Repères bibliographiques indicatifs
(tirés du livre de Gérard Fomerand – La mémoire vive des mystiques chrétiens)
La Bible, traduction sous la direction de l’Ecole Biblique de Jérusalem -Desclée de Brouwer
La Bible, traduction d’André Chouraqui , Desclée de Brouwer
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Ouvrages sur la spiritualité et les mystiques chrétiens
2012
Les mystiques chrétiens semblent appartenir à un passé révolu, quand le sacré imprégnait la vie quotidienne. Ce livre a pour ambition de montrer qu’une autre voie discrète a, dès l’origine, coexisté avec les formes instituées du christianisme. Les mystiques chrétiens sont catholiques, protestants, évangéliques, orthodoxes, ou d’ailleurs, mais ils ont tous vécu l’expérience d’une naissance à la présence. Habillés de secret, ils nous indiquent la voie de nos métamorphoses.
la mémoire vive des mystiques chrétiens – pour lire des extraits du livre
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Jean-Jacques Antier – 4 avril 1996
Marthe Robin, ( 1902-1981)personnage hors série, a vécu à Châteauneuf-de-Galaure près d’un demi-siècle, paralysée, dans l’obscurité, sans dormir, ni manger, ni boire, souffrant et revivant chaque vendredi la Passion du Christ. Ces prodiges et sa réputation de sainteté provoquèrent l’afflux des foules. Evêques, théologiens, philosophes, médecins, jeunes en quête de leur avenir, gens de toute condition et de tout âge, vinrent trouver auprès d’elle et de sa simplicité légendaire, aide spirituelle, conseils et réconfort. Croyant, certes, mais non crédule, Jean-Jacques Antier a passé au crible de la critique historique, de la théologie et de la psychiatrie cette existence extraordinaire, en s’appuyant sur des centaines de témoignages et les archives de ces Foyers de charité que Marthe créa avec le père Finet à travers le monde. Il se réfère aussi à la vie des grands mystiques visionnaires et stigmatisés qui ont vécu comme Marthe des phénomènes exceptionnels. Cette nouvelle édition fait le point sur les maladies étranges dont elle a souffert et apporte de nouveaux témoignages. Ce livre se veut d’abord l’aventure intérieure d’une femme saisie et portée par un amour irrésistible du Christ et de tous les êtres souffrants. l’Eglise a ouvert en 1989 l’enquête préliminaire du procès de béatification. Historien et biographe, Jean-Jacques Antier a publié une cinquantaine de livres, dont une dizaine de spiritualité. De ce Voyage immobile, dont les tirages toutes éditions atteignent cent mille exemplaires, Alain Decaux, de l’Académie française, a dit dans La Tribune de l’histoire : » Avec ce livre, Jean-Jacques Antier a réalisé l’enquête la plus complète menée jusqu’à ce jour sur la stigmatisée de Châteauneuf-de-Galaure et Jean Guitton lui a donné tout son sens dans sa remarquable préface. »
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Nicolas Berdaieff -philosophe chrétien -1874-1948)-traduit du russe par mme Julien Cain -1955
en lecture directe sur classiques.ucaq.ca
pour la lecture d’ouvrages de Berdaeiff, Louis Lavelle, René le Senne, Jules Lagneau sur classiques.ucaq.ca
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Bruno Borchert -2 mars 2007
La plus belle émotion que nous puissions éprouver est l’émotion mystique. C’est là le germe de tout art et de toute science véritable. Celui à qui ce sentiment demeure étranger, qui n’est plus capable d’étonnement et vit saisi de crainte, celui-là est tout simplement un mort.
Ces paroles d’Einstein témoignent d’une conception nouvelle du mysticisme : une expérience ouverte à tous. Alors qu’on l’a attribuée longtemps aux seuls religieux. Le mysticisme est déjà au cœur du monde moderne, vécu comme une autre conscience de la réalité et aussi une source d’action et de créativité. Einstein, Gandhi, Teilhard de Chardin, Jung ou Dag Hammarskjöld sont des exemples d’un mysticisme inséparable de l’action et qui a donné à celle-ci force et lucidité. Dans ce livre qui est une somme sur le sujet, Bruno Borchert étudie l’expérience du mysticisme, ses pouvoirs, son histoire, l’approche psychologique et scientifique qui en est faite aujourd’hui. Il revient à ses sources où puise toujours la spiritualité moderne : le chamanisme, le zoroastrisme, la mystique hindoue, le bouddhisme, le taoïsme, le soufisme, le gnosticisme…
Biographie de l’auteur : BRUNO BORCHERT, docteur en théologie, professeur à l’université de Nimègue, est aussi chercheur au Titus Brandsma Institut.
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Jacques Brosse- 4 mai 2005
Des religions antiques à l’enseignement bouddhiste, de la naissance de l’islam au monachisme chrétien, des mystiques hindous aux penseurs indépendants comme Boulgakov, Gurdjieff et Simone Weil, Jacques Brosse présente ici la grande fresque de l’aventure spirituelle de l’humanité à travers ses maîtres et ses écoles. Il offre au public la quintessence de son savoir dans ces cent vingt-cinq chapitres allant à l’essentiel. Mystiques et « accoucheurs d’âmes » de tous lieux et de toutes époques sont réunis dans cette synthèse encyclopédique.
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Nicolas Cabasilas -1976
« Tout le reste du contenu de ce petit livre est de telle nature que l’on ne saurait rien imaginer de plus pieux et de plus chrétien. Prends donc connaissance de ces enseignements, studieux lecteur, fais leur bon accueil et si tu en retires quelque profit spirituel, rends-en grâces à Dieu auteur et dispensateur de tout bien ». Gentien Hervet-
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François Chenique -1990
Seule oeuvre écrite de Saint François d’Assise, le Cantique des Créatures, son testament spirituel est commenté et replacé dans sa perspective métaphysique et symbolique.
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Arnaud Corbic-mars 2002
« Comment le Christ peut-il devenir aussi le Seigneur des non-religieux ? Comment parler de Dieu sans religion ? » Et que peut bien signifier l’Évangile dans un monde devenu « majeur », où le christianisme en tant que religion instituée n’a presque plus de visibilité ? Telles sont les questions prophétiques que lança du fond de sa prison le pasteur Dietrich Bonhoeffer avant que les nazis ne l’exécutent en 1945.
Arnaud Corbic retrace ici la « biographie théologique » de ce résistant de la première heure qui avait affirmé, face au pouvoir nazi : « Seul celui qui crie en faveur des Juifs a le droit de chanter du grégorien. » Les paroles de cet homme de foi qui sut aller jusqu’au bout de ses engagements, tant sur le plan de la pensée que sur celui de l’action, ont acquis une pertinence et une actualité encore plus grandes en ce début de XXIe siècle.
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Marie-Madeleine Davy-12 mars 1985
Le désert a toujours fasciné les hommes épris d’absolu. Les sables d’Egypte ont eu leurs ermites et le peuple juif est passé par l’épreuve du désert.
Le désert géographique symbolise celui du dedans, qui n’est pas un lieu mais un état d’écoute, de vision, de rencontre. Après avoir été le creuset de décantation où l’or a pu se dégager de sa gangue de plomb, le désert appelle l’alliance, l’unité. Mais les revêtements arrachés entraînent parfois avec eux des lambeaux de chair vive, des options, voire des certitudes. Tout est remis en question.
Abandonner le monde, c’est se quitter soi-même. S’éloigner de la foule, c’est rompre avec la conscience grégaire où l’on menace de s’endormir.
Par la nudité qu’il exige, le désert provoque un éveil qu’il convient de couver dans la solitude. L’habitant du désert se doit d’y consentir. Si, conduit par l’Esprit, il pénètre silencieusement dans son fond, il fait sien le conseil donné par Hésyclius de Jérusalem : « Emerveille-toi, alors tu comprendras ! »
Devant la crise qui ébranle métaphysiques, religions et valeurs, le désert intérieur n’est pas un refuge et n’offre aucun abri : il invite aux métamorphoses.
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1981
En 1948, dom Henri Le Saux (1910-1973), moine bénédictin de l’abbaye de Kergonan, rejoint en Inde le père Jules Monchanin. Ensemble, ils fondent l’âshram du Shantivanam.
Venu en Inde pour faire connaître le christianisme, Henri Le Saux s’aperçoit que, contrairement à son projet initial, c’est lui-même qui reçoit l’impact de la métaphysique indienne ; elle le bouleverse et le séduit. Tout en restant chrétien, mais revêtu de la robe du sannyâsi (« renonçant »), Henri Le Saux, devenu swami Abhishiktânanda, partage désormais son existence entre des séjours solitaires dans les grottes (en particulier près de la sainte montagne d’Arunâchala) et la prédication de retraites à des religieux.
Il demeure de cette expérience unique d’union entre l’advaita (non-dualité) indienne et la mystique chrétienne un message qui s’adresse aujourd’hui à tous les chercheurs d’absolu.
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Xavier Desjeux-2005
Ce livre est un chemin pour redécouvrir le message de l’Évangile c’est-à-dire le sens spirituel de la Parole. La lecture des textes évangéliques ne porte vraiment du fruit qu’à condition d’ouvrir les yeux du coeur.
Dans une première partie, l’auteur met en relief des mots-clefs de l’Évangile, banalisés par leur usage quotidien. Dans une seconde partie, il se penche sur des épisodes de l’Évangile et montre, en relisant les textes d’un regard neuf, comment Jésus peut agir dans une vie.
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Mircea Eliade -2016
Les trois tomes de l’Histoire des croyances et des idées religieuses représentent une oeuvre irremplaçable. L’érudition et la puissance intellectuelle synthétique de Mircea Eliade apportent au lecteur une vision des religions qui fait apparaître à la fois l’unité fondamentale des phénomènes religieux et l’inépuisable nouveauté de leurs expressions. Le tome II, De Gautama Bouddha au triomphe du christianisme, est consacré en grande partie aux religions de la Chine ancienne, au bouddhisme, ainsi qu’à la naissance du christianisme.
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Michel Evdokimov -2007
Il y a plusieurs manières d’ouvrir son coeur. Le coeur est ouvert pour qui est amoureux. Le coeur est blessé pour qui est douloureux… Il recèle des abîmes vertigineux, en ouvrant sur les profondeurs du moi. Il est le lieu de la personne dans ses composantes affectives, physiques, morales. Mais au-delà de toutes ces dimensions, le coeur est aussi l’espace de la rencontre spirituelle avec Dieu. Partant du message biblique, du témoignage des mystiques ou des écrits de Pascal, Michel Evdokimov propose une première initiation à cette spiritualité du coeur née dans la tradition du christianisme oriental, et largement popularisée aujourd’hui dans les communautés ou les groupes de prière. Si Dieu invite l’homme à ouvrir son coeur, il vient aussi guérir ceux qui ont le coeur brisé, blessé par la difficulté de vivre ou la traversée du mal.
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Paul Evdokimov-
Ce titre constitue le premier volet du diptyque – le second étant La femme et le salut du monde – que Paul Evdokimov a consacré aux charismes propres de l’homme et de la femme, ainsi qu’au « mystère » de l’amour humain, au mariage, à la place de la sexualité… L’auteur fonde sa réflexion sur les deux récits de la création de l’homme et dans la femme dans la Genèse, récits que Jésus associe pour poser simultanément dans le couple, l’unité et l’altérité… L’amour humain reflète la Communion trinitaire ; l’altérité de Dieu fonde l’altérité de l’autre, et sa grâce, celle de la rencontre. Paul Evdokimov (1901-1970) fut l’un des grands théologiens orthodoxes du XXe siècle, qui joua un rôle important de passeur entre les traditions chrétiennes d’Orient et d’Occident. Il a notamment publié Les âges de la vie spirituelle et La femme et le salut du monde.
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Paul Evdokimov-1969
la connaissance de Dieu dans la tradition orientale
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un commentaire :
L’auteur, ancien dominicain, dont l’oeuvre fut mise en cause par l’Eglise catholique, accompagne les transformations profondes du catholicisme contemporain sur la voie de l’intériorité. Un livre qui pose les fondements d’une voie spirituelle puisée à la source de la tradition scripturaire et mystique. Un écrit salutaire pour notre temps de détresse. Une déclaration d’amour à la terre qui nous porte !
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2002
commentaire :
Ce livre est un véritable chef d’oeuvre, un compagnon de route, à lire et relire. Laurence Freeman nous communique un parcours initiatique, comme un maître, un frère d’âme, qui nous conduit à Celui qui est le centre de la vie pour tous ceux qui Le cherchent. « Cherchez et vous trouverez ». Et avec cet ouvrage, le chemin semblera plus éclairé. Merci à Laurence Freeman.
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1997
Les exégètes étaient à la recherche d’une source commune des paroles de Jésus, utilisées par les rédacteurs évangéliques. En 1945 a été découvert à Nag Hammadi, en Egypte, l’Evangile selon Thomas, simple recueil de paroles de Jésus, sans aucun commentaire. Ce qui frappe à la lecture de cet évangile inconnu, c’est qu’il est en parfaite concordance avec l’enseignement des grands maîtres d’Orient. Les paroles prononcées par Jésus auraient pu tout aussi bien être mises dans la bouche de Boudha ou de Lao-Tseu. Il appartenait à Emile Guillabert d’extraire le diamant de sa gangue. Jamais peut-être depuis Maître Eckhart la métaphysique de l’Un n’avait trouvé en Occident d’aussi ardent défenseur que l’auteur de Paroles de Jésus et Sagesse orientale. La Gnose se lève à l’Orient intérieur. Elle est Connaissance suprême : connaissance de Soi, naissance de notre véritable nature divine. C’est cet éveil, ici et maitenant, que célèbre Jesus lorsqu’il s’adresse en ces termes à Thomas : je ne suis pas ton Maître, car tu as bu, tu t’es enivré à la source bouillonnante que moi, j’ai mesurée. Soyons reconnaissants à Emile Gillabert d’avoir rendu à Jésus ce qui lui revient.
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1991
Le désarroi, le vide ressenti par tant de nos contemporains manifeste que l’homme a probablement évacué une dimension essentielle de lui-même. Éxilé à la périphérie de son propre mystère, il a même perdu les chemins qui conduisent à la maison de sa conscience et au jardin intérieur de son « coeur ».
Comment être soi-même si on ne sait plus « habiter » le silence ? Michel Hubaut montre combien celui-ci n’est pas un luxe réservé aux moines ou à quelques penseurs en chambre, mais une nécessité aussi vitale pour l’homme que l’air qu’il respire et le pain qu’il mange. Il y va là de son identité propre mais aussi de la qualité de ses relations et de toute la vie sociale…
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1993
un commentaire :
Cet ouvrage est novateur. Il renseigne sur les états modifiés de la conscience qui apparaissent de manière spontanée, ces ravissements qui ne dépendent pas directement d’une pratique spirituelle régulière. La mystique sauvage, c’est celle qui surgit aussi dans la contemplation de ou par l’action de la Nature. Bien documenté, quoiqu’exclusivement freudien dans sa perspective psychanalytique, on aurait aimé que l’auteur évoque la perspective jungienne en la matière, plus proche de la spiritualité. En séparant la mystique (et ses états)de la religion (et de son contenu dogmatique), il rend à l’Homme sa liberté dans un domaine qui engage tout son être. L’auteur ouvre aussi la porte (mais en était-il conscient) à une mystique naturelle, c’est à dire à une mystique qui tienne compte non plus seulement de la psychologie, mais aussi du fonctionnement de notre esprit et de notre cerveau
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1995
Après des siècles de relatif oubli, Maître Eckhart est enfin reconnu aujourd’hui comme l’une des plus grandes figures du christianisme. Philosophe autant que mystique, professeur renommé et prédicateur infatigable, responsable de haut niveau dans son ordre dominicain, il fut d’abord un homme d’action qui marqua son époque, le début du XIVe siècle.
Après nous avoir introduit au coeur de l’unique – et sublime – poème de Maître Eckhart, Gwendoline Jarczyk et Pierre-Jean Labarrière nous conduisent pas à pas tout au long de sa biographie spirituelle, mutipliant les détails historiques ou théologiques sans lesquels l’intention même du grand mystique reste incompréhensible, avant de préciser dans quel contexte il dut affronter l’Inquisition. Grâce à des années d’étude et de traduction de l’oeuvre allemande, qui leur ont permis de parfaitement saisir la structure de son langage et sa vision du monde, ils éclairent le sens des notions-clefs de déité et d’étincelle de l’âme, de flux hors de Dieu et de percée en retour, de détachement et d’abandon, ouvrant ainsi la voie d’une quête de l’unité primordiale marquée par la gratuité du sans pourquoi. Alors, dans notre propre vie intérieure, nous devient perceptible le double mouvement dont Maître Eckhart n’a cessé de témoigner : la naissance de l’homme en Dieu et la naissance de Dieu en l’homme.
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1973
« J’ai donc entrepris aujourd’hui, dans ma quatre-vingt-troisième année, de raconter le mythe de ma vie. » C’est au printemps 1957, quatre ans avant sa mort, que C.G. Jung éprouva le besoin de raconter à sa collaboratrice, Mme Aniela Jaffé, ce qu’il considérait comme l’essentiel de son existence et, rédigeant lui-même les passages les plus importants, la chargea de coordonner le tout. Un des grands fondateurs de la psychanalyse se fait le témoin de lui-même. »Ma vie est l’histoire d’un inconscient qui a accompli sa propre réalisation. » Souvenirs, rêves et pensées est l’auto-analyse d’un des grands rêveurs de l’humanité qui s’explique en même temps sur l’au-delà, les mythes, les symboles, l’inconscient collectif et, jamais plus clairement qu’ici, sur la religion.
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1971
commentaire :
Ce qui distingue Alexandre Koyré de tous les autres historiens des sciences, c’est l’étrangeté de son parcours: ce platonicien invétéré a commencé par se passionner pour la mystique allemande, dans laquelle il voyait une sorte de transition entre la contemplation antique, indifférente à l’égard de l’expérience, et la théorie moderne, qui l’instrumentalise et la subordonne sévèrement aux exigences de la raison. Les effusions et délires mystiques de la Renaissance sont selon lui le corollaire d’une démarche qui cherche à tâtons le rationnel dans un réel que la révolution astronomique venait d’élargir et de complexifier à l’infini. La démarche de Koyré est celle d’un idéaliste rigide mais conséquent, fabuleusement maître de son érudition et doté de qualités pédagogiques peu communes.
On regrettera d’autant plus que ce petit livre n’ait pas été réédité récemment ,d’où son prix prohibitif.
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2008
Les déserts d’Égypte et de Syrie il y a quinze siècles. Un monde dur et nu, hostile à l’homme, mais lieu d’épreuves inoubliables, où l’impossible semble possible. Au IVe siècle de notre ère, deux hommes, Antoine et Pakôme, quitteront un monde qu’ils jugent à l’agonie pour s’exiler leur vie durant dans le désert, y fonder les premiers monastères connus de l’histoire chrétienne. Des milliers d’autres les suivront, peuplant les solitudes de leurs silhouettes émaciées, brûlées par le soleil, s’enfouissant dans des trous » comme des hyènes « , s’enfermant dans des grottes, des arbres creux comme les reclus, s’installant au sommet de colonnes comme les stylites ou vivant d’herbes et de racines, à quatre pattes, comme ceux qu’on appela les » saints brouteurs « . Furent-ils des anges ou des bêtes ? Quel homme est mort, quel homme est né en eux ?
Jacques Lacarrière (1925-2005)
Il achève ses études universitaires en 1950, mais abandonne très vite diplômes et enseignement pour voyager. De ses voyages, il rapportera plusieurs ouvrages, dont cet essai sur les ermites des déserts d’Égypte.
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1996
De pierres ou de sable, du Hoggar, de l’Assekrem, du Ténéré ou du Sinaï, le désert est toujours l’ailleurs. Un ailleurs qui nous conduit au plus proche de nous-même.
Mais il y a aussi les déserts intérieurs, douloureux et torrides. Certains vivent cette expérience, parfois longue à traverser, dans leur corps : vieillesse, maladie, infirmité… D’autres, au coeur de leurs relations : désert du désir, de l’amour ou de la solitude. Dans les déserts de l’intelligence, le plus savant se heurte à l’incompréhensible, le plus conscient à l’impensable. Connaître le monde et ses matières, se connaître soi-même ne va pas sans déserts à parcourir. Il y a enfin les déserts de la foi, le crépuscule des idées et des idoles inventées par l’homme pour fuir ses questions les plus vives.
Evoquant toutes ces expériences, Jean-Yves Leloup nous invite à démasquer en chacune les mirages, mais aussi à découvrir les miracles dé la vie : l’instant, l’alliance, la « docte ignorance » et la féconde vacuité.
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2002
A l’heure où cinq millions de Français se disent proches du bouddhisme, cet ouvrage, consacré aux regards que portent les chrétiens sur cette voie spirituelle, ne peut qu’attirer l’attention. Tout en évitant les pièges du syncrétisme, de nombreux chrétiens ne se sont pas seulement limités à la lecture d’ouvrages sur le bouddhisme, mais on prit la peine de chercher et comprendre l’essence de cette spiritualité. Des religieux catholiques (prêtres, moines et moniales), pratiquant certaines formes de méditations orientales, ont séjourné quelques temps auprès de maîtres bouddhistes. Ils sont arrivés à de multiples convergences entre la mystique chrétienne et le bouddhisme. Le théologien Romano Guardini, éclairé par les fruits du dialogue interreligieux, écrit : » Nous pensons que les chrétiens peuvent s’incliner avec respect devant le Bouddha en tant qu’il s’est éveillé à la vérité et parce qu’avec reconnaissance nous pouvons recevoir son enseignement. Il n’est pas un précurseur du Christ, mais une autre expression de la vérité de Dieu que les chrétiens rencontrent en Jésus Christ, à savoir la vérité de Dieu. Jésus le Christ et Gautama le Bouddha sont des » cadeaux qui viennent de la part de l’ineffable et qui ont pris la parole. »
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2006
« Longtemps, j’ai cru que c’était leur jouissance qui m’attirait. Je ne voyais pas que c’était leur liberté. C’est Mme Guyon qui m’éclaira, son naturel sans ambages, son style étincelant qui coule de source. Grâce à celle qui connut les sombres prisons de l’Ancien Régime où l’on disparaissait sans procès et parfois sans retour, j’ai appris comment nommer cette liberté inconnue, peut-être à jamais perdue, dont je cherche les clefs. En français, cela s’appelle « le large ». Les mystiques sont des gens qui prennent le large, voilà ce qu’elle m’a enseigné. »
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1990
Spécialiste renommé des « nouvelles religions », professeur d’université et philosophe à la recherche d’une pensée incarnée, Jacob Needleman interroge dans cet ouvrage l’essence du christianisme. Au-delà des rites, des pratiques et des institutions, que reste-t-il de cette religion autour de laquelle s’est bâtie la culture occidentale ? Ne pourrait-on y retrouver ce que beaucoup vont aujourd’hui chercher dans l’hindouisme ou le bouddhisme ? N’existerait-il pas un « chaînon manquant», une expérience fondamentale apte à réunifier les fragments d’une foi en déroute ? Dans ce livre mené telle une enquête, Needleman conjugue rencontres et réflexions, anecdotes et interrogations essentielles. On y croise les figures de chrétiens remarquables, le Métropolite Antoine Bloom, les moines du mont Athos ou le père Thomas Keating ; on y fait aussi la connaissance de deux religieux possédant un savoir proprement initiatique : l’énigmatique « père Sylvain », rencontré dans un aéroport au hasard d’une escale et qui léguera à Needleman son extraordinaire journal, et le père Vincent, missionnaire inspiré aux allures d’Américain moyen. A la fois sérieux et drôle, loin des syncrétismes faciles, ce livre acclamé aux Etats-Unis offre les clés d’une approche transfigurée du christianisme.
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2017
La spiritualité de Maurice Zundel connaît aujourd’hui un immense retentissement bien au-delà du monde chrétien, dépassant les clivages entre les différentes traditions.
Cet ouvrage propose de redécouvrir autrement le trésor de la foi chrétienne. Il s’adresse à ceux qui sont en quête de sens comme aux chrétiens confirmés. L’enseignement de Maurice Zundel, à son époque inédit et dérangeant, insiste avant tout sur la réalité de la Présence de Dieu intérieure à l’homme. Il nous prépare à cette rencontre d’une manière toute particulière, à la fois réaliste et spirituelle, ouverte sur le monde et déployant la richesse de l’Évangile.
Ce livre est un concentré thématique et pédagogique de l’œuvre de Maurice Zundel, déjà publiée ou inédite. Les chapitres procèdent de l’interrogation sur l’homme au mystère de Dieu, n’éludant pas les sujets difficiles comme la réalité de la souffrance et du mal. Un panorama singulier de la foi chrétienne dressé de façon concise, claire, concrète et personnelle.
Le lecteur est ainsi introduit dans la profondeur et l’ampleur d’une pensée qui comprend la complexité de notre époque tout en la ramenant à l’essentiel.
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2012
France du Guérand nous livre ici un portrait spirituel de Maurice Zundel, qu’elle a côtoyé chaque jour à partir de 1942. Leur amitié exceptionnelle lui a permis de percevoir son lien intime avec le Christ. Fille spirituelle de ce grand théologien, elle a su rassembler les pages les plus significatives de sa pensée mystique, ainsi que des extraits de ses correspondances et quelques témoignages de son confesseur l’abbé A Maréchal, de l’abbé Pierre, etc.
Le père Maurice Zundel (1897-1975), de nationalité suisse, est aussi poète et écrivain. Ses nombreuses prédications font l’objet d’ouvrages sans cesse réimprimés dans le monde entier. Son fidèle lecteur, le pape Paul VI, lui demandera de prêcher une retraite au Vatican. Ce livre a reçu le prix de l’Académie française en 1978.
Maurice Zundel, prophète et mystique pour notre temps
Maurice Zundel et les religions orientales
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2016
Rudolf Otto (1860-1937), qui fut professeur à l’université de Marburg, est l’un des plus grands historiens des religions de notre siècle. Pour comprendre la mystique, il confronte ici les traditions d’Orient et d’Occident. Il tente d’en dégager une unité à travers leurs différences mêmes, et interprète des pratiques diverses, avec ce qu’elles impliquent d’exaltation extrême du non-rationnel, de hantise de l’Être et de l’Âme, de recherche de la transcendance. Surtout, si Otto concentre son propos autour de l’hindou Cankara, qui vécut au VIIIe siècle, et du dominicain allemand Maître Eckhart (v.1260-v.1327), c’est pour relever les convergences étonnantes de leurs doctrines et de leurs démarches, qui visent à franchir la frontière au-delà de laquelle règnent le Silence et l’Unité. À travers ces deux figures, il nous initie à toutes les richesses de la mystique. Avec Le Sacré (Petite Bibliothèque Payot n° 218), cet ouvrage demeure un classique de l’étude des spiritualités.
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2000
En cette fin du XXe siècle, où l’on a pu croire au triomphe du matérialisme, les signes d’un puissant renouveau spirituel se font chaque jour plus évidents. S’il prend parfois la forme d’un intégrisme spectaculaire, il se manifeste surtout par le retour aux grandes traditions religieuses – celles d’Occident, aussi bien que celles d’Orient, qui s’enracinent dans nos pays – et par la prise en compte de la dimension spirituelle dans notre vie culturelle et scientifique. Ce livre nous fait découvrir la vie de près de quatre-vingts de ces hommes et femmes d’exception qui, au cours du siècle, se sont engagés sur le chemin de la recherche intérieure, et dont l’influence, souvent méconnue, est incontestable. Ils ont tous, en commun, un rayonnement humain qui témoigne de la plénitude qui les habite, et convainc que l’aventure spirituelle a toujours – et peut-être plus que jamais – un sens aujourd’hui.
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2001
On ne parle pas de l’éros à mots domptés. C’est un fleuve de feu qu’Annick de Souzenelle laisse dévaler vers nous. Un fleuve de vie, cette puissance de l’éros dont la pulsion sexuelle est le principal partenaire, et que symbolisent l’arc et la flèche. Si la flèche manque sa cible et s’investit dans le monde extérieur au lieu d’atteindre directement son but au-dedans de l’être, elle peut devenir meurtrière. C’est tout le jeu de l’éros, avec ses merveilles et ses tragédies. Un texte singulier dans l’oeuvre de l’auteur.
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1989
quelques planches dans le texte en noir, complet 1ere édition, 1989 Contents, Chapitres :
Marc de Smedt : De l’expérience – Pierre Weil : Introduction générale sur l’expérience mystique – L’apport des états supérieurs de conscience
– L’approche transpersonnelle : Le regard de la science sur les états mystiques
– Recueils de témoignages anciens et modernes – Témoignages occidentaux contemporains
– La voie du Bouddha – L’expérience vécue du royaume des cieux dans le Christianisme – L’Hidouisme, Yoga et Tantra
– La tradition juive – Soufisme, une voie mystique de l’Islam – Le Taoïsme, faire un avec le Tao couverture un peu jaunie et terne avec d’infimes traces de pliures et des traces d’étiquettes de prix au bas du plat inférieur, intérieur sinon propre, papier à peine jauni, cela reste un bon exemplaire
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1992
thèse de Florence Ollivry -2019 : Louis Massignon et la mystique musulmane
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Textes des mystiques chrétiens
1979
Dans le monde orthodoxe, et particulièrement en Russie, la Philocalie fut, au XIXe siècle, le compagnon familier de la plupart des chrétiens fervents, même et peut-être surtout des plus simples. On se rappelle comment le pèlerin russe des fameux Récits en fit son bréviaire et miroir de conscience, de pair avec la Bible.
Qu’est-ce donc que la Philocalie ? Une sorte de recueil des textes traditionnels sur la prière orthodoxe, surtout solitaire, depuis les anachorètes égyptiens du IVe siècle jusqu’aux moines du mont Athos du XVe siècle en passant par ceux qui se retirent au désert du Sinaï.
Ce » tout en un » de la dévotion fut publié en grec, à Venise, en 1782. Traduit presque aussitôt en slavon, et plus tard en russe, ce recueil monumental devint le vade-mecum de la Russie religieuse.
La Petite Philocalie constitue une anthologie aussi complète que possible de l’histoire et de la pratique de la prière du cœur. Ainsi est donné accès à l’essentiel de la spiritualité chrétienne orientale.
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2014
Publié pour la première fois en Russie en 1870, ce petit livre, dont l’auteur est resté anonyme, représente l’un des plus beaux textes spirituels de l’orthodoxie russe.
À travers un style qui garde le charme du langage populaire, le lecteur découvre la piété russe, dans ce qu’elle a de frais et de pur. Des épisodes nombreux et colorés le mettent au contact de la Russie ancienne, celle qui a inspiré les grands écrivains du siècle passé. Il rencontre enfin une tradition contemplative remontant aux premiers siècles de l’Orient chrétien, appliquée dans ces Récits du pèlerin par un contemporain de Dostoïevski et de Tolstoï.
Une introduction et des notes donnent les commentaires nécessaires à une bonne compréhension du texte.
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1977
Ce texte mystique anonyme du XIVe siècle se situe dans la pure lignée de la » contemplation obscure » qui va de Denys l’Aréopagite à Thérèse de Lisieux en passant par la » docte ignorance » de Nicolas de Cuse et la » nuit » de Jean de la Croix. L’austérité de cette tradition est tempérée ici par une modération toute anglaise, à laquelle la traduction d’Armel Guerne a su garder sa saveur archaïsante.
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2000
Voici le livre d’un chevalier, d’un allemand inconnu, porte-parole plutôt que porte-glaive, le livre d’un » ami de Dieu « , » sage, raisonnable, juste et sincère « . On le disait » chevalier teutonique « , » prêtre et custode » du monastère de Francfort : il n’est plus, ne reste et ne restera à jamais que » l’Anonyme » – comme on dit » l’Apôtre » pour Paul ou » le Philosophe » pour Aristote. L’auteur du Petit Livre de la Vie Parfaite n’est pas Maître Eckhart. Il n’a ni sa culture scolastique ni la force et la violence de sa prédication allemande. Il a ce qui lui est propre : une vue claire, précise, accessible à tous, de ce que peut et doit être une » vie parfaite « . C’est ce qui a fait la prodigieuse fortune de cet opuscule où se sont reconnus et se reconnaissent ceux que tout, un temps, séparait : catholiques et protestants, réformateurs et romantiques, mystiques et spirituels, alchimistes et théosophes, religieux et laïcs. L’idée ekhartienne de » vie heureuse » a trouvé dans le texte de l’Anonyme, le principe et le vecteur de la plus impérieuse des contagions. Alain de Libera
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2019
À l’heure où tant de chrétiens cherchent de nouveaux chemins vers la contemplation, ce petit livre d’un chartreux se présente comme un guide sûr et expérimenté. Hardiment… car il faut un certain courage pour indiquer d’un doigt ferme la Source, la Source unique de la contemplation chrétienne, celle qui désaltère notre être jusqu’en ses profondeurs et le comble. Ce traité préfacé par le Père André Ravier et écrit par Dom Jean-Baptiste Porion (1899-1987), l’auteur du célèbre « Amour et Silence », est une introduction au mystère de la Trinité et à la contemplation dans la foi qui doit s’achever en expérience de vie. « Que le lecteur ne s’attende pas à trouver en ces pages un traité du dogme de la Sainte Trinité. On n’a pas cherché non plus à exposer un problème particulier de le vie intérieure ni à fournir de nouvelles solutions. On a essayé d’attirer l’attention sur les perspectives les plus générales. […] Il est indispensable de savoir la route, pour arriver au terme. Dieu nous invite à entreprendre le chemin qui doit nous conduire jusqu’à lui-même : il faut en connaître déjà la direction pour y marcher avec sureté. La vue du but donnera le désir, et celui-ci engendrera la confiance, qui elle-même est la source de toute force. »
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2002
Le Pseudo-Denys, cet auteur des Ve-Vle siècles, qui se cache sous le nom du disciple aréopagite de saint Paul, connut une destinée extraordinaire: son œuvre fut une des sources principales de la théologie spirituelle. La Théologie mystique fournit un résumé très dense de toute sa pensée: ce n’est pas l’homme qui découvre, c’est Dieu qui se dévoile. Les Lettres, moins connues, sont comme une application concrète et pastorale de cette théologie.
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2017
Trois quarts de siècle après sa mort, Élisabeth de la Trinité, cette grande contemplative, plus connue à l’étranger qu’en France, voit enfin publier ses œuvres complètes de façon intégrale : cette troisième édition réunit en un seul volume les trois tomes précédents parus en 1979 et 1980. Cet ouvrage, grâce à une ample documentation, permet de donner toute la mesure de cette personnalité charismatique, à la fois théologique, spéculative et attentive aux choses les plus humbles. Après une introduction générale, on trouvera d’abord les quatre petits » Traités spirituels » rédigés par Élisabeth à la fin de sa vie, une » Esquisse biographique « , puis ses » Lettres » : celles de la carmélite. On lira enfin son » Journal » spirituel, composé à l’âge de dix-huit et dix-neuf ans, ainsi que ses » Notes intimes » et » Poésies » échelonnées sur toute sa vie. Un ensemble d’Annexes et d’Index clôt le volume.
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1992
Jean Cassien était considéré au Ve siècle comme l’une des principales figures de l’Eglise avec saint Augustin et comme un représentant autorisé de la Tradition, qu’il avait recueillie à Constantinople le auprès de saint Jean Chrysostome (« Bouche d’Or »), et en Egypte et Syrie auprès des premiers moines du désert. C’est à l’âge de dix-huit ans qu’il part, avec son grand ami Germain, pour un long pèlerinage aux sources de l’Orient chrétien, au cours duquel les deux vagabonds de Dieu vont s’entretenir avec les maîtres les plus réputés du monachisme naissant.
Jean-Yves Leloup nous présente ici ces Collations, entretiens passionnants sur des thèmes comme l’amitié, la pureté de coeur, la prière, l’ascèse et la contemplation, qui constitueront le fondement spirituel des monastères que Cassien développera ensuite en Gaule, méritant ainsi le nom de « Père de l’Eglise de France ».
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1993
Dans le panorama de la poésie espagnole de la Renaissance, qui compte des noms prestigieux : Ercilla, Boscan, Garcilaso de la Vega, Luis de Léon, Fernando de Herrera… Jean de la Croix occupe une place singulière : la première. Son œuvre est brève : moins de mille vers en tout. » Saint Jean de la Croix – écrit Jorge Guillén – est le plus grand poète le plus bref de la langue espagnole, peut-être de la littérature universelle « . Mais cette poésie est d’une telle densité, d’une telle intensité, d’une telle beauté qu’elle emporte l’admiration et entraîne l’adhésion de tous ses lecteurs. En effet, selon l’heureuse expression de J.-L. Alborg, » même si on ne tient pas compte de sa signification religieuse, la poésie de Saint Jean de la Croix, représente un sommet de la poésie amoureuse universelle « . Le corpus de l’œuvre poétique de Jean de la Croix se réduit à vingt compositions : cinq poèmes (Cantico espiritual, Noche oscura, Llama de amor viva, Que bien se yo la fonte, El Pastorcico) ; cinq gloses (Vivo sin vivir en mi, Entréme donde no supe, Tras de un amoroso lance, Sin arrimo y con arrimo, Por toda la bermosura) et enfin dix romances. Trois poésies très brèves (trois ou quatre vers) – Al niño Jesus, Del Verbo divino, Suma de perfeccion – sont d’attribution douteuse. Les trois Poèmes majeurs (Cantique spirituel, Nuit obscure, Vive flamme d’amour) recueillent la quintessence de l’expérience humaine et mystique de Jean de la Croix : la rencontre avec Dieu. La traduction de Bernard Sesé est totalement discrète : en s’efforçant d’être, mot pour mot, aussi proche qu’il se peut du texte original, elle réussit, surtout dans les poèmes majeurs, à capter quelque chose de leur sonorité et de leur rythme. La meilleure preuve de sa fidélité est que le lecteur connaissant le castillan, ayant lu l’original, l’entend résonner dans le texte français pour peu qu’aussitôt il s’y reporte.
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1998
Né en Castille en 1542, entré chez les Carmes à vingt et un ans et maître des étudiants à l’Université de Salamanque, Jean de Yepès, devenu Jean de la Croix, rencontre sainte Thérèse d’Avila en 1567 et entreprend avec elle la réforme de l’ordre du Carmel. Ceci lui vaudra l’incompréhension et la persécution de ses frères jusqu’à sa mort en 1591. Poète et maître spirituel, il a laissé une grande œuvre mystique comprenant quatre ouvrages essentiels : La Montée du Carmel, La Nuit obscure, Le Cantique spirituel, et La Vive Flamme d’amour. Dans La Montée du Carmel, saint Jean de la Croix évoque ce qu’est pour lui l’itinéraire menant au Dieu vivant. Cet itinéraire est rude, mais non impossible. Car il est possible de passer de » la nuit obscure » à la » nuit plus aimable que l’aurore » et finalement à la lumière qui transforme tout. A l’école du docteur du Carmel, les âmes qui suivent sa voie » apprendront, rudement et suavement, à gravir le sentier à pic de la pauvreté spirituelle. »
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1984
La nuit obscure
» Plus les choses divines sont en soi claires et manifestes, plus elles sont naturellement obscures et cachées à l’âme. Il en est ici comme de la lumière naturelle : […] plus on veut fixer le soleil en face, et plus on éblouit la puissance visuelle et on la prive de lumière […]. De même, quand cette divine lumière de la contemplation investit l’âme qui n’est pas encore complètement éclairée, elle produit en elle des ténèbres spirituelles, parce que non seulement elle la dépasse, mais parce qu’elle la prive de son intelligence naturelle et en obscurcit l’acte. »
Jean de la Croix
Sur le chemin mystique, l’expérience de la nuit n’est ni noire, ni dramatique, ni tragique. Ce magnifique traité poétique montre au contraire qu’elle est réceptrice de leçons divines. Une œuvre majeure de la voie négative.
Jean de la Croix (1542-1591)
Religieux carme né en Espagne, il travailla à la réforme de son Ordre où il eut d’importantes responsabilités. Il est considéré comme l’un des plus grands poètes et mystiques.
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1995
Le Cantique spirituel, c’est l’heure de l’aube mystique. Après le renoncement, le vide, le rien de La Nuit obscure, après la mortification que l’âme s’est imposée, vient le moment de la rencontre joyeuse avec Dieu, celle de l’âme » épouse » avec l' » Époux « . Le Cantique spirituel est un poème du désir, une célébration de la sortie de la nuit vers la joie de l’exaucement, le passage des dernières angoisses à l’union des fiançailles et du mariage spirituels.
» Là [mon bien aimé] me donna son cœur
Là il m’enseigna une science pleine de suavité,
Et moi je lui donnai en réalité
Tout ce qui est à moi, sans me rien réserver,
Là je lui promis d’être son Épouse. «
Strophe XVIII
Traduit de l’espagnol par le Père Grégoire de Saint Joseph
Présentation par Jean-Pie Lapierre
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2001
Pour entrer dans le silence contemplatif, ce livre propose une traduction inédite des deux premières parties du long Romance de saint Jean de la Croix sur la sainte Trinité, dont chaque strophe est accompagnée d’un court commentaire, inspiré de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité et de saint Thomas d’Aquin. Comme dans une cantate à deux voix, deux grands chantres de la spiritualité de l’Eglise latine font entendre leur voix, fondues en la profondeur du Mystère trinitaire. Au souffle de l’esprit, des cordes inconnues se mettent à vibrer, appelant mille harmoniques insoupçonnées.
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1997
L’Epithalame, chant d’amour, est un document tout à fait exceptionnel : entièrement construit sur l’analogie avec les images de l’amour conjugal, il ne recule devant aucune expression, fût-ce de l’érotisme le plus passionné, pour dire l’union mystique entre « l’Epoux divin » et l’épouse ou l’âme qui désire le rejoindre et « s’écouler en lui ». C’est assurément le texte le plus inattendu de la théologie mystique au XVIIème siècle. Jean du Moulin, en religion Jean de Saint-Samson (1571-1636), aveugle à l’âge de trois ans, entre en 1605 chez les Carmes à Dol-de-Bretagne puis à Rennes. Son oeuvre mystique, très importante, est trop peu connue aujourd’hui.
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1996
C’est comme » barman » dans une taverne de Saint-Pétersbourg que le père Jean (1873-1958) fit, sans le savoir, son apprentissage de futur consolateur des âmes. Tour à tour moine, ermite, prêtre au célèbre monastère de Valaam (Finlande), il devint, à partir des années 40, un père spirituel au rayonnement international. Jusqu’à sa mort, il eut une abondante correspondance avec ses disciples dans le monde.
Ecrites avec le coeur, puisant leur inspiration dans la Bible et la tradition de l’Eglise d’Orient, ses lettres révèlent un authentique maître de sagesse chrétienne, humble, compatissant, mais aussi débordant de l’esprit d’enfance et de la miséricorde célébrés par les Evangiles. De la maladie aux rêves, en passant par la mort d’un proche, l’adultère, l’alcoolisme et tous les problèmes d’une vie de prière dans le monde, les situations les plus quotidiennes sont replacées dans la lumière de l’Esprit Saint, qui en révèle le sens caché et spirituel.
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2003
Le Père Ephrem de Katounakia (1912-1988) est l’un des plus grands spirituels orthodoxes du XXe siècle et l’un des plus grands hésychastes de notre époque. Son disciple le Père Joseph, qui vécut pendant vingt ans auprès de lui dans son ermitage du Mont-Athos, présente, dans ce beau livre, sa vie et son enseignement, ainsi que divers textes – lettres, petits discours spirituels, prières improvisées – dont il est l’auteur. Ces pages sensibles et souvent poignantes font apparaître l’exceptionnelle personnalité de ce moine habité par la grâce, sans rien cacher des difficultés qu’il eut à affronter tout au long de son existence. Profondément humain, ce livre, qui est avant tout le récit d’une expérience vécue, montre que la sainteté, si elle s’exprime finalement dans des charismes exceptionnels, s’acquiert dans les plus petits gestes et les moindres attitudes de la vie quotidienne vécus en Dieu, et dans le respect d’une règle de vie simple, mais suivie avec constance. On trouvera ici la vie exemplaire d’un saint contemporain, mais aussi des enseignements riches et concrets sur des sujets aussi divers que le renoncement, la vie communautaire, la place et le rôle du Père spirituel, l’obéissance, les lectures spirituelles, l’examen de soi, le repentir, le zèle, le recueillement, les tentations, le combat intérieur, la patience, l’humilité, les larmes spirituelles, l’amour de Dieu et du prochain, la louange, et la Prière de Jésus, dont le Père Ephrem était un maître renommé. Ces conseils pour la vie spirituelle, toujours donnés d’une manière simple et imagée, ne s’adressent pas seulement à des moines, mais à tous les chrétiens soucieux d’accomplir en profondeur l’idéal évangélique.
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2002
commentaire :
Un témoignage des « expériences » et des « lumières » ,
accompagnées des « paroles » reçues par Marie de la Trinité entre 1936 et 1942 .
Une vocation missionnaire ,vécue dans le secret du Père.
Paroles de sainte à découvrir, dans les notes des Carnets.
Le choix de textes s’arrête en 1942, date à laquelle elle sera libérée de ses fonctions de maîtresse des novices.
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2003
Révèle les carnets de Marie de la Trinité écrits de septembre 1942 à 1946. La maladie met une fin à ses carnets : une « épreuve de Job », une « nuit obscure » qui pendant près de dix ans, la mènera de psychanalystes en psychiatres (J. Lacan, J. Renaud). Pourtant, Marie de la Trinité ne présenta aucun signe de maladie mentale, mais fut victime d’un profond épuisement nerveux.
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2003
Un des événements littéraires majeurs de l’année 2002 a été la publication de deux séries d’extraits des carnets spirituels de Marie de La Trinité (Le Petit Livre des Grâces et « Consens à n’être rien »). Ces carnets (2 000 pages dactylographiées) seront publiés dans leur intégralité par les Editions du Cerf. Le théologien Hans Urs von Balthasar écrivait en 1988, peu avant sa mort : » Marie de La Trinité a beaucoup influencé ma pensée. Un vrai tournant. » Née à Lyon, en 1903, il y a tout juste cent ans, Paule de Mulatier (Marie de La Trinité) entre chez les Dominicaines missionnaires des campagnes en 1930. Elle y devient rapidement assistante générale et maîtresse des novices. Dix ans après, elle doit se soumettre aux soins de nombreux psychiatres – dont Jacques Lacan pendant quatre ans – et subir les traitements les plus violents. Guérie, elle manifeste des dons exceptionnels à l’hôpital Vaugirard à Paris, où elle exerce dans le cadre des consultations de médecine psychosomatique, puis elle rejoint le sein de sa congrégation, avant d’adopter une forme de vie semi-érémitique à Flavigny (Côte-d’Or). Elle meurt en 1980. Le livre de Christiane Sanson est passionnant à plus d’un titre. Il contribue à l’histoire de la fondation et du développement (avant la Mission de Paris et la Mission de France) d’une congrégation à la pointe du renouveau missionnaire. Il touche quelques questions encore bien actuelles : les dérives de l’autorité et de l’obéissance, la distinction et les liens entre spiritualité et psychologie, la traversée de ce que l’on appelle couramment la dépression nerveuse. Il constitue une très riche introduction à l’expérience spirituelle et aux écrits de Marie de La Trinité.
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2019
Youssef Iskandar, jeune copte universitaire, vend sa pharmacie en 1948, donne l’argent aux pauvres et décide d’offrir sa vie au Seigneur dans le monastère le plus pauvre et le moins connu des déserts d’Égypte : le Deir Amba Samuel, où il reçoit le nom de Matta (Matthieu).
Là, il passa les trois premières années de sa vie monastique dans une relation constante, intime et profonde, avec le Seigneur, dont il ressentait la présence à tout instant. Chaque nuit jusqu’au matin, il veillait, s’adonnant à la prière fervente, à la méditation de l’Écriture et des écrits des Pères sur la prière. C’est ainsi qu’il traduisait ou copiait une Parole de l’un ou l’autre de ces Pères, et en faisait le sujet de sa méditation et de sa prière. Souvent, il sentait une mystérieuse présence de l’âme du saint dont il méditait la parole et en recevait assistance et consolation. C’est durant ces nuits de solitude qu’il composa l’essentiel du présent ouvrage.
Transféré en 1951 au Monastère des Syriens (Deir el Souriane) pour cause de santé, il en devint rapidement le père spirituel. Plusieurs moines lurent ses notes sur la prière et lui demandèrent
de les publier. Ce fut la première édition en 1952.
Plus tard, l’auteur revut encore son oeuvre en mettant à profit son expérience de la direction spirituelle durant de nombreuses années. Dans l’épilogue de la présente traduction, il condensa, en quelques paragraphes, ce qu’était pour lui la vie de prière : » La prière est essentiellement l’expérimentation de la présence divine. En dehors de cette expérience de Dieu, il n’y a pas de prière. »
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2021
» Un ami m’a demandé : « Je te prie au nom de l’amitié, de me dire en un mot : qu’est-ce que l’Homme Nouveau ?’
Je lui ai répondu : « La Résurrection !’ » (p. 149).
La nouvelle création n’est pas un concept qui relève du domaine des idées, de la spéculation ou de l’imaginaire. C’est un acte réel et vécu : la Résurrection du Christ avec tout ce qu’elle a de conséquences sur nos vies.
À partir des seuls textes de l’Écriture et de son expérience spirituelle personnelle, le Père Matta el-Maskîne nous invite à revenir à notre coeur pour y retrouver l’Homme Nouveau dont Dieu nous a gratifiés de toute éternité, en Christ.
Avec le Christ, nous sommes morts, nous et nos péchés. Avec lui nous avons subi la malédiction sur la croix. Nous sommes ressuscités avec lui par sa résurrection. Nous avons reçu avec lui son corps de ressuscité, le corps de l’Homme Nouveau, pour vivre dans ce corps nouveau, pour la joie de Dieu.
Retrouver l’Homme Nouveau en nous relève véritablement d’une nouvelle naissance, d’une opération de mort et d’enfantement.
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2009
Ce volume est, dans cette collection, le deuxième à être consacré à la figure spirituelle exceptionnelle du Père Porphyre (1906-1991). Par rapport au premier, il a l’avantage de reproduire plus fidèlement les propos de l’Ancien, puisqu’il est constitué, pour une très grande part, par des transcriptions d’enregistrements. La première partie, autobiographique, est composée de récits au ton très personnel à travers lequel s’expriment quelques-unes des vertus majeures du » Petit-Père » : son extrême simplicité, son obéissance sans faille à ses pères spirituels, sa très grande humilité, son amour sans réserve pour Dieu, sa profonde compassion pour chaque être humain, son absolue confiance en la Providence divine, sa vision indulgente et optimiste de l’homme, son amour profond de tous les êtres de la création… La seconde partie aborde d’une manière simple, vivante, profonde, entièrement fondée sur l’expérience et souvent très originale, des thèmes essentiels pour la vie spirituelle : l’Eglise, l’amour divin, la prière, le combat spirituel, l’état monastique, le repentir, l’amour du prochain, la divine Providence, l’éducation des enfants, les effets cachés des pensées du coeur, la création, les maladies et, enfin, le don de clairvoyance que possédait l’Ancien et qui lui permettait non seulement de lire dans les âmes, mais de voir à travers le temps et la matière… D’un bout à l’autre de ce livre, le lecteur est mis en rapport direct avec la parole même du Père Porphyre comme s’il était à ses côtés, et il en ressent la grâce. Un représentant majeur de la spiritualité orthodoxe contemporaine a dit, après avoir lu ce livre : » C’est le livre du siècle ! » Beaucoup de lecteurs ont partagé son enthousiasme, tout d’abord en Grèce, où l’ouvrage a connu un immense succès, puis dans les nombreux pays où il a déjà été traduit.
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2002
La religion chrétienne possède de nombreux saints, ermites, anachorètes et mystiques.
Séraphim de Sarov est tout cela à la fois. C’est un ermite qui vécut des années isolé dans la forêt.
Il fut stylite car il passa 1000 jours et 1000 nuits sur un rocher. Il vécut sans contact dans sa cabane forestière, tout cela durant près de 50 ans. Il est crédité de nombreux miracles, son visage s’illuminait, ses vêtements également.
Tout cela est du ressort de la foi et de rien d’autre, il est inutile de polémiquer sur ce fait. Puis les dernières années de sa vie il reçut une foule innombrable de personnes . Padre Pio, en Italie, a eu destin similaire et c’est l’un des saints les plus vénérés en Italie.
Séraphim de Sarov fait partie évidemment du christianisme orthodoxe russe, c’est important de la signaler. Il y a une forte tradition dans ce pays de foi en Christ, de vrais croyants, de staretz.
L’âme russe transparaît dans les paroles de Séraphim.
Ce petit livre de 80 pages environ serait un extrait des entretiens qu’a eu Motovilov avec le staretz.
Il aurait également bénéficié d’une guérison miraculeuse de part l’intercession de Séraphim.
L’entretien porte sur la foi, sur l’Esprit saint, tout cela agrémenté de citation de l’Ecriture.
C’est un livre qui ouvre l’horizon, qui permet d’entrapercevoir la vie d’un moine mystique, ses paroles sont précieuses, réconfortante et inspiratrices.
C’est un livre que je conseille à ceux à qui la spiritualité chrétienne évoque quelque chose.
C’est court mais très fécond.
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2011
Ce volume réunit » Les Fondations « , rédigées durant les dix dernières années de la vie de Thérèse (1573-1582), les » Actes et Mémoires « , ensemble de divers documents datés de 1561 à 1581, et les » Poésies « . Nous y avons ajouté le récit de la fondation de Grenade, rédigé par la mère Anne de Jésus à la demande de Thérèse. Le récit des » Fondations » fait véritablement corps avec le » Livre de la vie « . Dans les deux cas, nous sommes face à un écrit narratif dans lequel Thérèse se veut également pédagogue. Récit et enseignement ne cessent de s’entrecroiser. Souvent méconnu et tenu pour un écrit secondaire, une simple épopée, cet écrit est l’un des plus délicieux de la littérature espagnole. Thérèse écrivait au père Jérôme Gratien : » Je crois que vous aurez plaisir à le lire, car vraiment c’est savoureux » (lettre 138, 1, du 31 octobre 1576). Nous y découvrons le style si particulier que la Madre a mis en place sous la motion de l’Esprit saint et qu’elle désigne par l’expression » mi manera de proceder « . Cet ensemble d’écrits nous offre le portrait attachant d’une femme enracinée dans le concret de l’existence, pleine d’un réalisme non dénué d’humour. Les deux pieds bien posés sur le sol, sa tête et son cœur sont ancrés dans le ciel, c’est-à-dire en Dieu. Active et contemplative à la fois, telle nous apparaît celle qui aimait signer » Thérèse de Jésus « .
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2014
Cette autobiographie de Thérèse d’Avila est un livre mystique unique en son genre, car il est constitué à la fois du récit d’une confession et des leçons d’un docteur en spiritualité. Profond, délicat et intense, c’est un chef-d’œuvre qui réunit la lucidité et l’humilité d’une conversion tardive et l’intransigeance comme l’expérience hors du commun d’une réformatrice qui explora un chemin spirituel inédit. La grande supériorité de la sainte, c’est qu’elle nous jette en plein surnaturel, nous en parle directement, comme d’une réalité qu’elle a expérimentée, comme s’il n’y avait pas d’intermédiaire entre le lecteur et ce monde inconnu dont elle parle.
Thérèse d’Avila (1512-1582)
Elle est considérée tout à la fois comme l’une des plus grandes mystiques de tous les temps et comme un » maître de la spiritualité occidentale « . Outre ses Œuvres complètes, sont disponibles au Seuil Le Château de l’âme (1997) et Le Chemin de la perfection (1996).
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2014
» Celui qui m’a ordonné cet écrit m’a dit que les Sœurs de nos monastères de Notre-Dame du Mont-Carmel ont besoin qu’on leur explique certaines difficultés relatives à l’oraison ; il a pensé qu’elles comprendraient mieux le langage d’une femme, et que, vu leur amour pour moi, mes paroles leur seraient plus efficaces que d’autres ; il est persuadé que cet écrit aura quelque importance pour elles, si je réussis dans mon exposé. Voilà pourquoi c’est à elles que je l’adresse […]. Notre-Seigneur me fera une grande grâce si quelqu’une de mes filles en retire profit pour le louer un petit peu plus, et Sa Majesté sait bien que tel est mon unique désir. Il est très clair, en outre, que, dans le cas où je réussirais à dire quelque chose de bon, elles comprendront que cela ne vient pas de moi ; […] sans cela elles n’auraient pas plus d’intelligence que moi-même je n’ai d’aptitude pour de tels sujets, à moins que le Seigneur dans sa miséricorde ne daigne me l’accorder. »
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2003
Une petite voix toute nouvelle présente un ensemble de lettres écrites en 1896 et 1897 : la lettre écrite à sa soeur, Marie du Sacré-Coeur, qui contient la lettre à Jésus, la réponse de sa soeur qui demande un petit mot supplémentaire et enfin la réponse de Thérèse qui explicite l’exposé de sa « petite voie ». Ces textes sont commentés par le père D. Sterckx qui analyse la doctrine de Thérèse.
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2009
L’Évangile copte de Thomas se compose de cent quatorze Iogia ou sentences attribuées à Jésus mais ne rapporte rien de son ministère, de sa passion ou de sa résurrection. II diffère un peu en cela, des autres textes trouvés en 1945 à Nag Hammadi, en Haute-Egypte, bien qu’il ait des liens avec certains d’entre eux, tels l‘Évangile de Philippe ou la Pistis Sophia. Alors que les autres se distinguent sensiblement, à peu près la moitié des paroles de l’Évangile de Thomas sont pratiquement identiques à leurs équivalents synoptiques, mais elles ne sont presque jamais accompagnées des éléments interprétatifs que l’on trouve dans les Évangiles canoniques. On ne trouve, ainsi, ni allégorie ni référence à l’avenir ou à la fin des temps. Le nouvel Évangile met fortement l’accent sur la démarche individuelle, sur le Royaume intérieur » qui est déjà là mais que les hommes ne voient pas « . Par là, il rejoint les grands enseignements de l’Orient. La référence à une révélation cachée traduit une perspective gnostique dont cette traduction rend bien compte. L’association Métanoïa, qui a été constituée pour approfondir et faire connaître cet Évangile, poursuit ses recherches depuis plusieurs années. Elle réunit parmi ses membres des compétences diverses qui ont permis d’accomplir un travail d’équipe répondant à la fois aux exigences de la science et à celles de la métaphysique.
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1986
L’Evangile selon Thomas fut découvert en 1945 aux environs de Nag Hammadi.
C’est une collection de 114 logia ou « paroles nues » attribuées à Jésus le Vivant.
Cet Evangile fut diversement reçu parla critique, si bien qu’à peine sorti de terre, il fut de nouveau recouvert par le sable mouvant des gloses et des polémiques…
Mais la parole respirait sous la cendre…
II importait d’y retrouver l’étincelle cachée afin d’y réveiller – comme au jour de Pentecôte – le feu de son âme.
Cette nouvelle traduction, suivie de son commentaire, n’a pas d’autre but. Elle est dédiée à tous ceux pour qui Evangile signifie Amour et Connaissance, invitation à la Liberté.
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2003
Recueil d’aphorismes extraits de l’oeuvre du cardinal Hans Urs von Balthasar et classés selon trois thèmes : Dieu, l’homme, le départ. Avec une note biographique à la fin de l’ouvrage.
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1973
La tradition orthodoxe perpétue un trésor de conseils pratiques sur l’oraison. Mais qu’est-ce prier ? Et combien de formes la prière revêt-elle ? Qu’elle soit mentale, orale, libre, encadrée, elle consiste d’abord en un plongeon dans la vie même de Dieu. Jusqu’à ce que le souffle de l’Esprit lui-même unisse en nous l’intelligence et le coeur.
Un guide simple par un maître confirmé.
Le métropolite Antoine Bloom (1914-2003) fut, à cheval sur l’Orient et l’Occident, l’un des grands spirituels russes du xxe siècle.
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1976
« Tout le reste du contenu de ce petit livre est de telle nature que l’on ne saurait rien imaginer de plus pieux et de plus chrétien. Prends donc connaissance de ces enseignements, studieux lecteur, fais leur bon accueil et si tu en retires quelque profit spirituel, rends-en grâces à Dieu auteur et dispensateur de tout bien ». Gentien Hervet-
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1977
Il y a de telles vicissitudes dans la vie de l’homme que parfois on commence un grand voyage et on le finit là où l’on n’aurait jamais pensé arriver. On commence la vie dans un état de certitude morale et on finit au plus profond de la fosse pécheresse.
Cependant dans la vie de chaque homme, il y a des hauts et des bas. Dans la vie de chaque chrétien, il y a le repentir, la chute et de nouveau le repentir. Chaque homme peut entrevoir Dieu et le diable, parfois dans une seule haleine.
Et voilà que tout cela m’oblige à repenser la vie et l’œuvre du Père Dimitri Doudko. À un certain moment de ma vie, vivant dans un pays marxiste, loin de toute moralité chrétienne, m’arriva, par l’entremise d’un ami russe venu en Chine pour une «командировка» un petit livre, imprimé à Paris chez YMCA Presse, en russe, qui s’appelait « o нашем упование ». Je n’en savais rien de l’auteur, sauf qu’il était russe, et clerc, et de l’église de Moscou (tout cela bien suspect à nos yeux d’émigrés) et que mon ami de Moscou a tout fait pour faire passer le livre en Chine sans se faire inquiéter de la part de nos douaniers camarades.
J’ai donc réuni mon petit monde chez moi, toujours moins de neuf personnes (en raison de la vigilance policière), des amis chinois chrétiens, des amis émigrés sûrs (car il fallait à cette époque se méfier davantage des russes blancs délateurs que des chinois fort discrets) et nous nous sommes mis à lire le livre, en russe, avec traduction simultanée en 普通话, à voix basse, avec le poste de radio au plus fort (toujours une affreuse musique martiale), un chapitre par dimanche, jusqu’à ce que nous l’ayons terminé.
En plus, nous captions à cette époque les émissions hebdomadaires dominicales en russe de la Voix de la Liberté de Washington (chose fort illicite), et bien que la réception fut affreusement pénible, nous écoutions tous très attentivement les commentaires, dans un russe classique du 19ième siècle, que le Père Victor Potapov faisait à l’égard de ce livre. Nous nous sommes fait instruire. Il nous semblait entendre la voix du Ciel et lire un livre porté dans les mains de la présence céleste.
Chaque chapitre nous donnait la chair de poule. Nous vivions précisément ce qu’il disait, ce qu’il écrivait. Nous savions tous avec quelle exactitude il parlait. Les mots tombaient juste. Le ton, en russe, d’avantage. La portée encore davantage.
O нашем упование (« L’Espérance qui est en nous: Entretiens de Moscou » ) nous a permis, à nous, le petit cercle réuni chez moi, de raffermir notre foi, de comprendre le mal qui nous rongeait, et de voir combien le système marxiste déicide communard était vidé de tout sens moral et de toute conviction altière. Nous nous entrevoyions tous dans ses prédications et nous nous en attristions beaucoup.
Et voilà que la vie du pauvre Père Dimitri a été d’une suite infiniment malencontreuse. Mais moi, je passe outre la vie et ne regarde que ce livre, qui m’a touché plus qu’aucun autre livre de ma vie. Je l’ai toujours, bien jauni, et je le relis de temps en autre.
Un homme fort imparfait peut donc laisser une grande œuvre derrière lui qui blanchit tous les péchés de sa vie.
Dürckheim nous donne ici de précieuses indications sur la notion de transcendance, sur ce qu’il appelle « l’expérience religieuse au-delà des religions » et sur l’importance de l’amour et de l’érotisme dans la quête spirituelle.
Dans son introduction, Jacques Castermane évoque la période où, avant de se retirer en Forêt-Noire, Dürckheim a rencontré des personnalités de son temps : Winston Churchill, Edouard VIII, Rainer Maria Rilke, Paul Klee, Richard Wilhelm, aussi bien que les grands maîtres zen. II nous fait mesurer la profonde humanité de cet homme qui sut par la suite, dans son enseignement, réconcilier Orient et Occident.
La mystique chrétienne – notamment celle de maître Eckhart – et la psychologie des profondeurs de Carl Gustav Jung tiennent une place importante dans cet enseignement, de même que la méditation zen, dont Dürckheim avait étudié la pratique directement avec des moines bouddhistes japonais. Le « sage de la Forêt Noire » consacra les quarante dernières années de sa vie à transmettre sa propre synthèse, qui intègre les psychothérapies occidentales comme les philosophies orientales.
Un dialogue d’une grande richesse, dans lequel Karlfried Graf Dürckheim s’exprime librement sur son rapport à la religion, tout en nous éclairant sur notre propre chemin intérieur.
Pour Maître Eckhart, en effet, c’est la configuration au Christ qui nous amène au cœur même de la Trinité. Et c’est la Pâque du Seigneur qui permet cette double naissance de Dieu dans l’âme et de l’âme en Dieu. L’enseignement sur la Pâque d’Eckhart s’articule autour de ces trois questions : pour qui cette Pâque est-elle préparée ? – pour tous les chrétiens ! – où l’est-elle ? – dans l’Église et en chacun ! – quels en sont les fruits ? – la résurrection avec le Christ, la divinisation ! Ces trois questions ne sont pas sans annoncer les trois autres questions qui scanderont, plus tard, le cycle d’enseignement d’Eckhart sur la naissance de Dieu dans l’âme : comment se produit cette naissance ? où ? quels en sont les fruits ? La Résurrection et la naissance de Dieu dans l’âme ne sont, en réalité, que les deux volets d’une même réalité : la filiation divine.
1988
Lire Maître Eckhart, c’est favoriser l’accès à une souveraineté de l’esprit qui tout ensemble enseigne et contraint. Eckhart n’enseigne rien d’autre que l’opération d’émergence de la conscience à elle-même, de son éveil joyeux. Il ne contraint qu’au détachement de nos errements et de nos illusions. Prendre la pensée d’Eckhart telle qu’elle se donne, c’est en saisir le pouvoir transformateur pour notre conscience qu’il nomme naissance du Fils en nous. Dans la langue si belle d’Eckhart, nouée sur ses images, ses paradoxes, il faut voir la nécessité de porter au paroxysme la conscience pour la faire rompre avec ses habitudes naturelles. Pour le lecteur d’aujourd’hui cette anthologie des plus grands textes de Maître Eckhart est un outil de découverte et le support d’une méditation sans fin.
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André Frossard est le fils de L.O. Frossard, journaliste et homme politique de la IIIe République et qui fut, à 31 ans, le premier secrétaire général du parti communiste français. Sa grand-mère paternelle était juive, et son village de l’est » le seul village de France où il y avait une synagogue et pas d’église « ; du côté maternel, ses grands-parents étaient d’origine protestante; mais toute la famille avait été gagnée au socialisme. Elevé dans l’athéisme parfait, » celui où la question de l’existence de Dieu ne se pose même plus « , André Frossard raconte comment, à vingt ans, il a rencontré brusquement la vérité chrétienne, » dans une silencieuse et douce explosion de lumière « , alors qu’il était entré dans une chapelle de Paris à la recherche d’un ami. Son livre est le témoignage, extrêmement rare, de l’une de ces conversions instantanées que ne précède aucune inquiétude, aucun trouble, aucune évolution intellectuelle, et c’est avec la même surprise émerveillée qu’autrefois qu’il peut dire aujourd’hui que » Dieu existe « , et qu’il l’a rencontré.
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2021
Il y a chez Madame Guyon (1648-1717) une grâce de séduction spirituelle qui s’exerce à travers une écriture pleine et abondante dont le rythme, proche du souffle, va de la familiarité de cour avec les textes scripturaires aux plus hautes intuitions de l’expérience intérieure. Dans la galerie des grands écrivains du XVIIe siècle, cette femme dont la vie fut hors du commun et la plume souvent géniale attend encore de trouver sa place. La persécution dont elle fit l’objet, l’acharnement de ses adversaires à la ridiculiser l’ont ruinée pour longtemps dans la mémoire de ceux qui consacrent les gloires littéraires. Aussi est-ce à une véritable injustice esthétique que nous nous attaquons en poursuivant la publication de ses œuvres.
On trouvera ici, outre la version originale du Moyen court, un ensemble d’opuscules et de poèmes spirituels choisis et présentés par Marie-Louise Gondal, spécialiste de la spiritualité guyonienne. En un temps où les controverses théologiques et les méthodes d’oraison passionnaient toute une foule de fidèles mondains et de lettrés, ces pages furent le scandale de certains et le réconfort des autres. On y voyait une femme témoigner librement de son expérience et bousculer les barrières hiérarchiques et disciplinaires de l’Église établie. Cette revendication et cette assurance d’un droit d’accès à la lumière du cœur par les voies originales qui sont celles de la personne, sans distinction de sexe ni de rang, nous apparaissent, avec le recul du temps, comme un moment de particulière audace dans l’histoire de la spiritualité. C’est en cela que la lecture de Madame Guyon nous touche jusque dans notre modernité que les anathèmes n’affectent plus.
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1992
Le texte publié ici pour la première fois est celui d’un manuscrit conservé à la Bibliothèque de Fontaines, à Chantilly; il constitue la suite et la fin de l’Autobiographie. Suspectée de « quiétisme » madame Guyon aura passé près de sept ans et demi en prison dont la plus longue partie à la Bastille… Quand le mystique est rejeté vers le silence et l’oubli, c’est alors que sa voix est la plus forte Elle prend parfois un ton prophétique pour appeler l’esprit humain à s’arracher à tous les totalitarismes, là même, là surtout, où ils prétendent servir une transcendance. Et le chemin qu’elle indique est celui de la conscience.
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2021
Jeanne Guyon, à qui avec une ou deux autres en littérature on fait encore l’équivoque révérence d’un « Madame », survit dans les mémoires comme quelque chose dans l’ombre de Fénelon. On voudrait la retirer à la clandestinité des théologiens, aux lourds sous-entendus de l’ésotérisme, à l’insignifiante indiscrétion des « sciences humaines ». La soustraire à la condescendance ou au vague intérêt pour les cas étranges et les ténébreuses affaires. Et simplement rendre possible, ce qui reste encore tout à fait précaire et aléatoire : qu’on la lise. On pourrait s’aviser alors que sous ce nom est consignée une des plus hautes et des plus exactes expériences d’âme que l’on connaisse, spécialement en notre langue. Expérience d’âme ne doit pas faire penser à ce club douteux de la « spiritualité », mais plutôt à ce risque qui est nôtre universellement, de laisser faire les choses autour de nous et en nous, sans en être trop bafoués, et qu’elle assume, pour elle aux extrêmes du péril. Cette œuvre ne se confine pas dans les règles strictes de la mystique ou de la spéculation, si même elle traverse l’une et l’autre ; mais aussi bien, comme Jeanne Guyon se plaisait à dire, elle a en don, le « discernement des esprits » ; c’est le don d’atteindre chacun en son centre, de lui donner ce dont il a besoin avec les mots qui lui parlent, tout en se disant elle-même. Ce qui fut pour Fénelon est-ce pour de seules âmes choisies ou pour quiconque peut s’approcher et accueillir ? Dans son esprit, sans aucun doute, la seconde hypothèse.
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2015
Considéré par les hindous eux-mêmes comme un sannyâsî (moine errant), il demeurera toujours fidèle à son Eglise, jetant ainsi un des premiers ponts spirituels entre l’Orient et l’Occident.
Marie-Madeleine Davy a extrait des différents ouvrages d’Henri Le Saux un choix de phrases, formules et développements, clos par thèmes, qui nous font goûter la saveur d’une des plus riches pensées du XXe siècle, et découvrir un être de lumière.
Chef-d’oeuvre de la première littérature mystique de langue française, Le Miroir des âmes simples et anéanties révèle une richesse spirituelle qui place son auteur, Marguerite Porete dans la lignée de saint Jean de la Croix, Maître Eckhart ou Hadewijch d’Anvers.
Du coeur de l’expérience religieuse la plus radicale – Dieu est Amour -, l’auteur pose les questions qui, de l’Évangile au rationalisme moderne, ont façonné l’âme occidentale : l’Amour vrai est-il soumis à autre chose qu’à lui-même ? Fût-ce à la morale, à la religion, à Dieu même ?
La force et l’audace de ces interrogations, qui conduisirent en 1310 leur auteur au bûcher de l’Inquisition, traversent les siècles à la rencontre de tous ceux qui, aujourd’hui comme hier, « fin Amour demandent ».
2002
Traduit du latin de l’édition de Surius par E.-Pierre Noël – Préface de Gérard Pfister –
Les Éditions Arfuyen ont déjà publié, en 1986, sous le titre Dieu caché un petit livre où étaient présentés les magnifiques cantiques connus sous la signature de Tauler. Aux côtés de ces Cantiques spirituels, le présent ouvrage publie un ensemble d’autres textes traditionnellement attribués à Tauler et aujourd’hui malheureusement introuvables : lettres, conseils et exhortations.
Vers le milieu du XVI° siècle vivaient à Cologne deux amis : « Ensemble ils avaient vécu plusieurs années sous la direction d’un saint vieillard, Nicolas Eschius ; ensemble, ils s’étaient nourris de la plus pure doctrine des maîtres de la vie spirituelle ; ensemble, ils s’étaient essayés, croyons-nous, aux premiers grands travaux, en recueillant et en mettant en ordre les manuscrits conservés sous le nom de Tauler. »
Ce sont ces deux amis, Pierre Canisius et Laurent Surius, qui mettent au point la grande édition des œuvres de Tauler qui sera la référence de toutes les éditions ultérieures. On tient aujourd’hui pour assuré que l’ensemble des textes ajoutés par eux à cette édition ne sont pas de la main de Tauler. Mais peut-on dire vraiment que les 84 sermons considérés comme authentiques soient eux-mêmes « de la main de Tauler » ? Ne sont-ils pas eux-mêmes des collationes, c’est-à-dire des notes prises par des auditeurs ?
Dès l’origine, l’entourage de Tauler a pris une part active dans son œuvre, même pour ce qui est sa part la plus authentique. Ce même entourage, qui a conservé le texte des sermons, a élaboré aussi dans le rayonnement spirituel de Tauler tout un ensemble de textes qui, sans être du Maître, témoignent souvent avec la plus grande justesse de sa doctrine et de sa sensibilité.
Le traducteur des œuvres de Tauler dans l’édition de Surius, le Père E.-Pierre Noël, dominicain, citait malicieusement un propos du grand érudit dominicain le P. Henri Denifle, en préface à l’un de ses livres sur les mystiques rhénans : « On cherche spontanément, pour ne pas dire avec curiosité, qui a dit la chose et l’on s’inquiète peu de ce qui est dit. Et cependant, l’avertissement de l’Imitation de Jésus Christ, sur cette manière de lire, n’est-il pas toujours plein de justesse : “Ne cherchez pas qui a dit cela, mais occupez-vous de ce qui est dit.” »
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Texte intégral révisé suivi d’une biographie de Pierre Teilhard de Chardin. Homme de science, philosophe et théologien, le Père Pierre Teilhard de Chardin a fait de la synthèse du christianisme et de la connaissance scientifique moderne l’objet constant de son étude et de sa réflexion. Dans cet essai qui ouvre de vastes horizons à tous ceux qui cherchent à comprendre le sens du monde et de la vie, il apporte une contribution magistrale à la cosmologie et à la phénoménologie de l’univers, domaines de recherche où convergent nécessairement science, philosophie et religion. Tout en restant exclusivement sur le terrain scientifique, « Le Phénomène humain » élargit le champ de la réflexion en offrant une solide synthèse sur l’évolution de l’humanité et la conscience de l’univers. Pour Teilhard de Chardin, l’Univers est une évolution qui va vers l’Esprit. La matière originaire contient en son sein la conscience comme élément organisateur, par laquelle l’évolution se présente comme un processus qui n’est pas complètement déterministe, mais aussi téléologique. L’univers, comprenant l’homme et son histoire, tend vers un point oméga identique à un alpha qui serait le corps du Christ cosmique.
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2015
Le bonheur ? » Non plus seulement se développer soi-même […] ni même seulement se donner à un autre égal à soi – mais encore soumettre et ramener sa vie à un plus grand que soi. »
L’Amour ? » […] la plus universelle, la plus formidable et la plus mystérieuse des énergies cosmiques. »
Dans les textes courts réunis ici, Teilhard de Chardin, refusant tout relativisme, explore en des termes simples et vifs la nature du bonheur et de l’Amour autant que les moyens de les vivre et de les accomplir. Son approche concrète et dynamique est d’autant plus riche qu’elle s’intègre dans la vision d’un univers en évolution, tendu vers une totalisation spirituelle.
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2000
Tout l’itinéraire de Simone Weil en un volume : Philosophe, historienne et mystique, Simone Weil (1909-1943) a traversé les années noires du siècle. Résistante, elle meurt à 34 ans, à Londres où elle avait rejoint la France combattante, laissant, au sein du chaos contemporain, une œuvre visionnaire. Parmi les 53 textes, articles, correspondances et livres retenus dans ce volume on trouvera notamment, selon leur agencement et leur titre désormais en vigueur : Impressions d’Allemagne, 1932, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, Expérience de la vie d’usine, Méditation sur l’obéissance et la liberté, Lettre à Georges Bernanos, Réflexions sur la barbarie, Réflexions sur les origines de l’hitlérisme, L’Iliade ou le poème de la force, A propos de la théorie des quanta, L’Amour de Dieu et le malheur, Autobiographie spirituelle, Cahier de Marseille, Cahier de New York, Lettre à un religieux, L’Enracinement… » Vie et Œuvre « , Documents, Portraits, Commentaires. » Après des mois de ténèbres intérieures j’ai eu soudain et pour toujours la certitude que n’importe quel être humain, même si ses facultés naturelles sont presque nulles, pénètre dans ce royaume de la vérité réservé au génie, si seulement il désire la vérité et fait perpétuellement un effort d’attention pour l’atteindre. » SIMONE WEIL
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1996
« Je peux dire que dans toute ma vie je n’ai jamais, à aucun moment, cherché Dieu », écrit la philosophe Simone Weil au printemps 1942. Elle ne dit pas ici son agnosticisme mais exprime la radicalité de sa foi chrétienne : ne pas chercher, ne pas vouloir, mais désirer et attendre Dieu. L’ardente militante de la cause ouvrière, qui en 1936 s’était engagée en Espagne contre le franquisme, et allait bientôt rejoindre la France Libre à Londres, signe ici un testament spirituel qui a marqué le xxème siècle par sa beauté et sa force. Attente de Dieu est le titre que donna en 1949 le père Joseph-Marie Perrin aux textes que Simone Weil lui avait adressés avant son départ de France.
Ces pages inouïes constituent l’éclairage qui donne toute sa cohérence à la vie et à l’oeuvre de la philosophe où l’attention à l’autre et à la beauté du monde expriment son amour attentif de Dieu.
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2012
Sous ce titre volontiers énigmatique se cache un recueil d’essais et de chroniques publiés pour la première fois par Maurice Zundel en 1938 et essentiellement consacrés à la sexualité et à l’amour humains, conçus comme le lieu où la personne, dans son ouverture à l’autre, peut découvrir la présence de Dieu, source de son être véritable.