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Végétalisme ou véganisme sont-ils forcément de bonnes choses, ou existe-t-il des situations qui justifient d’aller à l’encontre de ces principes? Alors que la troisième édition du Paris Vegan Day se tient ce samedi 12 octobre à Paris, voici quelques dilemmes qui témoignent qu’arrêter de manger de la viande est loin d’être une décision comme une autre.
C’est qu’adopter un régime végétarien ou végétalien, c’est aussi se poser des questions, beaucoup de questions, auxquelles on ne s’attend d’ailleurs pas toujours. Alors si vous aimez les dilemmes moraux autant que les légumes, vous allez être servis. Mais avant toute chose, un petit lexique.
Végétarien: régime alimentaire excluant toute chair animale (viande, poisson), mais qui admet en général la consommation d’aliments d’origine animale comme les œufs, le lait et les produits laitiers (fromage, yaourts).
Végétalien: le végétalisme, ou végétarisme strict, est une pratique alimentaire qui, comme tout régime végétarien, exclut toute chair animale (viande, poissons, crustacés, mollusques, etc.) ainsi que les produits dérivés des animaux (gélatine, etc.), et qui rejette, de surcroît, la consommation de ce qu’ils produisent (œufs, lait, miel, etc.)
Vegan: selon la Vegan Society le véganisme est le mode de vie qui cherche à exclure, autant qu’il est possible et réalisable, toute forme d’exploitation et de cruauté envers les animaux, que ce soit pour se nourrir, s’habiller, ou pour tout autre but.
1. Faut-il être végétarien ou végétalien?
Devenir végétarien c’est bien, mais en fonction des raisons qui vous y ont poussé, peut-être feriez vous mieux de devenir… végétalien. C’est notamment le cas si la principale raison qui vous y a conduit est la mort animale. Mieux vaudrait alors exclure les oeufs et le fromage de votre alimentation.
Pourquoi? Notamment parce que pour faire des œufs il faut des poules pondeuses, mais lorsqu’elles ne sont plus assez productives, on les remplace, parfois tous les ans. Et qu’est-ce qu’on en fait? On les tue, forcément (Chicken Run). Il en va de même des poussins mâles à la naissance. Et pour cause, ils ne peuvent pas pondre. Au regard de l’élevage, ils sont inutiles et donc bons pour la poubelle.
2. Peut-on quand même accepter de tuer des animaux lorsqu’on est végétarien?
Votre appartement est envahi de souris, mais depuis que vous êtes devenu(e) végétarien(ne), vous êtes naturellement réticent à l’idée de tuer des animaux et donc à poser des pièges. Seulement, voilà si vous ne faites rien, les souris se multiplieront à la vitesse grand V.
Quelle décision prendre? C’est le moment de faire preuve d’utilitarisme, cette branche de la philosophie anglo-saxonne qui évalue nos actions de manière à maximiser le bien-être global de l’ensemble des êtres sensibles.
3. Une alimentation végétale est-elle forcément innocente?
Philosopher d’accord, mais pour prendre la bonne décision (pas celle qui vous semble bonne, mais bien celle qui est bonne en soi, puisse-t-elle toutefois exister), encore faut-il être correctement informé. Dans un billet publié par The Conversation, l’un des principaux sites de débat et d’opinion australien, le biologiste Mike Archer rappelle que le végétarisme (et donc le végétalisme et le véganisme) peuvent avoir des effets néfastes sur le bien-être des animaux.
4. Peut-on aimer les animaux sans souhaiter les voir disparaître?
La question peut paraître incongrue mais que se passerait-il si tout le monde se convertissait au végétarisme ou au végétalisme? La réponse: certaines espèces pourraient bien disparaître. C’est le dilemme auquel le philosophe Ruwen Ogien nous met face dans son essai L’Influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale (Grasset), se faisant l’écho du philosophe Richard Hare.
5. Peut-on être végétarien et avoir un animal de compagnie carnivore?
Certains vétérinaires militants estiment que les chiens et les chats peuvent s’accommoder d’un régime végétarien, à condition d’être nourris à l’aide de recettes spéciales (qu’ils se feront un plaisir de vous vendre). D’autres en doutent, ou estiment que seuls les chiens peuvent être végétariens, les chats ayant besoin d’acides aminés se trouvant uniquement dans la viande. Certains demeurent enfin plus que sceptiques, qu’il s’agisse des chiens ou des chats. Prudence donc.