Cellules souches : des espoirs..Chers amis de la santé, Nous sommes entrés la semaine dernière dans le monde fabuleux des cellules souches. On l’a vu, des découvertes multiples sont faites en ce moment même dans ce domaine. L’une des découvertes les plus passionnantes est que les organes possèdent des cellules souches en réserve en cas d’agression qui leur permettent de se régénérer. En fait, des cellules souches adultes (CSA) sont présentes dans chaque organe pour son renouvellement naturel, malgré le vieillissement. Ainsi la moelle osseuse possède des cellules souches pour fabriquer des globules rouges, des globules blancs, des plaquettes ; le foie possède des cellules souches pour fabriquer des cellules hépatiques et de même pour chaque organe selon la vitesse de renouvellement de ses propres cellules (voir notre lettre La vie des cellules de nos organes : un feu d’artifice de différences). Ces cellules souches sont dites unipotentes car elles ne renouvellent que des cellules de l’organe dont elles sont issues (moelle osseuse, peau, foie, intestin, cerveau…) Il s’agit d’autorégénération. Soulignons que les cellules souches du nouveau-né comme celles du cordon ombilical sont considérées comme des cellules souches adultes. D’une manière générale, ces cellules adultes se renouvellent difficilement in vitro. Elles ont besoin de l’organisme vivant. Elles peuvent cependant être mises en réserve dans les banques de cordon [1]. En effet, le sang du cordon ombilical contient des cellules souches destinées à fabriquer les globules du sang. Ces cellules souches sont dites hématopoïetiques (CSH), proches de celles issues de la moelle osseuse,et appartiennent à l’enfant né. Le sang du cordon contient aussi des cellules souches destinées aux différents tissus et organes du corps de l’enfant. On les appelle cellules souches mésenchymateuses (CSM). Les CSA les plus nombreuses sont surtout présentes dans les organes dont les cellules se renouvellent vite, donc la moelle osseuse (les globules blancs vivent 7 jours) et l’intestin grêle (les entérocytes vivent 4 à 5 jours). Ce sont des molécules appartenant à l’organe ou au tissu qui a besoin de renouveler ses cellules qui favorisent la transformation en cellules matures. Il est évidemment difficile de récupérer et conserver des cellules souches intestinales du fait du milieu non stérile où elles évoluent. Par contre, les cellules de la moelle osseuse conviennent parfaitement. On peut les prélever assez facilement. – Un exemple expérimental chez la souris qui fait rêver : la régénération pulmonaire à partir des cellules souches pulmonaires humaines. Des injections de cellules souches pulmonaires humaines prélevées sur des pièces opératoires, implantées dans une lésion pulmonaire créée chez la souris, permettent d’obtenir en une quinzaine de jours des bronchioles, des alvéoles et des vaisseaux pulmonaires humains. Évidemment, les animaux reçoivent un traitement immunosuppresseur pour accepter les cellules humaines greffées. Le plus important est de savoir que le tabagisme réduit le nombre de cellules souches périphériques au niveau pulmonaire, et ailleurs réduit la capacité des cellules souches à se différencier en tissus fonctionnels [2]. À l’inverse, les antioxydants présents dans le thé vert et la vitamine D les augmentent. On sait qu’une cellule pulmonaire normale se divise 30 à 50 fois avant son apoptose. Trente divisions peuvent générer jusqu’à 1 milliard de nouvelles cellules. À l’inverse, avec le tabagisme, le stress et autres phénomènes d’oxydation on peut parler de sénescence réplicative. Les cellules souches vont rester au repos. In vitro, des cellules souches exposées à 5 % d’extrait de fumée de tabac diminuent de 50 % la multiplication cellulaire, et l’exposition à 10 % stoppe la multiplication. L’effet serait en partie réversible. On observe les mêmes résultats avec toutes les toxicomanies, alcools forts en excès, cannabis et cocaïne… La particularité des cellules souches de la moelle osseuse (CSMO)La moelle osseuse est certainement la zone du corps qui fabrique le plus de cellules souches, destinées en permanence à maintenir le stock des globules du sang : rouges, blancs et plaquettes. On estime que la moelle osseuse fabrique une cellule souche pour 10 000 cellules. Le stock de cellules souches de moelle osseuse est évalué à près de 150 millions. On considère qu’il y a 200 à 5000 cellules souches par millilitre de sang selon la technique de comptage. Elles circuleraient entre quelques minutes et quelques heures dans le sang – en moyenne une heure – quand elles quittent la moelle osseuse pour rejoindre tel ou tel organe endommagé. Si elles ne le trouvent pas, elles reviendraient dans la moelle. Chaque jour 10 milliards de cellules du sang sont produites par la moelle osseuse. C’est ce qu’on appelle l’hématopoïèse. Dans le cas particulier de la moelle osseuse, les cellules se divisent de manière asymétrique, ce qui signifie que chaque cellule souche produit une cellule souche (pour maintenir le stock) et une cellule qui va évoluer vers un globule du sang. On distingue deux moelles osseuses de couleur différente, dans le système osseux. Les zones spongieuses des extrémités des os mais aussi le sternum, les os du bassin, les côtes, les vertèbres et les os du crâne possèdent la moelle rouge active très vascularisée qui fabrique en permanence les futures cellules du sang. La moelle jaune traduit le vieillissement ; graisseuse, elle est localisée dans la cavité des os longs (fémur, humérus en particulier). Des études expérimentales récentes utilisant des cellules marquées avec la protéine fluorescente GFP [3] (Green Fluorescent Protein) issue de la méduse Aequora victoria ont montré que les CSMO étaient plus pluripotentes qu’on ne le pensait, car elles sont capables de se porter sur des zones du corps en souffrance et de se transformer en cellules matures de l’organe où elles sont allées se nicher. On parle de potentiel de plasticité. Ainsi transplantées dans un milieu adéquat, les CSMO peuvent devenir des cellules intestinales, pulmonaires, musculaires, de la peau, des vaisseaux et même du cerveau, donc des neurones. On considère que plus on a de cellules souches, plus les réparations des organes lésés se font dans de meilleures conditions. On le vérifie en tant que chirurgien chez l’enfant ou le jeune adulte qui cicatrise beaucoup plus vite que la personne âgée qui aurait la même plaie. L’inverse est observé chez les personnes du même âge, stressées ou dépendantes de telle ou telle addiction. – Les cellules souches adultes induites sont obtenues artificiellement par manipulation génétique et pourraient se transformer en autant de types cellulaires présents dans l’organisme (soit 200 types). Là serait l’avenir. Il reste à construire. – Un exemple lumineux, la reconstruction d’une trachée Une copie exacte de la trachée a été obtenue à partir d’un échafaudage plastique, fibreux et poreux, dans lequel ont été ensemencées des cellules souches prélevées dans la moelle osseuse du patient atteint de cancer de la trachée. Après 36 heures dans un bioréacteur, l’implant a été posé remplaçant la trachée cancéreuse. Quinze mois après l’opération, la tumeur du patient n’a pas récidivé et il respire normalement, les cellules souches du départ sont devenues des cellules trachéales. Formidable résultat ! En 2008, le spécialiste, le Professeur Paolo Macchiarini [4], a affirmé « après 2 ou 3 jours les cellules implantées dans le bioréacteur disparaissent et en mourant naturellement (apoptose) elles libèrent des substances chimiques qui ordonnent au corps d’envoyer davantage de cellules souches de la moelle osseuse dans le sang pour alimenter le site de la greffe et favoriser le processus de régénération. » Les voies thérapeutiques proposées : comment stimuler la formation des cellules souches ?La réparation des organes défaillants a fait d’énormes progrès. Les possibilités chirurgicales de remplacer les organes par les transplantations nous ont fait progresser dans le vaste domaine de l’immunologie, des compatibilités donneur-receveur. Nous connaissons bien les cellules qui nous protègent, celles de notre système immunitaire. L’orientation actuelle se fait vers les cellules réparatrices, en particulier les cellules souches. C’est la médecine régénérative. La question est de savoir si existent des molécules ou des compléments alimentaires capables de stimuler la formation de Cellules Souches de Moelle Osseuse (CSMO) quand l’organisme en a besoin. – Un organisme en pleine santé n’a pas besoin de compléments alimentaires Je ne suis pas favorable à la prescription de compléments alimentaires à un organisme qui n’est pas malade. Évidemment, la maladie n’est pas inscrite sur le visage des patients. Le test que j’utilise le plus souvent chez les personnes fatiguées et stressées, sans pathologie organique, est le bilan bionutritionnel de nutergia, nommé IOMET, que vous pouvez demander à votre médecin [5]. Il fournit des indications précieuses à partir d’un questionnaire simple qui demande une vingtaine de minutes pour être soigneusement rempli. Un à trois mois de compléments de qualité (les plus naturels possibles) associés à des conseils nutritionnels pour manger mieux et meilleur sont en général suffisants pour désangoisser, apaiser, réduire des troubles digestifs, aider à dormir. Il a été démontré que le tabagisme, le stress et les médicaments hypocholestérolémiants freinent la formation des CSMO et leurs rôles à la périphérie, en cas de besoin au niveau pulmonaire, hépatique, osseux, cardiovasculaire. À l’inverse, l’exercice physique, un sommeil réparateur, manger mieux et meilleur, cela veut dire augmenter la consommation des produits végétaux peu cuits et réduire celle de produits animaux [6], en prenant le soin de longuement mastiquer afin de ne pas omettre la phase 1 de la digestion (phase buccale, mastication/salivation), et avec un verre de bon vin à la fin de chaque repas, de l’huile d’olive dans toutes vos salades [7], auront un effet positif sur les CSMO et leurs rôles. Les antioxydants circulants – anti-vieillissement, anti-cancer, anti-maladies dégénératives – proviennent de notre alimentation solide et liquide. – Deux livres qui vantent les cellules souches adultes
L’eau riche en minéraux est couleur émeraude et sa température est inférieure à 2°C. Cette algue ne serait pas toxique comparée à des souches génétiquement différentes qui elles seraient toxiques. Elle est présentée en poudre ou en gélules sous le nom d’AlphaOne et stimulerait les cellules souches (Synerj Health). Le livre de Christian Drapeau, maître en Neurophysiologie sur le thème « Le pouvoir insoupçonné des cellules souches » [8] rapporte (p.178) « un mélange de bleuets, sorte de myrtilles (blueberries), de thé vert, de catéchine, de carnosine (puissant antioxydant des viandes avec ses deux acides aminés unis en un dipeptide bêta-alanine-histidine à fortes concentrations dans les tissus musculaires et le cerveau), et de vitamine D augmente in vitro de 70 % la prolifération des cellules souches de la moelle osseuse.» L’auteur présente aussi l’intérêt de l’algue ”AFA”. Un de ses sucres complexes stimulerait l’activité d’un type spécifique de lymphocyte utile à l’immunité, les NK ou Natural Killers. Le concentré d’AFA serait le premier promoteur naturel de cellules souches, utile dans certaines pathologies (Stemtechbiz). ”Manger Mieux et Meilleur” reste le meilleur moyen pour stimuler les cellules souches de moelle osseuse en cas de besoin. – Les « priorités biologiques de cicatrisation » des plaies et « les priorités de consolidation » des fractures Quand un sujet présente une plaie plus ou moins importante, la cicatrisation se met immédiatement en marche si la plaie est propre, non infectée. Le reste de l’organisme est solidaire. Les CSMO se mobilisent ainsi que des facteurs de croissance pour assurer la cicatrisation complète. Quand les deux bords de la plaie se sont rejoints en profondeur d’abord puis en superficie, les cellules arrêtent de se multiplier. La cicatrisation prend fin. Le même phénomène est observé en cas de fracture. La zone de fracture va consolider grâce à la priorité biologique de consolidation. Au niveau d’un fémur ou d’un tibia, les extrémités osseuses se décalcifient au profit de la zone de fracture pour ressouder les 2 fragments osseux et constituer ce qu’on appelle le cal osseux. Par contre la jambe immobilisée dans un plâtre qui reçoit les mêmes nutriments que l’autre jambe voit fondre ses muscles, car la priorité est à l’os. La rééducation musculaire à l’ablation du plâtre reconstituera la masse musculaire. Les cellules souches présentes dans les muscles sont stimulées par l’activité du muscle lui-même. – Les médicaments pour refaire ses globules après les traitements du cancer Malheureusement, les médicaments antimitotiques utilisés pour traiter le cancer ne tuent pas que les cellules cancéreuses. Tous les protocoles de chimiothérapies empêchent les cellules en cours de renouvellement d’arriver à maturation, que ces cellules soient dans le sang ou à la racine des cheveux (d’où l’alopécie fréquente). Pour supporter les traitements qui se succèdent de mois en mois et parfois toutes les deux semaines, l’organisme ne doit pas être trop affaibli. L’oxygénation est obtenue par un taux suffisant de globules rouges transporteurs d’oxygène, et les défenses immunitaires minimales pour éviter une surinfection imposent un taux de globules blancs supérieur à 1500 par mm3 de sang. Il est aussi important d’avoir un taux de plaquettes suffisant, plus de 100 000 par mm3 de sang pour éviter les troubles de la coagulation. Un taux de plaquettes inférieur à 50 000/mm3 de sang peut se traduire par des hémorragies nasales, des hématomes au moindre petit coup. L’anémie (pas assez de globules rouges), la leucopénie (pas assez de globules blancs) et l’hypoplaquettose (pas assez de plaquettes) sont donc des marqueurs précis qui empêchent de recevoir les médicaments anticancéreux nécessaires pour lutter contre la maladie. Il faut attendre que l’organisme en stimulant les cellules souches reconstitue le minimum de cellules du sang, les globules rouges, les blancs ou leucocytes et les plaquettes.
Prudence avec le business des cellules souchesCertains laboratoires ont vite compris tout ce que l’on peut obtenir en termes financiers avec les cellules souches. Aujourd’hui, on reçoit chaque jour des propositions pour la santé, la sexualité, le bonheur… Restons prudent. Je reçois des témoignages intéressants pour réduire divers problèmes de santé : le diabète, l’hypertension artérielle, les problèmes de mémoire, les dépressions immunitaires, les fibromyalgies, les pathologies de la peau, les acouphènes et évidemment les maladies neuro-dégénératives. Un essai thérapeutique européen utilisant les cellules souches auquel participe la France vient d’être lancé dans des cas de Sclérose en plaques (SEP). Selon le Pr Thibault Moreau, neurologue au CHU de Dijon, président de la fondation Arsep (Aide à la recherche pour la SEP), l’objectif est de démontrer l’éventuelle réparation de la myéline détruite par la maladie. C’est en effet la myéline qui aide à la conduction du courant le long des fibres nerveuses. Évidemment, tous les compléments proposés ne remplacent pas de meilleures habitudes alimentaires. Quand tout va bien, les cellules souches n’ont pas à être stimulées. Le livre de Christian Drapeau, qui développe toute l’histoire et les capacités des cellules souches, n’échappe pas à la critique. À la fin de l’ouvrage trop répétitif, il évoque l’extrait de la plante aquatique, l’Alphanizomenon flos-aquae (AFA).Elle fait partie des cyanophytes ou algues bleu-vert, nommées cyanobactéries. Il affirme « qu’un gramme d’un extrait breveté d’AFA augmente de 25 % le nombre de CSA circulantes, ce qui équivaut à 3 millions de cellules souches dans le sang. » Évidemment, l’auteur canadien formé à l’université McGill de Montréal est cofondateur de la société Stemtech Health Sciences qui distribue dans le monde entier « des compléments alimentaires qui facilitent la sécrétion, la circulation et la migration des cellules souches jusqu’aux tissus et organes y compris la peau. » Prudence donc ! Mettez d’abord votre argent dans une meilleure alimentation et le sport qui vous plaît plus que dans des compléments dont vous n’avez vraisemblablement pas besoin. Au total, il est certain que les découvertes des cellules souches adultes et de leur rôle sont d’une grande importance, ouvrant la voie à la médecine régénérative. Cela n’implique pas de consommer des produits spécifiques quand on est en bonne santé. Ces cellules souches adultes CSA et plus encore les iCSA (cellules souches adultes induites) permettent d’imaginer des traitements dans le cadre des maladies encore graves touchant le système de défense de l’organisme quand il est défaillant, comme on le voit trop souvent dans les maladies de civilisation. Des essais thérapeutiques sérieux s’imposent. Pardonnez ces deux lettres un peu longues et complexes. Il était nécessaire d’être complet pour se faire bien comprendre. N’hésitez pas à faire lire cette lettre à vos jeunes. Nous avons besoin de chercheurs dynamiques, motivés, passionnés pour des millions de découvertes au service la santé. Et s’ils m’écrivent, je leur répondrai. Professeur Henri Joyeux |