Livres 2011 à2015 – condition animale

Georges Chapoutier , Fréderic Kaplan : l’homme , l’animal et la machine (2013)

l'homme, l'animal et la machineLes animaux ont-ils une conscience ? Les machines peuvent-elles se montrer intelligentes ? Chaque nouvelle découverte des biologistes, chaque progrès technologique nous invite à reconsidérer le propre de l’homme. Ce livre, fruit de la collaboration entre Georges Chapouthier, biologiste et philosophe de la biologie, et Frédéric Kaplan, ingénieur spécialiste de l’intelligence artificielle, fait le point sur les multiples manières dont les animaux et les machines peuvent être comparés aux êtres humains. Après un panorama synthétique des capacités des animaux et des machines à apprendre, développer une conscience, ressentir douleur ou émotion, construire une culture ou une morale, les auteurs détaillent ce qui nous lie à nos alter-egos biologiques ou artificiels : attachement, sexualité, droit, hybridation. Au-delà, ils explorent des traits qui semblent spécifiquement humains – l’imaginaire, l’âme ou le sens du temps – mais pour combien de temps encore… Une exploration stimulante au coeur des mystères de la nature humaine, qui propose une redéfinition de l’homme dans son rapport à l’animal et à la machine.

Georges Chapoutier, Françoise Tristani-Potteaux : le chercheur de souris -(2013)

le chercheur et la sourisL’histoire des relations entre l’homme et l’animal est faite de cruauté, de fascination, d’asservissement, de vie partagée, parfois d’amour fou. Une ambiguïté particulièrement troublante pour les chercheurs en biologie qui peuvent, tout en aimant les animaux, les utiliser pour faire progresser les connaissances scientifiques et médicales. Neurobiologiste et philosophe, Georges Chapouthier a vécu cette difficile contradiction. Françoise Tristani-Potteaux raconte le parcours de cette grande figure, revisite son oeuvre, analyse les événements, les interrogations et les désarrois qui l’ont conduit à devenir, tout en poursuivant une brillante carrière scientifique, un militant des droits de l’animal. Entre récits d’enfance, souvenirs furtifs, rencontres amicales et découvertes étonnantes sur la mémoire et l’anxiété, ce récit vivant et accessible intéressera tous ceux qui veulent entrer dans les coulisses de l’aventure scientifique. Et suivre le parcours intellectuel d’un chercheur qui, depuis son goût enfantin pour les animaux jusqu’au travail mené avec ses souris de laboratoire, en passant par une longue amitié avec des chimpanzés, nous fait partager sa réflexion sur l’injuste statut de l’animal et sur son destin, inéluctablement lié au nôtre.

Florence Burgat : Une autre existence : la condition animale -(publié en 2012)

Une autre existence

Il faut modifier radicalement notre façon de parler des animaux et reconnaître l’évidence de la condition animale, ne plus penser uniquement par rapport à l’être humain ou par rapport à la nature. Pour cela, l’auteur propose un parcours critique à travers les philosophies qui ont pensé l’animal. Florence Burgat montre comment l’existentialisme (Sartre et Levinas notamment), plus encore peut-être que la philosophie classique, a liquidé et interdit la question de l’animal. Elle explicite ces positions en développant le thème de l’organisme, non plus en tant que machine mais organisation, et démontre que le sens biologique est autre chose que l’ensemble des parties d’un animal, et qu’il fonde cette conscience animale dans l’angoisse dont les animaux sont atteints. Elle questionne la condition animale, et s’interroge sur la subjectivité des animaux, mettant en évidence leur pensée, leur résistance, avant d’attaquer les traitements inhumains et indifférents qui leur sont souvent réservés, dont elle dénonce l’idéologie sous-jacente. Enfin, avec l’évidence de la pratique de l’art chez les animaux, l’auteur propose une réflexion sur le symbolique et sur la capacité à symboliser, montrant, pour conclure, que les animaux sont  » sujets d’une vie « . Une invitation à dépasser le cadre de la compassion pour fonder notre changement d’attitude sur la base d’une phénoménologie de l’existence animale, ce qui a des conséquences également sur notre façon d’appréhender la vie humaine.

Florence Burgat : Violence et non-violence envers les animaux en Inde (2014)

Ahimsa -violence et non-violence envers les animaux en Inde

Cet ouvrage traite de la condition animale en Inde et s’appuie sur la rencontre des responsables de la défense des animaux, qui motivent chaque fois leur action soit par des attaches culturelles laïques soit sur le fondement de principes religieux de diverses obédiences. Il s’appuie aussi sur la législation et la réglementation des pratiques d’utilisation des animaux, ainsi que sur les spécificités de la culture indienne concernant les animaux. Ce thème offre une photographie des tiraillements de la culture indienne face à diverses influences qui ont marqué son histoire. Cet ouvrage comprend : un avant-propos qui fixe le statut du journal de voyage d’études en Inde sur la condition animale effectué en 1998, co-financé par la Maisons des Sciences de l’Homme et l’université de Delhi ; le journal de voyage (intitulé « Journal indien ») qui décrit au jour le jour durant trois semaines les visites rendues aux responsables d’associations de défense des animaux et dans les refuges d’animaux ; une postface (« Données sur la condition animale en Inde ») destinée à fournir des éléments historiques et anthropologiques qui complètent et éclairent les descriptions des visites et le regard subjectif porté sur elles ; enfin, la présentation du Bureau de la protection animale (Ministère de l’environnement) est mise en annexe. La liste des ouvrages cités clôt l’ensemble.

    Patrick Llored        : Jacques Derrida : Politique et éthique de l’animalité -( publié en 2013) politique et éthique de l'animalité

Eric Baratay :
Le livre de P. Llored propose une audacieuse piste de lecture de l’oeuvre de Derrida. Toute la production de Derrida serait marquée par le rapport à l’animalité. Un rapport que Derrida aurait senti de manière particulièrement vive de par l’expérience de se propre judéité. S’il est sans doute un peu hâtif d’étendre à l’ensemble de l’oeuvre de Derrida une préoccupation qui s’est manifestée tardivement chez l’auteur, et qui concerne finalement un volume réduit de ses textes, la conjugaison de la lecture pharmacologique et de la lecture animaliste produit des effets extrêmement suggestifs, et la notion de « carnophallogocentrisme », qui est la marque définitive de Derrida en philosophie animale, est explicitée, en s’étayant sur la grille de lecture propre à Llored, de manière remarquable et très claire. Les végétariens y trouveront une occasion d’approfondir leur éthique, les autres une occasion de réfléchir sur le sens de la viande.Un ouvrage à recommander, tant pour une introduction orientée à Derrida, que pour une entrée de plain-pied dans la philosophie animale.
Pour lire la suite sur ch.revues.org
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Françoise Armengaud (sur Wikipedia)

Françoise Armengaud : Réflexions sur la condition faite aux animaux -publié en 2011)

Réflexions sur la condition faite aux animaux

sur Vegane.blogspot.fr
Du sacrifice à la notion d’anthropomorphisme, cet ensemble d’essais analyse le comportement des hommes face aux animaux. Une réflexion pluridisciplinaire alimentée entre autres par la référence à des discours poétiques et philosophiques, l’inscription dans le politique.L’auteur prend son point de départ dans sa conviction du caractère central, encore de nos jours, de la notion de sacrifice, pour archaïque voire désuète qu’elle puisse paraître à un esprit occidental. Or au sein même de l’Occident, elle s’avère vivace dans les pratiques (cacher et halal) des monothéismes juif et musulman. Elle reste centrale, au moins métaphoriquement et théologiquement, dans le christianisme. Mais il s’agit également de s’interroger sur l’éventuelle permanence d’un élément sacrificiel hors rituel, à la fois sourd, obscur et plat, dénué de toute opérativité positive, celui de l’abattage industriel et de la nourriture carnée, banalement et excessivement consommée aujourd’hui.Le point essentiel est que la « question » des animaux n’est pas un « à côté » ou un « en dehors » de l’humain, mais qu’elle lui est consubstantielle. Ce n’est donc pas non plus un « hors politique », et ce, à bien des titres. Les économies modernes regorgent de pratiques perverses et mortifères à court terme comme à long terme. Il faut poser le défi : quelle société voulons-nous pour vivre en paix non seulement entre humains mais entre « animaux humains » et « animaux non-humains » ? L’une des originalités de cet ensemble d’essais (treize en tout, qui s’échelonnent de 1982 à 2010) est d’envisager la condition faite aux animaux non seulement dans la réalité la plus concrète mais aussi, et peut-être surtout, dans le discours humain, celui des philosophes – Platon, Aristote, Foucault – et des poètes – Hugo, Supervielle, Rilke, Verdet. Le chapitre consacré à la question aujourd’hui très controversée et biaisée de l’anthropomorphisme apporte à cet ouvrage une conclusion fortement argumentée.

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Corine Pelluchon :  Éléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature (2011)

site de Corine Pelluchon

éléments pour une éthique de la vulnérabilité

Si nous ne voulons pas que l’écologie se réduise à des déclarations d’intention, des changements dans nos styles de vie sont nécessaires. La question est de savoir quelle éthique et quelles transformations de la démocratie peuvent rendre possible la prise en compte de l’écologie dans notre vie. Reliant des champs de l’éthique appliquée qui d’ordinaire sont étudiés séparément — la culture et l’agriculture, le rapport aux animaux, l’organisation du travail et l’intégration des personnes en situation de handicap —, cette enquête élabore un concept rigoureux de responsabilité susceptible de promouvoir une autre manière de penser le sujet et une autre organisation politique. Loin de fonder la politique sur l’écologie, il s’agit de montrer que celle-ci ne peut être prise au sérieux qu’au sein d’un humanisme rénové. Ainsi, le sujet de l’éthique de la vulnérabilité s’inquiète du devoir être de son droit et intègre, dans son vouloir vivre, le souci de préserver la santé de la terre et de ne pas imposer aux autres hommes et aux autres espèces une vie diminuée.

Jonathan Safran Foer (Auteur), Gilles Breton (Traduction), Raymond Clarinard (Traduction) : Faut-il manger les animaux -(publié en 2012)

Faut-il manger les animaux

Faut-il manger les animaux ? (titre original : Eating Animals) est un plaidoyer végétarien romancé de l’écrivain américain Jonathan Safran Foer. Sorti dans sa langue d’origine le 2 novembre 2009 aux États-Unis, il est traduit en français par les traducteurs Gilles Berton et Raymond Clarinard et est sorti aux Éditions de l’Olivier le 6 janvier 2011. Wikipedia

Jean-Baptiste Jeangène Vilmer: l’éthique animale (2011)

l'éthique animale

Le chercheur Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, à la fois philosophe et juriste, a enseigné l’éthique à l’Université de Montréal et vient de publier aux Presses Universitaires de France (PUF) l’ouvrageEthique animale, qui est une référence en français sur le sujet. Il va répondre à nos questions sur un sujet de société qui est en train d’émerger en France comme une préoccupation importante.L’utilisation des animaux par les humains recouvre des secteurs d’activités très différents, et les problèmes qui en découlent sont nombreux. Un panorama de la situation est donné dans la deuxième partie de votre livre Ethique animale. Pouvez-vous nous donner quelques exemples qui sont révélateurs de l’ampleur des problèmes ?Afin de livrer un tour d’horizon assez complet, j’examine six catégories en particulier : les animaux de consommation, de recherche, de divertissement, de compagnie, les animaux sauvages et les animaux de travail. Et, au sein de chaque groupe, un certain nombre de problèmes. Certains sont bien connus, parce qu’ils sont eux-mêmes spectaculaires ou qu’ils donnent lieu à des réactions spectaculaires de la part des militants : on pense assez spontanément aux abus de l’élevage industriel, à l’expérimentation animale, la corrida, la chasse aux phoques ou aux fourrures de chiens et chats, par exemple.

D’un point de vue purement quantitatif, la question des animaux de consommation devrait être une préoccupation première. L’homme consomme annuellement plus de 53 milliards d’animaux d’élevage, qui représentent plus de 20% de toute la biomasse animale terrestre et, en Occident, 98% de la totalité des animaux avec lesquels nous sommes en interaction. A titre de comparaison, les animaux tués pour la consommation alimentaire sont 100 fois plus nombreux que la somme de tous les animaux tués dans tous les autres secteurs indiqués ci-dessus. C’est la raison pour laquelle la question du végétarisme est souvent présentée comme une priorité dans la stratégie des défenseurs de la condition animale.

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Jean-Baptiste Jeangène Vilmer : Anthologie d’éthique animale, apologie animale (2011)

anthologie d'éthique animale , apologies des bêtes

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Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (Préface), Peter Singer (Auteur) : La libération animale -(publié en 2012)

la libération animale

La Libération animale (Animal Liberation) est un livre du philosophe australien Peter Singer, paru en 1975. Bien que Singer ne soit pas le premier à défendre l’importance des animaux non-humains en éthique, l’ouvrage est largement considéré comme une base philosophique primordiale pour les mouvements contemporains des droits des animaux. « Bible »1 de ces mouvements, l’ouvrage a été réédité en 1989 et traduit dans près de quinze langues depuis sa parution2. Peter Singer récuse néanmoins l’approche de ce domaine en termes de « droits » : selon lui les intérêts des animaux sont à prendre en compte en fonction de leur capacité à ressentir la souffrance. Il n’est pas indispensable d’utiliser la notion de « droit » pour reconnaitre une importance morale aux animaux non-humains et respecter leurs intérêts.

S’inscrivant dans une perspective utilitariste, Singer dénonce la considération inégale des intérêts des animaux. Il compare la prise en compte inégale des intérêts des animaux avec les discriminations subies par les populations noires en occident, et par les femmes. Le terme de « libération animale » (Animal Liberation) se voulant un calque de celui de « libération des femmes » (Women Liberation). Pour Singer, refuser de prendre en compte les intérêts des animaux sur la base d’une différence d’espèce avec l’homme est comparable avec le refus essuyé par les noirs sur la base de leur « race », ou celui des femmes en raison de leur sexe. Les différences de prises en compte dans les intérêts de différents groupes ne doivent pas s’appuyer sur ce genre de critères. S’inspirant du terme « racisme », il désigne comme « spécisme » le fait d’opérer des discriminations en raison d’une différence d’espèce.
Dans l’optique de Peter Singer, c’est la capacité à souffrir qui est moralement importante. En utilitariste conséquent, Singer soutient que la maximisation du bien-être de tous, passe par celui de tout être sensible, indépendamment de son intelligence. Le but de l’ouvrage n’est cependant pas de militer pour un traitement similaire des hommes et des non-humains, mais de changer notre façon de percevoir et de traiter ces derniers. Il ne s’agit pas de « donner le droit de vote aux cochons », mais de ne pas mépriser les intérêts, différents mais réels, des non-humains.
Au-delà de ces positions théoriques, le livre propose de longues descriptions des pratiques courantes dans les laboratoires de recherche et dans les élevages industriels. Ces descriptions subissent d’importants changements entre la première et la seconde édition de l’ouvrage, car Singer a voulu mettre à jour les informations. Il cherchait ainsi à récuser l’idée que le traitement des animaux se soit beaucoup amélioré depuis la première publication de son livre. Ces parties descriptives sur les fermes-usines et les laboratoires sont illustrées par des photographies d’animaux utilisés par la recherche et l’agro-alimentaire. ( Wikipedia)
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Kamala, une louve dans ma famille [Format Kindle]

Pierre Jouventin , Boris Cyrulnik

Kamala, une louve dans ma famille

29 février 2012

C’est un récit bouleversant, une réflexion scientifique passionnante. C’est une aventure hors du commun qui débuta un jour de 1975 : Pierre Jouventin accepte alors d’adopter un louveteau nouveau-né, que le zoo de Montpellier s’apprête à sacrifier. Lui, dont le métier est d’étudier le comportement des animaux sauvages dans leur environnement, sera amené à réaliser l’impossible : élever une louve en appartement ! Il deviendra non pas son maître, mais sa famille. Car la louve aimera Pierre, Line et leur fils comme s’ils étaient ses « parents », sa meute.
Ce livre remet en question toutes les croyances, tous les clichés sur notre plus vieil « ennemi ». Et nous découvrons qu’il nous est plus facile de nous entendre avec un loup qu’avec un chimpanzé, notre cousin ! Le loup est un modèle de gestion des ressources naturelles, mais aussi de savoir-vivre en société. Craintif, puissant, éventuellement dangereux, il se révèle joueur, très solidaire, très affectueux et doté d’un sens strict de la hiérarchie. Il n’est pas docile, mais il veille sur ses proches et sait faire preuve d’altruisme – ce qui est démontré ici pour la première fois.
Cet ouvrage, rempli d’anecdotes sur la relation intime avec une louve, nous apprend mille choses sur les moeurs de cet animal sauvage et sur ceux de son descendant domestique, le chien. À être mieux compris, le loup en devient plus fascinant encore. Et à mieux connaître le loup, on en apprend beaucoup sur l’homme.

Elisabeth de Fontenay : le silence des bêtes : la philosophie à l’épreuve de l’animalité -(publié en 2013)

le silence des bêtes

 

Le Silence des bêtes. La philosophie à l’épreuve de l’animalité. Comment faut-il entendre ce titre ? Les animaux sont pourtant bien bruyants, criaillants et parfois même chanteurs. Oui, mais leur langage ne nous parle pas. Et notre langage ne leur parle pas, même si nous savons les habituer à obéir à nos signaux domesticateurs. Que nous dit alors l’animal dans ce silence où il se tient ? Que nous dit ce silence même ? Car il n’y a rien de plus signifiant qu’un silence pour le parlêtre (comme disait Lacan). Il nous faut nous souvenir de tout ce que nous avons fait dire à ce silence. Car nous lui avons fait dire un nombre incroyable de choses. Et pas seulement en le mettant en scène dans nos fables. En l’interprétant et en le théorisant – comme on n’a pas arrêté de le faire depuis vingt-cinq siècles.

2Élisabeth de Fontenay vient de nous livrer avec ce Silence des bêtesl’achèvement provisoire d’une longue méditation sur la manière dont les animaux ont été traités par notre tradition philosophique et religieuse. Il s’agit d’un livre de philosophie sur la philosophie, sur le philosophème de l’animal, mais aussi sur l’énigme de l’animal lui-même, de l’animal en chair et en os, celui que la philosophie a tant de mal à prendre en considération, car la plupart du temps il ne lui a servi que de symbole ou d’allégorie, et surtout de repoussoir permettant par différence et opposition de définir un « propre de l’homme ». Faire parler le silence de l’animal a été nécessaire à l’homme depuis qu’il s’est mis en tête de définir son humanité, non tant par souci de connaissance que par volonté de promouvoir sa dignité. Les adversaires de l’homme triomphant et de son incorrigible vanité – et il y en a toujours eu, heureusement, quoique plus rares, bien entendu, que les « anthropomanes » (les fous du « propre de l’homme ») – n’ont pas manqué de donner aussi la parole aux silences des bêtes. Une grue prend ainsi la parole chez Platon pour annoncer qu’à son sens il y a deux sortes d’êtres : les vivants de l’espèce-grue d’une part, et tous les autres d’autre part… ! La philosophie toute entière, pour des raisons trop humaines, est ainsi une immense et variée prosopopée du silence des bêtes.

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    Patrick Llored        : Jacques Derrida : Politique et éthique de l’animalité -( publié en 2013) politique et éthique de l'animalité
Eric Baratay :
Le livre de P. Llored propose une audacieuse piste de lecture de l’oeuvre de Derrida. Toute la production de Derrida serait marquée par le rapport à l’animalité. Un rapport que Derrida aurait senti de manière particulièrement vive de par l’expérience de se propre judéité. S’il est sans doute un peu hâtif d’étendre à l’ensemble de l’oeuvre de Derrida une préoccupation qui s’est manifestée tardivement chez l’auteur, et qui concerne finalement un volume réduit de ses textes, la conjugaison de la lecture pharmacologique et de la lecture animaliste produit des effets extrêmement suggestifs, et la notion de « carnophallogocentrisme », qui est la marque définitive de Derrida en philosophie animale, est explicitée, en s’étayant sur la grille de lecture propre à Llored, de manière remarquable et très claire. Les végétariens y trouveront une occasion d’approfondir leur éthique, les autres une occasion de réfléchir sur le sens de la viande.Un ouvrage à recommander, tant pour une introduction orientée à Derrida, que pour une entrée de plain-pied dans la philosophie animale.
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Françoise Armengaud (sur Wikipedia)Françoise Armengaud : Réflexions sur la condition faite aux animaux -publié en 2011)Réflexions sur la condition faite aux animaux
sur Vegane.blogspot.fr
Du sacrifice à la notion d’anthropomorphisme, cet ensemble d’essais analyse le comportement des hommes face aux animaux. Une réflexion pluridisciplinaire alimentée entre autres par la référence à des discours poétiques et philosophiques, l’inscription dans le politique.L’auteur prend son point de départ dans sa conviction du caractère central, encore de nos jours, de la notion de sacrifice, pour archaïque voire désuète qu’elle puisse paraître à un esprit occidental. Or au sein même de l’Occident, elle s’avère vivace dans les pratiques (cacher et halal) des monothéismes juif et musulman. Elle reste centrale, au moins métaphoriquement et théologiquement, dans le christianisme. Mais il s’agit également de s’interroger sur l’éventuelle permanence d’un élément sacrificiel hors rituel, à la fois sourd, obscur et plat, dénué de toute opérativité positive, celui de l’abattage industriel et de la nourriture carnée, banalement et excessivement consommée aujourd’hui.Le point essentiel est que la « question » des animaux n’est pas un « à côté » ou un « en dehors » de l’humain, mais qu’elle lui est consubstantielle. Ce n’est donc pas non plus un « hors politique », et ce, à bien des titres. Les économies modernes regorgent de pratiques perverses et mortifères à court terme comme à long terme. Il faut poser le défi : quelle société voulons-nous pour vivre en paix non seulement entre humains mais entre « animaux humains » et « animaux non-humains » ? L’une des originalités de cet ensemble d’essais (treize en tout, qui s’échelonnent de 1982 à 2010) est d’envisager la condition faite aux animaux non seulement dans la réalité la plus concrète mais aussi, et peut-être surtout, dans le discours humain, celui des philosophes – Platon, Aristote, Foucault – et des poètes – Hugo, Supervielle, Rilke, Verdet. Le chapitre consacré à la question aujourd’hui très controversée et biaisée de l’anthropomorphisme apporte à cet ouvrage une conclusion fortement argumentée.

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Corine Pelluchon :  Éléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature (2011)

site de Corine Pelluchon

éléments pour une éthique de la vulnérabilité

Si nous ne voulons pas que l’écologie se réduise à des déclarations d’intention, des changements dans nos styles de vie sont nécessaires. La question est de savoir quelle éthique et quelles transformations de la démocratie peuvent rendre possible la prise en compte de l’écologie dans notre vie. Reliant des champs de l’éthique appliquée qui d’ordinaire sont étudiés séparément — la culture et l’agriculture, le rapport aux animaux, l’organisation du travail et l’intégration des personnes en situation de handicap —, cette enquête élabore un concept rigoureux de responsabilité susceptible de promouvoir une autre manière de penser le sujet et une autre organisation politique. Loin de fonder la politique sur l’écologie, il s’agit de montrer que celle-ci ne peut être prise au sérieux qu’au sein d’un humanisme rénové. Ainsi, le sujet de l’éthique de la vulnérabilité s’inquiète du devoir être de son droit et intègre, dans son vouloir vivre, le souci de préserver la santé de la terre et de ne pas imposer aux autres hommes et aux autres espèces une vie diminuée.

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Jonathan Safran Foer (Auteur), Gilles Breton (Traduction), Raymond Clarinard (Traduction) : Faut-il manger les animaux -(publié en 2012)

Faut-il manger les animaux

Faut-il manger les animaux ? (titre original : Eating Animals) est un plaidoyer végétarien romancé de l’écrivain américain Jonathan Safran Foer. Sorti dans sa langue d’origine le 2 novembre 2009 aux États-Unis, il est traduit en français par les traducteurs Gilles Berton et Raymond Clarinard et est sorti aux Éditions de l’Olivier le 6 janvier 2011. Wikipedia

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Françoise Armengaud (sur Wikipedia)

Françoise Armengaud : Réflexions sur la condition faite aux animaux -publié en 2011)

Réflexions sur la condition faite aux animaux

sur Vegane.blogspot.fr
Du sacrifice à la notion d’anthropomorphisme, cet ensemble d’essais analyse le comportement des hommes face aux animaux. Une réflexion pluridisciplinaire alimentée entre autres par la référence à des discours poétiques et philosophiques, l’inscription dans le politique.L’auteur prend son point de départ dans sa conviction du caractère central, encore de nos jours, de la notion de sacrifice, pour archaïque voire désuète qu’elle puisse paraître à un esprit occidental. Or au sein même de l’Occident, elle s’avère vivace dans les pratiques (cacher et halal) des monothéismes juif et musulman. Elle reste centrale, au moins métaphoriquement et théologiquement, dans le christianisme. Mais il s’agit également de s’interroger sur l’éventuelle permanence d’un élément sacrificiel hors rituel, à la fois sourd, obscur et plat, dénué de toute opérativité positive, celui de l’abattage industriel et de la nourriture carnée, banalement et excessivement consommée aujourd’hui.Le point essentiel est que la « question » des animaux n’est pas un « à côté » ou un « en dehors » de l’humain, mais qu’elle lui est consubstantielle. Ce n’est donc pas non plus un « hors politique », et ce, à bien des titres. Les économies modernes regorgent de pratiques perverses et mortifères à court terme comme à long terme. Il faut poser le défi : quelle société voulons-nous pour vivre en paix non seulement entre humains mais entre « animaux humains » et « animaux non-humains » ? L’une des originalités de cet ensemble d’essais (treize en tout, qui s’échelonnent de 1982 à 2010) est d’envisager la condition faite aux animaux non seulement dans la réalité la plus concrète mais aussi, et peut-être surtout, dans le discours humain, celui des philosophes – Platon, Aristote, Foucault – et des poètes – Hugo, Supervielle, Rilke, Verdet. Le chapitre consacré à la question aujourd’hui très controversée et biaisée de l’anthropomorphisme apporte à cet ouvrage une conclusion fortement argumentée.

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Corine Pelluchon :  Éléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature (2011)

site de Corine Pelluchon

éléments pour une éthique de la vulnérabilité

Si nous ne voulons pas que l’écologie se réduise à des déclarations d’intention, des changements dans nos styles de vie sont nécessaires. La question est de savoir quelle éthique et quelles transformations de la démocratie peuvent rendre possible la prise en compte de l’écologie dans notre vie. Reliant des champs de l’éthique appliquée qui d’ordinaire sont étudiés séparément — la culture et l’agriculture, le rapport aux animaux, l’organisation du travail et l’intégration des personnes en situation de handicap —, cette enquête élabore un concept rigoureux de responsabilité susceptible de promouvoir une autre manière de penser le sujet et une autre organisation politique. Loin de fonder la politique sur l’écologie, il s’agit de montrer que celle-ci ne peut être prise au sérieux qu’au sein d’un humanisme rénové. Ainsi, le sujet de l’éthique de la vulnérabilité s’inquiète du devoir être de son droit et intègre, dans son vouloir vivre, le souci de préserver la santé de la terre et de ne pas imposer aux autres hommes et aux autres espèces une vie diminuée.

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Jean-Baptiste Jeangène Vilmer: l’éthique animale (2011)

l'éthique animale

Le chercheur Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, à la fois philosophe et juriste, a enseigné l’éthique à l’Université de Montréal et vient de publier aux Presses Universitaires de France (PUF) l’ouvrageEthique animale, qui est une référence en français sur le sujet. Il va répondre à nos questions sur un sujet de société qui est en train d’émerger en France comme une préoccupation importante.L’utilisation des animaux par les humains recouvre des secteurs d’activités très différents, et les problèmes qui en découlent sont nombreux. Un panorama de la situation est donné dans la deuxième partie de votre livre Ethique animale. Pouvez-vous nous donner quelques exemples qui sont révélateurs de l’ampleur des problèmes ?Afin de livrer un tour d’horizon assez complet, j’examine six catégories en particulier : les animaux de consommation, de recherche, de divertissement, de compagnie, les animaux sauvages et les animaux de travail. Et, au sein de chaque groupe, un certain nombre de problèmes. Certains sont bien connus, parce qu’ils sont eux-mêmes spectaculaires ou qu’ils donnent lieu à des réactions spectaculaires de la part des militants : on pense assez spontanément aux abus de l’élevage industriel, à l’expérimentation animale, la corrida, la chasse aux phoques ou aux fourrures de chiens et chats, par exemple.

D’un point de vue purement quantitatif, la question des animaux de consommation devrait être une préoccupation première. L’homme consomme annuellement plus de 53 milliards d’animaux d’élevage, qui représentent plus de 20% de toute la biomasse animale terrestre et, en Occident, 98% de la totalité des animaux avec lesquels nous sommes en interaction. A titre de comparaison, les animaux tués pour la consommation alimentaire sont 100 fois plus nombreux que la somme de tous les animaux tués dans tous les autres secteurs indiqués ci-dessus. C’est la raison pour laquelle la question du végétarisme est souvent présentée comme une priorité dans la stratégie des défenseurs de la condition animale.

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Jean-Baptiste Jeangène Vilmer : Anthologie d’éthique animale, apologie animale (2011)

anthologie d'éthique animale , apologies des bêtes

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Jean-Baptiste Jeangène Vilmer (Préface), Peter Singer (Auteur) : La libération animale -(publié en 2012)

la libération animale

La Libération animale (Animal Liberation) est un livre du philosophe australien Peter Singer, paru en 1975. Bien que Singer ne soit pas le premier à défendre l’importance des animaux non-humains en éthique, l’ouvrage est largement considéré comme une base philosophique primordiale pour les mouvements contemporains des droits des animaux. « Bible »1 de ces mouvements, l’ouvrage a été réédité en 1989 et traduit dans près de quinze langues depuis sa parution2. Peter Singer récuse néanmoins l’approche de ce domaine en termes de « droits » : selon lui les intérêts des animaux sont à prendre en compte en fonction de leur capacité à ressentir la souffrance. Il n’est pas indispensable d’utiliser la notion de « droit » pour reconnaitre une importance morale aux animaux non-humains et respecter leurs intérêts.

S’inscrivant dans une perspective utilitariste, Singer dénonce la considération inégale des intérêts des animaux. Il compare la prise en compte inégale des intérêts des animaux avec les discriminations subies par les populations noires en occident, et par les femmes. Le terme de « libération animale » (Animal Liberation) se voulant un calque de celui de « libération des femmes » (Women Liberation). Pour Singer, refuser de prendre en compte les intérêts des animaux sur la base d’une différence d’espèce avec l’homme est comparable avec le refus essuyé par les noirs sur la base de leur « race », ou celui des femmes en raison de leur sexe. Les différences de prises en compte dans les intérêts de différents groupes ne doivent pas s’appuyer sur ce genre de critères. S’inspirant du terme « racisme », il désigne comme « spécisme » le fait d’opérer des discriminations en raison d’une différence d’espèce.
Dans l’optique de Peter Singer, c’est la capacité à souffrir qui est moralement importante. En utilitariste conséquent, Singer soutient que la maximisation du bien-être de tous, passe par celui de tout être sensible, indépendamment de son intelligence. Le but de l’ouvrage n’est cependant pas de militer pour un traitement similaire des hommes et des non-humains, mais de changer notre façon de percevoir et de traiter ces derniers. Il ne s’agit pas de « donner le droit de vote aux cochons », mais de ne pas mépriser les intérêts, différents mais réels, des non-humains.
Au-delà de ces positions théoriques, le livre propose de longues descriptions des pratiques courantes dans les laboratoires de recherche et dans les élevages industriels. Ces descriptions subissent d’importants changements entre la première et la seconde édition de l’ouvrage, car Singer a voulu mettre à jour les informations. Il cherchait ainsi à récuser l’idée que le traitement des animaux se soit beaucoup amélioré depuis la première publication de son livre. Ces parties descriptives sur les fermes-usines et les laboratoires sont illustrées par des photographies d’animaux utilisés par la recherche et l’agro-alimentaire. ( Wikipedia)
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Kamala, une louve dans ma famille [Format Kindle]

Pierre Jouventin , Boris Cyrulnik

Kamala, une louve dans ma famille

29 février 2012

C’est un récit bouleversant, une réflexion scientifique passionnante. C’est une aventure hors du commun qui débuta un jour de 1975 : Pierre Jouventin accepte alors d’adopter un louveteau nouveau-né, que le zoo de Montpellier s’apprête à sacrifier. Lui, dont le métier est d’étudier le comportement des animaux sauvages dans leur environnement, sera amené à réaliser l’impossible : élever une louve en appartement ! Il deviendra non pas son maître, mais sa famille. Car la louve aimera Pierre, Line et leur fils comme s’ils étaient ses « parents », sa meute.
Ce livre remet en question toutes les croyances, tous les clichés sur notre plus vieil « ennemi ». Et nous découvrons qu’il nous est plus facile de nous entendre avec un loup qu’avec un chimpanzé, notre cousin ! Le loup est un modèle de gestion des ressources naturelles, mais aussi de savoir-vivre en société. Craintif, puissant, éventuellement dangereux, il se révèle joueur, très solidaire, très affectueux et doté d’un sens strict de la hiérarchie. Il n’est pas docile, mais il veille sur ses proches et sait faire preuve d’altruisme – ce qui est démontré ici pour la première fois.
Cet ouvrage, rempli d’anecdotes sur la relation intime avec une louve, nous apprend mille choses sur les moeurs de cet animal sauvage et sur ceux de son descendant domestique, le chien. À être mieux compris, le loup en devient plus fascinant encore. Et à mieux connaître le loup, on en apprend beaucoup sur l’homme.

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Elisabeth de Fontenay : le silence des bêtes : la philosophie à l’épreuve de l’animalité -(publié en 2013)

le silence des bêtes

 

Le Silence des bêtes. La philosophie à l’épreuve de l’animalité. Comment faut-il entendre ce titre ? Les animaux sont pourtant bien bruyants, criaillants et parfois même chanteurs. Oui, mais leur langage ne nous parle pas. Et notre langage ne leur parle pas, même si nous savons les habituer à obéir à nos signaux domesticateurs. Que nous dit alors l’animal dans ce silence où il se tient ? Que nous dit ce silence même ? Car il n’y a rien de plus signifiant qu’un silence pour le parlêtre (comme disait Lacan). Il nous faut nous souvenir de tout ce que nous avons fait dire à ce silence. Car nous lui avons fait dire un nombre incroyable de choses. Et pas seulement en le mettant en scène dans nos fables. En l’interprétant et en le théorisant – comme on n’a pas arrêté de le faire depuis vingt-cinq siècles.

2Élisabeth de Fontenay vient de nous livrer avec ce Silence des bêtesl’achèvement provisoire d’une longue méditation sur la manière dont les animaux ont été traités par notre tradition philosophique et religieuse. Il s’agit d’un livre de philosophie sur la philosophie, sur le philosophème de l’animal, mais aussi sur l’énigme de l’animal lui-même, de l’animal en chair et en os, celui que la philosophie a tant de mal à prendre en considération, car la plupart du temps il ne lui a servi que de symbole ou d’allégorie, et surtout de repoussoir permettant par différence et opposition de définir un « propre de l’homme ». Faire parler le silence de l’animal a été nécessaire à l’homme depuis qu’il s’est mis en tête de définir son humanité, non tant par souci de connaissance que par volonté de promouvoir sa dignité. Les adversaires de l’homme triomphant et de son incorrigible vanité – et il y en a toujours eu, heureusement, quoique plus rares, bien entendu, que les « anthropomanes » (les fous du « propre de l’homme ») – n’ont pas manqué de donner aussi la parole aux silences des bêtes. Une grue prend ainsi la parole chez Platon pour annoncer qu’à son sens il y a deux sortes d’êtres : les vivants de l’espèce-grue d’une part, et tous les autres d’autre part… ! La philosophie toute entière, pour des raisons trop humaines, est ainsi une immense et variée prosopopée du silence des bêtes.

pour lire la suite sur leportique.revues.org

 

Biographie de l’auteur

Jocelyne Porcher est chargée de recherches à l’Institut national de la recherche agronomique. Ses recherches iconoclastes sur la relation de travail entre humains et animaux ont fait du bruit. Elle a notamment publié : Éleveurs et animaux, réinventer le lien. (PUF, 2002) ; Bien-être animal et travail en élevage. (Éd. Educagri/INRA, 2004) ; Cochons d’or, l’industrie porcine en questions. (Quae, 2010).
 
 
 
 
 
 
 
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