui l’ont promu.  Pierre Rabhi

Nous évoluons tous ! Le matérialisme est allé trop loin et la spiritualité s’impose à nous comme une nécessité, pour retrouver les vraies valeurs.  Nicolas Hulot

L’étoile la plus vieille connue dans l’Univers

Vu sur http://ciel.science-et-vie.com/

SDSS J102915+172927 du Lion, l’étoile la plus vieille connue dans l’Univers. Photo ESO.

C’est l’un des rêves des astronomes de ce début de troisième millénaire, et ce rêve pourrait bien se réaliser pour la génération de chercheurs actuelle, ou alors la prochaine, ou bien la suivante, qui scrutera le ciel reflèté par les miroirs géants des télescopes des décennies 2030-2050… La première étoile de l’Univers. Quand s’est-elle allumée, et comment ? La question se pose depuis près d’un siècle, depuis que, grâce aux travaux théoriques d’Einstein, de Lemaître et grâce aux observations de Hubble, on sait que l’Univers n’a pas toujours été tel qu’il est aujourd’hui, que le ciel actuel est le fruit d’une histoire, d’une évolution, débutée voici 13,7 milliards d’années et des poussières, au moment du big bang. A cette époque, qui marque l’origine de notre univers, si ce n’est l’origine de l’Univers en soi, le cosmos entier était un brouillard homogène et brûlant, constitué de près de 75 % d’hydrogène et de 25 % d’hélium, plus quelques traces de lithium : bref, l’Univers c’était du gaz chaud.

Très chaud (des milliards de milliards de milliards etc. de degrés) au moment même du big bang, si cette expression a un sens, moins chaud (trois mille degrés environ) 380 000 ans plus tard, pour cause d’expansion universelle – l’expansion de l’Univers est inscrite dans les gènes de l’Univers, d’après les cosmologistes – et franchement froid 100 millions d’années après le big bang. C’est à cette époque là que se cache, nimbée de voiles d’hydrogène, la toute première génération d’étoiles… La Nature a offert aux astronomes un outil puissant pour la trouver : la vitesse finie de la lumière, qui permet, à raison de 300 000 kilomètres toutes les secondes, de remonter toujours plus loin dans le temps lorsqu’on regarde plus loin dans l’espace. Mutine, elle a aussi fait en sorte que ce ne soit pas simple du tout, que d’aller contempler l’origine du monde : dans le cosmos relativiste qui est le nôtre, plus on s’approche du big bang, véritable horizon phénoménologique, plus son image nous fuit….

On ne connait pas encore la taille de ces premières structures cosmiques, on ne sait pas si l’Univers a commencé à se structurer en petits objets, des protos amas, ou en grands objets, des proto galaxies, ou même des proto amas de galaxies, voire tout en même temps, mais dans ces nuages de gaz, les premières étoiles ont émergé. Au sein des nuages, des noyaux plus denses et chauds se sont effondrés sur eux-mêmes jusqu’à ce que leur température centrale atteigne le point d’ignition thermonucléaire. Une étoile c’est çà : une sphère de gaz, chauffée par son noyau thermonucléaire.

Voilà pour les grandes lignes. L’ennui, c’est que cette belle fresque théorique souffre de nombreux angles morts. En particulier, les astronomes ont réalisé qu’il est très difficile, dans les conditions de l’Univers primordial, de fabriquer des étoiles ! On l’a vu plus haut, l’Univers, à l’époque, c’est 75 % d’hydrogène pour 25 % d’hélium. Or ce mélange n’est pas favorable à la formation d’étoiles…

De fait, il existe, pour les astronomes, deux axes de recherche possibles pour trouver les plus vieilles étoiles de l’Univers : d’abord, les chercher « sur place », à 13,5 milliards d’années-lumière de distance et les observer telles qu’elles étaient à l’époque. Ce sera peut-être bientôt envisageable : les étoiles primordiales, au moment de leur explosion, brillent entre un et dix milliards de fois plus que le Soleil : un télescope géant, tels le E-ELT ou le JWST, prévus pour la prochaine décennie, seront peut-être capables de les détecter. L’autre piste consiste à chercher ici et maintenant, dans la Voie lactée, de vieilles étoiles, nées il y a environ 13 milliards d’années, quelques dizaines ou centaines de millions d’années après la toute première génération stellaire…

C’est ce qu’a entrepris l’équipe de recherche européenne de Elisabetta Caffau, et c’est le résultat de cette recherche qu’elle a publié dans la revue scientifique Nature, ce 1 septembre 2011. Elisabetta Caffau, Piercarlo Bonifacio, Patrick François, Luca Sbordone, Lorenzo Monaco, Monique Spite, François Spite, Hans Ludwig, Roger Cayrel, Simone Zaggia, François Hammer, Sofia Randich, Paolo Molaro et Vanessa Hill, ont observé avec le Very Large Telescope de l’ESO l’étoile SDSS J102915+172927. Cette très discrète étoile, un peu moins massive que le Soleil, se trouve à 4000 années-lumière d’ici, dans la constellation du Lion. Cet astre appartient à une liste de près de trois mille étoiles que l’équipe de Elisabetta Caffau soupçonne d’être très anciennes. C’est un spectre, obtenu avec le VLT, qui a permis de confirmer l’âge extraordinaire de SDSS J102915+172927 : environ 13 milliards d’années. Mais une surprise de taille attendait l’équipe européenne : d’après les données du VLT, cette petite étoile est composée à 99,999 % d’hydrogène et d’hélium, plus 0,00007 % d’atomes lourds ! En clair, la composition de l’Univers primordial… Or, d’un point de vue théorique, c’est en principe impossible, puisque seules des étoiles supergéantes – plusieurs centaines de fois plus massives que SDSS J102915+172927 ! – peuvent se former dans le gaz primordial. Ainsi, l’équipe de Elisabetta Caffau a mis la main sur une pépite : SDSS J102915+172927 est probablement l’une des plus vieilles étoiles de notre galaxie, la Voie lactée. Cet astre, extraordinairement vieux, aux caractéristiques inattendues, va obliger les théoriciens à revoir… leurs théories sur la genèse des premières étoiles. Si peu de chercheurs considèrent que SDSS J102915+172927 va bouleverser les scénarios cosmologiques actuels, il est néanmoins certain que la vénérable étoile – née plus de huit milliards d’années avant notre système solaire… – va être l’objet, dès que la constellation du Lion réapparaîtra dans le ciel, à la fin de l’hiver 2012, de toute l’attention des astronomes.

Serge Brunier

 

 

 

Agriculture : des chauves-souris pour remplacer les pesticides ?

Vu sur bioaddict.fr

 

Selon une étude publiée dans le journal Frontiers in Ecology and the Environment, et reprise par l’ONU, les chauves-souris peuvent être plus efficaces et moins coûteuses que les pesticides traditionnels.

 

Le « syndrome du nez blanc » a tué des millions de chauves-souris aux Etats-Unis et au Canada ces dernières années. Selon une étude publiée le 9 avril, la maladie viendrait d’Europe et aurait pu être introduit par des touristes. La maladie, provoquée par le champignon Geomyces destructans qui a commencé à détruire des colonies de chauves-souris en 2006 dans l’Etat de New York, n’est pas apparue en Europe, ce qui laisse supposer que les chauves-souris du Vieux continent sont naturellement immunisées. Une expérience auprès de chauves-souris européennes doit toutefois confirmer l’an prochain cette découverte. Les animaux atteints de ce syndrome ont des comportements inhabituels comme voler à l’extérieur en plein jour durant les mois d’hiver, ce qui réduit leurs chances de survie au froid.

L’étude révèle ainsi que les chauves-souris brésiliennes (Tadaridabrasiliensis) pourraient être utilisées aux Etats-Unis comme alternative aux pesticides sur les champs de coton. Une solution dont la valeur économique est même estimée à 740.000 US dollars, l’étude prenant en compte la valeur des cultures de coton qui auraient été perdues en l’absence de chauves-souris, et des économies réalisées grâce à l’utilisation réduite des pesticides.

‘Les chauves-souris jouent un rôle essentiel en tant qu’agent de contrôle naturel des ravageurs en générant des avantages économiques, sociaux et environnementaux dans l’Economie Verte,’ a ainsi déclaré Elizabeth Maruma Mrema, la secrétaire exécutive par interim de la Convention du PNUE sur la conservation des espèces migratoires appartenant à la faune sauvage (CMS).

Comment les chauve-souris peuvent-elles remplacer les pesticides?

Durant les mois d’été, la chauve-souris brésilienne migre de son habitat du centre du Mexique jusqu’aux aires de reproduction dans le nord du pays et les zones du sud-ouest des Etats-Unis, où elle se nourrit de papillons et d’autres ravageurs agricoles très destructeurs tels que le ver de l’épi de maïs, le ver de la capsule de coton, le ver d’automne et le ver des bourgeons de tabac.

Les chauves-souris brésiliennes peuvent former d’énormes colonies de reproduction estivale, qui peuvent atteindre 10 millions. La population totale des colonies de la région peut même dépasser les 100 millions de chauves-souris chaque saison.

Comme prédateurs, les chauves-souris sont  très efficaces pour éliminer les parasites sur une large zone. On peut notamment constater une augmentation de l’activité nocturne de chauve-souris lorsque les papillons commencent à émerger vers les champs de coton.

Une seule chauve-souris brésilienne femelle consomme huit grammes d’insectes adultes chaque nuit, ce qui représente à peu près deux tiers de son poids. Jusqu’à 20 papillons de nuit adultes sont ainsi mangés par une seule chauve-souris chaque nuit.

Une seule chauve-souris qui consomme 1,5 femelle adulte par nuit empêche alors cinq larves d’endommager les plantes cultivées. D’un autre côté, une larve détruit jusqu’à trois capsules (la capsule de protection dans laquelle le coton pousse) au cours de sa vie. Durant la haute saison en juin, lorsque les plants de coton sont très sensibles aux agressions externes, une seule chauve-souris pourrait donc empêcher un dommage pouvant aller jusqu’à 10 capsules par nuit (pour produire un kilo de graine de coton, 120 capsules sont nécessaires).

Dans la zone étudiée, la région Winter Garden du sud du Texas, les agriculteurs appliquent des pesticides tout au long du mois de juillet, au moment où la densité maximale des larves est atteinte. Bien que les pesticides détruisent près de 100% des oeufs et presque 90% des larves, les ravageurs deviennent de plus en plus résistants aux pesticides chimiques après seulement quelques jours, si bien que près de 80% des oeufs finissent finalement par survivre. En revanche, selon l’étude, une population d’1 million de chauves-souris empêcherait 5 millions de larves d’éclore par nuit.

Le coût d’une seule application de pesticide sur une superficie de 4.000 hectares peut atteindre 100.000 US dollars. L’utilisation des chauves-souris pourrait donc ainsi permettre une énorme économie !

De plus, parallèlement aux coûts financiers, il existe des risques environnementaux à l’application de pesticides. Les pesticides peuvent notamment contaminer les eaux souterraines et causer la perte d’ennemis naturels des chenilles de capsules, tels que fourmis, coccinelles et parasites, ainsi que des services de pollinisation par les oiseaux et les chauves-souris. Ces pertes potentielles augmentent encore l’importance des chauves-souris comme moyen de contrôle des insectes nuisibles.

Rodrigo Medellin, co-auteur de l’étude et ambassadeur de l’année de la chauve-souris (2011-2012) a ainsi déclaré : « Nous devons nous efforcer à conserver les habitats des chauves-souris à travers le monde pour le seul bien des avantages économiques. En plus de leur rôle en tant que contrôle de ravageurs, les chauves-souris offrent des services clés tels que la dispersion des graines et la pollinisation des plantes économiquement et écologiquement importantes. »

Voici donc une étude qui prouve qu’il prouve que la préservation de certaines espèces pourrait permettre de protéger la planète et même de faire d’importantes économies. Et qui prouve également  qu’il est possible, et nécessaire, de se passer des pesticides… A bon entendeur !

Mathilde Emery

le sol violette : une monnaie éthique Toulousaine

vu sur http://www.toulouse.fr/

Depuis vendredi 6 mai 2011, le porte-monnaie des Toulousains peut comprendre une nouvelle monnaie : le Sol Violette. Ses missions ? Renforcer les structures locales respectueuses de l’homme et de la nature, relocaliser l’économie, impliquer les citoyens… En résumé : donner du sens aux échanges !

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« Cette monnaie a pour but de renforcer les échanges commerciaux locaux, responsables, non soumis à la spéculation », a précisé Pierre Cohen lors du lancement du Sol Violette, le vendredi 6 mai 2011. La Ville de Toulouse, avec le concours du Crédit Municipal et le Crédit Coopératif, a émis 16 700 billets, de 1, 5 et 10 Sols, d’une valeur totale de 27 000 €. La parité s’établit à 1 Sol pour 1 €.

LES MISSIONS

Payer en Sol-Violette  :

  • permet de relocaliser l’économie : ils ne peuvent être dépensés qu’au sein d’un réseau économique local toulousain et respectueux des humains et de la nature ;
  • c’est faire circuler la monnaie plus rapidement et donc créer plus de richesse satisfaisant nos besoins fondamentaux.

« Par ce biais, nous aidons également des publics en situation précaire en leur donnant les moyens d’orienter leur consommation »,  a souligné le député-maire. Les sommes des cotisations récoltées sont reversées à trois associations toulousaines du réseau qui s’occupent de familles touchées par le chômage : TO7, Partage Faourette et Avenir.

COMMENT S’EN PROCURER ?

Pour vous en procurer, vous devez dans un premier temps, acquitter une cotisation de 15 € àl’association Sol.
Puis, pour convertir vos Euros en monnaie Sol, vous pouvez vous rendre notamment au Crédit municipal (29 rue des Lois) ou au Crédit coopératif( 6 rue Raymond IV).
Vous pouvez ensuite consommer auprès des 40 commerçants partenaires : acteurs agréés qui respectent l’homme et l’environnement. Cliquez ici pour les découvrir.
Ne perdez  pas de vue que le Sol se déprécie de 2% de sa valeur en euros en cas de non-utilisation au bout du trimestre !
Enfin sachez qu‘une variante électronique existe : un porte-monnaie contenu dans votre téléphone portable.

Pierre Cohen faisant les premiers achats en Sol Violette vendredi 6 mai 2011.

Les conditions d’élevage industriel en Europe et leurs conséquences

 

Un reportage  Arte du 27 mars 2012 sur les conditions d’élevage industriel des animaux en Europe et leur abattage, sur l’incidence de l’augmentation de cet élevage et de la consommation de viande dans le monde, sur les productions de soja en Amérique latine et sur l’agriculture africaine.

 

L’adieu au steak

L’industrie agroalimentaire tente de nous persuader que consommer de la viande est bon pour la santé et que celle-ci est nécessaire à notre équilibre alimentaire. Or de nombreuses études prouvent que trop de viande rouge peut non seulement menacer la santé, mais même raccourcir l’espérance de vie. Quant aux viandes blanches, elles contiennent trop souvent des résidus d’antibiotiques. De manière générale, les élevages sont devenus des entreprises high-tech dans lesquelles on oublie totalement que les animaux sont des êtres vivants et non de simples produits. Sans parler des abattoirs. Et pour nourrir ces animaux qui fourniront les 40 millions de tonnes de viande produits chaque année, l’Europe doit importer du fourrage, par exemple du Paraguay, où quelques gros producteurs profitent de ces commandes tandis que la majorité de la population subit les conséquences, parfois dramatiques, de l’utilisation massive des pesticides. Pire encore : grâce à cette exploitation des ressources mondiales, la production européenne est tellement bon marché que les pays émergents préfèrent importer la viande d’Europe plutôt que de soutenir les producteurs locaux. Si l’on ajoute à ce tableau la contribution des élevages au réchauffement climatique, la pollution de notre environnement par les herbicides, insecticides et les nitrates, il est plus que temps de reconsidérer les habitudes de consommation de cette viande des riches qui affame les pauvres.

 

Le déclin des abeilles accéléré par les pesticides

 

vu dans http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/29

Plus la recherche scientifique avance, moins il devient possible de contester la nocivité des pesticides sur l’environnement. Pour son rôle d’éclaireuse en territoire de plus en plus miné, l’abeille a déjà fait l’objet de nombreux travaux.

Elle a droit cette fois à deux études publiées dans la revue Science du 29 mars, inédites par la technologie retenue et parce qu’elles ont l’une et l’autre opté pour des conditions réalistes plutôt que pour des expériences de laboratoire.

Toutes deux soulignent l’impact des néonicotinoïdes – la famille d’insecticides la plus répandue dans le monde – sur les pollinisateurs. Diffusés à travers le nectar et le pollen des fleurs cultivées comme le maïs et le colza, ces produits chimiques agissent sur le système nerveux central des insectes.

L’équipe française a placé avec de la colle à dent une minuscule puce de radio-identification (RFID) sur le thorax de 653 abeilles mellifères. Les chercheurs voulaient vérifier si, comme certains apiculteurs en avaient formulé l’hypothèse, leur sens de l’orientation pouvait être perturbé par l’un de ces pesticides, en l’occurrence le thiaméthoxam, que l’on trouve dans plusieurs produits : Cruiser, Flagship, Illium, Axoris.

Après avoir observé les sorties et les retours de leurs petites protégées individuellement grâce à un lecteur électronique, ils ont constaté que 10 % à 31 % de celles qui étaient intoxiquées se montraient incapables de rejoindre leur ruche. La perte de repères joue effectivement un rôle significatif dans le syndrome d’effondrement des colonies, même lorsque les butineuses n’ont absorbé que de faibles doses de ces pesticides. Loin de leur ruche, elles meurent trois fois plus que le taux normal.

 

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« la mort est dans le pré »-film documentaire d’Eric Guéret

FILM – A l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, nous nous sommes intéressés au dernier documentaire d’Eric Guéret, «La mort est dans le pré». Montré en avant-première vendredi 23 mars à l’Hôtel de Ville de Paris, le film se penche sur la vie des agriculteurs français victimes de leur utilisation massive de pesticides. Rencontre…

Parlez-nous de votre film…
C’est un documentaire qui aborde un sujet très douloureux: les problèmes de santé des agriculteurs à cause de l’utilisation de pesticides. Avant de me lancer dans ce projet, j’avais fait une enquête sur l’alimentation, dans laquelle j’avais déjà abordé le sujet des pesticides. Je trouvais intéressant de faire un film sur l’agriculture en voyant les producteurs comme les premières victimes de leurs pratiques. Je suis parti d’un constat assez incompréhensible : ces personnes tombent malades et meurent parfois à cause de leur utilisation de pesticides, pourtant, ils changent très peu leurs pratiques.

Avez-vous réussi à comprendre pourquoi?
Oui, et c’est un peu l’objet du film. J’y fais un constat de l’état de santé des exploitants, mais je m’interroge aussi sur leurs pratiques paradoxales. J’ai découvert le piège dans lequel ils sont tous pris: celui de l’utilisation intensive de la chimie qui a révolutionné leur métier. En même temps, il existe un contrecoup énorme puisque beaucoup d’entre eux développent des pathologies graves. Pourtant aujourd’hui, arrêter l’utilisation massive de pesticides, c’est extrêmement compliqué.

Pourquoi?
Le système est tenu par les firmes qui fabriquent ces pesticides, comme BASF ou Monsanto. Elles font du lobbying pour que rien ne change, et elles ont une grande influence sur la FNSEA, le syndicat majoritaire de l’agriculture. En 50 ans, elles ont réussi à imposer une idée simple: il n’y a pas d’autre modèle possible. Et quand on est persuadé que si on veut nourrir la planète correctement il n’y a pas d’autre modèle possible, on est piégé. Pour sortir du modèle chimique, il faudrait passer au bio, mais ça demande des moyens que les producteurs n’ont pas. Ils sont surendettés, ce qui permet aux banques et aux firmes de les tenir. Et puis en 50 ans, ils ont oublié les pratiques de l’agriculture traditionnelle. Aujourd’hui ils ne savent plus faire autrement.

Comment avez-vous rencontré les agriculteurs que vous avez choisi de suivre?
Je suis allé filmer la constitution de la première association des victimes des pesticides, Phyto Victimes. Enfin des personnes qui osent braver la loi du silence! C’est là que j’ai choisi mes personnages. Je voulais qu’il y ait une forme de cohérence dans leur combat, mais j’ai quand même choisi trois profils très différents, qui incarnaient aussi des combats différents.

Le film commence avec un quatrième personnage, qui reste absent du cadre: c’est Caroline, la femme de Yannick Chenet, le premier agriculteur décédé en étant reconnu victime des pesticides. C’est elle qui narre le film, en s’adressant aux autres producteurs. Ensuite, il y a Frédéric, qui a un cancer de la vessie et de la prostate et se bat pour faire reconnaître sa maladie par la Mutuelle sociale agricole, qui refuse la plupart des demandes des agriculteurs. Malheureusement, Frédéric meurt avant la fin du film.

Le deuxième personnage, c’est Paul,  qui a été intoxiqué par un produit de Monsanto, et qui a commencé un procès contre eux. Le film raconte donc aussi la préparation de son procès, qu’il gagne à la fin du film. Et enfin il y a Denis, dont la tumeur a attaqué la moelle épinière. Il est en fauteuil roulant, mais il continue d’exploiter sa ferme. On le voit tout au long du film se demander s’il peut changer ses pratiques ou non. Mais pour les agriculteurs, c’est un mur souvent infranchissable : ils ont une peur incroyable du regard des autres. Dans ce milieu, celui qui veut sortir du rang est montré du doigt. Les réactions peuvent être très brutales.

Pensez-vous quand même que les choses sont en train de changer?
Oui. Des substances dangereuses ont été retirées, les produits évoluent et il y a une prise de conscience citoyenne. Mais il reste tant à faire et je pense que bientôt on n’aura plus le choix. Aujourd’hui, on voit les premières conséquences de 50 ans de pratiques folles: si cette épidémie se confirme, on sera obligé de réagir, et les grandes firmes devront participer.

NB: le documentaire «La mort est dans le pré» sera prochainement diffusé pour la case Infrarouge de France 2.

*Pesticides et présidentielles*

Malgré des initiatives comme le plan Ecophyto 18 dont l’ambition est de réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires, les choses ne s’arrangent pas: entre 2008 et 2010, on observe au contraire une augmentation de 2,6% dans l’utilisation de pesticides pour les traitements foliaires, et de 7% pour les traitements de semences, selon la FNE (France Nature Environnement).

L’association appelle les candidats aux élections présidentielles à s’engager contre l’utilisation massive de pesticides, en évaluant les différents produits et en faisant un travail de prévention auprès des agriculteurs.

Ecophyto en Champagne-Ardenne: pour une baisse des produits phytosanitaires

 

Des dizaines de milliards de planètes pourraient présenter des signes de vie sur la Voie Lactée

vu sur express.be

Une équipe d’astronomes de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble vient de révéler que la Voie Lactée pourrait contenir des dizaines de milliards de planètes avec une température qui pourrait permettre le développement de la vie.

Les chercheurs sont arrivés à cette conclusion après avoir étudié 102 étoiles du type « naines rouges » au moyen d’un télescope dans un observatoire chilien. L’équipe, menée par Xavier Bonfils, indique que les planètes rocheuses du type super-Terre (c’est-à-dire avec une masse jusqu’à 10 fois supérieure à celle de la Terre) sont bien plus communes dans notre système solaire que les planètes gazeuses telles que Jupiter et Saturne.

Selon leurs estimations, les naines rouges représentent 80% des étoiles de la galaxie de la Voie Lactée, soit 160 milliards d’étoiles. 40% d’entre elles pourraient avoir en orbite des planètes de type super-Terre

Comme les naines rouges sont moins lumineuses et moins torrides que le Soleil, toute planète avec de l’eau liquide devrait s’en trouver beaucoup plus proche que nous ne le sommes du Soleil pour permettre l’apparition de la vie, mais cela implique qu’elle serait irradiée de rayons X et d’ultraviolets nuisibles à la vie.

Les chercheurs, qui ont publié les résultats de leurs travaux dans le journal Astronomy & Astrophysics, voudraient maintenant étudier l’une de ces planètes comparables à la Terre situées sur l’orbite des naines rouges qui nous sont les plus proches pour obtenir des informations sur leurs atmosphères et rechercher de possibles signes de vie…

La Rage au Coeur, l’Amour à l’Ame – Dominique Guillet

Sur le point d’initier la neuvième septaine de mon chemin sur cette petite planète Terre, un joyau bleu voguant dans un océan infini de centaines de milliards de galaxies, je ne peux m’empêcher de hurler ma rage. Il ne m’est pas habituel de m’épancher sur des épisodes de vie qui, au regard de l’infinitude, ne sont que de simples épiphénomènes et la partie de “moi-même” (avec toute l’incertitude quantique que recouvre ce vocable) qui médite sur le processus de désincarnation ne peut que se détacher des ignominies que l’homme occidental fait endurer à la Biosphère: Gaïa en a vu bien d’autres, en quelque 4350 millions d’années, et ses capacités auto-poétiques et facultés de régénération dépassent sûrement, de loin, l’entendement humain.

Mais la partie de moi-même qui a vécu son enfance au coeur de la misère ouvrière et des ravages éthyliques de Saint-Nazaire, qui a vécu Mai 68 comme une occasion de plus pour les CRS de se déployer dans une ville de chantiers navals aux révoltes incessantes, qui a créé le premier comité de soutien aux objecteurs de conscience en 1973 dans la Mayenne, qui est passée en jugement au Tribunal de Grenoble en tant qu’objecteur de conscience insoumis à l’ONF, qui a eu peur au milieu des maïs durant la dernière manifestation contre le surgénérateur de Malville, en 1977, alors que les grenades offensives volaient, qui dans sa jeunesse a toujours considéré le bon vieux chanvre du Néolithique comme une filière d’avenir pour la civilisation post-historique émergente, qui dans cette même jeunesse a joué des milliers de parties métaphysiques de Go dans le désintérêt le plus total de cette société mercantile et mortifère, qui a tout fait pour éviter à ses enfants les sévices de l’éducastration homologuée, qui a lutté 17 ans pour avoir le droit de distribuer des semences de tomates; cette partie de moi-même HURLE SA RAGE.

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Lait, mensonges et propagande

 

Journaliste et écrivain scientifique, Thierry Souccar est directeur de la rédaction des sites lanutrition.fr et sante.nouvelobs.com. Il traite des questions de santé et nutrition pour Sciences et Avenir depuis 1994. Il est membre de l’American College of Nutrition.

 

 

 

« Ce livre ne peut faire que du bien à la Santé publique. Il est en avance sur son temps. » Pr Henri Joyeux, cancérologue à la faculté de médecine de Montpellier

Dans cette nouvelle édition mise à jour et augmentée de près de 100 pages, Thierry Souccar conforte son enquête sur le lobby laitier et sur les effets réels du lait sur la santé. Il montre comment l’industrie a réussi à faire d’un aliment marginal et mal considéré un pilier incontournable de l’alimentation moderne. Présentés comme  » indispensables à la santé des os « , les laitages cachent une réalité moins glorieuse. Vous apprendrez ainsi : Comment le lobby laitier noyaute la communauté scientifique et médicale ; Comment l’industrie laitière a fait croire que la santé des os dépend du calcium laitier ; Pourquoi l’ostéoporose ne diminue pas avec la consommation de lait, et pourquoi au contraire elle progresse ; Pourquoi les amateurs de laitages ont plus de cancers de la prostate ; Pourquoi les chercheurs soupçonnent le lait de favoriser le diabète de l’enfant ; Comment l’industrie fait croire que le calcium laitier prévient l’obésité ; Pourquoi les besoins en calcium ont été exagérés et quels sont vos besoins réels ; Comment prévenir l’ostéoporose sans se bourrer de lait. Thierry Souccar a réuni des dizaines de nouvelles preuves. II répond aussi aux critiques de l’industrie laitière et à vos nombreuses questions.

 

Extrait

« Comme les extraterrestres de la série, d’autres Envahisseurs sont parmi nous depuis la fin des années 1960 : ce sont les représentants de l’industrie laitière ou les médecins qui travaillent pour elle. Rien, ou peu de chose ne permet de les distinguer d’un médecin ou d’un scientifique normal. Ils sont dans les instances officielles, les organisations gouvernementales, les colloques scientifiques et médicaux, les médias, les expositions pédagogiques, les écoles. Leur mission : nous faire avaler un maximum de laitages. Voici quelques traces de leur présence parmi nous !
La prolifération des Envahisseurs est orchestrée dans tous les pays par la grande famille des producteurs et des industriels de la voie lactée. Aux États-Unis, le National Dairy Council est aux commandes. En France, trois patriarches oeuvrent main dans la main : la Fédération nationale des producteurs de lait, la Fédération nationale des coopératives laitières et la Fédération nationale des industries laitières. Tout ce beau monde a porté sur les fonds baptismaux une structure de « promotion », le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (CNIEL). Or figurez-vous que le CNIEL a fait des petits.
À commencer par le CIDIL (Centre interprofessionnel de documentation et d’information laitières), créé en 1981. Le CIDIL contribue selon sa propre profession de foi « au développement de la consommation du lait et des produits laitiers, par des programmes de promotion collective ». Le CIDIL porte la bonne parole laitière aux médecins et au grand public. Aux médecins, en finançant des numéros spéciaux de la presse médicale pour rappeler l’intérêt du calcium laitier. Ou en montant des conférences.
Comme le CIDIL avait un patronyme un peu trop voyant, le CNIEL a accouché au début des années 1990 d’une association loi 1901 – plus discrète et donc propice à la mission des Envahisseurs – le Centre de recherche et d’information nutritionnelles (CERIN). Pas de trace de lait là-dedans, un nom bien rassurant et quasi officiel qui leurre chaque année des journalistes et jusqu’à la Commission européenne, un temps persuadée, comme nous l’avons écrit dans Santé, mensonges et propagande, que ledit CERIN était un organisme officiel. Si le CERIN se présente comme « un organisme scientifique dont la mission est de favoriser le développement et la diffusion des connaissances sur les relations entre alimentation et santé », les objectifs y sont en réalité les mêmes qu’au CIDIL : vous faire ingurgiter des laitages.

ILS SONT PARTOUT

La stratégie des Envahisseurs repose sur l’établissement de liens étroits et réguliers avec des médecins, des chercheurs, d’ailleurs souvent naïvement persuadés de l’intérêt des laitages, mais aussi des organismes publics. Ainsi, l’industrie assure une large part du financement de l’Institut français pour la nutrition (IFN), une structure très influente auprès des pouvoirs publics qui permet de rapprocher les vues des médecins et chercheurs d’une part et celles des industriels de l’agro-business d’autre part. L’IFN fonctionne comme un lieu d’échange où se nouent des contacts fructueux entre scientifiques et industriels. Les premiers parlent, mais ce sont les seconds qui paient. Équilibre délicat. Passe encore pour les colloques organisés par l’IFN sur des sujets qui ne fâchent pas comme le vieillissement cérébral ou l’activité physique. Là où l’exercice trouve ses limites, c’est lorsqu’il s’agit de dire le rôle des aliments transformés sur la santé, ces aliments-mêmes fabriqués par les bâilleurs de fond de l’IFN. »

 

 

 

 

 

Un fertilisant naturel aux multiples vertus gagne du terrain en France

vu sur goodplanet.info

 

GRIOUDAS (Aveyron) – (AFP) – Secret de fabrication bien gardé, unité de transformation fermée à double-tour: l’éleveur Marcel Mezy commercialise depuis l’Aveyron un fertilisant naturel qui a déjà convaincu des milliers d’agriculteurs de se détourner des engrais chimiques classiques.

A ce jour, 5.000 exploitations sur 350.000 en France utilisent les granulés certifiés Agriculture biologique renfermant un cocktail de micro-organismes élaboré à partir de composts de matières végétales par ce chercheur-paysan dans sa ferme de Grioudas.

Selon cet agronome, s’il est produit à grande échelle, « on pourra dire que c’est un procédé de fertilisation qui est de nature, dans le siècle à venir, à changer radicalement la perspective en matière de fertilisation », sans toutefois « éliminer l’usage des engrais classiques et pesticides », mais cela « permettrait de les réduire, ce qui est nécessaire ».

Les ventes de Bactériosol (à incorporer dans la terre) et de Bactériolit (à mélanger au fumier), par sac de 600 kg pour les agriculteurs ou en boîte de 1,2 kg pour les jardiniers amateurs, augmentent de 20% environ par an.

Le chiffre d’affaires de la Sobac, l’entreprise fondée en 1992 par Marcel Mezy et ses associés, a atteint 15 millions d’euros en 2010 et table sur 17 à 18 millions d’euros cette année, grâce également aux marchés européens. La production est passée de 7.000 tonnes en 2001 à 35.000 en 2011.

Bunker Roy : Apprendre d’un mouvement va-nu-pied

vu sur le blog : http://refairelemonde.over-blog.com/

– « Quand on pense à quelque raison pour ne pas suivre son propre chemin, ou quand on a peur et reste au sein de la société parce que c’est plus sûr, les résultats sont radicalement différents de ce qui arrive si l’on suit l’appel. Si l’on refuse d’avancer, alors on est le servant de quelqu’un d’autre. Quand vient le refus de l’appel, il y a une sorte de dessèchement, un certain sens de vie perdue.
Chaque parcelle en nous sait qu’une expérience nécessaire a été refusée. Les angoisses apparaissent.
Ce qu’on a refusé de vivre de manière positive, on le vivra négativement. »
Joseph Campbell
Citation de A Joseph Campbell Companion,
selected and edited by Diane K. Osbon
Traduit humblement par Lucas

Un entrepreneur social au service du développement rural.

L’Inde, 2ème pays social au service du développement rural.au monde avec plus d’un milliard d’habitants compte 700 000 villages sur un territoire équivalent à 6 fois la France. La situation économique y est très souvent fragile, la moindre saison sèche ou récolte difficile venant accroître l’exode rural déjà considérable. Comment un de ces villages, peuplé de seulement 800 habitants devient un des modèles de développement durable pour tous les autres pays du Sud ; visité, reconnu et admiré par des personnalités comme le président de la Fondation Ford, le président de la Banque Mondiale ou le Prince de Galles ? C’est pour répondre à cette question que nous avons rencontré Bunker Roy, le fondateur du « Barefoot College » de Tilonia.

Fils d’une des familles les plus influentes du Bengale (la région de Calcutta), Bunker a suivi l’une des meilleures éducations du système indien. Il a usé ses shorts sur les mêmes bancs que Rajiv Gandhi (le fils d’Indira et lui aussi ancien Premier Ministre assassiné) et que les héritiers du plus grand empire industriel du sous-continent : les fils Tata. De cette éducation stricte et élitiste, il garde le souvenir de professeurs « on ne peut plus snob » leur présentant le mirage de l’Inde moderne du XXIe siècle en lieu et place du « Bhârat », l’Inde rurale*.

Programmé pour devenir un grand diplomate, un fin politicien ou un puissant bureaucrate, Bunker suit une scolarité exemplaire. Pendant son temps libre, il se consacre à sa passion, le squash, et remporte même pendant 4 années d’affilée le Championnat National.

Le tournant de sa vie se produit en 1966, lorsque par curiosité, il va visiter un village du Bihâr. Cette année-là, ce petit Etat rural, frontalier du Népal, connaît une des pires famines de son histoire. Faute de mousson, les greniers à céréales sont entièrement vides et l’aide internationale permet difficilement à chaque personne de disposer d’une chapati par jour, une mince galette de farine de blé, base de l’alimentation indienne.

Le choc est terrible pour ce jeune privilégié. Rien dans son parcours personnel ne l’avait préparé à voir cette réalité poignante : des dizaines de milliers de personnes périssent faute de nourriture et ceux qui restent sont condamnés à errer chaque jour à la recherche d’une maigre pitance. C’est décidé, du haut de ses 19 ans, Bunker prend une décision qui va changer sa vie : il veut vivre dans l’Inde rurale et se mettre au service des paysans les plus pauvres.

Sans avoir aucune notion concrète de ce qu’il veut entreprendre et de la manière dont il doit opérer, il décide d’aller vivre dans un des villages du district d’Ajmer, dans le Rajasthan. C’est là, qu’humblement, il passe 5 ans de sa vie. Travaillant comme un forcené, il creuse, nettoie et fait exploser des charges afin de construire des puits. Au contact des villageois de souche, il acquiert la certitude que les connaissances et les compétences pratiques des villageois sont suffisantes pour assurer leur développement.

A 25 ans, un collègue l’invite à passer quelques jours à Tilonia. Cette visite sera le second tournant de son existence. Il remarque un grand sanatorium à l’abandon au beau milieu du village et décide d’engager les démarches pour l’acquérir. Légué par le gouvernement au modeste prix de 1 roupie, il en fera en 3 décennies le centre du « Barefoot College ».

Construit sur des préceptes de Gandhi, celui-ci s’articule autour de 5 grandes idées : la participation de chacun à la vie du village, l’égalité homme-femme, l’éducation pratique et non théorique, la nécessité de ne pas gâcher les ressources et la technologie par et pour ses habitants.

Résultat après presque trente ans d’efforts. Toute l’électricité du village provient de panneaux solaires, 90 écoles de nuits ont été créées pour dispenser un savoir pratique aux enfants qui gardent leurs troupeaux le jour. Un groupe de 300 femmes se réunit chaque semaine pour débattre et influencer leurs conditions de vie et un ingénieux système de récupération de l’eau de pluie alimente irrigation, douches et toilettes de tous les villageois. Dernière trouvaille mais pas des moindre, un parlement des enfants est élu tous les 3 ans pour influencer la vie du village et des écoles !!

Le plus remarquable de ces 30 années de développement est que ce sont les villageois eux-mêmes qui ont eu les idées, les ont financées (partiellement) et les ont appliquées à leur rythme et ceci sans aucune aide extérieure. Bunker ne se considère que comme un support et passe désormais la majeure partie de son temps à promouvoir ce modèle aux quatre coins de l’Inde et, depuis peu, de la Planète.

Persuadé qu’il faut beaucoup plus investir sur les individus que sur les projets pour réaliser un développement durable des villages indiens, il espère convaincre les sceptiques et faire de nombreux adeptes. En voilà 2 de plus !!

* « Bhârat » signifie Inde en Hindi.

Le site du BareFoot College

Cet article provient du site :
www.80hommes.com

L’irradiation des aliments

L’irradiation des aliments est une méthode de conservation et de décontamination qui soumet les aliments à un rayonnement ionisant (rayons gamma, isotopes radioactifs). Elle est loin d’être sans danger mais accompagne idéalement le développement de l’industrie agro-alimentaire mondialisée pour le plus grand intérêt des grandes firmes internationales du secteur…

L’irradiation d’aliments tue certains micro-organismes responsables de la dégradation de ces aliments.

De plus, l’irradiation inhibe la germination des oignons et des pommes de terre en stoppant la multiplication des cellules à croissance rapide (méristèmes). L’irradiation ralentit aussi le processus naturel de murissement ce qui permet d’allonger les filières et de vendre des produits de l’autre côté de la planète dans les grandes surfaces.

Les produits les plus touchés en Belgique sont :

* les crevettes * les cuisses de grenouilles congelées * les viandes * les poissons * les volailles * les fruits secs * les haricots/pois * les oignons * les échalottes * les fraises pour éviter flatulence * les potages déshydratés * le café déshydraté

Ce traitement permet donc d’avoir des fruits et épices bien reluisants bien plus longtemps ! L’apparence est donc sauve et la commercialisation partout dans le monde garantie. A quel prix ?

L’irradiation n’est pas classée comme « additif » et n’est donc pas soumise à des tests toxicologiques !

Les effets sont pervers, en effet, un produit dégradé ne donnera pas lieu à ces odeurs caractéristiques, ce qui permet de continuer à le vendre !

Plus grave encore, l’irradiation produit des radicaux libres, instables et réactifs (OH- et H+) et qui sont réputés cancérigènes.

La cerise sur le gâteau vient avec la création de cyclobutanones suite à l’irradiation d’acides gras (viandes, fruits oléagineux, poissons,…). Selon des études scientifiques, ces cyclobutanones sont toxiques pour les cellules humaines et promeuvent le cancer du colon chez les rats et de plus, les cyclobutanones s’accumulent dans les graisses…

La France et la Belgique sont leaders dans l’irradiation !

L’irradiation n’est pas réalisée dans les produits bio, ni les produits paysans produits à la ferme et vendus en filière courte.

La fabrique de l’information

Les analyses de Pierre Bourdieu ou de Noam Chomsky (1) sur la fabrique de l’information sont toujours aussi percutantes : la télévision tend à s’ « uniformiser » et plus encore à « dépolitiser » sous pression du monde de l’argent et d’une concurrence toujours plus forte entre les rédactions. Contraint à la fois par la concentration actionnariale et la proximité sociologique des acteurs du champ journalistique, le débat démocratique repose avant tout sur l’organisation du consensus. Qu’à cela ne tienne, voici venu le temps des citoyens détendus ; le temps du « hard » et de l’ « humour pop’ » (2) dans lequel le sexe et les humoristes sont devenus des incontournables de la programmation politique, depuis les matinales radiophoniques jusqu’aux émissions informatives de Canal+ qui ont définitivement aboli la frontière entre politique, humour et people. Une omniprésence du rire tout à fait symptomatique du renoncement partiel ou total des grands partis à changer la vie, au nom d’ un idéal et du sens de l’Histoire. Puisque le grand drame de la lutte n’est plus… tâchons au moins d’en rire, et laissons donc le sérieux aux « experts » : les chiffres et les rapports, eux, ne mentent pas.

Il existe une imposture fondamentale inhérente au système médiatique à laquelle il faut tordre le coup et que je nommerai « l’idéologie de la neutralité ». Quatre acteurs sont en présence.

-le journaliste : neutre et au fait des grands débats qui animent la société ; il est à même de poser les bonnes questions à ses interlocuteurs.
-le politique : engagé et partial ; la défense de son idéologie l’entraîne à user de la rhétorique, du mensonge ou de la mauvaise foi à des fins électoralistes.
-l’expert : impartial et compétent ; il fonde sa légitimité sur le travail scientifique. Il ne prend pas parti.
-l’électeur : ignorant des grands enjeux du monde, il faut tout lui vulgariser.

De cette typologie largement intériorisée, on déduit l’interchangeabilité des experts et des journalistes entre eux. Bien évidemment il n’en est rien. Ni l’expert ni le journaliste ne sont des acteurs « hors sol » : nous parlons bien de sciences sociales et non de Science. Les « experts » ne sont pas des « savants ». Il y aurait beaucoup à dire sur la poignée d’éditorialistes et de commentateurs qui hante en permanence radios et télévisions. Est-ce par facilité que les rédactions contactent toujours les mêmes personnes? Est-ce par relation? Est-ce par idéologie ou à l’inverse par naïveté? Nous nous en tiendrons à ce constat : comme tout un chacun, les « experts » portent en eux une certaine vision de l’Homme et de la société. En ce sens, ils sont engagés malgré eux. Yves Calvi, récemment élu journaliste le plus indépendant de France (3), est bien placé pour le savoir. C’est à l’émission C dans l’air que l’on observe ce fait le plus aisément : l’expert est in globo au service des idées dominantes.

 

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Des mirages dans le cosmos

Vu sur ciel.science-et-vie.com

 

Début février, le STSCI (Institut scientifique du télescope spatial Hubble) a rendu publique une image extraordinaire prise avec le plus célèbre des télescopes. L’image, qui ouvre cet article, montre, autour d’un amas de galaxies lointain, un jeu délicat d’auréoles bleutées, à l’étrange symétrie. J’y reviendrai plus loin… Mais, au delà de la découverte qu’annonce le communiqué de presse du STSCI, centré sur l’image du télescope spatial, il est intéressant de remonter à la source de cette découverte, de montrer comment elle a été rendu possible, de révéler l’effort incroyable que doivent faire les astronomes aujourd’hui pour explorer l’Univers. C’est comme cela, seulement, que la photographie prise par Hubble prend tout son sens…

La clé, et l’origine, de cette histoire, c’est le nom de cet amas de galaxies : RCS2 032727-132623. RCS2 ? Red Sequence Cluster Survey n°2. 032727-132623 ? Ce sont les coordonnées, en ascension droite et en déclinaison (la longitude et la latitude, dans le ciel), de l’astre observé : désormais, le nombre d’objets célestes détectés par les télescopes est tellement énorme que les astres sont ainsi nommés, avec en en-tête, le nom du relevé scientifique ou du télescope, suivi d’un numéro, les coordonnées de l’astre, donc. Le RCS2 est un grand relevé astronomique, c’est à dire un scan complet de plusieurs régions célestes, effectué en 2008 avec le télescope franco-canadien d’Hawaï (CFHT)….

Le RCS2 a réalisé son objectif : le relevé a permis la découverte d’environ vingt mille amas de galaxies, jusqu’à une distance de l’ordre de sept milliards d’années-lumière… L’analyse des champs photographiés par le couple CFHT/Megacam est humainement impossible : Equivalent à une photographie qui compterait une centaine de milliards de pixels, le RCS2 a enregistré plusieurs centaines de millions de galaxies, perdues parmi plusieurs millions d’étoiles… C’est donc à un logiciel d’intelligence artificielle, doué pour l’astronomie, appelé PPP (Picture Processing Package), qu’a été confié la tâche pharaonique de trouver les amas galactiques et, parmi eux – oui, on y arrive – le fameux amas RCS2 032727-132623…

Cet amas de galaxies, situé à environ cinq milliards d’années-lumière de la Terre, exhibe une masse totale de plus de cent mille milliards de masses solaires. Or, on sait depuis 1915 et la publication de la théorie de la relativité générale par Albert Einstein, que l’espace-temps est déformé par les masses qu’il contient. Chaque astre de l’Univers – planète, étoile, galaxie, amas – est en quelque sorte un « puits gravitationnel » dans la trame de l’espace-temps : les rayons lumineux qui passent non loin d’un astre, quel qu’il soit, sont légèrement déviés dans leur trajectoire, ils suivent non plus une ligne droite, mais une géodésique de l’espace-temps ; en bref, leur trajectoire s’incurve en passant non loin du puits gravitationnel. Le cas extrême de cette courbure de l’espace-temps, c’est bien sûr le trou noir : le puits, ici, est sans fond, la lumière « tombe dedans », et on ne voit plus rien. Les astronomes, depuis une vingtaine d’années, mettent à profit cet extraordinaire phénomène naturel, car, comme dans l’Univers, la plupart des structures ont une symétrie sphérique, l’espace courbé autour des masses cosmiques se comporte comme une véritable lentille : il agrandit la taille de l’astre se trouvant par hasard exactement dans l’axe Terre-lentille et amplifie sa luminosité, d’un facteur pouvant atteindre 10 à 100 fois…

nous observons aujourd’hui cette galaxie telle qu’elle existait voici dix milliards d’années, c’est à dire moins de quatre milliards d’années après le big bang –…

La galaxie RCS2 032727-132609 (ou plutôt les divers arcs lumineux qui la représentent) est désormais la plus lumineuse et la plus grande galaxie connue dans l’Univers très lointain

Regardez bien la photographie prise par Hubble… Ce document est exceptionnel. D’abord, l’alignement géométrique entre la Terre, l’amas de galaxies et la galaxie amplifiée est d’une extraordinaire perfection : sur les quelques dizaines de milliers d’amas enregistrés par le RCS2, seuls une cinquantaine se sont révélés comme des amas lentilles… Le champ de l’image, à la distance de l’amas lentille, mesure un peu plus d’un million d’années-lumière. L’amas RCS2 032727-132623 contient des centaines de galaxies, dont Hubble parvient, ici, à percevoir quelques dizaines seulement : ce sont des galaxies elliptiques géantes, de couleur jaune : chacune d’entre elles compte cent à mille milliards d’étoiles…

Au dessus et à gauche de l’amas, et en bas et à droite, apparaissent les « mirages gravitationnels », bleutés : il s’agit de quatre images, déformées, de la galaxie RCS2 032727-132609, située en réalité cinq milliards d’années-lumière derrière l’amas. La puissance de la lentille gravitationnelle est telle qu’il est possible de reconnaître une galaxie spirale, parcourue de zones de formation d’étoiles. Même si, bien sûr, l’image de la galaxie RCS2 032727-132609 est déformée, elle constitue une source d’information unique pour les astronomes. Ils connaissent déjà la distance de cette galaxie (dix milliards d’années-lumière, sa masse, dix milliards de masses solaires, sa luminosité réelle, six fois plus importante que celle de la Voie lactée… Les astronomes savent déjà qu’ils ont sous les yeux une jeune et brillante galaxie spirale, qui produit près de quatre vingt nouvelles étoiles par an, c’est à dire cent fois plus – à masse égale – que la Voie lactée aujourd’hui !

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Vers la sobriété heureuse

Actes Sud (3 avril 2010)

Agriculteur, expert en agroécologie, écrivain et penseur français d’origine algérienne, Pierre Rabhi est l’un des pionniers de l’agriculture biologique et l’inventeur du concept des Oasis en tous lieux. Aux éditions Actes Sud, il a déjà fait paraître, en 2008, Manifeste pour la Terre et l’Humanisme.

Vers la sobriété heureuse

Pierre Rabhi a en effet vingt ans à la fin des années cinquante, lorsqu’il décide de se soustraire, par un retour à la terre, à la civilisation hors sol qu’ont largement commencé à dessiner sous ses yeux ce que l’on nommera plus tard les Trente Glorieuses. Après avoir dans son enfance assisté en accéléré, dans le Sud algérien, au vertigineux basculement d’une pauvreté séculaire, mais laissant sa part à la vie, à une misère désespérante, il voit en France, aux champs comme à l’usine, l’homme s’aliéner au travail, à l’argent, invité à accepter une forme d’anéantissement personnel à seule fin que tourne la machine économique, point de dogme intangible. L’économie ? Ce n’est plus depuis longtemps qu’une pseudo-économie qui, au lieu de gérer et répartir les ressources communes à l’humanité en déployant une vision à long terme, s’est contentée, dans sa recherche de croissance illimitée, d’élever la prédation au rang de science. Le lien filial et viscéral avec la nature est rompu ; elle n’est plus qu’un gisement de ressources à exploiter – et à épuiser. Au fil des expériences de vie qui émaillent ce récit s’est imposée à Pierre Rabhi une évidence : seul le choix de la modération de nos besoins et désirs, le choix d’une sobriété libératrice et volontairement consentie, permettra de rompre avec cet ordre anthropophage appelé « mondialisation ». Ainsi pourrons-nous remettre l’humain et la nature au coeur de nos préoccupations, et redonner, enfin, au monde légèreté et saveur.


 

Existe -t-il une vie avant la mort ?

Une intervention de Pierre Rabhi :

humain et nature doivent être placés au coeur de nos préoccupations,

chercher la beauté en nous : le partage, la compassion,

un principe de sobriété et de modération car le superflu n’a pas de limite : la décroissance comme civilisation de la modération,

 

 

Tumeurs sur des rats : les réponses à vos questions sur les OGM


Pour accéder à une présentation plus détaillée






Sophie Verney-Caillat | Journaliste 

L’étude Séralini est-elle sérieuse ? Que conclure pour l’homme d’une expérience sur des rats ? Rue89 répond à cinq questions et vous invite à soumettre les vôtres.

Capture d’écran de l’étude Séralini, parue dans la revue Food and Chemical Toxicology

Dès la publication de l’étude de l’équipe Séralini démontrant les effets toxiques des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur les rats, la guerre des experts a, sans surprise, démarré. Les pro-OGM tentent de discréditer les anti-OGM, qui ont marqué un point et au moins réussi une belle opération de com’.

Pour aller plus loin

Pour un point de vue plus réservé sur cette étude 

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Les débats sur les OGM ont toujours fait rage en France. Ça ne risque pas de s’arrêter aujourd’hui. Une étude publiée mercredi a en effet déchaîné les passions en France, mais aussi à l’étranger. L’étude de Gilles-Eric Séralini et de ses collègues montre en effet que la consommation de maîs NK603 chez les rats augmente les risques de cancers ainsi que le taux de mortalité. Et la communauté scientifique de se diviser sur le sujet. Le professeur des sciences de l’alimentation Bruce Chassy estime dans le New York Times que « ce n’est pas une publication scientifique innocente, mais un coup médiatique soigneusement préparé« .

Dans un entretien donné au quotidien Le Monde, Gérard Pascal, ancien toxicologue spécialiste des OGM à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et aujourd’hui consultant pour des entreprises agroalimentaires, explique quant à lui que l’étude présente de « très sérieuses lacune qui invalident ses résultats« , ajoutant qu’elle « présente […] des faiblesses statistiques majeures » puisqu’elle ne se base pas « sur des groupes d’au moins cinquante animaux de chaque sexe« , ce qui permettrait d' »établir une analyse statistique représentative« . Selon Gérard Pascal, « au lieu de deux cents rongeurs au total, il en aurait fallu un millier« . Il ajoute par ailleurs que « l’équipe de chercheurs a choisi, pour les expérimentations, une espèce de rats qui développement spontanément des tumeurs« .

Les auteurs de l’étude de répondre immédiatement à ces accusations. Joël Spiroux, coauteur de l’étude, explique ainsi sur le site du Nouvel Observateur que le nombre de rats « correspond au nombre utilisé par Monsanto dans son étude sur trois mois« .

Gilles-Eric Séralini explique quant à lui qu’il nie toute autorité à l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour mener une contre-expertise de ses recherches. Il déclare notamment qu' »il n’est pas question que ceux qui ont autorisé le NK603 réalisent la contre-expertise de nos données, car il y aurait un conflit d’intérêt avec leur autorité et leur carrière« . Le biologiste a par ailleurs expliqué qu’il pensait « également mettre en cause à la fois la compétence de l’EFSA et son honnêteté, au moins scientifique« . Le débat ne fait que commencer…

vu sur le Figaro

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Les conflits de chercheurs font avancer la science


La science tend vers un objectif : décrire la réalité objectivement. Refuser cet objectif revient à dire que la réalité dépend du point de vue de chacun, qu’il n’y a pas de faits mais uniquement des interprétations. C’est quelque chose de très dangereux, car cela permet par exemple de nier l’existence des chambres à gaz.

 

Je m’oppose formellement à cela, tout comme je m’oppose, à l’inverse, à l’idée que les savants seraient des individus éthérés et détachés de tout intérêt. Bien sûr qu’ils en ont. C’est même là que réside le moteur de l’évolution des sciences.

 

En effet, c’est grâce aux différents présupposés de chacun que naissent des controverses scientifiques, et les recherches qui vont avec pour tenter de démontrer que l’autre à tort.

 

Pasteur avait un adversaire scientifique, Félix Archimède Pouchet. Chacun se lançait dans de nouvelles expériences dès que le premier avait fait une découverte. La matérialité de la réalité a finalement donné raison à Pasteur.

 

C’est bien la conflictualité dans le champ scientifique qui fait avancer la science.

 

vu sur site du Nouvel Obs

Propos recueillis par Hélène Decommer.

 

voir aussi la page OGM

 

Andrew Cohen Maître spirituel, initiateur de l’éveil évolutionnaire

L’univers évolue depuis 14 milliards d’années et nous, qui en sommes le dernier fruit connu, nous pensons que la suite de l’aventure dépend de nous, de notre éveil et de nos actions.
Cette « coévolution » peut-elle s’organiser ? Andrew Cohen pense que oui. Après une crise mystique, à 16 ans, ce juif athée new-yorkais renonce à centrer sa vie sur le jazz et part chercher la vérité en Inde. Les sages qu’il y rencontre lui apprennent à entrer dans des états de conscience fantastiques. Mais ce sont des prémodernes : ils ne connaissent pas nos intenses problèmes narcissiques et égotiques.
Aussi quand, à 33 ans, Andrew Cohen rentre aux Etats-Unis, il lance une voie indépendante de toute tradition. «Je l’ai baptisée Eveil évolutionnaire, dit-il, parce que cette voie vise la synthèse entre deux visions apparemment contradictoires : la sagesse orientale, fondée sur ce que la conscience a d’éternel, et la science occidentale, essentiellement évolutionniste.» Le résultat est un mélange original de méditation et d’intelligence collective, aujourd’hui suivi par des milliers de personnes dans le monde, et soutenu par plusieurs centres et par la revue internationale « EnlightenNext » qui fédère des chercheurs de tous horizons. Andrew Cohen, qui cite Bergson, Sri Aurobindo, Teilhard de Chardin et Ken Wilber, sera le 13 octobre à la Sorbonne, à Paris.
www.evolutionconscience.com
http://www.enlightennext.fr/

Retour à l’essentiel


Retour à l’essentiel 
Quelle spiritualité
pour l’homme d’aujourd’hui?Notre monde s’effondre de toutes parts : pollution de la nature, danger de destructions massives, chaos social, corruption morale, terrorisme, falsifications de l’Histoire, conditionnements idéologiques, dévastation du langage et des arts, dissolution de la psyché, nihilisme philosophique, religion en crise, proliférations sectaires; bref, le « triomphe de la Subversion » – énorme caricature du Réel.

C’est ce constat inquiétant qu’analyse d’abord Jean Biès avec son talent habituel. Mais il existe des réformes radicales qu’il propose également, fondées sur les enseignements initiatiques de la Philosophia perennis, communs à l’Orient et à l’Occident, et seules capables d’opérer, avant qu’il ne soit trop tard, un complet retournement de l’être, et de rendre aux esprits lucides mais désorientés les axes et les références dont on les a privés, indispensables à l’acquisition d’une « formation doctrinale » et à un redressement personnel et profond.

Il s’agit de rétablir la primauté de l’Essence sur l’existence, de retrouver les chemins de l’ésotérisme chrétien, relié à l’ésotérisme universel (ou Tradition primordiale), de restaurer la vision ternaire de l’être humain, reflet des trois plans du macrocosme, de recourir à des pratiques d’intériorité adaptées à l’homme moderne, telles la sacralisation de la vie quotidienne et l’allégement du karma, la connaissance de soi à la lumière de la psychologie spirituelle – autrement dit l’alchimie -, enfin, l’invocation mémorisante du Nom divin, ou « prière du cœur ».

Si les maîtres spirituels se font rares, il en existe des substituts. Seul le retour à l’Essentiel permettra le retour de l’Essentiel. Celui-ci n’est autre que le dépassement des contraires réconciliés dans les harmoniques de l’Unité suprême.

Éditions L’Age d’Homme, Collection Delphica, 271 pages

Vivre avec les animaux

vu sur http://www.demosphere.eu/

Vivre avec les animaux ?

Le système industriel de production de viande en question

 

Débat avec Jocelyne Porcher,

Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXème siècle. Récapitulant les apports de ses contributions de ces dernières années, Jocelyne Porcher présente dans ce livre une critique décapante de ce qu’elle nomme le système industriel de production animale, et s’efforce de tracer les lignes d’une alternative radicale. En tant que chercheuse, ancienne éleveuse, ancienne travailleuse du secteur, Jocelyne Porcher parle de ce qu’elle connaît bien. Se démarquant de l’orientation définie par bon nombre de défenseurs des animaux ou s’autoproclamant tels, elle oppose au système de production animale, l’élevage dont elle montre à quel point il est important de le défendre. Plaçant, à rebours de tant d’autres chercheurs ou philosophes s’intéressant à la question animale, le travail au cœur de sa réflexion, elle montre combien la définition de mode renouvelé de relations entre humains et animaux, passant par d’autres relations de travail avec les animaux dits de « rente », est essentiel pour construire une autre société.

A l’invitation des revues Contretemps, Ecorev, La Décroissance, Ecologie et Politique, Mouvements

 

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Vivre avec les animaux

Une utopie pour le XXIe siècle

Jocelyne PORCHER

Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu’a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ? Le voulons-nous encore ? Car l’abattage de masse des animaux, considérés comme simples éléments des « productions animales », leur inflige une terreur et une souffrance insoutenables, tout en désespérant les éleveurs. Et l’élevage, après 10 000 ans d’existence, est aujourd’hui souvent décrit comme une nuisance, pour l’environnement comme pour notre santé. Une condamnation reposant sur une confusion entre « élevage » et « production animale », dont il nous faut comprendre les enjeux.

Qu’est-ce que l’élevage ? Quelles différences entre « élevage » et « productions animales » ? Quelle est la place de la mort dans le travail avec les animaux ? Peut-on améliorer leur sort dans les systèmes industriels ? Faut-il « libérer les animaux » comme le proposent certains philosophes ? En répondant ici à ces questions, Jocelyne Porcher explique en quoi la capacité des hommes à coexister pacifiquement dépend de leur capacité à vivre en paix et dignement avec les animaux. Et pourquoi, dès lors, sauver l’élevage en évitant son assujettissement au système d’exploitation et de mise à mort industrielle pourrait être une des plus belles utopies du XXIe siècle.

Source : http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/…

Surgissement d’un nouveau monde

 Editeur : Alphée (9 avril 2010)

Marc Luyckx Ghisi 

Marc Luyckx Ghisi a étudié les mathématiques, la philosophie et la théologie. Après un parcours qui l’a conduit en Italie, au Brésil et aux E. U., il a été pendant près de dix ans conseiller des présidents Delors et Santer à la  » Cellule de Prospective  » de la Commission européenne à Bruxelles. Il s’y est occupé du sens de la construction européenne et de ses dimensions éthiques, culturelles, religieuses et politiques, dans le contexte du changement de société. Il est maintenant doyen de la Cotrugli Business Academy à Zagreb, Croatie et Membre du Conseil International d ‘Auroville en Inde du Sud.

 

Présentation de l’éditeur

Nous vivons un changement de société rapide et profond car la rationalité moderne, l’approche patriarcale et le capitalisme industriel ne sont plus capables de formuler une réponse satisfaisante ni au problème de notre survie collective et de celle de l’environnement, ni aux problèmes sociaux et démographiques de notre monde en ce début de XXIe siècle. Ils sont déjà dépassés car ils ne font plus sens : ils conduisent à la mort. La société civile mondiale cherche déjà ailleurs, même si les pouvoirs s’évertuent à la convaincre qu’il n’y a pas d’alternative. Certains sont en train d’expérimenter un profond réenchantement, une réconciliation corps-coeur-âme. Dans ce groupe de 25 % de citoyens européens et américains, 66 % sont des femmes. Ces changements en cours touchent aux aspects les plus profonds de nos vies comme la relation homme-femme, le sacré, la vérité, le statut de la raison et de la science, le temps, l’espace et le bonheur. Et en même temps, c’est l’architecture souterraine de la modernité qui est en train de se dissoudre. Il est normal que les citoyens ressentent de l’angoisse. A un niveau moins profond, mais tout aussi important, la société de l’information est comme le turbo qui accélère et approfondit ces changements. En modifiant le coeur même de la logique capitaliste et communiste, elle les dépasse et nous fait entrer dans une logique qui s’avère chaque jour plus différente ; et où les avantages et les dangers ne seront pas nécessairement ceux que nous percevons aujourd’hui.


 

La perte de biodiversité responsable de la malnutrition

vu sur novethic.fr/

Pour répondre aux problèmes de malnutrition dans le monde, la FAO se tourne vers la biodiversité agricole. En liant l’amélioration de l’alimentation à la production de variétés locales, l’organisation des Nations unies entérine l’incapacité de l’agriculture industrielle à nourrir le monde.
La malnutrition est directement liée à la perte de la biodiversité agricole. Des études montrent en effet la grande richesse et variabilité nutritionnelles des anciennes variétés locales. Ces plantes ont largement disparu en quelques décennies au profit de quelques variétés commerciales qui dominent les grandes cultures de l’agriculture mondiale (maïs, blé, riz, pommes de terre, manioc, soja). À titre d’exemple, le nombre de variétés de riz cultivées en Thaïlande est passé de 16 000 à 37. Pire, la moitié des surfaces cultivées concerne seulement deux variétés. Ce sombre constat invite à « concentrer les principaux efforts sur le retour aux cultures locales et aux systèmes alimentaires traditionnels. » Ce n’est ni la Via Campesina, ni des organisations indigénistes qui le disent, mais la FAO.

Des variétés locales jusqu’à 100 fois plus riches en vitamine que la banane blanche

Pour l’organisation des Nations unies, la malnutrition de deux milliards de personnes dans le monde témoigne ainsi de l’inadaptation des régimes alimentaires contemporains. Lors de l’inauguration de la nouvelle chaire Unesco sur l’Alimentation durable à Montpellier, le 27 janvier 2012, Ruth Charrondière, responsable nutrition de la FAO, a insisté sur la place centrale qu’occupe aujourd’hui la biodiversité dans l’approche de la nutrition. Ces conclusions reposent sur des études engagées au milieu des années 2000 sur l’évolution des régimes alimentaires de douze communautés indigènes à travers le monde, des Masais du Kenya aux Inuits du Canada, en passant par Pohnpei, une île de la Micronésie.

 

 

Prière indienne

vu sur chezmaya.com

« À ceux que j’aime…
et ceux qui m’aiment »

Quand je ne serai plus là, relâchez-moi,

Laissez-moi partir,

J’ai tellement de choses à faire et à voir

Ne pleurez pas en pensant à moi,

Soyez reconnaissants pour les belles années,

Je vous ai donné mon amitié,

Vous pouvez seulement deviner

Le bonheur que vous m’avez apporté.

Je vous remercie de l’amour que chacun m’avez démontré,

Maintenant, il est temps de voyager seul.

Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine.

La confiance vous apportera réconfort et consolation.

Nous serons séparés pour quelque temps.

Laissez les souvenirs apaiser votre douleur,

Je ne suis pas loin, et la vie continue…

Si vous avez besoin, appelez-moi et je viendrai,

Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serai là,

Et si vous écoutez votre coeur, vous éprouverez clairement

La douceur de l’amour que j’apporterai.

Et quand il sera temps pour vous de partir,

Je serai là pour vous accueillir.

Absent de mon corps, présent avec Dieu.

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer,

je ne suis pas là, je ne dors pas,

Je suis les mille vents qui soufflent,

Je suis le scintillement

des cristaux de neige,

Je suis la lumière que traverse

les champs de blé,

Je suis la douce pluie d’automne,

Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin,

Je suis l’étoile qui brille dans la nuit,

N’allez pas sur ma tombe pour pleurer,

Je ne suis pas là,

Je ne suis pas mort.

(prière indienne)

la méditation plus efficace que la médication

Vu sur Lu, Vu & Entendu

Comment combattre la douleur? Subhana Barzaghi, qu’a rencontrée The Age, le grand quotidien australien, a fait de cette question la raison de son métier: elle enseigne la méditation afin de permettre aux patients de mieux encaisser le mal qu’ils peuvent ressentir. Elle s’appuie notamment sur des résultats récents d’une étude pour parler de sa méthode.

Les médicaments, par le biais, par exemple, des analgésiques, sont une solution évidente à la douleur, mais une étude publiée récemment par le Wake Forest Baptist Medical Center indique, en effet, que la méditation peut être plus efficace que la morphine.

Fadel Zeidan, l’un des chercheurs, précise que c’est la première fois qu’une enquête de la sorte révèle qu’une heure de méditation peut réduire à la fois la douleur ou la perception que le cerveau peut en avoir.

«Nous avons trouvé une vraie conséquence –une réduction de 40% de l’intensité de la douleur et de 57% au niveau de l’aspect déplaisant du mal. La méditation engendre une vraie décélération, comparativement à la morphine et aux antidouleurs qui font décliner la douleur de 25%.»

Lors de cette étude, 15 volontaires, qui n’avaient jamais médité, ont accepté de suivre des séances d’environ 20 minutes au cours desquelles ils ont notamment appris à se focaliser sur leur respiration. Au cours de l’expérience, les «cobayes» ont été soumis à des tests de douleur à base de sources de chaleur ou de froid pendant des périodes de cinq minutes. Sous surveillance, leur cerveau a montré qu’après une séance de méditation, la douleur ou la sensation d’inconfort pouvait être diminuée jusqu’à 93%. Il s’avère que la réaction à la douleur était moins immédiate sous méditation que sous médication. En conclusion, Wake Forrest préconise la méditation à des fins thérapeutiques.

Subhana Barzaghi est persuadée de ces vertus qui, selon elle, «permettent d’atteindre un grand niveau de calme et de détente». Elle dit que les résultats sont concluants.

D’autant que l’efficacité des antidouleurs est, elle, parfois contestée, on le sait, à l’image du Di-Antalvic vendu pendant plus de quarante ans, mais retiré du marché en 2011 par Sanofi-Aventis car le Di-Antalvic augmentait des risques de surdosages fréquents en cas de douleurs aiguës ou chroniques qui, comme le rappelait L’Express, pouvaient être lourd en entraînant des risques psychiatrique et cardiovasculaire allant même jusqu’à l’arrêt cardiaque. Ces effets secondaires avaient poussé l’Afssaps à ordonner son retrait des rayons des pharmacies.

Photo: Cerveau/Dierk Schaefer via Flickr License CC by

Recherche sans expérimentation animale

publié par l’Express : Franck Laval, le 22/02/2012

[Chronique] Bisphénol A, phtalates, toxine botulique (Botox), toutes ces substances chimiques comme bien d’autres peuvent désormais être mieux évaluées. C’est ce que démontre le Comité scientifique de Pro Anima partenaire de la Start up Novaleads. Ensemble, ils ont mis au point un programme scientifique tout à fait novateur avec l’objectif de remplacer l’utilisation d’animaux en toxicologie tout en apportant une plus grande fiabilité des résultats.
L’expertise du Professeur Jean-François Narbonne, toxicologue à l’Université de Bordeaux II et les recherches de Novaleads ont permis d’assurer au programme nommé VALITOX-EVATOX, une prédicitivité de 82% contre à peine 62% sur les rongeurs. Les résultats ont été publiés dans une revue scientifique à comité de lecture ALTEX (Alternative to Animal Expérimentation, une référence en la matière) en Mars 2009. Non seulement des vies animales pourront être épargnées mais l’évaluation des substances chimiques qui nous environnent sera plus fiable! S’enthousiasme Christiane Laupie-Koechlin, fondatrice de Pro Anima et initiatrice du projet. Ce procédé, permettant de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance en utilisant la technique de la fluorescence, est actuellement en cours de validation à l’ECVAM, l’Institut de contrôle en charge des validations au niveau européen. Le programme sera ensuite proposé dans le cadre de la directive REACH (ambitieux projet européen qui demande aux industriels de tester quelques 145 000 substances chimiques déjà présentes dans nos produits de consommation courante).
Les tests sur les animaux un modèle biologique pas fiable
Pro Anima s’active depuis des années à démontrer que les animaux ne peuvent pas être un modèle biologique fiable pour l’expérimentation, rendant ainsi les résultats des recherches peu extrapolables à l’homme. De plus, de nombreux scientifiques remettent ce dogme du  » modèle animal  » en question, dans les pays Anglo-Saxons notamment. Ainsi, aux Etats-Unis, l’Agence Reuters, dans un communiqué du 14 février 2008 indique que: les laboratoires d’Etat vont passer aux méthodes de tests sans animaux telles que les tests cellulaires et les banques de données pour tester l’innocuité des produits chimiques, les médicaments et les toxiques. Le National Institute of Health et l’Environmental Protection Agency (EPA) déclarent: Ces méthodes sont plus rapides, plus précises et beaucoup moins onéreuses.
La recherche pourra t-elle un jour se passer de l’utilisation d’animaux? Le débat, récurrent en Europe, est toujours d’actualité, malgré un manque évident de volonté politique, de la France en particulier! Toujours est-il que des progrès scientifiques fulgurants permettent d’envisager sérieusement une science plus éthique: modélisation de micro organes à base de tissus humains, création de bases de données ultra sophistiquées permettant de reproduire avec une plus grande exactitude des réactions chimiques, logiciels permettant de tester des substances directement à partir d’une simple prise de sang sur le patient, les progrès de la biologie moléculaire, cellulaire, génomique, bio marqueurs…
Autant de recherches qui contribuent à une science moderne au service de l’Homme, de la nature et de l’environnement. Car c’est bien de cela dont il s’agit déclare Pro Anima: Faire la promotion d’une expérimentation scientifique n’utilisant pas de cobayes animaux, c’est aussi restaurer les liens qui unissent l’Homme, l’animal et l’environnement… car hormis les cobayes animaux, les humains font souvent les frais de ces substances chimiques.A insi, dans ce cas, ce qui sauve l’animal améliore la recherche au service de l’Homme.
Egalement au niveau associatif, de grands organismes de protection de la nature et de l’environnement ont participé financièrement au programme VALITOX/EVATOX (SPA, Fondation 30 millions d’Amis, SNDA, Fondation Bardot, Association Bourdon). Un espoir pour tous dès maintenant.

Monsanto, un demi-siècle de scandales sanitaires

vu sur http://www.lemonde.fr/

Soren Seelow

 

Ancien géant de la chimie, Monsanto est aujourd’hui le leader mondial des OGM et l’un des premiers semenciers de la planète.ASSOCIATED PRESS/JAMES A. FINLEY

 

La condamnation, lundi 13 février, du géant américain de l’agroalimentaire Monsanto, poursuivi par un petit agriculteur charentais intoxiqué par un herbicide, est une première en France. A l’échelle de l’histoire de la multinationale, centenaire, cette condamnation ne constitue qu’une péripétie judiciaire de plus dans un casier déjà très chargé.

PCB, agent orange, dioxine, OGM, aspartame, hormones de croissance, herbicides (Lasso et Roundup)… nombre de produits qui ont fait la fortune de Monsanto ont été entachés de scandales sanitaires et de procès conduisant parfois à leur interdiction. Mais rien n’a jusqu’ici freiné l’irrésistible ascension de cet ancien géant de la chimie reconverti dans la biogénétique et passé maître dans l’art du lobbying. Portrait d’une multinationale multirécidiviste.

Depuis sa création en 1901 à Saint-Louis, le petit producteur de saccharine devenu un des principaux semenciers de la planète n’a cessé de défrayer la chronique. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’explosion accidentelle d’une usine de plastique Monsanto provoquée par celle d’un cargo français chargé de nitrate, qui fit 500 morts à Texas City en 1947, est ainsi restée dans les annales comme l’un des premiers désastres de l’industrie chimique.

Deux ans plus tard, c’est au tour d’une deuxième usine de la firme, à Nitro en Virginie, de partir en fumée. Cette fois-ci, la responsabilité de l’entreprise est engagée. Plus de deux cents ouvriers développent des chloracnés, un trouble aussi rare que sévère de la peau, rapporte Marie-Monique Robin, lauréate du prix Albert-Londres, dans son documentaire Le monde selon Monsanto.

L’accident révèle que le produit phare de la marque, l’herbicide 2,4,5-T, contient des niveaux élevés de dioxines, des substances hautement toxiques et cancérigènes, de composition assimilable à celle des polychlorobiphényles (PCB). La première étude suggérant la dangerosité potentielle de la dioxine était connue de Monsanto dès 1938 : la commercialisation de l’herbicide se poursuivra pourtant pendant près de quarante ans, avant son interdiction dans les années 1970.

Monsanto, qui a dirigé l’usine de Nitro entre 1934 et 2000, a par ailleurs fait l’objet d’une plainte déposée en 2007 par 77 habitants de Virginie atteints de cancer, qui accusent la compagnie d’avoir diffusé « illégalement » de la dioxine dans les environs de l’usine.

 

pour lire l’article :

PCB : le procès de la honte

En 2001, 3 600 habitants de la ville d’Anniston, en Alabama, attaquent Monsanto pour une contamination aux PCB. Selon un rapport déclassifié de l’Agence de protection de l’environnement des Etats-Unis (EPA), Monsanto a déversé pendant près de quarante ans des milliers de tonnes de déchets contaminés dans un ruisseau et une décharge à ciel ouvert, au cœur du quartier noir de la ville.

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En 1975, une étude menée par Monsanto révèle que le PCB provoque des tumeurs chez le rat. La multinationale décide d’en changer les conclusions, de « légèrement tumorigènes » à « n’apparaît pas cancérigène »« Nous ne pouvons nous permettre deperdre un seul dollar » : ainsi se conclut l’un des mémos consultés par TheWashington Post.

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Agent orange : condamné pour « empoisonnement »

Durant ces mêmes années, entre 1961 et 1971, Monsanto produit l’agent orange, constitué à partir de l’herbicide 2,4,5-T, dont la dangerosité est largement connue depuis l’explosion de l’usine de Nitro. Ce défoliant sera massivement déversé par l’aviation américaine au-dessus des forêts vietnamiennes pendant la guerre. Les conséquences se font encore sentir aujourd’hui, avec de nombreux cancers et des malformations de naissance au Vietnam, ainsi que des séquelles diverses chez nombre d’anciens combattants américains.

 

L’herbicide Roundup est-il toxique ?

Souvenez-vous de cette publicité et de ce bon chien Rex : « Roundup ne pollue ni la terre ni l’os de Rex ». Elle a valu à Monsanto d’être condamnée deux fois, aux Etats-Unis et en France, pour des mentions mensongères placées sur l’emballage de cet herbicide total (qui élimine toutes les plantes).

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Plusieurs études concordantes affirment pourtant que le pesticide phare de Monsanto – et son principe actif, le glyphosate – est potentiellement tératogène, c’est-à-dire responsable de malformations fœtales. L’une d’entre elles, publiée fin 2010 dans Chemical Research in Toxicology, montre que l’exposition directe d’embryons de batraciens à de très faibles doses d’herbicide à base de glyphosate entraîne des malformations.

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Herbicide Lasso : interdit à la vente

La condamnation qui a frappé, lundi 13 février, le deuxième herbicide de Monsanto est plus significative. Les juges français ont en effet considéré que le fabricant de produits phytosanitaires devra indemniser « entièrement » le plaignant, Paul François. Ce céréalier ne travaille plus qu’à mi-temps, en proie à des fatigues chroniques et des maux de tête tenaces. Les médecins considèrent que son système nerveux central a été affecté à la suite de l’inhalation du Lasso.

Monsanto a fait appel

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Hormones de croissance : scandale chez Fox News

Au début des années 1990, Monsanto commercialise son premier produit issu des biotechnologies : Posilac, l’hormone de croissance bovine recombinante (rBGH), une hormone transgénique destinée à augmenter la lactation des vaches de près de 20 %. L’hormone entraîne des mammites, des inflammations de la mamelle, qui contraignent les éleveurs à traiter leurs vaches avec des antibiotiques, dont on retrouve ensuite la trace dans le lait. Ce produit miracle est aujourd’hui interdit partout, sauf aux Etats-Unis.

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OGM : des procès en pagaille

Entre 1995 et 1997, le soja génétiquement modifié Roundup Ready, le colza Roundup Ready et le coton Roundup Ready, tous trois résistants à l’herbicide Roundup, reçoivent les autorisations de commercialisation. Détentrice d’un brevet aujourd’hui périmé sur le glyphosate (commercialisé sous le nom de Roundup), l’entreprise décide de changer de stratégie et entreprend de breveter le vivant. Elle produit actuellement 90 % des OGM de la planète.

Un quasi-monopole que la firme défend chèrement. Au cours des années 2000, Monsanto assignera ainsi devant les tribunaux des centaines de paysans accusés d’avoir utilisé « frauduleusement » ses semences transgéniques brevetées, c’est-à-dire de les avoir replantées.

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http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/02/20/ogm-paris-demande-a-l-ue-de-suspendre-l-autorisation-du-mon810_1646073_3244.html :

 

La Commission européenne a reçu, lundi 20 février, une demande du gouvernement français de suspendre d’urgence la culture du maïs OGM MON810 sur le territoire de l’UE, a annoncé Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire chargé de la santé et des consommateurs, John Dalli.

La requête des autorités français se fonde sur « de nouvelles études scientifiques », a-t-il expliqué, avant d’indiquer que la Commission allait les étudier et fournir sa réponse « dans les délais prévus ».

La requête française n’est pas une nouvelle clause de sauvegarde, mais une demande d’interdiction générale de la culture du MON810. La France avait adopté une clause de sauvegarde pour interdire la culture de ce maïs sur son territoire en février 2008, mais la mesure a été invalidée par la Cour européenne de justice de Luxembourg et le Conseil d’Etat.

Nathalie Kosciusko-Morizet s’était engagée récemment à redemander l’interdiction de culture de ce type de maïs avant fin février. La demande française « s’appuie sur les dernières études scientifiques », et notamment sur un avis de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA), publié le 8 décembre 2011, qui« montrent que la culture de ce maïs présente des risques importants pour l’environnement ».

L’avis de l’AESA porte sur le maïs OGM Bt11, mais « on argumente que nombre de problèmes soulevés par le Bt11 sont transposables au Monsanto 810 », a souligné la ministre à l’AFP à Paris. « Si l’Union européenne n’agit pas, on peut prendre une clause de sauvegarde », comme l’ont déjà fait six autres pays européens, a-t-elle indiqué.

Le maïs MON810 est cultivé dans l’UE depuis 14 ans, essentiellement en Espagne. La multinationale a demandé le renouvellement de cette autorisation, mais sa requête n’a pas encore été soumise aux Etats. Le processus d’autorisation des OGM est actuellement dans l’impasse, car aucune majorité n’est jamais trouvée entre les 27 Etats.

 

 

 

 

Aspartame : vers un nouveau scandale sanitaire ?

Monsanto le précise clairement sur son site Internet : après en avoir été l’un des principaux producteurs dans les années 1980 et 1990, l’entreprise ne produit plus d’aspartame depuis 2000. La firme tient pourtant à insister sur le fait que cet édulcorant, le plus utilisé au monde, « ne provoque aucune maladie ».

Des études récentes ont cependant mis en évidence un risque accru de naissances prématurées chez les femmes qui consomment ce produit. L’Autorité européenne de sécurité des aliments a même été invitée en mai par la Commission européenne à anticiper la réévaluation complète de la sécurité de l’aspartame en 2012.

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dépression marchandisée

Antidépresseurs : nombreux risques pour une efficacité controversée dans une dépression marchandisée

vu sur http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/

 

 

Ceci est le texte intégral de mon article paru dans le numéro de mai 2011 de la revue Alternative Santé(pp. 18-21), sous le titre (donné par la rédaction) « Antidépresseurs : l’overdose ». Je l’ai introduit et commenté dansce billet. Le nombre de signes était limité (dans la revue); c’est pour cela que le texte est très comprimé, sans transitions, ni figures de style, sans aucun mot qui ne semblait pas indispensable à la compréhension.

Antidépresseurs : l’overdose

Aldous Huxley imaginait dès les années 30 le médicament parfait, appelé Soma, qui crée un bonheur artificiel, émousse les émotions et pensées inadaptées par rapport aux normes sociales et devient ainsi un outil efficace de contrôle social. C’est le moyen idéal pour les tenants de la biocratie, l’une des formes de biopolitique (Michel Foucault) qui implique la médicalisation de l’existence, pour discipliner corps et esprits, normaliser les individus « déviants » à coups de camisoles chimiques et de bonheur standardisé. La psychiatrie ainsi dévoyée devient une gardienne de l’ordre socio-économique [1].

Marchandisation de la dépression

La dépression est « une construction historique » (Monique Debauche), depuis l’ancrage du terme dans le langage médical vers le milieu du 19ème siècle, pour désigner des états sévères tels que mélancolies, « dépressions vitales »… Il fallait élargir ce marché, trop étroit pour convenir aux objectifs de profit de l’industrie et à une psychiatrie qui voulait échapper aux psychanalystes. Pour ce faire, le marketing pharmaceutique commence par redéfinir et banaliser la dépression. Et l’on assiste à une « marchandisation de la dépression » en plusieurs étapes [2], en même temps que s’impose la psychopharmacologie, depuis la mise sur le marché de la Thorazine en 1953. Par la suite, l’arrivée des tranquillisants et des premiers antidépresseurs (IMAO, tricycliques) permettra de mettre au point les recettes publicitaires les plus performantes [3].

Tout est fait pour élargir les critères de la dépression, assimilée à la dysphorie (tristesse) et rendue socialement acceptable, alors que le discours général passe de la « folie » aux « troubles mentaux ». De plus en plus de bien-portants se retrouvent dans les descriptions délibérément vagues et deviennent éligibles aux « traitements » de toute sorte de « troubles » vaguement associées à la dépression… Le DSM – Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux -, rédigé par des leaders d’opinion grevés de conflits d’intérêts, a largement contribué à la création de ce marché. Sans oublier l’OMS, qui, sous l’influence des pharmas, a fortement promu la dépression, étiquetée maladie du 21ème siècle. L’OMS a aussi changé sa définition de la santé pour y inclure un vague « bien-être complet » des individus, ce qui légitime la publicité des firmes pour les « pilules du bonheur » et les médicaments de confort (lifestyle drugs) présentés comme indispensables [4].

 

pour lire la suite de l’article 

Vivre de lumière

Publié par Interobjectif

Documentaire autrichien de P.A. Straubinger en version française (2010)

Peut-on survivre sans prendre de nourriture pendant des semaines, des années voire des décennies ?
La plupart des gens, scientifiques ou spécialistes répondront spontanément : c’est impossible !

Mais comment réagiront ces mêmes scientifiques et spécialistes lorsqu’ils seront confrontés aux preuves, rapports certifiés, interviews et expériences en laboratoire à l’appui, constatant que ce phénomène, parfois aussi désigné par « Respirianisme ou inédie », existe ?

Le film est une enquête passionnante et intrigante autour du monde. Il explore non seulement la connaissance issue des traditions spirituelles asiatiques, mais dévoile aussi les derniers modèles d’explications tirés de la physique quantique.

Sans promouvoir le « Respirianisme », ce documentaire propose une vision alternative de nos besoins, bousculant la philosophie mécaniste-matérialiste dominante. Serait-il alors possible de vivre autrement ?

Pour rejoindre la page sur le respirianisme 

pour acheter ce DVD : « LUMIÈRE »
(chez Jupiter Communication, son distributeur français)

Avec en bonus du DVD le passionnant documentaire « Propos sur la conscience », où le Dr. Amit Goswadi, physicien quantique, prétend que la conscience humaine ne provient pas du cerveau. A voir et revoir d’urgence en version française !

Attention : Non le respirianisme n’est pas à pratiquer par tout le monde, ni évidemment la solution à la faim dans le monde !
Serait-il alors possible de vivre autrement ? Oui, pour quelques uns…
Un excellent sujet qui démontre que le monde scientifique actuel marche globalement à côté de ses pompes… et que de nouvelles perspectives s’offrent à la destinée humaine.

« Si cette enquête remet en question nos conceptions et ouvre une porte sur une alternative, elle n’en reste pas moins honnête, rigoureuse, et ne fait aucune propagande. » (Les Fiches du Cinéma)

« P.A. Straubinger permet à chacun de se faire une opinion à travers une enquête solide, s’appuyant sur des études scientifiques. Lumière débute avec de nombreux plans aériens, une invitation à considérer les thèmes évoqués dans le documentaire avec un oeil neuf, à bonne distance. » (Excessif)

« Voilà, avouons-le honnêtement, qui a de quoi troubler les esprits rationnels, et justifie la tentation du réalisateur de remettre plus largement en cause les dogmes de la science positiviste. » (Le Monde)

« Même si le scepticisme reste de mise, ce film peut laisser croire selon quelques spécialistes à la véritable influence de l’esprit sur la matière. Il laisse aussi planer l’hypothèse que d’autres formes d’énergie pourraient exister se substituant à celles auxquelles on a l’habitude de recourir. En tout cas il a le mérite de laisser penser que l’homme a des capacités infinies en lui… » (Suite101.fr)

« Sans trop s’encombrer d’idéologies fumeuses ou hors d’atteinte des non-convaincus, l’enquête s’attaque à l’énigme biologique et médicale, explore et élargit le débat jusqu’à la valeur des sciences et de nos certitudes. C’est habile, très intrigant, avec une pointe d’humour pour faire passer le plus ahurissant. » (L’avis des femmes)

« On est plus frappé par le mépris de la communauté scientifique, qui en se fermant à toute étude apporte de l’eau au moulin des plus illuminés. Reste un sujet fascinant qui fait réfléchir… » (L’avis des hommes)

« Une chose est sûre, ce film n’est pas une incitation au jeûne mais invite, au contraire, le spectateur à repousser les limites de l’entendement pour approcher progressivement une autre réalité surprenante ! » (L’Officiel des Spectacles)

« Un beau message d’espoir donc, qui tombe à pic car avec bientôt 7 milliards d’êtres humains la lumière risque d’être notre plat principal. » (Le Canard Enchaîné)

nos relations : liens faibles et liens forts

vus sur : http://internetactu.blog.lemonde.fr/

Liens faibles, liens forts. Cette semaine le dossier d’InternetActu vous propose de revenir sur ce que sont les liens faibles, ce concept forgé par le sociologue américain Mark Granovetter permettant de distinguer nos relations selon selon leur proximité, mais aussi selon leur diversité et la richesse de ce qu’elles nous apportent. A l’heure des réseaux sociaux numériques, la compréhension de la structuration et du rôle de nos relations est devenu d’autant plus importante qu’elles forgent de plus en plus toutes nos actions en ligne. Quelle est la force des liens faibles, quelles sont leurs limites ? C’est le dossier d’InternetActu.

Le consultant Charles Leadbeater, célèbre chercheur associé à Demos, le think tank britannique, vient de publier [NDE cet article date de mars 2008, mais ses conclusions, vous le constaterez, n’ont rien perdu de leur actualité] We Think : l’innovation de masse, pas la production de masse et signe une tribune très stimulante dans le Guardian sur la puissance du web 2.0 : « Si d’ingénieux concepteurs de jeux peuvent inspirer des milliers de personnes à collaborer pour résoudre un casse-tête en ligne, pourrions-nous faire quelque chose de similaire pour lutter contre le réchauffement de la planète, soutenir les personnes âgées, aider les victimes de catastrophes, prêter ou emprunter de l’argent, discuter de politique et de décisions publiques, enseigner et apprendre, concevoir et fabriquer des produits ? »

Puissant le web 2.0 ?

Reste qu’il est difficile de voir dans les formes de collaboration que décrit Leadbeater une véritable puissance, car beaucoup d’entre elles n’ont lieu que derrière l’écran et peinent à impacter le réel. Les mobilisations par SMS pour faire tomber les gouvernements de Corée du Sud, des Philippines ou d’Espagne ont-elles été des éléments déclencheurs ou des symptomes ? Certes, comme il le dit, « le web abaisse le coût de la mobilisation », mais cette mobilisation électronique est-elle de même teneur que d’autres formes, a-t-elle la même force ? Mobiliser les gens derrière leur écran n’est-il pas plus facile, mais aussi moins impliquant, que les faire se déplacer à une manifestation ou une réunion ? Leadbeater le reconnait lui-même, nous ne savons pas encore comment nous pouvons nous organiser sans l’attirail traditionnel des organisations. Charles Leadbeater est également conscient que le web « n’améliore que trop imparfaitement la qualité du débat démocratique », ce qui ne l’empêche pas, comme d’autres prophètes du numérique, d’aller de l’avant et de continuer à être optimiste : « Les Etats-Unis dépensent des centaines de milliards de dollars dans une guerre pour apporter la démocratie en Irak. Or, 4 % des gens dans le monde arabe ont un accès haut débit. Le meilleur moyen pour promouvoir la démocratie au Moyen-Orient serait de porter ce taux au-delà de 50 %. » En guise de démonstration, c’est peut-être un peu faible ?

pour lire la suite :

Adonis critique vivement l’opposition syrienne

vu sur lorientlejour.com

Adonis critique vivement l’opposition syrienne

AFP | 11/02/2012


Révolte « Il n’y a pas d’islamisme modéré », clame le poète syrien.

Le poète syrien exilé Adonis (Ali Ahmad Saïd Esber) a porté un regard très critique sur l’opposition syrienne au président Bachar el-Assad, dénonçant l’appel aux pays occidentaux pour soutenir la révolte, dans un entretien accordé au magazine autrichien « Profil » à paraître lundi.

« Comment peut-on poser les fondements d’un Etat avec l’aide des mêmes personnes, qui ont colonisé ce pays? » se demande Adonis, considéré comme le plus grand poète vivant du monde arabe. Il fait ainsi allusion au mandat exercé par la France en Syrie de 1920 à 1941 en application de l’accord secret anglo-français Sykes-Picot (1916) et du Traité de Sèvres (1920), après l’effondrement de l’empire ottoman, allié de l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, la présence militaire française en Syrie ne prenant fin qu’en 1946.

« Je ne soutiens pas l’opposition » au président Assad, indique le poète. Pour lui, une intervention militaire occidentale aurait les mêmes conséquences que la guerre déclenchée en Irak en 2003: « Le pays serait alors détruit ».

En août dernier, le poète avait appelé le président Assad à « quitter la présidence ». « Le moins qu’il puisse faire est de démissionner de son poste », avait-il dit au journal koweïtien al-Raï.

Dans « Profil », Adonis tire également un bilan très négatif du « Printemps arabe ». S’il reconnaît avoir été impressionné par le début du mouvement, il critique son évolution, avec l’arrivée au pouvoir des islamistes en Tunisie et en Egypte, après les élections organisées à l’automne 2011.
« Il n’y a pas d’islamisme modéré », clame-t-il, comparant les Frères musulmans, grands vainqueurs des élections législatives en Egypte, à de « purs fascistes ». Selon lui, une véritable révolution dans le monde arabe ne peut avoir des chances de réussite que sur « des bases laïques ».

La répression du soulèvement populaire en Syrie a fait plus de 6.000 morts depuis début mars, selon un dernier bilan de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Saïd Esber, âgé de 82 ans, né à Al-Qassabin, près de Lattaquié, en Syrie, est l’aîné d’une famille paysanne de six enfants. Après un séjour en prison pour son appartenance au Parti nationaliste syrien, il s’exile au Liban en 1956 avant de venir s’installer en France. Il réside depuis 1985 à Paris, où il a enseigné à la Sorbonne et a été le représentant de la Ligue arabe à l’UNESCO. En 2011, il a remis ses archives à l’Institut Mémoires de l’édition contemporaine (IMEC) à Caen (ouest de la France).

Eglise de la Très Sainte Consommation

Vu sur le site de l’Eglise de la Très Sainte Consommation

Croissance Reviens ! Dilapidez !
Croissance, croissance, croissance reviens !
Croissance reviens parmi les tiens !
Pour notre bonheur, montre-nous le chemin,
Toi qui nous aveugles si bien. !

Citée 1000 fois dans les journaux quotidiens,
Tu ne quittes pas la bouche de nos politiciens,
Tu apportes l’emploi et le pouvoir d’achat,
Pour con consomme comme des rois !

Croissance, croissance….

Bien ancrée dans tous les recoins de nos cerveaux,
Croissance tu es la solution de tous les maux,
Croissance infinie dans toute la galaxie,
Tu es la source de la vie !

Croissance, croissance….

Soyons malades, dépressifs et surendettés,
Pour la patrie, pour la croissance du P.I.B,
Vive l’exploitation, le travail et l’argent !
A mort tous les décroissants !

Croissance, croissance….


Dilapidez !

Tout votre blé !
Pour la croissance
Du P.I.B. !

Dilapidez !
Ô lapidez !
La femme-objet !
Les ouvriers !
Les étrangers !

Ô lapidez !
Dilapidez !
Tout votre blé !
Pour la croissance
Du P.I.B. !

Dilapidez !
Croissance, reviens !
Croissance, bonheur !
Achat, bonheur !

Du fric à l’aise J’t’emmène Au Poste
Ah que je gagn’ du fric à l’aise
Quand y’a pas d’règles pour l’emploi
Oui pour l’emploi
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers, des ouvriers
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers

J’ai rétabli l’travail des gosses,
Dans les pays d’Extrême-Orient
D’Extrême-Orient
Leurs petit’s mains cous’nt les godasses
Pour bien moins cher que leurs parents, que leurs parents
Leurs petit’s mains cous’nt les godasses
Pour bien moins cher que leurs parents, que leurs parents

La nuit j’fais travailler les femmes
Y’a pas d’raisons qu’elles y échappent,
Qu’elles y échappent,
Comm’ça ell’s sont près de leur mômes
C’est plus social et plus rentable,
Et plus rentable
Comm’ça ell’s sont près de leur mômes
C’est plus social et plus rentable

Aujourd’hui je suis mercenaire
Pour le Medef et pour le fric
Et pour le fric,
J’ai un contrat en Normandie
Je restructure l’industrie, oui l’industrie
J’ai un contrat en Normandie
Je restructure l’industrie

Après il y’aura la Bretagne,
La Lorraine et le Pas-d’-Calais
Le Pas-d’-Calais
Chaqu’fois que je ferme une usine
Y’a dix millions qui tomb’nt pour moi,
Qui tomb’nt pour moi
Chaqu’fois que je ferme une usine
Y’a dix millions qui tomb’nt pour moi

Ah que je gagn’ du fric à l’aise
Quand y’a pas d’règles pour l’emploi
Oui pour l’emploi
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers, des ouvriers
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers
(Mouise attaque)

Allez viens j’t’emmène au poste,
Je t’embarque avec les menottes,
Et je voudrais que tu te rappelles,
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Je voudrais que tu te rebelles plus souvent,
Qu’on puisse t’humilier devant les gens,
Et je voudrais que tu te rappelles,
Le flashball est bien mortel
Et pas accidentel !

Je voudrais que tu ne sois plus dissident
Que tu rentres enfin dans le rang
Et je voudrais que tu te rappelles,
Les bavures, blessures mortelles !
Coma artificiel !

Je voudrais que tu aies peur plus souvent
Des contrôles, des rafles, des agents
Et je voudrais que tu te rappelles
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Je voudrais que tu t’agenouilles sagement
Que tu trimes en serrant les dents,
Et je voudrais que tu te rappelles
L’obéissance et le zèle
C’est là où j’excelle !

Je voudrais que tu dénonces des gens
Que tu donnes des renseignements
Et je voudrais que tu te rappelles
Les caméras te harcèlent
C’est pas qu’du virtuel !

Allez viens j’t’emmène au poste,
Je t’embarque avec les menottes,
Et je voudrais que tu te rappelles,
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Père Aless – janvier 2011

La Marchandaise Peupler Ma Vie De Concurrence
Allons clients consuméristes
Le jour de paye est arrivé !
Contractons de nombreux crédits,
Crédits à la con-sommation (Bis)
C’est le travail qui nous libère,
Nous sommes libres de consommer !
Endettés, pieds et poings liés,
Les actionnaires peuvent sabrer le Champagne !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Que nos caddies soient toujours bien remplis !

Allons clientes, consommatrices !
Le jour des soldes est arrivé !
Dégainons cartes bleues et chéquiers !
L’étendard des soldes est levé ! (Bis)
Admirons ces belles campagnes (de pub),
Gloire à la publicité !
Soyons toujours surendettés !
Et frustrés, que le désir nous gagne !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Le sang du Sud abreuve l’Occident !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Que nos caddies soient toujours bien remplis !

Refrain :

Peupler ma vie de concurrence, et fuir la solidarité,
Choisir avec toi la méfiance, haïr, se savoir détesté.

Des autr’, n’en avoir rien à foutre,
Aimer le pouvoir et l’argent,
Ecarter les pauvres de nos routes,
Sauf s’ils servent les dominants.

Refrain

Prôner une croissance infinie,
Les Hommes dominent la Nature,
Se fier aux chères technologies,
C’est le progrès, c’est le futur

Refrain

Fustiger les pauvres hérétiques,
Qui n’croient pas à toi, Dieu Argent,
Les traiter de sales parasites,
De malades, de gros fainéants.

Refrain

Semer la grand’ peur et le doute,
Le travail lui-seul crée des liens,
Surtout du chômage, je redoute,
Exploitez-moi, je le veau bien.

Refrain

Dormir peu et sans cesse travailler,
Faire plaisir aux bons actionnaires,
Garder un peu d’temps pour consommer
Aux temples où la vie est moins chère.

Refrain

Tu Es Là
Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Ô-ô Croissance infinie !

Dans le secret de nos bassesses,
Tu es là,
Dans nos discours, nos fauss’s promesses,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Gloire au Fric ! Ô Dieu du Fric !

Refilé dès le plus jeune âge,
Tu es là,
Tu nous réduis en esclavage,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Saint Crédit !

Dans nos cœurs tout remplis de trouille
Tu es là,
Dans tous le fiel de nos magouilles,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Saint Profit !

Dans le milieu de la compète,
Tu es là,
Dans la musique, dans nos fêtes,
Tu es là.
Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Ô-ô Croissance Infinie !

Le boson de Higgs découvert avec 99,9999 % de certitude

vu sur le Monde/sciences

Cette fois, il n’y a plus de doute. Une nouvelle particule a bien été découverte au Centre européen de recherche nucléaire (CERN), près de Genève, grâce à l’accélérateur de particules LHC et ses deux principaux détecteurs, Atlas et CMS.

Le CERN et les deux porte-paroles de ces expériences ont annoncé avoir mis au jour un boson ressemblant fort au célèbre boson de Higgs. Cette particule, qu’il convient plus exactement de nommer « de Brout-Englert-Higgs » du nom de ses géniteurs théoriciens, est la pièce manquante au bel échafaudage construit par les physiciens pour décrire le monde de l’infiniment petit.

A l’issue de la présentation des résultats au CERN, l’Ecossais Peter Higgs, qui a donné son nom à ce Boson, a tenu à féliciter toutes les équipes ayant participé à la détection de cette particule. « C’est extraordinaire que cela soit arrivé de mon vivant », a-t-il déclaré. Le Belge François Englert, qui lui aussi avait été convié à la conférence du CERN, s’est associé à ces félicitations. Il a tenu à exprimer « sa tristesse que notre collaborateur et ami de toute une vie, Robert Brout, n’ait pas pu assister à cette extraordinaire présentation ». Englert et Brout avaient cosigné en août 1964 un article décrivant un mécanisme donnant une masse aux particules. Peter Higgs avait décrit une particule du même type le 15 septembre 1964. La dénomination populaire du boson n’a retenu que son nom, sous l’influence de Steven Weinberg (Nobel de physique 1979) qui a contribué à vulgariser cette particule.

Elle joue un rôle majeur dans la nature car, sans elle, les particules n’auraient pas de masse. C’est comme si des objets initialement sans masse traversaient un milieu visqueux et se mettaient donc à peser de plus en plus lourd. La manière d’agréger la « boue » dépendant de l’interaction avec le fameux boson. Ainsi l’électron devient l’objet que nous connaissons et peut ensuite donner naissance à des atomes, des molécules… Bref à toute la matière qui nous entoure.

Lire : « Le boson de Higgs : les raisons d’une quête »

Il s’agit de la première particule élémentaire découverte depuis 1994. Elle était la dernière à échapper aux recherches et complète admirablement le modèle standard, sorte de table de la loi de la physique qui décrit les douze particules et les trois forces qui les unissent pour former la matière ordinaire.

La divine matrice – Gregg Braden

http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/

 

On nous a appris à marcher, à parler et à nous comporter en société. Il y a une chose que nos parents ne nous ont pas appris – et ils n’en sont pas responsables puisqu’ils ont reçu le même enseignement – c’est gérer nos pensées. La pensée est un pouvoir puissant que nous ne maîtrisons pas, faudrait-il encore que nous ayons connaissance de ce pouvoir et de son étendue.

Gregg Braden est l’auteur de nombreux ouvrages. Je l’ai découvert sur internet à travers une vidéo qui, hélas, ne semble plus disponible sous-titrée en français. Elle s’appelle la science des miracles. Gregg Braden parle d’un champ d’énergie qui nous relie tous les uns aux autres. Le pouvoir de la pensée peut avoir de réels impacts sur tout être ou toute chose et ce en dépit de la distance et du temps. L’effet papillon en quelque sorte (un battement d’aile d’un papillon peut suffire à provoquer un ouragan à l’autre bout de la planète…).

Ce champ qui nous relie est extrêmement sensibles à nos émotions.

Gregg Braden relate dans cette vidéo trois expériences qui ont été menées dans les années 90 par des groupes différents et ne se connaissant pas. Trois expériences sur l’ADN humain.

Sans entrer dans les détails techniques, une équipe de laboratoire a fait le vide dans un vacuum (une sorte de tube). Il ne restait que des photons (particules de lumière) à l’intérieur de ce tube circulant à l’intérieur de manière aléatoire. De l’ADN humain y a été introduit. Aussitôt : les particules se sont alignées. C’était déjà surprenant mais cela l’a été encore quand l’ADN a été retiré du tube. En toute logique, les particules auraient du se disperser de nouveau dans le tube et circuler de manière aléatoire. Le fait est que les particules ont conservé cet alignement. Conclusion : notre ADN agit sur notre environnement.

Réalisée par une équipe de l’armée, l’expérience suivante consistait à prélever de l’ADN sur un volontaire et d’isoler cet ADN de son donneur dans des pièces différentes. Le donneur a été soumis à différents stimulis. Il a été constaté que lorsque le donneur avait ses « hauts » et ses « bas » (émotions positives et négatives), l’ADN dans l’autre pièce réagissait également. Il en a été déduit qu’il y avait une source d’énergie qui émanait du donneur et l’expérience suivante a consisté à séparer le donneur de son ADN à plus de 500 kms de distance. Le but était de mesurer le temps de déplacement de cette énergie. La surprise a été de taille de constater que l’ADN réagissait à l’instant T aux stimulis auxquels le donneur était soumis. A croire que le temps et la distance n’ont pas d’existence (?).

Enfin, il a été constaté que les changements de forme de l’ADN avaient des caractéristiques très particulières suivant la nature des émotions auxquelles il était soumis. Dans le cas d’émotions négatives (peur, colère, jalousie, ….), l’ADN se contracte comme un ressort. Dans le cas d’émotions positives (amour, compassion, joie,…), l’ADN se « prélasse ».

De nombreuses conclusions peuvent découler des résultats de ces expériences mais une chose est sure : cela bouleverse complètement les bases de la physique…

Faute d’accès à la vidéo, le récit de ces expériences se trouve dans le livre de Gregg Braden « La divine matrice » ….

Pour le reste, je laisse à chacun le soin de réfléchir à ses propres conclusions.

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Pour terminer, afin d’en savoir un peu plus sur l’auteur :

Gregg Braden est reconnu comme un pionnier dans la tentative de construire un pont entre sciences et spiritualité. .

Ses voyages dans des hauts-lieux spirituels, unis à ses connaissances et à ses compétences dans le domaine des sciences de la mécanique, ont fait de lui un spécialiste qui est parvenu à remettre au centre de notre vie quotidienne les enseignements bénéfiques des traditions du passé. C’est dans les lieux qu’il a visités pendant plus de vingt ans qu’il a mené ses recherches, étudiant des textes oubliés afin de découvrir leurs secrets intemporels.

Gregg Braden a occupé des postes allant de celui de Géologue Informaticien, auprès de la compagnie « Phillips Petroleum », à celui de Concepteur expert de systèmes informatiques, pour le compte de la société « Martin Marietta Aerospace ». En 1991, il devint le premier Directeur des opérations techniques pour la mise en place du réseau Cisco Sistems, où il s’occupa du développement de l’équipe d’assistance globale qui assura le bon fonctionnement de l’actuel réseau internet. Les diverses crises mondiales qui éclatèrent à la fin du XXème siècle, l’incitèrent à abandonner le monde de l’entreprise pour se consacrer à la recherche de solutions aux grands problèmes actuels. Il est aujourd’hui considéré comme une autorité reconnue parmi ceux qui s’attachent à relier les connaissances du passé à la science, à la médecine et à la paix de demain.

De son premier livre, L’éveil au point zéro suivi de l’ouvrage Marcher entre les mondes – La science de la compassion jusqu’à l’Effet Isaïe, l’auteur s’aventure au-delà des frontières entre la science et la spiritualité en proposant des solutions sensées pour répondre aux défis de notre époque. Il a d’ailleurs été l’invité de nombreuses conférences internationales et d’émissions télévisées s’interrogeant sur le rôle que la spiritualité a à jouer face au développement de la technologie dans nos sociétés contemporaines. Les livres de Gregg Braden ont été traduits en 13 langues et dans 25 pays.

Quand l’industrie de la viande dévore la planète

blog Monde diplo

Les projections démographiques moyennes de l’Organisation des Nations unies (ONU) montrent que la planète accueillera neuf milliards de personnes en 2050, date à laquelle la population mondiale commencera à se stabiliser. Un vent de panique souffle sur la planète, certains Etats agitant le spectre de la surpopulation… Y aura-t-il alors suffisamment de ressources et de nourriture pour tous alors que déjà, en 2011, plus d’un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim ?

Depuis quelques années, les pays qui craignent une pénurie se sont lancés dans une course effrénée pour acquérir de nouvelles terres arables que se disputent les industries de l’agroalimentaire et des agrocarburants. Et une violente controverse oppose ceux qui veulent utiliser les produits agricoles pour faire tourner les moteurs à ceux qui préféreraient qu’on nourrisse les êtres humains.

Mais peu dénoncent un business encore plus vorace en ressources naturelles, en produits agricoles et en espace : celui de l’industrie de la viande.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) explique dans son rapport 2009 : « Du fait de l’expansion rapide du secteur de l’élevage, les terres et les autres ressources productives font l’objet de rivalités croissantes, ce qui pousse les prix des céréales de base à la hausse et met à rude épreuve la base de ressources naturelles, un mécanisme qui pourrait affecter la sécurité alimentaire [1]. »

« L’intervention publique est nécessaire pour atténuer l’impact de l’élevage sur l’environnement et s’assurer que ce secteur fournit une contribution durable à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté. La production animale, comme toute autre activité économique, peut être associée à des dommages environnementaux. Le manque de clarté des droits de propriété et d’accès aux ressources et l’absence de bonne gouvernance du secteur contribuent à l’épuisement et à la dégradation des terres, de l’eau et de la biodiversité », précise-t-elle.

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Famine au sud mal-bouffe au nord

l

vu sur atlantico.fr

On appelle « révolution verte » le processus qui a conduit de nombreux paysans du Sud à suivre l’exemple des paysans du Nord et à ne cultiver qu’un nombre restreint de céréales, légumineuses, racines et tubercules, préalablement sélectionnés pour leur potentiel génétique de rendement à l’hectare.

Les centres internationaux de recherche agronomique à l’origine de cette « révolution » ont concentré leurs efforts sur la sélection et la création (par hybridation) de variétés de céréales capables de résister aux intempéries et de bien intercepter l’énergie solaire.Implantées à densité de semis plus élevée que les variétés traditionnelles, elles devaient théoriquement permettre un accroissement significatif des rendements.Théoriquement…

Dans les faits, la logique des économies d’échelle et la volonté de rentabiliser au plus vite les investissements de recherche ont, comme cela s’était produit au Nord, poussé les agronomes à mettre au point un nombre limité de variétés, censées pouvoir être cultivées en toutes saisons et sous toutes les latitudes. Le travail de recherche a porté en priorité sur trois principales céréales cultivées dans les régions intertropicales : le riz, le blé, le maïs. Les haricots et la pomme de terre ont vaguement retenu l’attention des sélectionneurs, mais toutes les productions locales traditionnelles qui nourrissent l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine depuis la nuit des temps (le manioc, le taro, l’igname, la banane plantain, l’ensète, le sorgho, le mil, le fonio, le teff, l’éleusine, le sarrasin, le pois cajan, le lupin, l’amarante et le quinoa) ont, quant à elles, été délaissées.

Erreur ? Oui, car il s’est passé au Sud exactement ce qui s’était passé au Nord : les nouvelles variétés n’ont pu bien souvent exprimer pleinement leur potentiel génétique qu’au prix d’une irrigation maximale et d’un apport massif d’engrais de synthèse et de produits phytosanitaires. Cultivées hors de leurs lieux de sélection, elles se sont révélées sensibles à la concurrence des mauvaises herbes et aux agressions des insectes ravageurs ou des champignons pathogènes. Résultat : pour beaucoup de petits paysans, faute d’intrants chimiques et de maîtrise de l’irrigation, les rendements… ont chuté.

En Amérique centrale, le moindre stress hydrique en période de floraison dans les cultures associées affectait les maïs hybrides. Sur la côte est de Madagascar, les inondations submergeaient le riz à paille courte. Dans l’île de Java, les insectes piqueurs-suceurs fondaient sur les plants de riz et les infectaient.

Finalement, les nouvelles variétés n’ont pu être employées aisément que dans des régions déjà fertiles et bien équipées en infrastructures de drainage et d’irrigation, dans lesquelles des exploitants agricoles relativement aisés n’avaient pas trop à craindre les accidents climatiques : Penjab indien et pakistanais, périmètres irrigués du Nord-Est mexicain, plaines alluviales du Sud-Est asiatique, etc. Pour les autres, la « révolution verte » a été synonyme de désastre financier et humain.

La ruine verte

La révolution verte a coûté cher : semences « améliorées », engrais minéraux, produits pesticides. Peu de foyers agricoles ont pu payer comptant ces innovations. Il a donc fallu emprunter. Pour permettre aux plus pauvres de le faire, les gouvernements du Sud ont mis en place des systèmes de crédit agricole dans le cadre de projets de développement plus ou moins directifs. C’est ainsi que des paysans ont hypothéqué leurs terres, leurs troupeaux et, incapables de rembourser les fonds, ont tout perdu. Les États ont eux-mêmes emprunté sur les marchés internationaux pour réaliser les barrages et canaux d’irrigation. Avec pour effet d’accroître encore une dette extérieure déjà pléthorique.

La révolution verte a donc bien révolutionné les campagnes du Sud… en jetant les familles paysannes tombées en faillite sur les routes d’un exode rural accéléré, en direction de bidonvilles déjà surpeuplés. Et cette pauvreté précipite annuellement des centaines de millions de gens dans les circuits des migrations internationales clandestines.

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Extraits de Famine au sud, malbouffe au nord : Comment le bio peut nous sauver, Editions Nil (2 février 2012)

interview Jean Ziegler : les vrais bandits sont les multinationales

vu dans Courrier international 

cf aussi cet autre article de Courrier International sur l’exploitation pétrolière dans le golf du Niger 

Les populations perçoivent souvent ces “bandits” comme des justiciers. Ont-elles raison ?
Jean Ziegler L’exemple du Nigeria est particulièrement instructif. Le delta du Niger est le plus étendu de la planète après ceux de l’Amazone, du Gange et du Brahmapoutre. Le pétrole du delta est exploité par une dizaine de sociétés étrangères, dont la plus puissante est Shell. Cette région génère 90 % des revenus en devises du Nigeria. Mais les populations locales ne profitent pas ou profitent très peu des énormes revenus du pétrole. Au contraire : elles souffrent terriblement de la destruction de leur environnement. Les rebelles décrits sont donc des “gangsters patriotes”. Ils tentent de protéger la population. Ils pratiquent le chantage sur les sociétés et redistribuent l’argent. Cela est particulièrement vrai pour le Mend (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger). Dans pratiquement toutes les villes et tous les villages du delta, les combattants de ce mouvement peuvent compter sur des réseaux de logistique clandestins efficaces et sur des caches innombrables que la police fédérale et les troupes semblent incapables de démanteler. Les prises d’otages à répétition ont permis au Mend de se constituer un véritable trésor de guerre. Celui-ci est mis à profit pour corrompre les membres des troupes d’élite nigérianes lancées à leur poursuite et acheter aux officiers nigérians les armes les plus sophistiquées.

La piraterie des Somaliens s’apparente-t-elle à une forme de redistribution ?
Certainement, les accords de pêche, imposés notamment par l’Union européenne, ravagent jusqu’aux eaux territoriales. Ils ont ruiné la vie de dizaines de milliers de familles de pêcheurs.

L’Afrique devient-elle la nouvelle terre des bandits et autres seigneurs du crime ?
Le banditisme au sens étymologique du terme [de l’italien bandito, malfaiteur, hors-la-loi] est pratiqué par de nombreuses sociétés multinationales occidentales, chinoises, indiennes. Je prends l’exemple de Glencore, le deuxième trust minier du monde, dont le siège est à Zoug, en Suisse. En Zambie, Glencore possède les Mopani Copper Mines. Le gouvernement de Lusaka accuse le holding de Zoug de manipuler les chiffres pour échapper aux taxes et aux impôts zambiens. Même problème au Katanga. Glencore n’est pas seul dans son activité de faussaire. D’autres sociétés – canadiennes, européennes – font de même. Résultat : en 1982, le secteur minier fournissait 70 % des revenus du Katanga, contre 7 % aujourd’hui.

Quel est le poids de la criminalité dans l’économie mondiale ?
Par sa puissance financière, celle-ci influence secrètement la vie économique, l’ordre social, l’administration publique et la justice de nombreux Etats. Dans certains cas, cette criminalité organisée dicte sa loi et ses valeurs. De cette façon disparaissent graduellement l’indépendance de la justice, la crédibilité de l’action politique, et finalement la fonction protectrice de l’Etat de droit. La corruption devient un phénomène accepté. Le résultat est l’institutionnalisation progressive du crime organisé. Personne évidemment ne connaît sa part exacte dans le produit mondial brut. Il existe cependant une indication : le CD-Rom Crime.doc, qui inventorie les plus importants cartels du crime organisé, contient plus de 100 000 entrées provenant des 187 Etats membres de l’Organisation internationale de police criminelle (OIPC, appelée familièrement Interpol).

Le Sommet des Peuples : le forum alternatif au Sommet de la Terre se prononce contre l’économie verte …

vu sur cdurable.info

Vous trouverez ici  un communiqué du Groupe d’articulation international du Sommet des peuples (Cúpula dos Povos) qui se tiendra en parallèle de la conférence officielle, du 15 au 23 juin à Rio de Janeiro. Ce Sommet des Peuples pour la vie et les biens communs, la justice sociale et environnementale contre la marchandisation de la nature et l’économie verte est organisé par près de 400 organisations de la société civile brésilienne avec le concours des réseaux, mouvements et organisations internationales, dont Attac France qui contribue à sa réussite et à sa déclinaison en France.

L’autonomie est-elle l’avenir de notre société?

afp.com/Remy Gabalda

vu sur le site de l’Express

 

Par Christophe Chenebault,

Le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piégé par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie.

Chaque homme doit inventer son chemin… mais est-ce véritablement le cas dans nos sociétés modernes? Perdu dans ses finances incontrôlables, ses productions mondialisées et ses entreprises où l’humain et la nature ne pèsent pas bien lourds, le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piéger par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Est-ce la bonne voie pour pérenniser notre économie et réinventer l’imaginaire de notre avenir collectif?

Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie. Du grec autos et nomos, l’autonomie est la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite. C’est par exemple l’histoire du philosophe humaniste Pierre Rabhi qui décide au début des années 60 de s’extraire de la vie urbaine pour s’installer en Ardeche où il devient agriculteur auto-suffisant tout en adoptant une simplicité volontaire -le fameux « retour à la terre » dont les joies et les affres ont été immortalisés avec humour par les BD de Larcenet et Ferri.

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L’autonomie est-elle l’avenir de notre société?

Le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piégé par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie.
Chaque homme doit inventer son chemin… mais est-ce véritablement le cas dans nos sociétés modernes? Perdu dans ses finances incontrôlables, ses productions mondialisées et ses entreprises où l’humain et la nature ne pèsent pas bien lourds, le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piégé par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Est-ce la bonne voie pour pérenniser notre économie et réinventer l’imaginaire de notre avenir collectif?
Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie. Du grec autos et nomos, l’autonomie est la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite. C’est par exemple l’histoire du philosophe humaniste Pierre Rabhi qui décide au début des années 60 de s’extraire de la vie urbaine pour s’installer en Ardêche où il devient agriculteur auto-suffisant tout en adoptant une simplicité volontaire -le fameux « retour à la terre » dont les joies et les affres ont été immortalisés avec humour par les BD de Larcenet et Ferri.

vu sur l’Express

Par Christophe Chenebault

afp.com/Remy Gabalda

 

Europe : mon plaidoyer pour les plantes médicinales

 

pétition en faveur des plantes médicinales

 

vu sur blog rue.com

Les plantes médicinales traditionnelles vont-elles disparaître en Europe le 30 avril 2011 ? En théorie, non. Mais des produits utilisés pour la médecine traditionnelle chinoise ou indienne (ayurvéda), certains compléments alimentaires, et plus largement la filière bio artisanale risquent de faire les frais de la nouvelle donne européenne.

Deux système parallèles pour les produits à base de plantes

La situation des plantes médicinales en Europe est un véritable imbroglio. Leur usage est réglementé par deux systèmes d’enregistrement distincts :

  • L’un de type pharmaceutique, auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA). C’est cette fameuse directive de 2004 sur les plantes médicinales traditionnelles qui focalise toutes les critiques mais dont la date butoir du 30 avril 2011 concerne en réalité les médicaments traditionnels à base de plantes (abrégé THMPD dans le jargon européen).
  • Le second permet l’enregistrement des plantes en tant que complément alimentaire. Il correspond à un règlement de 2006, dont les allégations de santé sont elles en cours d’évaluation par l’agence européenne des aliments (EFSA).

La grande majorité des fabricants de produits à base de plantes joue sur les deux systèmes. Des lors que l’enregistrement pharmaceutique est devenu trop compliqué, les entreprises ont souvent préféré emprunter la voie des compléments alimentaires pour diffuser leurs produits.

L’échec d’une directive pleine de bonnes intentions

Plantes, algues, champignons, lichens, utilisés frais ou entiers, coupés ou desséchés, concassés ou pulvérisés. Mais aussi teintures, extraits, huiles essentielles ou jus obtenus par pression… La directive THMPD de 2004 découle au départ d’une bonne intention : simplifier l’enregistrement d’une substance à effet thérapeutique sur la base de son usage traditionnel. Aujourd’hui, force est de constater l’échec de la directive THMPD.

La procédure simplifiée d’enregistrement se révèle horriblement compliquée. La définition du médicament traditionnel à base de plantes suppose un usage depuis au moins trente ans, dont quinze au sein de l’Union européenne.

Le coût et la complexité du dossier d’enregistrement, de l’ordre d’au moins 60 000 euros par produit, est une barrière pour les entreprises soucieuses de se mettre en règle. Autant se préparer à arrêter la fabrication d’un produit, c’est moins compliqué.

Bilan ? Moins de 200 médicaments traditionnels à base de plantes ont été pour l’instant approuvés par l’EMA.

Autre exemple : la liste communautaire des plantes autorisées comprend aujourd’hui 149 plantes, sur les 600 envisagées initialement par la Commission. Le nombre d’espèces de plantes médicinales s’élève à 1 500 en France et à 20 000 dans le monde, rappellent les herboristes. Sans compter les remèdes mélangeant différentes substances. On reste loin du compte.

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biologie de synthèse

 

création de la première bactérie

Un nouveau monde s’ouvre à nous : celui de la biologie de synthèse. Elle pourrait apporter des thérapies plus efficaces, des médicaments moins chers, de nouveaux matériaux facilement recyclables, des biocarburants, des bactéries capables de dégrader les substances toxiques de l’environnement.

La biologie de synthèse est un domaine en pleine émergence. C’est l’ingénierie rationnelle de la biologie, son but est de concevoir de nouveaux systèmes biologiques. Elle fera progresser les connaissances du monde du vivant et permettra de développer de nombreuses applications industrielles dans les domaines de la santé, de l’énergie, des matériaux, de l’environnement et de l’agriculture.

La biologie de synthèse compte déjà au nombre de ses succès la mise au point d’un système de diagnostic sensible qui permet le suivi chaque année de 400 000 patients atteints du SIDA ou de l’hépatite et la synthèse d’un puissant médicament anti-malaria, l’artemisine.

 

Actualités – Projet Synthia

Le 20 mai 2010, après 15 ans de travail de 20 personnes et 40 millions de dollars d’investissements, une équipe de l’institut J.Craig Venter (États-Unis) a créé la première bactérie contrôlée par un chromosome synthétique.

L’équipe a remplacé le génome naturel de la bactérie Mycoplasma capricolum, qui peut causer la pneumonie chez la chèvre, par un génome pratiquement identique mais synthétisé en laboratoire. Le génome de cette bactérie consiste en un seul chromosome contenant 1,155 millions de paires de base, il avait été préalablement décrypté et l’information stockée dans des bases de données.

C’est à partir de cette information, contenant la succession des paires de base, que le chromosome artificiel à été synthétisé. Il n’a été que très légèrement modifié par un « filigrame » qui permet de le distinguer du chromosome naturel.

Pour aller plus loin…

 

Les révélation de la neuro-imagerie

 

Les révélations de la neuro-imagerie

La première démonstration difficilement réfutable fut, en 2006, avec une jeune femme en état végétatif depuis cinq mois des suites d’un traumatisme crânien. Placée dans un IRM, et ayant comme instruction d’imaginer jouer au tennis ou d’imaginer marcher dans sa maison, la jeune femme montrait des activations cérébrales similaires à des sujets contrôles, démontrant ainsi une compréhension du langage, la capacité d’imaginer, et de choisir le contenu de son imagerie mentale. Six mois plus tard, elle retrouvait des signes comportementaux démontrant sa conscience. Les résultats de cette étude laissaient toutefois planer un doute : est-ce que cette personne n’était pas déjà en transition vers l’état de conscience minimale au moment de l’expérience ? Ce cas était-il exceptionnel ou répandu ?

Un début de réponse vient d’être publié dans The Lancet par Damian Cruse et collaborateurs. Employant l’électroencéphalographie, une technique relativement facile à utiliser et peu dispendieuse, ils ont demandé à 16 patients en état végétatif et 12 sujets contrôles d’imaginer faire un mouvement spécifique suite à un son. Par ailleurs les sujets contrôles devaient aussi, dans un second temps, écouter les instructions sans les suivre afin d’exclure un éventuel effet lié à la simple écoute des instructions.


Cartes de détectabilité de l’imagerie motrice. © Elsevier 2011

Les résultats démontrent que 3 des 16 patients en état végétatif, dont 2 des 5 patients ayant subi un traumatisme crânien, étaient capables de suivre les instructions (et donc potentiellement de communiquer avec l’aide de la machine). Réaliser cette performance implique nécessairement une attention soutenue au-delà de la minute, une compréhension des instructions verbales, une capacité de sélection du contenu de l’imagerie mentale, et une mémoire de travail suffisante. La préservation de ces fonctions cognitives rend peu plausible l’absence de conscience chez ces personnes. À l’inverse, l’absence de réussite ne signifie pas obligatoirement l’absence de conscience… trois des sujets contrôles ont d’ailleurs échoué au test !

Vivre relié à l’essentiel

livre paru en avril 2007 aux éditions Jouvence collection savoir et agir pour ce siècle

Pierre Rabhi, Eric Julien, Marc Sokol, Hugues Rainer, Faouzi Skali, Bertrand Vergely, Christiane Singer

Le XXI e siècle sera spirituel… ou ne sera pas !

« On peut vivre sans être conscient de notre nature profonde qui est d’être reliée à cet essentiel de l’homme que la tradition occidentale appelle « Esprit » et que l’Inde a nommé le « Soi ». Mais quand la connexion est faite, c’est une sève nouvelle qui irrigue l’être, c’est l’énergie de l’univers qui vient nourrir chaque cellule, chaque pensée, chaque acte. C’est une toute autre dimension qui pénètre notre existence. C’est la Vraie Vie qui entre dans notre vie. » Alain Chevillat

« La nature nous rappelle que nous sommes faits de ce qu’elle est, et que toute transgression grave des règles qui la régissent entraîne à court ou long terme des sanctions qui s’expriment aussi bien dans notre environnement qu’à travers nos propres corps et esprit. » Pierre Rabhi

« La pratique essentielle, c’est de s’autoriser à sentir ce que l’on sent. Nous vivons tellement à côté de nous-mêmes, comme plastifiés, nous ne sentons plus ce qu’il y a à sentir et après,il n’y a plus d’odeur en nous.  S’autoriser à sentir et après, tout est rond de nouveau, il n’y a plus rien à ajouter. » Christiane Singer

place des religions

 

Vu dans Témoignage chrétien  n° 3469 1 décembre 2011

Bienvenue Place des religions

Par Philippe Clanché

 

La ville de Bussy-Saint-Georges met en place un espace dédié aux lieux de culte. Deux pagodes, une synagogue et une mosquée vont cohabiter à partir de 2012.

Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne) est une des villes nouvelles qui se développent dans l’aire de Marne-la-Vallée. Son expansion démographique – multiplication par onze du nombre d’habitants entre 1990 et 2005 – n’est pas due qu’à l’exode rural : 50 % des 21 000 Buxangeorgiens sont d’origine étrangère, dont une majorité venue d’Asie.

On y trouve déjà une stèle en hommage aux boat people vietnamiens, une avenue Yitzhak Rabbin ou un rond-point de Saïgon. La diversité religieuse a interrogé Hugues Rondeau, maire de la commune (Parti radical) depuis 1998.

« Les politiques ne peuvent pas faire l’impasse sur le fait religieux, explique-t-il. Plutôt que de prêter des salles ponctuellement, j’ai voulu globaliser les demandes des communautés. Après avoir rencontré les représentants des communautés, j’ai souhaité dédier un espace aux activités cultuelles et culturelles. »

Cohabitation

L’accueil des intéressés étant positif, la commune a prévu ce site au cœur du nouveau parc urbain du Sycomore, aujourd’hui lieu de promenade : 4 000 logements et des commerces sur 70 hectares.

L’an prochain, vont ainsi voir le jour deux pagodes bouddhistes (taïwanaise et laotienne), une synagogue et une mosquée. Juifs et musulmans pratiquent aujourd’hui dans des préfabriqués, tandis que les bouddhistes doivent rejoindre Vincennes. Les communautés sont invitées à jouer collectif : le parking sera commun, aucune barrière ne séparera les lieux et la mosquée sera édifiée en face de la synagogue.

« Nous souhaitons que ces bâtiments soient visibles par tous, que la population perçoive dans les religions un facteur de stabilité et de rayonnement. Cet espace va aussi attirer du monde chez nous. »

 

la Charte de l’Europe des Consciences

 

Cette charte a été rédigée en l’an 2000 par l’association pour l’Europe des Consciences.

  « Aucune mesure, aucune tentative d’intervention demeurant à l’intérieur des paradigmes scientifiques et politiques actuels, n’évitera la grande implosion. Le salut ne peut venir que d’un bouleversement culturel radical, totalement imprévu pour l’instant, mais qui commence à germer dans les mentalités d’innombrables hommes et femmes, emportés par le courant général dans une direction où ils ne veulent plus aller, et même dans l’esprit de certains hauts responsables et décideurs. La gravité de la situation actuelle n’est ni économique, ni financière, ni politique, elle est spirituelle. Elle concerne l’idée même que nous nous faisons de l’Homme.. »
Arnaud Desjardins, Regards sages sur un monde fou.

découverte de deux trous noirs géants

 Deux trous noirs ayant une masse correspondant à près de dix milliards de fois celle du Soleil, un record absolu, ont été découverts au cœur de deux galaxies géantes situées à plusieurs centaines de millions d’années-lumière de la Terre, selon une étude publiée lundi 5 décembre.

 

pour aller plus loin….

 

Réconcilier sagesse et société

Livre publié en septembre 2006 aux éditions Jouvence Terre du ciel collection savoir et agir pour  ce siècle

Alain Chevillat

 

La Charte de l’Europe des Consciences est née d’un refus du monde moderne-condamné, car non aligné sur les lois de la vie-et d’une recherche passionnée d’un art de vivre juste, s’inspirant des sagesses anciennes telles qu’on les trouve encore vivantes sur divers continents.

Cette quête a cristallisé en Inde avec l’expérience de la dimension spirituelle de la vie, qui s’est révélée clé de voûte d’une existence humaine et fondement d’une société structurée dans la justesse.

La Charte a eu alors l’ambition de décliner quelques-uns des grands principes d’une société en harmonie avec la vie, indépendamment de toute considération géographique ou historique. Elle a cherché à poser des repères d’ordre universel et éternel qui, à notre époque de grande confusion, pourraient nous aider à y voir plus clair, et à passer de la construction d’une Europe des marchés à celle d’une Europe des Consciences.

Alain Chevillat,

Alain Chevillat est avec son épouse Evelyne directeur-fondateur de l’université Terre du Ciel des savoirs et sagesses du monde qui organise de nombreux stages, séminaires, formations et forums, et publie les revues Terre du ciel et Alliance. Il est aussi directeur-fondateur de l’école Yoga-Sadhana dont la pédagogie est inspirée de la spiritulaité et de l’art de vivre de l’Inde ancienne.

En France, les animaux sont encore… des meubles

article Le Monde Planète

 

Un chien n’est pas une chaise. Une évidence ? Ce n’est pourtant pas ce que considère notre Code civil, pour lequel, depuis Napoléon, les animaux sont inscrits dans la catégorie des biens. Et plus précisément des « biens meubles », objets qui, par leur nature, « peuvent se transporter d’un lieu à un autre ».

De plus en plus de personnes réclament une réforme de ce statut. D’où un projet d’avis, proposé par le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, qui a été validé en avril 2011 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Mais las ! Bien qu’adoptée à l’unanimité par la section environnement, puis validée par le bureau du CESE, cette saisine a été stoppée net, mercredi 25 avril, en raison des violentes tensions qui se sont progressivement instaurées entre naturalistes d’une part, et représentants des chasseurs, pêcheurs et agriculteurs d’autre part.

……

 

En dépit d’une proposition de loi déposée, le 3 avril, par le député Jacques Remiller (UMP), demandant à ce que les animaux soient reconnus dans le Code civil comme « des êtres vivants doués de sensibilité », le temps ne semble donc pas venu de voir s’engager cette réforme.

Est-ce pour cela, entre autres, que l’enseignement du droit animal reste si peu développé en France ? Moins qu’en Espagne et que dans les pays anglo-saxons (Royaume-UniCanadaAustralie), et bien moins encore qu’aux Etats-Unis ? L’université Lewis & Clark de Portland, dans l’Oregon, vient d’annoncer le lancement, à l’automne 2012, du premier master au monde exclusivement consacré au droit animal. Et le pays dans son ensemble compte quelque 120 universités – parmi lesquelles Harvard et Stanford – proposant des cours dans cette matière.

…..

« A la suite de la publication du livre du philosophe australien Peter Singer, Animal Liberation, en 1975, un vaste mouvement en vue de la reconnaissance de droits en faveur des animaux s’est développé en Amérique du Nord », explique le juristeJean-Marc Neumann.

……

Si Lewis & Clark reste pour le moment la seule université anglo-saxonne àproposer un master dédié à cette discipline, beaucoup d’autres (Melbourne en Australie, Northampton au Royaume-Uni) ont développé des masters en bien-êtreanimal, qui intègrent dans leurs programmes des cours de droit animal. Une tendance que l’on retrouve jusqu’en Catalogne, où la faculté de droit de l’Université autonome de Barcelone a lancé, en octobre 2011, un master interdisciplinaire intitulé « Droit animal et société ».

….

 

LES ANIMAUX SONT-ILS DES CHOSES ?

Jean-Pierre Marguénaud, juriste universitaire à la faculté de droit de Limoges et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier, en est persuadé : si l’application des peines relatives aux délits de cruauté reste négligeable dans notre pays, et si l’enseignement du droit animal y est encore embryonnaire, c’est en grande partie à ce statut juridique qu’on le doit. « Il y a en France des textes protecteurs des animaux qui sont assez avancés. Mais les mêmes dispositions protectrices ne seront pas interprétées avec la même force, la même ampleur et la même efficacité dans un système qui continuera à dire que les animaux sont des biens meubles, que dans un système où on a affirmé le contraire », déclare-t-il. EnSuisse, depuis le 1er avril 2003, une disposition du Code civil affirme expressément que les animaux ne sont pas des choses.

 

 

 

 

 

 

 

Alimentation, science et spiritualité – se nourrir au XXI e siècle

Broché: 446 pages

  • Editeur : Fernand Lanore (11 août 2008)
  • Collection : Santé

Gabriel Cousens, est médecin psychiatre, biochimiste, nutritionniste, et conférencier. Chef de file et praticien dans le domaine du rajeunissement, de la promotion de la nutrition pour la santé physique et de la croissance spirituelle, il s’est spécialisé dans la guérison de nombreuses maladies chroniques dégénératives. Il a publié plusieurs ouvrages traduits dans le monde entier.

Alimentation, science et spiritualité

Cet ouvrage est devenu d’emblée un classique. Il explique avec clarté les fondements de la nouvelle diététique américaine qui prend le contre-pied d’une alimentation industrielle génératrice de souffrances et de maladies et propose une façon de se nourrir permettant la santé du corps et le développement des capacités spirituelles de l’être humain. En faisant la synthèse des enseignements spirituels universels et des découvertes les plus récentes de la science, l’auteur montre comment l’alimentation consciente peut devenir un extraordinaire outil de développement personnel. Chakras, Kundalini, corps subtils, jeûne, alimentation, arc-en-ciel… Ce livre aborde tous les sujets avec précision, ouvrant toutes grandes, pour vous, les portes de l’épanouissement illimité ! Le livre indispensable pour entrer en pleine forme dans le vingt et unième siècle !

Le sommaire  et une partie du livre sont consultables ici


 

 

 

 

 

 

le beau dessin

 

Le beau dessin (vu sur le blog chemin de vie)

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Quand un enfant vous offre un de ses plus beaux dessins,
quand il y a mis tout son coeur et beaucoup d’ardeur,
quand, faisant de son mieux, il y a passé des heures,
Attention ! car dans vos mains vous tenez son destin !

Oubliez que vous êtes une grande personne
qui n’a plus de grands rêves ni d’illusions vaines.
Oubliez le monde des adultes plein de chaînes,
adoptez pour lui une attitude qui soit bonne…

Faites une grande pause avec lui dans son beau monde.
Qu’importe les quelques traits grossiers du beau dessin,
flattez l’âme d’artiste qui prend vie dans ses mains,
encouragez le à se surpasser dans ce monde.

Rassurez-le dans son timide élan créatif,
exagérez un peu la joie que vous éprouvez,
montrez lui que vous êtes fier de ce qu’il a fait.
Faites en une star pour quelques temps jouissifs.

Planez avec lui dans les cieux de la création,
essayer de survoler avec lui ses idées,
partager avec lui son besoin de s’exprimer,
ouvrez-lui la porte de sa petite prison.

N’oubliez pas que toute oeuvre d’art, même minime,
est pour son créateur un bel être qu’il enfante.
Petit à petit, après mûres réflexions lentes,
hésitantes, il vous a invité dans son monde intime.

Evitez, adultes, pour son oeuvre trop de distance.
Ne lui brisez pas ses ailes encore fragiles
car son coeur pleurerait une larme indélébile,
car, à son âge, on ne comprend pas l’indifférence.

 

François Gagol
L’arc-en-ciel du Paradis

santé globale, médecine plurielle

livre publié en août 2008 aux éditions Jouvence collection savoir et agir pour ce siècle

Malgré ses très grandes réussites dans le cadre qu’elle s’est fixé, notre médecine manque d’une vision globale de l’être humain, d’où ses résultats contestables en terme de santé globale de l’individu et son coût démesuré qui pèse sur d’autres aspects de la vie.

Les dimensions physique, énergétique, mentale, sensible et spirituelle doivent pouvoir être prises en compte et traitées de façon adaptée par des moyens diversifiés.

Les textes réunis dans ce recueil tirent leur inspiration des approches holistiques millénaires des grandes civilisations ainsi que des données les plus récentes de la science moderne. Ils peuvent nourrir une réflexion en profondeur sur la santé, la maladie et l’acte thérapeutique.

Avec les contributions de Jean-Yves Leloup, Marguerite Kardos, pierre Dhombre, Jean-pierre Willem, Thierry Janssen, Eric Ancelet, Marc Sokol, Michel Odent

Jean-Pierre Dupuy- La marque du sacré

 

  • Poche: 280 pages
  • Editeur : Flammarion (29 septembre 2010)
  • Collection : Champs Essais

 

article Wikipedia

Jean-Pierre Dupuy (né le 20 février 1941) est un ingénieur, épistémologue et philosophe français. Polytechnicien et ingénieur des mines, il est professeur de français et chercheur au Centre d’Étude du Langage et de l’Information (C.S.L.I.) de l’université Stanford, en Californie. Il a aussi enseigné la philosophie sociale et politique et l’éthique des sciences et techniques jusqu’en 2006 à l’École polytechnique. Il est membre de l’Académie des technologies.

Sommaire 
1 Biographie
2 Sa pensée
3 Extraits de ses livres
4 Références
5 Ouvrages publiés
6 Articles
7 Voir aussi
7.1 Liens externes
Biographie

Ancien élève de l’École polytechnique, Jean-Pierre Dupuy a fondé le centre de sciences cognitives et d’épistémologie de l’École polytechnique (CREA) en 1982 avec Jean-Marie Domenach sur la base de réflexions préliminaires de Jean Ullmo. Ce centre est devenu une unité mixte de recherche (UMR) en 1987. Dès l’origine, sa vocation a été double et a concerné aussi bien la modélisation en sciences humaines (modèles d’auto-organisation de systèmes complexes tant cognitifs, qu’économiques et sociaux) que la philosophie des sciences et, en particulier, l’épistémologie des sciences cognitives. En 2001, l’UMR s’est réorganisée et a décidé de se constituer en un laboratoire polyscientifique de sciences cognitives théoriques.
Jean-Pierre Dupuy a contribué à introduire et diffuser en France la pensée d’Ivan Illich, qu’il a rencontré plusieurs fois au Mexique au CIDOC de Cuernavaca, mais aussi celles de René Girard, de John Rawls et de Günther Anders. Une partie de son travail porte sur les nanotechnologies, un possible « tsunami » technologique à venir, dont il étudie les effets pervers. Jean-Pierre Dupuy compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui souhaite « apporter des réponses intelligentes et appropriés qu’attendent les peuples du monde face aux nouveaux défis de notre temps. »
Il reçoit le prix Roger Caillois de l’essai 2011.
Sa pensée

Le Sacrifice et l’envie (1992) fait référence aux deux obsessions de toute théorie moderne de la justice. Dans une société libérale, c’est-à-dire sans transcendance, l’homme doit être préservé du nombre : la perspective d’un sacrifice de l’individu à la collectivité, qui assurait autrefois la pérennité de l’ordre social, est désormais rejetée. Mais cette absence de transcendance, et l’individualisme qui en découle, libèrent l’envie, qui menace l’ordre social en permanence. Les grands théoriciens du libéralisme – au premier chef Adam Smith, John Rawls et Friedrich Hayek – ont parfaitement conscience de ce risque et chacun tente de le minimiser dans ses travaux. Rejet du sacrifice, et rejet de l’envie que ce premier rejet engendre : voilà ce qui constitue selon Dupuy la trame avec laquelle il faut lire toute théorie moderne de la justice.
Dans « Pour un catastrophisme éclairé » (2002), Jean-Pierre Dupuy part d’un constat : le seuil a été franchi. L’humanité est désormais capable de s’anéantir elle-même, par les armes de destruction massive ou simplement en continuant d’altérer ses conditions de survie. Nous savons ces choses, mais au fond de nous, nous ne les croyons pas. Pourquoi ? Le livre mène, à la suite de Bergson et de Hans Jonas, une réflexion sur le temps. Dupuy distingue le « temps de l’histoire », auquel nous sommes habitués, et le « temps du projet », qu’il propose comme paradigme pour penser la catastrophe et agir face à elle. Dans le « temps de l’histoire », le temps est envisagé rétrospectivement et les possibles jamais actualisés n’ont aucun intérêt. C’est parce que nous concevons uniquement le temps de cette façon que nous n’agissons contre les catastrophes qu’une fois celles-ci réalisées. Le « temps du projet », lui, unit passé et futur : la catastrophe est déjà présente aujourd’hui, ce qui peut nous faire agir pour que, paradoxalement, elle ne se soit jamais produite.
Dans »La Marque du sacré « (2009), sur une suggestion de son éditeur Benoît Chantre, Jean-Pierre Dupuy synthétise ses ouvrages antérieurs, qui « ont pu donner l’impression […] d’une certaine dispersion »1, en mettant en exergue le fil conducteur qui les unit : la question du sacré.
Extraits de ses livres

« On peut se fixer sur le scénario du pire non pas comme pouvant ou devant se produire dans l’avenir mais en tant qu’il pourrait ou devrait se produire si l’on entreprenait telle action. Dans le premier cas, le scénario du pire est de l’ordre d’une prévision ; dans le second c’est une hypothèse conditionnelle dans une délibération qui doit aboutir à choisir, parmi toutes les options ouvertes, celle ou celles qui rendent ce pire acceptable. C’est une démarche « minimax » : rendre minimal le dommage maximum. Or minimiser le pire, ce n’est pas le rendre nul. C’est précisément la pertinence, voire la seule existence de la possibilité de ce scénario du pire qui peut et doit guider la réflexion et l’action, écrit Corinne Lepage. Je rejoins ce jugement. Je crains que ce point fasse peu sens pour les gestionnaires du risque. La catastrophe a ceci de terrible que non seulement on ne croit pas qu’elle va se produire, mais qu’une fois produite elle apparaît comme relevant de l’ordre normal des choses. »
— J.P. Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé, Ed. Seuil, Coll. “Points essais”, 2004, ISBN 978-2-02-066046-4.

« L’emprise de l’économie sur les sociétés modernes ne fait qu’un avec le retrait du sacré qui les constitue. Ce retrait est lui-même concomitant d’un déchaînement de la concurrence entre les hommes et des passions destructrices qui l’accompagne comme jamais il ne s’en est produit dans l’histoire. Le paradoxe […] est le suivant : l’économie théorique et la pensée politique qu’elle inspire nient qu’il y ait ici une quelconque menace pour la stabilité des sociétés et le bien-être de leurs membres. Les économistes utilisaient naguère l’expression en forme d’oxymore, la “concurrence pure et parfaite”, pour asseoir cette dénégation. Cette formule signifiait que les gens n’avaient en fait pas besoin de se rencontrer ni d’échanger autre chose que des marchandises, encore moins de s’aimer, pour former une société efficace et pacifiée. Cette utopie en forme de cauchemar est peut-être le prix à payer par une société désormais dépourvue des protections que le sacré lui assurait. L’économie, à la fois réalité et pensée, occupe en creux la place du sacré. »
— J.P. Dupuy, La marque du sacré, Ed. Flammarion, Coll. “Champs essais”, 2010, ISBN 978-2-08-123170-2, pp. 226-227.
Références

↑ J.P. Dupuy, La marque du sacré, Ed. Flammarion, Coll. “Champs essais”, 2010, ISBN 978-2-08-123170-2, p. 30.
Ouvrages publiés

Avec H. Lévy-Lambert, Les Choix économiques dans l’entreprise et dans l’administration, Dunod, 1973 — Réédition 1975
Avec S. Karsenty, L’Invasion pharmaceutique, Seuil, 1974 – Réédition coll. « Points » 1977.
« À la recherche du temps gagné » in Bulletin interministeriel pour la RCB, no 20, mars 1975
– Republié en 1975 en annexe de l’édition française de Énergie et Équité (1974) d’Ivan Illich.
Valeur sociale et encombrement du temps, Éditions du CNRS, 1975.
Avec Jean Robert, La trahison de l’opulence, PUF, 1976. ISBN 2-13-034946-3.
Avec Paul Dumouchel, L’enfer des choses, Seuil, 1979. ISBN 2-02-005320-9.
Introduction à la critique de l’écologie politique, Civilizaçao Brasileira, Rio de Janeiro, 1980.
Ordres et désordres, enquête sur un nouveau paradigme, Seuil, 1982. ISBN 978-2-02-010923-9.
Avec Michel Deguy (dir.), René Girard et le problème du mal, Grasset, 1982. ISBN 978-2-246-24971-9.
La Panique, Les Empêcheurs de Penser en Rond, 1991 – Réédition 2003. ISBN 978-2-84671-062-6.
Le Sacrifice et l’envie. Le libéralisme aux prises avec la justice sociale, Paris, Calmann-Lévy, 1992
– Réédition sous le titre Libéralisme et justice sociale, Hachette Pluriel. ISBN 978-2-01-270516-6.
Introduction aux sciences sociales. Logique des phénomènes collectifs, Ellipses, 1992. ISBN 978-2-7298-9226-5. Sur l’auto-organisation.
Aux origines des sciences cognitives, La Découverte, 1994 – à propos des Conférences Macy. ISBN 978-2-7071-4775-2 (2005).
Éthique et philosophie de l’action, Ellipses, 1999.
Les savants croient-ils en leurs théories ? Une lecture philosophique de l’histoire des sciences cognitives, INRA Éditions, 2000.
Avions-nous oublié le mal ? Penser la politique après le 11 septembre, Bayard, 2002. ISBN 978-2-227-47044-6.
Pour un catastrophisme éclairé, Quand l’impossible est certain, Seuil, 2004. ISBN 978-2-02-066046-4.
Petite métaphysique des tsunamis, Seuil, 2005. ISBN 978-2-02-082169-8.
Retour de Tchernobyl, Journal d’un homme en colère, Seuil, 2006. ISBN 978-2-02-087969-9.
La marque du sacré : essai sur une dénégation, Carnets Nord, 2009. ISBN 978-2-35536-014-5.
Dans l’œil du cyclone – colloque de Cerisy, Carnets Nord, 2009. ISBN 978-2-35536-020-6.
Articles

“L’individu libéral, cet inconnu: d’Adam Smith à Friedrich Hayek”, in C. Auduard, J.-P. Dupuy et R. Sève, eds., Individu et Justice sociale. Autour de John Rawls, Paris, Seuil: 73-125, 1988
“Friedrich Hayek, ou la justice noyée dans la complexité sociale”, Le Sacrifice et l’envie. Le libéralisme aux prises avec la justice sociale, Paris, Calmann-Lévy, chap. VIII: 241-292, 1992
Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :
Jean-Pierre Dupuy, sur Wikiquote

Liens externes
L’auto-organisation: de la physique au politique / Colloque de Cerisy ; sous la dir. de Paul Dumouchel et Jean-Pierre Dupuy (1981) [1]
Henri Prévot, Pour un catastrophisme éclairé. Notes de lecture.
Diffusion des savoirs de l’ENS, Première série d’interventions sur l’Éthique. Ressources audio en ligne sous Licence Creative Commons.
Apocalypse now ? Dialogue avec Dominique Lecourt, Entretien vidéo.

 

 

 

Le Mouvement Zeitgeist

 

Pour accéder au site Zeigeist en français

 

 

Le Mouvement Zeitgeist est apolitique et ne reconnaît ni nation, ni gouvernement, ni religion, ni croyance ou classe. Nos réflexions nous ont amenés à la conclusion que ces valeurs sont fausses, dépassées et éloignées des valeurs positives nécessaires à la croissance et au développement du potentiel humain. Leurs fondements sont basés sur la division du pouvoir et des couches sociales, et non sur l’unité et l’égalité, qui sont nos objectifs.

Alors qu’il est important de comprendre que tout dans la vie est le fruit d’une évolution naturelle, nous devons aussi reconnaître le fait que l’espèce humaine a la capacité de ralentir radicalement voire de paralyser le progrès par le biais de structures sociales obsolètes, dogmatiques et, dès lors, en contradiction avec la nature elle-même. Le résultat de cette paralysie est le monde que vous vivez aujourd’hui, fait de guerres, de corruption, d’élitisme, de pauvreté, d’épidémies, d’abus des droits de l’Homme, d’inégalités et de crimes.

Ce mouvement est un mouvement des consciences, dont la vocation est de favoriser une évolution continue dans les domaines personnels, sociaux, technologiques et spirituels. Il reconnaît que l’Homme est sur la voie naturelle de l’unification, issue d’une reconnaissance générale de la compréhension tant fondamentale qu’empirique du fonctionnement de la nature et de la façon dont nous, en tant qu’êtres humains, faisons partie de ce déploiement universel que nous appelons la vie.

Bien que cette voie existe, elle est encore trop souvent ignorée par la majeure partie de la population, qui s’évertue à perpétrer des modes de fonctionnement et d’associations d’un autre âge. Ce sont ces inadéquations intellectuelles que le mouvement Zeitgeist espère dépasser grâce à l’éducation et l’action sociale.

L’objectif est de revoir notre société mondiale selon les connaissances actuelles à tous les niveaux, non seulement en favorisant une prise de conscience des possibilités sociales et technologiques dont beaucoup ont été conditionnés à croire qu’elles étaient impossibles ou « contre-nature », mais aussi en fournissant les moyens pour surmonter ces obstacles dans une société qui perpétue ces systèmes dépassés.

Un grand nombre des idées de ce mouvement proviennent d’une organisation appelée « The Venus Project » (Projet Venus) dirigée par Jacque Fresco, ingénieur social et dessinateur industriel. Il a travaillé pratiquement toute sa vie afin de créer les outils nécessaires à l’émergence d’une conception du monde qui pourrait, à terme, supprimer la guerre, la pauvreté, la criminalité, la division sociale et la corruption. Ses idées ne sont ni radicales ni complexes. Elles n’imposent pas non plus une interprétation subjective. Selon ce modèle, la société est créée à l’image de la nature, avec des variantes fondamentalement pré-définies.

Le mouvement en lui-même n’est pas une structure centralisée.
Nous ne sommes pas là pour diriger, mais pour organiser et enseigner.

« Nous devons devenir le changement que nous souhaitons voir dans le monde » Mohandas Gandhi

 

Paroles d’urgences

livre publié en octobre 1996 , éditions Terre du ciel, collection « rebelle »

Jean Biès

Jean Biès nous en prévient dès l’entrée : « Trois minutes ont suffi pour créer l’univers ; il nous en reste trois pour sauver l’humanité. » C’est à dire qu’il faut faire vite. Mais quoi, au juste ?

Aller à l’essentiel : retrouver les vérités éternelles momentanément perdues, les vivre dans la lumière de l’Esprit.

Il est urgent de réapprendre le sens du sacré, de réconcilier la nature, le temps et l’espace ; – de se réconcilier avec son corps ; – d’extraire le positif des épreuves de la vie.

Urgent et nécessaire de se connaître soi-même pour s’éviter le pire et donner le meilleurs : – d’inventer un autre amour fondé sur la complémentarité où s’abolissent les contraires ; – de se former à l’aide d’une bibliographie simple mais indispensable. Urgent et nécessaire de redécouvrir les vertus fondamentales : – de résoudre la double question du choix d’une voie et de l’absence de maître ; – de s’adonner à des pratiques accessibles ou adaptées sans trahison. Et Jean Biès nous dit comment.

Royalement indifférent aux mensonges et aux suggestions de l’époque, mêlé d’humour et de profondeur, bourré d’espoir et de foi, ce livre tonique, au confluent de l’Orient et de l’Occident, bat en brèche le réductionnisme et le nihilisme ambiant des « destructeurs du Soi. »

INDECT le méga cyber espion européen pire qu’ACTA

vu sur http://blogs.mediapart.fr/

Pire qu’ ACTA, PIPA et SOPA réunis, il y a INDECT, le grand oublié des pétitions qui tournent en ce moment. Lancé en silence le 1er janvier 2009, le programme européen de recherche INDECT est étallé sur 5 ans. C’est le temps nécessaire pour mettre en place ce méga cyber espion. Officiellement, la Commission Européenne a chargé le consortium INDECT de mettre en place « un système intelligent d’information permettant l’observation, la recherche et la détection en vue d’assurer la sécurité des citoyens dans un environnement urbain » et dont le but est en fait « la détection automatique des menaces, des comportements anormaux ou de violence. ». Voilà qui a le mérite d’être explicite …

Au nom de notre « sacro-sainte » sécurité, il se construit un monde où notre liberté semble fondre comme neige au soleil. Le consortium INDECT est en train de plancher très discrètement sur une sorte de méga robot qui épluchera minutieusement et automatiquement tous les sites internet, les forums de discussion, les FTP, les P2P et même nos ordinateurs personnels … Une sorte de clône du projet ECHELON des Etats-Unis.

Les informations collectées seront traitées par des programmes qui seront en mesure de comprendre et d’enregistrer les relations entre les individus ainsi que les diverses organisations aux quelles ils appartiennent. Avec en prime, la création automatique de dossiers sur les individus et les différentes oragnisations. Autant dire que notre vie privée ne l’est plus du tout. Il en ressortira une méga base de données extrêment détaillée et pointue de chacun d’entre nous. Il y est même question d’inclure le fichier ADN des Européen ainsi que leurs goûts et préférences !!!

Big Brother est bien là …

La Commission Européenne avait prévu en 2009, un investissement de plus de 10 millions d’euros. Nous ne savons pas à ce jour combien le projet à coûté à la collectivité.

Les Semeurs du Vivant, l’aventure de Terre du Ciel

livre publié en décembre 2010, éditions Terre du Ciel

par Alain Chevillat avec une préface de Marguerite Kardos et une postface de Bernard Ginisty

« Enfin , il s’est livré !

Alain Chevillat s’est dé-livré aussi, en s’offrant spontanément à nous, dans un élan d’aveu, de partage et d’ultime message. Avec la simplicité d’un pèlerin, la sincérité d’un frère et la clarté d’un architecte au coeur ardent.

Dès sa jeunesse, Alain Chevillat répond à l’appel du large en lui. Puis le chevalier errant perçoit soudain le Graal, et le Royaume devient sa patrie. Il lui voue toute sa vie. Une responsabilité le talonne : « Je veux faire savoir que Cela existe. » Mais peut-on semer sur les graines du Vivant dans une vieille outre  ? Non les graines du Ciel ont besoin d’une nouvelle terre. Ensemble avec Evelyne – quelle bénédiction – Terre du Ciel devient ce lieu d’expérimentation d’un possible autrement, à travers Forums et revues, stages et voyages. Sans repères et sans modèles, il leur fallait tout inventer, malgré vents et marées, indifférence et tiédeur. Prodigieuse aventure !

Ce livre n’est pas une bouteille jetée à la mer. Une oeuvre exemplaire, un acte pionnier en est le gage. Terre du Ciel et Infinitude, Sources et Alliance, stages et Forums, des milliers de participants au visage rayonnant, le coeur serein, l’acte posé. La beauté et la grandeur de l’oeuvre se dévoilent et se structurent à travers les vingt-deux chapitres de ce livre, qui égrènent les modalités possible d’accès au Nouveau qui nous appelle. Pour donner par notre vie un surplus de vie à la vie.

Terre du Ciel n’est pas une fleur à classer dans le grand livre de la botanique. Terre du Ciel est le printemps qui inaugure une saison d’éveil du Vivant en plein hiver.

Extrait de la préface de Marguerite Kardos

la consommation collaborative

L’émergence de la Consommation collaborative

Publié le 28-11-11 sur le site : http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20111128.OBS5480/l-emergence-de-la-consommation-collaborative.html

Achats d’occasion, achat groupés, et surtout location entre particuliers… Les Français consomment moins, mais surtout différemment. Née sur internet, cette nouvelle économie prospère avec l’austérité.
La Consommation collaborative. (Séverin Millet)

 

Ce n’est peut-être pas encore une révolution, mais c’est déjà un phénomène. La défiance à l’égard du système marchand classique a créé un nouveau comportement chez le consommateur. Face à la baisse du pouvoir d’achat, il fait de plus en plus souvent appel au système D. Et surtout, il choisit en priorité l’utilisation des biens avant leur possession.

Dans son livre à succès « l’Age de l’accès », le célèbre économiste américain Jeremy Rifkin avait, d’une certaine manière, anticipé ce changement de fond, lorsqu’il écrivait en 2005 : « La notion d’accès va se substituer à celle de propriété. »

Avec Internet, cette tendance a trouvé un moyen d’application. On assiste à une multiplication de sites proposant la revente, l’achat groupé, la location entre particuliers et, plus généralement, tout ce qui permet une utilisation optimisée des biens de consommation.

« Ce qui est à moi est à toi »

Cette nouvelle économie porte déjà un nom : la « consommation collaborative ». Elle semble avoir vu le jour spontanément il y a quelques années, avec l’apparition des systèmes de vélo-partage, des Amaps ou des sites de ventes aux enchères comme Ebay.

Décrite dans « Time » comme une des dix idées qui pourrait bien changer le monde, sa forme a été théorisée il y a un an par Rachel Botsman dans son livre « What’s mine is your’s : the rise of collaborative consumption ».

Depuis le mouvement a fait tâche d’huile et bien que la traduction française « consommation collaborative » soit peu séduisante, il a trouvé un relais en France à travers le site consocollaborative.com. Antonin Léonard y répertorie l’ensemble des sites et des analyses sur le sujet de manière très complète.

Divers produits échangés de diverses manières

La « consommation collaborative » regroupe l’ensemble des systèmes de partage, du troc à l’échange de compétence, de la location de vêtements d’enfants à la revente de tondeuse, de la bonne idée sur Twitter au petit plat concocté pour le voisin.

La mise en réseau des consommateurs a redessiné le mode de distribution des produits. Quatre schémas semblent s’imposer :

Le type Vélib : dans le système de location à la demi-heure proposé par la ville de Paris, le bien de consommation n’appartient pas à un particulier mais à une entreprise, (éventuellement via une délégation de pouvoir public). Il est transformé en service, et son utilisation est partagée par les consommateurs.

Le type Zilok : avec la location entre particuliers, la propriété du bien de consommation n’est pas partagée, mais son utilisation est optimisée. Le bien peut être rentabilisé par son propriétaire, qui n’en a pas forcément l’utilité permanente. Le locataire a ainsi accès à l’utilisation de biens qu’il ne peut – ou ne veut – pas acheter.

Le type Leboncoin : le bien est consommé par celui qui le possède. Mais les propriétaires changent. C’est le principe de la vente d’occasion, mais aussi du troc, du don, etc.

Le type Groupon : le principe est la mise en commun d’un bien unique consommé par plusieurs personnes simultanément. La colocation, le covoiturage, le coworking, le colunching en font partie. Mais aussi les achats groupés, dans lequel l’achat d’un lot baisse le coût unitaire du produit.

Un phénomène économique

Peu à peu un phénomène dont le moteur avant tout idéologique, écologique, et social faisait dire aux mauvaises langues qu’il se limiterait à quelques bobos, est en train de s’étendre.

Certaines formes d’échanges collaboratifs attirent tout particulièrement les investisseurs. Premièrement les sites de vente comme Ebay, Groupon, Leboncoin, dont les valorisations ont atteint des records. Ensuite des sites de location spécialisés sur certains secteurs, comme Airbnb et Wimdu (chambres chez l’habitant) ou Relayrides et Zipcar (location de voiture), qui ont tous levé des millions d’euros. Zipcar (plus de 400 000 abonnés) a été valorisé à 1,2 milliard de dollars sur le marché américain.

Mais l’espoir de la consommation collaborative réside surtout dans le fait que le consommateur a désormais un intérêt économique à partager. « Un de nos clients gagne entre 800 et 1.500 euros par mois en louant les outils qu’il a accumulés dans son garage. On explosera le jour où les gens associeront le mode de la location à tous les objets », explique Marion Carette, fondatrice de Zilok.
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Consommation collaborative. (Séverin Millet)

Un bouleversement pour les entreprises classiques

La consommation collaborative, en phase avec les nouvelles attentes du consommateur, forcent les entreprises classiques à réinventer leur mode distribution. Ce nouveau genre de consommation « va bouleverser l’offre des acteurs économiques », affirme le sociologue Robert Rochefort, fondateur du tout récent Observatoire Consommation et Société, Obscoco.

Robert Rochefort imagine en effet un avenir dans lequel les industriels, qui sont censés vendre leurs produits, proposent eux-mêmes des systèmes alternatifs : « C’est déjà le cas pour les photocopieurs. Pourquoi pas pour les machines à laver à domicile, qui pourraient être facturées au temps d’utilisation ? »

Certaines entreprises ont déjà compris ce phénomène. Les constructeurs automobiles, qui se lancent dans la location, mais aussi des distributeurs comme Castorama, dont le système d’échanges de services, les Troc’heures, est un exemple typique de consommation collaborative.

Pour Robert Rochefort, la généralisation d’un tel mode de consommation est souhaitable, car les industriels passant de la vente à la location prendrait à leur charge l’entretien du bien consommé. Ils auraient ainsi intérêt à fabriquer des produits plus durables. Conciliant ainsi de manière efficace les attentes des consommateurs et les contraintes dues à la raréfaction des ressources naturelles.

Donald Hebert – Le Nouvel Observateur

Eveillés et indignés

ou… les créatifs culturels :
Des Indignés aux Créatifs culturels, une force sociale – constituant un puissant levier de changement – est en marche et est prête à faire bouger les lignes politiques. Il ne s’agit plus d’être de gauche ou de droite, mais bien de montrer qu’une troisième voie est possible, la voie… de l’avant! Alors qui saura incarner ce « Yes we can » à la française?
« Vos urnes sont trop petites pour nos rêves! » pouvait-on lire sur les pancartes des Indignés de Madrid… ces Indignés qui, des révoltes arabes à Occupy Wall Street, en passant par Londres ou Athènes, donnent de la voix pour se faire entendre du reste de la population. Mais de manière créative et spontanée, sans leaders, sans idéologies, sans structures et sans mot d’ordre bien précis si ce n’est le souhait d’un changement réel… Alors, simple vaguelette dans l’écume de la crise ou lame de fond d’un modèle de société à bout de souffle?
Petit flash-back. En 2000, le sociologue Paul Ray et la psychologue Sherry Anderson publient une étude issue de 12 années d’enquête auprès d’un échantillon représentatif de 100 000 personnes (1) aux Etats-Unis. Celle-ci démontre avec étonnement que pas moins de 26% des adultes américains – soit 50 millions de personnes – ont profondément modifié leur vision du monde, leurs valeurs et leur mode de vie. Et que leur nombre est en croissance régulière et rapide: en l’espace d’une génération, ils seraient ainsi passés de 5% au début des années 60 à plus de 33% aujourd’hui (chiffres des dernières études). « Nous décidons de les appeler les Créatifs culturels car, d’innovation en innovation, ils sont en train de créer une nouvelle culture pour le 21e siècle » précisent-ils alors. Des valeurs qui ne sont ni significativement liées à l’âge, à la génération, aux revenus, ou encore au niveau d’étude. Seule exception démographique notable: 60% sont des femmes! Un peu plus tard en France, une étude de 2007 crédite de 38% le courant de ces mêmes Créatifs culturels (2). Dans notre hexagone autant que dans d’autres pays européens, la masse critique est donc déjà atteinte. Tous comptes faits, les Indignés ne seraient-ils donc pas plutôt des… Eveillés?

Pour lire l’article

un plus grand désir d’ unité

par Kishori Aird

Biographie vu sur le site http://www.kishori.org/fr/biographie

Kishori Aird est auteure, conférencière et thérapeute. Elle a un long parcours spirituel et alternatif derrière elle. Elle a vécu dans un ashram à l’âge de 18 ans. À20 ans, elle suivait des cours d’infirmière en espérant devenir sage-femme. À 25 ans, après avoir été de nouveau résidente dans un ashram pendant deux ans, elle a fondé une famille et s’est installée à Ottawa où elle a travaillé à L’Arche de Jean Vanier (organisation internationale qui œuvre auprès de personnes déficientes intellectuelles). C’est en 1986 qu’elle est revenue à Montréal et qu’elle a commencé de nouvelles formations de guérison avec les cristaux et l’hypnothérapie. Depuis la Convergence Harmonique de 1987, elle a complété une formation thérapeutique axée sur la naturopathie, la kinésiologie et les approches émotionnelles. Elle possède une formation en Tantra et elle est maître Reiki.

En 1990, elle a été initiée à la kinésiologie de reprogrammation sur la Côte Ouest américaine et a eu la chance de travailler dans un cabinet de chiropractie et de naturopathie très réputé. C’est en 1993, après cette période de formation sur le terrain, qu’elle a ouvert son cabinet de consultation et qu’elle a commencé à travailler par téléphone comme intuitive médicale.

À partir de l’été 1997, elle a entrepris des recherches sur l’ADN et sur les moyens de le reprogrammer et de se le réapproprier. Elle a ensuite élaboré des techniques de reprogrammation qu’elle enseigne aujourd’hui et qui l’ont conduite à la découverte de l’Essence et de l’Ancrage. Depuis la parution du livre Essence en 2005, elle a fermé son cabinet et consacre son temps à l’écriture et à l’enseignement.

Un changement de fréquence s’opère actuellement sur la Terre. L’heure est enfin venue de transformer les vieux paradigmes sur lesquels se fondent nos programmes de séparation et d’isolement pour choisir celui de l’Unité. Le changement de fréquence actuel se traduit par un plus grand désir d’unité dans l’amour de Soi au point zéro. La nouvelle étape d’évolution essentielle qui s’ouvre à nous permet déjà de commencer à conscientiser cela plus facilement par une présence aimante et inconditionnelle de nous-mêmes, tels que nous sommes.

Pour aller plus loin…

découverte de l’association Phyto-Victimes

 

Vendredi 16 mars 2012 l’association Phyto-Victimes représentée par son Président Paul François, ainsi que messieurs Laurent Guillou et Stéphane Rouxel membres de l’association Phyto-Victimes et de Solidaires et Serge Le Quéau de l’Union Solidaires de Bretagne. Ces derniers ont été reçus par des représentants des Ministère du Travail de l’Emploi et de la Santé et du Ministère de l’Agriculture, Madame Stéphanie Gilardin, chef du bureau des risques chimiques, physiques et biologiques à la Direction Générale du travail, Monsieur Bruno Dupuy, conseiller santé, sécurité du travail et inspection du travail au cabinet du Ministre du travail, de l’emploi et de la santé et Monsieur Nicolas Trift conseiller technique au cabinet du Ministre de l’agriculture, de l’alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l’aménagement du territoire.

Cet entretien faisait suite aux rencontres du 27 février avec Monsieur Bruno Le Maire, Ministre de l’Agriculture, et du 2 mars avec Monsieur Xavier Bertrand Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé.

Cette rencontre avait pour but d’échanger avec les instances publiques sur la thématique des pesticides et des problèmes de santé qui y sont liés et leur faire part de nos revendications pour que change la situation des professionnels et qu’une meilleure prise en compte de leurs besoin soit faite.

Au cours de cet échange les représentants des Ministres se sont engagés à agir sur les 10 points suivants :

– Agir pour que soient tenus les engagements du Grenelle de l’environnement, c’est-à-dire d réduire de 50% l’utilisation des pesticides sur 10 ans par la mise en œuvre du plan Ecophyto. (2008 – 2018)

– Revoir les tableaux des maladies professionnelles de la MSA et les mettre en cohérence avec ceux de la sécurité sociale et mieux prendre en compte les maladies MCS, (hypersensibilisation aux produits chimiques multiples)

– Intensifier les politiques de prévention et de protection pour les professionnels (agriculteurs, salariés de l’agroalimentaire et les dockers).

– Améliorer la formation et de sensibilisation des professionnels de santé (médecins généralistes, du travail et de prévention etc.) aux maladies liées aux pesticides.

– Faire un travail approfondi d’identification des molécules chimiques dangereuses mises sur le marché.

– Sanctionner les infractions à la réglementation en vigueur concernant l’utilisation des pesticides. Les agissements de l’entreprise Nutréa-Triskalia étant pointés comme le parfait contre-exemple.

– Améliorer la prise en charge et les indemnisations par la sécurité sociale et la MSA des maladies liées aux pesticides.

– Approfondir les évaluations des maladies multiples liées aux pesticides (cancers, Parkinson, lymphomes, etc.)

– Sensibiliser plus les managers à la problématique, santé au travail et pesticides, en commençant par la formation des étudiants dans les grandes écoles. Travailler sur les problèmes de « gouvernance » en la matière.

– Organiser rapidement une rencontre avec la MSA pour faire un point d’étape sur le dossier pesticides et le traitement les procédures en cours.

A la fin de l’entretien, nous avons remis en main propre à nos interlocuteurs une invitation pour le Congrès « Pesticides et Santé : Quelles voies d’améliorations possibles ? » qui se tiendra les 23 et 24 mars prochain au Palais du Luxembourg.

Phyto-Victimes

 

voir la page consacrée aux risque générés par notre alimentation actuelle

 

 

L’Appel des appels

Editions Mille et une nuits 12 novembre 2009-Roland Gori, Barbara Cassin, Christian Laval

Demain, lorsque la normalisation des conduites et des métiers régnera définitivement, il sera trop tard. Soin, éducation, recherche, justice seront formatés par la politique du chiffre et la concurrence de tous contre tous. Il ne restera plus à l’information, à l’art et à la culture qu’à se faire les accessoires d’une fabrique de l’opinion pour un citoyen consommateur. Face à de prétendues réformes aux conséquences désastreuses, les contributeurs, psychanalystes, enseignants, médecins, psychologues, chercheurs, artistes, journalistes, magistrats, dressent l’état des lieux depuis leur coeur de métier et combattent la course à la performance qui exige leur soumission et augure d’une forme nouvelle de barbarie. L’Appel des appels prône le rassemblement des forces sociales et culturelles. Il invite à parler d’une seule voix pour s’opposer à la transformation de l’Etat en entreprise, au saccage des services publics et à la destruction des valeurs de solidarité humaine, de liberté intellectuelle et de justice sociale. Il témoigne qu’un futur est possible pour  » l’humanité dans l’homme « . Il est encore temps d’agir. L’insurrection des consciences est là, partout, diffuse, grosse de colère et de chagrin. La résistance de ces milliers de professionnels et de citoyens qui ont répondu à L’Appel des appels touche nos sociétés normalisées en un point stratégique. En refusant de devenir les agents du contrôle social des individus et des populations, en refusant de se transformer en gentils accompagnateurs de ce nouveau capitalisme, nous appelons à reconquérir l’espace démocratique de la parole et de la responsabilité.

La médecine chinoise. Santé, forme et diététique

Odile Jacob (28 janvier 2010)

Le Dr Jean-Marc Eyssalet est médecin acupuncteur, directeur de l’Institut de développement en énergétique et sinologie de Paris, membre du Collège français d’acupuncture, chargé de cours à l’université Paris-XIII-Bobigny et auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’exploration des grands thèmes de la pensée chinoise appliqués à l' » entretien de la vie ». Evelyne Malnic est journaliste, auteur de nombreux ouvrages dans le domaine de l’art de vivre, de l’acupuncture, de la gastronomie, du vin…

La médecine chinoise. Santé, forme et diététique

Découvrez tout ce que la médecine chinoise peut vous apporter. En suivant les recommandations de cette médecine millénaire, vous apprendrez à protéger et à renforcer votre organisme face aux agressions. Saison après saison et mois par mois, retrouvez : des conseils pour stimuler ou freiner vos énergies; des exercices de respiration pour affronter les déséquilibres de notre mode de vie; plus de 100 recettes basées sur les qualités énergétiques des aliments courants. Ce livre vous initiera aux principes fondamentaux de la médecine chinoise. Une invitation à découvrir l’art de nourrir la vie pour entretenir sa forme, harmoniser l’énergie vitale et protéger sa santé.

Nicanor Perlas : une nouvelle dynamique sociétale

Editions Yves Michel (2 novembre 2009) par Sylvette Escazaux

Engagée par conviction dans les réseaux de la société civile luttant pour le respect du vivant, Sylvette Escazaux participe depuis 2003 au réseau de développement de la triarticulation sociale initié par Nicanor Perlas, aux mouvements de résistance aux cultures OGM, et de promotion de l’agriculture biologique (Nature et Progrès).

 Nicanor Perlas : une nouvelle dynamique sociétale

Comment parvenir à une transformation de notre société dans un monde dominé par des macro-processus sur lesquels nous n’avons pas prise ? Comment surmonter le désespoir et vaincre l’apathie ? En d’autres mots : Comment agir dans le monde ? Ce sont ces questions de fond qu’ont explorées un groupe de citoyens réunis autour de Nicanor Perlas. A partir de cette expérience collective, l’auteur a extrait des repères pour un positionnement et une action dans le monde, pour tout citoyen concerné par les défis de notre époque : une vision, des réponses, et des outils. Celles et ceux qui perçoivent la nécessité de tenir compte de toutes les dimensions de l’être et de s’y relier pour relever les défis actuels, qui ne se résignent pas à la destruction imprimée par la logique économique, trouveront une nourriture essentielle dans ce livre. Il n’élude aucun obstacle : la réflexion centrale sur l’identité ; les conflits au sein des collectifs du mouvement social ; être socialement créatif ;  » créer le futur  » ; les entraves aux initiatives créatrices de la société civile. Il introduit une vision assignant un rôle spécifique aux trois sphères de la société : politique, économique et culturelle (la société civile). En phase avec la dynamique des  » créatifs culturels « , se profilent des pistes d’actions citoyennes fécondes et durables.

Biographie de l’auteur

 

Tout est conscience-une voie d’éveil bouddhiste

Editions Albin Michel (17 février 2010)

Jean-Marc Vivenza, auteur de Nâgârjuna et la doctrine de la vacuité, poursuit ici son exploration limpide des philosophies fondatrices du bouddhisme ancien.

Née au IVe siècle de notre ère au Gandhara, l’école du Yogâcâra ou voie de  » l’esprit seul  » est l’une des écoles philosophiques bouddhistes les plus fécondes. Ses idées ont imprégné la pensée bouddhique à un point tel qu’on ne les distingue plus de l’enseignement originel du Bouddha. Ses maîtres enseignent l’inexistence pure et simple du monde de l’illusion et de l’impermanence. Tout ce à quoi nous sommes attachés, tout ce qui pour nous est chargé de vérité et de sens, ne relève que d’une trompeuse construction de l’esprit nous enchaînant à un rêve qui, il faut bien l’avouer, n’est en général qu’un triste cauchemar.

 


 

« VIANDES : UN ARRIÈRE GOÛT DE DÉFORESTATION »

vu sur WWF France

L’utilisation massive de soja dans l’alimentation animale, principale cause de la déforestation du Cerrado au Brésil.

A la veille du salon de l’agriculture de 2012, le WWF France sort un rapport intitulé « Viandes : un arrière goût de déforestation » qui dénonce la dépendance de la France aux importations de soja pour l’alimentation des volailles et du bétail et démontre que l’expansion de cette culture en Amérique du Sud dégrade les écosystèmes de ce continent.

 

 

> La culture de soja, cause de déforestation

Alors que l’édition 2012 du salon international de l’agriculture s’apprête à ouvrir ses portes, nous avons tendance à oublier que le bétail français est nourri avec de grandes quantités de matières premières issues de monocultures intensives qui participent à la déforestation.

Principalement destiné à nos élevages, le soja, issu de monoculture intensive en Amérique du sud, est aujourd’hui la matière première alimentaire la plus importée en France. Le rapport du WWF France révèle que nos besoins en soja représentent l’équivalent de la superficie de deux départements français la Gironde et les Landes.

> Le Cerrado, un joyau brésilien oublié qui disparaît

Au Brésil, les surfaces de production de Soja sont passées de 1,7 millions à 21,7 millions d’hectares en à peine 40 ans. Cet accroissement exponentiel a généré une déforestation massive de la forêt atlantique jusqu’à l’Amazonie. Le Cerrado, savane boisée brésilienne de 2 millions de km² (1/5ème du Brésil) hébergeant 5% de la biodiversité mondiale avec plus de 5000 espèces endémiques, est aujourd’hui l’éco-région la plus touchée par l’expansion de la culture du soja. 49% de sa surface a d’ores et déjà disparu au profit des cultures intensives.

Cette déforestation en plus d’entraîner une perte importante de la biodiversité et une érosion des sols massive, accélère également le dérèglement climatique et perturbe fortement le cycle de l’eau en augmentant les sécheresses.

Outre les conflits sociaux qu’elle provoque avec les communautés locales, la culture du soja est une monoculture intensive qui entraîne une forte augmentation de l’usage des intrants chimiques en Amérique du sud. 70 à 75% de la production mondiale de soja est génétiquement modifiée ce qui généralise l’utilisation de glyphosate [1] .

> Les importations de soja en chiffres

En 2010, la France importait 4,6 millions de tonnes de soja sous forme de tourteaux, d’huile, de graines de farine et de sauces. 90 % de ces volumes étaient destinés à l’alimentation animale principalement sous forme de tourteaux et 70 % provenaient directement d’Amérique du sud. La France est aujourd’hui la 3ème importatrice mondiale de soja brésilien.

Les besoins d’un français pour satisfaire son alimentation carnée représentent l’équivalent de la superficie d’un terrain de basket de culture de soja.

La filière avicole (volaille et œuf) absorbe 58% du soja destiné à l’alimentation animale . 30% sont destinés à la filière bovine, notamment pour les vaches laitières, et12% pour l’élevage porcin .

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Raoni proteste contre la construction du barrage de Belo Monte

vu sur le site http://raoni.fr/actualites-289.php

 

Chères amies, chers amis,

connu dans le monde entier pour son combat visant à préserver la forêt amazonienne et la culture des peuples y vivant, le Chef kayapo Raoni a récemment fait part au monde d’une situation extrêmement préoccupante concernant l’invasion de territoires indigènes sur lesquels il veille. Des intrus armés, présents en totale illégalité, éclaireurs probables d’une invasion plus massive, ont passé à tabac un indien et détruit un véhicule appartenant à sa communauté. D’autres ont établi des auberges et autres exploitations clandestines dans la même zone. Raoni attend le décret présidentiel permettant la démarcation et donc la sécurisation de cette zone (appelée par les kayapo Kapot Nhinore) depuis près de vingt ans. Celle-ci a été « oubliée » en 1994 lors d’un précédent tracé effectué par le gouvernement, après une mémorable campagne planétaire de levée de fonds aux côtés du chanteur Sting.

Après avoir vainement sollicité l’arbitrage des autorités suite aux incidents récents, les kayapos ont décidé d’établir un camp d’environ 120 personnes dans la zone envahie, afin d’effectuer eux-mêmes le travail de sécurisation de leur territoire. Ils veulent, par cette action forte, inciter le gouvernement brésilien à prendre ses responsabilités et à tenir ses engagements en ce qui concerne la reconnaissance légale de leur territoire.

Aujourd’hui Raoni et son peuple, qui font également face à la construction du barrage de Belo Monte en aval du fleuve Xingu, sollicitent notre aide pour financer ce campement de résistance et d’alerte, à haute valeur symbolique, qu’ils comptent tenir jusqu’à ce que le gouvernement fédéral exproprie les colons et valide la démarcation de Kapot Nhinore. Leur détermination est totale et ils se disent prêts à tenir des années s’il le faut.

Vos dons, collectés par l’ONG américaine Amazon Watch, en partenariat avec l’association Planète Amazone, permettront aux 140 guerriers de Raoni d’être régulièrement ravitaillés (alimentation, médicaments, équipements de première nécessité), de se soigner, de se protéger des insectes et de se déplacer par véhicule dans cette zone isolée, afin d’effectuer leur mission de surveillance.

Nicolas Hulot connait bien l’action du Chef Raoni pour avoir tourné avec lui sa dernière émission Ushuaïa (non encore diffusée) et souhaite le soutenir dans son combat
 » Le chef Raoni se bat pour son peuple, mais aussi sans relâche et pacifiquement pour préserver ce patrimoine commun de l’humanité dont nous bénéficions tous parfois sans même le savoir. Les clés du futur sont aussi dans ce réservoir irremplaçable de biodiversité et de ressource qu’est la forêt amazonienne. En stockant le CO2, la forêt amazonienne, conditionne notre destin. Nous sommes liés au sort des indiens Kayopos. Mais plus encore il y va de notre dignité qu’aujourd’hui l’on cesse enfin d’anéantir l’une des plus belles civilisations, la civilisation indienne. Aujourd’hui, il a besoin de notre soutien »

 

 

 

 

 

Moebius nous a quitté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les formes chez Moebius sont ainsi constamment en devenir. Du végétal au minéral, de l’humain à l’animal, les corps se transforment, les jeunes vieillissent tout à coup. Les espaces et les thèmes abordés invitent l’oeuvre à se déployer: « Le désert, le rêve, la méditation, les cristaux sont autant de « métaprocessus » destinés à provoquer une sortie du corps, à transgresser les normes, à entrer en transe pour créer de nouvelles formes. Ces expériences intenses lui permettent d’explorer l’étrange, le fantastique et de défier à travers ses dessins, les lois de la rationalité et de la vraisemblance »

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prix Nobel de physique pour la découverte de l’accélération de l’expansion de l’univers

   vu sur : http://www.20minutes.fr/sciences/799456-prix-nobel-physique-decerne-perlmutter-schmidt-riess

 

 

SCIENCES – Les chercheurs ont découvert le phénomène d’accélération de l’expansion de l’Univers…

Les astrophysiciens Saul Perlmutter, Brian Schmidt et Adam Riess se sont vus attribuer ce mardi le prix Nobel de physique. Ils sont récompensés pour leur travaux, qui ont permis de révéler «l’accélération de l’expansion de l’Univers» grâce à «l’observation de supernovas lointaines», a révélé l’académie royale suédoise des Sciences dans un communiqué.

Permutter, 52 ans, et Riess, 42 ans, sont Américains, tandis que Schmidt, 44 ans, possède la double nationalité américaine et australienne.

Saul Permutter, responsable du «Supernova cosmolgy project» , une des deux équipes qui a permis de mener à la découverte, touchera la moitié de la récompense de 10 millions de couronnes suédoises. Brian Schmidt et Adam Riess se partageront l’autre moitié. Les vainqueurs recevront leur prix  lors d’une cérémonie qui aura lieu le 10 décembre.

«Cela semblait complètement fou comme résultat»

«Ils ont étudié plusieurs dizaines d’étoiles en explosion, appelées supernovae, et découvert que l’expansion de l’univers accélère constamment. Cette découverte a été une surprise totale pour les lauréats eux-mêmes», a déclaré l’Académie royale des sciences. Cette découverte remonte à 1998, dix ans après les premiers travaux lancés par Saul Perlmutter et son équipe, quatre ans après ceux entamés par Brian Schmidt et Adam Riess.

Les chercheurs s’en sont rendu compte en étudiant les supernovae très éloignées, dont ils ont observé la lumière pâlir. «Cela semblait complètement fou comme résultat et je crois qu’on avait un peu peur», s’est souvenu Brian Schmidt lors d’une conférence de presse téléphonique. Depuis les années 1920, on sait que l’univers s’étend, conséquence du Big Bang il y a 14 milliards d’années, mais on ignorait jusqu’aux travaux du trio que cette expansion allait en s’accélérant. Si cette accélération se poursuit, prédisent d’ailleurs les chercheurs, l’univers finira glacé.

Cette accélération serait due à l’énergie noire, une sorte de gravité inversée, qui repousse tout ce qui s’en approche. L’énergie noire, qui demeure une des grandes énigmes de la physique, constituerait les trois quarts de l’univers.

Le prix Nobel de physique a été créé il y a 110 ans, en 1901. Il avait été décerné cette année-là à l’inventeur des rayons X, l’Allemand Wilhem Röntgen.

L’amant tantrique

 

  • Broché: 211 pages
  • Editeur : Le Souffle d’Or (16 mars 2007)
  • Jacques FERBER est professeur à l’Université de Montpellier, spécialiste de sciences cognitives et d’intelligence collective. Musicien, pratiquant la méditation et l’exploration de l’intériorité depuis plusieurs années, le tantra lui a ouvert les portes d’une spiritualité authentique dans la relation à l’autre et à la Vie.

L’amant tantrique, c’est l’homme qui contacte sa puissance masculine et rencontre la femme dans une danse joyeuse et sacrée où le corps, le cœur et l’esprit sont présents. A partir de son propre cheminement tantrique vers la sexualité sacrée, Jacques Ferber décrit les transformations intérieures qui mènent progressivement vers une nouvelle relation à la femme. Il apporte ainsi un éclairage novateur et profond sur la sexualité de l’homme. L’ouvrage présente aussi un ensemble de techniques permettant d’atteindre au multiorgasme et à l’extase grâce à la rétention de l’éjaculation et la diffusion de l’énergie sexuelle. Ce livre s’adresse aux hommes en quête d’une sexualité plus satisfaisante qui intègre sensualité, authenticité et spiritualité. Il est également destiné aux femmes en leur faisant partager de l’intérieur les désirs et appréhensions de l’homme face au féminin.

 Pour découvrir le  tantrisme


 

 

 

 

 

 

 

LES DROITS HUMAINS AU SECOURS DE LA TRANSCENDANCE.

L’humanité n’a-t-elle pas alors rendez vous avec la part de sacré reconnue en chaque « membre de la famille humaine » ? Chaque personne est ainsi dotée d’une qualité qui fait d’elle plus que son apparence physique et psychique. Impossible de la réduire à un objet, aussi précieux soit- il ? « Tu vaux mieux que ton prix », écrivait le grand historien africain Ki Zerbo. Mais d’où vient ce surcroît de valeur? A quel « au-delà » se rattache- t-il ? On peut alors risquer le mot de transcendance qui élève la personne au delà de toute définition humaine, au point que nul ne peut s’arroger le pouvoir de priver un individu de la qualité d’être humain : sa dignité. Et ce parfois, malgré le caractère monstrueusement inhumain de son comportement.

La dignité de chaque personne, confessée par toutes les cultures et tous les pays, s’incarnent dans des droits et des devoirs qui correspondent eux mêmes à des comportements précis : être libres, pouvoir manger, être éduqués, croire ou ne pas croire, participer aux décisions communes… etc. Ces attributs ne définissent pas la dignité. Ils l’incarnent.

selon un texte de Guy Arenche 

 

SARVODAYA SHRAMADANA-vers une économie non violente

Un film de Louis CAMPANA et François VERLET

Dans la lignée de Gandhi et de sa république villageoise le réseau SARVODAYA SHRAMADANA donne depuis 50 ans à 6 millions de Sri Lankais, soit 1/3 de la population, l’opportunité de prendre leur destin en main.

Durée: 52 mn- boutique de l’association Shanti

 

SARVODAYA SHRAMADANA

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L’ ultralibéralisme promettait richesses et bien-être pour tous mais il génère crises, chômage et inégalités croissantes. Le fait économique est devenu déterminant pour le futur de la planète et de ses habitants.  Le modèle capitaliste et son corollaire, la croissance sont-ils les seuls viables? Une économie respectueuse de l’homme et de la nature est-elle possible?

 

Ce film est le fruit d’une rencontre avec ce mouvement et ses fondateurs. Il raconte comment la création de sociétés villageoises a permis à des millions de sociétaires de s’émanciper progressivement de déterminismes sociaux par l’éveil revendiqué de ses participants et le suivi attentif des bénévoles et des travailleurs du réseau.

Nous avons découvert 15.000 villages s’organisant aujourd’hui de manière autonome. Par la mise en place de chantiers collectifs, de puits et de canaux, de micro-crédits, de banques auto-gérees ils construisent progressivement une alternative économique non-violente, indépendante du marché financier planétaire.

Le film analyse aussi le terrible conflit entre le gouvernement Cinghalais et la rébellion Tamoule dans lequel cette démarche a pris corps et les actions menées pour le résoudre.

La méthode est-elle transposable ?  Le pouvoir politique, trop souvent accaparé par une élite, peut-il être repris par le peuple ? Peut-on imaginer comme le laisse entendre A.T. Aryaratne, fondateur de SARVODAYA, que  le monde devienne une communauté de républiques communautaires et qu’il se débarrasse enfin de la violence institutionnalisée des multinationales…

 

différence entre poésie et mystique

  •   Yves Bonnefoy : « La poésie, c’est ce qui reprend à la religion son bien »

 

 

ENTRETIEN

Yves Bonnefoy : « La poésie, c’est ce qui reprend à la religion son bien »

propos recueillis par Stéphane Barsacq et Jennifer Schwarz – publié le 30/12/2011

 

 

 

pour lire l’article 

…….

Quelle différence établissez-vous entre poésie et mystique ? Ne participent-ils pas de la même démarche ? D’autant que certains grands mystiques furent aussi de grands poètes (Angelus Silesius, John Donne, Jean de la Croix).  

C’est vrai que poésie et mystique ont en commun une expérience qui les distingue des religions et de leurs croyances. L’une et l’autre se portent dans la perception de ce qui est au-delà des lectures qu’on peut en faire avec le discours conceptuel. Mais c’est en venir à un point, un carrefour, où les deux voies se séparent. La mystique veut aller toujours plus avant dans la profondeur du réel, là où l’abandon de soi à l’unité prend le pas – et c’est comme une nuit – sur tout reste de représentation de choses : ce n’est pas seulement la langue des concepts qui est transgressée, ce sont les mots, la mystique tend au silence. Mais la poésie constate, en ce même point, que cette plongée est solitude, la présence grandissante de l’Un efface, avec le langage, le souvenir des autres êtres. Et sa décision, c’est alors de se souvenir du langage ; de considérer que le réel, ce n’est pas l’abîme cosmique mais la terre humaine ; et de revenir vers la société pour partager avec les hommes et les femmes du temps présent, historique, cette mémoire de l’infini de la chose dont je disais tout à l’heure que le conceptuel le fait méconnaître. L’infini du pain et du vin, ce qui permet le partage.
La poésie n’est pas la mystique. Mais des mystiques, ainsi Angelus Silesius ou Jean de la Croix, peuvent être des poètes quand pour un moment, qui risque d’ailleurs de durer, ils se retirent du projet de la « nuit obscure ». Ils accomplissent alors ce mouvement de retour que je viens de dire. Et Rimbaud n’est guère différent d’eux quand il écrit Alchimie du Verbe, après « des silences, des nuits », de « l’inexprimable », des « vertiges ».

Misère de misère

Un film de Louis Campana

52 mn

Avec:
Guy AURENCHE CCFD France
Jean-Pierre DARDAUD Frères des Hommes France
Christophe GRIGRI Gandhi International France
Ana JUANCHE SERPAJ Uruguay
Léonie KIANGU Femmes et Justice-Congo
Dakio KISITO Mt Droits Humains Burkina Faso
Fernando LUGO Président du Paraguay
Adolfo PERES ESQUIVEL SERPAJ Argentine : Prix Nobel de la Paix 1980
RAJAGOPAL Ekta Parishad-Inde
Majid RAHNEMA Philosophe et diplomate Iran-France
Alain RICHARD Franciscain France
Paul SAMANGASSOU Cameroun
Ramesh SHARMA Ekta Parishad Inde
Tania SOLAR Chili
François SOULAGE Secours Catholique-France

 

Misère de misère

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xdvx7k_misere-de-misere_news[/dailymotion]

 

 

Ce documentaire montre qu’il existe une coalition tacite entre les politiques des pays riches et leurs alliés des pays émergents, les sociétés multinationales et le système bancaire pour construire un monde à leur façon.
De ce monde sont exclus les 2/3 de l’humanité, près de 4 milliards d’hommes et de femmes, dont 1 milliard ne mange pas tous les jours à sa faim.
Le chemin qui s’impose à nous est de passer de la servitude volontaire à la dénonciation de l’injustice, de la dénonciation à la résistance, de la résistance à la recherche d’alternatives.
Cette démarche s’impose à tout être humain désireux d’être acteur de sa propre vie, dans l’équilibre avec les autres et avec la nature, en adéquation avec sa propre source, en chemin vers son humanité accomplie.

Louis Campana.

 

 

 

Association Shanti 37 rue de la Concorde 11000 Carcassonne.
www.association-shanti.org
campana.louis@gmail.com

Ré-enchanter le Monde

 

 

 

Festival de FEZ des Musiques sacrées du Monde – du 08 juin au 16 juin 2012

Ré-enchanter le monde « Hommage à Omar al Khayyam »

Peut-on considérer aujourd’hui que le mur de la raison pure, sur lequel se base le modernisme, se fissure et menace de s’effondrer?.

D’une façon surprenante le rationalisme livré à lui- même semble avoir tissé au cours du temps, en même temps qu’une extraordinaire inventivité technologique, un étrange totalitarisme d’autant plus efficace qu’il reste invisible. Du moins jusqu’à ses dépassements les plus récents où, après « l’horreur économique », on parle de plus en plus aisément d’une dictature financière dont on ressent quotidiennement les effets, sans en comprendre véritablement les leviers. De moins en moins de gens sont disposés à considérer qu’il s’agit là d’une fatalité, appelée mondialisation, avec laquelle le politique lui- même doit bien se résigner à composer, sans espoir de dépassement. Car la fatalité ici n’est pas qu’économique. Elle a des conséquences sociales, culturelles humaines que l’on ne peut plus méconnaitre.

Ré-enchanter le monde c’est entrevoir les possibilités de nouveaux rapports à celui-ci où la fatalité, et donc la dictature du fait accompli, n’a plus de place. C’est reprendre à rebrousse-poil le processus actuel de délitement pour y restituer la place de l’homme, de la culture, de la spiritualité ; échapper au diktat du tout économique et retrouver la liberté de l’esprit. Cela sera peut-être le fruit d’une prochaine indignation après toutes celles qui l’ont précédée.

Ici la poésie, la quête du beau, l’art de vivre – qu’il faut prendre en compte à côté du niveau de vie, comme une richesse immatérielle, eh oui cela existe!- du vivre ensemble doivent reprendre tous leurs droits. Comment entamer une telle épopée à la fois individuelle et collective tout en échappant aux mille pièges tendus par les différentes formes de recherche du pouvoir pour lui-même, qu’elles soient matérialistes ou idéalistes, politiciennes ou fondamentalistes?

Ce sont les fragments d’enseignements que pourrait nous inspirer un personnage hors du commun et , d’une certaine façon, hors du temps, Omar Al Khayyam, poète , homme de science, philosophe, spirituel dont plus de dix siècles nous séparent et dont les quatrains , Rubiyat, fulgurances poétiques, ont tant de choses à nous dire.

Faouzi Skali
Directeur Général de la Fondation Esprit de Fès

 

 

 

La Parole

Extrait de LA PAROLE DU MONDE de Geneviève Calame-Griaule

Chez les Dogons du Mali, la parole est une production du corps : elle est fabriquée par le corps et par la personne toute entière, et elle est avec l’enfant l’une des plus hautes « productions » de l’humanité . Donc, la parole se fabrique dans le corps.

Cela commence par un processus intellectuel qui se déroule dans le cerveau, la pensée, l’idée première de la parole . Mais la parole proprement dite « se forge » d’abord dans les viscères.

Quatre éléments entrent dans la composition de la parole . ce sont les quatre éléments constitutifs de l’univers, une conception que l’on retrouve dans le monde entier : terre, eau, air, feu. Ils sont la matière première de notre corps comme de tout ce qui existe dans la création. Ils sont répartis dans les organes où la parole va les puiser. De la même manière que l’on dose les ingrédients en cuisine, la parole est fabriquée avec plus ou moins de ces éléments, comme un plat qui comporte plus ou moins de sel ou de piment. Leur dosage influe sur la nature de la parole et sur son effet sur l’auditeur.

D’autres ingrédients, outre ces éléments de base, entrent dans la composition de la parole. L’un des plus importants est ce que les Dogons appellent l’« huile du sang ». Il y a une partie lipide dans le sang et selon eux, cette substance se mêle à la parole et lui confère son charme, sa beauté, son caractère agréable. La bile donne de l’amertume mais est purificatrice. Il peut y avoir du sel, le sel de la parole, avec la même signification que chez nous. Quant au miel, au sucre, ils donnent une parole douce et très agréable, mais dont il faut se méfier, parce qu’en vous flattant elle vous endort….

Au niveau des viscères, où se fait le mélange, intervient une véritable forge. L’élément eau est essentiel à la parole parce qu’il lui donne la vie. Contenue dans le foie, comme dans une poterie posée sur le feu, l’eau de la parole est chauffée par le cœur qui est le foyer de la forge. Entrant en ébullition, elle devient de la vapeur d’eau qui va être propulsée par les poumons, soufflet de la forge, et monter vers le larynx et les organes de la phonation. Puis cette vapeur d’eau, contenant en substance et en puissance tout le discours, se sonorise.

Dans la bouche entre en jeu le tissage. Notre bouche en effet est un métier à tisser. La langue est la navette qui va et vient. Les dents sont le peigne, la poulie la luette…Comme une bande de coton, la parole va dans le monde …

Elle arrive ainsi chez l’auditeur. Car pour qu’il y ait parole, il faut un auditeur, il faut qu’il y ait dialogue. Elle entre dans l’oreille, redevenir liquide, se répandre dans le corps et provoquer des effets divers. Une parole qui contient trop de feu est une parole brûlante, une parole de colère, de dispute, donc l’auditeur va répondre agressivement. Une parole qui contient trop d’air flotte, inconsistante. Les propos sont sans importance…Le feu, même s’il n’en faut pas trop, reste essentiel, car une parole froide ne convainc pas…

Le dialogue essentiel pour la vie de la société, c’est celui de l’homme et de la femme. Son importance est primordiale car d’elle va dépendre la fécondité, la survie du groupe…Il faut que leur entente soit bonne…Les bonnes paroles contiennent de l’huile et de l’eau qui empêchent les disputes et les conflits, qui eux sont cause de stérilité .

La bonne parole qui contient de l’eau et de l’huile est fécondante, non seulement pour le couple, pour la société, l’humanité, mais elle agit aussi sur le cosmos : elle agit sur les plantes, sur les animaux , sur toute la fertilité du monde.

vu sur le site Démocratie-spiritualité 

L’Âge de l’empathie

LES LIENS QUI LIBERENT EDITIONS -24 février 2010-

par Frans de Waal

Professeur de psychologie à Emory University, docteur en biologie, Frans de Waal est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels La Politique du chimpanzé et Le Singe en nous. Directeur du Living Links Center au Yerkes National Primate Research Center à Atlanta, il figure dans la liste des cent personnes les plus influentes du Time pour 2007.

L’Âge de l’empathie
Sommes-nous sur terre, comme on l’affirme si souvent, dans le seul but de servir notre propre survie et nos intérêts personnels ? Est-ce vraiment dans la nature humaine de se poignarder dans le dos pour gravir les échelons de la hiérarchie ? Dans ce livre stimulant, l’auteur de Le singe en nous, unanimement salué par la critique, examine comment l’empathie vient naturellement aux humains et à certains autres animaux. Le comportement égoïste et l’esprit de compétition, souvent présentés comme conformes aux théories de l’évolution, sont ici magistralement remis en cause. Fort de son expérience sur le terrain et de ses recherches sur les chimpanzés, les bonobos et les singes capucins, ainsi que sur les dauphins, les baleines et les éléphants, Frans de Waal nous montre que de nombreux animaux sont prêts à prendre soin les uns des autres, à s’entraider et, dans certains cas, à se mobiliser pour sauver la vie de leurs congénères. Ecrit dans un langage accessible à tous, nourri d’histoires animales aussi extraordinaires qu’émouvantes, L’Âge de l’empathie, en mettant la coopération au cour de l’évolution des espèces, ouvre des perspectives passionnantes sur la nécessaire solidarité dans nos sociétés.

 

Le fondateur des cercles de non-violence

À contre-pied. Depuis un demi-siècle, Alain Richard, qui vit aujourd’hui à Toulouse, joue au chat et à la souris avec les dictateurs, les gouvernements et les patrons sans scrupule. À 85 ans, ce stratège de la lutte asymétrique contre l’injustice brandit la non-violence comme une arme universelle au service des hommes de bonne volonté, et ne rate jamais une occasion de dénoncer les atteintes à la dignité humaine

La Non-Violence – Frère Alain Richard 1/3 par apo-catholique

Suicide collectif de 1500 fermiers indiens ruinés par les OGM

Suicide collectif de 1500 fermiers indiens ruinés à cause des OGM

 

 

 

Ces dernières semaines, 1500 fermiers se sont suicidés collectivement en Inde, dans la province de Chattisgarh. Un phénomène récurrent, puisque les chiffres officiels font état de 1000 suicides mensuels… depuis plus de quinze ans. En cause, l’endettement des paysans lié à l’achat de semences OGM miraculeuses… qui se révèlent catastrophiques.

 

 

Depuis le milieu des années 80, l’Inde a accepté d’ouvrir totalement son marché en contrepartie de l’aide du Fonds Monétaire International. Une révolution économique s’en suivit, qui en fit un terrain d’expérimentation mondial en matière agricole. Depuis lors, les paysans sont livrés aux promesses des vendeurs de semences magiques : les rendements devaient être exceptionnels, et les insectes et parasites rangés dans les tiroirs de l’histoire. Les variétés traditionnelles ont même été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Mais pour toucher le Graal, il fallait débourser 10 fois plus pour la même quantité de semences. Le prix de la gloire. Et les paysans se sont massivement endettés.

 

What a wonderfull world (Company)…

 

Sauf que les semences OGM de coton Bt (de Monsanto, faut-il le préciser) sont tombées malades, infestées par le vers (vorace) de la capsule. Les semenciers avaient juste oublié de préciser que les plantes n’étaient pas résistantes aux maladies locales et qu’il fallait donc épandre des tonnes de pesticides en plus. Ils avaient aussi omis d’indiquer que les variétés en question buvaient deux plus d’eau et dégradaient les sols à grande vitesse. Du coup, les sécheresses ont été amplifiées et les rendements réduits à peau de chagrin. Les paysans se retrouvent à sec, paralysés par leurs dettes et sans le sou pour acheter les semences de l’année suivante, puisque les plantes OGM – dotés d’une technologie révolutionnaire affectueusement nommée « Terminator » – sont calculées pour que les grains ne puissent pas se replanter… D’où de nouvelles dettes. Etc.

 

monsanto

 

Disparition des variétés traditionnelles

 

« Certains des fermiers qui se sont suicidés avaient réalisé jusqu’à cinquante pulvérisations d’herbicide et de pesticide sur leurs champs de coton, mais cela n’a pas empêché leur récolte de dépérir », affirme le professeur Nanjundaswamy, fondateur du Mouvement pour la Défense des Fermiers du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha – KRRS). Autre conséquence, l’utilisation de ce coton génétiquement modifié aurait « éliminé par pollinisation nombre de nos plantes indigènes qui possédaient par exemple des qualités de résistance à la sécheresse et à certains parasites propres à l’Inde, résistance que n’ont pas les plantes hybrides » affirme le même spécialiste. Pour les défenseurs des OGM, les vraies raisons de cette catastrophe sont la pauvreté rurale, l’alcoolisme, les sécheresses et le « désespoir agraire ».

 

En 2006, le ministère indien de l’agriculture déclarait que la moitié des foyers paysans étaient endettés. Selon les ONG, le taux de suicide parmi les fermiers pauvres atteint actuellement des records. 150 000 d’entre eux se seraient donnés la mort depuis 1993. Entre 60% et 75% de la population indienne (contre 10% pour la France et 2% pour les États-Unis), qui compte plus d’un milliard d’habitants, vit de l’agriculture, qui représente un quart du Produit intérieur brut indien.

 

Sources: les mots ont un sens

et http://www.wikistrike.com/article-suicide-collectif-de-1500-fermiers-indiens-ruines-a-cause-des-ogm-91316545.html

ACTA et l’instauration du Nouvel Ordre Mondial

Pour une présentation générale : cf article de Wikipedia

Sandrine Bélier, Eurodéputée écologiste, appelle à se mobiliser face à ACTA, traité « anti-contrefaçon », à mobiliser famille et proches, aussi, contre ce traité antidémocratique, négocié sans les pays en voie de développement, sans l’OMC, les parlementaires ou les associatifs.

Si ce traité devait être ratifié, au printemps prochain, par le Parlement Européen, les conséquences seraient multiples :

– conséquences démocratiques, avec la création d’une nouvelle institution le « Comité ACTA », non élue, et qui pourrait elle même changer les règles ;

– conséquences sur les libertés numériques, qui se trouveraient gravement menacées par le contrôle, la censure, le filtrage, et le fichage. De nombreux experts estiment que ce point est contraire à l’esprit et à la lettre de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ;

– Accès à la santé pour tous, avec une menace sur les médicaments génériques : en effet, le traité permettrait aux grands laboratoires pharmaceutiques de faire saisir, et détruire, des médicaments sur simple suspicion de contrafaçon ;

– conséquences sur l’agriculture et une alimentation saine, puisque les brevets sur les semences ne seraient finalement pas exclus du champ du traité.

Pour toutes ces raisons, il faut amplifier la mobilisation existante. Près de 2 millions d’entre-nous ont déjà signé la pétition d’Avaaz (http://www.avaaz.org/en/eu_save_the_internet_spread/). Il faut continuer. Ecrivez à vos parlementaires, descendez dans la rue, pour, ensemble, défendre nos libertés les plus fondamentales.

vu sur 20 minutes.fr

PIRATAGE – Samedi, plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans toute l’Europe pour protester contre ce traité destiné à lutter contre la contrefaçon. «20 Minutes» revient sur cet accord commercial et les controverses qu’il suscite…

L’ACTA, c’est quoi?

Il s’agit d’un traité international commercial à vaste portée visant à renforcer la lutte contre la contrefaçon. Son acronyme signifie en anglais «anti-counterfeiting trade agreement». Son champ d’action s’étend aussi bien aux médicaments et aux produits de luxe qu’aux infractions au droit d’auteur sur Internet (musique, films, logiciels…). Cet accord vise ainsi à créer des normes internationales pour la protection de la propriété intellectuelle en luttant contre la copie illégale de biens matériels à l’échelle mondiale. Outre l’Union européenne, les Etats-Unis, le Mexique, le Canada, le Japon, la Nouvelle-Zélande ou encore l’Australie sont concernés par le traité, dans les cartons depuis 2008. S’il est adopté, cet accord international primera sur le droit européen.

Pourquoi le texte suscite-t-il la controverse?

Dans un premier temps, les négociations se sont déroulées pour la plupart sous le sceau du secret, ce qui a valu de vives critiques. «Les parlements ont été largement contournés, ainsi que le processus démocratique», dénonce la députée européenne Marietje Schaake. Pour répondre à cette polémique, la Commission européenne a mis en ligne la semaine dernière un long document détaillant les circonstances dans lesquelles se sont déroulées les négociations de l’accord multilatéral. Il y a aussi le fait que le texte soit encore très flou: certains craignent qu’il ne soit pas interprété de la même manière par tous.

Dans un deuxième temps, pour lutter contre le piratage, l’ACTA prévoit une coopération accrue entre les ayant droits et les fournisseurs d’accès à Internet. Le texte inclut une procédure facilitée pour que les ayants droit puissent obtenir des FAI des informations concernant des personnes suspectées de téléchargement illégal. «Cela signifierait que les missions de police (surveillance et collection de preuves) et de justice (sanctions) puissent être confiées aux acteurs privés, contournant ainsi l’autorité judiciaire et le droit à un procès équitable», dénonce la Quadrature du Net, organisation de défense des libertés sur Internet. A peine nommé rapporteur, l’euro député socialiste Kader Arif a démissionné, affirmant que cet accord était «scandaleux» sur la forme comme sur le fond.

Outre la question du piratage, des ONG comme l’Oxfam s’inquiètent du fait que le traité puisse compliquer l’accès aux médicaments génériques.

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Existence

« Nous devons accepter notre existence aussi loin qu’elle puisse aller ; tout, même l’inouï doit y être possible. C’est là au fond le seul courage qu’on exige de nous : être assez courageux pour accueillir ce qui peut venir à notre rencontre de plus étrange, de plus extravagant, de plus inexplicable. La lâcheté des hommes à cet égard a causé à la vie des dommages, sans limites ; les expériences vécues que l’on nomme « apparitions », tout ce que l’on appelle le « monde » des esprits, la mort, toutes choses qui nous sont si apparentées ont été à tel point expulsées de la vie, par une résistance quotidienne, que les sens avec lesquels nous pourrions les saisir se sont atrophiés. Ne parlons pas de Dieu. Mais la peur de l’inexplicable n’a pas seulement appauvri l’existence de l’individu, elle a aussi confiné les relations d’être humain à être humain, les a en quelque sorte tiré du lit d’un fleuve d’infinies possibilités pour les laisser sur une friche de la grève à laquelle rien n’advient. »

Citations extraites des « Lettres à un jeune poète » de R.M. Rilke-vu sur le site : http://www.democratie-spiritualite.org/R-M-Rilke.html

sommes-nous vraiment prêts à changer ?

Broché: 247 pages

  • Editeur : Les liens qui libèrent (28 septembre 2011)
  • Collection : LIENS QUI LIBERENT

Roger Sue est professeur à l’université Paris Descartes et l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La société contre elle-même (Fayard, 2005), De gauche ? (avec Alain Caillé) (Fayard, 2009), Renouer le lien social. Liberté, égalité, association (Odile Jacob, 2001), et La Richesse des hommes. Vers l’économie quaternaire (Odile Jacob, 1997).

Alors que débute la campagne présidentielle, voici le livre qui parle de la seule vraie question : comment, alors que nous sommes en train de vivre une mutation majeure -le passage d’une société du tertiaire à une société du quaternaire, ou d’une société industrielle à une société de la connaissance- réorganiser nos sociétés et nos économies ? Nos gouvernements sont obnubilés par le travailler plus, le PIB, la croissance, la question de l’autorité… Et pourtant ces questions sont déjà dépassées. Car en effet ils sont restés sur la problématique des sociétés industrielles alors que nous entrons dans une nouvelle ère : la «société de la connaissance». C’est par l’immatériel que nos sociétés vont se développer économiquement et socialement. Non simplement par la connaissance de soi, qui n’est pas nouvelle, mais par une transformation générale de notre rapport au monde, à nous-même, aux autres et à notre environnement. Cette société de la connaissance, c’est d’abord la production de la personne, la production de soi, et l’assemblage de nos individualités sensibles et créatrices. Chaque personne est singulière, chaque créativité apporte à la société. L’économie n’est plus fondée sur le travail reproductif comme dans les sociétés industrielles, mais sur la capacité de chaque individu à réaliser et à se réaliser. Le savoir ne se transmet plus le long d’une ligne hiérarchique, mais doit être capable de créativité, d’imagination, de relations. La plus-value devient culturelle, immatérielle, alors qu’elle était exclusivement matérielle. De même, la connaissance n’est plus exclusivement scientifique (même si la science en est une des composantes importantes, notamment avec le développement des biotechnologies) mais elle est également émotionnelle, sensible, artistique. C’est la multiplicité qui fonde la société, et non l’ordre par le haut ou un savoir absolu. Ce nouveau modèle de société va s’imposer. La priorité et l’urgence d’aujourd’hui sont donc de privilégier les investissements sur la santé, l’éducation et le bien-être, qui enrichissent les individus. Là exactement ou nos gouvernement serrent la ceinture. Ce nouveau modèle va s’imposer, car il correspond à une très forte demande sociale ; car il est le gage de la future production de richesses. Il est même voulu par les entreprises, qui, si elles revendiquent la diversité des compétences, ne savent pas encore la produire. C’est donc une véritable révolution, qui va modifier nos relations à l’apprentissage, au travail et à la production, à l’imagination et l’expression, à la santé, la politique. Tous ces changements dans la lignée de la substitution progressive d’une société hiérarchisée à une société d’intelligence collective et horizontale. Roger Sue analyse de manière remarquable cette mutation si peu évoquée dans son ensemble économique, politique, social. Il explique comment faciliter ce passage et évoque de nombreuses pistes intéressantes et novatrices : la nécessité d’un revenu minimum citoyen, le rôle essentiel des associations (formation, reliance aux autres…), une nouvelle forme de fiscalité et d’économie hors de l’alternative publique/privée, une nouvelle forme d’organisation du travail et de sa rémunération ou la création de services d’intérêt général indemnisé sur la base du volontariat, qui permettrait de dépasser le chômage et la précarité, et rendre notre démocratie plus participative… Bref, un nouveau type d’organisation socio-politique. Un livre essentiel donc, qui dessine ce que demain sera.

Le Pacte Civique

Comment amorcer et accompagner dans la durée les transformations personnelles et collectives que requièrent les crises, dérives et fractures dont souffrent notre société et notre démocratie ? Pour répondre à cette question, les organisations et les personnalités qui ont décidées fin 2008 de lancer la démarche Pacte civique vous proposent un diagnostic, une approche nouvelle du changement, une démarche basée sur l’engagement et la coopération.

La crise que nous subissons est à la fois financière, économique, sociale, écologique et morale. Elle nous appelle à penser, agir, vivre autrement en démocratie, à partir de quatre impératifs fondamentaux : créativité, sobriété, justice et fraternité.

A cet effet, trois changements sont à mettre en œuvre simultanément, car ils se conditionnent mutuellement et aucun ne peut suffire à lui seul :

  • celui des comportements individuels,
  • celui du mode de fonctionnement des organisations,
  • celui des politiques et des institutions.

Nous appelons à adhérer au Pacte civique pour œuvrer à un futur désirable pour tous en s’efforçant de mettre en œuvre ces trois types d’engagements :

 
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Le Pacte civique, présentation (5mn). from Le Pacte civique on Vimeo.

 

Pour atteindre la page du Pacte civique

 

L’appel de l’Inde

l’appel de l’Inde

parAnne de Grossouvre –

  •  éditions Jouvence -1 septembre 2008-
  • Collection : Savoir et agir pour ce siècle

Les pages suivantes 1 à 6 du livre sont sur  : www.terre-du-ciel.fr/telechargements/appelinde.pdf

 

 

 

Le témoignage que l’on va lire est représentatif de ce qu’ont cherché et parfois vécu peu ou prou nombre d’Occidentaux. Il ne prétend donc à aucune singularité, et sa valeur tient à la qualité d’analyse et à la compréhension d’un vécu. Pourquoi vers l’Inde ? A cette question, l’intéressée semble répondre : parce qu’elle nous restitue tout ce dont on nous a privé,

tout ce que l’on nous a caché, nous rend tout ce que nous avons oublié ou perdu, pour la recherche du « seul nécessaire ». La cohérence d’un immense patrimoine de connaissances métaphysiques, mythologiques, psychologiques et pratiques, qui éclairent toutes les saisons de l’homme, dans les dimensions du visible et de l’invisible, et où, quelle que soit sa maturité, il pourra puiser. Des techniques d’intériorisation longuement éprouvées par une sagesse intemporelle qui a toujours proclamé le primat du faire et de l’expérience. Et, par dessus tout, pour aborder l’aventure suprême, la présence vivante de guides spirituels entrés dans la consécration intérieure et dont la raison d’être est désormais de donner.

De l’Occident à l’Orient

« Je pars pour l’Inde cet été. Tu viens avec moi ?…

Non, surtout pas ! » Il y a environ vingt-cinq ans, telle avait été ma réponse au premier appel de l’Inde. Dans mon imaginaire, ce pays évoquait des files de mendiants en guenilles, tendant un moignon vers une improbable aumône. Tout sauf un lieu de vacances. J’ étais partie vers l’ Ouest, l’ Amérique Centrale, et cela m’avait guérie à tout jamais du tourisme. La honte de faire partie de ceux qui dépensent en un mois ce que d’autres ne gagnent pas en un an avait sonné la fin de mes grandes migrations et le début d’un long cheminement intérieur. De touriste, j’étais devenue pèlerin.

Les pistes de ce chemin sont cependant bien brouillées. Je portais depuis toujours en moi un appel, une nostalgie, une soif que rien ne venait étancher. Le Christ auquel je me sentais reliée était trop loin de celui qu’on évoquait dans les églises et j’avais déserté les messes du dimanche. J’entrais cependant encore parfois dans les églises vides parce que je m’y sen- tais chez moi, et y lançais à Dieu, selon les jours, une supplique ou le défi de répondre à mes appels. La vie ne pouvait pas se résumer à ce que j’ en voyais, c’ était insupportable. Aussi, la plupart du temps, je vivais anesthésiée et remplissais docilement ma tâche dans la société. La vie s’est chargée de me rappeler brutalement à l’ ordre, me retirant un à un mes centres d’ intérêt, m’offrant en échange des ennuis de santé. Il me fallait comprendre, je pris une année sabbatique. Je commençai par les seuls outils que m’offrait ma culture : la science et la philosophie. Elles séduisirent mon esprit sans étancher ma soif.

 

Au demeurant, la Providence veillait. En pleine errance, sans travail, elle me mit en main les premiers livres sérieux et le temps pour les lire. Je lus tout René Guénon en l’espace de quelques mois. Si j’étais loin de tout comprendre, j’avais cependant le sentiment de retrouver ma verticalité : le monde, l’être, avaient un sens et un devenir.

Et ce fut le second appel de l’ Inde : le livre L’homme et son devenir selon le Védânta m’offrait la vision d’une vie destinée au dépassement de l’humain, à la réalisation du Divin en soi. Quelque chose manquait cependant. Ces lectures me semblaient à la longue sèches, étrangères à ma vie intime, bloquées dans la sphère cérébrale. Je voulais y trouver plus.

Ce fut le troisième appel de l’Inde. Je lus les vies de Mâ Ananda Mayî, de Ramdas, de Ramana Maharshi. Je fus éblouie, mais, quoique mes contem- porains, ils étaient déjà tous morts et pour moi, aussi mythiques que saint François ou saint Bernard. J’eus l’envie de retourner à l’église mais je continuais à pré- férer les églises vides aux églises pleines. Comment vivre cela dans une Eglise qui se veut Communauté des croyants ? Et comment rester sincère quand ce que je ressentais était si loin de ce qu’il était convenu de ressentir ?

J’étais écartelée. Pourtant, je savais intuitivement que ma place était là, rassemblée dans une contemplation silencieuse. Il me fallait réunir les choses, mais comment ?

Et ce fut le quatrième appel de l’ Inde. Ce n’ était pas un voyage, mais un stage : yoga, chant, méditation. Je n’ avais jamais pratiqué, je n’ avais aucune attente particulière et pourtant, je m’inscrivis. La Providence veillait toujours. Je crois avoir dit à l’inévitable tour de présentation des débuts de stage que je ne savais pas pourquoi j’étais là. Ce que je savais par contre, c’est que mon chemin à présent était de déserter la terre des idées et de me laisser aller à être. Et j’ ai su, immédiatement su, sans besoin d’ aucune explication, que j’étais là où je devais être lorsque nous avons chanté notre premier mantra et que j’ai médité pour la première fois. C’était comme remonter la nef de l’église vide à la rencontre du Père, mais cette fois, la présence des autres ne me gênait pas, au contraire, je bénéficiais de leur force. J’étais enfin chez moi.

Ce que serait l’Inde pour moi

Mais où était-ce, «chez moi» et qu’est-ce que l’Inde avait à faire dans mon histoire ? Avec le recul, il me semble que tout était déjà inscrit dans les quatre appels lancés : l’Inde ne serait pas un lieu géographique, même si je devais y aller. Elle me proposerait un modèle philosophique dont la cohérence et l’éléva- tion m’éblouiraient. Elle me soutiendrait sur ma voie par la présence toujours vivante et le modèle de ses grands sages. Elle m’offrirait de faire l’expérience par moi-même de ce dont elle parlait et me fournirait les pratiques dont j’aurais besoin pour ce faire.

L’Inde géographique

Le voyage en Inde était prévu la troisième année de la formation de quatre ans que j’avais entreprise à l’issue du stage… Ce n’est pas la misère qui me sauta aux yeux alors, même si elle pointait parfois le visage. Non. Je me trouvais plongée dans une société qui me mon- trait d’où venait la nostalgie qui m’accompagnait depuis toujours en Occident. L’ Inde éclairait ma propre histoire. En Inde, Dieu est omniprésent, chez nous il est (ou presque) omni-absent. Je sentais la justesse d’une vie qui coule naturellement, de sa source créatrice aux gestes du quotidien, et qui s’est donné les moyens de s’en souvenir jour après jour. Chez nous, la foi se cache, en Inde, elle se montre. Quoi de plus beau qu’un vieillard entrant dans les eaux du Gange pour y faire ses ablutions rituelles, et pourtant là-bas, quoi de plus banal ? Quoi de plus beau qu’une femme en sari offrant des fleurs à un Shiva-lingam, et pourtant là-bas, quoi de plus banal ? Je comprenais que vivre cet ordre des choses qui va du Divin et ramène tout à lui donne sa fluidité à la vie indienne. Chez nous tout heurte le regard parce que tout – vie quotidienne, relations, architecture, arts – se dessine sur le fond d’une absence. Notre vie est trépidante, absurde, tronquée, elle s’inscrit dans le vide. La vie là-bas est trépidante aussi parfois, difficile souvent sans doute, mais elle s’inscrit sur du plein, du sens. C’est ce que je contemplais là-bas et les choses me semblaient en place parce que reliées. Il y avait, palpable dans l’air, dans l’énergie des lieux, visible dans les rituels, les temples, la Présence. L’ Inde expérimente la Présence. Nous expérimentons l’Absence. Pour moi, être en Inde, c’était être effectivement en « présence », et c’était ce après quoi j’avais confusément aspiré toute ma vie. De retour en Occident, puisque là était ma vie, il me faudrait me relier journellement à cette Présence. L’ Inde m’offrirait les moyens de le faire.

 

La pensée indienne

L’ Occident vit, comme l’a écrit l’écrivain Roger-Pol Droit, dans « l’oubli de l’Inde ». J’avais été nourrie philosophiquement au lycée, j’avais reçu des rudiments de théologie dans l’enfance, mais rien de la pensée indienne ne m’avait été transmis, si ce n’est la vague idée négative d’un polythéisme foisonnant. J’étais émerveillée par la richesse, d’une vertigineuse subtilité, des Ecritures indiennes. L’Inde a un mot pour chaque expérience humaine. Je découvrais que cet appel lancinant qui me taraudait depuis toujours s’appelle mumukshutva (intense désir de libération) et que, sans lui, rien ne pourrait être entrepris. Ainsi, cette nos- talgie qui m’avait si souvent semblé insupportable avait un sens, était le nécessaire aiguillon sans lequel je ne me serais pas mise en marche. Je constatais sur moi les règles des quatre âges de la vie, que j’avais bousculées sans le savoir : j’étais entrée dans grihastha (le deuxième âge de la vie, celui de la prise de responsabilité dans la société) sans être allée au bout de brahma- châria (le premier âge, celui de l’étude des Ecritures), et la vie m’avait ramenée à cet âge-là d’office au cours de mon année sabbatique. Je comprenais que ma vie, qu’intuitivement je situais en Occident, devait effectivement s’y accomplir pour terminer ce deuxième âge, avec l’éducation de mes enfants et leur lancement dans la vie qui supposaient que je gagne ma vie en tra- vaillant au service de la société. Je comprenais, à tra- vers moi, combien ces cycles étaient justes. J’apprenais, moi l’impatiente, à respecter le temps et les âges de la vie comme l’ordre naturel des choses qui me permettrait d’attendre sereinement l’âge suivant auquel quelque part j’aspirais, vânaprastha, le début de la vie « érémitique ». Je comprenais aussi ce qui, sans cela serait resté, comme c’est le cas en Occident, dans une confusion ombrée de culpabilité : que la vie a quatre buts, qu’il n’est pas mal en soi de connaître kâma, le plaisir, (car sans lui, comment pourrions-nous œuvrer dans la société), ni mal de désirer artha, la richesse, (car sans elle comment pourrions-nous être autonome dans cette même société) à condition de ne pas perdre de vue que les deux doivent s’inscrire dans le cadre du dharma (l’action juste) et dans le souvenir du but, moksha, (la libération). Les différentes aspirations humaines n’étaient ainsi pas à refouler mais à vivre bien au contraire, dans une juste perspective.

Plus avant, je découvrais les arcanes de l’esprit humain, que la psychologie contemporaine est loin d’entrevoir encore avec une aussi grande netteté, quand elle n’en occulte pas d’ailleurs le noyau central aham, pourtant si proche du « Je suis » de la Bible. Dans quelque direction que je regarde, je trouvais une pensée qui ne s’arrête jamais en chemin mais se lance vers l’ultime, une connaissance paradoxalement à la fois inépuisable et globale, qui n’ignore rien des détails de la vie, de ceux des gestes du quotidien, de la psychologie, des rapports humains, des rapports de l’humain au divin, et qui éclaire tout en le ramenant à sa source. Je redevenais adolescente en lisant l’ épopée du Mahâbhârata, ses histoires d’amour, de héros fringants ou courageux, mais je percevais qu’au-delà de l’histoire, se donnait en modèle la loi éternelle du sanâtana dharma. Je comprenais que les vraies histoires, les seules qui vaillent la peine d’être écrites et lues, sont celles qui nous conduisent de l’autre côté du miroir, au- delà de notre propre sphère mentale, vers le noyau de Sagesse.

 

Enfin, je sentais que je gravissais avec cette sagesse les marches d’un formidable escalier dont le sommet se perdait dans la lumière, parcouru bien avant moi par d’autres, défriché par d’autres qui ne me demandaient pas de contempler cet escalier comme un chef-d’œuvre accompli, mais d’en faire moi-même l’escalade.

La rencontre fondatrice

Cependant l’envolée de l’escalier, l’abîme duquel il fallait soulever mon propre poids, avaient de quoi décourager. J’avais ce sentiment : « trop haut, trop vaste, trop puissant, tu n’y arriveras pas malgré tout ton désir. Tes forces, ta compréhension, ton courage sont trop faibles. Ceux qui y sont arrivés sont d’une autre trempe. »

Oui, et c’est bien ainsi. Nous manquons cruellement en Occident de ces héros d’une autre trempe. Qui nous donne-t-on à admirer ? Un chanteur, un sportif ? En quoi peuvent-ils être une aide dans la vie ?

L’ Inde m’offrait ses modèles. Son sol avait été sillonné en tous sens par des saints, des chercheurs de Vérité, des fous de Dieu. Son sol était encore sillonné par eux.

Quand le désir s’exacerbe, la réponse vient. A l’instar de Vivekananda, je voulais « voir l’homme qui a vu Dieu ». Je l’ai vu. De cette rencontre, rien ne peut être dit. Cela se passe hors des mots, hors du temps, l’espace d’une seconde compte pour l’éternité. C’est de l’ordre de l’Evidence. Pour celui qui fait cette rencontre, rien ne sera plus comme avant, rien ne pourra faire qu’il n’ait pas ressenti ce qu’il a ressenti, ni lui ôter le goût de cette expérience, c’est gravé à l’âme. Cela change tout. Et en même temps cela ne change rien. Les difficultés demeurent, le chemin se fait toujours pas à pas, les marches de l’escalier sont toujours aussi hautes. Cependant, l’impulsion a été donnée. Ici, on entre dans le Mystère. Il n’y a d’autres solutions que de l’accepter. Un phare s’est allumé, qui dessine à la fois le chemin et montre le but. Mais ce que l’on en fait nous appartient.

Pour moi commençait ce grand combat qui consistait à tenir ensemble un maître indien et le Christ. Il me fallut du temps pour cesser de lutter, pour accepter, comme le formule Krishnamurti, de « voir ce qui est ». Mon unique réalité, ma vérité même, était la coexistence en moi de ces deux reliances. Quelles que soient les idées que j’avais sur la justesse de ce qui m’arrivait, c’était ce qui était et il me faudrait faire avec. J’apprenais ainsi que ces deux lignages apparents, loin d’être ma déchirure, étaient ma richesse, mon originalité même, ce qui m’était donné à moi pour faire mon chemin. J’apprenais qu’il n’y avait là rien de bien ni de mal, que c’était ma « donne » à partir de laquelle je devais devenir le créateur de mon destin, aussi étrange que cela ait pu paraître. Il me fallait faire l’unité entre ce qui m’était donné et ce que j’en ferais. L’ Inde m’y aidait, elle qui donne parfois comme mantra « Om Jésus ». Je sais maintenant que cette apparente contra- diction a bien été à la source d’un long périple vers la liberté. Liberté d’être ce que j’étais, libre des préjugés, des conditionnements, des jugements. Avec son corollaire, la liberté laissée aux autres d’être ce qu’ils étaient, quels qu’ils soient, sans jugement. De ce combat est née la paix. L’ Inde m’apprenait qu’il ne faut pas fuir le combat de la vie, mais s’y jeter de toute son âme et en faire son expérience.

La voie de l’expérience

« Je peux vous parler des heures durant du goût inimitable du miel, a dit un jour un sage indien, et vous n’en saurez toujours rien, le mieux est d’y goûter. »

Je l’ai dit, quand j’ai chanté et médité pour la première fois, j’ai su, sans doute possible parce que c’était ce que j’éprouvais, que là était ma joie. Pourquoi ne l’avais-je pas ressenti avant, ailleurs, restera un mystère. C’est ainsi. J’avais découvert l’enseignement à l’indienne : tu veux apprendre à chanter, « chante », tu veux apprendre à méditer, « médite », il n’y a d’autre instructeur que toi-même, tu dois faire le chemin toi- même, c’est ce qui rend vivante la transmission. C’était l’invitation à faire l’expérience de ce que décrivent les Ecritures. Non pas faire acte de foi, non pas se laisser séduire mentalement, mais goûter, aller chercher ce qu’il y avait de vrai, de fondateur pour moi. Toute expérience doit être entreprise et vécue dans cet état de conscience : si je suis en résonance avec ce que j’expérimente, cela devient mien, cela vit en moi et je sais immédiatement que c’est juste pour moi. Travail désarçonnant pour un Occidental qui veut savoir avant de faire, dressé très jeune à enregistrer des choses sans les vérifier ou à douter de tout et en premier lieu de lui- même et de son ressenti. L’ Inde m’enseignait que l’expérience est première. C’est elle qui sera à l’origine des certitudes qui permettront de confirmer les Ecritures, celles-ci seront là pour baliser la recherche et non pour imposer un dogme. J’apprenais où était ma vérité et que je ne devais surtout pas en craindre la relativité car elle ne pouvait qu’être relative. Elle était la Lumière vue à travers le prisme de ma vie, de mon niveau de compréhension, inévitable diffraction de la Vérité, de cette inaccessible Vérité, pourtant subtilement reliée à la mienne. J’apprenais aussi que je n’avais pas à m’accrocher à ma vérité parce qu’elle était destinée à muter, à grandir, à s’enrichir et que la quitter n’était pas me renier mais au contraire me trouver. Je quittais ainsi la peur, les contractions, les replis. « Ne pas s’attarder à ce qui nous quitte » (pensée, amitié, certitude, travail…), l’Inde aurait toujours une petite phrase en réserve, donnée par l’un de ses sages pour me remettre en piste lorsque je voudrais baisser les bras. Comment j’apprenais ? Là est le mystère. L’expérience appelle la compréhension, la compréhension appelle l’expérience, c’est sans fin. Une fois commencé, le chemin ne s’arrête pas. L’ Inde m’offrait la perspective d’une expérience à l’infini et même si j’avais du mal à le croire, elle me soufflait : « c’est toi le maître » ou « il n’y a qu’un seul maître », ce qui me semblait pareil…

Je vis en France. Je ne porte pas de sari. Je garde en moi la lumière d’un regard. C’est elle qui me porte dans mes moments de doute, me donne la force de continuer, m’attire comme un aimant. J’aime toujours remonter la nef des églises vides et lever mes yeux vers la croix. Je commence aussi à aimer les églises pleines. En fait, j’aime tous les temples pleins, les synagogues, les mosquées, les pagodes, les nuhès amérindiennes. J’aime tous les lieux où les hommes retrouvent le sens de leur verticalité. C’est curieux à dire, mais l’Inde m’a par dessus tout donné la certitude que je n’étais pas limitée par mes propres limitations, qu’elles sont la condition même de ma perfectibilité et que c’est le cas de tout être humain. Et ce sentiment d’être plus vaste que tout ce que je peux croire être est la source d’une inébranlable confiance. Non pas en moi, mais en la Vie, cette Vie qui me traverse de part en part alors même que je croyais ne faire que la traverser. L’  Inde m’a appelée à la Vie.

Des champignons hallucinogènes contre la dépression ?

Un cerveau plutôt ralenti

Contrairement à ce que les spécialistes pensaient jusqu’à présent, la prise de psilocybine, la substance hallucinogène extraite de certains champignons comme, ne met pas le cerveau en ébullition. Au lieu de provoquer une hyperactivité des neurones, elle les inhibe et semble déconnecter les zones cérébrales les unes des autres.

Pour s’en rendre compte, des chercheurs de l’Imperial College de Londres ont injecté de la psilocybine à des volontaires sains pour ensuite les examiner sous IRM afin de mesurer des changements éventuels dans leur activité cérébrale. Les résultats font l’objet de deux articles dans les Proceedings of the National Academy of Sciences et dans le British Journal of Psychiatry.

Le professeur David Nutt, auteur principal des deux études, a déclaré: « les substances psychédéliques élargissent la conscience de sorte qu’il a souvent été supposé qu’elles agissaient en augmentant l’activité cérébrale mais étonnamment nous avons constaté que la psilocybine diminue l’activité des neurones dans les zones qui ont le plus de connexions avec d’autres domaines. Ces zones contraignent notre expérience du monde et permettent de le garder ordonné. Nous savons maintenant que la désactivation de ces régions conduit à un état dans lequel le monde est vécu comme étrange. »

Une piste contre la dépression

L’intensité des effets rapportés par les participants, y compris les visions hallucinatoires, les altérations des sensations corporelles et de l’espace et du temps sont corrélés avec une diminution de l’oxygénation et de la circulation sanguine dans certaines parties du cerveau, notamment dans le cortex médial préfrontal et le cortex cingulaire postérieur. Ces zones sont justement le siège d’une hyperactivité chez les dépressifs.

« Des études précédentes ont suggéré que la psilocybine peut améliorer le sentiment de bien-être émotionnel et même réduire la dépression chez les personnes souffrant d’anxiété. Ceci est cohérent avec notre constatation selon laquelle la psilocybine diminue l’activité du cortex médial préfrontal, comme de nombreux traitements efficaces contre la dépression », reprend David Nutt. D’autres études seront cependant nécessaires avant de donner des champignons aux dépressifs !

Sciences et Avenir.fr
24/01/2012

La plus forte éruption solaire depuis 2005

La plus forte éruption solaire depuis 2005 s’est produite le 19 janvier. « L’éruption elle-même n’avait rien de spectaculaire mais elle a projeté dans l’espace une masse coronale (nuage de plasma au champ magnétique intense) à la vitesse phénoménale de 6,4 millions de kmh », a déclaré à l’AFP Doug Biesecker, physicien au Centre de prévision météorologique spatiale de la NOAA (1).

D’après les prédictions de la NOAA , le plus fort de l’interaction de cette bouffée de particules avec le champ magnétique terrestre est attendu le 24 janvier vers 14h UTC (plus ou moins 7h).

Cette tempête géomagnétique est classée « catégorie 3 » sur une échelle qui en compte 5. Elle est donc considérée comme « forte » mais pas « sévère ». Néanmoins elle peut provoquer des perturbations dans les systèmes informatiques embarqués à bord de satellites, et dans les communications radio au niveau des pôles.

L’autre conséquence attendue est la survenue d’aurores boréales en Europe et en Asie, provoquées par le piégeage des particules chargées du Soleil dans le champ magnétique de notre planète.

Qu’est-ce qu’une éjection de masse coronale ?
L’atmosphère solaire la plus externe, la couronne solaire, est structurée par de forts champs magnétiques. Lorsque ces champs sont fermés, souvent au dessus de tâches solaires, l’atmosphère confinée solaire peut soudainement et violemment libérer des bulles de plasma, gaz complètement ionisé, et des champs magnétiques appelés éjections de masse coronale.

Les éjections de masse coronale ou CME (en anglais, coronal mass ejection) sont des phénomènes à grande échelle : leur taille peut atteindre plusieurs dizaines de rayons solaires. Elles modifient les caractéristiques du vent solaire, se déplaçant à très grande vitesse dans le milieu interplanétaire (entre 100 km/s et 2 500 km/s) et peuvent parcourir la distance Terre-Soleil en quelques jours (typiquement trois jours).

Le champ magnétique des CME est très fort : une CME atteignant la Terre peut donc provoquer des orages magnétiques en interagissant avec le champ magnétique terrestre.

vu sur science.gouv.fr

Nutrition, mensonges et propagande

 

  • Broché: 248 pages
  • Editeur : Thierry Souccar Editions (13 novembre 2008)
  • Collection : MEN.PROP.
Michael Pollan est auteur scientifique et journaliste au New York Times. Il est professeur de journalisme à Berkeley (Université de Californie).

Pourquoi ne voit-on désormais dans le lait que du calcium, dans la sardine que des oméga-3 et dans la myrtille que des antioxydants ? C’est parce que nous sommes entrés dans l’ère du nutritionnisme, une idéologie dont Michael Pollan démonte ici un à un les fondements fallacieux :  » La fonction de l’alimentation se cantonne à la santé  » ou  » Nous avons besoin de nutritionnistes pour nous dire ce qu’il faut manger  » ou encore  » Un aliment équivaut à la somme de ses constituants « . Le nutritionnisme, au lieu de nous éclairer, sème la confusion dans les esprits. Cette confusion sert les intérêts des experts eux-mêmes mais aussi ceux de l’industrie agroalimentaire, toujours prompte à inonder le marché de nouveaux produits  » markétés  » santé. Pourtant, depuis que la tradition a cédé la place à la science et au marketing, nous ne sommes pas en meilleure santé. L’analyse de Pollan est décapante. La fréquence du diabète, des maladies cardiovasculaires et des cancers explose à tel point qu’aujourd’hui, la vocation première de la médecine est de conserver en vie ceux qui tombent malades à cause de l’alimentation industrielle. L’excellente nouvelle c’est que les ravages du nutritionnisme et de l’industrie agroalimentaire sont réversibles. Il est possible de manger à nouveau de vrais aliments, en consommant intelligemment. Brillant et plein d’humour, ce livre qui a figuré plusieurs mois sur la liste des best-sellers aux États-Unis, nous invite à (re)découvrir avec bonheur que les meilleurs choix pour notre santé sont aussi les meilleurs pour la planète.

 

 

Manteau océanique: le plus grand habitat microbien sur Terre?

 

Vu sur http://www.techno-science.net/

S’il est désormais admis que la vie colonise tous les recoins habitables de notre planète, roches incluses, l’étendue de cette colonisation et les stratégies mises en oeuvre par les microorganismes pour se développer dans ces environnements dit extrêmes, mais plus encore, leur impact sur le bilan carbone de notre planète, restent encore à élucider. Une équipe pluridisciplinaire composée de chercheurs français de l’Institut de Physique du Globe de Paris (Université Paris Diderot – PRES Sorbonne Paris Cité – CNRS) et italiens de l’Université de Modena e Reggio Emilia a récemment mis en évidence la présence de niches microbiennes dans le manteau océanique hydraté, environnements qui pourraient bien avoir hébergé les premières formes vivantes sur notre planète. Cette découverte a été publiée en ligne le 10 janvier 2012 par la revue Nature Geoscience.

Observations en microscopie électronique à balayage de niches microbiennes (hydrogrenats en bleu) au sein de pyroxènes serpentinisés, mettant en évidence des assemblages atypiques de minéraux (serpentines polyhédrales, en vert, et oxydes de fer, en rouge) intimement associés à des molécules organiques dont la signature obtenue par spectroscopie Raman atteste d’une origine biologique (reliques du  » biofilm  » en jaune).
© IPGP (CNRS, Univ Paris Diderot, PRES Sorbonne Paris Cité)/Università di Modena e Reggio Emilia
Ces nouvelles signatures du vivant reportées dans un contexte rappelant l’environnement de notre Terre Hadéenne (4,5 – 3,8 milliards d’années), ouvrent  des perspectives intéressantes autour de l’émergence de la vie sur notre planète. Pour que les premières cellules vivantes puissent apparaître à partir de CO2, de roches et d’eau, une source soutenue d’énergie est nécessaire. La serpentinisation, désormais considérée avec une attention croissante, apparait comme un candidat de choix. Source naturelle d’énergie chimique, elle aurait pu fournir les premières voies biochimiques qui sous-tendent l’apparition et le développement d’écosystèmes microbiens, exploitant, plutôt que provoquant, des processus géochimiques existants. Dans cette perspective, les hydrogrenats ont dès lors pu constituer un environnement prébiotique plus que favorable.Référence:

Life in the hydrated suboceanic mantle, Bénédicte Ménez, Valerio Pasini and Daniele Brunelli, Nature Geoscience, doi:10.1059/ngeo1359


 

Djamel, musulman de 32 ans

Vu sur le Monde des Religions :

pour lire l’article 

Pratique religieuse et monde moderne

« Pour tout musulman qui souhaite pratiquer, il est parfois difficile de concilier religion et activités du monde moderne. Rien en effet n’incite à se tourner vers Dieu, rien n’est prévu pour pratiquer sa foi, et il m’est arrivé de me sentir mal jugé simplement parce que je priais dans un lieu public, bien que je puisse comprendre l’appréhension des gens. J’ai parfois l’impression que l’environnement général (la publicité, le stress etc. qui nous entoure) se concilie mal avec une pratique apaisée. Face à ces conditions difficiles, certains réagissent en se repliant, en mettant des barrières entre eux et le monde moderne. C’est par exemple le cas de certains salafistes. Pour ma part, cela me pousse au contraire à travailler une spiritualité intérieure, à chercher Dieu dans mon cœur et à transcender les petites perturbations quotidiennes. Je peux donc dire que finalement, malgré certains moments de gêne, j’arrive à vivre ma religion de manière apaisée et spirituelle sans trop concéder aux distractions qui m’entourent. »

Pourquoi pratiquer

« Le profane est dans l’oubli, et le sacré est dans le souvenir. L’idée de l’islam c’est de dire qu’à chaque instant, il faut être dans le souvenir de Dieu, et donc demeurer dans le sacré. C’est vivre le moment présent en toute gratitude, loin de la colère, des tensions etc. Evidemment, plus on rentre en relation, plus on s’insère dans le monde, plus les difficultés surviennent. Il n’y a donc que deux solutions, soit s’isoler – ce qui n’est pas le but -, soit rythmer son quotidien en pratiquant, pour rester dans le souvenir. Pour moi, la prière est un moment majeur de la journée, c’est un moment où je tente de me déconnecter totalement, de relativiser et de libérer tous mes résidus égotiques. J’en ressors apaisé, plus lucide, plus à même de retourner dans le monde. Sans cette pratique régulière, sans cette discipline, je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à cheminer spirituellement. C’est donc devenu une nécessité pour moi. »

«Etre vieux serait la dernière des maladies»

INTERVIEW : Le gériatre Olivier Saint-Jean dénonce une surmédicalisation dans la prise en charge des personnes âgées depuis dix ans.

Par ERIC FAVEREAU

 

C’est un débat essentiel, mais il reste à bas bruit : la vieillesse est-elle une maladie ? Faut-il la médicaliser ? La médecine est-elle une chance pour les vieux ? Le professeur Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie à l’hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), a toujours questionné le rôle de la médecine dans le grand âge. Il fait partie du jury qui suit les débats sur la vieillesse organisés par le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin, en partenariat avec France Culture et Libération.

Ce qui vient de se passer autour des médicaments anti-Alzheimer – à savoir on continue de les rembourser alors que leur intérêt thérapeutique est nul -, est-ce le symbole de l’ambiguïté autour la médicalisation de la vieillesse ?

C’est en tout cas un très bel exemple de surmédicalisation, faute de savoir penser une médecine différente pour les personnes âgées. Dans la maladie d’Alzheimer, que voit-on ? D’un côté, il y a une tendance à identifier le déficit cognitif, c’est-à-dire les pertes de la personne, puis à essayer de les compenser. De l’autre, on va multiplier les examens, les analyses, faire des ponctions lombaires, lancer des IRM à la recherche d’éventuels marqueurs de maladie. Cela peut avoir du sens en matière de recherche, mais cela ne change en rien la prise en charge de ces malades. Tout cela n’a pas de sens, sauf celui de satisfaire cette logique biomédicale sur la vieillesse qui cherche à s’imposer.

pour lire la suite de l’article 

 

 

les oubliés de la démocratie

Editeur : MICHALON -6 octobre 2011-

François Miquet-Marty

Sociologue et sondeur, François Miquet-Marty est président de Viavoice, institut d’édutes et de conseil en opinions. Il a notamment publié L’idéal et le Réel: enquête sur l’identité de la gauche(Plon, 2006)

 

 

Présentation de l’éditeur

Pour choisir notre avenir nous sommes tous appelés aux urnes.
Et pourtant pensons-nous avoir encore un lien avec cette démocratie? Combien, dans la France d’aujourd’hui, se sentent en réalité ignorés, laissés pour compte? Combien estiment que leurs voix ne sont plus entendues ? Pour mener l’enquête, François Miquet-Marty a rencontré des Français de tous horizons. A Paris, en Touraine, à Toulouse ou ailleurs. Étudiants, ouvriers, retraités ou autres. Tous ont parlé de leur quotidien et de ce qui, à leurs yeux, peut en améliorer le cours. Ou ne le peut pas. Cette investigation sans concession dresse un portrait inquiétant de notre société. Une société clivée et sourde à elle-même. Enrichie par des entretiens avec des dirigeants politiques, cette exploration propose également des scénarios pour l’avenir de la démocratie. Afin de mieux imaginer le sens d’une action collective en faveur de nos vies.

 

 

la voie de l’hozho chez les navaros

vu sur Clé, par 

Par Philippe Jost

Comment les Navajos s’adaptent-t-il à la modernité ? Comment vivent-ils leur double appartenance indienne et américaine ? Pour affronter le XXI° siècle, ils ont choisi de former des « nouveaux guerriers » capables d’évoluer dans deux mondes sans renier leur culture ni leur mode de vie. Voyage dans un monde qui vit à des années lumières de l’American Dream et qui place plus haut que tout l’Hohzo : la quête de la beauté, de l’harmonie et de la santé.

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Loin de l’American Dream : la voie de l’Hohzo

Un autre monde. Aux antipodes du modèle américain. Au culte du changement, les Navajos opposent la tradition ; à l’esprit de compétition, la coopération ; à l’individualisme, la solidarité du clan ; au culte de la jeunesse, la sagesse des anciens ; et surtout au « toujours plus » de l’American Dream, la quête de l’Hohzo, le fondement de la culture Diné. Hozho signifie « beauté ». Mais il veut aussi dire « harmonie » et « santé ». Le savoir-vivre Navajo exige que la poursuite de cet état où « tout doit être à sa juste place », imprègne, de la naissance à la mort, toutes les gestes quotidiens : de la prévention ou du traitement de la maladie au règlement des différents, des relations de couple à la préservation de la nature, de l’économie à la politique tribale. La quête de la beauté, comme un chemin pour apprendre à être humain au cœur même d’un autre pays qui, à coups de pubs, de feuilletons télé, de paillettes, prétend, comme disent les Diné « conduire à la féerie mais invente un cauchemar ».

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Parler aux arbres et à la pluie

En Navajo, le mot « religion » n’existe pas. Il n’y a, de même, aucun terme pour désigner l’art. C’est que l’art et la religion font partie intégrante du quotidien. Respirer, boire, marcher, parler, être ensemble, aimer. Un mode de vie où les hommes ne doivent se sentir ni supérieurs à leurs semblables, ni extérieurs à leur environnement, parce que tous les éléments, humains et animaux, minéraux et végétaux, animés ou non, sont vivants. Tous parents. Tous dotés d’une conscience. Capables de ressentir et de recevoir de nous, des impressions. _ « Chaque matin quand je me lève pour boire un verre d’eau, dit Philmer, je n’oublie jamais de remercier la pluie. Impossible, de même, d’imaginer cueillir un plan de maïs, abattre un arbre ou tuer un mouton sans lui expliquer l’usage qu’on en fera, sans lui adresser une prière, lui demander son pardon pour l’avoir violenté et lui faire une offrande, du tabac ou du pollen… »
Une façon de me rappeler la relation intime qui existe pour les Navajos entre les hommes et la nature et la responsabilité qu’ils ont à son égard. Et attention ! Gare aux écarts de conduite, car, en cas de mal-traitance, les forces naturelles sont toujours présentes, et parfois menaçantes.

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Cancers et environnement : où en est-on ?

Cancers et environnement : où en est-on ?

Le colloque international « Cancers et expositions environnementales »
s’est tenu le 12 décembre 2011 à la Maison internationale de la Cité
internationale universitaire de Paris. Organisé par l’Anses, l’Institut
national du cancer (INCa) et l’Alliance nationale pour les sciences de la
vie et de la santé (Aviesan), les scientifiques ont dressé un bilan des
connaissances liant cancer et exposition environnementale.

Aujourd’hui, l’adage «  la dose fait le poison » est devenu trop simpliste. C’est du moins l’avis des spécialistes réunis au colloque international « Cancer et Environnement » organisé le 12 décembre 2011 par l’Anses. « La dose est importante, mais il y a de nombreux autres facteurs tels que la susceptibilité génétique qui doivent être étudiés », indique Bette Meek, directrice adjointe de
l’évaluation des risque chimiques au Centre McLaughlin (Canada).
« L’âge et le sexe sont également d’importants facteurs » ajoute le docteur Christopher Wild, directeur du CIRC. D’autres facteurs ne restent pas en laisse : population vieillissante, évolution des modes de vie, pollution, etc.

« Il y a des facteurs modifiables et des facteurs non modifiables à l’origine de la hausse observée des cancers » insiste Françoise Clavel-Chapelon, initiatrice de la cohorte E3N en 1990. Le tabac serait responsable de 37 % des décès par cancers, l’alcool de 9 % et l’obésité de 1 %. 49 % des décès auraient une cause encore non identifiée. Les marges de recherche sont donc importantes. Une fois écartée la part attribuable principalement aux comportements ou au mode de vie (tabac, alcool, exposition solaire, alimentation, activité physique…) et au vieillissement démographique, reste à apprécier le poids relatif des facteurs
environnementaux physico-chimiques et microbiologiques car la très grande majorité des cancers ont des causes multifactorielles.

De nombreuses voies d’amélioration

Les mêmes données, exploitées avec des modèles différents estiment souvent des risques différents. Il faut donc « harmoniser la terminologie, les méthodes de calcul d’exposition, notamment les modèles et les calculs d’incertitudes pour pouvoir comparer les
conclusions », insiste Gerhard Heinemeyer, responsable du groupe évaluation de l’exposition et normalisation à l’Institut fédéral d’évaluation des risques  (Allemagne). Les incertitudes sont pour lui une question cruciale.
« Si j’affirme qu’il fera 15°C la semaine prochaine, ou si  je soutiens qu’il fera entre 12 et 18°C, à quelle affirmation donnerez-vous le plus de crédit ? », s’interroge le
chercheur.

Outre l’harmonisation, il faut augmenter le nombre de données disponibles. En France, beaucoup de départements n’ont pas encore de registres de cancers. L’estimation au niveau national est donc sujette à de nombreuses incertitudes et il y a souvent un
manque de connaissances des expositions. Etudier la survenue d’un cancer, c’est pourtant connaître l’exposition in utero, jusqu’au développement. Une période de 20 à 40 ans doit être couverte. « Dans le cas des études se faisant  a posteriori, il y a d’énormes problèmes de sous-évaluation », indique Anne Maître de l’équipe environnement et prédiction de la santé des populations au CHU de Grenoble. Les biomarqueurs peuvent jouer un rôle capital dans ce sens. Selon Anne Maître, « Il est nécessaire de développer des indicateurs biologiques d’exposition représentant une dose interne traduisant directement les effets toxiques observés à long terme ». Ces indicateurs doivent prendre en compte l’ensemble des sources d’exposition, des facteurs individuels des sujets et
des facteurs physico-chimiques des substances. Ainsi, le 1-hydroxypyrène est un métabolite du pyrène, bon indicateur de la contamination par les HAP.

Les causes socio-économiques sont également mal identifiées et pourraient avoir une influence non négligeable. Enfin, certains cancers n’ont aucune spécificité et sont dus à des affections multifactorielles. « Le défi est de créer des modèles sur des systèmes à multi-causes », d’après Agnès Buzyn. « L’un des enjeux cruciaux de la caractérisation des expositions environnementales consiste à prendre efficacement en compte les expositions combinées à plusieurs produits chimiques », précise Jacqueline Clavel, médecin et épidémiologiste à l’Inserm.

L’avenir réside donc dans la traçabilité des expositions pour faire de la prévention primaire : substitution des produits cancérigènes et création de groupes d’étude des groupes à risque. Il est nécessaire d’enregistrer, classer et conserver les mesures des expositions professionnelles aux agents CMR. Là encore se pose le problème d’évolution des parcours professionnels. Il faut être capable de suivre un actif sur l’intégralité de sa carrière et après celle-ci. Cela nécessite également de connaître l’exposition par secteur.

Les plus dur n’est pas le dosage des bioindicateurs, mais de remplir les fiches de renseignement pour chaque échantillon. En effet, il faut avoir une bonne connaissance de la contamination par les HAP dans ce cas, et être capable d’évaluer l’incidence du
tabac, du feu, de la pollution automobile, etc.

Il est nécessaire de développer les méthodologies et de faire des suivis continus. La Chine peut être un bon territoire d’expérimentation. Sa population s’élève à 750 millions. C’est plus que la population globale vivant sur la Terre au 18e siècle. Son
industrialisation rapide expose sa population à de nombreux polluants et à des bouleversements rapides dans leur mode de vie.

L’environnement, un rôle vraiment prépondérant ?

Les cancers n’ont pas la même incidence en fonction des zones géographiques. Le Docteur David Christiani, professeur à l’Ecole de santé publique de Harvard (Etats-Unis), rappelle que les cancers de l’estomac et du col de l’utérus sont plus fréquents dans les pays en développement, alors que ceux du sein et la prostate sont plus observés dans les pays développés. En revanche, le cancer du poumon s’observe partout dans des proportions semblables. « L’incidence des principaux cancers peut varier d’un facteur de 5 à 100 selon les populations, et lorsque des groupes de populations migrent d’une région à faible risque vers une
région à risque élevé, leur taux d’incidence rejoint presque toujours celui de leur nouvel environnement », relève David Christiani.

Il est important de définir ce que l’on entend par « environnement ». Au sens large, les facteurs de risque externes regroupent les expositions industrielles (lieu de travail, pollution de l’air, de l’eau et du sol), les expositions dues au mode de vie (tabac,
alimentation, inactivité physique, activité sexuelle), les expositions naturelles (UV, radon, eau, agents infectieux) et les expositions aux équipements médicaux. L’ensemble de ces facteurs externes est à l’origine d’environ 95 % des cancers. Les  facteurs internes comptent pour environ 5 % des cancers. On parle ici d’altération des gènes, de taux anormaux d’hormones, de déficience immunitaire, ou encore de mutations. En quelle proportion, la dégradation de l’environnement est-elle à l’origine des cancers ?
Selon les sources, on parle de 5 à 30 %. Cependant, ces chiffres semblent grandement sous-estimés, selon l’ensemble des scientifiques participant au débat.

Les scientifiques insistent sur l’importance de la communication, de l’éducation et de la transparence, trois domaines sur lesquels la recherche doit travailler. Le public doit bien comprendre que la plupart des études ne sont pas des points finaux, mais que « le tableau est construit au fur et à mesure des études » selon le Dr. Wild. La science permet de faire un état des lieux à un moment donné, mais ne constitue pas la vérité.

Le téléphone portable montre bien les limites des sciences. Le public veut une réponse claire immédiate, mais les études épidémiologiques montrent des conclusions controversées. Que fait-on entre-temps ? Le facteur temps est déterminant. Comment
répondre à la demande médiatique actuelle, alors même que les études sur le tabac ont duré 20 ans… ?

vu ,sur : http://www.natura-sciences.com/Developpement-durable/Cancers-et-environnement-point.html

Qu’est ce que l’Ayurveda ?

Qu’est-ce que l’Ayurvéda ?
par Jonathan Léger Raymond le 07/05/10- sur le site de projetenvie.com

Qualifié d’art ou de science de la vie, l’Ayurvéda traditionnel désigne l’ensemble des pratiques thérapeutiques élaborées, accumulées et transmises au fil des siècles dans le sous-continent indien. Celles-ci ont été éventuellement regroupées en huit spécialités qui constituent l’ensemble de la pratique ayurvédique. En Sanskrit, « Ayur » signifie « Vie » et « Véda » signifie « Vérité » ou « Savoir ». Mais qu’est-ce que l’Ayurvéda entend par « Vie » ? Il s’agit, dans l’optique de la philosophie Nyaya/Vaisheshika, du flux unifiant le corps, les sens, l’intellect et l’esprit (Charaka, sutra 1:42). La vie est donc la connexion existant entre la conscience, l’intérieur, le noumène et le monde extérieur, le phénomène.

Les huits branches de l’Ayurvéda

1 – Kaya : Médecine interne
2 – Baala : Pédiatrie
3 – Graha : Métaphysique et psychiatrie
4 – Shalya : Chirurgie
5 – Shalakya : Ophtalmologie et oto-rhino-laryngologie (ORL)
6 – Prasuuti : Féminité, accouchement et post-natalité
7 – Jara : Gériatrie
8 – Vrisha : Aphrodisiaques (comment reproduire un enfant en santé)

 

 

 

Comment la vie a commencé

vu sur : http://www.science.gouv.fr/fr/a-decouvrir/bdd/res/4362/comment-la-vie-a-commence-/

Nouvelle édition

D’où vient la vie ? Comment est-elle apparue sur Terre ? Quels ont été les premiers organismes vivants ? À quoi ressemblaient les ancêtres de formes de vies actuelles ? Comment l’évolution a-t-elle sculpté le vivant au fil du temps ? L’auteur présente dans ce livre une synthèse des découvertes les plus récentes sur l’histoire de la vie.

Il distingue trois étapes innovantes majeures, ou genèses :

1. celle des premières bactéries
2. celle des premières cellules animales et végétales
3. et celle des organismes composés de plusieurs cellules (dont nous sommes).

Et quatre types d’événements fortuits ayant profondément façonné l’histoire du vivant sur Terre : trois événements « créatifs » (les mutations, la reproduction sexuée et la sélection naturelle), un quatrième destructeur (les grands cataclysmes comme celui qui vit disparaître les dinosaures il y a 65 millions d’années).

L’auteur, spécialiste des milieux marins et des premiers organismes ayant colonisé la Terre (les algues), aborde les mystères de la vie avec un éclairage original sur l’évolution du vivant, différent de celui des microbiologistes, des généticiens ou des paléontologues. Il agrémente son récit de ses expériences d’homme de terrain curieux de tout et amoureux fou de la nature… et d’un tableau, L’Astronome de Vermeer, qui sert de trame à son récit…

Cette nouvelle édition mise à jour tient compte de la découverte de fossiles exceptionnels au Gabon (cf. photo) qui signent une origine de la vie organisée et complexe beaucoup plus précoce qu’on ne le pensait jusque-là.

Alexandre MEINESZ est professeur à l’université de Nice-Sophia Antipolis (équipe ECOMERS). Il est l’auteur du Roman noir de l’algue tueuse.

Collection : Regards
Source : Editions Belin (septembre 2011)

Crédits photographiques
Fossiles découverts au Gabon reconstitués virtuellement en 3D grâce à la microtomographie. © El Albani -Mazurier

Sept expériences qui peuvent changer le monde

Broché: 265 pages

  • Editeur : Du Rocher (21 avril 2005)

 

 

 

 

 

Le biologiste Rupert Sheldrake propose sept expérience fascinantes qui pourraient bouleverser notre vision de la réalité. Les scientifiques n’ont jamais réussi à expliquer des phénomènes aussi courants que la migration des oiseaux, la construction des nids hautement complexes des termites ; le  » sixième sens  » de nos animaux domestiques. Ils en viennent même à se demander si les  » constantes fondamentales  » de la nature sont effectivement constantes !…. La nature renferme indubitablement des mystères qui défient les connaissances scientifiques les plus poussées. Plutôt  de les ignorer ou de les balayer d’un haussement d’épaules, Rupert Sheldrake propose de les attaquer de front. Pour ce faire, il suggère un véritable programme de recherche, qui présente l’avantage d’être à la portée de chacun, tant sur le plan de l’investissement que de la compréhension.
Parfaitement rigoureux en termes scientifiques, le protocole exposé renferme le germe d’une vision révolutionnaire de l’homme et de la nature.


Les Français consomment trop de benzodiazépines

La France est le second plus gros consommateur de benzodiazépines en Europe, selon un nouveau rapport de l’Afssaps, qui veut réduire cette consommation d’anxiolytiques et de somnifères.

les benzodiazépines sont définies par une structure chimique cyclique qui associe une molécule de benzène et une molécule contenant deux atomes d’azote  (diazépine). Dans la nomenclature internationale, on les reconnait au suffixe -azépam. Les molécules apparentées, comme le zopiclone ou le zolpidem, n’ont pas la même structure chimique mais le même mode d’action. Les BZD agissent au niveau du système nerveux central (cerveau) via les récepteurs Gaba (canaux ioniques insérés dans les membranes de certains neurones). Elles ont un effet inhibiteur sur les neurones (d’où les propriétés relaxantes, sédatives, hypnotiques…). 
Les BZD sont prescrites contre l’anxiété, l’insomnie, les contractions musculaires douloureuses, l’épilepsie ou encore pour le traitement de l’alcoolisme (sevrage).

le magazine Sciences et Avenir donnait en octobre 2011 un coup de projecteur sur le lien possible entre la prise de benzodiazépines (BZD) et la survenue d’une démence,notamment la maladie d’Alzheimer. Suite à cet article, qui s’appuyait sur les travaux de Bernard Bégaud, épidémiologiste à l’Inserm, l’Afssaps s’est procuré une note sur l’étude en cours, précise le rapport d’expertise publié cette semaine. Cette association entre BZD n ’est pas établie pour l’instant mais «cette problématique est en cours d’évaluation», précise l’Afssaps.

 

 

 

 

L’occident malade de l’Occident

Broché: 315 pages

  • Editeur : Fayard (7 octobre 2009)

 Martine Bulard, économiste, est rédactrice en chef adjointe du Monde diplomatique, responsable du secteur Asie. Elle est l’auteure de Chine, Inde : la course du dragon et de l’éléphant (Fayard, 2008). Jack Dion est directeur adjoint de la rédaction de Marianne. Il est coauteur de Sur la piste des grandes fortunes (Messidor, 1987).

Présentation de l’éditeur

L’Occident se vit aujourd’hui comme une citadelle assiégée. Miné de l’intérieur par une crise systémique, donc durable, voyant son leadership de plus en plus contesté, il se sent assailli par une multitude d' »ennemis  » extérieurs. Vu à travers le prisme occidentalo-centriste, le monde se résume à un éternel affrontement entre  » eux  » – les Chinois, les Russes, les Arabo-musulmans… – et  » nous « . Singulière réécriture du passé, singulière lecture du présent. L’élite oublie que l’Occident ne représente qu’une partie de l’humanité et que d’autres puissances, anciennes ou nouvelles, sont en droit de revendiquer une place sur l’échiquier mondial. Elle omet de rappeler que la domination occidentale n’a pas toujours existé. Elle ignore les échanges perpétuels entre civilisations, entre cultures, entre peuples, qui ont bâti les fondements d’une humaine civilisation dont personne ne peut revendiquer le monopole. A travers un vaste panorama des événements internationaux de ces dernières années – de la crise géorgienne d’août 2008 à l’élection de Barack Obama, en passant par le retour de la France dans le giron de l’OTAN -, Martine Bulard et Jack Dion prennent à contrepied le discours dominant. Au lieu de s’arc-bouter sur des mythes qui ont disparu avec le xxe siècle, il est temps, selon eux, de prendre acte de la nouvelle donne planétaire et de définir un nouvel universalisme. Car de quoi l’Occident est-il malade, sinon de lui-même ?

 

 

 

 

 

 

Le cinquième accord toltèque

  • Broché: 246 pages
  • Editeur : Guy Trédaniel éditeur -8 mars 2010-

Miguel Ángel Ruiz (ou Don Miguel Ruiz) (né en 1952) est un auteur mexicain, chamane et enseignant. Son ouvrage Les quatre accords toltèques est un best-seller de la littérature New Age.

Né d’une mère curandera (guérisseuse) et d’un grand-père nagual (chaman toltèque), il fait des études de médecine et devient chirurgien. Sa vie bascule lors d’une expérience de mort imminente qui l’aurait inspiré à chercher des réponses aux questions de l’existence dans la tradition toltèque.

Son livre s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires. Il a été reçu par l’animatrice de télévision américaine Oprah Winfrey dans son émission à ce sujet.

Les quatre accords toltèques

Les quatre accords en question se résument à :

  • Que votre parole soit impeccable.

Parlez avec intégrité, ne dites que ce que vous pensez vraiment. N’utilisez pas la parole contre vous-même, ni pour médire d’autrui. Utilisez la puissance de la parole dans le sens de la vérité et de l’amour.

  • Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle.

Vous n’êtes pas la cause des actes d’autrui. Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité, de leur rêve. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles.

  • Ne faites pas de suppositions.

Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs. Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames.

  • Faites toujours de votre mieux.

Votre « mieux » change d’instant en instant. Quelles que soient les circonstances faites simplement de votre mieux et vous éviterez de vous juger, de vous culpabiliser et d’avoir des regrets.

Le cinquième accord Toltèque

  • Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

Ne vous croyez pas vous même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est ce vraiment la vérité ? Ecoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message.

Œuvres

  • Le cinquième accord Toltèque, Éditions Guy Trédaniel, traduit par Olivier Clerc, 2010.
  • Les quatre accords toltèques, Éditions Jouvence, traduit par Olivier Clerc,1999.
  • La maîtrise de l’amour, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • La voix de la connaissance, Guy Trédaniel Editeur .
  • Pratique de la voie toltèque, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • S’ouvrir à l’amour et au bonheur, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • Au-delà de la peur , traduit par Olivier Clerc, Editions Jouvence, 2004

Bibliographie

  • Mary-Carroll Nelson, Prophéties toltèques de Don Miguel Ruiz, traduit par Olivier Clerc, Éditions Jouvence.
  • Olivier Clerc, Le Don du Pardon : un cadeau toltèque de Don Miguel Ruiz, Éditions Trédaniel.

 

Dans son best-seller mondial, Les Quatre Accords Toltèques, Don Miguel Ruiz révélait comment le processus éducatif, notre « domestication », nous fait oublier la sagesse inhérente avec laquelle nous venons au monde. Tout au long de notre vie, nous concluons en effet des accords qui vont à l’encontre de ce que nous sommes et nous nous créons ainsi des souffrances inutiles. Les Quatre Accords Toltèques servent à briser ces accords qui nous limitent, pour les remplacer par d’autres qui nous procurent la liberté, le bonheur et l’amour. Aujourd’hui, aidé de son fils Don José Ruiz, Don Miguel jette une nouvelle lumière sur Les Quatre Accords Toltèques, auxquels ils en ajoutent ensemble un cinquième très puissant, afin que nous puissions faire un véritable paradis personnel de notre vie. Le Cinquième Accord Toltèque nous donne accès à un niveau de conscience de la puissance du Soi encore plus puissant qu’avant, nous restituant du même coup l’authenticité avec laquelle nous sommes venus au monde. Dans cette suite très attendue au livre qui a déjà changé la vie de millions de personnes de par le monde, les Ruiz nous remettent en mémoire le plus grand cadeau que nous puissions nous faire : la liberté d’être qui nous sommes vraiment. En nous donnant les outils pour y parvenir.

 


Ces chrétiens qu’on persécute

1. Rappel historique de la naissance de la déclaration universelle des droits de l’homme à l’Assemblée de l’ONU en 1948.

La Commission des droits de l’homme comprenait 18 membres de divers horizons politiques, culturels et religieux. Eleanor Roosevelt,  la veuve du Président américain Franklin D. Roosevelt, présida le comité de rédaction de la DUDH. A ses côtés se trouvaient le Français René Cassin, qui écrivit le premier texte de la Déclaration, le Rapporteur du comité, le Libanais Charles Malik, le Vice-Président Peng Chung Chang de la Chine, et John Humphrey du Canada, Directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies, qui prépara le premier plan de la Déclaration. Mais c’est Mme Roosevelt qui a vraiment été la force qui a permis l’adoption de la Déclaration.

La Commission se réunit pour la première fois en 1947.

Le texte final rédigé par René Cassin fut remis à la Commission des droits de l’homme qui était réunie à Genève. Le projet de déclaration envoyé à tous les Etats Membres de l’ONU pour qu’ils fassent des observations devint connu sous le nom de  projet de déclaration de Genève.
Le premier projet de déclaration fut proposé en septembre 1948 avec la participation de plus de 50 Etats Membres à la rédaction finale. Par sa résolution  217 A (III) du 10 décembre 1948, l’Assemblée générale, en réunion à Paris, adopta la Déclaration universelle des droits de l’homme, avec les abstentions de huit pays, mais aucune contestation.

 

l’article 18 énonce la liberté de pensée , de conscience et de religion pour toute personne :

Article 18
Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.

2.L’ONG protestante Portes Ouvertes fait partie du réseau Open Doors qui regroupe une vingtaine d’associations indépendantes oeuvrant dans plus de 60 pays.

Cette association soutient les les communautés chrétiennes fragilisées par un environnement hostile partout où les chrétiens manquent de liberté religieuse.

 

3. La persécution dans le monde. Données publiées par l’équipe de recherche de Portes Ouvertes

L’Index Mondial de Persécution de Portes Ouvertes est un outil rassemblant des données qui montrent où et jusqu’à quel point les chrétiens sont persécutés. Compilé par le département de recherche de Portes Ouvertes International, il suit à la trace les changements vécus par les chrétiens dans 77 pays, puis classe parmi eux les 50 pays où il est le plus difficile de pratiquer la foi chrétienne.

Le classement ne reflète pas simplement les incidents de persécution mais également les conditions environnementales sous-jacentes à la persécution. La situation la plus dure pour un chrétien est d’être là où l’Etat et la culture se combinent pour créer une atmosphère oppressante qui tente d’étouffer complètement l’Eglise.

Aussi, le classement prend-il en compte la pleine complexité de la persécution et la taille de chaque communauté persécutée.

C’est cet engagement de mesurer la persécution dans tous ses aspects qui fait de l’Index mondial de persécution un outil pertinent et une base appropriée à une action efficace pour aider les chrétiens persécutés. Il permet de transformer la prise de conscience de la persécution des chrétiens en action efficace en leur faveur.

 

Pour rejoindre le site « Portes Ouvertes »… 

 

Pour lire le rapport 2012

 

 

 

Les nouveaux chiens de garde

vu sur : http://www.lesgrandesoreilles.com/le-film-documentaire-les-nouveaux-chiens-de-garde-ne-plait-pas-aux-toutous-des-medias-71197

Le film documentaire « Les nouveaux chiens de garde » ne plaît pas aux toutous des médias

Marre de toujours voir les mêmes tronches dans votre télé ? Marre de toujours lire les mêmes plumes ? Ce doc vous explique enfin pourquoi la presse va si mal.

Arlette Chabot, Laurence Ferrari, David Pujadas, Alain Duhamel, Jean-Pierre Pernaut, Christine Ockrent, Franz-Olivier Giesbert, Laurent Joffrin, Alain Minc, Bernard-Henri Lévy, Christophe Barbier, Michel Field… Toujours les mêmes, toujours là, à squatter nos postes de télévisions, nos journaux et nos radios. Ils nous bassinent depuis plus de vingt ans que la crise va se résorber d’elle même, qu’elle n’existe pas et que ce n’est qu’une question d’équilibre des marchés. Ce sont encore ces mêmes zombis qui appuient tel ou tel candidat aux élections, tel ou tel politique dans sa course suprême. « Ils » ce sont les journalistes, éditorialistes et pseudos-experts, sans aucune morale, sans aucune indépendance et sans aucune objectivité. Ces « nouveaux » chiens de garde sont tels des Pasdaran, les « gardiens de la révolution médiatico-numérique » qui n’est qu’un vaste jeu de chaises musicales où les uns et les autres se refilent des postes de présentateurs, directeurs de la rédaction ou de rédacteurs en chef. Ils sont les garants d’une continuité absurde imposée par les propriétaires des « grands » médias, les patrons amis eux-mêmes des politiques, qu’ils soient aux affaires ou dans l’opposition.

Copinages

Si l’on voit Arlette Chabot claquer les bises à droite et à gauche on rit jaune quand on entend un fin analyste résumer en une phrase ce petit monde médiatico-politique: « C’est un peu comme si dans une famille certains avaient décidé de faire politique d’autre faire économie et le troisième journalisme, c’est un seul et même monde, c’est un monde unique ». De quoi faire froid dans le dos tant la réalité dépasse la fiction. Pour ce film documentaire, les deux réalisateurs sont allé exhumer des séquences qui se passent de commentaires, à l’exemple d’Arnaud Lagardère dans l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche » où ce dernier invite un Jean-Pierre Elkabbach chantant les louanges de son jeune patron, fils de Lagardère. Nous vous laissons découvrir qui fait quoi dans ce trio (l’un embauche l’autre qui rembauche l’autre, puis le boss fait entrer à la radio Drucker, radio dont le patron était Elkabbach et dont le proprio était Lagardère, fils du papa ami intime des deux animateurs), pas facile à suivre ? Ces trois là s’invitent à la téloche tels de vieux potes pour faire sautiller et trémousser la ménagère de 50 ans. Si ce n’était que ces trois…

Don d’ubiquité

Combien de fois ne vous êtes vous pas demandé « mais comment il fait ce Minc pour être toujours dans ma télé ? » En effet, comment il fait pour écrire tant de livres, être sur tous les fronts en même temps ? Alain Minc, avec sa tête de jeune vieux, c’est le parfait sujet de labo qu’il faut disséquer sans anesthésie. Nos deux confrères, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, s’en sont chargés en toute objectivité. La séquence est plus que choquante, c’est l’autopsie d’une insulte, d’une manipulation, d’un mensonge, d’une comédie :  Alors en pleine crise financière, en 2008, Alain Minc, sur le plateau de son émission « Face à Alain Minc » (sur la chaine de son pote Vincent Bolloré, Direct8) s’égosille à nous rappeler que la crise financière est passée… et que l’économie mondiale est plutôt bien gérée ! Mais la suite est plus délirante, plus lourde.

Vous avez dit indépendance ?

Constance dans l’erreur et dans l’indulgence, nos médias sont entrés en phase terminale d’un cancer dont les deux réalisateurs ont fait la radiographie. En sortant de la projection soit on réagit soit on baisse les bras en se disant qu’après tout c’est comme ça depuis des lustres et que rien ne changera. Au moins, Gilles Balbastre et Yannick Kergoat ont le mérite d’avoir réussi un pari simple mais difficile à mettre sur pied tant il y a de choses à dire, tant il faudrait plus de douze épisodes à la saison 1 des nouveaux chiens de garde. La première heure est une véritable claque à grands coups d’archives qui ne peuvent tromper, point de manipulation ou de théorie du complot: c’est un travail méticuleux et fouillé que Balbastre et Kergoat ont réalisé. Empruntant la technique aux plus grands journalistes d’investigation, ils ont remonté le temps pour mieux comprendre le mécanisme des médias d’aujourd’hui qui se proclament publiquement « contre-pouvoir ». Un film documentaire qu’il faut voir, ne serais-ce que pour se dire qu’il y a encore des gens honnêtes pour faire le job.

Si nous avons pu débattre du film avec quelques « toutous » des médias. Il ne plaît pas à certains, qui n’ont pas répondu à nos coups de fils, même sur leurs téléphones portables, c’est clair, nous sommes blacklistés à présent. Au pied ! Couché !

date de sortie 11 janvier 2012 (1h 44min)

  • Réalisé par
    Gilles Balbastre  et Yannick Kergoat

Gilles Balbastre participe à l’ouvrage de Pierre Bourdieu intitulé La misère du monde. Il réalise ensuite un reportage Le chômage a une histoire, documentaire où il cherche à montrer que la paupérisation des Français viendrait d’un projet politique et d’un renversement du rapport de force patron/employé. Il collabore par la suite au journal satirique PLPL, puis devient directeur de la publication de son successeur Le Plan B. Il collabore également au mensuel Le Monde diplomatique.

Dans le livre du sociologue Alain Accardo Journalistes au quotidien, pour une socioanalyse des pratiques journalistiques, il livre un long témoignage sur la manière dont fonctionne la rédaction d’une chaîne de télévision et comment l’information est sélectionnée et construite.
En 2006, il conçoit pour France 5 une nouvelle série de trois documentaires sur la privatisation des services publics et ses enjeux, dont un sur EDF qu’il a lui-même réalisé.
En 2008, il réalise Fortunes et infortunes des familles du Nord, un documentaire proposant les portraits croisés des membres d’une grande famille de négociants en laine de Roubaix/Tourcoing, les Dewavrin, et de leurs ouvriers, quelques années après la fermeture des usines dans la région et les délocalisations en Roumanie puis en Chine.
Il travaille à la réalisation d’un long-métrage d’après le livre de Serge Halimi, Les Nouveaux chiens de garde.

Yannick Kergoat poursuit une carrière de monteur de longs métrages. Il collabore notamment avec Rachid Bouchareb (Indigènes 2006), Costa-Gavras (Eden à L’Ouest 2008), Cédric Klapisch (Ni Pour, Ni Contre (bien Au Contraire) 2002), Dominique Moll (Harry, Un Ami Qui Vous Veut Du Bien, césar meilleur montage 2000), Mathieu Kassovitz (Assassins(s) 1997), Eric Zonca (La Vie Rêvée Des Anges 1998) … 
Il exerce, par ailleurs, une activité militante sur la question de la critique des médias en tant que co-animateur de l’Association Acrimed. 

En 2011, il réalise Les Nouveaux Chiens De Garde avec Gilles Balbastre.

 

Le Triomphe de la Cupidité

  • Broché: 512 pages
  • Editeur : Actes Sud (5 janvier 2011)
  • Collection : Babel

 

Joseph L Stiglitz est l’un des économistes les plus influents et les plus écoutés au monde. Il est l’un des rares à nous mettre en garde, depuis plusieurs années, contre le fanatisme du marché et la financiarisation de l’économie. Prix Nobel en 2001, il est notamment l’auteur de La Grande Désillusion (Fayard, 2002) et de Quand le capitalisme perd la tête (Fayard, 2003).

Présentation de l’éditeur

La crise mondiale, Joseph E Stiglitz, prix Nobel d’économie, l’avait annoncée. Aujourd’hui il démontre qu’elle est au système néolibéral ce que la chute du mur de Berlin, en 1989, fut à l’économie soviétique. Il ne s’agit donc pas d’y répondre dans le cadre exigu de nos références mais de faire un pas de côté et de la considérer globalement, jusqu’à la remise en cause des fondations qui l’ont rendue possible. Un document d’une importance majeure, par l’auteur de La Grande Désillusion et de Quand le capitalisme perd la tête.


Ojibwa : prière amérindienne

(vu sur : http://www.spiritualite2000.com/page-2749-Tresors.php)

Prière amérindienne : ojibwa

Ô Grand Esprit, dont j’entends la voix dans les vents et dont le souffle donne vie à toutes choses, écoute-moi. Je viens vers toi comme l’un de tes nombreux enfants; je suis faible… je suis petit… j’ai besoin de ta sagesse et de ta force.
Laisse-moi marcher dans la beauté, et fais que mes yeux aperçoivent toujours les rouges et pourpres couchers de soleil.
Fais que mes mains respectent les choses que tu as crées, et rends mes oreilles fines pour qu’elles puissent entendre ta voix.
Fais-moi sage, de sorte que je puisse comprendre ce que tu as enseigné à mon peuple et les leçons que tu as cachées dans chaque feuille et chaque rocher.
Je te demande force et sagesse, non pour être supérieur à mes frères, mais afin d’être capable de combattre mon plus grand ennemi, moi-même.
Fais que je sois toujours prêt à me présenter devant toi avec des mains propres et un regard droit.
Ainsi, lorsque ma vie s’éteindra comme s’éteint un coucher de soleil, mon esprit pourra venir à toi sans honte.

Le tour du monde en 80 prières. Textes réunis par Désirée Le Roux, Paris, Albin Michel, 1997, p. 98-99.

La Bhagavad-gita

La Bhagavad-gita, pierre angulaire de la philosophie Védanta, a été traduite du sanskrit au cours des siècles dans de nombreuses langues. Philippe Rivault, sanskritiste, écrivain et indianiste, vient de publier une nouvelle traduction de ce texte sacré. « Une version plus courte et abrégée que l’on peut emmener avec soi et lire partout. » Pourquoi offrir à ses lecteurs une nouvelle traduction ? Qu’enseigne ce livre ? Quelle actualité a-t-il ? Toutes les réponses dans la vidéo ci-dessous.( vu sur http://www.google.fr/reader/view/?hl=fr&tab=wy#stream/feed%2Fhttp%3A%2F%2Fwww.quotidienduyoga.fr%2Ffeeds%2Fposts%2Fdefault)

Philippe Rivault est né en France près de Paris en 1953 –
Après avoir étudié à l’école américaine de Paris, Philippe Rivault poursuit ses études de médecine naturelle chez un herboriste, en Allemagne. Après plusieurs années de pratiques, il part en Indes pour étudier les Sciences Orientales sous l’inspiration de grands maîtres.

Il voyage intensément durant une vingtaine d’années donnant conférences et séminaires sur la philosophie indienne, accompagnant la création de restaurants végétariens dans divers pays.

Aujourd’hui, il conduit séminaires, ateliers, sorties botaniques, cours de cuisine sur les plantes sauvages et la cuisine indienne.

Il est l’auteur de nombreux livres et d’articles et à travers son site ‘ Nature et Sagesse’ il veut nous faire partager une vie simple et de hautes pensées si nécessaires à la vie quotidienne actuelle, ballottée par les maux d’un progrès où l’issue commence à échapper à l’homme

 

« Texte ci dessous reproduit avec l’aimable autorisation de l’American Gita Society (AGS), www.gita-society.com. »
Toutes les œuvres d’AGS peuvent être utilisées sans autorisation écrite
à des fins non commerciales uniquement. Le texte sous  »  » doit apparaître sur
votre site Web ou partout où le matériel IGS est utilisé.

Cette traduction en français est de la Gita anglaise de l’IGS
par
Philippe De Coster, DD, president
GITA SOCIETY OF BELGIUM
Parklaan, 81
B9000, GENT
BELGIUM
Contact e-mail : fb060913@skynet.be

INTRODUCTION

La Gîtâ est une doctrine de Vérité Universelle. Son message est universel, sublime, et non-sectaire, même si elle est une partie de l’écriture trinitaire du Sanātana Dharma, mieux connue sous la nomination de l’Hindouisme. La Gîtâ est très facile à comprendre dans n’importe quelle langue par l’homme mature. Une lecture répétée avec foi révèlera toutes les idées sublimes qu’elle contient. Quelques énoncés abstrus y sont entremêlés par-ci et par-là, mais sans importance directe sur les issues pratiques ou le thème central de la Gîtâ. La Gîtâ partage la science métaphysique la plus sacrée. Elle enseigne la connaissance du Soi, et répond à deux questions universelles: Qui suis-je, et comment puis-je vivre une vie heureuse et paisible dans ce monde de dualités. C’est un livre de yoga, de moral et de croissance spirituelle pour l’humanité, basé sur les principes cardinaux de la religion hindoue.

     Le message de la Gîtâ se présenta à l’humanité à cause du manque de volonté de la part d’Arjuna dans l’accomplissement de son devoir comme guerrier, le combat entraînant inévitablement la destruction et la mort. La non-violence ou Ahimsa est une des grandes doctrines fondamentales de l’hindouisme. Toutes vies, humaine ou non humaine sont sacrées. Ce dialogue immortel entre le Suprême Seigneur Kŗşna, et Son dévot autant qu’ami, Arjuna, n’a pas lieu dans un temple, une forêt éloignée ou au sommet d’une montagne, mais sur un champ de bataille la veille d’une guerre rapportée dans la grande épique, Mahābhārata. Dans la Gîtâ, le Seigneur Kŗşna conseille Arjuna de se lever et de combattre. Ceci pourrait créer un mal attendu envers les principes d’Ahimsa si l’arrière-plan de la guerre de Mahābhārata ne serait pas pris en considération. Par conséquent, une brève description historique semble inévitable.

Dans les temps anciens il y eut un roi, avec deux fils, Dhrtarâstra et Pāndu. Le premier était aveugle de naissance, par conséquent Pāndu hérita le royaume. Pāndu avait cinqfils. Ils furent appelés les Pāndavas. Dhrtarâstra avait cent fils. Ils furent appelés les Kauravas. Duryodhana était l’aîné   des Kauravas.

Après la mort du roi, Pāndu des Pāndavas devint le roi légitime. Duryodhana était une personne très jalouse, et voulait également le royaume. Le royaume était divisé en deux moitiés entre les Pāndavas et les Kauravas. Duryodhana n’était pas satisfait avec sa partie du royaume. Il voulait pour lui-même l’entièreté du royaume. Il essaya sans succès quelques enjeux irréguliers pour tuer les Pāndavas et ainsi enlever leur royaume. D’une façon illicite il prit possession du royaume entier des Pāndavas, et refusa de leur retourner ne fut qu’un acre de terre sans une guerre. Toute méditation de la part du Seigneur Kŗşna et autre se trouva vaine. La grande guerre de Mahābhārata fut donc inévitable. Les Pāndavas furent des participants de mauvaise grâce. Ils avaient que deux choix: combattre pour leurs droits accomplissant ainsi leur devoir, ou fuir la guerre et accepter leur défaite au nom de la paix et la non-violence. Arjuna, l’un de cinq frères Pāndavas, fit face au dilemme sur le champ de bataille, soit aller en guerre ou décamper pour la cause de la paix.

 Le dilemme d’Arjuna est, en réalité, un dilemme universel. Chaque être humain fait face à des petits ou grands dilemmes de la vie journalière en accomplissant le devoir. Le dilemme d’Arjuna est le plus grand de tout. Il devait choisir entre les combats d’une guerre et assassiner son très vénérable gourou, ses chers amis, ses proches, et beaucoup de guerriers innocents ou s’enfuir du champ de bataille pour la seule cause de maintenir la paix et la non-violence. L’entièreté des sept cents versets de la Gîtâ est le dialogue entre le Seigneur Kŗşna et, Arjuna déconcerté, sur le champ de bataille de Kurukşetra près de la Nouvelle Delhi, en Inde, environ 3,102 ans avant notre ère.  Ce discours fut raconté au roi aveugle, Dhrtarâstra, par son cocher Samjaya, témoin et reporteur de la guerre.

 L’enseignement central de la Gîtâ est l’acquisition de la liberté ou le bonheur de l’enchaînement de la vie, en accomplissant son devoir. On se souviendra toujours de la gloire et de la grandeur du créateur en accomplissant son devoir efficacement sans être attaché ou affecté par les résultats, même si souvent le devoir réclame une violence inévitable. Certaines personnes négligent ou abandonnent leur devoir de la vie pour la cause de la vie spirituelle, pendant que d’autres s’excusent, croyant n’avoir pas de temps pour les pratiques spirituelles. Le message du Seigneur est pour la sanctification de l’entier processus de la vie. Ce qu’une personne pense ou fait, devrait être accompli pour la gloire et la satisfaction du Créateur. Aucun effort ou prix n’est nécessaire pour ce processus. Accompli ton devoir comme service rendu au Seigneur et à l’humanité, et voit Dieu seul en tout dans le cadre spirituel du mental. Afin d’atteindre un tel cadre spirituel du mental, la discipline personnelle, l’austérité, la pénitence, le bon comportement, le service désintéressé, les pratiques yoguiques, la méditation, l’adoration (culte), la prière, les rituels, et l’étude des écritures, autant que la compagnie des saintes personnes, le pèlerinage, chanter les saints noms de Dieu, la recherche du Soi sont nécessaires pour la purification du corps, du mental et de l’intellect. L’homme doit apprendre d’abandonner le désir, la haine, l’avidité, et maîtriser les six sens (l’ouïe, le touché, la vue, le goût, l’odorat, et le mental) par l’intellect purifié. Il devrait toujours se souvenir que toutes les actions sont accomplies par l’énergie de la nature et qu’il ou elle en n’est pas l’auteur, mais seulement l’instrument. Il doit s’efforcer d’atteindre la perfection dans toutes les entreprises, tout en maintenant l’équilibre dans le succès et la défaite, le gain et la perte, la douleur et le plaisir.

 L’ignorance de la connaissance métaphysique est le plus grand problème de l’humanité. L’écriture sacrée, qui est la voie de la transcendance, ne sait pas être traduite. Le langage est incapable et les traductions sont imparfaites pour transmettre clairement la connaissance de l’Absolu. Dans ce contexte, l’effort a été fait pour maintenir le style de cette traduction le plus près possible de la poésie Sanskrite originale, et faire en même temps de sorte que la lecture soit facile et compréhensible. Une tentative a été faite pour améliorer la clarté du texte en ajoutant des mots ou phrases, entre parenthèses, dans la traduction des versets en anglais, et par conséquent en français. La traduction de cent trente-trois (133) versets importants sont highlighted pour la facilité des débutants. Nous suggérons à tous les lecteurs de se pencher, de contempler, et d’agir sur ces versets. Les débutants et les exécutifs forts occupés devraient d’abord lire et comprendre les versetsclefs avant de plonger dans l’impénétrable profondeur de l’océan de la connaissance transcendantale de la Gîtâ. On dit, que nul mental humain ne peut être purifié par l’étude de la Gîtâ, sinon en étudiant un chapitre par jour. Ce livre est dédié à tous les gourous dont la bénédiction, la grâce, et l’enseignement nous furent inestimables.

Chapitre 1

 

1. LE DILEMME D’ARJUNA

 Dhrtarâstra dit: O Samjaya, assemblés au champs saint de Kurukşetra et désireux de combattre, que firent mon peuple et les Pāndavas? (1.01)

Samjaya dit: Voyant la formation de bataille de l’armée des Pāndavas, le Roi Duryodhana s’approcha de son gourou, et prononça ces paroles: (1.02)

O Maître, regarde cette puissante armée des fils de Pāndu, alignée en formation de bataille par ton talentueux disciple, le fils de Drupada. (1.03)

Il y a plusieurs héros et puissants archers, égaux à Bhīma et à Arjuna en guerre comme Yuydhāna, Virīta, et le grand guerrier Drupada; Dhrsţaketu, Cekitāna, et le Roi héroïque de Kāshi; Purujit, Kuntibhoja, et le grand homme Śaibya. Le vaillant Yudhāmanyu, le formidable Uttamauja, le fils de Subhadrā, et les fils de Draupadī, tous de grands guerriers. (1.04-06)

INTRODUCTION DES COMMANDEURS DE L’ARMÉE

Reconnais aussi, O Meilleur des “deux-fois-nés “, ceux qui sont les plus remarquables de notre côté. Pour ton information, je vais nommer les commandeurs de mon armée ainsi: (1.07)

Toi-même, Bhīşma, Karna, le victorieux, Kŗpa, Aśvatthāmā, Vikarna, fils de Somadatta, et bien d’autres héros qui ont risqué leur vie pour moi. Ils sont armés avec diverses armes, et tous sont habiles dans le combat. (1.08-09)

Notre armée commandée par Bhīşma, est invincible; pendant que leur armée, protégée par Bhīma est facile à conquérir. Par conséquent, vous tous qui vous tenez dans vos divisions respectives sur tous les fronts, protégez seulement Bhīşma. (1.10-11)

 

LA GUERRE DÉBUTE AU SON DE LA CONQUE

Le puissant Bhīşma, l’homme le plus ancien de la dynastie des Kurus, rugit comme un lion, et souffla bruyamment dans sa conque, apportant la réjouissance à Duryodhana. (1.12)

Après que les conques, les gongs, les timbales, les tambours, et les trompettes retentirent ensembles, la commotion fut immense. (1.13)

Alors le Seigneur Kŗşna et Arjuna, assis dans un grand char attelé à des chevaux blancs, soufflèrent dans leurs conques célestes. (1.14)

Kŗşna souffla dans Sa conque, Pāncajanya; Arjuna souffla dans sa conque, Devadatta; et Bhīma, le faiseur de formidables actions, souffla dans sa grande conque, Paundra. (1.15)

O Seigneur de la Terre; le Roi Yudhişţhira, fils de Kunti, souffla dans sa conque appelée Anantavijaya; pendant que Nakula et Sahadeva soufflèrent dans leurs conques respectives Sughośa et Manipuşpaka. Le Roi de Kāśī, le puissant archer; Sikhandī, le grand guerrier; Dhŗşţadyumma, Virāta, l’invincible Sātyaki, le Roi  Drupada, les fils de Draupadī, et le puissant fils de Subhadrā, soufflèrent dans leurs conques respectives.

(1.16-18)

Le mugissement tumultueux, répercutant de par la terre et le ciel, déchira le cœur des Kauravas. (1.19)

ARJUNA DÉSIRE INSPECTER L’ARMÉE ENNEMIE QU’IL VA DEVOIR AFFRONTER

Voyant les fils de Dhrtarâstra rangés en ordre pour commencer la bataille, pendant que déjà les projectiles volaient; Arjuna dont l’étendard portait l’emblème du Seigneur Hanumāna, prit son arc et s’adressa au Seigneur Kŗşna: O Seigneur, je T’en prie arrête mon char entre les deux armées, pour que je puisse observer ceux qui sont rangés ici ardents pour le combat, contre lesquels je suis engagé dans cet acte de guerre. (1.20-22)

Je désire observer tous ceux qui sont prêts à servir, rassemblés ici pour livrer bataille, apaisant ainsi le fils perfide de Dhrtarâstra. (1.23)

Samjaya dit: O Roi; Seigneur Kŗşna, à la requête d’Arjuna, j’ai placé le meilleur des chars au milieu des deux armées, en face de Bhīşma, Drona, et les autres Rois; et dit à Arjuna: “ Vois les Kurus rassemblés. “ (1.24-25)

Arjuna vit là ses oncles, grands-pères, des maîtres, des oncles maternels, frères, fils, petit-fils, et camarades. (1.26)

LE DILEMME D’ARJUNA

Voyant aussi les beaux-pères, les compagnons, et tous ses parentés se trouvant dans les rangs de deux armées, Arjuna fut envahi d’une grande compassion et dit douloureusement: O Kŗşna, voyant tous mes proches rangés désireux de se battre, mes membres fléchissent et ma bouche se dessèche. Mon corps tremble et mes cheveux se dressent. (1.27-29)

L’arc me glisse des mains et ma peau brûle intensément. Ma tête est prise de vertige, je me sens incapable de me tenir debout, et O Kŗşna, je ne vois que funestes présages. Je ne vois pas l’utilité de tuer mes parentés dans cette guerre. (1.30-31)

Je ne désire pas la victoire, ni les plaisirs, ni royaume, O Kŗşna. A quoi bon le pouvoir, ou les plaisirs, ou même la vie, O Kŗşna? Car, tous ceux pour qui nous désirons le royaume, les jouissances et les plaisirs sont rangés ici en bataille, renonçant à leur vie et à leurs richesses. (1.32-33)

Je ne souhaite pas de tuer les maîtres, oncles, fils, grands-pères, oncles maternels, beauxpères, beaux-frères, et autres parentés qui sont prêts à nous tuer, même pour la souveraineté des trois mondes, et encore moins pour ce royaume terrestre, O Kŗşna. (1.34-35)

O Seigneur Kŗşna, quels plaisirs pourront être nôtres en tuant les fils de Dhrtarâstra? En tuant ces criminels nous commettrons que le péché. (1.36)

Par conséquent, nous ne pouvons pas tuer nos cousins frères, les fils de Dhrtarâstra. Comment pourrions-nous être heureux après avoir tué les nôtres, O Kŗşna? (1.37)

Même s’ils sont aveuglés par la convoitise, ne voient aucun mal à détruire leur famille, ou de péché en trahissant leurs amis. Comment ne pas nous détourner de ce péché, nous qui voyons clairement le mal dans la destruction de la famille, O Kŗşna? (1.38-39)

 

 ARJUNA DÉCRIT LES MÉFAITS DE LA GUERRE

Les traditions immémoriales familiales et les codes de conduite périssent avec la destruction de la famille. L’immoralité prévaut dans la famille à cause de la destruction des traditions familiales. (1.40)

Et lorsque l’immoralité l’emporte, O Kŗşna, les femmes dans la famille évoluent corrompues; quand les femmes sont corrompues, beaucoup de problèmes sociaux s’élèvent. (1.41)

Ceci mène la famille et les tueurs de la famille en enfer, parce que les esprits de leurs ancêtres sont dégradés, privés des offrandes cérémonielles de riz et de l’eau. (1.42)

Les qualités éternelles d’ordre social et des traditions familiales de ceux qui détruisent leur famille sont ruinées en commettant le péché de l’illégitimité. (1.43)

On nous a raconté, O Kŗşna, que les personnes dont les traditions familiales sont détruites, demeure pour longtemps en enfer. (1.44)

Hélas ! Nous sommes prêts à commettre un grand péché, en cherchant à massacrer nos proches par convoitise du plaisir de la royauté. (1.45)

Il serait préférable pour moi que les fils de Dhrtarâstra me tuent dans la bataille les armes en mains, pendant que je suis désarmé et sans résistance. (1.46)

EN AVANÇANT ON ENDURCIT, ET MALGRÉ L’ENDURCISSEMENT ON PEUT DEVENIR D’ILLUSIONNÉ

Samjaya dit: Ayant dit ceci en plein champ de bataille, abandonnant arc et flèches, Arjuna s’assit dans son char l’esprit accablé de douleur. (1.47)

Ainsi prend fin le premier chapitre intitulé “ Le dilemme d’Arjuna “ dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 2

2. LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE

Samjaya dit: Le Seigneur Kŗşna prononça ces paroles à Arjuna ayant les yeux affligés et pleins de larmes, envahit de compassion et de désespoir. (2.01)

Le Suprême Seigneur dit: Comment un tel découragement a-t-il pu s’emparer de toi en ce moment? Ce n’est pas convenable pour un Aryen (ou une personne dont le mental et les actions sont nobles). C’est déshonorant, et ne conduit pas une personne au ciel, O Arjuna. (2.02)

Ne te laisse pas aller à la couardise, O Arjuna, car cela ne te convient pas. Chasse cette faiblesse insignifiante de ton cœur et lèves-toi pour le combat, O Arjuna. (2.03)

ARJUNA CONTINUE SON RAISONNEMENT CONTRE LA GUERRE

Arjuna dit: Comment pourrais-je dans le combat lancer des flèches à Bhīşma et Drona, qui sont dignes de ma vénération, O Kŗşna? (2.04)

Vraiment, mieux voudrait vivre dans ce monde d’aumône plutôt que d’abattre ces nobles gourous, car en les tuant je ferais que profiter des richesses et plaisirs souillées de sang. (2.05)

Nous ne connaissons pas quel alternatif soit mieux pour nous, combattre ou quitter. D’ailleurs, nous ne savons pas si nous allons conquérir ou qu’ils nous conquérront. Nous ne devrions pas, ne fus que souhaiter, de vivre après avoir tué les fils de Dhrtarâstra qui sont dressés devant nous. (2.06)

Mes sens sont envahis par la faiblesse de la pitié, et mon mental est confus quant au devoir (Dharma). Je Te demande de me dire en toute certitude qu’elle est la meilleure. Je suis Ton disciple. Instruis-moi, qui aie trouvé refuge en toi. (2.07)

Je ne vois pas qu’acquérir un royaume sans rival et prospère sur cette terre, ou même la seigneurie sur les régnants célestes (Devas) dissiperaient la douleur qui dessèche mes sens.  (2.08)

Samjaya dit: O Roi, après avoir parlé ainsi au Seigneur Kŗşna, le puissant Arjuna dit à Kŗşna: je ne combattrai pas, et il resta silencieux. (2.09)

O Roi, le Seigneur Kŗşna, esquissant un sourire, dit ces paroles à Arjuna découragé au milieu des deux armées. (2.10)

LES ENSEIGNEMENTS DE LA GÎTÂ DÉBUTE PAR LA VRAIE CONNAISSANCE DU SOI ET DU CORPS PHYSIQUE

Le Seigneur Suprême dit: Tu pleures pour ceux qui ne sont pas dignes d’être lamentés, et pourtant tu prononces des paroles de sagesse. Le sage ne se lamente ni pour les vivants ni pour les morts. (2.11)

Il n’y eut jamais un temps que ces monarques, toi, ou moi cessèrent d’exister, et nous ne pourrons jamais cesser d’exister dans l’avenir. (2.12)

Tout comme l’entité vivante (Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert l’enfance, un corps jeune, et un corps de vieillesse durant cette vie; de même elle acquiert un autre corps après la mort. Le sage n’en est pas troublé. (Voir aussi 5.08) (2.13)

Les contacts des sens vers les objets appropriés engendrent la chaleur et le froid, la douleur et le plaisir. Ils sont transitoires et impermanents. Ainsi, apprends à les endurer, O Arjuna. (2.14)

Car une personne calme – qui n’est pas affectée par ces sensations, et est ferme dans la douleur et le plaisir, se rend digne de l’immortalité, O Arjuna. (2.15)

LE SOI EST ETERNEL, LE CORPS EST TRANSITOIRE

L’Esprit invisible (Sat, Atmâ) est éternel, et le monde visible (y compris le corps physique) est transitoire. La réalité de ces deux est vraiment perçue par les voyants de la vérité. (2.16)

L’Esprit (Atmâ) par qui tout cet univers est pénétré, est indestructible. Personne ne sait détruire l’impérissable Esprit. (2.17)

Les corps de l’éternel, immuable, et incompréhensible Esprit sont périssables. Par conséquent, livre bataille, O Arjuna. (2.18)

Celui qui pense qu’Atmâ (Esprit) peut tuer, et celui qui pense qu’Atmâ est tué, les deux sont ignorants. Parce qu’Atmâ ne tue ou est tué. (Un verset parallèle se trouve dans KaU 2.19) (2.19)

L’Esprit (Atmâ) ne naît jamais et ne meurt jamais en aucun temps. Il ne commence pas d’être, ou ne cesse pas d’exister. Il est ingénéré, éternel, permanent, et ancien. L’Esprit n’est pas détruit lorsque le corps est détruit. (Voir aussi KaU 2.18) (2.20)

O Arjuna, comment une personne qui sait que l’Esprit (Atmâ) est indestructible, éternel, ingénéré, et immuable, tue quelqu’un ou provoque quelqu’un d’être tué? (2.21)

LA MORT ET LA TRANSMIGRATION DE L’ÂME

Tout comme un homme revêt des vêtements neufs après avoir laissé les anciens; de même, l’entité vivante (Atmâ, Jîva, Jîvâtma) acquiert de nouveaux corps après avoir rejeté les vieux corps.  (2.22)

Les armes ne peuvent pourfendre cet Esprit (Atmâ), le feu ne le brûle pas, l’eau ne le mouille pas, et le vent ne le dessèche. L’Atmâ ne peut être coupé, brûlé, mouillé, ni asséché.  Il est éternel, omniprésent, inchangé, immuable, et ancien. (2.23-24)

L’esprit (Atmâ, le Soi) est dit être inexplicable, incompréhensible, et immuable. Connaissant cet Esprit comme tel, tu ne devrais pas t’affliger. (2.25)

Bien que tu penses que cette entité vivante ou corps prend naissance et meurt perpétuellement, même alors, O Arjuna, tu ne devrais pas t’affliger ainsi. Car la mort est certaine pour ce qui est né, et la naissance est certaine pour ce qui meurt. Par conséquent, tu ne devrais pas te lamenter sur l’inévitable. (2.26-27)

Tous les êtres, O Arjuna, sont non manifestés – invisibles aux yeux physiques – avant la naissance et après la mort. Ils se manifestent seulement entre la naissance et la mort. Y a-t-il là de quoi s’affliger? (2.28)

L’ESPRIT INDESTRUCTIBLE TRANSCENDE LE MENTAL ET LA PAROLE

Certains voient l’Esprit comme une merveille, d’autres le décrivent comme merveilleux, d’autres entendent parler de lui comme d’une merveille. Même après avoir entendu le concernant, peu de gens le connaît.  (Voir aussi KaU 2.07) (2.29)

O Arjuna, l’Esprit qui demeure dans le corps de tous les êtres est éternellement indestructible. Par conséquent, tu ne devrais pas pleurer pour personne. (2.30)

  

LE SEIGNEUR KŖŞNA RAPPELLE ARJUNA DE SON DEVOIR COMME GUERRIER

Ayant égard à ton propre devoir en tant que guerrier, tu ne devrais pas être indécis. Car, il n’y a rien de plus heureux pour un guerrier qu’une guerre juste. (2.31)

Seulement les guerriers favorisés, O Arjuna, reçoivent l’opportunité d’une telle guerre non préméditée, qui est comme une porte ouverte vers le ciel. (2.32)

Si tu ne veux pas combattre cette guerre juste, alors tu manqueras à ton devoir, tu perdras ta réputation, et tu t’affligeras le péché. (2.33)

Les hommes raconteront perpétuellement ta disgrâce. Pour les honorables, le déshonneur est pire que la mort. (2.34)

Les grands guerriers penseront que tu t’es retiré de la bataille par crainte. Ceux qui t’on hautement estimés, perdront leur respect pour toi. (2.35)

Tes ennemis prononceront beaucoup de paroles injurieuses et mépriseront ta capacité. Que peut-il y avoir de plus douloureux?  (2.36)

Tu iras au ciel si tué au combat (répondant au devoir), ou victorieux tu jouiras du royaume terrestre. Par conséquent, debout donc, décidé à combattre, O Arjuna. (2.37)

Considérant le plaisir et la souffrance, le gain et la perte, la victoire et la défaite de la même façon, engage-toi dans ton devoir. En accomplissant ton devoir, tu ne commettras pas de péché. (2.38)

LE SCIENCE DE KARMA-YOGA, L’ACTION D’DÉSINTÉRESSÉE

La sagesse de la connaissance transcendantale t’a été transmise, O Arjuna. Maintenant écoute la sagesse de Karma-yoga, le service désintéressé (Sevā), car en y étant pénétré tu seras libéré des chaînes de l’action (Karma). (2.39)

Dans le Karma-yoga aucun effort n’est jamais perdu et il n’y a pas d’effet adverse. Même la moindre pratique de cette discipline protège l’homme de la grande peur de la naissance et de la mort. (2.40)

Un Karma-yogi tient une détermination résolue vers la réalisation de Dieu, O Arjuna, mais les désires sont innombrables et diverses de l’homme qui travaille pour jouir des fruits de son activité. (2.41)

LES VEDAS TRAITENT L’ASPECT MATÉRIEL ET SPIRITUEL DE LA VIE

 

Chapitre 4

 

4. LA VOIE DE LA RENONCIATION PAR LA CONNAISSANCE

 

Le Suprême Seigneur dit: J’ai enseigné ce Karma-yoga, la science éternelle de l’action correcte, au Roi Vivasvān. Vivasvān l’a enseigné à Manu. Manu l’a enseigné à Ikşvāku. Ainsi, transmis de l’un à l’autre en succession disciplique les saints Rois ont connu ce (Karma-yoga). A la longue la science de Karma-yoga s’est perdue sur cette terre. Aujourd’hui, Je te décris cette même ancienne science, car tu es Mon dévot et ami sincère. Karma-yoga est vraiment un secret suprême. (4.01-03)

Arjuna dit: Postérieure a été ta naissance, mais antérieure dans les temps anciens fut la naissance de Vivasvān. Comment donc pourrais-je comprendre que Tu as enseigné ce yoga au début de la création? (4.04)

Le Suprême Seigneur dit: Toi et Moi avons pris de nombreuses naissances. Je Me souviens de toutes, O Arjuna, mais toi tu ne t’en souviens pas. (4.05)

Bien que Je sois éternel, immuable, et le Seigneur de tous les êtres; néanmoins, Je Me manifeste en contrôlant Ma propre Nature matérielle en usant Mon énergie potentielle divine (Yoga-māyā). (Voir aussi 10.14) (4.06)

Chaque fois qu’il y a un déclin du Dharma (Justice) et une prédominance du Adharma (Injustice), O Arjuna, alors Je Me manifeste. J’apparais de temps en temps pour la protection du bien, la transformation des méchants, et pour l’établissement de l’ordre mondial (Dharma). (Voir aussi TR 1.120.03-04) (4.07-08)

Celui qui comprend vraiment Mon apparition transcendantale et Mes activités (de la création, maintenance, et dissolution), atteint Ma demeure suprême et ne naît plus après avoir quitté ce corps, O Arjuna. (4.09)

En prenant refuge en Moi, devenant pleinement absorbés en Mes pensées et purifiés par le feu de la connaissance du Soi; nombreux sont ceux libérés de l’attachement, la peur, la colère, et qui ont atteint le salut (Mukti[1][2]). (4.10)

 

LA VOIE DE L’ADORATION ET DE LA PRIÉRE

 

Quelle que soit la manière dont les hommes Me rendent un culte, J’accomplis leurs désirs en conséquence. Les hommes Me rendent un culte pour des motifs différents. (4.11)

Ceux qui aspirent le succès dans leur travail ici-bas, rendent un culte aux régnants célestes (Devas). Le succès dans le travail se réalise très vite dans le monde humain. (4.12)

 

LA RÉPARTITION DU TRAVAIL EST BASÉE SUR L’APTITUDE DES PERSONNES

 

Les quatre divisions – basées sur l’aptitude et la vocation de la société humaine ont été crées par Moi. Bien que je sois l’auteur de ce système, divisionnaire du travail, on devrait savoir que Je ne fais rien (directement) et que Je suis éternel. (Voir aussi 18.41) (4.13)

L’activité ne M’affecte pas, car Je n’ai pas de désir pour les fruits du travail. Celui qui comprend et pratique complètement cette vérité n’est pas lié au Karma. (4.14)

Les anciens aspirants à la libération se sont également engagés à accomplir leurs devoirs avec connaissance. Par conséquent, tu devrais accomplir ton devoir comme firent les anciens. (4.15)

 

L’ACTION ATTACHÉE, DÉTACHÉE ET INTERDITE

 

Même les sages sont troublés quand il s’agit de déterminer ce que sont l’action et l’inaction. Par conséquent, Je vais clairement t’expliquer ce qu’est l’action afin que, le sachant, l’homme soit libéré du mal de la naissance et de la mort. (4.16)

La vraie nature de l’action est difficile à comprendre. Par conséquent, l’homme devrait connaître la nature de l’action attachée, de la nature détachée de l’action, et aussi la nature de l’action interdite. (4.17)

 

UN KARMA-YOGI N’EST PAS ASSUJETTI AUX LOIS KARMIQUES

 

Celui qui voit l’inaction dans l’action, et l’action dans l’inaction, est une personne intelligente. Cette personne est un yogi et a tout accompli. (Voir aussi 3.05, 3.27, 5.08 et 13.29) (4.18)

Une personne dont les désirs sont devenus désintéressés ayant été consommés dans le feu de la connaissance du Soi, est appelée un sage par les hommes avisés. (4.19)

Celui qui a abandonné l’attachement égoïste aux fruits du travail, et reste toujours satisfait et ne dépend de personne sauf de Dieu, une telle personne bien qu’il soit engagé dans l’activité,  ne fait absolument rien, et ne court pas le risque de la réaction Karmique. (4.20)

Celui qui est libéré des désirs, dont le mental et les sens sont sous contrôle, et qui a renoncé à tout droit de propriété, ne s’attire pas le péché – ni la réaction Karmique – en agissant avec son corps. (4.21)

Satisfait de ce qui vient d’une façon naturelle par Sa volonté, sans affection des paires des opposés, libéré de l’envie, équanimité dans le succès et l’échec, alors qu’il est engagé dans le travail, un tel Karma-yogi n’est pas lié au Karma. (4.22)

Celui qui est libéré de l’attachement, dont le mental est fixé dans la connaissance du Soi, qui travaille dans un esprit de service (Sevā) au Seigneur, tous les liens Karmiques d’une telle personne philanthropique (Karma-yogi) sont dissoutes. (4.23)

L’Éternel Être (Brahman) est l’oblation. Brahman est le beurre clarifié. L’oblation est versée par Brahman dans le feu de Brahman. Brahman sera réalisé par celui qui considère tout comme (une manifestation, ou) un acte de Brahman. (Voir aussi 9.16) (4.24)

 

DIFFÉRENTS TYPES DE PRATIQUES SPIRITUELLES OU SACRIFICES

 

Certains yogis accomplissent le service du culte aux régnants célestes (Devas), alors que d’autres offrent le sacrifice par le soi dans le feu de l’Éternel Être (Brahman) en accomplissant le sacrifice de la connaissance du Soi. (4.25)

Certains offrent leur ouïe et les autres leur sens en sacrifice dans le feu de la maîtrise, d’autres offrent le son et d’autres les objets des sens (comme sacrifice) dans le feu des sens. (4.26)

D’autres offrent toutes les fonctions des sens, et les fonctions des cinq bio-impulsions (Prāna) comme sacrifice dans le feu de la maîtrise de soi, allumé par la connaissance du Soi. (4.27)

D’autres offrent la richesse, leur austérité, et leur pratique du yoga en sacrifice, tandis que les ascètes aux vœux sévères offrent leur étude des Écritures et leur connaissance en sacrifice.  (4.28)

Ceux qui sont engagés dans des pratiques yogiques, parviennent à l’état essoufflé d’extase (Samādhi) en offrant l’inhalation dans l’exhalation, et l’exhalation dans l’inhalation en sacrifice (en utilisant de brefs techniques respiratoires Kriyā). (4.29)

D’autres restreignent leur nourriture, et offrent leurs inhalations en leurs inhalations. Ils sont tous des connaisseurs en sacrifice, et sont purifiés par leur sacrifice. (4.30)

Ceux qui accomplissent le service désintéressé (Sevā, Yajna) obtiennent le nectar de la connaissance qui découle de leur sacrifice et atteignent l’Éternel Être (Brahma). O Arjuna, même ce monde n’est pas un lieu heureux pour celui qui n’offre aucun sacrifice, quelle serait alors sa part dans l’autre monde? (Voir aussi 4.38, et 5.06) (4.31)

Plusieurs types de disciplines spirituelles sont déployés dans les Védas. Sache que tous sont nés de Karma ou de l’action du corps, du mental et des sens. Sachant cela, tu obtiendras le salut (Mokşa, Nirvāna). (Voir aussi 3.14) (4.32)

 

ACQUÉRIR LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE EST SUPÉRIEUR À LA PRATIQUE SPIRITUELLE

 

Le sacrifice de la connaissance est supérieur qu’aucun sacrifice matériel, O Arjuna. Car, toutes actions sans exception culminent dans la connaissance. (4.33)

Cherche la connaissance transcendantale d’une personne qui a réalisé le Soi en te prosternant humblement, par la recherche sincère, et par le service. Les sages qui ont réalisé la Vérité t’instruiront. (4.34)

Quand tu auras connu la science transcendantale, O Arjuna, tu ne seras plus aussi confus. Avec cette connaissance tu verras la création toute entière dans ton Soi, et ainsi en Moi. (Voir aussi 6.29, 6.30, 11.07, 11.13) (4.35)

Même si une personne est la plus grande de tous les pécheurs, il traversera quand-même l’océan du péché par le seul radeau de la connaissance du Soi (Brahma-jnāna) (4.36)

De même que le feu ardent réduit le bois en cendre, le feu de la connaissance du Soi (Brahma-jnāna) réduit en cendres les liens de Karma, O Arjuna. (4.37)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE EST AUTOMATIQUEMENT RÉVÉLÉE AU KARMA-YOGI

 

En vérité, il n’y a pas de purificateur plus grand dans ce monde que Jnāna, la vraie connaissance du Suprême Être (Para-Brahma). Celui qui devient purifié par Karmayoga découvre la connaissance au-dedans, évidemment en temps opportun. (Voir aussi 4.31, et 5.06, 18.78) (4.38)

L’homme plein de foi, qui est sincère dans les pratiques yoguiques; et, qui a le contrôle des sens, acquiert la connaissance transcendantale. Possédant cette sagesse, il parvient directement à la paix suprême. (4.39)

L’irraisonnable, l’homme sans foi, l’incroyant (l’athée) périt. Ni dans ce monde, ni dans l’autre, aucun bonheur n’est pour l’incroyant. (4.40)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE ET LE KARMA-YOGA SONT L’UNE ET L’AUTRE NÉCESSAIRE POUR NIRVANA

 

Les œuvres (Karma) ne lient pas celui qui a renoncé au travail – en renonçant aux fruits du travail – par Karma-yoga, et dont les doutes (concernant le Soi) sont complètement détruits par Viveka[2][3], l’application de la connaissance du Soi, O Arjuna. (4.41)

Par conséquent, tranche avec l’épée de la connaissance de Soi, le doute en ton mental né de l’ignorance, et que tu aies recours au Karma-yoga, ainsi lève-toi et combats, O Arjuna. (4.42)

 

Ainsi prend fin le quatrième chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation par la Connaissance “ dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 5

 

5. LA VOIE DE LA RENONCIATION

 

Arjuna dit: O Kŗşna, Tu loues la connaissance transcendantale (Sāmkhya, Karmasamnyāsa) et aussi, l’accomplissement du service désintéressé (Karma-yoga). Dis-moi en toute certitude, laquelle des deux est la meilleure. (5.01)

Le Seigneur Suprême dit: La voie de la connaissance du Soi (Karma-samnyāsa) et la voie du service désintéressé (Karma-yoga, Sevā) mènent tous deux au but suprême. Mais des deux, Karma-yoga est supérieur au Karma-samnyāsa. (5.02)

Une personne devrait considérer comme vrai un Samnyāsī (renonciateur) qui ne dédaigne ni ne désire. Il est facilement libéré des chaînes Karmiques en devenant affranchi des paires des opposés[1][4], O Arjuna. (5.03)

 

LES DEUX VOIES MÈNENT AU SUPRÊME

 

L’ignorant – non le sage – considère la voie de la connaissance de Soi (Karma-samnyāsa) et la voie du service désintéressé (Karma-yoga), comme s’il s’agissait de deux choses distinctes. La personne qui est fermement établi dans l’un des deux obtient le fruit des deux. (5.04)

L’état où arrive le renonciateur (Samnyāsī), le Karma-yogi atteint également le même destin. C’est pourquoi, celui qui voit la voie de la renonciation et la voie du travail désintéressé comme identiques, voit vraiment. (Voir aussi 6.01 et 6.02)) (5.05)

Mais, la vraie renonciation (Samnyāsa), O Arjuna, est difficile à atteindre sans Karmayoga. Un sage harmonisé par le Karma-yoga atteint très vite Brahman. (Voir aussi 4.31, et 4.38) (5.06)

Le Karma-yogi dont le mental est pur, dont le mental et les sens sont sous contrôles, et qui perçoit le même Éternel Être (Brahman) en tous les êtres n’est pas lié au Karma même s’il est engagé dans le travail. (5.07)

 

UN TRANSCENDANTALISTE NE SE CONSIDÈRE PAS COMME ÉTANT LE FAISEUR.

 

Le sage (ou Samnyāsī) qui connaît la vérité pense: “ Je ne fais absolument rien. “ En voyant, entendant, touchant, sentant, mangeant, marchant, dormant, respirant, parlant, saisissant et rejetant, ouvrant et fermant les yeux, un Samnyāsī croit que ce sont uniquement les sens qui opèrent sur leurs objets. (Voir aussi 3.27, 13.29, et 14.19) (5.08-09)

 

UN KARMA-YOGI TRAVAILLE POUR DIEU

 

Celui qui fait son travail comme une offrande au Seigneur, abandonnant tout attachement intéressé aux résultats – n’est pas affecté par la réaction Karmique ou le péché comme la feuille de lotus qui n’est mouillée par l’eau. (5.10)

Les Karma-yogis accomplissent l’action – sans attachement égoïste – avec leur corps, mental, intellect, et sens pour leur purification. (5.11)

Un Karma-yogi atteint la félicité Suprême en abandonnant les fruits du travail; pendant que d’autres, qui sont attachés aux fruits du travail, se lient au travail égoïste. (5.12)

 

LA VOIE DE LA CONNAISSANCE

 

Une personne qui a complètement renoncé aux fruits de tous travaux, demeure heureuse dans la Cité à Neuf Portes, sans agir ni engendrer l’action. (5.13)

Le Seigneur ne crée pas l’obligation de l’action, ni l’incitation d’en être l’auteur, ni l’attachement aux résultats des actions parmi les hommes. Tout est l’œuvre des forces (Gunas) de la Nature. (5.14)

Le Seigneur ne prend pas la responsabilité des actes bons ou mauvais de quiconque. La connaissance du Soi est enveloppée par le voile de l’ignorance, c’est pourquoi les hommes s’égarent (et accomplissent des actes mauvais). (5.15)

La connaissance transcendantale détruit l’ignorance sur le Soi, et révèle le Suprême, tout comme le soleil révèle la beauté des objets de ce monde. (5.16)

Les personnes dont le mental et l’intellect sont totalement absorbés dans l’Éternel Être (Brahman), qui sont des dévots confirmés de Brahman, qui ont Brahman comme leur suprême destin et unique refuge, et dont les impuretés sont détruites par la connaissance de Brahman, ne prennent plus naissance.  (5.17)

 

LES MARQUES SUPPLÉTIVES D’UNE PERSONNE ILLUMINÉE

 

Le sage illuminé (en percevant le Seigneur en toutes choses) voit le Brāhmana cultivé et humble, un paria, même une vache, un éléphant, ou un chien d’un œil égal. (Voir aussi 6.29) (5.18)

Tout est accompli dans cette vie même dont le mental est équanime. Une telle personne a réalisé l’Éternel Être (Brahman), car l’Éternel Être est parfait et impartial. (Voir aussi 18.55, et ChU 2.23.01) (5.19)

Celui qui n’est pas exalté en obtenant quelque chose d’agréable, ni s’afflige lorsqu’il obtient quelque chose de désagréable, dont le mental est ferme, qui n’est pas troublé, et qui est connaisseur de l’Éternel Être (Brahman), une telle personne est établie en Brahman. (5.20)

Une telle personne qui est en union avec l’Éternel Être (Brahman) devient détachée des plaisirs sensuels externes en découvrant la joie du Soi par la contemplation, et jouit d’une félicité transcendantale. (5.21)

Les plaisirs sensuels sont vraiment une source de misère, et qui ont un début et une fin. Par conséquent, le sage, O Arjuna, ne se réjouit pas des plaisirs sensuels. (Voir aussi 18.38) (5.22)

Celui qui est capable de résister aux impulsions du désir ou de la colère au moment de la mort est un yogi, et une personne heureuse. (5.23)

Celui qui trouve le bonheur dans l’Éternel Être (Brahman), se réjouit de Brahman en lui, et qui est illuminé par la connaissance du Soi, ce yogi atteint Brahma-nirvāna, et parvient au Suprême Être (Para-Brahman). (5.24)

Les voyants[2][5] dont les péchés (ou imperfections) sont détruits, ayant tranchés le doute par la connaissance du Soi (Jnāna), dont le mental est discipliné, et qui sont engagés au bien-être de toutes les créatures, atteignent le Suprême Être (Para-Brahman). (5.25)

Ceux qui sont libérés du désir et de la colère, qui ont conquis le mental et les sens, et qui ont découvert le Soi, atteignent facilement Brahma-nirvāna. (5.26)

 

LA TROISIÈME VOIE – LA VOIE DE LA MÉDITATION DÉVOTIONNELLE ET LA CONTEMPLATION.

 

Le sage est vraiment libéré en renonçant à toutes jouissances des sens, fixant les yeux et le mental (au point noir imaginaire) entre les sourcils, égalisant le souffle de l’inspiration et celui de l’expiration dans les narines (par les techniques Kriyā), tenant les sens, le mental, et l’intellect sous contrôle, obtenant le salut (Mukti) comme le but suprême, devenant ainsi libéré du désir, de la colère, et de la peur. (5.27-28)

Mon dévot atteint la paix en Me (ou, Kŗşna, le Suprême Être (Para-Brahman)) connaissant comme celui qui jouit des sacrifices et des austérités, le grand Seigneur de tout l’univers, et l’ami de tous les êtres. (5.29)

 

Ainsi prend fin le cinquième chapitre intitulé “La Voie de la Renonciation” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 6

6. LA VOIE DE LA MÉDITATION

 

UN KARMA-YOGI EST UN RENONCIATEUR

 

Le Suprême Seigneur dit: Celui qui accomplit le devoir qui lui incombe sans dépendre des fruits (pour jouissance personnelle) est un renonciateur (Samnyāsī) et un Karmayogi. L’homme ne devient pas un yogi simplement en s’abstenant de travailler. (6.01)

O Arjuna, ce qu’ils appellent renoncement (Samnyāsa) est aussi connu comme Karmayoga. Personne ne devient un Karma-yogi s’il n’a pas renoncé aux motifs égoïstes de l’action. (Voir aussi 5.01, 5.05, 6.01, et 18.02) (6.02)

 

LA DÉFINITION DU YOGA

 

Pour le sage qui cherche de parvenir à l’état de yoga (de méditation, ou de l’équanimité du mental), il est dit que le Karma-yoga en est le moyen. Pour celui qui a atteint le yoga, l’équanimité devient le moyen (pour la réalisation du Soi). Dit-on, qu’une personne a atteint la perfection yoguique lorsqu’ il ou elle n’a plus de désir pour les jouissances sensuelles, ou l’attachement aux fruits du travail, et a renoncé à tous les motifs égoïstes. (6.03-04)

 

LE MENTAL EST LE MEILLEUR AMI AUTANT QUE LE PIRE ENNEMI

 

L’homme doit s’élever – et ne pas se dégrader – par son propre mental. Le mental seul est son ami autant que son ennemi. Le mental est l’ami de celui qui le contrôle, et le mental agit comme ennemi de celui qui ne le contrôle pas. (6.05-06)

Celui qui a le contrôle sur le soi inférieur – le mental et les sens – reste calme au chaud et le froid, le plaisir et la douleur, dans l’honneur et le déshonneur, et demeure toujours ferme au Soi suprême. (6.07)

Une personne est nommée un yogi qui possède la connaissance du Soi et la réalisation du Soi, qui est équanime, qui a le contrôle sur le mental et les sens, et pour qui une motte de terre, une pierre, et l’or sont tous identiques. (6.08)

Une personne est considérée comme supérieure qui est égale pour les compagnons, les amis, les ennemis, ceux qui sont neutres, les arbitres, les haineux, les parentés, les saints, et les pécheurs. (6.09)

 

LES TECHNIQUES DE MÉDITATION

 

Un yogi, assis dans la solitude et seul, doit constamment s’efforcer de contempler le Suprême Être après avoir mis son mental et les sens sous contrôle, libéré du désir et de droit de propriété. (6.10)

Il ou elle devrait s’asseoir dans un endroit propre, sur un siège stable qui est ni trop haut ou trop bas, couvert d’herbe sacré Kuśa[1][6], d’une peau de daim, et d’une étoffe superposées. Là, assis (dans une position confortable), concentrant son mental sur Dieu, et maîtrisant ses pensées et les activités des sens, mettra en pratique la méditation pour sa propre purification. (6.11-12)

La personne doit s’asseoir, la taille, la colonne vertébrale, la poitrine, le cou et la tête droites, immobiles et d’aplomb; le regard et le mental fermement fixés sur l’extrémité du nez, sans regarder autour de soi; serein et sans crainte, mettant en pratique le célibat; le mentale sous contrôle, pensant à Moi, et M’atteignant comme le dessein suprême. (6.13-14)

Ainsi, exerçant toujours le mental fixé sur Moi, le yogi dont le mental est soumis atteint la paix de Brahma-nirvana et vient à Moi. (6.15)

Ce yoga n’est pas possible, O Arjuna, pour celui qui mange trop ou qui ne mange pas du tout; pour celui qui dort trop ou qui se tient éveillé. (6.16)

Mais, pour la personne qui est modéré dans sa nourriture, son délassement, ses travaux, son sommeil et l’éveil, le yoga de méditation détruit toute souffrance. (6.17)

Il est dit, qu’une personne a atteint le yoga, l’union avec l’Éternel Être (Brahman), lorsque le mental parfaitement discipliné, est libéré de tous désirs, et complètement uni au Brahman en Samādhi. (6.18)

Une lampe abritée (par l’Éternel Être) du vent (des désirs) ne vacille pas; cette similitude est utilisée pour définir le mental discipliné du yogi qui pratique la méditation sur l’Éternel Être (Brahman). (6.19)

Lorsque le mental discipliné par la pratique de la méditation atteint la quiétude, en quoi l’on devient satisfait avec l’Éternel Être (Brahman) en Le contemplant dans un intellect purifié. (6.20)

En quoi l’on éprouve une infinie félicitée qui est seulement perçue par l’intellect, et est par-delà l’atteinte des sens. Après avoir réalisé l’Éternel Être (Brahman), l’on n’est jamais séparé de la Réalité Absolue. (Voir aussi KaU 3.12) (6.21)

Ce qui, ayant obtenu la réalisation du Soi, on ne regarde aucun gain supérieur à atteindre. L’établissement dans la réalisation du Soi n’est pas ébranlé même par la plus grande calamité. (6.22)

L’état de dissolution de l’association avec la souffrance est appelé yoga. Ce yoga devrait être pratiqué avec une ferme détermination, et sous aucune réserve mentale. (6.23)

On atteint graduellement la tranquillité du mental en abandonnant totalement tous désirs égoïstes, et en maîtrisant complètement les sens des objets de sens par l’intellect, tenant le mental entièrement absorbé dans l’Éternel Être (Brahman) au moyen d’un intellect bien formé et purifié, ne pensant à rien d’autre. (6.24-25)

Tout ce qui fait errer le mental sans repos et instable, on devrait ramener doucement à la réflexion du Seigneur Kŗşna, la Suprême Personnalité de la Divinité. (6.26)

 

QUI EST UN YOGI

 

La suprême félicité est pour le yogi qui a réalisé le Soi, dont le mental est calme, de qui les désirs sont sous contrôle, et qui s’est libéré de tous péchés (ou fautes). (6.27)

Un tel yogi exempt de péchés, qui engage constamment son mental et intellect au Suprême Être (Brahman), atteint aisément l’infinie félicité en contact avec Brahman. (6.28)

Car en percevant l’Éternel Être omniprésent (Brahman) demeurant dans tous les êtres, et tous les êtres demeurant en l’Éternel Être, le yogi qui est en union avec l’Éternel Être, voit chaque être d’un œil égal. (Voir aussi 4.35, 5.18) (6.29)

Ceux qui Me voient en tout et qui voient tout en Moi, ne sont pas séparés de Moi, et Je ne suis pas séparé d’eux. (6.30)

Les non-dualistes qui M’adorent, Moi qui réside en tous les êtres, demeurent en Moi, de quelque façon leur mode de vie. (6.31)

Il est le meilleur yogi qui voit tous les êtres à l’image de son propre être, et qui est sensible à la douleur ou le plaisir des autres comme pour lui-même, O Arjuna. (6.32)

 

DEUX MÉTHODES POUR MAÎTRISER LE MENTAL TURBULENT

 

Arjuna dit: O Kŗşna, Tu as dit que le yoga de la méditation est caractérisé par l’équanimité du mental, mais à cause de l’inquiétude du mental je ne discernes pas l’état stable du mental. Parce que le mental est vraiment instable, turbulent, fort et obstiné, O Kŗşna, je pense que le mental est aussi difficile à maîtriser que le vent. (6.33-34)

Le Suprême Seigneur dit: Sans aucune doute, O Arjuna, le mental est sans repos et difficile à refréner, mais il est dompter par la pratique spirituelle constante et vigoureuse dans la persévérance et le détachement, O Arjuna. (6.35)

J’en conviens que le yoga est difficile pour celui dont le mental n’est pas maîtrisé. Néanmoins, le yoga est accessible aux personnes dont le mental est dompté grâce à des efforts bien dirigés. (6.36)

 

LA DESTINATION DU YOGI SANS SUCCÈS

 

Arjuna dit: Le fidèle qui s’écarte de la voie de la méditation, et est incapable d’atteindre la perfection yoguique à cause du mental insoumis – quelle est la destination d’une telle personne, O Kŗşna? (6.37)

Ne périssent-ils pas comme un nuage qui se déchire, O Kŗşna, ayant perdus autant (le yoga et le Bhoga[2][7], les jouissances célestes et mondaines), privés de support et égarés sur la voie de la réalisation du Soi? (6.38)

O Kŗşna, Toi seulement es capable de dissiper totalement ce doute en moi. Car nul autre que Toi, peut dissiper ce doute. (Voir aussi 15.15) (6.39)

Le Suprême Seigneur dit: Il n’y a pas de destruction, O Arjuna, pour un yogi dans ce monde ou dans l’autre. Un transcendantaliste ne vient jamais à mal, Mon cher ami. (6.40)

Le yogi qui a échoué dans la voie du yoga renaîtra dans une maison des pieux et prospères après avoir atteint le ciel et y séjournant pendant de longues années, ou un tel yogi est né dans une famille de yogis doués de sagesse. Une naissance semblable est vraiment difficile à obtenir dans ce monde. (6.41-42)

Là, il ou elle retrouve la connaissance acquise dans la vie antérieure, et s’efforce à nouveau vers la perfection, O Arjuna. (6.43)

Le yogi qui n’a pas abouti, est instinctivement poussé vers l’Éternel Être (Brahman) par la vertu des impressions (Samskāra) des pratiques yoguiques dans les vies précédentes. Même le chercheur de yoga – l’union avec Dieu – dépasse ceux qui effectuent les rituels Védiques. (6.44)

Le yogi qui poursuit assidûment ses efforts, devient complètement libéré de tous péchés (ou imperfections) après avoir poursuivi graduellement des perfections en de nombreuses incarnations, atteint la Suprême Demeure. (6.45)

 

QUI EST LE MEILLEUR YOGI

 

Le yogi est supérieur à l’ascète. Le yogi est supérieur aux érudits Védiques. Le yogi est supérieur aux ritualistes. Par conséquent, O Arjuna, devient un yogi. (6.46)

Je considère, le yogi consacré – qui affectionnément Me contemple avec une foi suprême, et dont le mental reste absorbé en Moi est le meilleur de tous les yogis. (Voir aussi 12.02 et 18.66) (6.47)

 

Ainsi prend fin le sixième chapitre intitulé “La Voie de la Méditation” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

Chapitre 7

 

7. LA CONNAISSANCE DU SOI ET L’ILLUMINATION

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, écoute comment tu Me connaîtras pleinement sans douter, ayant ton mental absorbé en Moi, prenant refuge en Moi, et en accomplissant des pratiques yoguiques. (7.01)

 

LA CONNAISSANCE MÉTAPHYSIQUE EST L’ULTIME CONNAISSANCE

 

Je vais te révéler la connaissance du Soi (Jnāna) ainsi que l’illumination (Vijnāna), de sorte que, quand on la connaît, il n’est rien qui reste à connaître. (7.02)

 

LES CHERCHEURS SONT PEU NOMBREUX

 

Parmi de milliers de personnes, à peu près un seul s’efforce vers la perfection dans la réalisation du Soi. A peine une personne parmi ceux qui s’efforcent avec succès Me comprend vraiment. (7.03)

 

DÉFINITIONS DE LA MATIÈRE, LA CONSCIENCE, ET L’ESPRIT

 

Le mental, l’intellect, l’ego, l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre sont les huit transformations ou divisions de Mon énergie matérielle (Prakŗti). (Voir aussi 13.05)  (7.04)

L’énergie matérielle est Ma Nature inférieure (Aparā-śakti, Prakŗti, matière). Connais mon autre Nature supérieur (Parā-śakti, Cetanā, Puruşa, Esprit) par laquelle l’univers entier est soutenu, O Arjuna. (7.05)

 

LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE LA MATIÈRE, LA CONSCIENCE, ET L’ESPRIT

 

Sache que toutes les créatures sont évoluées de cette double énergie; et, Je suis – le Suprême Être (Para-Brahma, Kŗşna) – l’origine autant que la dissolution de l’univers tout entier. (Voir aussi 13.26) (7.06)

Il n’y a rien de plus haut que Moi, O Arjuna. Tout dans l’univers est lié en moi, le Suprême Être (Para-Brahman Paramātma), comme des joyaux liés sur un fil (d’un collier). (7.07)

 

LE SUPRÊME ESPRIT EST LA BASE DE TOUT

 

O Arjuna, Je suis la saveur dans l’eau, Je suis la lumière dans la lune et le soleil, Je suis la syllabe OM dans tous les Védas, le son dans l’éther, et la virilité dans les êtres humains. Je suis le doux parfum dans la terre. Je suis la chaleur dans le feu, la vie des êtres vivants, et l’austérité des ascètes. (7.08-09)

O Arjuna, sache que Je suis le germe éternel de toutes les créatures. Je suis l’intelligence des intelligents, et l’éclat des brillants. (Voir aussi 9.18 et 10.39) Je suis la force du fort qui s’est démuni du désir et de l’attachement intéressé. Je suis le désir (Kāma) dans les êtres humains qui vivent en accord avec la justice (Dharma) (pour la seule raison sacrée de la procréation), O Arjuna.

(7.10-11)

Connais les trois modes (Gunas) de la Nature matérielle – la bonté, la passion, et l’ignorance – qui émanent aussi de Moi. Je ne suis pas dépendant, ou affecté par les Gunas, mais les Gunas sont dépendants de Moi. (Voir aussi 9.04 et 9.05) (7.12)

Les êtres humains sont trompés par les aspects différents de ces trois modes (Gunas) de la Nature matérielle; c’est pourquoi, ils ne Me connaissent pas comme étant éternel, et au-delà des Gunas. (7.13)

 

COMMENT VAINCRE LA FORCE DIVINE ILLUSOIRE (MAYA)

 

Ma force divine (Māyā), formée par les trois états (Gunas) du mental, est très difficile à vaincre. Seuls ceux qui se sont abandonnés à Moi peuvent facilement franchir ce Māyā. (Voir aussi 14.26, 15.19, et 18.66) (7.14)

 

QUI CHERCHE DIEU?

 

Les malfaisants, les ignorants, les êtres vils qui sont attachés à la nature démoniaque, et dont leur force de discrimination a été enlevée par la force divine illusoire (Māyā) ne M’adorent ni Me recherchent. (7.15)

Quatre types de vertueux M’adorent ou Me recherchent, O Arjuna. Ils sont: les affligés, le chercheur de la connaissance du Soi, celui qui poursuit la richesse, et l’illuminé qui a expérimenté le Suprême. (Voir aussi TR 1.21.03) (7.16)

Parmi eux, le dévot illuminé (Jnāni-bhakta), qui se maintient toujours uni à Moi, dont la dévotion n’a qu’une seule ambition, est la meilleure. Car, Je suis extrêmement cher pour l’illuminé, et l’illuminé M’est très cher. (7.17)

Tous ces chercheurs sont vraiment nobles; mais, Je considère le dévot illuminé comme Moi-même, car celui qui est stable réside dans Ma suprême demeure. (Voir aussi 9.29) (7.18)

Après de nombreuses naissances l’illuminé a recours à Moi en réalisant que tout est vraiment, Ma manifestation (ou, du Suprême Être). Une aussi grande âme est très rare à trouver. (7.19)

Les personnes dont le discernement s’est emporté vers de maints désirs, dominées par leur impression Karmique (Samskāra), ont recours aux régnants célestes (Devas) et pratiquent des différents rites religieux. (7.20)

 

LE CULTE À UNE DIVINITÉ EST AUSSI L’ADORATION DE DIEU

 

Quelle que soit la divinité (en empruntant n’importe quel nom, forme, et méthode) qu’on adore avec foi, Je fais que cette foi soit ferme envers cette divinité. Dotés d’une foi stable, ils s’engagent d’adorer cette divinité, et obtiennent leurs souhaits par cette divinité. En vérité, ces souhaits sont accordés par Moi seul. (7.21-22)

De tels gains matériels obtenus par les êtres humains de petite intelligence sont temporaires. Les adorateurs des régnants célestes (Devas) vont aux Devas, mais Mes dévots viennent sûrement à Moi. (7.23)

 

DIEU PEUT ÊTRE VU DANS L’EFFIGIE DE N’IMPORTE QUELLE FORME DE CULTE DÉSIRÉ

 

Les ignorants, privés de comprendre Ma forme transcendantale (ou existence), immuable, incomparable, et incompréhensible – assument que Je, le Suprême Être (Para-Brahman), qui suis sans forme prend des formes ou s’incarne. (7.24)

Voilé par Ma force divine (Māyā), Je ne me révèle pas aux ignorants qui ne connaissent et ne comprennent pas Ma forme transcendantale, ingénérée, éternelle et personnalité (et en Me considérant sans forme). (7.25)

 Je connais, O Arjuna, les êtres du passé, du présent, et ceux à venir, mais nul ne Me connaît vraiment. (7.26)

Tous les êtres de ce monde sont dans l’ignorance totale à cause des paires des opposés trompeuses, nées du désir et de l’aversion, O Arjuna. Mais les personnes aux actions désintéressées, dont le Karma ou le péché a pris fin, sont libérées de l’illusion des paires des opposées et M’adorent, fermement établies dans les vœux. (7.27-28)

Ceux qui s’efforcent vers la délivrance des cycles de la naissance, la vieillesse, et de la mort, en trouvant refuge en Moi, connaissent le Brahman (l’Être Éternel); la nature de Brahman; et Karma, la force créative de Brahman. (7.29)

Les personnes stables qui Me connaissent comme l’Unique dans les êtres matériels[1][8] (Adhibhūta), les Êtres Divins temporels (Adhidaiva), et la Super Âme (Adhiyajna) même au moment de leur mort, M’atteignent. (Voir aussi 8.04) (7.30)

 

Ainsi prend fin le septième chapitre intitulé “La Connaissance de Soi et l’Illumination” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

[1] [8] Les aspects matériels.

Chapitre 8

8. L’Éternel Brahman (Esprit)

 

Arjuna dit: O Kŗşna, qui est l’Éternel Être (Brahman)? Qu’est-ce que l’Adhyātma, ou la nature de l’Éternel Être? Qu’est ce que Karma? Qui sont les êtres mortels (Adhibhūta)? Et, qui sont les Êtres divins (Adhidaiva)? Qui est la Super-âme (Adhiyajna), et comment demeure-t-Elle dans le corps? Et, comment au moment de la mort, es-Tu connaissable par ceux qui ont maîtrisé leur mental, O Kŗşna? (8.01-02)

 

LA DÉFINITION DU SUPRÊME ESPRIT, ESPRIT, ÂME INDIVIDUELLE, ET KARMA

 

Le Suprême Seigneur dit: L’immuable Atmâ (Esprit) est nommé Brahman (Éternel Être). La nature (y compris la force inhérente de cognition et du désir) de Brahman est appelée Adhyātma. La force créative de Brahman qui occasionne la manifestation de l’entité vivante (Jīva) est appelée Karma. (8.03)

Les êtres mortels sont appelés Adhibhūta. Les expansions de la Divine Personnalité – comme Nārāyana, Mahā-vişnu, Īşvara, etc. – sont appelées les Êtres Divins (Adhidaiva). Je suis le Super-âme (Adhiyajna) résidant dans le corps comme le suprême régnant (Īşvara), O Arjuna. (8.04)

 

THÉORIE DE LA RÉINCARNATION ET DE KARMA

 

Quiconque se souvient exclusivement de Moi en abandonnant le corps au moment de la mort, M’atteint; de cela il n’y a aucun doute. (Voir aussi PrU 3.10) (8.05)

Quelque soit l’objet auquel un homme se souvient au moment qu’il quitte son corps à la fin de la vie, il atteint cet objet, O Arjuna, s’y étant toujours absorbé dans cette même pensée (la personne se souvient de cet objet à la fin de la vie, et l’atteint). (Voir aussi ChU 3.14.01) (8.06)

 

UNE SIMPLE MÉTHODE DE RÉALISATION DE DIEU

 

Par conséquent, souviens-toi à tout moment de Moi et fais ton devoir. Tu M’atteindras certainement si ton mental et intellect sont toujours fixés sur Moi. (8.07)

En Me contemplant dans un mental sans défaillance, qui est discipliné par la pratique de la méditation, celui-ci atteint le Suprême Être, O Arjuna. (8.08)

Quiconque médite sur le Suprême Être (Para-Brahman) – comme l’omniscient, l’ancien des jours, le régnant, plus subtil que le subtil[1][9] (et plus grand que grand), le soutien de tout, l’inconcevable, par lui-même brillant comme le soleil, et transcendantal ou au-delà de la réalité matérielle – à l’heure de la mort tenant le mental immobile et dévotieux; conduisant le courant de l’énergie vitale (Prāna) au milieu des deux sourcils pour s’y fixer par la force du yoga; atteint Kŗşna, la Suprême Personne Divine. (Voir aussi les versets 4.29, 5.27, 6.13, et YV 31.18, KaU 2.20) (8.09-10)

Je vais d’enseigner brièvement le processus pour atteindre la suprême demeure que les connaisseurs de la Véda appellent immuable; cela, en quoi les ascétiques entrent, libérés de l’attachement, désireux de mener une vie de célibataire. (8.11)

 

ATTEINDRE LE SALUT EN MÉDITANT SUR DIEU AU MOMENT DE LA MORT

 

Celui qui quitte le corps physique en maîtrisant tous les sens; fixant le mental sur Dieu, et Prāna dans le cerveau; engagé dans les pratiques yoguiques; méditant sur Moi et prononçant OM – le monosyllabe sacré, force de l’Éternel Être (Brahman – il atteint la suprême demeure. (8.12-13)

Je suis facilement à atteindre, O Arjuna, par ce yogi toujours inébranlable qui pense

toujours à Moi et dont le mental est indifférent à tout autre objet. (8.14)

M’ayant atteint, ces grandes âmes ne reprennent plus naissance dans ce monde misérable et transitoire, car ils ont atteint la plus haute perfection. (8.15)

Les habitants de tous les mondes – jusqu’à et y compris le monde de Brahmā, le créateur, sont sujets à la misère des naissances et des morts répétées. Mais, après M’avoir atteint, O Arjuna, celui-ci n’a plus à naître. (8.16)

 

TOUT EST CYCLIQUE DANS LA CRÉATION

 

Ceux qui savent que le jour du créateur (Brahmā) dure mille Yugas (ou 4.32 billions d’années) et que sa nuit dure aussi mille Yugas, ils sont les connaisseurs du jour et de la nuit. (8.17)

Toutes les manifestations émergent de la Nature matérielle primaire (Adi Prakŗti ou Avyakta) à l’arrivée du jour de Brahmā (Créateur), et elles s’absorbent à nouveau dans cela même, à la venue de la nuit de Brahmā. (8.18)

Cette même multiplicité d’êtres vient encore et encore à l’existence lors de l’arrivée du grand jour du créateur (Brahmā); et se dissout, inévitablement, à l’arrivée de la nuit de Brahmā. (8.19)

Il y a une autre existence transcendantale et éternelle – plus élevée que la Nature matérielle changeante (Prakŗti) – qui ne périt pas lorsque tous les êtres crées périssent. Ce qui est appelé l’Éternel Être non manifesté (Avyakta Akşara Brahma). Ce qui est aussi connu comme Parama-dhāma, la demeure suprême.  Ceux qui atteignent Ma suprême demeure ne renaissent plus. (8.20-21)

 

DEUX VOIES DE BASE POUR LE DÉPART DU MONDE

 

Cette demeure suprême, O Arjuna, est conquise par une dévotion infaillible pour Moi qui existe au-dedans de chaque être, et par qui tout cet univers est pénétré. (Voir aussi 9.04 et 11.55) (8.22)

O Arjuna, Je vais maintenant te retracer les différentes voies par lesquelles pendant la mort, les yogis quittent pour revenir ou ne pas revenir. (8.23)

Le feu, la lumière, la clarté du jour, la quinzaine de la lune croissante et les six mois du solstice du soleil vers le nord – s’éloignant de la voie de ces régnants célestes (Devas), les yogis qui connaissent l’Éternel Être (Brahman) atteignent Brahman. (Voir aussi ChU 4.15.05, 5.10.01, BrU 6.2.15, PrU 1.10, et IsU 18) (8.24)

La fumée, la nuit, la quinzaine sombre de la lune, et les six mois du solstice méridional du soleil – s’éloignant de ces voies, la personne juste atteint la lumière lunaire (ou, le ciel) et réincarne. (Voir aussi 9.21, ChU 5.10.03-05, BS 3.01.08) (8.25)

La voie de la lumière (de la pratique spirituelle et la connaissance du Soi) et la voie des ténèbres (du matérialisme et l’ignorance), elles sont, dit-on, les deux voies éternelles du monde. L’une mène au salut (Mukti, Nirvāna) et par l’autre on renaît. (8.26)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE MÈNE AU SALUT

 

Connaissant ces deux voies, O Arjuna, un yogi ne s’égare jamais. Par conséquent, O Arjuna, sois toujours ferme dans le yoga. (8.27)

Le yogi qui connaît tout cela passe par delà les mérites de l’étude des Védas, de celles qui résultent des sacrifices, des austérités, et de la charité, atteint Parama-dhāma, la Demeure Suprême et Éternelle. (8.28)

 

Ainsi prend fin le huitième chapitre intitulé “L’Éternel Brahman (Esprit)” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 9

 

9. La Connaissance Suprême et le Grand Mystère

 

Le Suprême Seigneur dit: Je vais te révéler, à toi qui ne t’adonnes pas à l’incrédulité, le plus profond secret de la connaissance associé à l’expérience transcendantale. Connaissant cela, tu seras délivré des misères de l’existence du mal. (9.01)

 

LA CONNAISSANCE DE LA NATURE DU SUPRÊME EST LE GRAND       MYSTÈRE

 

La connaissance du Soi est souveraine entre toutes les connaissances; elle est le plus profond secret et vraiment sacrée, pouvant être discernée par l’instinct, se conformant à la justice (Dharma), est très facile à pratiquer, et éternelle. (9.02)

O Arjuna, ceux qui n’ont pas de foi en cette connaissance ne M’atteignent pas, et suivent les cycles de naissance et de mort. (9.03)

Cet univers entier est une expansion de Moi. Tous les êtres dépendent de Moi (comme une chaîne dépend de l’or, et les produits laiteux du lait). Je ne dépends pas d’eux (car Je suis le plus grand de tous). (Voir aussi 7.12) (9.04)

Vois la force de Mon divin mystère; en réalité, Je ne dépends pas d’eux – le protecteur et créateur de tous les êtres –, et ils ne dépendent pas de Moi. (Au fait, la chaîne en or ne dépend pas de l’or, malgré que la chaîne n’est autre que or. Aussi, la matière et l’énergie sont distinctes autant que identiques). (Voir aussi BP 2.09.34 – 36) (9.05)

Comprends que tous les êtres sont en Moi (sans contacte ou sans produire un effet quelconque), comme le vent puissant, soufflant partout, demeurant éternellement dans l’espace. (9.06)

 

THÉORIE DE L’ÉVOLUTION ET DE L’INVOLUTION

Tous les êtres s’établissent en Mon Adi Prakŗti (nature primaire matérielle) et à la fin d’un Kalpa (ou, un cycle de 4.32 billions d’années), O Arjuna, Je les crée à nouveau au commencement du prochain Kalpa. (9.07)

Je crée la multitude entière des êtres à mainte et mainte reprise avec l’aide de Ma Nature matérielle (Prakŗti ou Māyā). C’est êtres se trouvent sous le contrôle des modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti). (9.08)

Les actes de la création ne Me lient pas, O Arjuna, car Je reste indifférent et détaché de ces actes. (9.09)

L’énergie cinétique divine Māyā – avec l’aide de la Nature matérielle (Prakŗti) – crée sous Ma supervision tous les objets animés et inanimés, et par ce moyen la création poursuit sa ronde, O Arjuna. (Voir aussi 14.03) (9.10)

 

LES VOIES DES SAGES ET DES IGNORANTS SONT DIFFÉRENTES

 

Les personnes ignorantes Me méprisent lorsque J’apparais dans la forme humaine, ne connaissant pas Ma nature transcendantale comme le grand Seigneur de tous les êtres (et Me considèrent comme le plus commun des mortels). Car, vains sont leurs espoirs, vains leurs actes, et vaine leur connaissance; et, possèdent des aptitudes affolantes (Tāmasika) (Voir 16.04-18) des démons cruels et avides[1][10] (et, ils sont incapables de Me reconnaître). (9.11-12)

Mais les grandes âmes, O Arjuna, qui possèdent des qualités divines (Voir 16.01-03) Me connaissent comme L’immuable; aussi en tant que cause matérielle et efficace de la création, et M’adorent d’un amour unique et entier. (9.13)

Les personnes de ferme détermination M’adorent avec ardeur et persévérance dans la dévotion, en chantant sans cesse Mes gloires, déterminées de M’atteindre, se prosternant devant Moi avec dévotion. (9.14)

Certains M’adorent par le sacrifice de la connaissance. D’autres adorent l’Unique comme Celui qui est en tout (sans dualité), comme le maître de tout (ou, dualité), et le multiple tourné dans toutes les directions. (9.15)

 

TOUT EST LA MANIFESTATION DE L’ABSOLU

 

Je suis le rituel, Je suis le sacrifice, Je suis l’offrande, Je suis l’herbe, Je suis le mantra, Je suis le beurre clarifié (Ghī), Je suis le feu, et Je suis l’oblation. (Voir aussi 4.24). Je suis le soutien de l’univers, le père, la mère, et le grand-père. Je suis l’objet de la connaissance, le syllabe sacré OM, et aussi le Ŗg, le Yajur, et le Sāma Véda. Je suis le but, le soutien, le Seigneur, le Témoin, la Demeure, le Refuge, l’Ami, l’Origine, la Dissolution, la fondation du substrat, et la semence immuable. (Voir aussi 7.10 et 10.39) (9.16-18)

Je dispense la chaleur, J’envoie et retiens la pluie. Je suis l’immortalité autant que la mort, Je suis aussi l’Absolu (Sat ou Akşara) et à la fois le temporel (Asat ou Kşara), O Arjuna. (Le Suprême Être est devenu le tout, voir aussi 13.12) (9.19)

 

ATTEINT LE SALUT PAR L’AMOUR DÉVOTIONNEL

 

Ceux qui accomplissent les rituels prescrits dans les trois Védas, les buveurs du nectar de dévotion (Soma), et purifiés de leurs péchés (fautes), M’adorent en faisant de bonnes actions (Yajna) pour aller au ciel. Par leurs actes méritoires, il en résulte qu’ils vont au ciel et jouissent des plaisirs des dieux. (9.20)

Ils retournent au monde des mortels, après avoir savouré le vaste monde des jouissances célestes – après y avoir épuisé le bénéfice de leur bon Karma (Punya). Conformément aux injonctions des trois Védas, ces personnes travaillent aux fruits de leurs actions, et ils sont pris dans le cycle de la naissance et de la mort. (Voir aussi 8.25) (9.21)

J’apporte personnellement tous bien spirituel et matériel à ces dévots inébranlables qui se souviennent constamment de Moi, et M’adorent dans une contemplation décidée. (9.22)

O Arjuna, même les dévots qui adorent les divinités avec foi, rendent le culte à Moi, bien que d’une manière impropre. (9.23)

Car Je, le Suprême Être (Para-Brahman), suis le seul bénéficiaire de tous les cultes sacrificiels (Yajna), et le Seigneur de l’univers. Mais Mon peuple ne connaît pas Ma vraie nature transcendantale. C’est pour cela qu’ils tombent (dans les cycles répétés de naissance et de mort). (9.24)

Les adorateurs des régnants célestes (Devas) vont aux Devas, ceux qui vénèrent les ancêtres vont aux ancêtres, et ceux qui adorent les esprits vont aux esprits, mais Mes dévots viennent à Moi (et ne naissent plus). (Voir aussi 8.16) (9.25)

 

LE SEIGNEUR ACCEPTE ET MANGE L’OFFRANDE D’AMOUR ET DE      DÉVOTION

 

Quiconque M’offre une feuille, une fleur, un fruit, ou de l’eau avec dévotion; J’accepte et mange cette offrande de dévotion venant d’un cœur pur. (Voir aussi BP 10.81.04)

(9.26)

O Arjuna, quoique tu fasses, quoique tu manges, quoique to offres comme oblation au feu sacré, quoique charité tu donnes, quelle que soit l’austérité que tu pratiques, accomplis tout en offrande à Moi. (Voir aussi 12.10, 18.46) (9.27)

Tu seras libéré de l’enchaînement – bon ou mauvais – de Karma par cette attitude de renonciation complète (Samnyāsa-yoga). Devenant libre, tu parviendras à Moi. (9.28)

Le Moi est présent en tous les êtres et ne favorise personne. Quant à Moi, nul n’est détestable ou cher. Mais, ceux qui M’adorent avec amour et dévotion sont très proches de Moi, et Je suis très proche d’eux. (Voir aussi 7.18) (9.29)

 

IL N’Y A PAS DE PÉCHEUR IMPARDONNABLE

 

Même si le plus grand pécheur décide de M’adorer avec une dévotion exclusive et par amour, il doit être considéré comme un saint, ayant pris la résolution correcte. (9.30)

Une telle personne devient rapidement une âme juste et atteint la paix éternelle. Tiens pour certain, O Arjuna, que Mon dévot ne périra ni tombera jamais. (9.31)

 

LA VOIE DE L’AMOUR DÉVOTIONNELLE EST PLUS FACILE

Quiconque – aussi les femmes, les marchants, les ouvriers, et les malfaisants – peuvent atteindre la demeure suprême tout en se livrant simplement à Ma volonté avec amour et dévotion, O Arjuna. (Voir aussi 18.66) (9.32)

Combien plus dès lors est-il facile pour les saints brahmanes et les saints royaux pieux d’atteindre le Suprême Être. C’est pourquoi, ayant obtenu cette vie humaine transitoire, emplie de tristesse, on devrait M’adorer avec amour et dévotion. (9.33)

Fixe ton mental sur Moi, sois Mon dévot, adore-Moi, et incline-toi devant Moi. Ainsi, uni à Moi en Me mettant comme dessein suprême et seul refuge, tu M’atteindras

certainement. (9.34)

 

Ainsi prend fin le neuvième chapitre intitulé “La Connaissance Suprême et le Grand Mystère” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 10

 

10. La Manifestation de l’Absolu

 

Le Seigneur Suprême dit: O Arjuna, écoute une fois de plus Ma parole suprême, que Je vais te dire pour ton bien, parce que tu M’es très cher. (10.01)

 

DIEU EST L’ORIGINE DE TOUT

 

Ni les régnants célestes (Devas), ni les grands sages connaissent Mon origine, car Je suis l’origine de tous les Devas et aussi des grands sages. (10.02)

Celui qui Me connaît comme le Non-Né, sans commencement, et comme le Suprême Seigneur de l’univers, celui-là est considéré comme intelligent parmi les mortels, et sera libéré de l’enchaînement de Karma. (10.03)

La discrimination, la connaissance de Soi, la libération de l’égarement, le pardon, la vérité, le contrôle du mental et des sens, la tranquillité, le plaisir, la souffrance, la naissance, la mort, la crainte, le courage, la non-violence, l’équanimité, le contentement, l’austérité, la charité, la renommée, l’opprobre – ces diverses qualités des êtres humains procèdent de Moi seul. (10.04-05)

Les sept grands sages, et les plus anciens quatre Sanakas et les quatorze Manus, d’où sont nés toutes les créatures du monde, émanent de Mon énergie potentielle. (10.06)

Celui qui connaît véritablement Mes manifestations et Mes pouvoirs yoguiques, M’est uni par une dévotion inébranlable. Il n’y a aucun doute à ce sujet. (10.07)

Je suis l’origine de tout. Tout émane de Moi. Comprenant cela, les sages m’Adorent avec amour et dévotion. (10.08)

Les dévots intelligents se maintiennent toujours satisfaits et joyeux. Leurs pensées restent absorbées en Moi, et leurs vies entièrement données à Moi. Ils s’éclairent mutuellement en s’entretenant constamment de Moi. (10.09)

 

LE SEIGNEUR DONNE LA CONNAISSANCE À SES DÉVOTS

 

Je délivre la connaissance et la compréhension des sciences métaphysiques – à ceux qui Me sont toujours unis et M’adorent avec amour – par quoi ils viennent à Moi. (10.10)

 Demeurant dans leur psyché intérieure en tant que conscience, mû de compassion Je détruis l’obscurité née de l’ignorance par la lumineuse lampe de la connaissance transcendantale. (10.11)

Arjuna dit: Tu es le Suprême Être, la Suprême Demeure, le Suprême Purificateur, l’Éternel Divin Être, le Premier des dieux, le Non-né, l’Omniprésent. Tous les sages T’ont proclamé. Le divin sage Nārada, Asita, Devela, Vyāsa, et Toi-même Tu me le déclares.

(10.12-13)

 

PERSONNE NE SAIT CONNAÎTRE LA VRAIE NATURE DE LA RÉALITÉ

 

O Kŗşna, je crois que tout ce que Tu m’as dit est vrai. O Seigneur, ni les régnants célestes (Devas), ni les démons comprennent complètement Ta nature réelle. (Voir aussi 4.06) (10.14)

O Créateur et Seigneur de tous les êtres, Dieu de tous les régnants célestes (Devas), Suprême personne, et Seigneur de l’univers, Toi seul Te connais par Toi-même. (10.15)

En vérité, Toi seul peux énoncer intégralement Tes propres divines gloires – les manifestations – par lesquelles Tu existes imprégnant tous les univers. (10.16)

Comment puis-je Te connaître, O Seigneur, par la contemplation constante? Sous quelle forme de manifestation dois-je penser à Toi, O Seigneur? (10.17)

O Seigneur, explique-moi de nouveau en détail, Ton pouvoir yoguique et Ta gloire, car je ne me rassasié pas d’écouter Tes paroles douces comme du nectar. (10.18)

 

TOUT EST UNE MANIFESTATION DE L’ABSOLU

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, Je vais maintenant t’expliquer Mes plus hautes prééminentes manifestations divines, car Mes manifestations sont sans fin. (10.19)

O Arjuna, Je suis l’Esprit (Atmâ) siégeant dans la psyché intérieure de tous les êtres. Je suis le commencement, le milieu, et la fin de tous les êtres. (10.20)

Je suis Vişņu parmi les (douze) fils d’Aditi, Je suis le soleil resplendissant, Je suis Marīci parmi les régnants supernaturels[1][11] de l’air, Je suis la lune parmi les étoiles. (10.21)

Je suis Sāmaveda parmi les Védas, Je suis Indra parmi les régnants célestes (Devas), Je suis le mental parmi les sens, Je suis la conscience des êtres vivants. (10.22)

Je suis Siva parmi les Rudras, Je suis Kubera parmi les Yakşas et les démons, Je suis le feu parmi les Vasus, et Je suis Meru parmi les montagnes. (10.23)

Parmi les prêtres, O Arjuna, sache que Je suis le chef Bŗhaspati. Je suis Skanda parmi les généraux de l’armée. Je suis l’océan parmi les étendues d’eau. (10.24)

Je suis Bhŗgu parmi les grands sages; Je suis le monosyllabe et le son cosmique OM parmi les mots; Je suis Japa-yajna parmi les disciplines spirituelles (yajna); et Je suis l’Himālaya parmi les immobiles. (10.25)

 

UNE BRÈVE DESCRIPTION DES MANIFESTATIONS DIVINES

 

Je suis l’arbre banyan[2][12]  parmi les arbres, Nārada parmi les sages, Citraratha parmi les Gandharvas, et le sage Kapila parmi les Siddhas. (10.26)

Sache que parmi les chevaux je suis Uccaihśravas, manifesté au temps du surgissement de l’océan né du nectar, Airāvata parmi les éléphants, et parmi les hommes Je suis le Roi. Je suis le foudre parmi les armes, Kāmadhenu13[13] parmi les vaches, et Je suis le cupidon de la procréation. Parmi les serpents14[14], Je suis Vāsuki. (10.27-28)

Je suis Śeşanāga parmi les Nāgas[3][15], Je suis Varuna parmi les dieux des eaux, et les Aryamā parmi les mānes. Je suis Yama16[16] parmi les divinités régnantes. Je suis Prahlāda parmi la progéniture des Daityas[4][17], Je suis le temps entre les calculateurs, le lion parmi les animaux, et Garuda parmi les oiseaux. (10.29-30)

Je suis le vent parmi les purificateurs, et le Seigneur Rama parmi les guerriers. Je suis le crocodile parmi les poissons, et le saint Gange parmi les rivières. (10.31)

Je suis le commencement, le milieu, et la fin de la création, O Arjuna. Parmi les sciences Je suis la science du suprême Moi. Je suis la logique des logiciens. (10.32)

Je suis la lettre “ A “ de l’alphabet. Je suis le nombre duel entre les composés. Je suis le temps infini (Akşaya Kāla). Je suis le préservateur de tous, et J’ai multiples faces dans toutes les directions (ou, Je suis omniscient). (10.33)

Je suis la mort qui saisit tout, et aussi l’origine des êtres futures. Je suis les sept déesses (Devis) ou anges gardiens ayant la présidence sur sept qualités – la gloire, la prospérité, la parole, la mémoire, l’intelligence, la fermeté et le pardon. (10.34)

Je suis Bŗhatsāma parmi les hymnes Sāma. Je suis Gāyatri parmi les mantras Védiques, Je suis Novembre-Décembre parmi les mois, Je suis le printemps parmi les saisons. (10.35)

Je suis le jeu des tricheurs; l’éclat de tout ce qui resplendit; la victoire des victorieux; la résolution des résolus; et, la bonté des bons. (10.36)

Je suis Vāsudeva parmi les descendants des Vŗşnī, Arjuna parmi les Pāndavas, Vyāsa parmi les sages, et Uśanā parmi les poètes. (10.37)

Je suis la force des dirigeants, Je suis la science politique de ceux qui recherchent la victoire, Je suis le silence des choses secrètes, et la connaissance du Soi des connaissants. (10.38)

Je suis l’origine ou la semence de tous les êtres, O Arjuna. Il n’y a rien d’animé ou d’inanimé, qui puisse exister sans Moi. (Voir aussi 7.10 et 9.18) (10.39)

 

LA CRÉATION VISIBLE N’EST QU’UNE PETITE FRACTION DE L’ABSOLU

 

Il n’y a pas de fin à Mes manifestations divines, O Arjuna. Ce que Je t’ai exposé n’est qu’une brève description de l’étendue de Mes manifestations divines. (10.40)

Tout ce qui est doué de gloire, d’éclat, et de force, sache que c’est la manifestation d’une très petite fraction de Ma splendeur. (10.41)

Quelle est l’utilité d’une connaissance aussi détaillée, O Arjuna? Je soutiens continuellement cet univers tout entier par une simple fraction de Ma force divine (Yoga-māyā). Voir aussi ChU 3.12.06) (10.42)

 

Ainsi prend fin le dixième chapitre intitulé “La Manifestation de l’Absolu” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 11

 

11. LA VISION DE LA FORME COSMIQUE

 

Arjuna dit: Mon illusion s’est dissipée par les paroles profondes de sagesse que Tu as prononcées – par compassion pour moi – concernant le suprême secret de l’Éternel Être (Brahman). (11.01)

O Kŗşna[1][18], j’ai entendu de Toi en détail sur l’origine et la dissolution des êtres, et de Ta gloire immuable. (11.02)

 

LA VISION DE DIEU EST L’ULTIME FIN DU CHERCHEUR

 

O Seigneur, Tu es comme Tu l’as déclaré, mais je désire voir Ta divine forme cosmique, O Suprême Être. (11.03)

O Seigneur, si Tu penses qu’il est possible pour moi de voir Ta forme universelle, ainsi, O Seigneur des yogis, montre moi Ta forme transcendantale. (11.04)

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, contemple Mes centaines par milliers et multiples formes divines de différentes couleurs et de formes. (11.05)

Voir les Ádityas, les Vasus, les Rudras, les Aśvins, et aussi les Maruts. Contemple, O Arjuna, ces multiples merveilles jamais vues auparavant. (11.06)

O Arjuna, vois maintenant la création entière – animée et inanimée, et aussi tout ce que tu désires voir, toutes unifiés en Mon corps. (11.07)

Mais, tu ne sais pas Me voir avec ton œil physique; c’est pourquoi, Je te donne l’œil divin[2][19] afin de voir Ma puissance et gloires souveraines. (11.08)

 

LE SEIGNEUR MONTRE SA FORME COSMIQUE À ARJUNA

 

Samjaya dit: O Roi, ayant dit ceci; le Seigneur Kŗşna, le grand Seigneur de la force mystique du yoga, révéla Sa forme suprême et souveraine à Arjuna. (11.09)

Arjuna vit la Forme Universelle du Seigneur pourvue de nombreuses bouches et yeux, plusieurs visions merveilleuses, avec d’abondants ornements divins et brandissant de beaucoup d’armes divines. Portant des guirlandes et des apparats, embaumées de parfums et d’onguents célestes, plein de prodiges, le Dieu infini ayant le visage tourné de tous côtés. (11.10-11)

Si la splendeur de milliers de soleils éclatait soudainement dans le ciel, alors elle ne serait même pas comparable à la splendeur de cet Être sublime. (11.12)

Arjuna vit l’univers entier avec ses divisions multiples, mais rassemblées en unité (toutes en une, et une en toutes) dans le corps transcendantale de Kŗşna, le Seigneur des régnants célestes (Devas). (Voir aussi 13.16, et 18.20) (11.13)

 

ON POURRAIT NE PAS ÊTRE PRÉPARÉ, OU QUALIFIÉ, POUR VOIR LE SEIGNEUR

 

(En voyant la forme cosmique du Seigneur) Arjuna fut empli d’émerveillement; et les cheveux dressés, courba la tête devant le Seigneur et pria les mains jointes[3][20]. (11.14)

Arjuna dit: O Seigneur, je vois en Ton corps tous les régnants supernaturels (Devas) et une multitude d’êtres, tous les sages, et les serpents célestes[4][21], le Seigneur Śiva autant que le Seigneur Brahmā assis sur le lotus. (11.15)

O Seigneur de l’univers, je Te vois partout en Ta forme infinie, avec plusieurs bras, estomacs, faces et yeux. O Forme Universelle, Je ne vois ni Ton commencement, ni le milieu, ni la fin. (11.16)

Je Te vois avec Ta couronne, Ta massue, Ton disque; et une masse de radiance difficile à discerner, rayonnant de toutes parts comme l’incommensurable lumière du soleil et le feu ardent. (11.17)

Je crois que Tu es le Suprême Être (Para-Brahman) qu’il faut réaliser. Tu es l’ultime support de l’univers. Tu es l’Éternel Être (Brahman, Atmâ, Esprit), et le protecteur de l’ordre éternel (Dharma). (11.18)

Je Te vois comme puissance infinie, sans commencement, milieu, ou fin; aux bras innombrables, dont Tes yeux sont le soleil et la lune, et Ta bouche un feu ardent, échauffant l’univers de Ta radiance. (11.19)

O Seigneur, l’espace entier entre le ciel et la terre dans toutes les directions est empli par Toi. Voyant Ta forme merveilleuse et terrifiante, les trois mondes (Lokas) tremblent de frayeur. (11.20)

Des légions de régnants supernaturels entrent en Toi. Certains avec les mains jointes chantent dans la crainte Tes noms et Tes gloires. Une multitude de Maharsis et de Siddhas s’écrient en T’adorant avec de nombreuses louanges. (11.21)

Les Rudras, les Adityas, les Vasus, les Sādhyas, les Viśvadevas, les Aśvins, les Maruts, le Uşmapās, les Gandharvas, les Yakşas, les Asuras, et les Siddhas – tous ces êtres célestes Te regardent dans l’émerveillement. (11.22)

Voyant Ta forme infinie avec une multitude de bouches, yeux, bras, cuisses, pieds, estomacs, et de terribles dents, les mondes sont terrifiés, et moi aussi, O Seigneur Puissant. (11.23)

 

ARJUNA A PEUR DE VOIR LA FORME COSMIQUE

 

En voyant Ta forme resplendissante et colorée touchant le ciel; Ta bouche grande ouverte avec des yeux immenses et brillantes; j’ai peur et ne trouve ni paix ni courage, O Kŗşna. (11.24)

Voyant Tes bouches, et Tes dents effroyables comme le feux de la dissolution cosmique, je ne peux plus m’orienter et ne trouve le réconfort. Accorde-moi Ta grâce ! O Seigneur des régnants célestes (Devas), refuge de l’univers. (11.25)

Les fils de Dhŗtarāstra avec la troupe des rois; Bhīşma, Drona, et Karna et aussi les chefs guerriers de notre camps, se précipitent dans Tes bouches effrayantes avec les dents terribles. On voit certains pris entre les dents avec leurs têtes broyées. (11.26-27)

Ces guerriers du monde des mortels entrent dans Tes bouches flamboyantes comme les flots impétueux de nombreuses rivières coulent vers l’océan. (11.28)

Tous ces gens se précipitent rapidement dans Tes bouches pour la destruction, comme les mites s’élancent en grande vitesse dans un feu ardent pour y périr. (11.29) 

Tu lèches tous les mondes avec Tes bouches flamboyantes, les dévorants de toutes parts.

Ta radiance puissante remplit l’univers entier avec éclat et le brûle, O Kŗşna. (11.30)

Dis-moi, qui es-Tu dans une telle apparence terrifiante? A Toi mes salutations, O meilleur des régnants célestes (Devas), accorde-moi Ta grâce ! Je désire Te comprendre, O Être Primordial, car je ne connais pas Ta mission. (11.31)

 

LE SEIGNEUR DÉCRIT SES FORCES

 

Le Suprême Seigneur dit: Je suis la mort, le destructeur puissant du monde. Je suis venu ici pour détruire tout ce monde. Même sans ta participation dans la guerre, tous les guerriers rangés en armées opposés cesseront d’être. (11.32)

Par conséquent, lève-toi et acquiers la gloire. Vaincs tes ennemies, et jouis d’un royaume prospère. Tous ces guerriers ont déjà été détruits par Moi. Tu es seulement un instrument, O Arjuna. (11.33)

Tue Drona, Bhīşma, Jayadratha, Karna, et d’autres grands guerriers qui ont déjà été tués par Moi. Ne crains pas. Tu vaincras certainement tes ennemis dans la bataille; ainsi, combats ! (11.34)

 

LES PRIÈRES D’ARJUNA À LA FORME COSMIQUE

 

Samjaya dit: Ayant entendu ces paroles de Kŗşna; l’Arjuna couronné, tremblant, les mains jointes, prosterné avec crainte, parla à Kŗşna d’une voie entrecoupée. (11.35)

Arjuna dit: Il est exacte, O Kŗşna, le monde trouve ses délices et se réjouit en Te glorifiant. Les démons épouvantés s’enfuient dans toutes les directions. Les légions des Siddhas se prosternent et T’adorent. (11.36)

Comment ne se prosterneraient-ils pas devant Toi, O grande âme, Toi le créateur primordial, qui est plus grand que Brahmā, le créateur des mondes matériels? O Seigneur infini, O Dieu de tous les régnants célestes (Devas), O demeure de l’univers, Tu es Sat (Éternel) et Asat (Temporel), et le Suprême Être (Para-Brahman) qui se trouve au-delà de Sat et Asat. (Voir aussi 9.19, et 13.12 pour un commentaire) (11.37)

Tu es le Dieu Primordial, la Personne la plus ancienne. Tu es le refuge ultime de tout l’univers. Tu es celui qui connaît, l’objet de la connaissance, et la demeure suprême. L’univers entier est pénétré par Toi, O Seigneur de la forme infinie. (11.38)

Tu es Vāyu, Yama, Agni, Varuna, Sasānka, et Brahmā, de même le père de Brahmā. Salutations à Toi mille fois, encore et encore salutations à Toi. (11.39)

Mes salutations à Toi, en face de Toi et derrière Toi. O Seigneur, mon obéissance à Toi de toutes parts. Tu es infini en pouvoir et la force incommensurable, Tu pénètres tout et Tu es en tout. (11.40)

Te considérant imprudemment comme un ami, et ignorant Ta grandeur, je T’ai appelé par inadvertance O Kŗşna, O Yādava, O Ami, etc., simplement par affection ou par inconscience. (11.41)

Quelle que soit la façon dont j’ai pu T’avoir insulté par plaisanterie; pendant le jeu, couché ou assis, ou au repas, seul ou parmi les autres; O Kŗşna, l’incommensurable, je T’implore pardonne-moi. (11.42)

Tu es le père de ce monde animé et inanimé, et le plus grand gourou qu’on puisse adorer. Il n’en existe pas un qui puisse T’égaler dans les trois mondes; et qui pourrait Te surpasser? O Être incomparable en gloire. (11.43)

Par conséquent, O Seigneur adorable, je cherche Ta miséricorde en m’inclinant et prosternant mon corps devant Toi. Comme un père pour son enfant, un ami pour son ami, et un époux pour son épouse, O Seigneur. (11.44)

Je suis heureux de contempler ce qui n’a jamais été vu auparavant, mais mon mental est accablé par la peur. Par conséquent, O Dieu des régnants célestes (Devas), le refuge de l’univers, aie pitié de moi; et montre-moi cette forme (à quatre bras). (11.45)

 

IL EST POSSIBLE DE VOIR DIEU DANS LA FORME DE SON CHOIX

 

Je désire Te voir couronné, portant la massue et le disque dans Ta main. Par conséquent, O Seigneur aux milliers de bras et la forme universelle, apparais je T’en supplie avec Ta forme à quatre bras. (11.46)

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, étant satisfait de toi, Je t’ai montré par Mes propres forces yoguiques, cette forme suprême, lumineuse, universelle, infinie, et primordiale de Moi, et qui avant n’a jamais été vue par un autre que toi. (11.47)

O Arjuna, ni l’étude des Védas, ni les sacrifices, ni la charité, ni les rituels, ni les austérités sévères permettent à quiconque de Me voir dans cette forme cosmique, sauf nul autre que toi dans ce monde humain. (11.48)

Chapitre 12

 

12. LA VOIE DE DÉVOTION

DOIT – ON ADORER UN DIEU PERSONNEL OU UN DIEU IMPERSONNEL?

Arjuna dit: De ces dévots d’une fermeté constante qui T’adorent (en tant que Kŗşna, Ton aspect personnel), et ceux qui adorent Ton aspect impersonnel, l’Éternel Être (Brahman); lesquels ont la meilleure connaissance du yoga? (12.01)

Le Suprême Seigneur dit: Ces dévots avec un zèle constant (Bhaktas) qui M’adorent avec une foi suprême en fixant leur mental sur Moi en tant que Dieu personnel, Je les considère les plus parfaits yogis. (Voir aussi 6.47) (12.02)

Ceux qui adorent l’Éternel Être (Brahman) immuable, indéfinissable, invisible, omniprésent, inconcevable, inchangé, et immobile; restreignant tous les sens, en toutes circonstances indifférents, engagés dans la bienveillance des créatures, ceux-la aussi M’atteignent. (12.03-04)

LES RAISONS MENANT A L’ADORATION D’UNE FORME PERSONNELLE DE DIEU

La réalisation du Soi est plus difficile pour ceux qui fixent leur mental sur l’Éternel Être (Brahman) impersonnel et non manifesté, car la compréhension du non manifesté est difficile à atteindre par les êtres incarnés. (12.05)

Mais ceux qui M’adorent avec une dévotion inébranlable Me considérant comme leur Dieu personnel, M’offrant toutes actions, se dédiant à Moi comme le Suprême, méditant sur Moi; et, qui fixent leur pensées sur Ma forme personnelle, Je les sauverai rapidement du monde qui est un océan de mort et de transmigration, O Arjuna. (12.06-07)

QUATRE VOIES VERS DIEU

Par conséquent, fixe ton mental sur Moi, et laisse ton intellect demeurer en Moi seul (par la méditation et la contemplation). Après, tu m’atteindras certainement. (12.08)

Si tu es incapable de fixer ton mental fermement sur Moi, cherche alors de M’atteindre, O Arjuna, par la pratique d’une discipline spirituelle quelconque (Sādhanā) qui t’est convenable. (12.09)

Si tu es incapable de réaliser une des disciplines spirituelles (Sādhanā), veille alors à accomplir ton devoir pour Moi (comme instrument, faisant toutes les actions uniment pour Moi, sans motifs intéressés).  (Voir aussi 9.27, 18.46) (12.10)

Si tu es incapable de travailler pour Moi, alors prend simplement refuge en Ma volonté, et renonce (l’attachement à, et l’anxiété pour) aux fruits du travail le mental maîtrisé et serein (en apprenant d’accepter tous les résultats comme une grâce (Prasāda) venant de Dieu). (12.11)

KARMA-YOGA EST LA MEILLEURE VOIE POUR COMMENCER

La connaissance des écritures est meilleure que la pratique rituelle; la méditation est meilleure que la connaissance scripturaire; Tyāga, ou la renonciation (à l’attachement égoïste) aux fruits du travail est meilleure que la méditation; car, la paix suit immédiatement Tyāga. (Voir plus sur la renonciation aux versets 18.02, et 18.09) (12.12)

LES ATTRIBUTS D’UN DÉVOT

Celui qui est sans haine envers tous les êtres, qui est aimable et compatissant, libre de la notion du “ je “ et du “ moi “, qui reste égal dans la souffrance et le plaisir, qui pardonne; et le yogi qui est toujours satisfait, qui a maîtrisé son mental, se réservant une conviction ferme, dont le mental et l’intellect sont abandonnés à Moi, qui est Mon dévot, M’est cher. (12.13-14)

Celui de qui le monde n’est pas agité et qui n’est pas agité par les autres, qui est libéré de la joie, de l’envie, de la peur, et de l’anxiété, lui aussi M’est cher. (12.15)

Celui qui est sans désir, pure, habile, impartial, et n’est pas affligé par l’anxiété; qui renonce à être l’auteur de toute action; un tel dévot M’est cher. (12.16)

Celui qui ne se réjouit ni se chagrine, qui ne chérit ni déteste, qui a renoncé au bien et au mal, et qui est empli de dévotion, M’est cher. (12.17)

Celui qui reste le même envers l’ami ou l’ennemi, dans l’honneur ou le déshonneur, le froid ou le chaud, dans le plaisir ou la douleur; qui est libre de tout attachement; qui est indifférent à la censure ou l’éloge, qui garde le silence, qui est satisfait avec ce qu’il possède, qui n’est pas attaché à un lieu (un pays, ou une maison), qui garde la sérénité, et est plein de dévotion, cette personne M’est cher. (12.18-19)

ON DEVRAIT SINCEREMENT ESSAYER DE DEVELOPPER DES QUALITES DIVINES

Mais ces dévots fidèles, qui font de Moi leur but suprême et suivent (ou essaient de développer sincèrement) le susmentionné nectar des valeurs morales, Me sont très chers. (12.20)

Ainsi prend fin le douzième chapitre intitulé “La Voie de Dévotion” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 13

 

13. LA CRÉATION ET LE CRÉATEUR

 

LA THEORIE DE LA CREATION

 

Le Suprême Seigneur dit: O Arjuna, ce corps physique, l’univers en miniature, est aussi appelé le champ ou la création. Celui qui connaît la création est appelé le créateur (ou Atmâ) par les voyants de la vérité. (13.01)

O Arjuna, sache que Je suis le créateur de toute la création. La vraie connaissance du créateur et de la création est, selon Moi la connaissance transcendantale (ou métaphysique). (13.02)

Ce qu’est la création, quelle est sa nature, quelles sont ses transformations, d’où  vientelle, qui est le créateur, et quels sont Ses pouvoirs, entends tout brièvement de Moi. (13.03)

Les voyants ont indépendamment décrit la création et le créateur de multiples façons par des hymnes Védiques, et aussi par les versets convaincants et conclusifs de la Brahma-Sūtra. (13.04)

La Nature matérielle primaire (Âdi Prakŗti ou Avyakta), l’intelligence cosmique (Mahat), la conscience “ je “ ou l’ego, les cinq éléments de base, les dix organes, le mental, les cinq objets des sens; ainsi que le désir, la haine, le plaisir, la douleur, le corps physique, la conscience, et la détermination – tel est brièvement la description du champs entier avec ses transformations. (Voir aussi 7.04) (13.05-06)

                                                                     

LES QUATRE NOBLES VERITES, LA MÉTHODE VERS LE NIRVANA

 

L’humilité, la modestie, la non-violence, le pardon, l’honnêteté, le service rendu au gourou, la pureté (en pensées, paroles et actions), la fermeté, la maîtrise de soi; l’aversion envers les objets des sens, l’absence de l’ego, la réflexion constante sur la douleur et la souffrance inhérentes à la naissance, la vieillesse, la maladie, et la mort; (13.07-08)

Le détachement, l’absence de dépendance à l’égard du fils, l’épouse, le foyer, etc.; l’équanimité infaillible devant les événements désirables et indésirables; et une dévotion inébranlable envers Moi par une contemplation ne visant qu’un seul but, le goût pour la solitude, la répugnance pour les foules et les commérages; la fermeté dans l’acquisition de la connaissance de l’Éternel Être (Brahman), en voyant partout le Suprême Être omniprésent (Par-Brahman, Kŗşna)  – telle est  la connaissance. Le contraire est l’ignorance. (13.09-11)

 

DIEU PEUT ÊTRE EXPLIQUÉ EN PARABOLES, ET PAS AUTREMENT

 

Je vais complètement te décrire l’objet de la connaissance, sachant qu’elle procure l’immortalité à l’homme. Le Suprême Être (Para-Brahman) sans commencement, diton, est ni éternel (Sat), ni temporel (Asat). Voir aussi 9.19, 11.37, et 15.18) (13.12)

L’Éternel Être (Brahman) a partout des mains, des pieds, des yeux, des têtes, des bouches, et des oreilles, car Il est immanent et omniprésent. (Voir aussi RV 10.81.03, ShU 3.16) (13.13)

Il perçoit tous les objets des sens sans les organes physiques des sens; détaché, et cependant de tout le support; dépourvu des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti), et néanmoins jouissant des Gunas de Prakŗti (en devenant une entité vivante (Jîva)) (13.14)

Il est à la fois intérieur et extérieur de tous les êtres, animés et inanimés. Il est incompréhensible à cause de Sa subtilité. Et, par Son omniprésence, Il est très proche – résidant dans la psyché intérieure de l’homme, et pourtant très loin – dans la Demeure Suprême (Parama-dhāma). (13.15)

Il est indivis, et pourtant Il semble existé comme si divisé parmi les êtres. Il apparaît en tant qu’objet de la connaissance comme: Brahmā, le créateur; Vişnu, le support; et Śiva, le destructeur de tous les êtres. (Voir aussi 11.13, et 18.20) (13.16)

Para-Brahman, la Personne Suprême, est la source de toutes les lumières. On le dit qu’Il se trouve au-delà des ténèbres (de l’ignorance de Māyā). Il est la connaissance du Soi, l’objet de la connaissance du Soi, et Il siège dans la psyché intérieure (ou, le cœur causal comme conscience (Voir aussi 18.61)) de tous les êtres. On Le réalise par la connaissance du Soi (Jnāna, Tāratamya-Jnāna, Brahman-vidyā). (Voir aussi 15.06 et 15.12, et MuU 3.01.07, ShU 3.08) (13.17)

Ainsi la création autant que la connaissance et l’objet de la connaissance ont été brièvement décrits par Moi. Ayant compris ceci, Mon dévot atteint Ma suprême demeure. (13.18)

 

UNE DESCRIPTION DE L’ESPRIT SUPREME, DE L’ESPRIT, DE LA NATURE      MATERIELLE, ET DES ÂMES INDIVIDUELLES

 

Sache que la Nature matérielle (Prakŗti) et l’Être Spirituel (Puruşa) sont tous deux sans commencement. Toutes les manifestations et les trois dispositions du mental et de la matière appelées modes ou Gunas sont nées de Prakŗti. Prakŗti, dit-on, est la cause de production du corps physique et des organes (de perception et d’action). Puruşa (Conscience), dit-on, est la cause de l’expérience du plaisir et de la douleur. (13.19-20)

L’Être Spirituel (Puruşa) jouit des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) en s’associant avec Prakŗti. L’attachement aux Gunas (due à l’ignorance causée par le Karma précédent) est la cause de la naissance de l’entité vivante (Jīva) en de bonnes ou mauvaises matrices. (13.21)

L’Éternel Être (Brahman, Atmâ, Esprit) dans le corps est aussi appelé le témoin, le guide, le soutien, le sujet de l’expérience, le grand Seigneur et aussi le Soi Suprême. (13.22)

Ceux qui comprennent vraiment l’Être Spirituel (Puruşa) et la Nature matérielle (Prakŗti) avec ses trois modes (Gunas) n’ont plus à renaître quel que soit leur manière de vie. (13.23)

Certains perçoivent la super-âme (Paramātmā) dans leur psyché intérieure par le mental et l’intellect qui ont été purifiés soit par la méditation, ou par la connaissance métaphysique, ou par Karma-yoga. (13.24)

 

LA FOI SUFFIT POUR ATTEINDRE NIRVANA

 

D’autres, néanmoins, ne connaissent pas les yogas de la méditation, la connaissance, et des oeuvres; mais ils accomplissent le culte divin avec foi suivant les écritures des saints et des sages. Ils transcendent aussi la mort en vertu de leur foi ferme à ce qu’ils ont entendu. (13.25)

Tout ce qui naît – animé ou inanimé – comprend les comme étant nés de l’union entre le champ (Prakŗti ou matière) et le champ du connaisseur (Puruşa ou Esprit), O Arjuna. (Voir aussi 7.06) (13.26)

Celui qui voit le même éternel et Suprême Seigneur demeurant en tant qu’Esprit (Atmâ), équitablement présent dans chaque être mortel, voit vraiment. (13.27)

 Percevant l’unique et même Seigneur également présent dans chaque être, il ne nuit personne; car tout est toi et moi. Sur ce, il atteint la demeure suprême. (13.28)

Celui qui voit que toutes actions sont accomplies par les forces (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) seule, ne considérant pas soi-même (ou l’Atmâ) comme étant l’acteur, cette personne comprend vraiment. (Voir aussi 3.27, 05.09, et 14.19) (13.29)

Lorsqu’un homme découvre multiples variétés d’êtres et leurs idées reposer dans l’Unique et jaillissant de cette réalité seule, il atteint le Suprême Être (Para-Brahman). (13.30)

 

LES ATTRIBUTS DE L’ESPRIT (BRAHMA)

 

N’ayant pas de commencement et dépourvu des trois modes de la Nature matérielle, l’éternel super-âme (Paramātmā) – bien que résidant dans le corps comme entité vivante (Jîva) – n’agit pas et n’est pas affecté, O Arjuna. (13.31)

Comme l’espace omniprésent n’est pas affecté du fait de sa subtilité; de même, l’Esprit (Atmâ) demeurant dans tous les corps, n’est pas affecté. (13.32)

De même qu’un seul soleil illumine le monde entier; ainsi, l’Éternel Être illumine (ou donne la vie à) la création entière, O Arjuna. (13.33)

Ceux qui perçoivent – avec l’œil de la connaissance du Soi – la distinction entre la création (ou le corps) et le créateur (ou l’Atmâ), et connaissent aussi la technique de libération de l’entité vivante (Jîva) du piège de l’énergie divine illusoire (Māyā), atteignent le Suprême. (13.34)

 

Ainsi prend fin le treizième chapitre intitulé “La Création et le Créateur” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du     dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

  Chapitre 14

 

14. LES TROIS GUNAS (TEMPÉRAMENTS) DE LA NATURE

 

Le Suprême Seigneur dit: Je vais t’expliquer encore cette connaissance suprême, la meilleure de toutes les connaissances, sachant que tous les sages ont obtenu la suprême perfection après cette vie. (14.01)

Ceux qui ont pris refuge en cette connaissance transcendantale, atteignent l’unicité avec Moi; et ne naissent pas au temps de la création, ni sont affligés au temps de la dissolution. (14.02)

 

TOUS LES ETRES SON NÉS DE L’UNION ENTRE L’ESPRIT ET LA MATIERE

 

Ma Nature matérielle (Prakŗti) est la matrice de la création, en elle Je place la semence (de la Conscience ou Puruşa) d’où la naissance des êtres, O Arjuna. (Voir aussi 9.10) (14.03)

Quelles que soient les formes produites dans les différentes matrices, O Arjuna, la Nature matérielle (Prakŗti) est leur mère (donneuse du corps); et Je, l’Être Spirituel ou Puruşa, suis le père (la semence ou le donneur de vie). (14.04)

 

COMMENT LES TROIS MODES DE LA NATURE MATERIELLE NOUENT    L’ESPRIT ET L’AME AU CORPS

 

Sattva ou la bonté, Rajas ou la passion, l’activité; et Tamas ou l’ignorance, l’inertie – ces trois modes (Estropes, Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti) enchaînent l’âme éternelle et individuelle (Jîva) au corps, O Arjuna. (14.05)

Parmi ceux-ci, le mode bonté (Sattva) cause l’illumination et est bon, car il est pur. Sattva enchaîne l’entité vivante (Jîva) par l’attachement au bonheur et à la connaissance, O Arjuna sans péché. (14.06)

Arjuna, sache que le mode passion (Rajas) est caractérisé par la passion, et est la source du désir et de l’attachement. Rajas lie l’entité vivante (Jîva) par l’attachement à l’action (ou, les fruits du travail); (14.07)

Sache, O Arjuna, que le mode ignorance (Tamas) – le trompeur de l’entité vivante (Jîva) – est né de l’inertie. Tamas lie Jîva par la négligence, la paresse, et le sommeil excessif. (14.08)

O Arjuna, le mode bonté attache l’homme au bonheur (apprenant à connaître l’Éternel Être (Brahman)), le mode passion attache à l’action, et le mode ignorance attache à la négligence en enrobant la connaissance du Soi. (14.09)

 

LES CARACTERISTIQUES DES TROIS MODES DE LA NATURE

 

La bonté prévaut en subjuguant la passion et l’ignorance; la passion prévaut en subjuguant la bonté et l’ignorance; et l’ignorance prévaut en subjuguant la bonté et la passion, O Arjuna. (14.10)

Lorsque la lumière de la connaissance du Soi resplendit par tous les sens (ou portes) du corps, alors on doit comprendre que la bonté prédomine. (14.11)

O Arjuna, lorsque la passion est prédominante; l’avidité, l’activité, l’engagement dans les actions intéressées, l’inquiétude, l’excitation, etc. apparaissent. (14.12)

O Arjuna, lorsque l’inertie est prédominante; l’ignorance, l’inactivité, la négligence, l’égarement, etc. apparaissent. (14.13)

 

LES TROIS MODES SONT AUSSI LES VEHICULES DE TRANSMIGRATION DE L’AME INDIVIDUELLE

 

Celui qui meurt pendant que la bonté domine, parvient au ciel – le monde pur des connaisseurs du Suprême. (14.14)

Celui qui meurt pendant la dominance de la passion, il renaît attaché à l’action (ou du type utilitaire); et en mourant dans l’ignorance, il renaît parmi les créatures dénuées de raison. (14.15)

Le fruit d’une bonne action, dit-on, est bénéfique et pure, le fruit de l’action passionnelle est la douleur, et le fruit de l’action de l’ignorance est la paresse. (14.16)

La connaissance du Soi naît du mode bonté; l’avidité vient du mode passion; et la négligence, l’illusion, et la lenteur mentale émergent du mode ignorance.  (14.17)

 Ceux qui sont établis dans la bonté vont au ciel; les personnes passionnées renaissent dans le monde des mortels; et les ignorants, qui résident dans le mode ignorance le plus bas (Tamo Guna), vont vers des planètes inférieures ou l’enfer (ou reprennent naissance comme créatures inférieures). (14.18)

 

ATTEINDRE LE NIRVANA APRES AVOIR PASSÉ AU-DELÀ DES TROIS MODES MATERIELS DE LA NATURE

 

Lorsque les visionnaires perçoivent qu’il n’y a pas d’autre agent que les forces de l’Éternel Être – les modes (Gunas) de la Nature matérielle; et connaissent ce qui est plus haut et au-delà des Gunas; alors ils atteignent le salut (Mukti). (Voir aussi 3.27, 5.09, et 13.29) (14.19)

Lorsque celui qui transcende (ou s’élève au-delà) des trois modes de la Nature matérielle qui créent (et/ou prennent naissance dans) le corps, celui-ci atteint l’immortalité ou le salut (Mukti), et est libéré des douleurs de la naissance, de la vieillesse, et de la mort. (14.20)

 

LE PROCESSUS POUR S’ ELEVER AU-DELA DES TROIS MODES

 

Arjuna dit: Quelles sont les marques de ceux qui ont transcendé les trois modes matériels de la Nature, et quel est leur comportement? Comment transcende-t-on les trois modes matériels de la Nature, O Seigneur Kŗşna? (14.21)

Le Suprême Seigneur dit: Celui qui ne méprise pas la présence de l’illumination, l’activité, et l’illusion, et ne les désire pas non plus quand ils sont absents; qui se tient comme témoin sans être affecté par les modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti); et reste fermement attaché au Seigneur sans hésitation – sachant que seuls les modes de la Nature matérielle (Gunas ou Prakŗti) agissent. (14.22-23)

Celui qui dépend du Seigneur et est indifférent envers la douleur et le plaisir; pour qui la motte de terre, la pierre, et l’or sont semblables; pour qui le plaisant et le déplaisant sont identiques; dont le mental est ferme, qui reste calme envers le blâme et la louange, et celui qui ne change pas dans l’honneur et le déshonneur, qui se maintient impartial envers les amis et ennemis, et qui a renoncé au sens initiative d’aucune action[1][22], s’est élevé, dit-on, au dessus les modes de la Nature matérielle. (14.24-25)

 

LES LIENS AUX TROIS MODES PEUVENT ETRE ROMPUS PAR L’AMOUR DEVOTIONNEL

 Celui qui Me rend service avec amour et une dévotion sans défaillance transcende les trois modes de la Nature matérielle, et devient apte à s’absorber en Brahma-nirvāna. (Voir aussi 7.14 et 15.19) (14.26)

Car, Je suis la base de l’ Éternel Être immortel (Brahman), de l’ordre éternel (Dharma), et de la félicité absolue (Ananda). (14.27)

 

Ainsi prend fin le quatorzième chapitre intitulé “Les Trois Gunas de la Nature” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 15

 

15. LA PERSONNE SUPRÊME

 

LA CRÉATION EST COMME UN ARBRE CRÉÉ PAR LES FORCES DE MAYA

 

Le Suprême Seigneur dit: Ils parlent de l’éternel arbre banian[1][23] qui a son origine en haut dans le Suprême Être (Para-Brahman) et ses branches en bas dans le cosmos, dont les feuilles sont les hymnes Védiques. Celui qui comprend cet arbre est le connaisseur des Védas. (Voir aussi KaU 6.01, BP 11.12.20-24, et Gîtâ 10.08) (15.01)

Les branches de cet arbre cosmique de Māyā (l’illusion) se répandent sur tout le cosmos. L’arbre est nourrit par les trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti); les plaisirs des sens sont ses bourgeons; et ses racines de l’ego et du désir s’étendent en bas dans le monde humain, engendrant l’enchaînement Karmique. (15.02)

 

COMMENT COUPER L’ARBRE DE L’ATTACHEMENT ET ATTEINDRE LE SALUT EN TROUVANT REFUGE EN DIEU

 

La vraie forme de cet arbre n’est pas perçue ici sur terre, ni son commencement, sa fin, ou son existence. Ayant coupé les fortes racines du désir de cet arbre par la puissante hache de la connaissance du Soi et le détachement, pensant ainsi: “ Je prend refuge en cette personne primordiale, dont émane la manifestation antique “, recherchant donc cette demeure suprême en quête du lieu d’où il n’y a plus de retour (vers le monde des mortels). (15.03-04)

Ceux qui sont libérés de l’orgueil et de l’illusion, qui ont vaincu le mal de l’attachement, qui demeurent constamment dans le Suprême Soi, tous désirs (Kāma) calmés, affranchis des dualités du plaisir et de la douleur, atteignent le but éternel. (15.05)

Le soleil n’éclaire pas en ce lieu, ni la lune, ni le feu. C’est Ma suprême demeure. Ayant atteint ce lieu, l’homme ne revient plus (dans le monde temporel). (Voir aussi 13.17 et 15.12, et KaU 5.15, ShU 6.14, MuU 2.02.10) (15.06)

 

L’ÂME INCARNÉE EST LA SATISFAITE

 

L’âme éternelle individuelle (Jîvatmâ) dans le corps des êtres vivants est, vraiment, Ma part intégrale. Elle est associée avec les six facultés sensorielles – le mental inclus – de perception, et les active. (15.07)

Tout comme l’air emporte le parfum de la fleur; de même, l’âme individuelle (Jîvatmâ) s’empare des six facultés sensorielles du corps physique, les emporte dans la mort vers un autre corps physique qui s’acquit dans la réincarnation (par la force de Karma). (Voir aussi 2.13) (15.08)

L’entité vivante (Jîva) jouit des plaisirs des sens expérimentant les six facultés sensorielles, usant les oreilles, le toucher, la vue, le goût, l’odorat, et le mental. Les ignorants ne perçoivent pas le départ de Jîvâ du corps, ou qu’elle y reste pour se satisfaire aux plaisirs des sens en s’associant aux modes de la Nature matérielle. Mais ceux qui ont l’œil de la connaissance du Soi le voient. (15.09-10) 

Les yogis s’efforçant d’atteindre la perfection, voient l’entité vivante (Jîva) demeurer dans leur psyché intérieure (comme conscience); mais les ignorants, et ceux dont la psyché intérieure n’est pas pure, ne La voient pas malgré leurs efforts. (15.11)

 

L’ESPRIT EST L’ESSENCE DE TOUT

 

L’énergie de la lumière qui vient du soleil illumine le monde entier; et, qui est aussi dans la lune et dans le feu; sache que cette lumière est Mienne. (Voir aussi 13.17 et 15.06) (15.12)

Pénétrant la terre, Je soutiens tous les êtres avec Mon énergie; devenant la sève lunaire, Je nourris toutes les plantes. (15.13)

Étant devenu le feu digestif, Je réside dans le corps de tous les êtres vivants; et, en M’unifiant aux souffles vitaux (Prānā et Apāna), Je digère tous les types de nourriture; et (15.14)

Je siège dans la psyché intérieure de tous les êtres. La mémoire, la connaissance du Soi, le rejet du doute et des mauvaises notions (dans le raisonnement au sujet de l’Éternel Être, ou pendant l’extase (Samādhi)) viennent de Moi. Je suis véritablement ce qui doit être connu par l’étude de tous les Védas. Je suis, vraiment, l’auteur du Vedānta et le connaisseur des Védas. (Voir aussi 6.39) (15.15)

 

QUELS SONT LE SUPREME ESPRIT, L’ESPRIT, ET L’ÂME INDIVIDUELLE?

 

Il y a deux entités (Puruşas) dans le cosmos: le Divin Être faillible et temporel (Kşara Puruşa), et l’Éternel Être infaillible (Brahman, Akşara Puruşa). Tous les êtres créés sont sujets au changement, mais l’Éternel Être ne change pas. (15.16)

Il y a encore une autre Personnalité Suprême de la Divinité (au-delà du temporel et de l’éternel) appelé la Réalité Absolue ou Paramātmā qui soutient autant le temporel que l’éternel (Kşara et Akşara) en imprégnant les trois sphères planétaires (Lokas), Il est le Seigneur éternel (Iśvara). (15.17)

Puisque Je suis au-delà du temporel (Kşara) et de l’infini (Akşara); par conséquent, Je suis célébré dans ce monde et dans la Veda comme le Suprême Être (Para-Brahman, Paramātmā, Puruşottama, l’Absolu, la Vérité, Sat, le Super-âme, etc.) (Voir aussi MuU 2.01.02) (15.18)

Celui qui est sagace, et qui Me saisit vraiment comme le Suprême Être (Puruşottama), connaît toutes choses et M’adore de tout son être, O Arjuna. (Voir aussi 7.14, 14.26, et 18.66) (15.19)

Ainsi, cette science de la connaissance du Soi la plus secrète t’as été expliquée par Moi, O Arjuna sans péché. En comprenant cela, un homme accède à l’éveil, et il a accompli tous ses devoirs, O Arjuna. (15.20)

 

Ainsi prend fin le quinzième chapitre intitulé “La Personne Suprême” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

 

Chapitre 16

 

16. LES ÉTATS DIVINS ET DÉMONIAQUES

UNE LISTE DE QUALITÉS DIVINES MAJEURES À ÉDUQUER POUR ARRIVER AU SALUT

Le Suprême Seigneur dit: L’intrépidité, la pureté de la psyché intérieure, la persévérance dans le yoga de la connaissance du Soi, la charité, la maîtrise des sens, le sacrifice, l’étude des écritures, l’austérité, l’honnêteté; la non-violence, la vérité, l’absence de colère, le renoncement, la sérénité, l’absence de calomnie, la compassion à l’égard des êtres, l’absence de convoitise, la gentillesse, la modestie, la pondération, l’éclat de la vigueur, le pardon, l’endurance, la pureté, l’absence de malice et de l’orgueil excessif – sont les (vingt-six) qualités de ceux doués de vertus divines, O Arjuna.  (16.01-03)

 

UNE LISTE DE QUALITÉS DÉMONIAQUES QUI DEVRAIT ÊTRE ABANDONNÉE AVANT DE COMMENCER L’ITINÉRAIRE SPIRITUEL

 

O Arjuna, les marques de ceux qui sont nés avec des qualités démoniaques sont: l’hypocrisie, l’arrogance, l’orgueil, la colère, la dureté, et l’ignorance. (16.04)

Les qualités divines mènent au salut (Mokşa), les qualités démoniaques, dit-on, conduisent aux chaînes. Ne te chagrine pas, O Arjuna, tu es né avec des qualités divines. (16.05)

 

IL Y A SEULEMENT DEUX TYPES D’ÊTRES HUMAINS – LES SAGES ET LES IGNORANTS

 

En principe, il y a deux types ou castes d’êtres humains dans ce monde: les êtres divins, et les démoniaques. Les divins ont déjà été décrits en détail, maintenant apprends de Moi ce qui concerne les démoniaques, O Arjuna. (16.06)

Les humains de nature démoniaque ne savent pas ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire. On ne trouve en eux ni pureté ou bonne conduite, ni véracité. (16.07)

Ils disent que le monde est irréel et sans fondement, sans Dieu, et sans ordre. Le monde est seulement causé par l’union sexuelle de l’homme et de la femme et rien d’autre. (16.08)

Soutenant ces conceptions athéistes erronées, ces âmes dégradées – de faible intelligence et aux actions cruelles – sont nées en ennemis pour la destruction du monde. (16.09)

En proie à des désirs insatiables, remplies d’hypocrisie, d’orgueil, et d’arrogance; tenant des vues erronées dues à l’illusion; ils agissent par des motifs impurs. (16.10)

Obsédés d’innombrables soucis qui n’ont de termes qu’à leur mort, considérant la gratification des sens comme le but suprême, persuadés que la jouissance des sens est tout ce qu’il faut. (16.11)

Enchaînés par des centaines de liens de désir et adonnés à la convoitise et à la colère; ils luttent pour s’amasser des richesses par des moyens illégaux pour satisfaire les jouissances sensuelles. Ils pensent: (16.12)

J’ai gagné ceci aujourd’hui, j’accomplirai ce désire, telle richesse est mienne, et j’aurai encore plus de richesse dans l’avenir. (16.13)

Cet ennemi a été tué par moi, et je tuerai encore d’autres. Je suis le Seigneur. J’ai toute jouissance. Je suis parfait, fort et heureux; (16.14)

Je suis riche et né d’une famille noble. Qui d’autre m’est égale? J’offrirai des sacrifices, je donnerai des aumônes, et je me réjouirai.  Ainsi, égaré par l’ignorance; (16.15)

Troublés par de multiples caprices; pris dans les filets de l’illusion; adonnés à la jouissance des plaisirs sensuels; ils sombrent dans un enfer infâme. (16.16)

Infatués d’eux-mêmes, obstinés, emplis de prétention et intoxiqués par leurs richesses; ils accomplissent des sacrifices (Yajna) qui n’ont de tels que le nom et avec ostentation, au mépris des injonctions scripturaires. (16.17)

Ces gens malignes s’adonnent à l’égoïsme, la puissance, l’arrogance, la convoitise, et la colère; et Me haïssent Moi l’habitant de leurs propres corps et ceux des autres. (16.18)

 

LA SOUFFRANCE EST LE DESTIN DES IGNORANTS

 

Je précipite sans cesse ces êtres haineux, cruels, pécheurs, et gens vulgaires en de cycles de naissances, et dans des matrices démoniaques. (16.19)

O Arjuna, accédant de naissance en naissance dans des matrices démoniaques, les égarés

s’enfoncent au plus bas de l’enfer sans jamais réussir à M’atteindre. (16.20)

 

LE DÉSIR, LA HAINE, ET LA CONVOITISE SONT LES TROIS PORTES DE L’ENFER

 

Le désir, la haine, et la convoitise sont les trois portes de l’enfer menant l’individu à sa perte (ou l’esclavage). Par conséquent, il faut les abandonner toutes trois. (Voir aussi MB 5.33.66) (16.21)

Celui qui est libéré de ces trois portes de l’enfer, O Arjuna, pratique ce qui est bon pour lui ou elle, et par conséquent atteint la demeure suprême. (16.22)

 

ON DOIT SUIVRE LES INJONCTIONS SCRIPTURAIRES

 

Celui ou celle qui agit sous l’influence de ses désirs, désobéissant aux injonctions scripturaires, n’atteint jamais ni la perfection, ni le bonheur, ni la demeure suprême. (16.23)

Par conséquent, que les écritures soient pour toi l’autorité qui détermine ce qui doit être fait et qui ne doit pas être fait.  Tu dois accomplir ton devoir d’après les injonctions scripturaires.  (16.24)

 

Ainsi prend fin le seizième chapitre intitulé “Les États Divins et Démoniaques” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 17

 

17. LA TRIPLE FOI

 

Arjuna dit: Quelle est la condition de dévotion de ceux qui accomplissent des pratiques spirituelles avec foi, mais sans poursuivre les injonctions scripturaires, O Kŗşna? Est-ce dans le mode bonté (Sāttvika), passion (Rājasika), ou ignorance (Tāmasika)? (17.01)

 

LES TROIS SORTES DE FOI

 

Le Suprême Seigneur dit: La foi naturelle des êtres incarnés est triple: bonté, passion, et ignorance (Sāttvika, Rājasika, Tāmasika). Ecoute maintenant ce que J’ai à te dire à ce propos. (17.02)

O Arjuna, la foi de chacun est en accord avec sa propre disposition naturelle (gouvernée par les impressions Karmiques). L’homme est fait par sa foi. Il peut devenir ce qu’il souhaite être (s’il contemple sans cesse l’objet de son désir avec foi). (17.03)

Les personnes dans le mode bonté adorent les régnants célestes (Devas); ceux dans le mode passion adorent les régnants surnaturelles et les démons; et ceux dans le mode ignorance adorent les fantômes[1][24] et les esprits25[25]. (17.04)

Ceux qui pratiquent des austérités sévères sans suivre les prescriptions des écritures; qui sont pleins d’hypocrisie et d’égoïsme; qui sont poussés par la force du désir et de l’attachement; qui torturent insensément les éléments de leurs corps, et Moi aussi qui réside dans leur corps, sache qu’ils sont des personnes ignorantes de nature démoniaque. (17.05-06)

 

LES TROIS SORTES DE NOURRITURE

 

La nourriture préférée par chacun de nous relève aussi de trois sortes, comme le sont les sacrifices, les austérités, et la charité. Ecoute maintenant la distinction entre eux. (17.07)

Les aliments qui accroissent la longévité, la vertu, la force, la santé, le bonheur, et la joie, sont savoureux, substantiels, et nutritifs. Ces aliments sont préférés par les personnes qui appartiennent au mode bonté. (17.08)

Les aliments qui sont amères, aigres, salés, très chaudes, piquantes, sèches, et brûlantes; et qui causent la douleur, le chagrin et la maladie; sont préférés par les personnes du mode passion. (17.09)

Les aliments que préfèrent les personnes appartenant au mode ignorance sont gâtés, sans saveurs, affadies, pourries, faites de restes, et impures (comme la viande et l’alcool). (17.10)

 

LES TROIS SORTES DE SACRIFICE

 

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) prescrit par les écritures, et accompli sans désir pour le fruit de l’action, avec une foi et conviction fermes en tant que devoir, appartient au mode bonté. (17.11)

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) qui est accompli superficiellement avec la pensée des avantages, appartient au mode passion, O Arjuna. (17.12)

Le service désintéressé (Sevā, Yajna) qui est accompli contrairement aux écritures, dans lequel aucune nourriture n’est distribuée, qui se fait en l’absence de mantra[2][26], vide de foi, et sans dons, on dit, d’appartenir au mode ignorance. (17.13)

 

AUSTERITES EN PENSEES, PAROLES ET ACTIONS

 

L’adoration des régnants célestes (Devas), le prêtre, le gourou et le sage; la pureté, l’honnêteté, le célibat, la non-violence, est considérée comme l’austérité de l’action. (17.14)

La parole qui n’est pas offensive, qui est vraie, agréable, bénéfique, et qui est utilisée pour l’étude régulière des écritures est appelée l’austérité de la parole. (17.15)

La sérénité du mental, la bienveillance, l’équanimité, la maîtrise de soi, et la pureté de pensée, est nommée l’austérité de la pensée. (17.16)

 

LES TROIS SORTES D’AUSTÉRITÉS

 

Cette triple austérité susmentionnée (de pensée, de parole, et d’action) pratiquée par les yogis avec une foi suprême, sans désir pour les fruits (résultats), est considérée comme étant du mode bonté27[27]. (17.17)

L’austérité pratiquée pour gagner le respect, l’honneur, la vénération, et par désir de gloire extérieure se donnant aux résultats incertains et temporaires, dit-on, d’appartenir au mode passion[3][28]. (17.18)

L’austérité pratiquée avec une obstination stupide, ou en se torturant soi-même, ou en faisant du mal aux autres, est déclarée être du mode ignorance[4][29]. (17.19

 

LES TROIS SORTES DE CHARITE

 

La charité conférée en tant que devoir, à un candidat digne dont on n’attend rien en retour, au moment et à l’endroit appropriés, est considérée être la charité du mode bonté. (17.20)

La charité accomplie à contrecœur, ou dans l’espoir de recevoir quelque chose en retour, ou dans l’attente de quelque bénéfice, dit-on, être du mode passion.  (17.21)

La charité rendue en un lieu et à un moment inconvenables, et à des personnes indignes; sans respect ou avec dédain à l’égard de la personne qui reçoit, dit-on, être du mode ignorance. (17.22)

 

LE TRIPLE NOM DE DIEU

 

“ Om Tat Sat “, dit-on, être le triple nom de l’Éternel Être (Brahman). Les personnes avec des qualités Brahmaniques, les Védas, et le service désintéressé (Sevā, Yajna) furent crées dans les temps anciens par et pour Brahman. (17.23)

Par conséquent, les actes de sacrifice, de charité, et d’austérité prescrits dans les écritures commencent toujours en énonçant “OM“ par les connaisseurs du Suprême Être (Para-Brahman). (17.24)

Les différentes sortes de sacrifice, de charité, et d’austérité sont accomplies par les chercheurs du salut (Mokşa) en énonçant “ Tat “ (ou Il est tout) sans attendre une récompense. (17.25)

Le mot “ Sat “ est utilisé dans le sens de la Réalité et de la bonté. Le mot “ Sat “ est aussi employé pour désigner un acte louable, O Arjuna.  (17.26)

La foi dans le sacrifice, la charité, et l’austérité est aussi appelée “ Sat “. Le service désintéressé pour la cause du Suprême est sûrement appelé “ Sat “. (17.27)

Tout ce qui est accompli sans foi – que ce soit le sacrifice, l’austérité, ou n’importe quel autre acte – est appelé “ Asat “. Cela n’a pas de valeur, ni ici ou dans l’au-delà, O Arjuna. (17.28)

 

Ainsi prend fin le dix-septième chapitre intitulé “La Triple Foi” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

Chapitre 18

 

18. LA MOKŞA (Libération) PAR L’ABANDON

DE L’EGO

Arjuna dit: Je désire connaître la nature de Samnyāsa et Tyāga, et la différence entre les deux, O Seigneur Kŗşna. (18.01)

 

LA DEFINITION DE LA RENONCIATION ET DU

Le Suprême Seigneur dit: Les sages considèrent Samnyāsa (Renonciation) comme étant la renonciation complète des actions égoïstes. Les sages définissent Tyāga (Sacrifice) “ abandon “, l’abandon à l’attachement égoïste aux fruits de toute action. (Voir aussi 5.01, 5.05, et 6.01) (18.02)

Certains philosophes disent que toute action est pleine de fautes et devrait être abandonnée, pendant que d’autres disent que les actions de sacrifice, de charité, et d’austérité ne devraient pas être abandonnées. (18.03)

O Arjuna, apprend Ma conclusion concernant le sacrifice. Le sacrifice, dit-on, est de trois sortes. (18.04)

Les actes de service, de charité, et d’austérité ne devraient pas être abandonnés, mais devraient être accomplis, car le service, la charité, et l’austérité sont les purificateurs des sages. (18.05)

Même ces actions obligatoires devraient être accomplies sans attachement aux fruits. Ceci est Mon conseil suprême et définitif, O Arjuna. (18.06)

 

LES TROIS TYPES DE SACRIFICE

 

Le renoncement au devoir est vraiment impropre. L’abandon de l’action obligatoire est due à l’illusion, et est déclaré d’appartenir au mode ignorance. (18.07)

Celui qui abandonne le devoir parce que c’est difficile, ou par peur de la souffrance physique, n’obtient pas les bénéfices du sacrifice, accomplissant ainsi un sacrifice dans le mode passion. (18.08)

L’action obligatoire accomplie comme devoir, renonçant à l’attachement égoïste et à ses fruits, son abandon est considéré comme sacrifice dans le mode bonté, O Arjuna. (18.09)

Celui qui n’haït pas le travail désagréable, ni est attaché au travail agréable, est considéré comme renonciateur (Tyāgi), il est imbu du mode bonté, intelligent, et libéré de tous les doutes touchant le Suprême Être. (18.10)

Les êtres humains ne savent pas s’abstenir complètement à l’action. Par conséquent, celui qui renonce complètement à l’attachement égoïste aux fruits de toutes actions est considéré comme un renonciateur. (18.11)

Le triple fruit des actions – désirable, indésirable ou mélangé échoit après la mort seulement à celui qui n’est pas un renonciateur (Tyāgi), mais jamais à un Tyāgi. (18.12)

 

LES CINQ CAUSES DE N’IMPORTE QUELLE ACTION

 

Apprends de Moi, O Arjuna, les cinq causes comme énoncées dans la doctrine Sâmkhya, pour l’accomplissement de toutes les actions. Ce sont: le corps physique, le siège de Karma; les modes (Gunas) de la Nature matérielle, l’auteur; les onze organes de perception et d’action, les instruments;  les différentes fonctions Prānas (bioimpulsions); et, le cinquième constitue les divinités qui président (les onze organes).

(18.13-14)

Quelle que soit l’action accomplie par l’homme, bonne ou mauvaise, par sa pensée, son discours, et le corps, ce sont là les cinq causes. (18.15)

Par conséquent, l’ignorant qui considère comme seul agent son corps ou son âme due à la connaissance imparfaite, n’a rien compris. (18.16)

Celui qui est libéré de la notion égocentrique, et dont l’intellect n’est pas souillé par le désir de la récolte; quand bien même il tuerait tout ce monde, il ne tue pas et n’est pas lié par l’action de tuer. (18.17)

Le sujet, l’objet, et la connaissance de l’objet sont le triple moteur (ou poussée vitale) d’une action. Les onze organes; l’acte, et l’agent ou les modes (Gunas) de la Nature matérielle sont les trois composants de l’action. (18.18)

 

LES TROIS TYPES DE CONNAISSANCE

 Jnāna (la Connaissance du Soi), Karma (l’Action), et Kartā (l’Agent), dit-on, sont les trois types d’après la doctrine Sāmkhya relative à la théorie des Gunas. Apprends comme il convient ce qui les concerne. (18.19)

La connaissance par laquelle on perçoit la Réalité immuable dans tous les êtres comme indivise dans le divisé; telle connaissance est du mode bonté. (Voir aussi 11.13, et 13.16) (18.20)

La connaissance par laquelle on voit les multiples réalités de différents types parmi tous les êtres, distincts les uns des autres, considère cette connaissance appartenant au mode passion. (18.21)

La connaissance irrationnelle, sans fondement et sans mérite qui s’attache à un seul effet singulier (tel que le corps) comme si c’était le tout; telle connaissance est déclarée d’appartenir au mode ténébreux de l’ignorance. (18.22)

 

LES TROIS TYPES D’ACTION

 

L’action obligatoire accomplie sans attraction ni aversion, et sans motivations égoïstes et attachement au désir du fruit, dit-on, est du mode bonté. (18.23)

L’action accomplie avec l’ego, ou par des motivations égoïstes, et avec beaucoup trop d’effort; est déclarée être du mode passion. (18.24)

L’action entreprise par illusion; sans égard pour les conséquences, les pertes, la souffrance infligée aux autres, et de la force qu’elle requiert, dit-on, est du mode ignorance. (18.25)

 

LES TROIS TYPES D’AGENT

 

Un agent qui est libre d’attachement, affranchi de l’égoïsme, doué de résolution et d’enthousiasme, inaffecté par le succès ou l’échec, est appelé bonté. (18.26)

L’agent qui est poussé par la passion, qui désire les fruits de son travail, qui est avide, violent, impure, et qui est affecté par la joie  et la douleur, est appelé “ passionné “. (18.27)

L’agent indiscipliné, vulgaire, obstiné, méchant, malhonnête, paresseux, déprimé, et hésitant, est appelé ignorant. (18.28)

 

LES TROIS TYPES D’INTELLECTUELS

 

Ecoute maintenant la triple division de l’intellect et de la fermeté, selon les modes de la Nature matérielle, comme Je vais te les exposer pleinement et séparément, O Arjuna. (18.29)

O Arjuna, l’intellect par lequel on comprend la voie de l’action et la voie de la renonciation, l’action juste ou fausse, ce qu’on doit craindre et ce qu’on ne doit pas craindre, la servitude et la libération, cet intellect est du mode bonté. (18.30)

L’intellect par lequel on ne sait pas distinguer entre la justice (Dharma) et l’injustice (Adharma), l’action juste ou fausse; cet intellect est du mode passion, O Arjuna. (18.31)

L’intellect – qui enveloppé par l’ignorance – accepte l’injustice (Adharma) comme justice (Dharma), et voit toutes choses en l’envers, est du mode ignorance, O Arjuna. (18.32)

 

LES TROIS TYPES DE RESOLUTION, ET LES QUATRE BUTS  DE LA VIE HUMAINE

 

La fermeté inébranlable par laquelle on manipule les fonctions du mental, Prāna (Bioimpulsions), et des sens pour la réalisation de Dieu; cette détermination est du mode bonté, O Arjuna. (18.33)

La fermeté avec laquelle une personne, en aspirant aux fruits du travail, se relie avec grand attachement au Dharma (le devoir), à Artha (la richesse), et à Kāma (le plaisir); cette détermination, O Arjuna, est du mode passion. (18.34)

La fermeté avec laquelle une personne stupide n’abandonne pas le sommeil, ni la peur, ni le chagrin, ni le désespoir, ni l’insouciance; cette détermination est du mode ignorance, O Arjuna. (18.35)

 

LES TROIS TYPES DE PLAISIR

 

Et maintenant apprends de Moi, O Arjuna, quelles sont les trois sortes de plaisir. Le plaisir par lequel l’homme se réjouit grâce aux résultats des pratiques spirituelles mettant une fin à toutes souffrances. (18.36)

Le plaisir qui apparaît comme un poison au début, mais qui se révèle comme nectar à la fin, provient de la grâce de la connaissance du Soi, et est du mode bonté. (18.37)

Les plaisirs sensuels apparaissent au commencement comme un nectar, mais deviennent du poison à la fin; tels plaisirs appartiennent au mode passion. (Voir aussi 5.22) (18.38)

Le plaisir qui brouille l’homme au début comme à la fin; provient du sommeil, de la paresse, et de l’insouciance; ce plaisir, dit-on, appartient au mode ignorance. (18.39)

Il n’y a aucun être, ni sur terre ou au ciel parmi les régnants célestes (Devas), qui soit libre des trois modes (Gunas) de la Nature matérielle (Prakŗti). (18.40)

 

LA RÉPARTITION DU TRAVAIL DEPEND DE LA CAPACITE DE L’HOMME

 

La répartition du travail en ces quatre catégories – Brāhmana, Kşatriya, Vaiśya, et Śūdra – dépend aussi des qualités inhérentes de la nature des personnes (ou des dispositions naturelles, et pas vraiment du droit de naissance de quelqu’un), O Arjuna. (18.41)

Les intellectuels qui soutiennent la sérénité, la maîtrise de soi, l’austérité, la pureté, la patience, l’honnêteté, la connaissance transcendantale, l’expérience transcen-dantale, la foi en Dieu sont rangés parmi les Brāhmanas. (18.42)

Ceux qui ont les qualités de l’héroïsme, de vigueur, de fermeté, de dextérité, le nonabandon du champ de bataille, la charité, et les capacités administratives, sont appelés Kşatriyas, ou protecteurs. (18.43)

Ceux qui sont bons en agriculture, à l’élevage du bétail, le commerce, la négociation, l’industrie, sont appelés des Vaiśyas.  Ceux qui ont la capacité de servir ou qui travaillent dans la manutention de tout genre sont classés parmi les Śūdras. (18.44)

 

L’ACQUISITION DU SALUT PAR LE DEVOIR, LA DISCIPLINE, ET LA DEVOTION

 

On peut atteindre la plus haute perfection en s’attachant à son travail naturel. Écoute Moi maintenant, comment on atteint la perfection en s’engageant à son travail naturel. (18.45)

On atteint la perfection en adorant le Suprême Être d’où procèdent tous les êtres, et dont est pénétré tout cet univers – par l’accomplissement de son propre devoir pour Lui. (Voir aussi 9.27, 12.10) (18.46)

Mieux vaut suivre son propre travail naturel inférieur, que le travail supérieur anormal même réalisé correctement. En accomplissant le travail prescrit par sa propre nature inhérente (sans motifs intéressés), on n’encourt pas de péché (ou, la réaction Karmique). (Voir aussi 3.35) (18.47)

On ne doit pas abandonner son travail naturel, même s’il est imparfait; car toutes les entreprises sont enveloppées de défauts, comme le feu l’est par la fumée, O Arjuna. (18.48)

La personne dont le mental est toujours vide d’attachement égoïste, qui a maîtrisé son mental et ses sens, et qui a affranchi tous les désirs; atteint la suprême perfection de liberté face à l’enchaînement Karmique, en renonçant à l’attachement intéressé aux fruits du travail.  (18.49)

Apprends de Moi brièvement, O Arjuna, comment celui qui est arrivé à une telle perfection (ou la libération de l’enchaînement Karmique) atteint la Suprême Personne, le but de la connaissance transcendantale. (18.50)

Doté d’un intellect purifié, maîtrisant le mental par une ferme détermination, se détournant du son et autres objets des sens, rejetant l’attraction et l’aversion; vivant dans la solitude, mangeant légèrement, tenant sous contrôle le mental, la parole, et les organes d’action, toujours absorbé dans le yoga de méditation, prenant refuge dans le détachement; et ayant abandonné l’égotisme, la violence, l’arrogance, le désir, la colère,  et l’instinct de possession; il devient paisible, libéré de la notion du “ je et moi “, et ainsi digne pour s’unir au Suprême Être (Para-Brahman). (18.51-53)

Absorbé dans le Suprême Être (Para-Brahman), l’homme serein ne s’afflige ni ne désire; devenant impartial envers tous les êtres, il obtient Mon Parā-Bhakti, l’amour dévotionnel le plus élevé. (Voir aussi 5.19) (18.54)   

Par la dévotion l’homme comprend vraiment ce que Je suis et qui Je suis d’essence. M’ayant connu dans Mon essence, il pénètre immédiatement en Moi. (18.55)

Un Karma dévot atteint par Ma grâce Mokşa, la demeure éternelle et immuable – même en accomplissant toutes ses actions – prenant simplement en Moi son refuge, (Me confiant toutes ses actions dans une douce dévotion). (18.56)

Me dédiant sincèrement toutes les actions, prends Moi comme but suprême, et dépend complètement de Moi. Fixe constamment ton mental sur Moi, en recourant au Karmayoga. (18.57)

Lorsque ton mental se fixe sur Moi, tu surmonteras toutes les difficultés par Ma grâce. Mais si tu ne m’écoutes pas à cause de ton ego, tu périras. (18.58)

 

L’ENCHAINEMENT KARMIQUE

 

Si te laissant aller par l’ego tu penses: Je ne combattrai pas; ta résolution est vaine. Car ta propre nature te contraindra (au combat). (18.59)

O Arjuna, tu es contrôlé par les impressions Karmiques de ta propre nature (Samskāra). Par conséquent, tu feras – même contre ta volonté – ce que par égarement tu ne désires pas faire. (18.60)

 

NOUS DEVENONS LES MARIONNETTES DE NOTRE PROPRE LIBRE ARBITRE

 Le Suprême Seigneur réside comme chef (Īśvara) dans le cœur causal (ou la psyché intérieure) de tous les êtres, O Arjuna, les amenant à l’action (ou de travailler à leur Karma) comme une marionnette (du Karma) montée sur une machine. (18.61)

Empli de douce dévotion, cherche refuge en le Suprême Seigneur seul (Kŗşna ou Īśvara), O Arjuna. Par Sa grâce tu atteindras la paix suprême et l’Éternel Demeure (Paramadhāma). (18.62)

Ainsi, t’ai-Je exposé la connaissance plus secrète que tous les secrets. Après y avoir réfléchi, fais ce que tu veux. (18.63)

 

LA VOIE DE L’ABANDON, EST LA VOIE ULTIME VERS DIEU

 

Écoute une fois de plus Mon grand secret, Ma parole suprême. Tu M’es très cher, par conséquent, Je te dirai ce qui est bon pour toi. (18.64)

Fixe ton mental sur Moi, sois mon dévot, offre-Moi ton service, prosterne-toi devant Moi, et tu M’atteindras certainement. Je te le promets, car tu es Mon très cher ami. (18.65)

Mettant tous les actes méritoires (Dharma) sur le côté, abandonne-toi uniquement et complètement à Ma volonté (avec une foi ferme et la douce contemplation). Je te libérerai de tout péché (ou, des chaînes de Karma). N’aie pas de peine. (18.66)

Tu ne devrais jamais exposer cette connaissance à celui qui est dénué d’austérité, et qui n’a pas de dévotion, qui ne désire pas écouter, ni à celui qui Me méprise. (18.67)

 

LE PLUS HAUT CULTE A DIEU, ET LA MEILLEURE CHARITE

 

Celui qui propagera la philosophie suprême secrète (ou, la connaissance transcendantale de la Gîtâ) parmi Mes dévots, accomplira pour Moi le plus haut service dévotionnel, et Me viendra avec certitude (atteindra Parama Dhāma). (18.68)

Nulle autre personne ne Me rend un service plus agréable que lui, et personne d’autre ne Me sera plus cher sur terre. (18.69)

 

LA GRÂCE DE LA GITA

 

Je serai adoré par le sacrifice de la connaissance (Jnāna-yajna) parmi ceux qui étudieront notre dialogue secret. Telle est Ma promesse. (18.70) 

Quiconque écoute ceci, (le dialogue sacré sous la forme de la Gîtâ) avec foi et sans dérision, il sera délivré du péché, et atteindra le ciel – les hauts mondes de ceux dont les actions sont pures et vertueuses. (18.71)

O Arjuna, as-tu tout bien écouté avec un mental concentré? Est-ce que ton illusion née de l’ignorance a été complètement dissipée? (18.72)

Arjuna dit: Par Ta grâce mon illusion est détruite, j’ai recouvré la connaissance du Soi, ma confusion (concernant le corps et l’Atmâ) est dissipée et j’obéirai Ton commandement. (18.73)

Samjaya dit: Ainsi ai-je entendu ce merveilleux dialogue entre le Seigneur Kŗşna et Mahātmā Arjuna, qui a fait se dresser mes cheveux sur la tête. (18.74)

Par la grâce du (gourou) sage Vyāsa, j’ai entendu ce plus secret et suprême yoga directement de Kŗşna, le Seigneur du yoga, qui l’a énoncé Lui-même (à Arjuna) sous mes propres yeux (de clairvoyance conféré par le sage Vyāsa). (18.75)

O Roi, en commémorant encore et encore ce merveilleux et sacré dialogue entre le Seigneur Kŗşna et Arjuna, je tressaillis de joie à chaque moment; et (18.76) 

Me rappelant chaque fois, O Roi, cette merveilleuse forme de Kŗşna je suis émerveillé et je m’en réjouis sans cesse. (18.77)

 

LA CONNAISSANCE TRANSCENDANTALE AUTANT QUE L’ACTION SONT NÉCESSAIRES POUR UNE VIE ÉQUILIBRÉE

 

Là où sera Kŗşna, le Seigneur du yoga (ou Dharma dans la forme de l’écriture (Śāstra)), et Arjuna avec les armes (Śāstra) du devoir et de protection, il y aura éternellement prospérité, victoire, bonheur, et moralité. Telle est ma conviction. (18.78)

 

Ainsi prend fin le dix-huitième chapitre intitulé “La Mokşa par le Renoncement” dans les Upanişad de la Bhagavadgītā, l’écriture de yoga, touchant la science de l’Absolu dans la forme du dialogue entre Srīkŗşna et Arjuna.

EPILOGUE

 

LE MESSAGE D’ADIEU DU SEIGNEUR KŖŞNA

 

Le Seigneur Kŗşna, la veille de Son départ de l’arène de ce monde, après avoir terminé la tâche difficile d’établir la justice (Dharma), donna Son dernier discours d’adieu à Son cousin frère Uddhava, qui fut également Son plus cher dévot et adepte. A la fin d’un long sermon contenant plus de mil versets (BP 11.06-29) Uddhava dit: O Seigneur, je pense que la poursuite du yoga comme Tu l’as exposé à Arjuna, et maintenant à moi, est très difficile, au fait, pour la plupart du monde, car cela entraîne le contrôle des sens indisciplinés. Je T’en supplie, raconte-moi brièvement, simplement, la voie facile vers la réalisation de Dieu. Le Seigneur Kŗşna, à la requête de Uddhava, donna les essentiels de la réalisation du Soi pour les ages modernes, comme suit:

 

  1. Accompli ton devoir pour Moi le mieux possible sans aucun motif égoïste d’après tes capacités, et souviens-toi toujours de Moi – avant de commencer un travail, et au terme d’une tâche, et pendant ton inactivité.
  2. Prend l’habitude de voir toutes les créatures comme Moi-même en pensées, en paroles et en actions; et incline-toi devant eux.
  3. Éveille ton Kundalini sakti dormant et saisit – par l’activité du mental, des sens, la respiration, et les émotions – que la puissance de Dieu est en tout temps présente en toi, et qu’Il accomplit constamment toute œuvre, en t’usant comme simple instrument.

 

Yogiraj Muntaz Ali dit: Celui qui se connaît entièrement comme simple instrument et lieu d’action de mère Nature (Prakŗti, le mental), sonde la Vérité. La cessation de tous désirs en réalisant la vraie essence du monde et du mental humain est la réalisation du Soi. Paramahamsa Hariharananda Giri dit: Dieu est en tout, et au-delà toutes choses. Par conséquent, si tu veux Le réaliser, tu dois Le chercher et Le voir en chaque atome et chose, dans les fonctions corporelles, et en chaque être humain dans un comportement de dédicace.

 Uddhava fut illuminé en écoutant les paroles du Seigneur Kŗşna, qui lui conseilla d’aller à Badrikāshrama dans les Himālayas où il y resta toute sa vie comme un Samnyāsa, pratiquant la méditation, la contemplation, et  le Japa en récitant le mantra du Bhāgavata: Om Namo Bhāgavate  Vāsudevāya.

 L’essence de la réalisation de Dieu est résumée dans les quatre versets de la Bhāgavata Mahā Purāna (BP 2.09.32-35) comme suit:

 Le Suprême Seigneur Kŗşna dit: O Brahmā, celui qui tient à Me connaître, la Suprême Personnalité Divine, le Seigneur Srī Kŗşna, devrait seulement comprendre que J’existais avant la création, que J’existe dans la création, et tout autant après la dissolution. Toute autre existence n’est rien de plus que Mon énergie illusoire (Māyā). J’existe au-dedans de la création et en même temps en dehors de la création. Je suis le Suprême Seigneur qui règne, et qui est partout, en tout, et en tout temps.

 

Harih OM tatsat Harih OM tatsat Harih OM tatsat

Śrī Kŗşnārpanam astu śubham bhûyât.

OM Śāntih Śāntih Śāntih

 

Ce livre est offert au Seigneur Srī Kŗşna. Puisse-t-il nous bénir tous avec Bonté, Prospérité, et Paix.

 

le boson de Higgs et la masse

La chasse au boson de Higgs touche, presque, à sa fin

Récit | | 13.12.11 | 13h05   •  Mis à jour le 13.12.11 | 16h38a

vu : http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/13/la-chasse-au-boson-de-higgs-touche-presque-a-sa-fin_1617905_3244.html

Simulation du boson de Higgs au CERN.AFP/FABRICE COFFRINI

Les mailles du filet se resserrent autour d’une mystérieuse particule, le boson de Higgs, la pièce cruciale – encore manquante – du modèle standard de la physique. Certes, il échappe toujours à la traque menée dans le temple de la recherche internationale dans le domaine de l’infiniment petit, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) de Genève. Mais les caches où il pourrait se dissimuler sont de plus en plus réduites.

Le directeur général de l’installation, Rolf-Dieter Heuer, et les responsables des deux principales expériences, Fabiola Gianotti (pour l’équipe d’Atlas) et Guido Tonelli (pour celle de CMS), devaient dévoiler, mardi 13 décembre après-midi, les résultats très attendus d’une année consacrée à tenter de percer les secrets de la matière. Leur espoir est de trouver le chaînon manquant qui permettrait de résoudre un des grands mystères de l’Univers : pourquoi les particules élémentaires ont-elles une masse ? Le responsable présumé est cet insaisissable boson, dit de Brout-Englert-Higgs (du nom des théoriciens qui ont postulé son existence), ou tout simplement de Higgs. Mais personne ne l’a encore jamais vu.

D’où la construction d’un microscope géant, le Large Hadron Collider (LHC), qui, depuis fin 2009, fracasse à grande vitesse des protons les uns contre les autres, dans un manège souterrain de 27 kilomètres de circonférence. Dans ce genre d’expérience, « voir » c’est en effet « détruire ». Et, comme pour une orange pressée, les chercheurs espèrent faire sortir un pépin – le Higgs – de ces collisions à très haute énergie.

Ce pépin, les responsables des expériences Atlas et CMS ne l’ont pas encore observé. Mais, mardi, ils devaient confirmer les rumeurs qui circulaient ces derniers jours. Un « frémissement » de boson est apparu sur leurs écrans, indiquant une masse possible, pour cette particule furtive, de quelque 133 fois la masse du proton, soit environ 125 giga-électrons-volts (GeV) dans les unités utilisées en physique. Sur les courbes enregistrant les collisions, ce frémissement prend la forme d’une légère bosse.

Eurêka ? Pas encore. Trouver ce boson n’est pas comme découvrir la mâchoire d’un australopithèque dans des sédiments africains, ou une nouvelle molécule dans une éprouvette. Dans le monde de l’infiniment petit, les statistiques règnent en maître. Ainsi, les signaux détectés et attribués au Higgs auraient une chance sur 300 d’être le fait du hasard. C’est peu, mais encore bien trop pour sonner l’hallali. Cela suffit toutefois pour affirmer, en langage de physicien, que « la courbe d’exclusion n’exclurait pas le boson de Higgs à basse masse ». Autrement dit, qu’il y a comme un pépin qui semble percer la peau d’orange, dans une fourchette de masse comprise entre 115 et 130 GeV.

Simulation du boson de Higgs au CERN.D.R.

Les chercheurs ne seront sûrs de leur fait que lorsque les lois statistiques leur diront qu’il existe moins d’une chance sur plus d’un million que le phénomène observé soit dû à un aléa expérimental. Pour ce faire, ils doivent, comme il en va pour les sondages, multiplier le nombre de collisions entre protons, donc le nombre possible d’apparitions d’un Higgs. On ne parle pas là d’un petit millier de « personnes interrogées », mais de millions de milliards de collisions. C’est dire si la chasse est délicate.

Pour l’ensemble de l’année 2011, sur quelque 400 000 milliards de collisions, une dizaine de sondés seulement ont répondu « oui » : une dizaine de chocs dans lesquels un boson de Higgs serait apparu avant de se désintégrer aussitôt en d’autres particules, repérées par les détecteurs CMS et Atlas. Pour atteindre le niveau de précision requis, il faudra tripler, voire quadrupler le nombre de collisions l’an prochain. Fonctionnant 24 heures sur 24, le LHC devrait atteindre ce niveau avant l’été. On saura alors sans doute définitivement si les signaux présentés mardi persistent et sont donc bien imputables au Higgs.

« Nous observons une mer bouillonnante et, de temps en temps, une vague passe au-dessus de la jetée. C’est une fluctuation qui ne nous intéresse pas. Nous devons descendre tout près de la surface de cette mer agitée pour trouver quelque chose qui sorte de l’ordinaire », image Yves Sirois (CNRS), de l’expérience CMS. Malgré toutes les données déjà accumulées, « nous restons prudents », souligne Daniel Fournier (CNRS), de l’expérience Atlas. Si finalement bosses et pics se dégonflent, les physiciens devront soit prendre encore plus de temps pour fouiller d’ultimes recoins mal explorés, soit se passer du Higgs pour expliquer la masse des particules.

Les idées ne manquent pas. Du reste, même avec une éventuelle découverte du boson de Higgs certifiée conforme aux canons de la rigueur scientifique, l’histoire ne s’arrêtera pas l’été prochain. Il faudra jauger la bête, la tester. Car sur le papier, plusieurs bosons existent. Certains portent une charge électrique, d’autres non. Ils peuvent interagir avec les autres particules plus ou moins fortement. Certains ne seraient même pas des particules élémentaires ! Ces « détails » sont fondamentaux pour poursuivre le chemin, encore inconnu, qui mène des énergies sondées actuellement jusqu’à celles qui régnaient aux débuts de l’Univers, lorsque tout n’était qu’une « soupe » de particules élémentaires extrêmement chaudes et agitées.

Quelles lois physiques régissent ces domaines d’énergie que le LHC commence à peine à sonder ? Telle est la quête dont le boson n’est que la première étape. En fonction des résultats de 2012, des choix seront faits, en concertation internationale, pour savoir quel type d’accélérateur-microscope sera nécessaire : un « bélier » avec des protons pour explorer des énergies toujours plus hautes, ou un scalpel très fin avec des électrons, pour décrire au mieux ce qui se passe déjà aux échelles d’énergie du LHC ? C’est le financement et la localisation de ces recherches qui seront alors peut-être un pépin.

David Larousserie

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