Jacques Mabit dirige le centre Takiwasi de réhabilitation et de traitement des toxicamanies, mais qui propose aussi des séminaires et retraites dans la forêt amazonienne et permet également une recherche sur les médecines traditionnelles amazoniennes.
Takiwasi, ou « La maison qui chante » en langue quechua, est une association à but non lucratif, située dans la ville de Tarapoto, en Haute-Amazonie péruvienne. Sa fondation en 1992 fut le résultat d’un projet de recherche, commencé en 1986, sur les pratiques millénaires de la médecine traditionnelle amazonienne, dans l’une des régions du Pérou les plus riches en termes de connaissances ancestrales liées à l’utilisation des plantes médicinales et sacrées, qui contribuent à la guérison physique, mentale et spirituelle.
Depuis sa création, le Centre Takiwasi s’est consacré à l’amélioration des conditions de santé de la population et à la préservation de l’environnement, en développant des techniques et des modèles d’intervention innovants qui sauvegardent les connaissances traditionnelles amazoniennes et les articulent avec la science médicale moderne, tout en tenant compte des préoccupations thérapeutiques, scientifiques, écologiques, culturelles et humaines. cf « Ressources humaines »
Takiwasi est considérée comme la plus ancienne et la plus prestigieuse institution alliant la psychothérapie et les plantes médicinales pour des traitements de santé mentale. Avec une trentaine d’années d’expérience dans ce domaine, son modèle, offrant l’équilibre parfait entre médecine, psychologie et spiritualité, a été l’objet de plus de 50 travaux de recherche internationaux réunissant une communauté académique interdisciplinaire, intégrée par des institutions scientifiques d’excellence mondiale. (cf les publications des chercheurs externes)
voir là la documentation produite par Takiwasi
Qui est Jacques Mabit ? Voici sa présentation sur le site de Takiwasi.com
Jacques Mabit est médecin de formation. Au cours d’un parcours de vie très riche il découvre la médecine traditionnelle indienne et devient guérisseur.
Voir là la description du parcours de Jacques Mabit, les doutes et expériences traversées avant de devenir le créateur et directeur du centre Takiwasi .
chamanisme et christianisme
conférence de Jacques Mabit à Paris en mai 2016 ajoutée sur Youtube par François Delonnay le 11 octobre 2016
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Quelques notes prises à l’écoute de cette vidéo et complétées de certains liens hypertextes:
Jacques Mabit a une double appartenance : il est médecin conventionnel – faculté de Nantes- et il est guérisseur reconnu par les associations de guérisseurs.
La jonction entre chamanisme et christianisme se fait au niveau de la clinique. Et Jacques Mabit rappelle que le chamanisme est avant tout une médecine et n’est pas une religion. Par contre le christianisme devrait-être une religion guérissante : Jésus guérit et soigne puis il prêche.
Chamanisme et christianisme ont en commun de se relier à un autre monde. Jésus répond à Pilate « mon royaume n’est pas de ce monde » – Jean 18:36.
Actuellement de nombreux courants occidentaux néo-chamaniques ont créé une religion chamanique de l’ayahuasca comme le Santo Daime au Brésil. Il y a une explosion du néo-chamanisme dans le monde par exemple en Australie ou à Hawaï ( je rajoute : cf sciences et Avenir de septembre 2018 )
Dans le christianisme la théologie s’est détachée de l’expérience pour devenir spéculative. Je me réfère souvent aux écrits du Père Brune et je recommande son livre : Pour que l’homme devienne Dieu.
partie 1 : Je vais résumer notre clinique et les observations (points clé et voir convergence avec le christianisme).
Tout d’abord il faut insister sur le fait qu’au cours des procédures, les plantes ne créent rien. Elles amplifient ce qui est déjà là dans notre corps et qui remonte à nos ancêtres jusqu’à la création. Ces procédures aident à faire mémoire : je suis fils de qui ?
D’autre part toute parole prononcée avec les tripes ou le coeur est opératoire. La parole peut bénir ou maudire.
Les procédures sont d’abord purgatives : on se purge avant d’accéder à la connaissance et dans celles-ci le rituel est fondamental.
Dans ces procédures la notion de conscience morale est fondamentale : c’est un sérum de vérité et toute falsification va être mise en évidence. Il y a un ordre du monde, il y a des lois. Tout ce qui est New Age « je sens, je ne sens pas, c’est sympa… » n’est pas dans cette initiation.
Ces lois sont non jugeantes et le fait de dire est libératoire. Le pardon surgit spontanément : pardonner aux autres et soi-même.
Il y a apparition de la gratitude : remerciement pour la vie même si l’observation de notre ombre est parfois terrible mais tout va bien.
Dans cette procédure surgit toujours la conscience du mal que j’ai fait ou que j’ai subi.
Il apparaît que le corps sait déjà avant le coeur et la tête : d’abord des réactions corporelles puis émotionnelles et enfin compréhension.
Ce qui conditionne ces procédures est l’investissement. Il faut une sincérité de base, du coeur. Si on triche soit il ne se passe rien soit au contraire on reçoit une grande claque.
Avant la procédure il faut se mettre au clair . Il y a une confession : dire ce qu’on a fait de mauvais. C’est très important il faut une médiation.
De même l’initiateur doit avoir aussi une intention claire, une sincérité de base. La bonne conscience n’est pas suffisante, il doit avoir un inconscient clair et une connaissance de ce qu’il fait.
Pour le patient il faut un abandon total au thérapeute. Il faut la foi, c’est fondamental.
Surgit alors un enseignement simple -mais non simpliste– sous la forme de ce que j’appelle la Voix de la Sagesse. Elle peut-être entendue, elle peut venir de l’intérieur, elle peut s’exprimer sous d’autres formes perceptibles aux autres sens, par exemple des odeurs. C’est une voix non jugeante, bienveillante mais ferme. C’est une voix non manipulable, peu bavarde, qui attire , ne présente pas d’arguments et ne se contredit jamais.
Pour la procédure il faut donner du temps à lui consacrer exclusivement en définissant combien ça va durer et aller au bout de ce temps car c’est alors que la voix s’exprime.
La procédure est une prise de contact avec les esprits : esprits des plantes, esprits des défunts ( notamment s’il y a eu contentieux du vivant), puissances angéliques bonnes ou mauvaises, figures du panthéon religieux ( pour les chrétiens souvent la Vierge.)
On peut cliniquement détecté les démons – à la fois vision par le patient et par le thérapeute- Cette emprise démoniaque peut-être suite à des expériences de contact et elle peut se poursuivre toute la vie. Les entités maléfiques sont représentées par des formes par notre cerveau. Ces problèmes peuvent être hérités de nos ancêtres.
partie 2 : cohérences chamanisme et christianisme ( cette deuxième partie – pourtant au centre de la conférence-est très abrégée en raison du temps consacré à la première )
- la bonté précède la connaissance ( alors que c’est l’inverse dans la gnose à la base de toutes les sociétés secrètes)
- des deux côtés il y a l’exigence d’un coeur et corps purifié
- il y a des deux côtés un rituel
- la guérison est une grâce
- contrairement au New Age les deux approches supposent une certaine dose de souffrance
- On accède à un monde réel, primordial
- on accepte le combat spirituel
- le chamanisme réveille ce qui est présent dans le corps de l’homme
- le prêtre devrait guérir et enseigner au niveau du corps
- la confession
- je conseille de lire le Lévitique ( cf présentation sur Wikipedia). Les Thomistes en ont fait une interprétation symbolique qui a sa valeur mais qui ne doit pas occulter le premier niveau : oui les objets, les corps peuvent être chargés d’une puissance propre. Cette observation dans le chamanisme se retrouve aussi dans la Bible. ( cf ici les mouchoirs de Saint-Paul , ou là.)
- cf l’ombre de Saint-Pierre guérissante : « Par les mains des Apôtres, il se faisait de nombreux signes et prodiges parmi le peuple (…) à tel point qu’on allait jusqu’à transporter les malades dans les rues et à les déposer là sur des lits et des grabats, afin que tout au moins l’ombre de Saint Pierre, à son passage, couvrit l’un d’eux ». Actes des Apôtres, chapitre 5, versets 12 à 15
Dans son « récit du pélerin » autobiographie, Saint Ignace de Loyola, créateur de l’ordre des Jésuites, évoque la présence démoniaque en lui au cours de sa vie .