L’Humanisme dans sa dérive anarchiste

 

 

L’Humanisme dans sa dérive anarchiste : vidéo « Ni Dieu, ni maître » 

Ulule.com

Ni Dieu ni maître est une série documentaire réalisée par Tancrède Ramonet. A partir d’images d’archives inédites ou méconnues et d’entretiens avec les plus grands historiens du mouvement social, elle raconte pour la première fois l’histoire de l’anarchisme de ses origines à nos jours.

Ce documentaire de 2h54 a été réalisé par Tancrède Ramonet – diplômé de philosphie (Sorbonne) diplômé d’économie (Paris Dauphine)- et création de documentaire ( La Havane) et sa société de production audiovisuelle individuelle Temps Noirs créée en 2002

Ce documentaire  couvre la période 1840 à 1945 et il est divisé en deux périodes : La Volupté de la destruction (1840-1914) et La Mémoire des vaincus (1911-1945) se terminaient avec la défaite des anarchistes dans la Guerre d’Espagne. Ces deux premiers épisodes ont été diffusés par Arte le 11 avril 2017 et par RTS le 16 /10/2016.

Arte ne participe pas aux épisodes suivants en  cours de réalisation :

Épisode 3 : Des Fleurs et des pavés (1945-1969) :

Au sortir de la 2ème Guerre Mondiale, l’anarchisme connaît un gigantesque reflux. Quelques grandes personnalités comme Bertrand Russel ou Albert Camus n’en continuent pas moins de défendre et promouvoir son idéal.

Et petit à petit, dans le cœur de la Guerre Froide, ils sont rejoints par de nombreux socialistes ou communistes dont les yeux se dessillent sur la réalité du socialisme soviétique à la suite du Printemps de Prague. A l’instar de Murray Bookchin en effet, à la fin des années 50, de plus en plus de révolutionnaires se tournent vers l’anarchisme et contribuent à lui donner un nouvel écho.

Grâce à eux, des organisations formelles ou informelles – comme les Diggers dessaient de changer le monde.e San Francisco –  voient le jour ; de nouveaux symboles, à l’image du  A cerclé inventé en 1964 par le groupe des Jeunes Libertaires de Paris, sont créés ; de nouveaux mouvements de masse se forment qui mettent en cause stalinisme et capitalisme et

Et c’est ainsi qu’à partir de l’année 1967 puis tout au long de 1968, l’anarchisme que l’on avait cru moribond, réoccupe le devant de la scène. Il inspire le Summer of Love aux États-Unis d’Amérique, il se diffuse dans le mouvement Provos à Amsterdam et il innerve, autour du joli mois de mai, toutes les grandes grèves étudiantes et ouvrières en France, mais aussi en Italie, en Allemagne et jusqu’au Mexique.

Comme un symbole de ce triomphe, les anarchistes se rassemblent et organisent, pour la première fois depuis des décennies , en 1965 à Carrare, un nouveau Congrès International. Ils espèrent profiter de la situation.

Hélas, ce qui devait être un nouveau temps fort de l’histoire de l’anarchisme et signer son retour sur le devant de la scène, n’est que le théâtre vaines polémiques. Divisés, les anarchistes sont donc condamnés à devoir regarder passer, sans pouvoir le prendre, le train des tentatives révolutionnaires de la fin des années 60.

Episode 4 Les Réseaux de la colère (1965-2011)

Comme au temps de la propagande par le fait,au début des années 70, l’anarchisme est repris par ses vieux démons. Tenté, un temps, de retourner à la violence armée, il s’inspire de la stratégie mise en place par les Tupamaros en Uruguay pour étendre à toutes les grandes métropoles occidentaleune nouvelle forme de lutte armée : la guérilla urbaine.

Partout, des groupes se forment et passent à l’action: les Angry Brigades au Royaume Uni, le Mouvement du 2 juin en Allemagne de l’ouest, Action Directe en France, le Weather Underground aux États Unis d’Amérique, autant de nom qui font à nouveau trembler le monde. Et avec euxle nom de l’anarchisme redevient synonyme de désordre et de chaos.

Il effraie d’autant plus qu’au même moment, le mouvement punk conquiert la scène internationale et mène, à sa manière, contre l’industrie musicale mais aussi et plus largement contre l’ordre établi,une véritable guérilla culturelle. S’il contribue à populariser auprès d’une nouvelle génération les slogans, les symboles et même les pratiques libertaires, il subit aussi de plein fouet la répression généralisée qui s’abat partout, au tournant des années 80, sur le mouvement révolutionnaire.

Dès lors, avec la chute du Mur de Berlin et le triomphe du néo-libéralisme, les anarchistes ne vont plus avoir d’autre choix, que de recourir à l’anonymat et avancer masqués.

Et c’est ainsi qu’avec l’EZLN  – Armée zapatiste de libération nationale-      et le sous-commandant Marcos au Mexique, au cœur du Black bloc qui parvient à mettre en échec le G7 de Seattle en 1999, ou au sein du mouvement des Indignés qui s’étend de Madrid à New York et de Tel Aviv à Buenos Aires, l’anarchisme a inspiré autour de l’an 2000, sans que l’on ne le sache vraiment, toutes les nouvelles formes de résistance.

Mais c’est bien lui qui, des quartiers insurgés d’Athènes au Rojava et de la ZAD de Notre Dame des Landes au cœur des dernières grandes mobilisations sociales, incarne aujourd’hui la critique dernière du capitalisme et donc, pour tous les pouvoirs, le véritable ennemi.

 

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