crèche église St Pierre -Besançon 2019
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chants de Noël présentés par le groupe chrétien catholique Glorious Louange
- Douce nuit : chant écrit en 1816 par le prêtre Joseph Mohr (1792-1848) qui est alors coadjuteur à la paroisse de Mariapfarr en Autriche. L’organiste Gruber à Obemdorf, compose la ligne mélodique inspirée du poème avant Noël 1818. Le , le long du front belge près d’Ypres, quelques soldats allemands allument des bougies et entonnent Douce nuit ; le chant est repris par des combattants anglais et une « Trêve de Noël » s’instaure, pour une journée.
- Il est né le divin enfant : le texte apparaît dès 1818 et la mélodie l’année suivante. Un arrangement pour orgue apparaît en 1862 dans un recueil de chants lorrains.
- Minuit chrétien : cantique de Noël sur un texte écrit aux alentours de 1843 par Placide Cappeau et mis en musique par Adolphe Adam en 1847.
dernière mise à jour : 27/12/23 à 7h46
… Et si j’avais à raconter l’histoire de Noël, j’écrirais ceci :
Dans un article du Figaro du 25/12/2018, Alice Develey nous expose les origines du mot Noël :
Noël n’est pas simplement un jour dans l’année. Il est un sentiment, un moment de rassemblement qui évolue à chaque étape de notre vie.
Chacun s’est aujourd’hui approprié la fête de Noël, pour ouvrir les cadeaux un 24 plutôt qu’un 25, pour déguster de la dinde plutôt que du foie gras, de la bière plutôt que du champagne. Noël est une date spéciale dans le calendrier et un mot tout aussi particulier dans le dictionnaire. Du latin natalis «de naissance», le mot «noël» est l’élision de la locution natalis dies «jour de naissance». La formule est d’abord employée en latin ecclésiastique pour désigner la Nativité du Christ, indique Le Trésor de la langue française. On parle par exemple au XIIe siècle de «al Naël Deu» pour caractériser la «fête de la nativité de Jésus-Christ».
Il faut attendre le XIVe siècle pour voir fleurir le mot «Noël». Et encore ! Son orthographe ne sera pas tout de suite blanche comme neige et évoluera selon les régions avant de prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui. Le Trésor de la langue française rappelle succinctement l’évolution de son écriture: «L’o de noël (en face de l’ancien français nael et de l’ancien provençal nadal) est dû à une dissimilation des deux ‘‘a » de natalis.»
Mais d’autres, qui valorisent la fête du solstice d’hiver, prétendent que les origines du mot Noël et de sa fête sont gauloises. Le terme “Noël” aurait pour étymologie deux mots gaulois noio (nouveau) et hel (soleil).
Ces deux origines du nom traduisent ainsi la confusion de la fête de la nativité, naissance de Jésus et de la fête païenne du solstice d’hiver. La crèche sous le sapin symbolise encore la réunion de ces deux approches.
Noël est institué fête de la nativité de Jésus depuis le IV ème siècle afin de se substituer aux Saturnales romaines et à la fête de Mithra pour le solstice d’hiver. Le IV ème siècle est celui où l’empereur romain Constantin décide au traité de Milan en 313 d’une tolérance religieuse favorable aux chrétiens, jusque là martyrisés et il sera baptisé sur son lit de mort en 337 à Constantinople, ville dont il avait fait la capitale de son empire. Il devient le premier empereur romain chrétien. Avant ce siècle, la naissance de Jésus était fêtée le 6 janvier. Après celui-ci, le 6 janvier deviendra la fête de l’Epiphanie , celle de la présentation de Jésus aux rois mages, dont les noms ,Melchior, Gaspar et Balthazar apparaîtront seulement au VI ème siècle et seront associés à leurs trois présents, l’or, l’encens, et la myrrhe. Cette fête est dite aussi fête des Rois.
Le récit évangélique repris en fin de cet article, sert de base pendant des siècles à la fête de Noël jusqu’à l’adjonction du sapin de Noël germano-nordique, signe de vitalité malgré l’hiver, honoré depuis le XVI ème siècle et qui nous ramène plutôt alors à la fête du solstice d’hiver. ( cf là pour plus de détail sur la tradition du sapin de Noël)
La tradition du père Noël, qui se mondialisera au XX ème siècle, prenant ainsi une couleur toujours plus commerciale et de plus en plus tournée vers la fête des enfants et des familles, est aussi d’origine chrétienne fort ancienne. Cette tradition remonterait en fait, elle aussi, au IV ème siècle quand l’évêque Nicolas de Myre au Moyen-Orient et appelé aussi saint Nicolas, distribuait des cadeaux et de la nourriture aux plus pauvres. Il serait mort le 6 décembre 343. Cette tradition évoluera pour donner la tradition du père Noël ou, dans certaines régions européennes, de la St Nicolas. Cette dernière est particulièrement fêtée dans une partie de l’Europe du nord et du centre et, en France, plus spécialement en Lorraine et Alsace. Cette fête est célébrée le 6 décembre dans ces deux régions françaises. Sa célébration déborderait même sur une partie des régions voisines : Hauts de France, Champagne-Ardennes et nord Franche-Comté.
La fête religieuse de Noël perdra de son importance au fur et à mesure de la déchristianisation de la France et de l’Europe. Le nom de « Noël » subit lui-même actuellement un assaut de déconstruction sous l’influence générale de la culture woke d’origine anglosaxonne. Ses militants, ou simplement adeptes, se prétendent ouvertement ou secrètement « éveillés » et de ce fait, s’estiment au-dessus du bas peuple encore englué dans ses traditions d’autrefois qu’il faut absolument détruire.
Cette nouvelle contre-culture met en avant la défense de toutes les minorités qui s’expriment et se regroupent sur la base d’un ressenti. A ce titre, elle veut donc effacer toute référence aux valeurs universalistes que portent, entre autre, la religion et la culture chrétienne. Cette dernière est l’un des deux piliers, l’autre étant celui de la culture greco-romaine, qui sous-tend notre vieille civilisation beaucoup plus que millénaire.
On se souhaite alors maintenant de bonnes ou joyeuses fêtes de fin d’année en faisant disparaître ainsi, dans ce souhait, la fête de Noël. Celle-ci devient sans la nommer, associée à celle du jour de l’an. Ailleurs et par exemple à Nantes, on garde tout de même la célébration de la tradition de l’événement mais on le transforme en fête de la mère Noël, pour féminiser l’événement avant peut-être de le dégenrer.
Cet article a pour but de redonner son sens premier et chrétien à Noël en parlant, pour cette fête, de la naissance de Jésus et ainsi en voulant séparer fête païenne et fête religieuse.
L’injonction de Jésus de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu est reprise par les trois Evangiles selon Marc, Matthieu et Luc. Ce témoignage commun lui donne, pour un chrétien, une grande solidité dans la reproduction de ces paroles qui consistent à ne jamais confondre dans les événements de nos vies ce qui ressort de la dimension temporelle et sociale de ce qui ressort de la dimension spirituelle et personnelle.
Lors d’une audience de Benoît XVI , le Saint-Père avait déclaré que le premier à avoir affirmé que Jésus était né un 25 décembre était Hippolyte de Rome, aux environs de 204.
Mais si Noël tend pour l’instant à s’effacer comme fête religieuse en France et en Europe, la personne même de Jésus a aussi été progressivement remise en cause et historiquement combattue à partir du XVIII eme siècle dit siècle des Lumières notamment et essentiellement en France depuis cette époque. Pour plus de détails, cf l’article sur Histoire.
Pourtant, les historiens spécialistes de l’époque romaine au moment de la naissance de Jésus en Palestine, s’entendent généralement actuellement pour affirmer que Jésus, personne physique, a réellement existé et qu’il n’est pas un mythe.
Dans cette acceptation partagée, il est communément admis que Jésus est un Juif galiléen dont la famille est originaire de Nazareth. La page Wikipedia » les sources de la vie de Jésus » reprend les grandes thèses contradictoires des historiens au cours de l’histoire où la mise en cause de son existence ne surgira qu’au XVIIIème siècle avec les thèses mythistes qui ne sont plus aujourd’hui très partagées. ( cf là : la page de Jésus contre christianisme)
Selon les Evangiles, pour les chrétiens donc, Jésus serait né à Bethléem.
Dans l’ancien Testament, que globalement les chrétiens partagent avec les juifs, se trouvent les livres de Samuel, où il est dit que le Roi David, roi d’Israël et Juda au Xè siècle av JC, figure importante de la Bible, est le fils de Jessé de Bethléem. Et c’est là que le prophète Michée en fait la patrie du futur Messie : « Et toi, Bethléem, Ephrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit dominer en Israël, et duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité ».
Donc, sur la base des prophéties, les juifs attendent toujours l’arrivée parmi eux, du Messie. Une partie de ceux-ci, aux alentours de l’an trente de notre ère, entendent et suivent Jean le Baptiste qui leur désigne alors Jésus comme le messie qu’ils attendent. Jean-Baptiste baptisera Jésus à Béthanie, au bord du Jourdain. Cette partie des juifs qui suivra Jésus ou ses premiers disciples, les apôtres, auxquels s’ajouteront ensuite des gentils– les non juifs- sont convertis dans tout le bassin méditerranéen sous les prêches des apôtres et notamment de Paul, puis de leurs disciples. Tous ces juifs et non juifs d’origine, d’abord appelés Nazoréens vont devenir « les chrétiens » terme apparu primitivement à Antioche dans ce qui deviendra bientôt ce qu’on appellera alors le christianisme. Les écrits qui correspondent à ces premiers moments sont regroupés dans le nouveau Testament constitué pour l’essentiel des quatre évangiles retenus par la Tradition et dans la sélection desquels, Irénée de Lyon jouera un rôle important, aussi des Actes de apôtres selon Luc , de l’Apocalypse selon Jean et de diverses épitres -des lettres- dont principalement celles de Paul dit Paul de Tarse . Il reste à nommer Matthieu et Marc les deux autres évangélistes qui sont reconnus par le canon de la religion chrétienne .
Jésus, dont la naissance est célébrée le 25 décembre depuis environ 1600 ans n’a pourtant prêché que durant trois ans et demi ( son ministère s’est déroulé sur 4 Pâques selon Jean –cf là ), et moins selon d’autres, avant d’être crucifié. Ces trois années d’une vie faite de miracles et de prêches sont centrées géographiquement sur une partie seulement de cette petite région qu’est la Palestine, essentiellement en Galilée et Judée et accessoirement Samarie ( cf la carte). Les paroles de Jésus vont progressivement se diffuser autour du bassin méditerranéen, au nord comme au sud, puis progressivement à toute l’Europe, enfin passer aux Amériques et aujourd’hui gagner l’Asie et l’Afrique. A ce courant d’expansion, correspond aujourd’hui un courant de contraction dans sa partie ancienne européenne. Ce courant de contraction/expansion géographique s’accompagne aussi d’un courant d’expansion des courants chrétiens. La prédominance est celle, jusqu’au XXè siècle, de l’Eglise catholique et protestante (cette dernière depuis le début du XVI è siècle) face au monde chrétien orthodoxe ( rupture orient-occident en 1054). Mais depuis le milieu du XXè siècle, ces Eglises voient se dresser à côté d’elles, aujourd’hui en Amérique du nord et du sud, mais aussi en Afrique puis en Asie, la montée des courants évangéliques – cf évangélisme– bien implantés en Amérique, en Afrique mais aussi en Asie et particulièrement en Corée du sud.
Dans le Nouveau Testament, selon Matthieu et Luc, Bethléem en Judée est le lieu de naissance de Jésus , sous le gouvernorat de Quirinius. Les parents de Jésus s’y rendent pour s’y faire recenser, Joseph, descendant de David, en étant originaire.
La basilique de la Nativité à Bethléem est l’une des plus vieilles églises du monde, bâtie selon la tradition, sur le lieu présumé de la naissance du Jésus de Nazareth. Elle a été érigée au IVè siècle par l’empereur romain Constantin.
basilique de la Nativité à Bethléem
«À peu près plus personne ne met l’existence de Jésus en doute. On a plus de documents qui attestent l’existence de Jésus que celle de bien d’autres personnages de l’époque», dit l’historien Pierre Létourneau, de la faculté de théologie de l’Université de Montréal.
Les Évangiles selon Luc et Matthieu, qui relatent la naissance de Jésus, ont été écrits environ 50 ans après sa mort sur la base, durant ce demi-siècle, d’une transmission orale ou écrite disparue. Tel est le cas pour cette dernière, de la fameuse source Q. ( pour plus de détail cf là)
Le prophète Isaïe, dit aussi Esaïe, est un prophète de l’Ancien Testament ayant vécu sous le règne du roi Ezéchias, roi de Juda de la fin du VIIIème siècle av JC. Ce prophète annonça, selon les chrétiens, la naissance future de Jésus.
Il vécut dans l’entourage royal et ses oracles ont une portée politique très caractérisée. Parmi ceux-ci, les prophéties sur l’Emmanuel ( cf là ) ont une très grande importance, en raison de leur sens messianique et leur influence sur la révélation chrétienne : ( cf là)
La tradition chrétienne considère également que le « Serviteur souffrant » des Cantiques du Serviteur (Es 42,1-9 ; Es 49,1-7 ; Es 50,4-11 ; Es 52,13 à Es 53,12) annonce Jésus-Christ et sa Passion.
Isaïe 7,14
Isaïe a vécu au VIIIème siècle avant Jésus-Christ au temps du roi Ezéchias et voici l’une de ses prédiction :
C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).
Dans le nouveau Testament, la naissance de Jésus est annoncée dans deux des quatre évangiles, celui selon Matthieu que les historiens estiment être écrit en grec entre 70 et 85 et celui selon Luc écrit à la même époque.
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La naissance de Jésus dans l’évangile de Matthieu
Matthieu 1
Matthieu 2
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La naissance de Jésus dans l’évangile de Luc
Luc 1
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Pour le cadeau de Noël : Les miracles-au-delà de la raison