Eglise de la Très Sainte Consommation

Vu sur le site de l’Eglise de la Très Sainte Consommation

Croissance Reviens ! Dilapidez !
Croissance, croissance, croissance reviens !
Croissance reviens parmi les tiens !
Pour notre bonheur, montre-nous le chemin,
Toi qui nous aveugles si bien. !

Citée 1000 fois dans les journaux quotidiens,
Tu ne quittes pas la bouche de nos politiciens,
Tu apportes l’emploi et le pouvoir d’achat,
Pour con consomme comme des rois !

Croissance, croissance….

Bien ancrée dans tous les recoins de nos cerveaux,
Croissance tu es la solution de tous les maux,
Croissance infinie dans toute la galaxie,
Tu es la source de la vie !

Croissance, croissance….

Soyons malades, dépressifs et surendettés,
Pour la patrie, pour la croissance du P.I.B,
Vive l’exploitation, le travail et l’argent !
A mort tous les décroissants !

Croissance, croissance….


Dilapidez !

Tout votre blé !
Pour la croissance
Du P.I.B. !

Dilapidez !
Ô lapidez !
La femme-objet !
Les ouvriers !
Les étrangers !

Ô lapidez !
Dilapidez !
Tout votre blé !
Pour la croissance
Du P.I.B. !

Dilapidez !
Croissance, reviens !
Croissance, bonheur !
Achat, bonheur !

Du fric à l’aise J’t’emmène Au Poste
Ah que je gagn’ du fric à l’aise
Quand y’a pas d’règles pour l’emploi
Oui pour l’emploi
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers, des ouvriers
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers

J’ai rétabli l’travail des gosses,
Dans les pays d’Extrême-Orient
D’Extrême-Orient
Leurs petit’s mains cous’nt les godasses
Pour bien moins cher que leurs parents, que leurs parents
Leurs petit’s mains cous’nt les godasses
Pour bien moins cher que leurs parents, que leurs parents

La nuit j’fais travailler les femmes
Y’a pas d’raisons qu’elles y échappent,
Qu’elles y échappent,
Comm’ça ell’s sont près de leur mômes
C’est plus social et plus rentable,
Et plus rentable
Comm’ça ell’s sont près de leur mômes
C’est plus social et plus rentable

Aujourd’hui je suis mercenaire
Pour le Medef et pour le fric
Et pour le fric,
J’ai un contrat en Normandie
Je restructure l’industrie, oui l’industrie
J’ai un contrat en Normandie
Je restructure l’industrie

Après il y’aura la Bretagne,
La Lorraine et le Pas-d’-Calais
Le Pas-d’-Calais
Chaqu’fois que je ferme une usine
Y’a dix millions qui tomb’nt pour moi,
Qui tomb’nt pour moi
Chaqu’fois que je ferme une usine
Y’a dix millions qui tomb’nt pour moi

Ah que je gagn’ du fric à l’aise
Quand y’a pas d’règles pour l’emploi
Oui pour l’emploi
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers, des ouvriers
J’ouvre et je ferme les usines
Sans me soucier des ouvriers
(Mouise attaque)

Allez viens j’t’emmène au poste,
Je t’embarque avec les menottes,
Et je voudrais que tu te rappelles,
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Je voudrais que tu te rebelles plus souvent,
Qu’on puisse t’humilier devant les gens,
Et je voudrais que tu te rappelles,
Le flashball est bien mortel
Et pas accidentel !

Je voudrais que tu ne sois plus dissident
Que tu rentres enfin dans le rang
Et je voudrais que tu te rappelles,
Les bavures, blessures mortelles !
Coma artificiel !

Je voudrais que tu aies peur plus souvent
Des contrôles, des rafles, des agents
Et je voudrais que tu te rappelles
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Je voudrais que tu t’agenouilles sagement
Que tu trimes en serrant les dents,
Et je voudrais que tu te rappelles
L’obéissance et le zèle
C’est là où j’excelle !

Je voudrais que tu dénonces des gens
Que tu donnes des renseignements
Et je voudrais que tu te rappelles
Les caméras te harcèlent
C’est pas qu’du virtuel !

Allez viens j’t’emmène au poste,
Je t’embarque avec les menottes,
Et je voudrais que tu te rappelles,
La matraque est éternelle
Et pas artificielle !

Père Aless – janvier 2011

La Marchandaise Peupler Ma Vie De Concurrence
Allons clients consuméristes
Le jour de paye est arrivé !
Contractons de nombreux crédits,
Crédits à la con-sommation (Bis)
C’est le travail qui nous libère,
Nous sommes libres de consommer !
Endettés, pieds et poings liés,
Les actionnaires peuvent sabrer le Champagne !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Que nos caddies soient toujours bien remplis !

Allons clientes, consommatrices !
Le jour des soldes est arrivé !
Dégainons cartes bleues et chéquiers !
L’étendard des soldes est levé ! (Bis)
Admirons ces belles campagnes (de pub),
Gloire à la publicité !
Soyons toujours surendettés !
Et frustrés, que le désir nous gagne !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Le sang du Sud abreuve l’Occident !

Aux marques, citadins !
Videz les magasins !
Ach’tons ! Ach’tons !
Que nos caddies soient toujours bien remplis !

Refrain :

Peupler ma vie de concurrence, et fuir la solidarité,
Choisir avec toi la méfiance, haïr, se savoir détesté.

Des autr’, n’en avoir rien à foutre,
Aimer le pouvoir et l’argent,
Ecarter les pauvres de nos routes,
Sauf s’ils servent les dominants.

Refrain

Prôner une croissance infinie,
Les Hommes dominent la Nature,
Se fier aux chères technologies,
C’est le progrès, c’est le futur

Refrain

Fustiger les pauvres hérétiques,
Qui n’croient pas à toi, Dieu Argent,
Les traiter de sales parasites,
De malades, de gros fainéants.

Refrain

Semer la grand’ peur et le doute,
Le travail lui-seul crée des liens,
Surtout du chômage, je redoute,
Exploitez-moi, je le veau bien.

Refrain

Dormir peu et sans cesse travailler,
Faire plaisir aux bons actionnaires,
Garder un peu d’temps pour consommer
Aux temples où la vie est moins chère.

Refrain

Tu Es Là
Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Ô-ô Croissance infinie !

Dans le secret de nos bassesses,
Tu es là,
Dans nos discours, nos fauss’s promesses,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Gloire au Fric ! Ô Dieu du Fric !

Refilé dès le plus jeune âge,
Tu es là,
Tu nous réduis en esclavage,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Saint Crédit !

Dans nos cœurs tout remplis de trouille
Tu es là,
Dans tous le fiel de nos magouilles,
Tu es là.

Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Bien vivant, ô Saint Profit !

Dans le milieu de la compète,
Tu es là,
Dans la musique, dans nos fêtes,
Tu es là.
Tu es là au cœur de nos vies,
Et c’est toi qui nous fait vivre,
Tu es là au cœur de nos vies,
Ô-ô Croissance Infinie !

L’autonomie est-elle l’avenir de notre société?

afp.com/Remy Gabalda

vu sur le site de l’Express

 

Par Christophe Chenebault,

Le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piégé par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie.

Chaque homme doit inventer son chemin… mais est-ce véritablement le cas dans nos sociétés modernes? Perdu dans ses finances incontrôlables, ses productions mondialisées et ses entreprises où l’humain et la nature ne pèsent pas bien lourds, le capitalisme d’aujourd’hui semble s’être laissé piéger par sa complexité et son obsession du profit. Et nous, citoyens-consommateurs, courons chaque jour derrière la consommation, l’épargne, le travail, la sécu, la retraite… Est-ce vraiment la bonne réponse à notre quête personnelle de sens et de bien-être? Est-ce la bonne voie pour pérenniser notre économie et réinventer l’imaginaire de notre avenir collectif?

Une solution est en marche qui pourrait résoudre une partie de nos difficultés: l’autonomie. Du grec autos et nomos, l’autonomie est la faculté d’agir par soi-même en se donnant ses propres règles de conduite. C’est par exemple l’histoire du philosophe humaniste Pierre Rabhi qui décide au début des années 60 de s’extraire de la vie urbaine pour s’installer en Ardeche où il devient agriculteur auto-suffisant tout en adoptant une simplicité volontaire -le fameux « retour à la terre » dont les joies et les affres ont été immortalisés avec humour par les BD de Larcenet et Ferri.

pour lire la suite de l’article 

la consommation collaborative

L’émergence de la Consommation collaborative

Publié le 28-11-11 sur le site : http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20111128.OBS5480/l-emergence-de-la-consommation-collaborative.html

Achats d’occasion, achat groupés, et surtout location entre particuliers… Les Français consomment moins, mais surtout différemment. Née sur internet, cette nouvelle économie prospère avec l’austérité.
La Consommation collaborative. (Séverin Millet)

 

Ce n’est peut-être pas encore une révolution, mais c’est déjà un phénomène. La défiance à l’égard du système marchand classique a créé un nouveau comportement chez le consommateur. Face à la baisse du pouvoir d’achat, il fait de plus en plus souvent appel au système D. Et surtout, il choisit en priorité l’utilisation des biens avant leur possession.

Dans son livre à succès « l’Age de l’accès », le célèbre économiste américain Jeremy Rifkin avait, d’une certaine manière, anticipé ce changement de fond, lorsqu’il écrivait en 2005 : « La notion d’accès va se substituer à celle de propriété. »

Avec Internet, cette tendance a trouvé un moyen d’application. On assiste à une multiplication de sites proposant la revente, l’achat groupé, la location entre particuliers et, plus généralement, tout ce qui permet une utilisation optimisée des biens de consommation.

« Ce qui est à moi est à toi »

Cette nouvelle économie porte déjà un nom : la « consommation collaborative ». Elle semble avoir vu le jour spontanément il y a quelques années, avec l’apparition des systèmes de vélo-partage, des Amaps ou des sites de ventes aux enchères comme Ebay.

Décrite dans « Time » comme une des dix idées qui pourrait bien changer le monde, sa forme a été théorisée il y a un an par Rachel Botsman dans son livre « What’s mine is your’s : the rise of collaborative consumption ».

Depuis le mouvement a fait tâche d’huile et bien que la traduction française « consommation collaborative » soit peu séduisante, il a trouvé un relais en France à travers le site consocollaborative.com. Antonin Léonard y répertorie l’ensemble des sites et des analyses sur le sujet de manière très complète.

Divers produits échangés de diverses manières

La « consommation collaborative » regroupe l’ensemble des systèmes de partage, du troc à l’échange de compétence, de la location de vêtements d’enfants à la revente de tondeuse, de la bonne idée sur Twitter au petit plat concocté pour le voisin.

La mise en réseau des consommateurs a redessiné le mode de distribution des produits. Quatre schémas semblent s’imposer :

Le type Vélib : dans le système de location à la demi-heure proposé par la ville de Paris, le bien de consommation n’appartient pas à un particulier mais à une entreprise, (éventuellement via une délégation de pouvoir public). Il est transformé en service, et son utilisation est partagée par les consommateurs.

Le type Zilok : avec la location entre particuliers, la propriété du bien de consommation n’est pas partagée, mais son utilisation est optimisée. Le bien peut être rentabilisé par son propriétaire, qui n’en a pas forcément l’utilité permanente. Le locataire a ainsi accès à l’utilisation de biens qu’il ne peut – ou ne veut – pas acheter.

Le type Leboncoin : le bien est consommé par celui qui le possède. Mais les propriétaires changent. C’est le principe de la vente d’occasion, mais aussi du troc, du don, etc.

Le type Groupon : le principe est la mise en commun d’un bien unique consommé par plusieurs personnes simultanément. La colocation, le covoiturage, le coworking, le colunching en font partie. Mais aussi les achats groupés, dans lequel l’achat d’un lot baisse le coût unitaire du produit.

Un phénomène économique

Peu à peu un phénomène dont le moteur avant tout idéologique, écologique, et social faisait dire aux mauvaises langues qu’il se limiterait à quelques bobos, est en train de s’étendre.

Certaines formes d’échanges collaboratifs attirent tout particulièrement les investisseurs. Premièrement les sites de vente comme Ebay, Groupon, Leboncoin, dont les valorisations ont atteint des records. Ensuite des sites de location spécialisés sur certains secteurs, comme Airbnb et Wimdu (chambres chez l’habitant) ou Relayrides et Zipcar (location de voiture), qui ont tous levé des millions d’euros. Zipcar (plus de 400 000 abonnés) a été valorisé à 1,2 milliard de dollars sur le marché américain.

Mais l’espoir de la consommation collaborative réside surtout dans le fait que le consommateur a désormais un intérêt économique à partager. « Un de nos clients gagne entre 800 et 1.500 euros par mois en louant les outils qu’il a accumulés dans son garage. On explosera le jour où les gens associeront le mode de la location à tous les objets », explique Marion Carette, fondatrice de Zilok.
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Consommation collaborative. (Séverin Millet)

Un bouleversement pour les entreprises classiques

La consommation collaborative, en phase avec les nouvelles attentes du consommateur, forcent les entreprises classiques à réinventer leur mode distribution. Ce nouveau genre de consommation « va bouleverser l’offre des acteurs économiques », affirme le sociologue Robert Rochefort, fondateur du tout récent Observatoire Consommation et Société, Obscoco.

Robert Rochefort imagine en effet un avenir dans lequel les industriels, qui sont censés vendre leurs produits, proposent eux-mêmes des systèmes alternatifs : « C’est déjà le cas pour les photocopieurs. Pourquoi pas pour les machines à laver à domicile, qui pourraient être facturées au temps d’utilisation ? »

Certaines entreprises ont déjà compris ce phénomène. Les constructeurs automobiles, qui se lancent dans la location, mais aussi des distributeurs comme Castorama, dont le système d’échanges de services, les Troc’heures, est un exemple typique de consommation collaborative.

Pour Robert Rochefort, la généralisation d’un tel mode de consommation est souhaitable, car les industriels passant de la vente à la location prendrait à leur charge l’entretien du bien consommé. Ils auraient ainsi intérêt à fabriquer des produits plus durables. Conciliant ainsi de manière efficace les attentes des consommateurs et les contraintes dues à la raréfaction des ressources naturelles.

Donald Hebert – Le Nouvel Observateur

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