Si nous finissons enfin par rencontrer des extraterrestres, ils ne ressembleront probablement pas à de petits hommes verts ou à des insectes géants. Il est plus probable que ce ne soit pas des créatures biologiques mais plutôt des robots extrêmement avancés avec une intelligence supérieure à la notre dans des proportions que nous ne pouvons même pas imaginer.
Si de très nombreux écrivains, futuristes et philosophes ont prédit le développement de l’intelligence artificielle et considèrent pour certain, dont le célèbre Stephen Hawking, que c’est une menace pour l’humanité, cette menace était sur terre. Mais cette forme d’intelligence supérieure pourrait surtout venir de l’espace.
C’est la conclusion d’une étude, «Alien Minds» (L’esprit des extraterrestres dont on peut voir une présentation ici), de Susan Schneider, Professeure de Philosophie de l’Université du Connecticut. Elle doit être publiée prochainement par la NASA. Susan Schneider rejoint ainsi les thèses d’astronomes comme Seth Shostak, Directeur du Centre de recherche de la NASA sur l’intelligence extraterrestre ou SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), de l’astrobiologiste, toujours de la NASA, Paul Davies, et du responsable de l’astrobiologie de la Library of Congress Stephen Dick. Ils considèrent tous qu’uneintelligence dominante dans le cosmos est probablement artificielle.
Comme Susan Schneider l’explique à MotherBoard: «Beaucoup de gens ont une vision des aliens comme celle d’une icône. Ils les imaginent comme des créatures biologiques, mais cela n’a pas de sens dans l’échelle du temps». Seth Shostak va encore plus loin et affirme «avoir parié avec des dizaines d’astronomes que si nous recevons un signal extraterrestre, ce sera d’une vie artificielle… A partir du moment où une civilisation invente les ondes radio, elle est à 50 ans des ordinateurs et probablement ensuite à 50 ou 100 ans d’inventer l’intelligence artificielle. A ce moment là, les cerveaux mous et spongieux deviennent un modèle obsolète».
«Il y a une importante distinction à faire quand on parle d’intelligence artificielle», ajoute Susan Schneider. «Je ne dis pas que nous allons rencontrer des processeurs IBM dans l’espace. En toute probabilité, cette intelligence sera bien plus sophistiquée que tout ce que comprennent les humains».
Susan Schneider pense que la civilisation humaine est d’ailleus proche de l’étape où elleaméliore sa propre biologie et s’en affranchit peu à peu, l’homme machine. C’est ce queRay Kurzweil a appelé la singularité. Et pour Susan Schneider, nous n’allons pas seulement améliorer nos cerveaux avec de la technologie mais devenir progressivement totalement synthétique, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura plus pas de pensée originale, de créativité et d’émotion.
Parvenir à la conclusion que les civilisations avancées extraterrestres sont très probablement artificielles est un raisonnement assez simple d’après Seth Shostak. «Si on considère que tout signal radio extraterrestre que nous recevons provient d’une civilisation au moins aussi avancée que la notre. Disons, de façon prudente, que la civilisation moyenne utilise la radio pendant 10 000 ans. D’un point de vue purement statistique, la chance de rencontrer une civilisation bien plus ancienne que la notre est très élevée».