Réconcilier sagesse et société

Livre publié en septembre 2006 aux éditions Jouvence Terre du ciel collection savoir et agir pour  ce siècle

Alain Chevillat

 

La Charte de l’Europe des Consciences est née d’un refus du monde moderne-condamné, car non aligné sur les lois de la vie-et d’une recherche passionnée d’un art de vivre juste, s’inspirant des sagesses anciennes telles qu’on les trouve encore vivantes sur divers continents.

Cette quête a cristallisé en Inde avec l’expérience de la dimension spirituelle de la vie, qui s’est révélée clé de voûte d’une existence humaine et fondement d’une société structurée dans la justesse.

La Charte a eu alors l’ambition de décliner quelques-uns des grands principes d’une société en harmonie avec la vie, indépendamment de toute considération géographique ou historique. Elle a cherché à poser des repères d’ordre universel et éternel qui, à notre époque de grande confusion, pourraient nous aider à y voir plus clair, et à passer de la construction d’une Europe des marchés à celle d’une Europe des Consciences.

Alain Chevillat,

Alain Chevillat est avec son épouse Evelyne directeur-fondateur de l’université Terre du Ciel des savoirs et sagesses du monde qui organise de nombreux stages, séminaires, formations et forums, et publie les revues Terre du ciel et Alliance. Il est aussi directeur-fondateur de l’école Yoga-Sadhana dont la pédagogie est inspirée de la spiritulaité et de l’art de vivre de l’Inde ancienne.

la voie de l’hozho chez les navaros

vu sur Clé, par 

Par Philippe Jost

Comment les Navajos s’adaptent-t-il à la modernité ? Comment vivent-ils leur double appartenance indienne et américaine ? Pour affronter le XXI° siècle, ils ont choisi de former des « nouveaux guerriers » capables d’évoluer dans deux mondes sans renier leur culture ni leur mode de vie. Voyage dans un monde qui vit à des années lumières de l’American Dream et qui place plus haut que tout l’Hohzo : la quête de la beauté, de l’harmonie et de la santé.

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Loin de l’American Dream : la voie de l’Hohzo

Un autre monde. Aux antipodes du modèle américain. Au culte du changement, les Navajos opposent la tradition ; à l’esprit de compétition, la coopération ; à l’individualisme, la solidarité du clan ; au culte de la jeunesse, la sagesse des anciens ; et surtout au « toujours plus » de l’American Dream, la quête de l’Hohzo, le fondement de la culture Diné. Hozho signifie « beauté ». Mais il veut aussi dire « harmonie » et « santé ». Le savoir-vivre Navajo exige que la poursuite de cet état où « tout doit être à sa juste place », imprègne, de la naissance à la mort, toutes les gestes quotidiens : de la prévention ou du traitement de la maladie au règlement des différents, des relations de couple à la préservation de la nature, de l’économie à la politique tribale. La quête de la beauté, comme un chemin pour apprendre à être humain au cœur même d’un autre pays qui, à coups de pubs, de feuilletons télé, de paillettes, prétend, comme disent les Diné « conduire à la féerie mais invente un cauchemar ».

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Parler aux arbres et à la pluie

En Navajo, le mot « religion » n’existe pas. Il n’y a, de même, aucun terme pour désigner l’art. C’est que l’art et la religion font partie intégrante du quotidien. Respirer, boire, marcher, parler, être ensemble, aimer. Un mode de vie où les hommes ne doivent se sentir ni supérieurs à leurs semblables, ni extérieurs à leur environnement, parce que tous les éléments, humains et animaux, minéraux et végétaux, animés ou non, sont vivants. Tous parents. Tous dotés d’une conscience. Capables de ressentir et de recevoir de nous, des impressions. _ « Chaque matin quand je me lève pour boire un verre d’eau, dit Philmer, je n’oublie jamais de remercier la pluie. Impossible, de même, d’imaginer cueillir un plan de maïs, abattre un arbre ou tuer un mouton sans lui expliquer l’usage qu’on en fera, sans lui adresser une prière, lui demander son pardon pour l’avoir violenté et lui faire une offrande, du tabac ou du pollen… »
Une façon de me rappeler la relation intime qui existe pour les Navajos entre les hommes et la nature et la responsabilité qu’ils ont à son égard. Et attention ! Gare aux écarts de conduite, car, en cas de mal-traitance, les forces naturelles sont toujours présentes, et parfois menaçantes.

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Ojibwa : prière amérindienne

(vu sur : http://www.spiritualite2000.com/page-2749-Tresors.php)

Prière amérindienne : ojibwa

Ô Grand Esprit, dont j’entends la voix dans les vents et dont le souffle donne vie à toutes choses, écoute-moi. Je viens vers toi comme l’un de tes nombreux enfants; je suis faible… je suis petit… j’ai besoin de ta sagesse et de ta force.
Laisse-moi marcher dans la beauté, et fais que mes yeux aperçoivent toujours les rouges et pourpres couchers de soleil.
Fais que mes mains respectent les choses que tu as crées, et rends mes oreilles fines pour qu’elles puissent entendre ta voix.
Fais-moi sage, de sorte que je puisse comprendre ce que tu as enseigné à mon peuple et les leçons que tu as cachées dans chaque feuille et chaque rocher.
Je te demande force et sagesse, non pour être supérieur à mes frères, mais afin d’être capable de combattre mon plus grand ennemi, moi-même.
Fais que je sois toujours prêt à me présenter devant toi avec des mains propres et un regard droit.
Ainsi, lorsque ma vie s’éteindra comme s’éteint un coucher de soleil, mon esprit pourra venir à toi sans honte.

Le tour du monde en 80 prières. Textes réunis par Désirée Le Roux, Paris, Albin Michel, 1997, p. 98-99.

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