Tumeurs sur des rats : les réponses à vos questions sur les OGM


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Sophie Verney-Caillat | Journaliste 

L’étude Séralini est-elle sérieuse ? Que conclure pour l’homme d’une expérience sur des rats ? Rue89 répond à cinq questions et vous invite à soumettre les vôtres.

Capture d’écran de l’étude Séralini, parue dans la revue Food and Chemical Toxicology

Dès la publication de l’étude de l’équipe Séralini démontrant les effets toxiques des organismes génétiquement modifiés (OGM) sur les rats, la guerre des experts a, sans surprise, démarré. Les pro-OGM tentent de discréditer les anti-OGM, qui ont marqué un point et au moins réussi une belle opération de com’.

Pour aller plus loin

Pour un point de vue plus réservé sur cette étude 

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Les débats sur les OGM ont toujours fait rage en France. Ça ne risque pas de s’arrêter aujourd’hui. Une étude publiée mercredi a en effet déchaîné les passions en France, mais aussi à l’étranger. L’étude de Gilles-Eric Séralini et de ses collègues montre en effet que la consommation de maîs NK603 chez les rats augmente les risques de cancers ainsi que le taux de mortalité. Et la communauté scientifique de se diviser sur le sujet. Le professeur des sciences de l’alimentation Bruce Chassy estime dans le New York Times que « ce n’est pas une publication scientifique innocente, mais un coup médiatique soigneusement préparé« .

Dans un entretien donné au quotidien Le Monde, Gérard Pascal, ancien toxicologue spécialiste des OGM à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et aujourd’hui consultant pour des entreprises agroalimentaires, explique quant à lui que l’étude présente de « très sérieuses lacune qui invalident ses résultats« , ajoutant qu’elle « présente […] des faiblesses statistiques majeures » puisqu’elle ne se base pas « sur des groupes d’au moins cinquante animaux de chaque sexe« , ce qui permettrait d' »établir une analyse statistique représentative« . Selon Gérard Pascal, « au lieu de deux cents rongeurs au total, il en aurait fallu un millier« . Il ajoute par ailleurs que « l’équipe de chercheurs a choisi, pour les expérimentations, une espèce de rats qui développement spontanément des tumeurs« .

Les auteurs de l’étude de répondre immédiatement à ces accusations. Joël Spiroux, coauteur de l’étude, explique ainsi sur le site du Nouvel Observateur que le nombre de rats « correspond au nombre utilisé par Monsanto dans son étude sur trois mois« .

Gilles-Eric Séralini explique quant à lui qu’il nie toute autorité à l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour mener une contre-expertise de ses recherches. Il déclare notamment qu' »il n’est pas question que ceux qui ont autorisé le NK603 réalisent la contre-expertise de nos données, car il y aurait un conflit d’intérêt avec leur autorité et leur carrière« . Le biologiste a par ailleurs expliqué qu’il pensait « également mettre en cause à la fois la compétence de l’EFSA et son honnêteté, au moins scientifique« . Le débat ne fait que commencer…

vu sur le Figaro

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Les conflits de chercheurs font avancer la science


La science tend vers un objectif : décrire la réalité objectivement. Refuser cet objectif revient à dire que la réalité dépend du point de vue de chacun, qu’il n’y a pas de faits mais uniquement des interprétations. C’est quelque chose de très dangereux, car cela permet par exemple de nier l’existence des chambres à gaz.

 

Je m’oppose formellement à cela, tout comme je m’oppose, à l’inverse, à l’idée que les savants seraient des individus éthérés et détachés de tout intérêt. Bien sûr qu’ils en ont. C’est même là que réside le moteur de l’évolution des sciences.

 

En effet, c’est grâce aux différents présupposés de chacun que naissent des controverses scientifiques, et les recherches qui vont avec pour tenter de démontrer que l’autre à tort.

 

Pasteur avait un adversaire scientifique, Félix Archimède Pouchet. Chacun se lançait dans de nouvelles expériences dès que le premier avait fait une découverte. La matérialité de la réalité a finalement donné raison à Pasteur.

 

C’est bien la conflictualité dans le champ scientifique qui fait avancer la science.

 

vu sur site du Nouvel Obs

Propos recueillis par Hélène Decommer.

 

voir aussi la page OGM

 

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