Alors que les Chrétiens s’apprêtent ce soir à fêter la naissance du Christ que Dieu envoie aux hommes pour les sauver et les inviter à vivre en Dieu, alors que les Occidentaux s’apprêtent en grand nombre à vivre en famille les qualités du coeur, il est bon en cette occasion annuelle si particulière de regarder où nous entraîne à grande vitesse la technoscience. Technophile ou technophobe ? La vie, nécessairement va chercher à se frayer un chemin dans l’entre deux, entre le meilleurs et le pire. Prenons conscience de cet enjeu majeur de civilisation dont il convient de s’emparer.
J’annonce un article qui paraîtra demain comme en miroir » Bonjour, je suis ton âme« .
sur : iatranshumanisme.com
S’il fallait résumer la philosophie transhumaniste d’une idée, la plus extrême mais aussi la plus saisissante, ce serait celle-ci : un jour, l’homme ne sera plus un mammifère. Il se libérera de son corps, ne fera plus qu’un avec l’ordinateur et, grâce à l’intelligence artificielle, accédera à l’immortalité.
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« L’idéologie de la Silicon Valley, c’est celle de la toute-puissance », résume un investisseur étranger. Les seigneurs californiens « veulent être les maîtres du monde ». Mais il ne faut pas en déduire, ajoute-t-il, que « c’est forcément mauvais pour l’humanité ».
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La Californie, bastion de la contre-culture des années 1960 et des débuts de l’informatique, baigne dans la conviction que l’homme va améliorer la machine autant que la machine va améliorer l’homme.
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Les critiques parlent de « solutionnisme numérique » ou de « techno-libertarianisme » : la certitude que la résolution des grands problèmes de l’humanité passe par l’avancée de l’intelligence artificielle, combinée à une philosophie politique hostile aux réglementations dictées par les gouvernements.
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Les nouveaux maîtres du monde estiment, eux, qu’ils incarnent le progrès. Ils sont jeunes. Leurs ingénieurs voient se développer leurs innovations plus vite qu’ils ne l’avaient jamais envisagé.
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Les transhumanistes se situent à l’extrême de cette logique techno-utopiste. C’est l’individu lui-même qu’ils rêvent de transformer. Ils veulent abolir les contraintes de la condition humaine et revendiquent le droit individuel à la prise de risques, aux greffes d’organes artificiels, aux modifications génétiques.
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Les partisans de l’« homme + » croient à la « liberté morphologique » : le droit absolu de disposer de son corps. Ils discutent ouvertement de l’allongement indéfini de la vie, de l’éradication des maladies, du moment où les micro-robots iront détecter les cellules cancéreuses à l’intérieur des organes.
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L’informaticien britannique Aubrey de Grey, qui dirige la Fondation Methuselah, un institut de gérontologie de Mountain View (Californie), voit le corps comme une voiture dont il suffira de remplacer les pièces pour la conserver indéfiniment. A l’entendre, l’expression « mort naturelle » n’aura bientôt plus aucun sens. La vie n’est qu’une question de maintenance, finalement.
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Le transhumanisme existait avant l’explosion des hautes technologies, et ce courant de pensée ne se réduit pas à la Silicon Valley. Le mot lui-même remonte au théoricien de l’eugénisme Julian Huxley – le frère d’Aldous, l’auteur du Meilleur des mondes (Plon, 1932).
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Il a reparu au début des années 1990 en Californie du Sud, dans le magazine Extropy, de Max More, un philosophe diplômé d’Oxford qui a pris le nom de « more » (plus) pour signifier « l’essence de qui il veut être ».
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Puis, en 2003, dans un manifeste du suédois Nick Bostrom, fondateur de la World Transhumanist Association, et aujourd’hui directeur du Future of Humanity Institute d’Oxford. Il y inscrivait le transhumanisme dans la tradition des Lumières : au lieu d’améliorer la condition humaine par l’éducation ou la culture, il s’agissait d’en repousser les limites par la génétique et l’informatique. Une perspective que l’accélération fulgurante des capacités de l’intelligence artificielle, alliée aux promesses des biotechnologies, a considérablement renforcée.
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« C’est un mouvement qui reste marginal, mais dont la vision du monde se répand, en particulier dans la Silicon Valley », confirme Marcy Darnosky, la directrice du Center for Genetics and Society, un institut de politique publique installé à quelques rues du campus de l’université de Berkeley.
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Pur fantasme ? Longtemps, la majeure partie de la communauté scientifique est restée sans réaction face aux thèses des transhumanistes, qu’elle jugeait peu crédibles. Mais l’inquiétude commence à poindre. Peu après la sortie de Transcendance, une première mise en garde a pris la forme d’une tribune dans The Independant.
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« Si l’impact à court terme de l’intelligence artificielle dépend de qui la contrôle, à long terme l’impact est de savoir si elle peut tout simplement être contrôlée », y soulignaient l’astrophysicien Stephen Hawking et trois autres chercheurs de renom. Depuis, d’autres grands noms – Elon Musk, le fondateur de Tesla, ou Bill Gates – ont fait écho à ces préoccupations.
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Le 12 janvier, enfin, une lettre sans précédent a été publiée sur le site du Future of Life Institute, une association fondée en 2014 qui cherche à limiter les risques encourus par l’humanité du fait du développement des machines. Le texte prend acte des avancées effectuées grâce à ces dernières et estime que l’« éradication de la maladie et de la pauvreté n’est pas inconcevable ». Mais il juge tout aussi important d’« éviter les pièges potentiels » de ces progrès technologiques.
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Parmi les signataires figurent une cinquantaine d’ingénieurs de Google, le directeur de l’intelligence artificielle de Facebook, l’équipe du superordinateur Watson d’IBM, les trois cofondateurs de DeepMind, le laboratoire d’intelligence artificielle racheté par Google, et Elon Musk, qui a décidé de donner 10 millions de dollars (8,9 millions d’euros) à l’institut pour encourager les recherches sur les risques encourus.
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les transhumanistes, pour étayer leurs croyances, s’appuient sur l’accélération continue de la vitesse de calcul des semi-conducteurs (la conjecture de Gordon Moore, le fondateur d’Intel). Une évolution qui, selon eux, conduira à ce moment où la machine prendra le dessus.
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Les plus extrêmes pensent que c’est le destin de la race humaine de créer des entités plus intelligentes qu’elle, et peu importe qu’elle disparaisse au passage, tout comme les animaux ont dû s’effacer devant les besoins humains. L’homme ne représentera plus, selon eux, qu’un paquet d’atomes, à la merci des besoins en molécules de la super-intelligence. D’autres prévoient plutôt une combinaison cerveau-machine : l’espèce humaine ne disparaîtrait pas mais serait transformée.
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Le moment où la machine surpassera l’homme est appelé « singularité », un concept défini par le mathématicien et auteur de science-fiction Vernor Vinge en 1993. La majorité des scientifiques parlent plutôt d’« explosion d’intelligence », selon le terme du statisticien Irvine J. Good en 1965 : ce moment où la machine sera capable de se reprogrammer elle-même pour augmenter à l’infini ses capacités.
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Le mouvement a des relais actifs : Ray Kurzweil, 66 ans, considéré comme un génie par la plupart de ses pairs pour ses inventions dans le domaine de la reconnaissance optique (scanner) et vocale (lecture à haute voix pour aveugles), qui a popularisé le concept de singularité.
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Ray Kurzweil se flatte que ses prédictions (au nombre de 108 entre 1990 et 2009) se soient réalisées à 86 %, le reste lui ayant échappé à quelques années près. Il avait prévu l’arrivée de la voiture sans chauffeur, à un moment où l’Internet était encore à ses débuts. Depuis, « davantage de gens le prennent au sérieux », remarque Max Tegmark. Kurzweil pense que la marche vers l’intelligence artificielle va continuer à s’accélérer. Aux environs de 2029, « les ordinateurs seront indistincts des humains pour ce qui concerne le langage ».
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ers 2045, « la civilisation sera intégrée. Nous étendrons les capacités du néocortex », qui sera connecté à un équivalent synthétique dans le cloud (stockage de données). Ses prédictions s’arrêtent là. L’humain aura été tellement manipulé dans ses fonctions qu’il est impossible, passé ce point de non-retour, de prédire à quoi la vie ressemblera… « Potentiellement, c’est l’événement le plus dangereux pour la civilisation.
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Selon les chercheurs signataires de la lettre publiée par Future of Life Institute, l’intelligence artificielle a le même potentiel de destruction que le nucléaire, dont l’humanité, des décennies après sa mise en œuvre, essaie toujours de contenir les dangers. «
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