La lutte du collège des généralistes enseignants contre l’homéopathie

 
 
Je précise que je ne suis et n’ai jamais été en lien économique  avec le secteur de l’homéopathie que ce soit pour la fabrication, la commercialisation ou la prescription. A titre personnel il m’arrive seulement et occasionnellement d’avoir recours à l’homéopathie.
Cet article n’est donc motivé par aucun intérêt personnel mais par le fait, insupportable pour moi, de voir une certaine médecine officielle et un certain monde scientifique européen partir en guerre contre un mode de soin alternatif au nom de la science. Il y a dans cette attaque différentes causes non avouées : rejet ou non prise en compte de la physique quantique. Rejet ou non prise en compte d’une approche holistique du patient mais au contraire une vision réductionniste et strictement matérialiste de l’être humain. 
 
 
Le CNGE – le Collège national des généralistes enseignants – appelle par un communiqué de presse du 10 janvier 2019 au déremboursement des médicaments homéopathiques et demande que l’homéopathie sorte du champ universitaire.  il y a 22 heures

« Il est temps de dérembourser les médicaments homéopathiques. Il est temps que l’homéopathie sorte du champ universitaire » Après l’avis de son Conseil Scientifique il y a 3 jours, communiqué de presse du 1/

 

« La médecine générale est une spécialité scientifique utilisant aussi bien les avancées techniques et les progrès de la thérapeutique médicamenteuse que les sciences humaines et la com­munication pour mieux prendre soin des patients. Il est nécessaire d’abandonner les méthodes ésotériques qui appartiennent à l’histoire et qui aujourd’hui trompent les patients comme encore certains professionnels. »

Cette prise de position fait suite à la demande  du Conseil scientifique des Académies des sciences européennes (EASAC)du  29 septembre dernier, le Conseil scientifique des Académies des sciences européennes a demandé, dans un rapport rendu public, le non-remboursement de l’homéopathie en s’appuyant sur une étude australienne. 

il est précisé que le bureau actuel de l’EASAC est constitué de 8 membres dont 2 astrophysiciens, 3 chimistes, 1 spécialiste de physique théorique, 1 biologiste moléculaire et 1 médecin. 

Le motif évoqué par le rapport est l’absence de preuve solide et reproductible de l’efficacité des produits homéopathiques « même si il y a parfois un effet placebo. « 

Les auteurs  prétendent même que « l’homéopathie peut avoir un effet nocif en retardant la consultation d’un médecin ou dissuadant le patient de rechercher les soins médicaux appropriés, qui seront basés sur des preuves scientifiques. »

« La promotion et l’utilisation des produits homéopathiques risquent d’entraîner des dommages importants, déjà mentionnés« .

( Dans une note annexe l’EASAC rappelle ce qu’est ‘homéopathie : c’ « est un concept, créé en 1796 par Samuel Hahnemann, conduisant à la fabrication et l’utilisation de divers produits hautement dilués pour traiter les maladies. Cette doctrine était basée sur la notion de «remèdes similaires» : une substance qui provoque un symptôme peut être utilisée pour traiter le même symptôme de la  maladie. Un deuxième principe central est la «loi des infinitésimales», qui implique un processus de dilution en série et de « secousse » censé augmenter la puissance du produit. Certains praticiens affirment que l’homéopathie fonctionne en stimulant le corps à se soigner lui-même.)


De nombreux scientifiques et médecins, selon ce rapport, voient de façon très critique les prétentions d’effet positif sur la santé des produits et pratiques homéopathiques et considèrent que les explications avancées pour expliquer leur efficacité ne sont pas plausibles scientifiquement.

Voici donc le coeur du sujet : l’homéopathie est généralement une méthode de soin par une approche globale de la personne qui ne peut de ce fait être reproductible contrairement à la science médicale réductionniste basée sur la correction des symptômes par des molécules chimiques . Cette dernière  entraîne pourtant dans certains cas et malgré les méthodes scientifiques dont elle se prévaut  des conséquences délétères ou gravissimes : cf ici par exemple le rappel des scandales et problèmes occasionnés par le Médiator (5 millions de personnes concernées et 2 à 3000 décès pouvant lui être imputés) , le lévothyrox (70 000 appels en 2 jours suite à la nouvelle formule), la Dépakine (2100 à 4100 malformations infantiles et 16 à 30 000 enfants ayant subi un retard de développement), le Dengvaxia ( plainte déposée en 2017 par le gouvernement philippin suite au décès de 12 enfants après vaccination), le Gardasil (Il est accusé de provoquer de graves effets secondaires comme la sclérose en plaque ou encore des décès (des milliers à travers le monde). Cependant, aucune preuve formelle n’a été démontrée. Il est disponible sur le marché français depuis 2006, destiné à la prévention du cancer du col et de l’utérus. A la fin de l’année 2013, 9 nouvelles plaintes ont été déposés par des femmes âgées de 18 à 24 ans ayant contracté de graves maladies après la vaccination : maladie de Verneuil (affection chronique de la peau ), lupus (maladie chronique créant des lésions), et la maladie de Guillain-Barré (maladie provoquant une atteinte aux nerfs périphériques et une paralysie)). Ajoutons au passage le scandale du VIOXX vendu aux USA entre 2000 et 2004 et qui a causé la mort de 40 000 personnes dans ce pays.

La revue Prescrire – fondée en 1981 par un groupe de pharmaciens et médecins  réputée pour son indépendance vis-à-vis des lobbies pharmaceutiques, mais aussi du ministère de la santé, de l’Assurance maladie ou des agences du médicament – dénonce régulièrement des traitements sans effet voire dangereux, ou dont la balance bénéfices/risques est défavorable. Elle a ainsi été parmi les premières à mettre en garde contre la dangerosité du Mediator.

Elle a publié en février 2018,  pour la sixième année consécutive, une liste mise à jour de 90 médicaments « à écarter pour mieux soigner » :(médicaments présentant des dangers ou sans effets démontrés). – cf ici en bas de page le document téléchargeable de Prescrire présentant la liste de ces médicaments-.

cf   aussi une autre  liste d’arrêt de commercialisation de médicaments déjà signalés par Prescrire.

Malgré tous ces cas de dangerosité soit avérée soit soupçonnée ou sans effets démontrés, la médecine officielle ne trouve pas à redire sur leur remboursement et part par contre en guerre contre l’homéopathie à cause de sa dangerosité ( on croit rêver  que des scientifiques et médecins accusent l’homéopathie alors que de tels  scandales et avertissements secouent le monde de la médecine classique !)

Parallélement, on observe dans le même temps- cf ici -que 11 laboratoires pharmaceutiques – Big Pharma-parmi les plus importants au monde (Sanofi, Novartis, AstraZeneca, GlaxoSmithKline, Merck, Eli Lilly, Roche, Abbott, Pfizer, Bristol Myers Squibb et Johnson&Johnson) ont engrangé 1019 milliards d’euros de bénéfices  entre 1999 et 2017. Sur ces 1019 milliards ils  en ont directement redistribué 925 milliards à leurs actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions, soit 90,8 % !  Pourrait-il y avoir par conflits d’intérêts, par formations, par conférences et autres liens  directs ou indirects une influence de Big Pharma sur le monde médical  et dans ce cas la guerre déclenchée pourrait-elle avoir un rapport avec cet état de fait ? 

Dans un article de janvier 2017 le Monde – cf là – révèle que médecins et étudiants en médecine témoignent de la présence de l’industrie pharmaceutique dans le cadre de leur formation hospitalière.

Par un article de novembre 2018 Bastamag dénonce les « Pharma Papers » : « en leur offrant gratifications et contrats rémunérateurs, les laboratoires pharmaceutiques ont tissé une dense toile de liens d’intérêts au sein de la profession médicale. Cette influence leur permet de peser sur les prescriptions et les décisions des agences sanitaires. Malgré la succession des scandales, la transparence reste très parcellaire dans ce domaine. En partenariat avec le projet EurosForDocs, nous dévoilons un outil permettant d’y voir plus clair sur ces liens d’intérêts : pas moins de 14 millions de liens ont été répertoriés en France depuis 2012, pour un montant total de plus de 3,5 milliards d’euros versés aux professionnels de santé. »

 Enfin cet article de novembre 2015 sur entreprendre.fr du Dr Sauveur Boukris qui enseigne à la Faculté de Bichat et de Lariboisière et qui dénonce les laboratoires pharmaceutiques.

À mesure que les marchés financiers ont pris le pouvoir sur la gestion des grands laboratoires pharmaceutiques, leur rentabilité – c’est-à-dire le niveau de profit attendu de leur activité – a explosé. Dans les années 1960, 1970 ou 1980, cette rentabilité était d’un niveau similaire à celui d’autres industries – autour de 10 %. Depuis, elle a été multipliée par trois. En 2015, la rentabilité nette moyenne des grands labos était ainsi passée à 22,9 % et leur rentabilité financière à 29,9 % . Une « success story » économique ? Ce serait oublier que cette course aux profits s’est souvent faite au détriment des patients et des travailleurs du secteur. -cf ici et là

En 1955, Jonas Salk, père du premier vaccin contre la polio, à qui l’on avait demandé à la télévision qui détenait le brevet sur cette découverte, avait eu cette réponse demeurée célèbre : « Eh bien, au peuple je dirais. Il n’y a pas de brevet. Pourrait-on breveter le soleil ? »

Soixante ans plus tard, en 2015, Martin Shkreli, jeune homme d’affaires new-yorkais venu de la finance, fait scandale en multipliant du jour au lendemain par 55 le prix de vente du Daraprim-médicament contre la toxoplasmose utile à certains malades du sida- de 13,50 à 750 dollars ! Il venait de racheter les droits exclusifs sur ce médicament classé essentiel par l’Organisation mondiale de la santé, utilisé pour traiter la malaria ou le Sida. -cf


Deuxième axe de mise en cause : l’efficacité de l’homéopathie n’est pas plausible scientifiquement – estimée même relevée de « méthodes ésotériques »par les enseignants généralistes. Nous sommes ici au coeur du sujet et du rejet par la pensée scientifique  qui est basée exclusivement sur la physique classique et qui ignore ou semble ignorer les avancées de la physique quantique qui dépasse la matière. 

Un bref rappel sur le sujet de la physique quantique peut être vu ici alors qu’une autre page évoque les mystères de l’eau.  Sur cette dernière page une vidéo présente l’expérience réalisée une première fois en 2005 par les Professeurs Montagnier, Marc Henry et Vitiello et reproduite ici devant la caméra en 2012 – documentaire France 5 du 5 juillet 2014-qui rappelle celle de leur précurseur Jacques Benvéniste et montre le pouvoir de transmission de la mémoire de l’eau en cas de dilutions de type homéopathique et sous certaines conditions expérimentales. Benvéniste dans les années 80 ( cf ici : sociologie d’une controverse)puis 20 ans plus tard les professeurs Montagnier , Henry et Vitiello réalisent des expériences qui bouleversent la physique classique et que celle-ci ne peut expliquer. A ce stade on est aux débuts d’une nouvelle médecine selon le professeur Montagnier. Bien que les résultats obtenus créent aujourd’hui encore beaucoup de doutes sur leur fiabilité, comme il est constant au niveau scientifique en cas de nouvelles découvertes révolutionnaires, pourquoi ne pas attribuer à celles-ci le bénéfice du doute jusqu’à preuve contraire ? Et pourquoi alors,  à partir de ces expériences réalisées pour les dernières par un prix Nobel de médecine et deux physiciens quantiques rejeter de façon péremptoire et arbitraire  l’homéopathie vieille de plus de 200 ans comme méthode de soin ? D’autant que, selon un sondage Ipsos révélé par le Parisien le 8 novembre 2018 et réalisé auprès de 2000 personnes 77%  des français ont déjà pris de l’homéopathie et en ont une bonne image et parmi eux près de 50% y ont recours depuis près de 14 ans. – cf sur le site de l’Ipsos-

 

Comment des scientifiques et des médecins peuvent ils encore oser lancer un tel appel qui apparaît comme une lutte pour le monopole d’une médecine essentiellement  basée sur la chimie des laboratoires et une vision limitée à la physique classique appliquée à la médecine. Comment ces mêmes scientifiques et médecins – ou pourquoi ?- peuvent ils partir en guerre et soutenir les grands laboratoires eux-mêmes engagés dans des orientations à buts essentiellement financiers ? Pourquoi ces mêmes scientifiques et médecins soutiennent-ils  une vision strictement réductionniste de la médecine qu’ils qualifient de scientifique alors que cette même médecine scientifique conduit parfois à des scandales sanitaires de grande ampleur  -cf plus haut- et de bien d’autres à venir et déjà évoqués par certains médias ? ( par exemple le cas des statines médicaments pour lutter contre le cholestérol et qui pourraient devenir un scandale pire que celui du Médiator selon le chercheur et Dr de Lorgeril cardiologue mais aussi les inhibiteurs de pompe à protons (IPP), prescrits en cas de brûlures d’estomac, de reflux ou d’ulcères gastriques,  mis à nouveau sur la sellette, cette fois par des scientifiques de l’Université de Washington (Etats-Unis), à cause du risque de dommages sur les reins ) etc…

Quelles qualités d’experts possède le bureau européen de l’EASAC constitué de 6 membres sur 8 sans rapport à la médecine, astrophysiciens, chimiste ou physiciens  pour demander le déremboursement de l’homéopathie si ce n’est, comme vous et moi ,un avis extérieur ?  Quitte à solliciter cet avis extérieur pourquoi ne pas demander alors directement aux français qui financent leur système de santé ce qu’ils souhaitent voir rembourser ou non et les grandes orientations qu’ils souhaitent donner à l’enseignement de la médecine ?  A l’heure de la réflexion sur le référendum d’initiative populaire pourquoi ne pas porter ce débat sur les   questions de fonds de nos systèmes de soins ? 

 —

Pétition adressée à Madame la Ministre de la santé 

 

Réponse mail du 30 janvier de M. Alauzet, médecin homéopathe, député du Doubs à cet article :

 » Ces médicaments, bien moins chers que les médicaments allopathiques, sont actuellement remboursés par la Sécurité Sociale à hauteur de 30% et près d’un tiers des Français en utilisent régulièrement, en prévention de certaines maladies.

La loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 prévoit une clarification, par décret, du cadre d’évaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS) de la prise en charge des médicaments homéopathiques par l’assurance maladie. Ce décret doit préciser notamment la procédure et les modalités d’évaluation ou de réévaluation de ces médicaments par la commission de la HAS, ainsi que les conditions dans lesquelles ils peuvent être admis ou exclus de la prise en charge. La commission de la transparence doit rendre au deuxième trimestre 2019 son avis sur le maintien des conditions de remboursement de l’homéopathie. Cet avis devra se baser sur l’efficacité de ces produits et leurs effets indésirables, leur place dans la stratégie thérapeutique, la gravité des affections auxquelles ils sont destinés, leur caractère préventif, curatif ou symptomatique, et leur intérêt pour la santé publique. Le Ministère des solidarités et de la santé attend cet avis pour prendre une décision. »

Homéopathie, est-ce vraiment efficace ? Débat du 7 avril 2018 sur la chaîne LCP Assemblée nationale

Le mercredi 15 mai 2019, la Commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) a validé mercredi un avis provisoire estimant que le «service médical rendu» de l’homéopathie est insuffisant, et qu’elle ne doit plus être remboursée. ( Le Figaro 16 mai)

 

 

 

 

 

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