La mystique de la croissance – essai de rentrée de Dominique Méda

 

Et si l’absence de retour durable à la croissance était une bonne nouvelle ? Une occasion unique de changer radicalement de modèle ? Une fois refermé le percutant essai de rentrée de Dominique Méda, n’importe quel «productiviste» doté d’un minimum d’honnêteté intellectuelle aura du mal à soutenir que le retour au business as usualest une perspective d’avenir. Sauf à vouloir préparer le pire aux générations futures… Le plaidoyer de Dominique Méda montre l’urgence qu’il y a à sortir de cette «mystique de la croissance». Une mystique certes dépassée et de plus en plus illusoire mais qui reste ancrée dans nos consciences marquées par des siècles de «toujours plus».

Agrégée de philosophie, ancienne élève de l’ENA, professeure de sociologie à Paris-Dauphine où elle tient la chaire Reconversion écologique, travail, emploi et politiques sociales, l’auteure démontre à quel point la reconversion écologique constitue la seule alternative raisonnable qui s’offre à l’humanité. Enfin si l’on veut vraiment maintenir des conditions de vie humaines sur terre et permettre à tous d’accéder à un emploi dans un rapport renouvelé au travail… Pointant la contradiction entre l’impératif court-termiste du retour de la croissance et le fait que la croissance ne fait qu’accroître la facture climatique et environnementale, Dominique Meda appelle à reconstruire une «cause commune» planétaire. La thèse avait commencé à émerger avant 2008 mais l’approfondissement de la crise l’a rendue inaudible : la croissance est redevenue un mythe salvateur. Tout est donc à refaire pour sortir de notre religion du PIB, cette«occultation suprême» faisant fi des dégâts de la croissance.

L’ouvrage permet aussi de mieux comprendre d’où vient notre addiction au «toujours plus produire et consommer» : on a longtemps confondu croissance avec bien-être et progrès.

Plus grave, la mystique de la croissance focalisée sur la maximisation du profit est devenue une drogue dure de nos économies. La nouvelle religion du libéralisme. Cette vaste entreprise de «déréalisation» qui prend ses sources dans l’essor du christianisme, avance Dominique Meda, a introduit une rupture par rapport à la sagesse grecque et son sens de la mesure. Déconstruction d’une mystique de la croissance qui a connu son apogée au XXe siècle et a été partagée par tous les courants issus des Lumières, d’Adam Smith à Marx, cet appel à penser autrement passe en définitive par la fin de «l’économisme» triomphant. Une lecture aussi salutaire que stimulante.

«La Mystique de la croissance» de Dominique Meda. Flammarion, 250 pp., 17 euros. Sortie le 4 septembre.

 Par CHRISTOPHE ALIX- Libération

Revenu Inconditionnel d’Existence ou Dotation Inconditionnelle d’Autonomie ?

Les réflexions au sein de la mouvance décroissante (1), du point de vue de la stratégie ou du projet politique, ont débouché sur une proposition appelée Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA) (2), couplée à un Revenu Maximum Acceptable (RMA). Cette Dotation représente un outil économique et social susceptible de nous faire sortir de l’impasse destructrice vers laquelle nous entraîne toujours plus vite la société de croissance. L’instauration de la DIA s’inscrit comme une possibilité de dépasser le capitalisme en déjouant ses mécanismes de séductions et de contraintes. Cette mesure entend promouvoir une transition démocratique et sereine vers des sociétés écologiquement soutenables et socialement justes.

Une proposition pour faire le pas de côté

La DIA intègre nos réflexions sur ce que devrait être la première des décroissances, celle des inégalités. Ainsi, elle est nécessairement couplée à un Revenu Maximum Acceptable.

La DIA comprend la logique de la gratuité du bon usage et du renchérissement du mésusage, pour l’eau l’eau, l’électricité ou le chauffage, par exemple ; elle remet en cause le principe même de la monnaie et s’en remet d’abord aux monnaies locales ou sociales. Ainsi, la DIA se différencie du revenu d’existence car elle n’est pas versée uniquement en Euros ou en Francs suisses.

Pour poursuivre l’article

 

Un projet décroissant : « Faire payer le prix réel de ce qu’on consomme »

Une facture environnementale pour les résidences secondaires ou les 4X4 : Vincent Liegey, de la mouvance décroissante, a des idées qui ne plairont pas à tous.

Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes.

Vincent Liegey (Jacob Khrist)

Nous l’avons rencontré dans un café parisien, à deux pas de chez Denis Vicherat, éditeur altermondialiste et écologiste, qui lance une collection de livres déclinant le projet de décroissance. Un « slogan provocateur », un mot « repoussoir »assumé.

Vincent Liegey vit à Budapest avec une députée hongroise de « Une autre politique est possible » (« dont le parti vient d’exploser, ce qui prouve qu’une autre politique n’est peut-être pas possible », sourit-il). Il y poursuit un doctorat sur la décroissance et observe les convergences entre les décroissants et les autres mouvances de la gauche : Attac, les Colibris, les alternatifs, Europe Ecologie – Les Verts, et bien sûr le Parti de gauche.

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Pour aller sur la page de la décroissance





Existe -t-il une vie avant la mort ?

Une intervention de Pierre Rabhi :

humain et nature doivent être placés au coeur de nos préoccupations,

chercher la beauté en nous : le partage, la compassion,

un principe de sobriété et de modération car le superflu n’a pas de limite : la décroissance comme civilisation de la modération,

 

 

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