Michel Onfray : vision spéciste ou anti-spéciste du monde

lire l’article sur Kaizen

Avez-vous déjà entendu parler de l’antispécisme ? Cette approche part du principe qu’il n’existe pas de différences entre les espèces et considère ainsi que rien ne justifie l’exploitation des animaux par les humains “de manières qui ne seraient pas acceptées si les victimes étaient humaines”, indiquent les Cahiers antispécistes, référence actuelle du mouvement.

Le philosophe utilitariste Peter Singer, figure de proue de cette idéologie, estime en ce sens que tout être vivant sensible doit être protégé de la souffrance physique, et psychologique. En interrogeant directement les critères d’humanité et d’animalité, cette question a toujours soulevé de brûlants débats.

Aussi le philosophe Michel Onfray signait-il en août 2009 dans Siné Hebdo un article qui a été largement repris dans la communauté végétarienne. Pour cause, il soulignait à quel point les idées antispécistes, dont les fondements sont justes, peuvent atteindre des extrêmes malheureux.

Alors que l’exploitation excessive du vivant entraînée par la croissance de consommation carnée de nos régimes alimentaires est de plus en plus pointée du doigt, nous avions envie de l’interroger à nouveau sur cette question.

Le plus grand crime de l’histoire

Yuval Noah Harari – pour lire l’intégralité de l’article

La disparition de la faune sauvage est une catastrophe d’une ampleur inouïe, mais la situation est tout aussi critique pour les animaux les plus nombreux de la planète – les animaux d’élevage. Récemment nous avons assisté à une prise de conscience croissante des conditions dans lesquelles ces animaux sont élevés, et le destin que nous leur réservons pourrait bien constituer le plus grand crime jamais perpétré dans l’histoire humaine. Si nous jugeons de l’atrocité d’un crime en fonction de l’ampleur de la souffrance et de la détresse qu’il cause à des créatures sensibles, cette affirmation radicale se justifie.

Pour prendre la mesure de la condition absolument misérable des animaux domestiqués, nous devons nous appuyer sur les recherches approfondies menées par une nouvelle science, la psychologie de l’évolution. Du point de vue de la psychologie de l’évolution, le problème majeur de l’agriculture industrielle ne vient pas des abattoirs ou de l’exploitation des animaux, mais du mépris de leurs besoins subjectifs.

Nous atteignons maintenant le cœur du problème. Si l’on en croit la psychologie de l’évolution, les besoins émotionnels et sociaux des vaches, des poulets se sont manifestés pendant des millions d’années à l’état sauvage, lorsqu’ils étaient effectivement indispensables à la survie et à la reproduction. Pourtant, au cours des derniers siècles – un battement de cil en termes d’évolution – les humains ont élaboré un système agricole artificiel qui permet aux animaux de survivre et de se reproduire même lorsque leurs besoins émotionnels et sociaux sont ignorés. Cependant, ces animaux continuent d’éprouver ces besoins émotionnels et sociaux, et s’ils ne sont pas satisfaits, les animaux souffrent terriblement.

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Le fait que les émotions soient fondamentales chez les mammifères a été prouvé dans les années 1950, après une série d’expériences très éprouvantes menées par le psychologue américain Harry Harlow. Harlow séparait des bébés singes de leurs mères quelques heures après la naissance. Chaque bébé singe était mis à l’écart dans une petite cage, dans laquelle Harlow avait préalablement installé deux mères factices. L’une d’elle était recouverte de fils métalliques et équipée d’une bouteille de lait à laquelle les bébés singes pouvaient téter. L’autre, de bois, était habillée de tissus qui lui donnaient l’apparence d’une vraie maman singe, sans qu’elle n’ait rien de concret à offrir au petit.

La conclusion était incontournable : les singes doivent avoir des besoins et des désirs psychologiques qui vont bien au-delà des nécessités matérielles ; s’ils ne sont pas comblés, ils souffriront terriblement. Les bébés singes de Harlow préféraient passer du temps auprès de la mère stérile faite de chiffons parce qu’ils recherchaient un lien affectif, et pas seulement du lait. Dans les décennies qui ont suivi, de nombreuses études ont montré que cette conclusion ne vaut pas seulement pour les singes, mais aussi pour d’autres mammifères, pour les oiseaux et peut-être même pour certains reptiles et poissons. Ces découvertes ont révolutionné non seulement notre compréhension des animaux, mais aussi notre connaissance de nous-mêmes. Dans les années 1950, les enfants placés en orphelinat étaient éduqués selon un régime très sévère qui, s’il comblait leurs besoins matériels, négligeait totalement en revanche leurs besoins émotionnels. On dissuadait les enfants de jouer ou d’entretenir des liens trop étroits avec les autres enfants et les visiteurs, dans le but d’éviter l’indiscipline et la propagation de maladies infectieuses. Les résultats psychologiques de ce traitement ont été catastrophiques. Aujourd’hui nous savons que pour être heureux, les humains en général, et les enfants en particulier, ont besoin d’entretenir beaucoup de contact avec leurs semblables.

Alors oui, l’agriculture industrielle veille à satisfaire les besoins matériels des animaux. Toutefois elle n’a aucun véritable intérêt à répondre à leurs besoins émotionnels et sociaux. Résultat : une profonde souffrance, à une échelle encore jamais vue. On peut débattre du fait qu’il s’agisse du plus grand crime jamais commis par l’humanité ; mais ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’une chose devant laquelle nous ne pouvons pas rester insensibles.

 

 

 

 

 

“Trop c’est trop” : abattoir Le Vigan

À travers ces images tournées à l’abattoir du Vigan dans le Gard, L214 montre ce qu’endurent les animaux dans cet abattoir certifié bio. Comme en abattage standard, les animaux y sont tués dans une extrême violence.

 

La crise agricole actuelle ne peut justifier la poursuite de telles pratiques inhumaines  effectuées parfois avec sadisme dans les abattoirs , au mépris de l’existence de la souffrance animale.

En quoi ceux qui pratiquent de tels actes, ceux qui sont responsables de telles structures, ceux qui  cautionnent de telles pratiques, y compris dans le cadre de la défense d’une profession qui souffre actuellement sur le plan économique, sont-ils encore humains ?

Pour que les paysans puissent vivre dignement est-il donc nécessaire de se livrer à de telles pratiques ?

 

Trop , ç’est trop, ça suffit !

 

 

On peut découvrir par exemple ici un article consacré à cette belle conscience qu’est Nili Hadida.

 

 

 

 

Abattoir d’Alès : ce que vivent les animaux avant d’arriver dans nos assiettes

 

L’association L214 dévoile une enquête vidéo accablante sur l’abattoir régional d’Alès. Jamais en France, la mise à mort des animaux dans un abattoir n’avait été montrée de façon aussi transparente et détaillée.

 

 

 

Après avoir vu cette vidéo : signez la pétition sur l’abattoir d’Alès

 

Lire le rapport du professeur Mouthon du 8 octobre sur la visualisation des documents audiovisuels présentés par l’association L214 sur l’abattoir d’Alès

 

 

 

 

Veggie Pride Paris les 10 et 11 octobre et la cruauté dans les abattoirs, toute l’année

Veggie Pride

Nos sociétés exploitent et tuent des centaines de milliards d’animaux chaque année. Ces massacres ont lieu pour des motifs frivoles, pour nous procurer le superflu, des aliments non nécessaires ou d’autres types de matériaux plus ou moins utiles (cuir…). En se permettant d’agir ainsi à l’encontre des autres animaux, nous lésons gravement leurs intérêts fondamentaux à ne pas souffrir et à jouir de leur vie.

Jusqu’à récemment, nos sociétés se livraient à cette exploitation brutale et sanguinaire sans aucun scrupule, sans se poser de questions. Une idéologie omniprésente justifiait le mépris et l’indifférence envers le sort des êtres sentients qui ne font pas partie de notre espèce. On appelle cette idéologie : spécisme. Comme les autres idéologies similaires du mépris et de la domination (le racisme, le sexisme…), avec lesquelles il est d’ailleurs intriqué, le spécisme repose sur le mensonge, l’omission, le déni, la violence.

Aujourd’hui, l’ordre spéciste s’effrite. Il reste campé sur ses positions, mais celles-ci sont attaquées et succombent les unes après les autres. On reconnaît aujourd’hui de nombreuses capacités mentales aux animaux, qui jusqu’à récemment encore leur étaient déniées. On les ressent de plus en plus proches de « nous », humains, alors qu’on affirmait il y a quelques années encore qu’un abîme incommensurable nous séparait à jamais, « nous, êtres de liberté » et « eux, êtres de nature ». Surtout, on considère de plus en plus que ce qu’ils éprouvent importe, parce que cela leur importe, et que ce qu’ils vivent doit donc être pris en considération. Leurs vies et leurs morts sont essentielles pour eux, et pour cette raison sont extrêmement importantes en soi. Tout comme les nôtres, et pour les mêmes raisons. On sait aujourd’hui que nous n’avons aucune justification valable pour ne pas considérer que ce qu’ils éprouvent importe autant que ce que nous (humains) éprouvons. De plus en plus d’entre nous refusent de collaborer à leur exploitation et pensent que nous devrions considérer leurs intérêts fondamentaux de façon égale aux nôtres.

Au centre de l’ordre spéciste, la pratique banale qui consiste à manger les autres êtres sentients revient à nous signifier à nous-mêmes que leur vie ne vaut pas plus que la simple matière qui les constitue, et que notre intérêt dérisoire à sentir leurs os craquer sous nos dents vaut bien leurs vies et leurs morts. C’est un « Parce que nous le valons bien ! » que nous nous adressons à nous-mêmes et qui soude notre communauté humaine sur la distinction d’avec eux. Nous sommes les maîtres, ils sont les esclaves.

 

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Les abattoirs sont une véritable boîte noire tenue à l’écart du public. Pourtant nous avons le droit de savoir. Découvrez le dossier de L214 sur l’abattoir d’Alès

 

Je communique avec les animaux

Je suis communicateur animalier. J’entre en contact avec les animaux de manière télépathique. Voici ma première vidéo-conférence consacrée à la communication avec les animaux. Dans les prochaines vidéos, nous aborderons différents sujets dans lesquels la communication animalière peut apporter des solutions concrètes pour vous et vos petits compagnons…

L’été meurtier pour les animaux

Un article de Corine Pelluchon dans Libération

Alors que nous sommes nombreux à profiter de l’été, parce que nous sommes en vacances ou que notre activité professionnelle nous laisse plus de loisir que d’ordinaire, des cris d’horreur parviennent à nos oreilles.

C’est une clameur immense, insupportable.

Elle vient de ces centaines de dauphins qui ont été massacrés ces dernières semaines dans les îles Féroé, au nom d’une tradition danoise.

Elle vient de cette foule en délire qui applaudit en voyant un taureau supplicié dans les arènes de Béziers et de toutes les villes où la corrida est encore autorisée par la loi.

Elle prend aujourd’hui le visage – oui, je dis bien le visage – de ce lion magnifique, Cecil, qui a été attiré loin de la réserve du Zimbabwe où il vivait pour être froidement abattu par des braconniers qu’un riche dentiste américain, Walter James Palmer, a «achetés» pour 50.000 euros.

 

Le mal qui est en nous s’exprime sans détours dans notre rapport aux bêtes

Que personne ne dise qu’à se soucier des animaux, on oublie les hommes, les terribles souffrances que des milliards d’entre eux endurent, parce qu’il y a la guerre, qu’ils sont exploités comme des forçats ou qu’ils meurent de faim ! Car cette clameur immense qui vient de nos compagnons qui n’ont ni ordinateur ni tribunal pour nous accuser parle aussi des hommes, du mal qu’ils sont capables de commettre.

Pour lire l’ensemble de l’article 

Pour rejoindre le site Sea Shepherd FR , ONG créée en 1977 pour la sauvegarde de la faune et de la flore marine

Pour accéder à la page de la condition animale sur le Temple des consciences

 

 

 

 

SUISSE : les alternatives à l’expérimentation animale se font attendre

Le Temps.ch 

La loi prévoit la mise en place de méthodes de substitution aux expériences sur les animaux, mais depuis 30 ans, peu de moyens ont été alloués pour favoriser leur développement.

Dépôt de motion au Grand Conseil de Genève, débat public à l’université de cette ville, fondation idoine controversée, proposition d’un programme national de recherche: l’expérimentation animale, et les principes «3R» qui lui sont associés, sont au cœur des préoccupations depuis quelques semaines. Trois «R» pour «Réduire, Remplacer, Raffiner», soit diminuer le nombre de cobayes utilisés, recourir quand cela est possible à d’autres techniques, et améliorer le design des expériences menées par les institutions de recherche et les industriels: des principes inscrits dans la loi suisse sur la protection des animaux (LPA) depuis 1993.

Mais en trois décennies, le développement des méthodes 3R n’a pas connu l’essor escompté. Elles restent sous-représentées, surtout dans les laboratoires académiques, où, en 2012, le nombre de cobayes a augmenté de 8%. Et, publiés d’ici à fin juin, les chiffres des animaux utilisés durant l’année 2013 pourraient être encore bien supérieurs, conséquence du changement du mode de comptage instauré par l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV): depuis janvier 2013, il faut ajouter aux animaux utilisés dans le cadre d’expériences ceux élevés dans les animaleries et sacrifiés sans avoir subi aucune manipulation, parce que surnuméraires.

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Il existe bien une autre fondation, dont le mandat est de promouvoir la recherche dans le domaine des méthodes de substitution et de faciliter la mise en œuvre et la diffusion des principes 3R. Mais après 25 années d’existence, le bilan de cette Fondation 3R peut sembler maigre. Le choix des projets soutenus a aussi suscité des critiques, alors que certains membres de la fondation ont vu leurs propres travaux financés . En août 2012, la parlementaire Maya Graf (les Verts) a déposé un postulat pour interpeller le Conseil national sur le sujet; depuis, un nouveau président du conseil de fondation a été nommé. Mais pour Ernst Hunziker, directeur scientifique de l’institution, le problème est pécuniaire: «Nous recevons moins de 400 000 francs par an de l’OSAV. Difficile d’avoir une action efficace avec si peu.» Financée aussi pour moitié par Interpharma, la fondation n’arriverait à soutenir guère plus de cinq nouveaux projets par année.

Ce manque de moyen pour soutenir les projets 3R est également pointé dans la motion déposée auprès du Grand Conseil genevois, le 26 avril, par un groupe de députés: «Seuls 300 000 francs sont alloués chaque année par l’Unige pour des projets utilisant des méthodes alternatives.» «L’université, tout comme le Fonds national suisse (FNS), n’a pas pour mission de soutenir le développement de techniques, qu’elles utilisent ou non des animaux. Si quelqu’un peut et doit promouvoir le déploiement des méthodes 3R, c’est l’OSAV», a tenu à corriger Denis Duboule le 30 avril.

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Le débat sur la vivisection est bien relancé

vu sur le Temps.ch

Plus d’un million d’Européens demandent la fin de l’expérimentation animale. Les tests sur des animaux ne donneraient pas le même résultat sur des hommes. Les scientifiques se mobilisent.

La Commission européenne donnera d’ici à juin une première réaction à une initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée «Stop vivisection» qui demande l’interdiction de «l’utilisation d’animaux considérés comme des modèles biologiques de l’homme à des fins scientifiques». Derrière cette formulation technique, elle demande simplement de mettre fin à la vivisection dans la recherche fon­damentale et appliquée, dans l’enseignement de la biologie et de la médecine humaine et dans la toxicologie.

L’initiative revient à l’association européenne Antidote, dont les principaux animateurs sont l’Anglais André Ménache, vétérinaire et zoologiste, l’Italien Gianni Tamino, professeur de biologie et le Français Claude Reiss, biologiste et ex-directeur de laboratoire au CNRS. «Stop vivisection» est entrée dans le domaine de politique européenne au titre d’un instrument de démocratie participative. Depuis 2011, les citoyens européens peuvent proposer des lois à condition de soutenir leur demande par au moins un million de signatures valides, récoltées dans pas moins de sept pays. Cette initiative, selon les promoteurs, a recueilli 1,2 million de pétitionnaires. La pétition appelle à l’usage «des méthodes alternatives plus fiables et très souvent plus économiques qui existent pour recueillir des données pour l’homme».

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Lundi, le député européen allemand (Vert) Martin Häusling a porté le débat aussi sur le plan éthique en décriant la souffrance des animaux. Selon lui, l’industrie doit explorer «des approches non animales qui existent et sont prometteuses». Pour sa part, l’UE n’ignore pas le débat et a déjà considérablement limité le recours à l’expérimentation animale, notamment en l’interdisant pour les produits cosmétiques. Elle songe également à mettre fin à des tests sur les grands singes comme les gorilles ainsi que sur des chiens et des chats.

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Ivan Balansard, vétérinaire et chargé de mission au CNRS, souligne d’emblée que ce n’est qu’une minorité de la communauté scientifique qui porte l’initiative «Stop vivisection». «Dans l’ensemble, la majorité s’oppose à l’arrêt de l’expérimentation animale, surtout de façon aussi radicale comme le demande la pétition.» Selon lui, les chercheurs font tout pour respecter la directive 2010 de l’UE, qui régule l’utilisation d’animaux pour la recherche scientifique et leur garantit un haut niveau de protection et de bien-être. «Nous mettons aussi en place une politique de transparence; des visites de parlementaires européens et nationaux dans nos animaleries sont prévues ces prochains mois», poursuit-il.

Le chercheur du CNRS admet qu’il y a «un déficit d’information sur l’expérimentation animale, ce qui laisse la voie libre à tous les fantasmes». Il rejette par ailleurs des chiffres «véhiculés pour faire peur» et affirme qu’en Europe, seulement 12 millions d’animaux, des rongeurs en grande majorité, font l’objet d’expérimentations. En France, le nombre a diminué de moitié en trente ans, passant de 4,5 millions en 1984 à 2,2 millions en 2011.

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