L’EPREUVE DU COEUR

Toute forme d’écueil vient remettre en question des croyances et des prétentions que nous avons par rapport à l’existence. Nous sommes convaincus qu’en vivant de telle ou telle façon, nous arriverons à éviter les écueils de la vie. C’est même là notre transaction fondamentale avec notre destin : je serai joyeux, courageux et optimiste à condition que l’existence ne soit pas trop dure avec moi. Mais voilà que la vie nous sert des épreuves quasi impossibles à traverser, des épreuves qui abattent nos résistances et nous montrent l’illusion de nos positions. Nous nous retrouvons alors déprimés, suicidaires, craignant de ne plus rien valoir, ayant l’impression que personne ne peut nous aider et que nous ne nous en sortirons jamais.

 

 

Si nous ne trouvons pas la force de remettre en question de tels mouvements, nous allons mourir de l’épreuve. Nous n’en aurons pas saisi le caractère initiatique, celui qui peut engager une véritable transformation. Car il faut que notre survie même soit menacée pour qu’une épreuve permette un réel changement. De quel changement s’agit-il ? De celui qui consiste à abandonner de larges pans de ce que nous sommes et de ce que nous avons cru être jusqu’ici pour découvrir l’être vrai qui vit au cœur de nous. Cet être véritable, ce soi authentique au sens de Jung, vit dans la joie profonde et l’émerveillement peu importe ce qui lui est donné à vivre. Même au sein d’une tempête sans précédent dans notre monde intérieur, il se réjouit encore de la puissance des éléments qui sont déclenchés. Le moi de surface prie, pour qu’une telle intensité s’essouffle et que la paix revienne, mais  pas le soi profond qui comme l’eau du fond d’un océan est à peine touché par les courants de surface.

Guy Corneau

le beau dessin

 

Le beau dessin (vu sur le blog chemin de vie)

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Quand un enfant vous offre un de ses plus beaux dessins,
quand il y a mis tout son coeur et beaucoup d’ardeur,
quand, faisant de son mieux, il y a passé des heures,
Attention ! car dans vos mains vous tenez son destin !

Oubliez que vous êtes une grande personne
qui n’a plus de grands rêves ni d’illusions vaines.
Oubliez le monde des adultes plein de chaînes,
adoptez pour lui une attitude qui soit bonne…

Faites une grande pause avec lui dans son beau monde.
Qu’importe les quelques traits grossiers du beau dessin,
flattez l’âme d’artiste qui prend vie dans ses mains,
encouragez le à se surpasser dans ce monde.

Rassurez-le dans son timide élan créatif,
exagérez un peu la joie que vous éprouvez,
montrez lui que vous êtes fier de ce qu’il a fait.
Faites en une star pour quelques temps jouissifs.

Planez avec lui dans les cieux de la création,
essayer de survoler avec lui ses idées,
partager avec lui son besoin de s’exprimer,
ouvrez-lui la porte de sa petite prison.

N’oubliez pas que toute oeuvre d’art, même minime,
est pour son créateur un bel être qu’il enfante.
Petit à petit, après mûres réflexions lentes,
hésitantes, il vous a invité dans son monde intime.

Evitez, adultes, pour son oeuvre trop de distance.
Ne lui brisez pas ses ailes encore fragiles
car son coeur pleurerait une larme indélébile,
car, à son âge, on ne comprend pas l’indifférence.

 

François Gagol
L’arc-en-ciel du Paradis

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