Ecolo-Ethik et DROITS DES ANIMAUX

vu sur Huffingtonpost

DROITS DES ANIMAUX – Sous l’impulsion du think tank pour l’innovation écologique, Ecolo-Ethik co-fondé par la sénatrice Chantal Jouanno et la magistrate Laurence Vichnievsky, plusieurs tables rondes menées par d’éminents experts vont se tenir au Sénatdès ce 5 novembre pour y débattre du bien-être des animaux, de nos devoirs envers eux, de leur statut.

Seront ainsi abordées la reconnaissance de l’animal par la science et la pensée, l’animal dans l’économie, l’enseignement et le droit. Elles seront suivies par un colloque international qui se tiendra au Palais du Luxembourg le 07 février 2014 autour de l’ouvrage “Les animaux aussi ont des droits” à l’origine de cette initiative (voir invitation ci-dessous). Un événement qui sera présidé par Boris Cyrulnik, Mathieu Ricard et Yves Coppens avec la participation d’Elisabeth de Fontenay, Peter Singer, Jane Goodall et bien d’autres personnalités sensibilisées par cette cause.

La portée de ces travaux -auxquels sont associées les entreprises et les principales organisations de protection animale et de protection de la nature- doit en particulier nous conduire à repenser le statut de l’animal via une proposition de loi visant à modifier les dispositions actuelles du Code Civil et du Code Pénal. Comment vivre désormais avec les animaux? Pouvons-nous concilier justice sociale et respect des bêtes? ll est temps que la question animale soit portée sur la place publique et invite au débat.

Accorder de la valeur aux animaux

Sur ethik.org

Par Matthieu Ricard
Plus que le droit, c’est par l’altruisme et la compassion que l’on doit protéger les animaux.

Si la question des droits de l’homme est déjà suffisamment complexe — certains, presque toujours pour justifier leurs régimes totalitaires, contestent encore l’universalité des droits de l’individu telle qu’elle a été énoncée par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme — celle des animaux l’est encore plus. Nombre de philosophes considèrent que droits et devoirs ne peuvent concerner que des personnes précises et que nous ne sommes pas responsables de la souffrance et du bonheur des êtres en général. Dans le cas des êtres humains, ils appliquent ce raisonnement aux générations à venir, qui ne sont à nos yeux qu’une multitude de personnes indéterminées. Ils arguent également que l’on ne peut parler de droits que dans la mesure où les individus concernés sont conscients de leurs droits et les associent à la responsabilité de reconnaître ces mêmes droits chez autrui, ce qui ne peut être le cas des êtres à venir, ni des animaux.
Pour sortir de cette impasse, il suffit, au lieu d’argumenter sur la notion de droits, de parler le langage de l’altruisme et de la compassion. Si l’extension de l’altruisme à tous les êtres qui nous entourent est une faculté unique au genre humain, son extension aux animaux n’en est qu’une conséquence logique.
Que les animaux ne puissent pas être conscients du concept de « droits », n’enlève rien au fait que, comme nous, ils aspireront à ne pas souffrir, à rester en vie, et à rechercher les conditions les plus propices à leur bien-être. Nous ne pouvons donc nous sentir dispensés de nous interroger sur les conséquences de nos actions et de notre mode de vie.
Accorder de la valeur à l’autre et être concerné par sa situation représente deux composantes essentielles de l’altruisme. Lorsque cette attitude prévaut en nous, elle se manifeste sous la forme de la bienveillance envers ceux qui pénètrent dans le champ de notre attention et elle se traduit par la disponibilité et la volonté de prendre soin d’eux.
Lorsque nous constatons que l’autre a un besoin ou un désir particulier dont la satisfaction lui permettra d’éviter de souffrir ou d’éprouver du bien-être, l’empathie nous fait tout d’abord ressentir spontanément ce besoin. Ensuite, le souci de l’autre, l’altruisme, engendre la volonté d’aider à le satisfaire. À l’inverse, si nous accordons peu de valeur à l’autre, il nous sera indifférent : nous ne tiendrons aucun compte de ses besoins peut-être ne les remarquerons-nous même pas
Ceci étant dit, se contenter de miser sur la compassion de nos semblables ne suffit pas. Il est indispensable de protéger les animaux contre les abus et les souffrances auxquels les soumettent ceux qui, précisément, manquent de compassion à l’égard des êtres sensibles que sont les animaux. On ne protège par les êtres humains de la torture, de la privation de liberté et de tous ceux qui entreprennent de porter atteinte à leur vie, simplement parce qu’ils sont conscients de leurs droits, mais parce qu’il est inadmissible de les traiter de la sorte.
Or, comment une bonne partie de notre société traite-t-elle les animaux ? Écoutons un dirigeant de la firme américaine Wall’s Meat : « La truie reproductrice devrait être conçue comme un élément précieux d’équipement mécanique dont la fonction est de recracher des porcelets comme une machine à saucisses, et elle devrait être traitée comme telle. »
Si la dévalorisation des êtres humains conduit à les assimiler à des animaux et à les traiter avec la brutalité que l’on réserve souvent à ces derniers, l’exploitation massive des animaux s’accompagne d’un degré de dévalorisation supplémentaire : ils sont réduits à l’état de produits de consommation, de machines à faire de la viande, de jouets vivants dont la souffrance amuse ou fascine les foules. On ignore sciemment leur caractère d’être sensible pour les ravaler au rang d’objets.
La notion d’altruisme est ainsi mise à rude épreuve avec la façon dont nous traitons les animaux : lorsqu’une société accepte comme allant de soi la pure et simple utilisation d’autres êtres sensibles au service de ses propres fins, n’accordant guère de considération au sort de ceux qu’elle instrumentalise, alors on ne peut parler que d’égoïsme institutionnalisé. C’est ce qu’exprimait Gandhi dans sa célèbre maxime : « La grandeur et le développement moral d’une nation peuvent se mesurer à la manière dont elle traite ses animaux. »
Nous sommes donc encore loin du compte. Dans les élevages industriels, la durée de vie des animaux est d’environ 1/60e de ce qu’elle serait dans des conditions naturelles. Tout se passe un peu comme si les Français ne pouvaient pas espérer vivre plus d’un an et quatre mois. On confine les animaux dans des boxes dans lesquels ils ne peuvent pas même se retourner ; on les castre ; on sépare à la naissance les mères de leurs petits ; on les fait souffrir pour nous divertir (corridas, combats de chiens, etc.) ; on les attrape avec des pièges qui leur broient les membres dans des mâchoires d’acier ; on les écorche vifs, on les broie vivants (C’est le sort réservé à des centaines de millions de poussins mâles chaque année). En bref, on décide quand, où et comment ils doivent mourir sans nous soucier de leur sort, de leur ressenti et de leur volonté de rester en vie.
Dans les abattoirs, nombre d’animaux sont saignés, écorchés et démembrés alors qu’ils sont encore conscients. Cela arrive tout le temps, et l’industrie comme les autorités le savent.
Les chiffres dépassent l’imagination. Chaque année, plus de 1 milliard d’animaux terrestres sont tués en France, 15 milliards aux États-Unis, et approximativement 100 milliards dans le monde. Quant aux poissons, crustacés et « fruits de mer, une étude utilisant les données fournies par plusieurs organisations internationales concernant les prises annuelles, étude qui tient compte du tonnage des prises et d’une évaluation du poids moyen de chaque espèce, aboutit au chiffre astronomique d’environ 1 000 milliards, de poissons tués annuellement.
Certains objecteront : « Après tout, c’est la vie. Pourquoi tant de sentimentalité à l’égard de comportements qui ont toujours été les nôtres ?  À quoi bon vouloir les changer ? » Mais ne sommes-nous pas supposés avoir évolué depuis les époques considérées comme barbares, en devenant plus pacifiques et plus humains ? À quoi bon sinon s’émerveiller des progrès de la civilisation ?
Est-il encore possible de garder les yeux fermés ?
Cela ne dépend que de nous.

NOcageArtFest : la création artistique pour la libération animale

le site de NocageArtFest

Toulouse, 22-23 novembre 2013

Un festival artistique sans précédent à l’initiative de trois associations toulousaines (Mouvement pour la Cause Animale,
Animal Amnistie et le Collectif Antispéciste SMT511
) qui rassemblera les forces créatrices du mouvement citoyen international dans tous leurs aspects : de la musique au théâtre en passant par les arts plastiques, le cinéma et d’autres talents insoupçonnés. Des artistes provenant de chaque coin de l’Hexagone, mais aussi d’Espagne, de Croatie et d’Italie animeront un programme riche en événements où la question animale dans ses aspects les plus actuels sera abordée dans toute sa force évolutionnaire.
Pour l’ouverture de vendredi 22 à 15h au Mix’art Myrys est prévue la première projection européenne du film américain
“SPECIEsism : The movie” de Mark Devries, présenté à New York le 18 septembre dernier, qui fait déjà parler de lui et qui promet : “Vous ne regarderez jamais plus aux animaux de la même façon. Surtout les humains”. A suivre d’autres projections qui auront la particularité de la création narrative : “Bold Native” de Denis Hennelly et le français multiprimé “A.L.F.” de Jérôme Lescure le samedi 23 à 16h.
Douze heures de concerts mélangeront des styles de tous univers musicaux : de la chanson “a cappella” traditionnelle occitane à l’hardcore-punk en passant par le folk, l’hip hop, le techno, le progressive, le grind-core. Du piano orchestral jusqu’à la techno et la psycotrance.
L’espace exposition du Mix’art Myrys affichera une documentation sur la production mondiale des arts plastiques, des photos et des vidéos d’animations dédiées à ce sujet :“ALA3 un regard sur le regard”.
Le théâtre sera également au rendez-vous : Marie-Angèle Vaurs présentera en scène “ÆNTRE” (du 5 au 24 novembre au Theatre 2 L’Acte – Le Ring ) et Jérôme Normand exhibera au Mix’Art Myrys “Zanimoland”, créé pour le NOcageArtFest (samedi 23 à 18h15)..
L’espace de la réflexion sera le débat public du samedi matin (9h30), “La question animale : un conflit annoncé”, qui aura lieu à la salle du Sénéchal. Il se présente comme un moment capital dans le questionnement irrévocable du rapport homme-animal et des ses enjeux éthiques, économiques, politiques .
La gastronomie sera naturellement une gourmande protagoniste et les stands des associations internationales animeront les couloirs du Mix’art Myrys.
Le NOcageArtFest s’annonce donc comme une borne à travers laquelle les accusations méprisantes envers les souteneurs de cette prise de conscience globale (souvent tachée d’extrémisme sinon de sectarisme) n’auront plus aucun crédit ni aucune honnêteté intellectuelle. Le changement c’est maintenant : on le voit, on l’écoute et on en profite, avec intelligence. et talent.

L’Italie vient de vivre une révolution, passée inaperçue !

 

Vu sur Médiapart 

L’Italie vient de vivre une révolution qui est totalement, je dis bien totalement, passée inaperçue en France…Aucun média, à ma connaissance, n’ a pris la peine de s’intéresser à cette grande avancée éthique…Aucun article de presse écrite n’ a eu l’intelligence de rendre compte de cette révolution silencieuse qui vient d’avoir lieu dans ce pays voisin qui servira dorénavant de modèle…

Quelle révolution ? Celle qui a consisté en cet été 2013 à limiter considérablement la pratique de l’expérimentation animale et donc celle de la vivisection. Le parlement italien vient en effet tout juste de voter une série de lois qui limitent l’expérimenation sur de nombreux animaux et encadre la recherche médicale qui ne sera plus désormais livrée au bon vouloir des scientifiques qui ont trop souvent, et cela dure depuis trop longtemps, mis entre parenthèses toute éthique animale digne de ce nom. Tant qu’une loi en France ne permettra pas de limiter et de contrôler la pratique de l’expérimentation animale, les mêmes dérives et excès scientistes perdureront au détriment des animaux sacrifiés sur l’autel d’une raison scientique devenue indigne et peu respectable.

Filmer la cruauté envers les animaux, un crime aux Etats-Unis

Le Monde : totalité de l’article

Sur une vidéo filmée en caméra cachée, des ouvriers agricoles brûlent les chevilles de chevaux du Tennessee avec des produits chimiques. Une autremontre des éleveurs dans le Wyoming donner des coups de poings et de pieds à des porcs et porcelets, les bousculer ou les jeter en l’air. Et chez l’un des principaux fournisseurs d’œufs du pays, on découvre des poules en cage aux côtés de cadavres en décomposition d’oiseaux, tandis que des ouvriers brûlent et cassent le bec de poussins.

Ces films d’une cruauté extrême, réalisés au cours des deux dernières années par des militants de la cause animale, essentiellement Mercy for AnimalsThe Humane Society of the United States et PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), ont choqué l’opinion publique et entraîné une réaction rapide : le dresseur de chevaux du Tennessee a été reconnu coupable d’avoir enfreint la loi. Des autorités locales du Wyoming ont inculpé neuf ouvriers agricoles de cruauté envers les animaux. Et le fournisseur d’oeufs a perdu l’un de ses plus gros clients, la chaîne de restauration McDonald.

“LOIS BÂILLONS”

Pourtant, depuis quelques mois, une douzaine d’Etats américains ont proposé ou adopté des lois criminalisant la dénonciation de ces pratiques dans les élevages et abattoirs. Avec quelques différences selon les Etats, ces législations interdisent de filmer ou de prendre des photos secrètement au sein de fermes d’élevage et de postuler pour un emploi dans l’un de ces établissements sans divulguer des liens avec des groupes de défense des animaux – un délit punissable d’un an d’emprisonnement et de 1 500 dollars d’amende en Utah. Elles contraignent aussi les ONG à livrer les vidéos dénonçant des abus aux autorités dans les 24 ou 48 heures qui suivent leur réalisation. Le plus extrême de ces textes, en Arkansas, va même jusqu’à proposer d’interdire à quiconque d’autre que les autorités d’enquêter sur les animaux.

La plupart de ces projets de loi punissent non seulement les militants qui prennent des photos et des films, mais aussi les médias et les organisations de défense des droits des animaux qui diffusent les documents.

L’Europe interdit toutes les expérimentations animales en cosmétique

Vu sur le site de la Croix

Malgré l’absence de solution alternative, l’Union européenne a confirmé l’interdiction totale de l’expérimentation animale pour l’élaboration de produits cosmétiques à partir du lundi 11 mars.

L’interdiction totale de l’expérimentation animale pour les produits cosmétiques commercialisés en Europe est entrée en vigueur lundi 11 Mars. L’expérimentation animale était interdite dans l’Union Européenne depuis 2004 pour les cosmétiques. Depuis mars 2009, il était aussi interdit de mettre sur le marché européen des cosmétiques contenant des ingrédients ayant fait l’objet d’essais sur les animaux.

Le 11 mars, les dernières dérogations autorisées ont pris fin. Tous les nouveaux produits cosmétiques, d’où qu’ils viennent dans le monde, ne peuvent plus être commercialisés dans l’UE si leurs ingrédients ont été testés sur des animaux.

PAS D’AUTRES MÉTHODES ALTERNATIVES

L’année dernière, plusieurs comités scientifiques européens ont exprimé des doutes quant à la possibilité de combiner cette interdiction définitive avec l’objectif d’atteindre le plus haut niveau de sécurité pour les consommateurs, en particulier dans des domaines émergents tels que l’utilisation de nanoparticules dans les produits cosmétiques.

L’Union européenne a reconnu que le remplacement complet des tests sur les animaux par d’autres méthodes n’était pas encore possible. « La recherche de méthodes de substitution à l’expérimentation animale se poursuivra, car le remplacement total des essais sur les animaux par d’autres méthodes n’est pas encore possible », a reconnu le 11 mars la Commission européenne.

Près de 238 millions d’euros ont été affectés à la recherche dans ce domaine entre 2007 et 2011, a rappelé l’exécutif européen. Avant l’interdiction des tests, près de 9 000 animaux, rats, souris, cochons d’Inde et lapins, étaient utilisés par l’industrie cosmétique en Europe en 2004, selon les chiffres de la Commission. Ils n’étaient plus que 1 510 après la première interdiction en 2004 et 344 en 2009. Mais hors de l’Europe, on estime qu’encore 15 000 à 27 000 animaux subiraient des tests en laboratoire.

« UN BEAU JOUR POUR LES ANIMAUX ET LES CONSOMMATEURS »

ECEAE (European coalition of leading animal protection organisations across Europe), l’Union britannique pour l’abolition de la vivisection (BUAV) ainsi que Cruelty Free International et People for Ethical Treatment of Animals (PETA) ont salué le 11 mars l’aboutissement de leur longue campagne pour mettre fin à l’expérimentation animale dans l’industrie des cosmétiques en Europe.

« C’est un beau jour pour les animaux, pour les consommateurs, pour la science ainsi que pour l’industrie de la beauté », a réagi l’ONG de défense d’animaux, PETA : « L’interdiction de 2013 reflète la conviction du public que les cosmétiques ne peuvent pas passer avant la vie et le bien-être des animaux ». L’ONG a souhaité que cette décision puisse avoir « des retombées positives en matière de tests sur les substances chimiques et les médicaments ».

 

Pierre COCHEZ

Les conditions d’élevage industriel en Europe et leurs conséquences

 

Un reportage  Arte du 27 mars 2012 sur les conditions d’élevage industriel des animaux en Europe et leur abattage, sur l’incidence de l’augmentation de cet élevage et de la consommation de viande dans le monde, sur les productions de soja en Amérique latine et sur l’agriculture africaine.

 

L’adieu au steak

L’industrie agroalimentaire tente de nous persuader que consommer de la viande est bon pour la santé et que celle-ci est nécessaire à notre équilibre alimentaire. Or de nombreuses études prouvent que trop de viande rouge peut non seulement menacer la santé, mais même raccourcir l’espérance de vie. Quant aux viandes blanches, elles contiennent trop souvent des résidus d’antibiotiques. De manière générale, les élevages sont devenus des entreprises high-tech dans lesquelles on oublie totalement que les animaux sont des êtres vivants et non de simples produits. Sans parler des abattoirs. Et pour nourrir ces animaux qui fourniront les 40 millions de tonnes de viande produits chaque année, l’Europe doit importer du fourrage, par exemple du Paraguay, où quelques gros producteurs profitent de ces commandes tandis que la majorité de la population subit les conséquences, parfois dramatiques, de l’utilisation massive des pesticides. Pire encore : grâce à cette exploitation des ressources mondiales, la production européenne est tellement bon marché que les pays émergents préfèrent importer la viande d’Europe plutôt que de soutenir les producteurs locaux. Si l’on ajoute à ce tableau la contribution des élevages au réchauffement climatique, la pollution de notre environnement par les herbicides, insecticides et les nitrates, il est plus que temps de reconsidérer les habitudes de consommation de cette viande des riches qui affame les pauvres.

 

Vivre avec les animaux

vu sur http://www.demosphere.eu/

Vivre avec les animaux ?

Le système industriel de production de viande en question

 

Débat avec Jocelyne Porcher,

Vivre avec les animaux, une utopie pour le XXème siècle. Récapitulant les apports de ses contributions de ces dernières années, Jocelyne Porcher présente dans ce livre une critique décapante de ce qu’elle nomme le système industriel de production animale, et s’efforce de tracer les lignes d’une alternative radicale. En tant que chercheuse, ancienne éleveuse, ancienne travailleuse du secteur, Jocelyne Porcher parle de ce qu’elle connaît bien. Se démarquant de l’orientation définie par bon nombre de défenseurs des animaux ou s’autoproclamant tels, elle oppose au système de production animale, l’élevage dont elle montre à quel point il est important de le défendre. Plaçant, à rebours de tant d’autres chercheurs ou philosophes s’intéressant à la question animale, le travail au cœur de sa réflexion, elle montre combien la définition de mode renouvelé de relations entre humains et animaux, passant par d’autres relations de travail avec les animaux dits de « rente », est essentiel pour construire une autre société.

A l’invitation des revues Contretemps, Ecorev, La Décroissance, Ecologie et Politique, Mouvements

 

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Vivre avec les animaux

Une utopie pour le XXIe siècle

Jocelyne PORCHER

Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu’a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ? Le voulons-nous encore ? Car l’abattage de masse des animaux, considérés comme simples éléments des « productions animales », leur inflige une terreur et une souffrance insoutenables, tout en désespérant les éleveurs. Et l’élevage, après 10 000 ans d’existence, est aujourd’hui souvent décrit comme une nuisance, pour l’environnement comme pour notre santé. Une condamnation reposant sur une confusion entre « élevage » et « production animale », dont il nous faut comprendre les enjeux.

Qu’est-ce que l’élevage ? Quelles différences entre « élevage » et « productions animales » ? Quelle est la place de la mort dans le travail avec les animaux ? Peut-on améliorer leur sort dans les systèmes industriels ? Faut-il « libérer les animaux » comme le proposent certains philosophes ? En répondant ici à ces questions, Jocelyne Porcher explique en quoi la capacité des hommes à coexister pacifiquement dépend de leur capacité à vivre en paix et dignement avec les animaux. Et pourquoi, dès lors, sauver l’élevage en évitant son assujettissement au système d’exploitation et de mise à mort industrielle pourrait être une des plus belles utopies du XXIe siècle.

Source : http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/…

Recherche sans expérimentation animale

publié par l’Express : Franck Laval, le 22/02/2012

[Chronique] Bisphénol A, phtalates, toxine botulique (Botox), toutes ces substances chimiques comme bien d’autres peuvent désormais être mieux évaluées. C’est ce que démontre le Comité scientifique de Pro Anima partenaire de la Start up Novaleads. Ensemble, ils ont mis au point un programme scientifique tout à fait novateur avec l’objectif de remplacer l’utilisation d’animaux en toxicologie tout en apportant une plus grande fiabilité des résultats.
L’expertise du Professeur Jean-François Narbonne, toxicologue à l’Université de Bordeaux II et les recherches de Novaleads ont permis d’assurer au programme nommé VALITOX-EVATOX, une prédicitivité de 82% contre à peine 62% sur les rongeurs. Les résultats ont été publiés dans une revue scientifique à comité de lecture ALTEX (Alternative to Animal Expérimentation, une référence en la matière) en Mars 2009. Non seulement des vies animales pourront être épargnées mais l’évaluation des substances chimiques qui nous environnent sera plus fiable! S’enthousiasme Christiane Laupie-Koechlin, fondatrice de Pro Anima et initiatrice du projet. Ce procédé, permettant de déceler l’éventuelle toxicité aiguë d’une substance en utilisant la technique de la fluorescence, est actuellement en cours de validation à l’ECVAM, l’Institut de contrôle en charge des validations au niveau européen. Le programme sera ensuite proposé dans le cadre de la directive REACH (ambitieux projet européen qui demande aux industriels de tester quelques 145 000 substances chimiques déjà présentes dans nos produits de consommation courante).
Les tests sur les animaux un modèle biologique pas fiable
Pro Anima s’active depuis des années à démontrer que les animaux ne peuvent pas être un modèle biologique fiable pour l’expérimentation, rendant ainsi les résultats des recherches peu extrapolables à l’homme. De plus, de nombreux scientifiques remettent ce dogme du ” modèle animal ” en question, dans les pays Anglo-Saxons notamment. Ainsi, aux Etats-Unis, l’Agence Reuters, dans un communiqué du 14 février 2008 indique que: les laboratoires d’Etat vont passer aux méthodes de tests sans animaux telles que les tests cellulaires et les banques de données pour tester l’innocuité des produits chimiques, les médicaments et les toxiques. Le National Institute of Health et l’Environmental Protection Agency (EPA) déclarent: Ces méthodes sont plus rapides, plus précises et beaucoup moins onéreuses.
La recherche pourra t-elle un jour se passer de l’utilisation d’animaux? Le débat, récurrent en Europe, est toujours d’actualité, malgré un manque évident de volonté politique, de la France en particulier! Toujours est-il que des progrès scientifiques fulgurants permettent d’envisager sérieusement une science plus éthique: modélisation de micro organes à base de tissus humains, création de bases de données ultra sophistiquées permettant de reproduire avec une plus grande exactitude des réactions chimiques, logiciels permettant de tester des substances directement à partir d’une simple prise de sang sur le patient, les progrès de la biologie moléculaire, cellulaire, génomique, bio marqueurs…
Autant de recherches qui contribuent à une science moderne au service de l’Homme, de la nature et de l’environnement. Car c’est bien de cela dont il s’agit déclare Pro Anima: Faire la promotion d’une expérimentation scientifique n’utilisant pas de cobayes animaux, c’est aussi restaurer les liens qui unissent l’Homme, l’animal et l’environnement… car hormis les cobayes animaux, les humains font souvent les frais de ces substances chimiques.A insi, dans ce cas, ce qui sauve l’animal améliore la recherche au service de l’Homme.
Egalement au niveau associatif, de grands organismes de protection de la nature et de l’environnement ont participé financièrement au programme VALITOX/EVATOX (SPA, Fondation 30 millions d’Amis, SNDA, Fondation Bardot, Association Bourdon). Un espoir pour tous dès maintenant.

En France, les animaux sont encore… des meubles

article Le Monde Planète

 

Un chien n’est pas une chaise. Une évidence ? Ce n’est pourtant pas ce que considère notre Code civil, pour lequel, depuis Napoléon, les animaux sont inscrits dans la catégorie des biens. Et plus précisément des “biens meubles”, objets qui, par leur nature, “peuvent se transporter d’un lieu à un autre”.

De plus en plus de personnes réclament une réforme de ce statut. D’où un projet d’avis, proposé par le président de la Ligue de protection des oiseaux, Allain Bougrain-Dubourg, qui a été validé en avril 2011 par le Conseil économique, social et environnemental (CESE). Mais las ! Bien qu’adoptée à l’unanimité par la section environnement, puis validée par le bureau du CESE, cette saisine a été stoppée net, mercredi 25 avril, en raison des violentes tensions qui se sont progressivement instaurées entre naturalistes d’une part, et représentants des chasseurs, pêcheurs et agriculteurs d’autre part.

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En dépit d’une proposition de loi déposée, le 3 avril, par le député Jacques Remiller (UMP), demandant à ce que les animaux soient reconnus dans le Code civil comme “des êtres vivants doués de sensibilité”, le temps ne semble donc pas venu de voir s’engager cette réforme.

Est-ce pour cela, entre autres, que l’enseignement du droit animal reste si peu développé en France ? Moins qu’en Espagne et que dans les pays anglo-saxons (Royaume-UniCanadaAustralie), et bien moins encore qu’aux Etats-Unis ? L’université Lewis & Clark de Portland, dans l’Oregon, vient d’annoncer le lancement, à l’automne 2012, du premier master au monde exclusivement consacré au droit animal. Et le pays dans son ensemble compte quelque 120 universités – parmi lesquelles Harvard et Stanford – proposant des cours dans cette matière.

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“A la suite de la publication du livre du philosophe australien Peter Singer, Animal Liberation, en 1975, un vaste mouvement en vue de la reconnaissance de droits en faveur des animaux s’est développé en Amérique du Nord”, explique le juristeJean-Marc Neumann.

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Si Lewis & Clark reste pour le moment la seule université anglo-saxonne àproposer un master dédié à cette discipline, beaucoup d’autres (Melbourne en Australie, Northampton au Royaume-Uni) ont développé des masters en bien-êtreanimal, qui intègrent dans leurs programmes des cours de droit animal. Une tendance que l’on retrouve jusqu’en Catalogne, où la faculté de droit de l’Université autonome de Barcelone a lancé, en octobre 2011, un master interdisciplinaire intitulé “Droit animal et société”.

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LES ANIMAUX SONT-ILS DES CHOSES ?

Jean-Pierre Marguénaud, juriste universitaire à la faculté de droit de Limoges et directeur de la Revue semestrielle de droit animalier, en est persuadé : si l’application des peines relatives aux délits de cruauté reste négligeable dans notre pays, et si l’enseignement du droit animal y est encore embryonnaire, c’est en grande partie à ce statut juridique qu’on le doit. “Il y a en France des textes protecteurs des animaux qui sont assez avancés. Mais les mêmes dispositions protectrices ne seront pas interprétées avec la même force, la même ampleur et la même efficacité dans un système qui continuera à dire que les animaux sont des biens meubles, que dans un système où on a affirmé le contraire”, déclare-t-il. EnSuisse, depuis le 1er avril 2003, une disposition du Code civil affirme expressément que les animaux ne sont pas des choses.