date de création : 3 mai 2021
dernière mise à jour : 20 septembre 2021

Brice Perrier est journaliste à Marianne où il est responsable de la rubrique scientifique. Il publie le 5 mai 2021 un livre qui fait le point sur la question fondamentale pour la science : comment le Covid-19 a-t-il contaminé les premiers humains ?
Cette question a déjà fait l’objet de précédents articles sur ce site évoquant à partir de déclarations de scientifiques les raisons pour lesquelles la piste du laboratoire reste la plus sérieuse à ce jour sur la naissance du SARS-COV-2 :
- article du 25 mars 2020
- Cet article s’appuyait sur les révélations d’un généticien américain James Lyon Weiler qui affirmait et apportait la preuve des traces génétiques laissées par l’outil p-Shuttle dans le génome du virus.
- article du 5 novembre 2020
- Ce deuxième article ajoutait deux autres sources d’interrogation sur l’origine artificielle de ce virus. D’abord, la publication le 26/10 d’un article de Yaroslav Pigenet dans le journal du CNRS -virologie où ce chercheur indiquait que la piste du laboratoire restait sérieuse en l’état actuel des connaissances scientifiques.
Ensuite, cet article présentait une interview de la généticienne Henrion-Caude qui affirmait qu’elle avait trouvé qu’une partie de la membrane du virus ne pouvait être naturelle.
- article du 1/12/2020
- Avec HOLD-UP et cet épisode 3 sur les origines du virus nous avons suivi les révélations du Dr Henrion Caude dans une vidéo du 27 /11/2020 sur Sud Radio. Elle nous révèle l’existence des affirmations d’une chercheuse virologue chinoise Li Meng Yan. Dans deux rapports consécutifs publiés sur Zenodo.org le premier le 14/9/2019 puis toujours sur Zenodo, le second, le 8 octobre 2020, elle révèle que le SARS-Cov 2 est une arme biologique résultant d’une fraude scientifique à grand échelle : “SARS-CoV-2 Is an Unrestricted Bioweapon : A Truth Revealed through Uncovering a Large-Scale, Organized Scientific Fraud”
Avec l’épisode 4 nous découvrons donc l’enquête du journaliste Brice Perrier objet de son livre « SARS-COV2- Aux origines du mal » sorti en librairie le 5 mai 2021. La présentation qui suit est tirée de l’article de Célia Cuordifède paru dans Mariane du 30 avril au 6 mai.
Brice Perrier évoque d’abord les dizaines d’enquêtes, la plupart signées par des chercheurs chinois et parues dans les prestigieuses revues scientifiques Nature ou the Lancet indiquant que le passage du virus à l’homme s’était fait par l’intermédiaire du pangolin, hôte intermédiaire. Mais ces hypothèses durent être abandonnées par la suite par la communauté scientifique car le génome du virus identifié chez le pangolin s’est révélé trop éloigné de celui du virus découvert chez l’homme.
Certains scientifiques se tournent vers des laboratoires P2 ou P3 de la région de Wuhan spécialisés sur l’étude des coronavirus de chauve-souris (autres que le fameux laboratoire P4 inauguré par le premier ministre français). Ils retiennent l’hypothèse d’une fuite accidentelle alors que d’autres se refusent à y croire, privilégiant l’hypothèse d’une création naturelle.
Cette lutte entre les approches d’origine laboratoire ou d’origine naturelle constituent la trame de cette enquête.
Brice Perrier aborde dans son livre, à la fois technique et fourni, toutes les pistes, même celles qui paraissent interdites. A la lecture de celui-ci, on découvre d’abord le rôle prépondérant joué par les grandes revues scientifiques qui sont parfois attachées à la pensée scientifique dominante écartant la publication d’études qui s’en éloignent et participant ainsi par cette sélection à renforcer cette pensée dominante.
Le livre met aussi la lumière sur des expériences parfois périlleuses mais couramment effectuées en laboratoire et dont l’objectif est celui dit des gains de fonction. Il s’agit d’ajouter une fonction à une cellule pour améliorer la lutte contre les virus. cf le « Frankenvirus » H5N1 sur le site controverses.minesparis
Brice Perrier clos son ouvrage par la publication de l’appel de 27 chercheurs pour le lancement d’une enquête internationale complète et sans restriction sur les origines du covid-19.
Cet appel est publié le 13 avril 2021 dans le Point. Le but est scientifique : rechercher l’origine réelle de cette pandémie afin d’éviter la possibilité d’une nouvelle épidémie de même type. La conférence de presse de l’OMS le 30 mars 2021 après leur visite à Wuhan montre que toutes les pistes n’ont pas été étudiées de façon identique. L’étude conjointe de l’OMS avec les chercheurs chinois a été ciblée sur la recherche des pistes zooniques.
Ces scientifiques de l’OMS concluent « qu’ aucune justification solide n’est fournie pour expliquer pourquoi ce serait un « accident de laboratoire » (qu’il s’agisse d’une fuite de laboratoire ou d’un accident lors d’un prélèvement d’échantillons). L’OMS prétend qu’à défaut de telles preuves, cette hypothèse de la fuite d’un laboratoire devrait être considéré comme « extrêmement improbable ».
Dans son livre, Brice Perrier rappelle que dès le 19 février 2020 des chercheurs ont signé une tribune dans the Lancet condamnant les théories du complot qui suggèrent que le covid 19 n’est pas d’origine naturelle. Il révèle, preuves à l’appui et s’appuyant sur une enquête américaine, que cette tribune a, été rédigée en fait par Peter Daszak président d’EcoHealth Alliance et cosignée par d’autres scientifiques. Elle s’opposait de manière collective à la révélation de Botao Xiao, professeur à l’Université de technologie de Chine méridionale qui venait de poster le 6 février qu’il était possible que le virus soit sorti de Wuhan.
Or, l’association US Right to know -, déjà bien connue pour sa lutte contre Monsanto-a révélé l’origine de la rédaction de cet appel du 19 février par des scientifiques de renom. Elle révèle que Peter Daszak auteur de cet article a publié une vingtaine d’études avec l’institut de virologie de Wuhan et qu’il a contribué au financement de cet institut chinois grâce à des fonds publics américains. La proximité de ce scientifique avec le centre de Wuhan est révélée malgré les précautions prises par son auteur pour dissimuler son initiative mais découvertes par US Right.
Cet appel collectif ainsi publié très tôt dans the Lancet le 19 février 2000 a imposé à la communauté scientifique spécialisée la vision de l’origine naturelle du virus. Le processus a été renforcé par les revues scientifiques qui censurent alors la théorie de l’origine du laboratoire ne voulant sans doute pas apparaître comme des supports d’une thèse qualifiée de complotisme scientifique. Les déclarations du président américain Donald Trump sur « le virus chinois » ont renforcé ce caractère devenu tabou de l’accident de laboratoire et déclaré d’entrée de jeu comme une hypothèse complotiste.
C’est ainsi qu’ont été censurés plusieurs chercheurs dont les virilogues norvégien Birger Sorensen et le chercheur anglais Angus Dalgleish qui disaient avoir observé une capacité d’action particulière du SARS-COV-2 qui pourrait être liée à 6 insertions dans la protéine Spike.
Pour rédiger son article, la journaliste de Marianne a rencontré deux directeurs de recherche français d’orientation scientifique éloignée quant à l’origine du SARS-COV-2.
Etienne Decroly est virologue spécialiste du VIH, directeur de recherche CNRS à l’Université d’Aix Marseille – afmb-architecture et fonctions des macromolécules biologiques-. Il précise qu’il n’ a pas de position définitive sur la question de l’origine mais s’étonne que l’hypothèse de la zoonose retenue par l’OMS comme la plus favorable mentionne à l’appui de sa conclusion un prélèvement de quelques 80 000 échantillons effectués avec cette hypothèse alors que les 80 000 échantillons étaient tous négatifs par rapport à la piste de la zoonose. Il affirme qu’en pareil cas, la méthode scientifique veut que l’on teste d’autres hypothèses car la science progresse toujours sur la contradiction et le débat. Il fait observer aussi que, dans ce débat, existent aussi d’autres intérêts que le seul intérêt scientifique et il souligne des intérêts financiers et politiques. Mais le temps efface les traces et c’est pourquoi la communauté scientifique doit soutenir davantage l’OMS qui souhaite des études approfondies sur la question.
Face à Etienne Decroly, la journaliste Celia Cuordifede a rencontré Yves Gaudin lui aussi directeur de recherche CNRS et responsable de l’équipe Rhabdovirus à l’institut de biologie intégrative de la cellule à Paris Saclay.
Ce chercheur a beaucoup étudié les mécanismes d’entrée des virus dans l’organisme. Selon celui-ci, il n’y a que deux hypothèses possibles sur l’origine SARS-COV-2 : la première est celle de l’hôte intermédiaire et la seconde la transmission directe à l’homme par la chauve-souris. Il ne croit pas à la fuite accidentelle du laboratoire. Il penche plutôt pour l’hôte intermédiaire et de citer alors l’origine du SARS-COV-1 avec la civette et du MERS-COV-V avec le dromadaire.
Interrogé sur la découverte d’un « site de clivage de furin » il reconnaît qu’effectivement ceci n’a jamais été découvert chez d’autres coronavirus mais il soutient néanmoins l’hypothèse qu’il puisse apparaître spontanément dans la nature. Sa présence ici dans le SARS-COV-2 ne prouverait donc selon lui pas grand chose.
Interrogé sur les expériences de gain de fonction qui modifient le code génétique d’un virus afin de voir comment il évolue et in fine de créer des vaccins, il reconnait que certaines de ces expériences sont douteuses et il donne l’exemple à l’appui, du gain de fonctions sur la grippe H5N1 en 2012 qui a permis finalement que ce virus passe ainsi à l’homme… Il reconnait donc l’existence d’un précédent scientifique dans la propagation d’un nouveau virus.
Il souligne à contrario, que ces expériences de gain de fonctions ont permis néanmoins de nombreuses avancées scientifiques et précise que cette recherche vise à orienter les virus dans un sens qui intéresse les scientifiques. Par exemple il dit que son équipe travaille sur le virus de la stomatite vésiculaire pour cibler les cellules tumorales de façon préférentielle. A travers le gain de fonction, on cherche à ce que le virus entre dans les cellules tumorales et puisse à terme être utilisé en stratégie thérapeutique anticancéreuse.
Revenant sur l’origine du SARS-COV-2 il estime qu’en outre, l’hypothèse de l’accident de laboratoire sera probablement difficile à prouver. Il penche pour l’origine naturelle qui doit être absolument explorée car celle -ci peut permettre de découvrir d’autres virus dangereux.
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Pour terminer cet article, je conclurai que l’interview de ce chercheur révèle que le domaine même de sa recherche l’empêche d’admettre le besoin de l’étude de la piste du laboratoire. Si cette hypothèse devait finalement prévaloir, elle constituerait un grand discrédit pour les recherches de ce type et au-delà, compte tenu de l’impact planétaire, elle serait un énorme revers pour la religion du progrès qui s’appuie justement et quasi exclusivement sur la science pour orienter notre avenir.
Au delà des conflits d’intérêts de certains chercheurs, au delà de l’opposition politique entre Chine, à l’origine géographique de la découverte du problème et Etats-Unis, il apparaît en toile de fond qu’actuellement, l’immense majorité des spécialistes reste muette face à l’hypothèse de l’origine du laboratoire qui est, comme on vient de le voir dans l’interview du directeur de recherche Yves Gaudin simplement évacuée d’une phrase ou d’un trait de plume : circulez il n’y a rien à voir du côté des laboratoires.
A travers ces comportements, la majorité des scientifiques poursuit son rêve prométhéen de dompter et orienter la nature à sa guise. La balance bénéfices / risques est toujours mise en avant et souligne, une fois de plus, que les bénéfices, ici seulement espérés sur d’hypothétiques découvertes, viennent heurter le coût humain gigantesque et planétaire mais réel de cette pandémie, qu’il soit sanitaire – et bien au-delà du simple décompte des morts- mais aussi économique et social.
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voir appel du 31 mars 2021 des Gouvernements de l’Australie, du Canada, de la République de Corée, du Danemark, de l’Estonie, d’Israël, du Japon, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Norvège, de la Slovénie, du Royaume-Uni et des États-Unis d’Amérique demeurent fermement déterminés à travailler avec le monde de l’ Organisation de la santé (OMS), des experts internationaux qui ont une mission vitale et la communauté mondiale pour comprendre les origines de cette pandémie afin d’améliorer notre sécurité sanitaire mondiale et notre réponse. Ensemble, nous soutenons une analyse et une évaluation transparentes et indépendantes, sans interférence ni influence indue, des origines de la pandémie COVID-19. À cet égard, nous nous associons pour exprimer les préoccupations communes concernant la récente étude organisée par l’ OMS en Chine, tout en renforçant dans le même temps l’importance de travailler ensemble pour développer et utiliser un processus rapide, efficace, transparent, scientifique et indépendant pour les évaluations internationales de ces flambées d’origine inconnue à l’avenir.
voir : journal international de médecine 4 mai 2021
voir Watson : la thèse de la fuite d’un labo rejaillit 4 mai 2021
voir Ouest France 14 mai : Dans une correspondance publiée dans la revue Science, jeudi 13 mai, 18 éminents biologistes appuient les appels en faveur d’une nouvelle enquête sur toutes les origines possibles du virus et demandent aux laboratoires et agences chinoises d’ouvrir leurs dossiers à des analyses indépendantes.
La lettre, écrite par le microbiologiste David Relman de l’université de Stanford et le virologue Jesse Bloom de l’université de Washington, s’en prend à une récente étude conjointe sur les origines du covid-19 menée par l’Organisation mondiale de la santé et la Chine, qui a conclu qu’un virus de chauve-souris avait probablement atteint l’homme via un animal intermédiaire et qu’un accident de laboratoire était « extrêmement improbable ».
Cette conclusion n’était pas scientifiquement justifiée, selon les auteurs de la lettre, puisqu’aucune trace de la façon dont le virus est passé à l’homme n’a été trouvée. La théorie d’un accident de laboratoire n’a été examinée que superficiellement. Une poignée seulement des 313 pages du rapport sur les origines de l’OMS et de ses annexes est consacrée à ce sujet.
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Même si les scientifiques chinois ont affirmé qu’aucune fuite n’a eu lieu, les auteurs demandent une enquête plus indépendante. « Une enquête digne de ce nom doit être transparente, objective, fondée sur des données, inclure une large expertise, faire l’objet d’une surveillance indépendante et être gérée de manière responsable afin de minimiser l’impact des conflits d’intérêts », écrivent-ils.
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Pour répondre à ce refus d’inclure notamment la piste laboratoire un groupe indépendant s’est constitué autour de chercheurs :
DRASTIC : création d’un collectif de recherche indépendant qui enquête sur l’origine du coronavirus – cf 20 minutes 29 mars 2021
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Une interview de Brice Perrrier sur Thinkerview diffusée le 30 /04/21
( 1:41:44)
sur the Epoch Times (12 juin 2021): Des experts mettent en avant des preuves « accablantes » d’épissage de gènes, indiquant que le virus du PCC provient probablement d’un laboratoire
France 24 -26 août
Après la publication vendredi du résumé d’un rapport d’enquête du renseignement américain, le président américain Joe Biden a accusé la Chine de dissimuler les « informations cruciales sur les origines de la pandémie de Covid-19 ».
Le virus du Covid-19 n’a pas été développé « comme arme biologique » et n’a « probablement » pas été conçu « génétiquement » : telles sont les conclusions des renseignements américains, selon le résumé d’un rapport publié vendredi 27 août. L’origine de ce nouveau coronavirus, apparu fin 2019 en Chine, reste toutefois une énigme. Infection transmise par un animal ? Accident de laboratoire ? Les renseignements américains sont divisés et n’ont pas de réponse claire et définie.
Dans un communiqué diffusé après la publication du rapport d’enquête qu’il avait lui-même demandé au printemps, Joe Biden a accusé la Chine de dissimuler des « informations cruciales sur les origines de la pandémie ». Ces informations « existent », estime le chef d’État, « et pourtant depuis le début, des responsables gouvernementaux en Chine œuvrent pour empêcher les enquêteurs internationaux et les acteurs mondiaux de la santé publique d’y accéder ».