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Le pendu
Loin d’un monde tombé en folie, détaché de toute contrainte,
Le pendu se laisse dériver dans cette frontière subtile.
Suspendu par mélancolie d’un simple lacet pour étreinte,
Il se balance ainsi privé d’une liberté inutile.
« Ah, laissez-moi » murmure-t-il dans un sourire énigmatique
« Regarder derrière le décor, vagabonder dans les coulisses !
Mon esprit doit être fertile, dans cette pose acrobatique
Et mon cœur a besoin d’accord avec son intérieur complice ! »
Il est détaché des malheurs, il a relâché son fardeau,
Il se rit des gens négatifs qui n’envient qu’entraîner les autres.
Lui, il rayonne de bonheur dans son corps tiré au cordeau,
Tout en restant dubitatif, toujours amicalement vôtre.
Il ne craint pas les grondements, il ne prend rien pour personnel ;
À sa manière d’observer, à sa façon de balloter,
Il a quitté les fondements des commentaires rationnels
Afin de pouvoir préserver ses souvenirs décalottés.
Il est suspendu dans le temps, indépendant dorénavant,
En équilibre entre le ciel et les racines de la Terre.
Le père retient son enfant, la mère tient son paravent
Et l’esprit souffle d’essentiel sur ce pendule solitaire.