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Comment combattre la douleur? Subhana Barzaghi, qu’a rencontrée The Age, le grand quotidien australien, a fait de cette question la raison de son métier: elle enseigne la méditation afin de permettre aux patients de mieux encaisser le mal qu’ils peuvent ressentir. Elle s’appuie notamment sur des résultats récents d’une étude pour parler de sa méthode.
Les médicaments, par le biais, par exemple, des analgésiques, sont une solution évidente à la douleur, mais une étude publiée récemment par le Wake Forest Baptist Medical Center indique, en effet, que la méditation peut être plus efficace que la morphine.
Fadel Zeidan, l’un des chercheurs, précise que c’est la première fois qu’une enquête de la sorte révèle qu’une heure de méditation peut réduire à la fois la douleur ou la perception que le cerveau peut en avoir.
«Nous avons trouvé une vraie conséquence –une réduction de 40% de l’intensité de la douleur et de 57% au niveau de l’aspect déplaisant du mal. La méditation engendre une vraie décélération, comparativement à la morphine et aux antidouleurs qui font décliner la douleur de 25%.»
Lors de cette étude, 15 volontaires, qui n’avaient jamais médité, ont accepté de suivre des séances d’environ 20 minutes au cours desquelles ils ont notamment appris à se focaliser sur leur respiration. Au cours de l’expérience, les «cobayes» ont été soumis à des tests de douleur à base de sources de chaleur ou de froid pendant des périodes de cinq minutes. Sous surveillance, leur cerveau a montré qu’après une séance de méditation, la douleur ou la sensation d’inconfort pouvait être diminuée jusqu’à 93%. Il s’avère que la réaction à la douleur était moins immédiate sous méditation que sous médication. En conclusion, Wake Forrest préconise la méditation à des fins thérapeutiques.
Subhana Barzaghi est persuadée de ces vertus qui, selon elle, «permettent d’atteindre un grand niveau de calme et de détente». Elle dit que les résultats sont concluants.
D’autant que l’efficacité des antidouleurs est, elle, parfois contestée, on le sait, à l’image du Di-Antalvic vendu pendant plus de quarante ans, mais retiré du marché en 2011 par Sanofi-Aventis car le Di-Antalvic augmentait des risques de surdosages fréquents en cas de douleurs aiguës ou chroniques qui, comme le rappelait L’Express, pouvaient être lourd en entraînant des risques psychiatrique et cardiovasculaire allant même jusqu’à l’arrêt cardiaque. Ces effets secondaires avaient poussé l’Afssaps à ordonner son retrait des rayons des pharmacies.
Photo: Cerveau/Dierk Schaefer via Flickr License CC by