L’antispécisme, un anti-humanisme comme les autres

 

 

L’EXTINCTION DE L’HOMME: LE PROJET FOU DES ANTISPÉCISTES –            de SUGY PAUL       13 mai 2021

Le parcours d’étude de Paul Sugy sur les Chartreux 

Il est assez chaotique ! Je crois que je dois vous faire une confidence : après la classe prépa, je n’ai jamais réussi à me passionner pour les études supérieures. Comme si je n’avais pas réussi à faire tout à fait le deuil de ces deux années extraordinaires. Tout le reste, par la suite, paraît fade en comparaison : on ne retrouve plus la même densité intellectuelle, cette impression de se coucher chaque soir deux fois plus cultivé que la veille. S’il n’y avait pas l’angoisse du concours, je crois que j’aurais aimé rester en khâgne toute ma vie ! Après deux ans de prépa littéraire, j’ai étudié à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, à Paris, en sciences sociales et en philosophie. Le plus dur était de choisir une discipline car on voudrait les choisir toutes. A l’ENS, il faut s’inscrire en parallèle en troisième année de licence, donc j’ai étudié en même temps en fac de sociologie, à Dauphine. Puis toujours en parallèle de mon cursus de normalien, j’ai fait un Master de politiques publiques à Sciences Po. Je voulais présenter le concours de l’ENA… Mais je n’en ai pas eu le temps : à la fin du Master, il fallait faire un stage et j’ai passé quelques mois à la rédaction du Figaro. Depuis, je n’ai plus voulu la quitter : j’ai eu la chance d’être recruté sitôt mon stage fini, et j’ai démissionné de l’ENS en renonçant à mon engagement décennal (les élèves normaliens doivent travailler dix ans dans la fonction publique).

 

 

 

sur France Soir 26/07/21

Zad, nature, culture et recomposition des mondes avec Alessandro Pignocchi

Ancien chercheur en sciences cognitives eten philosophie, Alessandro Pignocchi s’est lancé dans la bande dessinée avec son blog, Puntish. Son premier roman graphique, Anent. Nouvelles des Indiens Jivaros (Steinkis), publié en 2016, racontait ses découvertes et ses déconvenues dans la jungle amazonienne, sur les traces de l’anthropologue Philippe Descola.

Son Petit traité d’écologie sauvage (Steinkis), publié en 2017, décrit un monde où l’animisme des Indiens d’Amazonie est devenu la pensée dominante. Cette réflexion est encore poursuivie en 2018 dans La Cosmologie du futur (Steinkis), dans lequel l’auteur se débarrasse du concept moderne de « nature ».

Avec ce nouvel album, la recomposition des mondes, qui constitue le premier roman graphique publié dans la collection « Anthropocène » du Seuil, éditeur de sciences humaines, Pignocchi s’attache à des problématiques similaires, mais appliquées à un cas concret et un peu moins lointain que l’Amazonie, puisqu’il part étudier et vivre ces problématiques sur le terrain de la ZAD de Notre-Dames-des-Landes.

partie d’une interview par Nicolas Cazaux sur partage le.com

Avant d’y aller (sur la ZAD), je ne soupçonnais pas du tout la complexité de l’expérience de la ZAD – la richesse, l’intensité et l’originalité de ce que ça fait d’être sur place. Je devais penser que l’intérêt de cette lutte tenait à sa finalité – principalement l’abandon du projet d’aéroport – et que le parcours vers cet objectif était fait de souffrances et de discussions politiques pénibles. Je n’imaginais pas que la beauté d’une telle lutte tenait avant tout à la lutte elle-même, à la densité de vie qu’elle procure.

Les ZAD s’en prennent à deux piliers fondamentaux de l’Occident moderne, ceux-là même que le Green New Deal vise à maintenir en place : la Nature-objet et l’indépendance de la sphère économique. Deux fondamentaux qui s’étayent l’un l’autre et qui érigent un rapport au monde incompatible avec une sortie de la crise écologique.

La notion de Nature-objet, qui est une autre façon de parler de la distinction entre Nature et Culture, désigne le mode de relation privilégié par l’Occident moderne avec les plantes, les animaux, les écosystèmes et les non-humains en général : la relation de sujet à objet. Les seuls sujets sont les humains, et tous les non-humains sont des objets qui n’acquièrent leur valeur qu’en vertu des services qu’ils rendent aux humains. La notion de service écologique, si importante y compris dans des discours prétendument écologistes, est symptomatique de ce mode de relation.

Le point important, c’est que dans l’Occident moderne, c’est la relation de sujet à objet qui façonne le rapport au monde dominant, les normes sociales, les institutions, etc. (y compris, d’ailleurs, de plus en plus souvent entre humains, comme l’illustre la notion de « ressources humaines »).

En Amazonie et, j’y reviendrai, sur une ZAD, c’est au contraire la relation de sujet à sujet avec les non-humains qui est la plus spontanée et qui façonne le rapport au monde du groupe et ses normes sociales. Pour les Indiens d’Amazonie et d’Amérique du Nord, plantes et animaux sont réellement vus comme des personnes, dont la vie sociale est régie par des conventions analogues à celles en vigueur chez les humains.

Dans l’Occident moderne, la relation de sujet à objet se décline selon deux variantes : l’exploitation et la protection. La protection des milieux qui, telle qu’elle est pensée chez nous, reste une forme d’utilisation, où sont mis en avant soit les services écologiques, soit des fonctions de récréation, de contemplation esthétique, etc. Tant que ce mode de relation reste la relation par défaut, celle qui structure notre rapport au monde et les normes de notre société, il n’y aura pas d’issue à la crise écologique, et ce pour deux raisons principales : tout d’abord, l’oscillation entre protection et exploitation est biaisée. Ça n’est pas une oscillation mais un phénomène de cliquet, puisque lorsqu’on choisit de protéger une zone on peut toujours changer d’avis et l’exploiter, alors que l’inverse est plus complexe. Tant que l’on reste prisonnier de cette dichotomie on se dirige donc nécessairement vers des lieux protégés de plus en plus réduits, jusqu’à leur disparition totale.

Le statut d’objet attribué aux non-humains est maintenu en place par l’autre pilier fondateur de l’Occident moderne : le mythe de l’indépendance des faits économiques. Comme le décrit Karl Polanyi dans La grande transformation, au cours du 19e siècle l’utopie libérale a œuvré à détacher l’économie du reste de la vie sociale et à la positionner en surplomb par rapport à elle, à faire de l’activité économique une fin en soi. Là aussi, cette propriété cosmologique est propre à l’Occident moderne : dans les sociétés traditionnelles il n’y a pas de faits économiques. Tout échange, même médié par une forme de monnaie, est toujours plus qu’un simple échange d’objets : il renforce ou déplace les solidarités, les rivalités et s’inscrit globalement dans l’ensemble du tissu social.

L’indépendance des faits économiques en Occident relève du mythe car, bien sûr, l’économie est toute pénétrée par le politique. Mais c’est un mythe que nos classes dirigeantes ont un besoin vital de maintenir en place car il est devenu leur principal outil de légitimation. Ils ont besoin, par exemple, de pouvoir prendre les points de croissance ou le PIB comme des fins en soi, indépendamment des réalités socio-écologiques qu’ils dissimulent.

Si l’on résume le syllogisme très simple auquel on arrive, voici ce que l’on obtient :

(1) Pas d’issue à la crise écologique sans instaurer la relation de sujet à sujet avec les non-humains comme relation structurante.

(2) La sphère économique autonome et surplombante ne peut accepter que des objets.

Conclusion : une proposition écologique ne peut être sérieuse que si elle s’en prend frontalement à l’indépendance des faits économiques. Et c’est très exactement ce qui se passe sur les ZAD. On remet au premier plan des relations basées sur la solidarité, l’entraide, le non-chiffrable, on s’échange de la nourriture à prix libre et, plus généralement, on dissout la sphère économique dans la réalité de la vie sociale. Ce faisant, on libère les espaces permettant de tisser avec les non-humains et le territoire des relations de sujet à sujet, colorées de liens affectifs, empathiques et présentant toutes les nuances de ce qui n’est pas marchandisable. Personne, sur une ZAD, n’aurait l’idée de faire appel à la notion de service écologique ou de séparer les questions sociales et les questions environnementales. Le territoire et ses habitants non-humains ne sont plus ni des ressources ni des sanctuaires mais, en somme, des voisins, avec lesquels il s’agit de partager au mieux un monde commun.

Elevages intensifs : élevages sordides

 

L214 éthique et animaux

Cette enquête, présentée par Yann Arthus-Bertrand a été menée dans un élevage du Finistère sur la commune de Dirinon (29460). Cette ferme XXL a l’autorisation d’élever 800 truies reproductrices et d’engraisser plusieurs milliers de cochons. Elle est affiliée à la coopérative Triskalia, fournisseur de référence des abattoirs de l’entreprise Bigard-Socopa.

95% des 25 millions de cochons élevés chaque année en France proviennent d’élevages intensifs, d’élevages sordides.

N’oublions pas les éleveurs qui gèrent ces élevages et dont 1/3 gagnent moins de 350 € par mois.

Notre système marche sur la tête. Il faut que ça change. Des millions de repas sont servis chaque année dans nos écoles et nous votons dans quelques mois pour le renouvellement des conseils municipaux.

Demandons aux candidats de s’engager à ne plus faire servir dans ces cantines de repas contenant de la viande provenant d’élevages intensifs et à augmenter en conséquence le nombre de repas végétariens.

 

Lire le rapport produit par L 214 sur cette enquête 

info complémentaire : condamnation association L214

L214 condamnée pour avoir révélé la souffrance des animaux

NOUS CONTINUERONS À DÉVOILER LA RÉALITÉ DES ABATTOIRS

Le tribunal correctionnel de Pau a rendu lundi 18 octobre sa décision concernant les poursuites à l’encontre de l’association L214, suite à la diffusion d’une enquête filmée à l’abattoir de Mauléon-Licharre en 2016. Les juges ont relaxé L214 pour la diffusion des images, mais l’ont condamnée à 5 000 € d’amende pour complicité d’atteinte à l’intimité de la vie privée. Le tribunal a également condamné l’association à verser 1 500 € à chacun des salariés de l’abattoir. L’association fait appel de cette décision.

Celle-ci nous semble profondément injuste : l’association n’a jamais dévoilé l’intimité de la vie privée des salariés. Elle ne fait que montrer les conditions de mises à mort des animaux dans les abattoirs pour rendre visible une machine destructrice réglée en France à 2 400 mises à mort à la minute.

Si nous pouvions informer et faire prendre conscience de l’horreur qui se déroule derrière les murs des abattoirs ou des élevages autrement qu’en dévoilant des images, évidemment, nous le ferions.

Mais il faut se rendre à l’évidence : jusqu’à présent, seules les images ont permis de mettre en lumière la violence inouïe qui se déroule quotidiennement dans les abattoirs. En plus des prises de conscience, les images de Mauléon ont donné lieu à la condamnation de l’abattoir, de son ancien directeur et de quatre salariés notamment pour abattage sans équipement conforme, abattage sans personnel qualifié, abattage sans précaution pour éviter de faire souffrir, abattage sans étourdissement, immobilisation sans précaution et saignée tardive.

Voir la vidéo

Les images que nous avons diffusées ont permis la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs à l’Assemblée nationale et poussé l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll à ordonner des inspections dans tous les abattoirs de boucherie en France. Cet audit avait révélé que 80 % des chaînes d’abattage présentaient des non-conformités : la terreur et la souffrance inhérentes à la mise à mort sont encore accentuées par le non-respect de la réglementation.

→ Lire notre communiqué de presse

Les images que L214 a révélées ont permis de s’intéresser également aux conditions de travail scandaleuses des personnels des abattoirs : la violence touche également les ouvriers chargés de faire le sale boulot. Si des salariés doivent répondre de leurs actes devant la justice, L214 s’est toujours attachée à souligner la responsabilité de nos choix de société et des dysfonctionnements qui incombent le plus souvent aux abattoirs et aux services de l’État.

Pour mettre fin à ce système injuste, cruel, effroyable pour les animaux et les humains et désastreux pour l’environnement, nous continuerons de divulguer ce que les industries agroalimentaires cherchent à nous cacher.

À bientôt,
L’équipe de L214

 

 

UTOPIA XXI

Ceci n’est pas un livre . C’est un voyage au centre d’une terre nouvelle, ce sont des pas sur une route à inventer. Il sera une fois un monde nommé UTOPIE.

Il sera une fois un monde nommé UTOPIE qui aura pour priorités le bonheur de chacun et la progression morale de l’humanité. Sur cette terre plus aucun être humain  ne manquera de l’essentiel pour vivre décemment, car chacun recevra de la naissance à la mort, l’assurance de sa subsistance, c’est à dire de quoi se loger, se nourrir et se vêtir.

pour voir la présentation du livre

pour feuilleter le livre

 

 

RMC :  Le Grand Oral d’Aymeric Caron, journaliste et auteur de « Utopia XXI » – 22/11/2017

Pour lire l’Utopie de Thomas Moore

« Je vais maintenant plaider, et même longuement, la cause animale »

 

François Ruffin à l’Assemblé nationale : Pour que l’agro-alimentaire cesse de traiter vaches poules et cochons comme une matière première.

 

« Je vais maintenant plaider, et même longuement, la cause animale. Pour que l’agro-alimentaire cesse de traiter vaches, poules et cochons comme une matière première.Et je sais combien quand on prend la parole pour ces êtres sensibles, on est vite soupçonné de sentimentalisme, de sensiblerie et sujet à moquerie…..
Et parfois on m’accuse « et les hommes et les salariés vous y avez pensé? Comme si en défendant les animaux je trahissais l’homme. Au contraire, c’est un continuum.

Depuis le XXème siècle, l’économie, écrase tout : La nature, les animaux.. Mais comment ne pas voir qu’ensuite ce sont les hommes qu’elle maltraite, qui deviennent à leur tour une matière à profit au gré des caprices de la finance…

 

….

Un mec a dit, il y a environ deux mille ans, ce que vous faites aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites.
Et même mieux, je dirais : ce que nous faisons aux plus petits d’entre les nôtres, c’est à nous que nous le faisons.
C’est notre âme qui se tarit, qui s’assèche, qui se racornit.
C’est notre tolérance à l’injustice, voire à l’horreur, qui s’accroît. »

droit des animaux : être le bien d’un autre

Etre le bien d’un autre Poche – 28 mars 2018

 

 

Le code civil ne dispose que de deux catégories : les personnes et les choses.

Depuis février 2015, le code civil définit les animaux comme des « êtres vivants doués de sensibilité ».

Malgré cette modification, ils demeurent soumis au régime des choses appropriables. Légalement, ces êtres existent pour servir l’humain, et non de manière intrinsèque. L’animal, comme l’esclave de la Rome antique, appartient à son maître. Il est son bien. Comment sortir de cette impasse ?

Quelle est la stratégie des défenseurs des droits des animaux ? Quel type de droits réclament-ils et sur quels fondements ? Dans ce texte engagé, Florence Burgat montre comment la notion de « personne » permet de faire évoluer le statut juridique des animaux vers un plus grand respect. Nul besoin de ressembler un humain adulte autonome et responsable pour être juridiquement une personne.

quelques regards – cf article Wikipédia -sur les  religions à propos de l’antispécisme

rappel : L’antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l’espèce à laquelle appartient un animal n’est pas un critère pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et de la considération morale qu’on doit lui accorder. L’antispécisme s’oppose au spécisme qui place l’espèce humaine avant toutes les autres.

Pour un chrétien, les autres espèces ont été créées par Dieu pour servir à l’homme : même si elles méritent le respect que leur confère le statut de créatures de Dieu, elles restent inférieures et n’ont pas droit au salut, ni aux sacrements, etc. Les interprétations des théologiens ont subi l’influence des Pères de l’Église, adeptes du néoplatonisme7, qui instille une rupture entre l’homme et les autres créatures. (pour aller plus loin cf l’étude en lecture libre : Le christianisme et l’animal, une histoire difficile -d’Eric Baratay)

Certaines religions ou cultures majeures paraissent se rapprocher de l’antispécisme. La croyance en la réincarnation dans l’hindouisme (qui est plus une culture avec des courants religieux en son sein, liés au shivaïsme, au vishnouisme, shaktisme, etc.), le jaïnisme, le bouddhisme et le sikhisme amène à proscrire la consommation des animaux et à éviter autant que possible de les tuer, de les faire souffrir. La notion d’être sensible, quelle que soit l’espèce à laquelle il appartient, est centrale dans l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. C’est parce que tous les animaux sont dotés de cette âme commune, principe vital commun à tout être vivant (même « vouloir-vivre » selon le philosophe Arthur Schopenhauer) qu’il convient de ne pas les blesser, les tuer (voir à hindouisme et non-violence). Tous les textes sacrés, qu’ils soient hindous, bouddhistes, sikhs ou jaïns, enseignent le respect envers toutes les créatures vivantes (notion de l’ahimsa) comme valeur suprême, norme sociale, politique, et idéal le plus élevé.

Dans l’hindouisme, le jaïnisme et de manière générale dans les religions et philosophies indiennes (bouddhisme, ayyavazhi), la séparation entre humanité et animalité n’est pas en conséquence une séparation de nature mais une différence de degré.

Dans le monde chinois, selon les perspectives du taoïsme et du confucianisme, il n’y a pas de séparation nette entre humanité et animalité non plus, pas de séparation de « nature », mais différence de « degré » aussi, animaux et humains étant en réalité interdépendants ;

par rapport à l’humanisme : du fait de la double définition de l’humanisme, d’un côté décrit comme la généralisation de la compassion et de l’autre comme concept de royauté de l’homme, l’antispécisme peut être vu comme un humanisme compassionnel et dans le même temps comme l’antithèse de l’humanisme, puisque l’antispécisme met en question la supériorité de l’homme. La morale antispéciste peut donc être perçue soit comme une généralisation au-delà des frontières de l’espèce humaine de l’humanisme, donc une sorte d’universalisme de la compassion ; soit comme un anti-humanisme, dans le sens où elle refuse à l’être humain une essence qui le placerait au-dessus des autres animaux (par exemple, dans la culture hindoue, contrairement à la culture chrétienne, l’humanité a une différence de « degré » avec les autres animaux, non de « nature »).

 

 

 

 

 

 

 

 

Del Amo : Comment avons-nous pu à ce point perdre notre humanité ?

 

 

Le romancier Jean-Baptiste Del Amo a reçu lundi 5 juin le 43e prix du Livre Inter pour son roman « Règne animal » (Gallimard), grand et âpre roman sur la dérive d’une humanité acharnée à asservir la nature et les animaux. –pour voir la présentation du livre

Engagé dans l’association de défense des droits des animaux L214, il a aussi estimé que l’action de cette organisation, auteur de vidéos choc sur les pratiques dans certains élevages et abattoirs, avait « permis de légitimer ce combat sur la condition animale, de le porter dans l’espace public ».

 

 »

Là gît le génie et la patte d’enfer de Jean-Baptiste Del Amo. Une éducation libertine, son premier roman (La Croix du 4 septembre 2008), qui s’était hissé jusqu’à l’ultime sélection du Goncourt, envisageait le Paris bourbeux d’Ancien Régime et tout ce qu’il charriait. Vint ensuite Le Sel(La Croix du 7 octobre 2010), chronique d’une humble famille sétoise baignant dans une névrose clanique ruisselant de père en fils. Son troisième coup de dé, en 2013, Pornographia, pistait le désir, la souillure et les rêves d’un homosexuel dans les bas-fonds de La Havane.

Avec Règne animal, l’horreur et l’épure, le haut-le-cœur et l’ampleur, la cruauté mêlée à la compassion atteignent des sommets stylistiques. Rare et précieuse émotion littéraire, qui semble rebondir avec une âpreté pleine de grâce sur les mots fameux de Musset (On ne badine pas avec l’amour) : «Le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. »

Chez Del Amo cependant, il n’y a plus rien à espérer des humains tant qu’ils profiteront sans vergogne du silence des bêtes, tant qu’ils n’auront pas pris le parti des animaux, tant qu’ils nieront l’éthique d’une zoopolitique esquissée par le livre ultime et posthume du philosophe Jacques Derrida : L’Animal que donc je suis.

En attendant une telle épiphanie, l’enfer sur terre est infligé à la proie qui devrait être partenaire. Et du berceau à la tombe, les hommes empoisonnent, brisent les os, étouffent, égorgent, éviscèrent… » – Antoine Perraud -La Croix

Lettre ouverte aux animaux – Frédéric Lenoir

Franceinfo


« Lettre ouverte aux animaux » : le cri du cœur de Frédéric Lenoir

FRANCE 2

Le philosophe Frédéric Lenoir présente son livre Lettre ouverte aux animaux (et à ceux qui les aiment). L’ouvrage commence par une citation de Lamartine : « On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal. On a du cœur ou on n’en a pas ». Le philosophe a tenté de répondre à un préjugé fréquent qui consiste à dire qu’avec tous les enfants qui meurent de faim et les gens qui souffrent, s’occuper des animaux ne serait pas une priorité.

Le combat pour l’animal et pour les opprimés vont souvent de pair

Un préjugé très hypocrite, selon l’écrivain. « D’une part, c’est très hypocrite, car souvent les gens qui disent ça ne font rien pour les gens qui meurent de faim. D’autre part, on peut avoir du cœur pour tout le monde. On sait aujourd’hui que les animaux ont cette grande capacité de souffrir, alors pourquoi on les ferait sortir de notre compassion ? », s’interroge Frédéric Lenoir. Il ajoute que le combat pour l’animal et le combat pour les opprimés vont souvent de pair dans l’Histoire.

 

 

Expérimentation animale : la supercherie scientifique continue !

article publié dans Nexus n°102

La bonne nouvelle, c’est que l’expérimentation animale est officiellement interdite depuis mars 2013 dans l’Union européenne pour le développement de produits cosmétiques. La mauvaise c’est que 11,5 millions d’animaux continuent d’être sacrifiés chaque année en Europe à des fins dites « scientifiques ». Une majorité sont  des rongeurs mais il y a aussi 6 000 singes, 17 000 chiens et 3 700 chats.

Les associations qui revendiquent la fin de cette expérimentation sont majoritairement constituées de chercheurs et cliniciens. C’est le cas en France d’Antidote Europe.

« Le modèle animal n’est pas un modèle biologique fiable pour des recherches destinées à l’homme. »

Le Dr Claude REISS ancien directeur de recherche en génétique au CNRS précise que chaque espèce vit dans un patrimoine génétique unique et donc aucune espèce ne peut servir de modèle biologique pour une autre espèce : « Nous ne sommes pas des rats de 75kg ! »

Il existe des alternatives selon Antidote Europe : le PTS -programme de toxicologie scientifique-où les expériences sont menées sur des cellules humaines de culture, principalement des cellules hépatiques ou neuronales, les plus sensibles aux agressions toxiques. Les 166 000 subtances chimiques actuellement commercialisées pourraient être testées en deux ans.

« On peut faire dire n’importe quoi au modèle souris. Il suffit pour cela de sélectionner la lignée génétique de souris qui donnera le résultat escompté. Le véritable cobaye au final c’est l’homme. »

 

 

 

les exportations d’animaux vivants de l’UE vers des pays tiers

 

CIWF France

 

Les enquêteurs de CIWF, en collaboration avec les ONG Eyes on Animals et Animal Welfare Foundation, ont mené plusieurs enquêtes sur l’exportation d’animaux vivants en provenance de l’Union européenne vers la Turquie, le plus gros pays importateur d’animaux en provenance de l’Union Européenne. Ce que nous avons découvert est choquant et cette enquête démontre clairement la nécessité de mettre fin aux exportations d’animaux vivants de l’UE vers les pays tiers.

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