Transition énergétique, révolution numérique, mutation écologique… Politiques, médias, industriels nous promettent en choeur un nouveau monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. Cet ouvrage, fruit de six années d’enquête dans une douzaine de pays, nous montre qu’il n’en est rien ! En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle aux métaux rares. Graphite, cobalt, indium, platinoïdes, tungstène, terres rares ces ressources sont devenues indispensables à notre nouvelle société écologique (voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires) et numérique (elles se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autre objets connectés de notre quotidien). Or les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance pourraient se révéler encore plus dramatiques que ceux qui nous lient au pétrole. Dès lors, c’est une contre-histoire de la transition énergétique que ce livre raconte – le récit clandestin d’une odyssée technologique qui a tant promis, et les coulisses d’une quête généreuse, ambitieuse, qui a jusqu’à maintenant charrié des périls aussi colossaux que ceux qu’elle s’était donné pour mission de résoudre.
Les terres rares regroupent 15 éléments du tableau périodique auquel on a coutume d’ajouter deux autres éléments le scandium et l’ytrium
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On distingue 8 terres rares légères , les cériques -LREE-et 9 terres rares lourdes, les yttriques -HREE-
Le tableau en suivant ce lien donne l’utilisation des terres rares – à gauche en tonnage et à droite en valeur.
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En moins d’une décade, le marché des alliages et des aimants permanents a vécu un déplacement complet de leadership. Alors qu’en 1998, 90 % de la production mondiale des aimants se trouvaient aux États-Unis, en Europe et au Japon, les alliages et les aimants aux terres rares sont aujourd’hui vendus pour une faible part par quelques Européens, mais essentiellement par la Chine et le Japon. Ces derniers possèdent les technologies de pointe mais s’approvisionnent en matières premières exclusivement en Chine !
En 2009, il ne reste pratiquement rien de ce secteur dont le centre de décision est américain. D’une manière générale, la Chine est pratiquement le seul fournisseur de terres rares et fait la loi dans le monde entier.
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Les États-Unis semblent effectivement avoir pris les choses en main, ce qui est en cohérence avec le souci récent de réindustrialiser leur pays. Ils sont bien partis pour établir une filière de la mine aux produits.
Le Japon, leader dans les métaux et alliages pour les aimants permanents, les piles NiMH et les disques durs, est par contre à la peine. Il est totalement dépendant de la Chine, elle-même productrice, pour son approvisionnement. C’est une décision importante de savoir si le monde occidental veut être solidaire ou non, et cela n’a pas l’air d’être tout à fait le cas…
En Europe, en dehors de Rhodia Rare Earth Systems- cf Rodia (wikipedia) ( usine Solvay de St Fons et La Rochelle), (cf procédé St Fons et procédé La Rochelle) leader mondial des terres rares séparées, il existe des industriels fabriquant des produits à base de terres rares : lampes à basse énergie (Philips, Sylvania, Osram), aimants (OeMag, Less Common Metals et Vacuumschmelze, le plus important mais sous contrôle américain !), catalyseurs pour automobiles (Johnson Matthey, Umicore et BASF), équipements électroniques pour le médical, aérodéfense et sécurité, automobile et télécommunications (Siemens).
Tout ce monde industriel est globalement dépendant de la Chine en matière d’approvisionnement en terres rares et partage le même souci de se libérer de cette menace. Les pays et principale- ment l’Allemagne et la France bougent. Mais existe-t-il une stratégie et une volonté commune de se coordonner dans la maîtrise opérationnelle des matières premières ? La démarche nous apparaît comme n’étant pas vraiment coordonnée au niveau européen, et notamment entre la France et l’Allemagne.
Il existe, comme on l’a vu, des réserves potentielles de terres rares considérables en Europe (incluant le Groenland). Le projet ERA-MIN prend-il en compte un développement coordonné de ces réserves ? Ceci dit, nous ne connaissons pas tous les méandres de la politique et leurs faces cachées…
sites web
Mineral Info : portail français des ressources minérales
liste des minéraux critiques 2018 USA
USGS Minerals Information
liste des éléments à risque en 2011 – GB
BRGM : service géologique national
ACP-BRGM :banque de données minières des Etats d’Afrique, Caraïble et pacifique
ADES : base de données eaux souterraines
Assemblée Nationale : OPECST
OCDE : guide sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement
ANCRE : Alliance nationale de coordination de le recherche pour l’énergie
les Echos : le blog de Didier Julienne
- 30/01/2018 : une crise du lithium se profile -t-elle ?
- 08/11/2017 : Une usine de batterie lithium-ion en France
- 19/09/17 : de la dépendance du pétrole à la dépendance des métaux et à celle de l’eau
les Amis de la Terre .org : 14 mars 2012 -l’hypocrisie des pays développés
laboratoire GéoRessources -université de Lorraine
Agence internationale de l’énergie
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rapport du Sénat sur le enjeux des métaux stratégiques -juin 2011
quand le monde manquera de métaux -Bastamag-septembre 2012
« Le CAC 40 accro aux « terres rares » -L’Express l’Expansion -novembre 2012
la guerre des terres rares – l’actualité chimique décembre 2012
la bataille des terres rares – Afrique Méditérranée Business-juillet 2014