Un épisode chaud du passé décrit grâce au forage des glaces du Groenland

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L’Histoire du climat vient d’être reconstituée sur 130 000 ans au Groenland grâce à l’analyse de carottes de glace extraites lors du forage NEEM1 mené par une équipe internationale de scientifiques impliquant en France, le CNRS, le CEA, l’UVSQ, l’université Joseph Fourier2 et l’IPEV. Les chercheurs ont pu récupérer pour la première fois en Arctique de la glace formée lors de la dernière période interglaciaire, il y a 130 000 à 125 000 ans, marquée par un important réchauffement arctique. Selon leurs travaux, la calotte du Groenland aurait contribué seulement de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de montée du niveau marin caractéristique de cette période. Publiée le 24 janvier dans Nature, cette étude apporte des informations précieuses pour comprendre les relations entre climat et montée du niveau des mers.

A partir de ces analyses, les scientifiques ont été en mesure de décrire les changements climatiques sur les derniers 130 000 ans au Groenland. Résultats : durant l’Eemien, il y a 130 000 à 125 000 ans, le climat du nord du Groenland aurait été de 4°C à 8°C plus chaud qu’actuellement. Ces températures sont plus élevées que celles simulées par les modèles de climat pour cette période3. Pour autant et de manière surprenante, l’altitude de la calotte, au voisinage de NEEM, n’a baissé que de quelques centaines de mètres sous le niveau actuel. En effet, au début de la période interglaciaire, il y a environ 128 000 ans, elle était 200 mètres plus élevée que le niveau actuel, puis l’épaisseur de la calotte a diminué à un rythme d’en moyenne 6 cm par an. Ensuite, il y a près de 122 000 ans, l’altitude de la surface était environ 130 mètres sous le niveau actuel. L’épaisseur de la calotte est alors restée stable (autour de 2 400 mètres) jusqu’au début de la dernière glaciation, il y a près de 115 000 ans. La calotte du Groenland n’a donc pu contribuer que de 2 mètres aux 4 à 8 mètres de la montée du niveau marin caractéristique de l’Eemien.
Par ailleurs, les chercheurs estiment que le volume de la calotte du Groenland a diminué d’environ 25% en 6 000 ans durant l’Eemien. Au cours de cette période, une intense fonte de surface est enregistrée dans les carottes de glace par des couches de regel. Ces dernières résultent de l’eau de fonte, fournie par la neige de surface, qui s’est infiltrée dans les couches de neige plus profondes puis a regelé. De tels évènements de fonte sont très rares au cours des derniers 5 000 ans, confirmant que la température de surface au site de NEEM était nettement plus chaude pendant l’Eemien qu’actuellement. Ce phénomène a tout de même été observé durant l’été 2012 par l’équipe présente sur le site du forage NEEM.







1972-2012 : le Club de Rome confirme la date de la catastrophe

 

Vu sur Mediapart

Le 1/3/2012, le Club de Rome célébrait le quarantième anniversaire de son célèbre rapport (surnommé «Halte à la croissance?»), dit aussi Rapport Meadows, du nom de son principal rédacteur. Ce rapport avait été présenté au public le 1er mars 1972, à partir d’une commande faite par le même Club de Rome (créé en 1968) au Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 1970.

Cette célébration a donné lieu à un symposium le 1er mars 2012, dont les conclusions sont présentées sur le site du Club de Rome. Dans le même temps, un des organisme en charge du rapport, le Smithsonian Institution, rend public une version actualisée pour 2012 du rapport de 1972. Il s’agit, en fait d’un second rapport, utilisant la même méthodologie que le premier, avec les mêmes acteurs, le Club de Rome commanditaire et le MIT exécutant. Les instruments d’analyse ont cependant été modernisés, pour tenir compte des importants progrès accomplis dans les méthodes d’observation et de prévision.

Le point essentiel, que tous les gouvernements, que toutes les entreprises, tout les média auraient du noter, est que le rapport de 2012 confirme celui de 1972. Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement.  La situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Ce désastre, comme le résume le physicien australien Graham Turner, qui a succédé à Dennis Meadows comme rédacteur coordonnateur, découlera du fait que, si l’humanité continue à consommer plus que la nature ne peut produire, un effondrement économique se traduisant pas une baisse massive de la population se produira aux alentours de 2030.

-cf rapport Graham Turner-

Le désastre n’est donc plus loin de nous, mais tout proche. 2020 est d’ailleurs considéré par certains experts comme une date plus probable. L’effondrement pourrait se produire bien avant 2030. Autrement dit tous les projets envisagés pour le moyen terme de 10 ans seraient impactés, voire rendus inopérants. Les rapporteurs font cependant preuve d’optimisme, en écrivant que si des mesures radicales étaient prises pour réformer le Système, la date buttoir pourrait être repoussée.

Rien ne sera fait

Mais nous devons pour notre part considérer, y compris en ce qui concerne nos propres projets, collectifs ou individuels, qu’aucune de ces mesures radicales ne seront prises. Le système économico-polirique, selon nous, ne peut se réformer. Ce sont en effet les décisions des gouvernements, des entreprises et des médias qui convergent pour que tout continue comme avant,business as usual, ceci jusqu’au désastre. Une petite preuve peut en être fournie par le fait que pratiquement aucune publicité n’a été donnée par aucun des acteurs que nous venons d’énumérer à la publication de cette seconde version du Rapport.

Insistons sur le fait que ce n’est pas seulement le réchauffement global qui est incriminé par les rapporteurs, mais plus généralement l’épuisement des ressources et, au-delà, d’une façon plus générale, le saccage catastrophique de l’environnement sous toutes ses formes, autrement dit “la destruction du monde”. Pour l’empêcher, il ne faudrait pas seulement réduire notre production de gaz à effets de serre, mais s’imposer une décroissance radicale, à commencer par celle qui devrait être mise en oeuvre dans les pays riches, qui sont les plus consommateurs et les plus destructeurs.

Vains espoirs. Il suffit de voir comment, lors des élections françaises de cette année, la question a été évacuée des enjeux politiques 1). Dans le même temps, on envisage sérieusement de relancer la recherche des gaz de schistes et d’entreprendre des forages profonds en Méditerranée…Petit exemple, car des mesures autrement plus dangereuses se préparent en Arctique et ailleurs.

Les opinions publiques se rassureront en faisant valoir que si ce nouveau rapport n’est pas discuté, si des milliers d’ « experts » de tous ordres ne le mentionnent pas, c’est parce qu’il est le produit d’un étroit groupe de pression comptant sur le catastrophisme pour prospérer.

Nous pensons pour notre part que certains décideurs, discrets mais influents, prennent au contraire ces prévisions très au sérieux et se préparent, évidemment par la force, à protéger leurs avantages face à la révolte des milliards d’humains qui seront touchés par le futur effondrement.

1) Sauf, marginalement, par le Front de Gauche. Voir ici mêmehttp://www.mediapart.fr/journal/france/080412/la-planification-ecologique-enquete-sur-une-idee-retro-futuriste

Sources

 Nouveau rapport du Club de Romehttp://www.clubofrome.org/?p=3392
 Article du Smithsonian Magazinehttp://www.smithsonianmag.com/science-nature/Looking-Back-on-the-Limits-of-Growth.html#ixzz1rEEVUFqq
 Rapport du Club de Rome 1972. Halte à la croissancehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Halte_%C3%A0_la_croissance_%3F

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