Ouverture d’une « Université » de la singularité à Paris

sur Rue 89.nouvelobs – un article de Benoît Le Corre du 8/7/2015

le Dr Zak Allal, 27 ans,entrepreneur-médecin-pianiste, américano-algérien, « Chief Strategy Officer » d’une start-up qui s’occupe de prolonger la durée de vie des organes prélevés et destinés aux dons, est également convaincu que nos leaders politiques comme économiques ne sont pas conscients des énormes enjeux introduits par les changements technologiques.

Lui a décidé d’en importer une, de vision, directement de la Silicon Valley, en Californie. Un concept de formation appelé l’université de la Singularité (en anglais, la « Singularity University »), qui tire son nom de la théorie de la singularité technologique.

Zak Allal nous donne sa propre définition de la singularité :

« C’est un point dans l’évolution de l’histoire de l’humanité où l’on connaîtra une accélération du changement tellement intense qu’on atteindra un point de non-retour. Cela coïncidera avec l’apparition d’une super-intelligence. »

 

En réalité, ce n’est pas vraiment une université. Il s’agit d’une entreprise, qui a vocation à générer des profits, et forme des « élèves » venus du monde entier à des domaines – comme les NBIC, l’intelligence artificielle, l’avenir de l’énergie –, avec « une dimension éthique, politique, philosophique et de droit », précise Zak Allal, « pour avoir un impact positif sur des milliards de personnes », dit le site officiel.

Elle ne délivre pas de diplôme en tant que tel.

Et les candidats affluent : le programme d’été de dix semaines l’année dernière – qui coûte tout de même 30 000 euros, même s’il est possible de bénéficier d’une bourse financée par Google – a reçu 3 000 dossiers, pour 80 places.

 

L’ouverture de cette école, qui devrait être une sorte d’« annexe », prévue en 2017 initialement, a été avancée : ce sera pour le « second semestre de cette année ». L’antenne française ne sera pas non plus une vraie université :

La Singularity University à la française voudrait s’inscrire dans une démarche proche de celle de l’école 42, créée par Xavier Niel et des anciens d’Epitech. A savoir : « disrupter » l’éducation, rompre avec l’enseignement traditionnel pour donner sa chance à tous, les super-diplômés comme les non-diplômés. D’ailleurs, elle aurait noué des partenariats avec ces écoles. Zak Allal n’a confirmé qu’un seul partenaire, l’Essec.

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La Singularity University semble indissociable, au moins dans les articles de presse, du mouvement transhumaniste, qui prône, ou prêche, diront certains, l’amélioration de l’être humain par les nouvelles sciences et technologies. Et « cela peut effrayer », reconnaît Zak Allal.

Pour lire tout l’article

Les docteurs 3.0 de la Silicon Valley

Le Monde – 7 septembre 2015

Pousser la porte d’un des cabinets de One Medical à San Francisco, c’est entrer dans l’ère de la médecine 3.0. La déco, tout en bois, mobilier design, et couleur pop, est l’une des signatures du groupe. Les clients patientent en écoutant une musique douce et en sirotant un thé vert, mais la ponctualité est ici une règle d’or. « Je réserve via mon smartphone un créneau de quinze, trente ou quarante-cinq minutes, et mon médecin n’a jamais eu plus de cinq minutes de retard », se félicite Holly Goldin, la trentaine, qui travaille pour un éditeur de logiciels de la Silicon Valley.

Depuis peu, elle a aussi accès à un service de consultations à distance, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pour les « petits bobos », la jeune femme n’a même pas besoin de se déplacer. « L’application pour smartphone inclut un outil de diagnostic : il me suffit de répondre à quelques questions pour obtenir une ordonnance qui est ensuite transmise à ma pharmacie », explique-t-elle.

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Créée il y a dix ans, la société compte 35 cabinets à San Francisco, Boston, New York ou encore Chicago et emploie 200 médecins, dont Leah Rothman. « L’utilisation des nouvelles technologies nous permet d’optimiser le temps passé avec nos patients, et d’avoir un véritable échange avec eux », estime-t-elle. Cette généraliste de 33 ans a rejoint la start-up il y a quatre ans, lassée du « travail à la chaîne » qui est la règle dans la plupart des cabinets.
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Surfant sur son succès, One Medical déjà levé 117 millions de dollars (105 millions d’euros), dont une partie auprès de Google (rebaptisé cet été Alphabet). En octobre, le géant de Mountain View a même lancé avec One Medical une application permettant de discuter – « chatter » – avec un médecin.

On est bien loin des algorithmes et des liens publicitaires sponsorisés, mais dans la Silicon Valley, un tel tandem n’étonne plus. Alors que les nouvelles technologies sont en passe de révolutionner la médecine et la recherche pharmaceutique, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ou encore IBM – les « GAFA » – ont fait de la santé leur nouvel eldorado. A la clé ? Un marché mondial estimé à 10 000 milliards de dollars.

 

Les 12 projets fous de Google

vu sur Challenges

 

1- créer des lentilles qui aident les diabétiques à gérer leur taux de sucre

2. Google : un implant cérébral qui répondrait à toutes les questions

3. Des lunettes à réalité augmentée

4.Investissement dans le décodage du génie génétique

5. Brintbot le robot qui reproduit tous les mouvements d’un homme installé à distance

6.Produire de l’électricité grâce à des turbines placées sur un avion

7.L’exploration minière spatiale sur les météorites

8.La voiture sans chauffeur

9. La viande artficielle créée en 3D à partir de cellules in vitro

10.Loon : un projet de ballons stratosphériques pour fournir l’internet aux pays du Sud

11. Via Calico sa filiale dirigée par le patron de Genentech et aussi appuyée par Apple : lutter contre le vieillissement et les maladies dégénératives

12.Robot : 8 start-up de ce domaine ont été rachetées par Google dont Boston Dynamics en décembre 2014.  Avec l’idée de créer des robots intelligents ?

 

Transhumanisme – poème

Pour clore ce cycle de plusieurs jours sur le transhumanisme,

j’ai cueilli aujourd’hui ce poème sur le blog intégratif

 

Au cœur de la Matière, l’indicible.
Que pensez-vous faire aves vos nanopuces
Et vos neurones mécaniques…
Dépasser l’Homme ? La belle affaire,
A peine avez-vous conscience de l’univers
Et de sa singularité.
Pour sûr vos consciences se voilent d’artifices
Pour ne pas délaisser l’ego et ses caprices.
Consciences subverties par les mécanismes
De leurs esprits étriqués, arrogance de l’inachevé.
Excès et perversions témoignent de vos frustrations.

Au cœur de la Matière, la Vie,
Qui en vos songes porte la mort.
Attachés à l’apparence, à l’éphémère,
Sans racine au-delà du temps.
Que pensez-vous faire de votre éternité d’esclave,
Attachés à un mirage de mauvais goût
Dans la soupe des illusions ?
Ebulliton terrestre, chaudron au bord de l’implosion.
Contre poison de l’éternel change les perspectives.
Au cœur de la Matière, l’altérité porte au-delà du manifesté.

Malgré vos outils délétères et vos intellects primaires,
L’Originel rayonne en chacun, soleil unvisible de nos Vies.
La synchronicité de l’Etre semble certes au-delà de vos horizons.
Vous seriez surpris si vous écoutiez au-delà du son
Les silences de l’improvisation.
La Création respire en nos poumons, chante en nos cellules
Et ouvre sur l’infini les portes de la perception.
Un choix, une décision quotidienne à l’unisson
De nos Joies les plus pures, de nos tristesses les plus sincères,
De cet élan qui anime nos pas à travers le grand mime…
Créer pour être, être pour créer au cœur de la Matière.

ML (2015)

 

Transhumanisme : le surhomme est-il pour demain ?

 

 

Pour faire suite à l’article que j’ai fait paraître hier voici l’interview du Directeur de la publication du livre Transhumanisme : à la limite des Valeurs humanistes, paru en mars 2015.

« La science et l’humanisme peuvent et doivent se combiner pour mettre la science au service de l’amélioration de l’humanité : tel est le leitmotiv des réflexions du groupe Darwin. »

Cette phrase résume la position du groupe de réflexion qui se dit vigilant par rapport au transhumanisme  mais qui lui est globalement favorable. Les positions défendues par le directeur de publication sur les points abordés sont difficilement contestables et sont favorables à l’homme amélioré : mourir plus vieux en meilleure santé, réparer l’être humain . Mais celui-ci refuse l’évolution vers un surhomme en tant que supermann sans donner de précisions  sur la façon d’interdire l’accès à ces capacités suplémentaires que ces technologies nouvelles  ouvriront à l’homme qui n’est ni vieux, ni physiquement diminué.

 

L’interview qui suit est publiée sur le site des éditions Memogrames

 

 

LE SURHOMME EST-IL POUR DEMAIN ?

 

Question : Qu’est ce que le groupe Darwin ? Et pourquoi s’est-il intéressé au transhumanisme ?

 

   Le groupe Darwin est un groupe de réflexion humaniste qui fonctionne depuis 2007. Il a d’abord tenté de diffuser, auprès d’un large public, les notions d’évolution et de défaire des arguments créationnistes. Dans un second temps, nous sommes passés au thème de la bioéthique, car, dans ce cas aussi, des dogmes veulent nous imposer un mode de pensée, et veulent influencer notre mode de vie.

   La notion « d’homme augmenté » est aussi un de ces domaines où certains veulent occulter nos connaissances, mais, pire encore dans ce cas, retarder ou empêcher des avancées scientifiques ou médicales en terme de cellules souches, par exemple, et empêcher donc des promesses thérapeutiques. La science et l’humanisme peuvent et doivent se combiner pour mettre la science au service de l’amélioration de l’humanité : tel est le leitmotiv des réflexions du groupe Darwin.

 

Question : Avec le transhumanisme, ne risque-t-on pas un darwinisme social ?

 

   Mentionnons que Darwin considérait que l’être humain n’est pas le résultat d’une cause transcendante et que parler de création n’est qu’une superstition sans fondements. Il spécifiait, en 1871 dans The Descent of Man, que la sélection naturelle n’est plus la force principale de l’évolution humaine, c’est l’éducation qui prend le relais. Celle-ci permet de donner aux individus et aux sociétés des comportements opposés aux effets éliminatoires de la sélection naturelle et donne, au contraire, des comportements d’assistance aux plus faibles et aux plus déshérités. La sélection naturelle a donc engendré dans les populations humaines des instincts sociaux « anti-sélectifs », tournés de plus en plus vers l’altruisme et les valeurs de l’intelligence. C’est donc de manière totalement erronée que des auteurs ont utilisé le concept de la sélection naturelle en termes de darwinisme social, ou d’eugénisme ou encore de racisme. Mais je ne vois pas, d’autre part, le lien que vous feriez entre transhumanisme et darwinisme social ?

 

Question : Darwinisme social, dans le sens de l’homme augmenté, donc plus fort, voire immortel…

 

   Je dirais plutôt l’homme amélioré. L’objectif peut être varié : réparer des déficits et maintenir des capacités ou améliorer une adaptation à un environnement en voie de changement ou, en effet, augmenter des performances. Cet homme amélioré donne lieu à des rapports futuristes, entrainant des réactions technophobes ou technophiles. Technophobe par des craintes d’évolution technologique déréglementée, d’une société déshumanisée, voire par un catastrophisme (ambiant) ou technophile dans les milieux technoscientifiques, surtout américains, ou dans des milieux économistes, industriels et médicaux. Quant à l’immortalité biologique, elle restera toujours un mythe, n’en déplaise à certaines religions, et n’en déplaise également aux fictions transhumanistes. En termes transhumanistes, ce qui est plus raisonnable d’envisager est de mourir plus vieux en meilleure santé. La vie n’étant que finie, il nous faut modestement travailler à se connaître nous-mêmes et aider à construire un monde meilleur. Et si, dans cette optique, nous pouvons « réparer » l’être humain, pourquoi pas ?

 

Question : A vouloir réparer, n’ouvre-t-on pas la porte à l’homme parfait ?

 

   Nier la possibilité d’améliorer la qualité de vie grâce aux progrès scientifiques relève d’une attitude pour le moins conservatrice, ou d’une attitude liée à une idéologie. Trop souvent, nous conservons des réflexes de refus des changements, surtout si ceux-ci ont des implications sociétales. Les sciences et la médecine nous rendent-elles dépendants d’un modèle de bien-être ? Mais qui voudrait nier l’augmentation d’espérance de vie ? Mais qui voudrait refuser une vieillesse prolongée avec une qualité de vie améliorée ? Mais qui refuserait la possibilité de dompter ses souffrances et ses maladies ? Mais qui ne voudrait pas « réparer » un corps handicapé ?

   Mais ne suis-je pas toujours moi-même si mon corps est artificialisé, voire robotisé ? Même si mon corps est objet, est-ce que je ne garde pas mon identité ? Crick a dit : « Je ne vois pas en quoi l’homme actuel serait si parfait qu’il ne faille pas chercher à l’améliorer ». L’être humain ne sera jamais parfait, mais il peut connaître parfaitement ses imperfections. Réfléchir à ses conditions de vie et à sa mort conduit nécessairement à des questionnements philosophiques sur la vie et la mort, réfléchir aux possibilités transhumanistes nous oblige à approfondir ces réflexions et à y ajouter un questionnement sur le sens de la vie. Peut-être est-ce cela qui est le plus dérangeant ?

 

Question : Le surhomme n’est-il pas pour demain ?

 

   Surhomme ? Entendons-nous ! Si c’est le surhomme de « Ainsi parlait Zarathoustra » qui invite chacun à se construire, pourquoi pas ? Si, comme pour Nietzsche, c’est dire oui à la vie et non à la souffrance, pourquoi pas ? Le surhomme en tant que dépassement de soi, pourquoi pas ? Si l’éthique surhumaine est la morale humaine moins la transcendance, pourquoi pas ? Le consentement du corps est l’amour de la vie. Ce qui compte est la qualité de sa vie plus que sa quantité. Mais, naturellement, si on prend le terme « surhomme » dans un sens dégradé de superman ou dans le sens corrompu donné par la sœur nazie de Nietzsche, nous nous éloignons des applications humanistes des techno-sciences et nous entrons dans tous les phantasmes que la science-fiction peut nous proposer.

 

Question : Les techniques transhumanistes ne vont-elles pas exagérer les inégalités sociales ?

 

   Je suppose que vos lecteurs savent que des inégalités sociales existent déjà ! Les techno-sciences en sont-elles responsables ? Si, aujourd’hui, les inégalités économiques croissent en mettant en concurrence permanente les nations entre elles, les régions au sein de chaque nation, et les personnes perçues par le néolibéralisme comme assistées, est-ce la faute aux sciences ? Et à qui la faute du fait que si, de 1950 à 1980, les revenus du travail avaient augmenté, qu’à partir de 1980 les restrictions salariales et sociales ont fait que les revenus financiers ont augmenté proportionnellement plus que ceux du travail ? Mais je ne veux pas éviter votre question, les problèmes éthiques liés au progrès de la médecine sont nombreux. Ils se couplent aux coûts de plus en plus élevés des techniques développées. Comment en donner le bénéfice au plus grand nombre en évitant des dépenses inutiles ? Comment répartir les nouveaux équipements ? Sur quels critères ? Et comment maîtriser des dépenses publiques de santé ? Il est clair qu’avec le vieillissement de la population, les frais d’intervention médicale augmenteront et l’augmentation de l’espérance de vie y participe. Les principes de solidarité sont essentiels aujourd’hui et le seront encore plus avec les nouvelles technologies. Les techniques transhumaines vont-elles exacerber ces inégalités ? Je ne le crois pas : prenez le cas de la carte génétique : en 10 ans, de 2000 à 2010, l’examen de votre génome est passé d’un coût de trois milliards de dollars à moins de 100 dollars actuellement.Cette cartographie génétique sera bientôt couverte par la sécurité sociale et permettra de mieux prendre en charge certaines pathologies, certains cancers notamment. Des traitements seront mieux ciblés, plus efficaces, et donc, en fait, on peut s’attendre à des gains pour la sécurité sociale. De plus, si les technologies coûtent cher au début, les privilégiés, qui peuvent se permettre de les acheter, servent de cobayes. Quand elles seront devenues fiables, elles seront accessibles à un plus large public et seront devenues plus acceptables au niveau financier. Toute nouvelle technique est expérimentale au début et est donc onéreuse. Et, par après, elle se démocratise. On pourrait multiplier ainsi les exemples, et la philosophie restera semblable pour les techniques transhumanistes.

 

Question : Nous allons donc vers le meilleur des mondes ?

 

   Qu’on le veuille ou non, les sciences continueront à faire des découvertes dérangeantes et des techniques nouvelles suivront. N’en déplaise aux technophobes, les techniques font partie de nos civilisations et le seront de plus en plus. Ne sommes-nous pas déjà dans une forme de transhumanisme ? Greffe d’implants et de microprocesseurs, cœur artificiel, prothèse de hanches,… culture de cellules, thérapie cellulaire, thérapie génique…. Si on vous avait parlé de ces techniques il y a à peine dix ans, vous auriez déjà crié au transhumanisme. Il ne s’agit donc pas de diaboliser les sciences, ni d’ailleurs de les encenser. Une analyse critique reste nécessaire, mais, dans nos sociétés, les individus veulent comprendre leur vie, ils refusent de subir sans comprendre, et d’être le jouet d’une vie subie.

   N’attendons donc pas de ces techno-sciences, ni un progrès de l’humanité elle-même, ni une forme de déshumanisation, ni encore son anéantissement. Mais soyons-en conscients : biotechnologie, nanotechnologie, neurosciences, génomique,… amèneront à des possibilités d’amélioration des conditions de santé, de réparations corporelles, et donc de vie plus longue.

 

A propos du transhumanisme

En lisant le long article d’Alain Gourhant sur son blog intégratif  » de l’obsolescence de l’homme au transhumanisme »  je découvre la pensée de Gunther Anders qui dès 1956 écrivit son livre « l’obsolescence de l’homme  » .  Alain Gourhant établit le pont entre cette pensée prémonitoire et celle développée actuellement par le courant transhumaniste dont Ray Kurzweill , brillant informaticien est le leader aux Etats Unis. Notons au passage que celui-ci a rejoint Google en 2012 pour prendre la tête de l’équipe de recherche Google sur les apprentissages et traitements du langage.

Redevenu PDG de Google en 2011, Larry Page est aussi un fervent partisan du transhumanisme. Ainsi dans une citation reprise par Alexandre Piquard dans le Monde en septembre 2013 l’auteur du livre In the Plex  disait :

« « Il y a des années, dans un entretien pour mon livre, ils s’amusaient déjà à imaginer que Google serait finalement un implant cérébral qui vous donnerait la réponse quand vous pensez à une question », se rappelle l’auteur dIn The Plex : How Google Thinks, Works and Shapes Our Lives (S & S International, 2011).

Google n’est pas seul à poursuivre ce rêve et à investir de façon colossale dans des projets multiples dont le point commun est le transhumanisme. Nombreuses sont les sociétés de la Silicon Valley qui travaillent aussi sur ces projets.

Ce courant a bien sûr traversé l’Atlantique. En France par exemple,  Marc Roux son principal représentant,dirige notamment l’Association française transhumaniste. Certes, il prend soin de préciser que ce courant n’est pas monolithique et par exemple que son association se distingue du courant néolibéral américain en ce sens que son ancrage et militantisme à la « gauche de la gauche  » comme il l’écrit, oriente leurs recherches vers un transhumanisme « partagé » qui éviterait la dérive américaine où l’homme « normal » risque de devenir un être au potentiel réduit par rapport à celui développé par le cyborg.

Alain Gourhant qui évoque ce rêve prométhéen en train de prendre corps relève  avec justesse qu’il s’oppose au besoin de transcendance auquel aspire heureusement une partie de l’humanité. Il souligne l’importance de diffuser l’existence et les buts de ce courant de pensée dont l’action déjà en cours risque de faire disparaître l’humain dans une folie de recherche de surpuissance où l’homme veut être l’égal des dieux.

La puissance de pensée de ce  mouvement s’appuie sur la puissance d’action, la masse des capitaux qui la soutienne, l’importance des multinanionales qui participent aux projets, le rêve partagé par une grande partie des classes politiques qui voient là un outil pour sortir de la crise et faire évoluer la société.  C’est donc au départ un courant qui a beaucoup d’avenir.

Ayant déjà été sensibilisé à ce problème notamment par la lecture du livre « Humain, une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies  » et paru en 2014 j’avais commencé à suivre ce point sur le site du Temple des Consciences.

Ma première réponse à l’article d’Alain Gourhant a été d’une part de faire le tour des livres parus sur la question. C’est plus d’une trentaine de livres qui sont parus sur le sujet entre 2004 et avril 2015. La consultation de la présentation de ceux-ci peut  être faite ici .

Parallèlement, j’ai créée une page sur le  transhumanisme :

C’est un début… Mais à partir de la réflexion sur ce mouvement je pense que les prochains pas qui devront être faits au niveau du Temple des Consciences seront d’associer de façon souple et diverse un maximum de personnes ou d’associations qui se réclament d’une spiritualité. Il me semble en effet que le moment est venu  pour tous les courants spirituels, qu’ils soient collectifs ou individuels, de participer sous des formes diverses à sauver l’humain : non, l’avenir de l’homme n’est pas dans le cyborg mais dans l’élévation et le développent de la conscience de l’homme. C’est un projet encore plus enthousiasmant qui nécessite que tous ceux qui y adhèrent dépassent leur propre individualité ou leur groupe spirituel ou religieux pour d’abord créer un réseau dont je propose que le Temple des Consciences puisse en être un pôle.

Denis Brossier

L’appel de 700 personnalités sur les dangers de l’intelligence artificielle

Wedemain.fr

Les progrès de l’intelligence artificielle sont fulgurants, mais peu de recherches sont effectuées sur les conséquences de cette révolution technologique. C’est l’avertissement émis dans une lettre ouverte par un groupe de chercheurs et d’entrepreneurs. Parmi eux, Stephen Hawking et Elon Musk.

Et si la réalité rattrapait la fiction ? Sept cents personnalités du monde des sciences et de la technologie appellent, dans une lettre ouverte publiée le 10 janvier, à plus de prudence face à l’essor de l’intelligence artificielle, dont les récents progrès ont été fulgurants. À leur tête, l’astrophysicien britannique Stephen Hawking,  mondialement connu pour ses recherches conduites sur les trous noirs et la gravité quantique, malgré une paralysie physique quasi totale. La lettre a été publiée par le Future of Life Institute (FLI), un think tank créé par Jaan Tallinn, cofondateur de Skype, et dédié à « protéger l’humanité des risques existentiels ». Parmi ses autres célèbres signataires, Elon Musk, fondateur de SpaceX et de Tesla Motors ou encore Morgan Freeman, qui occupe l’affiche du film Transcendance (2014), justement consacré aux dangers de l’intelligence artificielle.
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ASSURER LE PROGRÈS HUMAIN

« Étant donné le grand potentiel de l’intelligence artificielle, estiment les signataires, il est important d’étudier comment la société peut profiter de ses bienfaits, mais aussi comment éviter ses pièges. » Ils évoquent, entre autres, la possibilité d’un chômage de masse dû à la robotisation, l’apparition d’armes autonomes, ou la délégation de choix moraux à des machines.

Les signataires appellent donc la communauté scientifique à réfléchir à des garde-fous éthiques et légaux et proposent des pistes de recherche afin que « nos systèmes d’intelligence artificielle fassent ce que l’on leur demande ». Dans une interview accordée à la BBC en décembre, Stephen Hawking mettait en garde :« Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine ».

La forme dominante de vie dans le cosmos est probablement celle de super robots

sur Slate.fr

Si nous finissons enfin par rencontrer des extraterrestres, ils ne ressembleront probablement pas à de petits hommes verts ou à des insectes géants. Il est plus probable que ce ne soit pas des créatures biologiques mais plutôt des robots extrêmement avancés avec une intelligence supérieure à la notre dans des proportions que nous ne pouvons même pas imaginer.

Si de très nombreux écrivains, futuristes et philosophes ont prédit le développement de l’intelligence artificielle et considèrent pour certain, dont le célèbre Stephen Hawking, que c’est une menace pour l’humanité, cette menace était sur terre. Mais cette forme d’intelligence supérieure pourrait surtout venir de l’espace.

C’est la conclusion d’une étude, «Alien Minds» (L’esprit des extraterrestres dont on peut voir une présentation ici), de Susan Schneider, Professeure de Philosophie de l’Université du Connecticut. Elle doit être publiée prochainement par la NASA. Susan Schneider rejoint ainsi les thèses d’astronomes comme Seth Shostak, Directeur du Centre de recherche de la NASA sur l’intelligence extraterrestre ou SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), de l’astrobiologiste, toujours de la NASA, Paul Davies, et du responsable de l’astrobiologie de la Library of Congress Stephen Dick. Ils considèrent tous qu’uneintelligence dominante dans le cosmos est probablement artificielle.

Comme Susan Schneider l’explique à MotherBoard: «Beaucoup de gens ont une vision des aliens comme celle d’une icône. Ils les imaginent comme des créatures biologiques, mais cela n’a pas de sens dans l’échelle du temps». Seth Shostak va encore plus loin et affirme «avoir parié avec des dizaines d’astronomes que si nous recevons un signal extraterrestre, ce sera d’une vie artificielle… A partir du moment où une civilisation invente les ondes radio, elle est à 50 ans des ordinateurs et probablement ensuite à 50 ou 100 ans d’inventer l’intelligence artificielle. A ce moment là, les cerveaux mous et spongieux deviennent un modèle obsolète».

«Il y a une importante distinction à faire quand on parle d’intelligence artificielle», ajoute Susan Schneider. «Je ne dis pas que nous allons rencontrer des processeurs IBM dans l’espace. En toute probabilité, cette intelligence sera bien plus sophistiquée que tout ce que comprennent les humains».

Susan Schneider pense que la civilisation humaine est d’ailleus proche de l’étape où elleaméliore sa propre biologie et s’en affranchit peu à peu, l’homme machine. C’est ce queRay Kurzweil a appelé la singularité. Et pour Susan Schneider, nous n’allons pas seulement améliorer nos cerveaux avec de la technologie mais devenir progressivement totalement synthétique, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura plus pas de pensée originale, de créativité et d’émotion.

Parvenir à la conclusion que les civilisations avancées extraterrestres sont très probablement artificielles est un raisonnement assez simple d’après Seth Shostak. «Si on considère que tout signal radio extraterrestre que nous recevons provient d’une civilisation au moins aussi avancée que la notre. Disons, de façon prudente, que la civilisation moyenne utilise la radio pendant 10 000 ans. D’un point de vue purement statistique, la chance de rencontrer une civilisation bien plus ancienne que la notre est très élevée».

 

 

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