Place du magnétisme dans l’offre de soins en médecine générale

(ouvrage que l’on trouve en vente sur le site du GNOMA)

Le Docteur en médecine Denis Piotte a effectué ce travail de recherche qu’il a présenté à la faculté de médecine de Besançon le 1ier  juin 2019. Il est l’aboutissement de rencontres avec 25 magnétiseurs -guérisseurs et 120 médecins de l’Aire urbaine nord Franche-Comté.

Il expose en préambule les motifs d’un tel travail de recherche qui résulte de sa réflexion globale sur la vie et une approche holistique du malade, le constat des possibilités étonnantes d’auto-réparation d’un malade. Il souligne sa prédisposition personnelle avec la pratique de l’activité de sourcier puis celle d’apprenti-magnétiseur. Mais la raison principale résulte selon lui de l’épisode de santé qu’il a rencontré après une période d’ engagements divers et intenses.

interview de Denis Piotte par l’Est Républicain

 

 

Son travail a consisté à sélectionner et retenir 25 magnétiseurs de son secteur ne faisant pas appel à la publicité. Il a proposé un questionnaire type puis rencontré ceux-ci et parallèlement soumis un autre questionnaire type à 120 confrères de sa région.

Le résultat de ce travail  et de ses rencontres avec les magnétiseurs est présenté dans son livre mais dans cet article je voudrais d’abord m’attacher à quelques rappels historiques, bibliographiques  et constats généraux auxquels a abouti le docteur Piotte qui conclut son préambule en espérant que son travail permettra d’éclairer les esprits dans  » un monde qui s’éloigne de plus en plus de l’authentique ».

Je soulignerai d’abord dans l’introduction certaines références à des livres sur le sujet :

Alexandre Grigoriantz  qui a publié entre autre Guérisseurs de l’ombre » : Ce livre présente ainsi une série de témoignages dans lesquels magnétiseurs, coupeurs de feu, personnels hospitaliers, médecins et patients partagent leur expérience, leur éthique, leurs nombreux succès mais surtout les difficultés qu’ils rencontrent encore parfois pour faire rentrer ces soins énergétiques dans le protocole « officiel » de traitement.

Il faut souligner aussi la thèse en médecine du docteur Nicolas Perret en 2007 consultable ici.

Jean Dominique Michel et son livre Chamans, guérisseurs, médiums –cf là

Jean-Dominique MICHEL a suivi une formation classique en anthropologie médicale. Il a travaillé pendant quinze ans en santé mentale et santé publique, enseignant dans divers programmes universitaires et de hautes écoles spécialisées.

Passionné par les processus d’évolution personnelle et de guérison, il s’est formé dans de nombreuses disciplines (psychothérapie émotionnelle, thérapies groupales, psychanalyse, mais aussi ostéopathie énergétique, magnétisme et biogénéalogie). Il a également étudié auprès de différents guérisseurs et chamans, en Occident ainsi que dans des contextes traditionnels. 

Pour Jean Dominique Michel , aucune opposition entre la psychothérapie, le chamanisme, la spiritualité et la médecine scientifique : il est au contraire convaincu de la complémentarité de ces approches, qu’il décrit ici dans la double perspective de l’anthropologue et du thérapeute.

Jean Claude COLLARD , le guérisseur de Chatillon – cf là-

Le directeur de collection aux éditions Guy Trédaniel,  a longuement hésité avant de recommander l’édition d’un livre signé par un guérisseur.

« Journaliste d’investigation, donc à la fois sceptique par nature et par profession, je ne pouvais prendre le risque d’une publication n’atteignant pas le niveau habituel de sérieux auquel ont droit nos lecteurs. J’ai alors décidé de réactiver, pour quelques semaines, mes méthodes indiscrètes de reporter. Et, partant du principe qu’un magnétiseur sans réel talent pouvait tromper ses visiteurs occasionnels pour un temps, mais qu’il est pratiquement impossible d’abuser pendant plusieurs décennies une clientèle de proximité, c’est à une enquête de voisinage que je me suis livré. Sans complaisance, cette enquête m’a stupéfait par la profusion de patients satisfaits depuis plus d’un quart de siècle : des verrues à l’eczéma, des entorses aux piqûres de frelons, de l’arthrose aux épines calcanéennes et autres excroissances osseuses, du nanisme a la stérilité, des abcès dentaires aux rhino-pharyngites, des cystites aux coliques néphrétiques, et jusqu’aux comas interrompus à distance… les témoignages se superposent à un dictionnaire de médecine ! Mais, plus que ces résultats étonnants, ce sont ses méthodes qui ont valu à Jean-Claude Collard une célébrité débordant nos frontières. Elles sont dévoilées dans cet ouvrage. »

Docteur Marianne DencausseMédecine et magnétisme, une nouvelle voie vers le mieux être – cf là

Tout en répondant à ces nombreuses questions, Marianne Dencausse, habitée par le désir de contribuer à la mise en place de cet humanisme médical que réclament aujourd’hui tant de personnes, nous expose sa conception du rôle du magnétisme dans le traitement des patients, tout en analysant les conditions d’application, mais aussi les limites de cette énergie.
Ce faisant, en s’appuyant sur des exemples concrets, elle établit un certain nombre de règles que tout magnétiseur se doit de respecter dans une attention constante à l’autre et une confiance réciproque. Abordant les questions éthiques et métaphysiques qu’implique une telle démarche, l’auteur envisage des perspectives d’ordre spirituel pour la médecine de demain qui, certes, sera technologiquement très performante mais devra également instaurer entre soignants-soignés une relation où l’amour, la compassion et la générosité ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre la souffrance et la mort.
En proposant un nouvel art de soigner, Marianne Dencausse propose un nouvel art de vivre.

Le docteur Piotte poursuit son exposé par une rapide histoire du magnétisme en partant  d’Hippocrate (460-356 av JC) qui utilisait déjà le magnétisme. Il  cite Françoise Dolto qui présentait Jésus comme guérisseur, rappelle les barreurs de feu du Moyen-Âge, les rois dont Saint Louis qui guérissaient les écrouelles.

Le rôle spécifique de l’Eglise fait l’objet d’un chapitre particulier. De la fin du Moyen-Âge jusqu’au XVII ème siècle les guérisseuses était satanisées et souvent brûlées ou noyées – cf la chasse aux sorcières. Il faut attendre un décret pontifical de 1657 pour mettre en garde contre les erreurs et abus des procès en sorcellerie puis l’ édit de Louis XIV de 1682 qui mettra fin à ces procès.

Après la consécration du magnétisme animal par Messmer –cf là -l’Eglise réagit, l’apparente à de la magie et donc le suspecte de satanisme – décret  du Saint Office de 1856-

Au cours du XIX ème  siècle sa position évolue et le concept de radiesthésie est dédiabolisé alors que certains prêtres , abbé Bouly, abbé Mermet puis plus tard Jean-Marie Vianney curé d’Ars sont adeptes de ces théories. L’emploi médical du magnétisme est alors toléré. Le Père Maxime dans les « panseurs de secrets  » évoque l’emploi du souffle pour certains leveurs de maux – cf là  extrait FR3 -.  André Julliard dans  » le don du guérisseur : une position religieuse obligée « – lire là -analyse de façon précise la relation entre le Don et la Foi chez les leveurs de maux. Il conclut que la majorité des formules secrètes composées d’éléments empruntés à l’histoire sainte n’implique pas une situation particulière de  croyances et pratiques religieuses.

Pour terminer son exposé sur l’histoire du magnétisme Denis Piotte cite bien sûr le cas d’Yves Rocard ( 1903-1992) directeur du laboratoire de physique à l’Ecole normale supérieure, ancien directeur du CEA  qui a consacré 30 ans de sa vie à expliquer les mystères du magnétisme et de la radiesthésie. cf par exemple un de ses livres : les sourciers

Denis Piotte relève ensuite les travaux scientifiques de Joseph Kirschving   spécialiste du biomagnétisme et du paléo magnétisme qui a mis en évidence un sens magnétique chez l’homme. Il indique que les travaux du biologiste Bernard Grad ont montré que le magnétisme n’est pas dû à la suggestion mais à une interaction bioénergétique entre le praticien et son patient. cf là, thérapie sans contact, la guérison à distance .

Denis Piotte examine ensuite les rapports du magnétisme ,et des médecines traditionnelles asiatiques – l’énergie chinoise du Qi utilisée par exemple en shia tsu ou le prana des indiens. Il évoque aussi la part du reiki dans les soins énergétiques en soulignant aussi les risques de dérives sectaires dans certaines de ces pratiques   Cette méthode de soins aux origines tibétaines ou hindoues remonterait à plus de 2500 ans et le médecin japonais Mikao Usui l’aurait redécouverte à la fin du  XIX è siècle.

Dans le cadre de son examen des médecines complémentaires alternatives (MCA) cf le manuel MSD  il évoque l’évolution mondiale de la médecine par rapport à ces pratiques, souligne que l’OMS recense 400 médecines complémentaires  alors que l’ordre des médecins en France n’en reconnaît  que quatre. Il souligne le livre de l’ancien chirurgien et thérapeute  Thierry Janssen , la solution intérieure –cf làet rappelle que depuis 1998 le Congrès américain a voté la création de l’organisme des médecines complémentaires alternatives – NCCAM– et le Parlement européen a voté l’année précédente une résolution en faveur de la reconnaissance des médecines non conventionnelles.  Il relève des avancées législatives et pratiques dans le même sens  en Grande Bretagne, Espagne, Allemagne ( les Heilpratikers), Novège, Suède, Danemark, Suisse.

Au delà de l’examen de l’histoire du magnétisme, de l’examen de la pensée qui s’y rattache, de la bibliographie, Denis Piotte témoigne de ses rencontres avec les magnétiseurs et il en tire quelques traits communs.

Il observe que toutes et tous ont une forme de foi soit chrétienne  soit cosmique ou foi en des forces de vie. Cette foi est toujours une foi en l’homme avec cette envie d’aider, de mettre leur énergie au service de l’humain : c’est ce que l’on nomme intention chez le guérisseur. Il relève chez tous cette générosité et cette sensation qu’une force les guide, l’impression qu’ils ont une mission. Il note aussi chez chacun un sentiment de force et de sérénité, une fierté à pouvoir soulager et d’être complémentaires de la médecine conventionnelle.

Denis Piotte a constaté que la plupart des guérisseurs utilisent les mains mais le plus souvent sans toucher le patient. Il relève que certains utilisent le souffle, d’autres les pierres précieuses, des bijoux ou des aimants, des pendules voire certains accessoires de type échelle de Lecher –cf là ou de Turin pour mesurer les taux vibratoires.

Certains guérisseurs au nom d’une Foi chrétienne récitent en silence des prières soit universelles soit adressées à des Saints et selon la pathologie du patient ( ex : St Antoine de Padoue pour problèmes dermatologiques)

Ces observations l’ont conduit à une ébauche de classification :

  1. les coupeurs de feu, appelés aussi selon les lieux barreurs, leveurs de maux , panseurs de secrets. Ceux-ci utilisent souvent les prières ( prières du feu). ( je rajoute : cf Téle de Lilou)
  2. Ceux qu’il qualifie de magnétiseurs profanes  qui absorbent l’énergie liée à la pathologie et interviennent par imposition des mains. Ceux-ci décrivent tous une grande fatigue à l’occasion de cette pratique.
  3. Ceux qui sont des passeurs d’énergie, les bio énergéticiens. Ce sont les guérisseurs modernes qui ont pour mission de lever les noeuds d’énergie et de redistribuer le fluide vital retrouvant parfois des fuites d’énergie.

Venons- en à la conclusion :

Seul un quart des médecins ne recommande pas du tout le recours à des guérisseurs. Les médecins plus jeunes sont plus sensibles à ces pratiques.

La première conclusion est en rapport  avec la place croissante des médecines alternatives dans nos offres de soins. Il faudra que les médecins témoignent de plus d’humilité et admettre que le pouvoir médical a ses limites. En travaillant sur ce sujet Denis Piotte a découvert ce concept « corps-esprit » de l’homme dans son environnement et sa pratique médicale en a été changée.

Mais c’est son regard sur la vie qui a surtout été modifié et de citer Audrey Mouge :  » Et si l’extraordinaire nous permettait de voir le monde autrement ? »

Il cite aussi le Dr. Marianne Dencausse : « … la générosité de l’âme est en fait une générosité de l’esprit qui cherche à s’élever vers le Créateur pour donner à celui qui en a besoin une force qui ne peut venir que d’en haut : c’est la générosité la plus noble. C’est la générosité du magnétiseur dans sa quintessence ».

Il espère que son travail pourra contribuer à l’évolution de la médecine vers plus d’empathie et bienveillance c’est à dire  d’Amour.

 

 

 

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