Témoignage de Nicole DRON sur sa N.D.E.
(near death experience –
expérience aux frontières de la mort)
Il
m’a été donné de vivre il y a plus de 30 ans une expérience particulière qui a
élargi ma conception du monde et renversé toutes les valeurs de ma vie. Ce fut
une expérience profonde et inoubliable. Elle a touché tous les aspects de mon
être et m’a donné la certitude que la mort n’existe pas. Je n’oublierai jamais
cette expérience. Elle est en moi et me rappelle la plénitude, la beauté et la
paix immense d’un état qui défie toute description et en comparaison duquel les
recherches exclusives de richesses matérielles, de renommée, de pouvoir et de
gloire paraissent dérisoires et misérables. Je souhaite que cette expérience
puisse sécher toute larme. Puisse-t-elle aussi démystifier la mort, afin que
chante la vie.
45 secondes d’éternité
Cela se passait donc en 1968. Trois semaines après la naissance de
mon second enfant, j’ai fait une très grosse hémorragie. J’ai été hospitalisée
et opérée d’urgence.
En cours d’intervention (hystérectomie ou ablation de l’utérus),
une seconde hémorragie s’est déclarée.
Je suis descendue entre 2 et 3 de tension et mon cœur s’est arrêté
de battre pendant, m’a-t-on dit par la suite, environ 45 secondes avec électrocardiogramme
plat.
Et pendant ces 45 secondes, j’ai vécu un instant d’éternité !
Tout d’abord, je me souviens m’être trouvée à la hauteur du
plafond.
J’étais là avec toutes mes pensées, mes émotions, mes impressions,
avec tout ce qui constitue mon être profond.
J’ai pris conscience de voir de tous les côtés à la fois, mais
surtout j’éprouvais un sentiment nouveau et incroyable : celui d’exister en
dehors de mon corps.
Je vous assure que c’est quelque chose de bouleversant de se sentir
vivre au-delà de soi.
J’ai pris conscience que j’étais l’habitant de mon corps. Celui-ci
était étendu sur la table d’opération.
Je l’ai donc regardé et je ne l’ai pas trouvé beau. J’étais
cadavérique, j’avais des tuyaux qui me sortaient du nez et de la bouche, je
n’étais pas du tout à mon avantage. Cela n’avait déjà plus d’importance parce
que ce corps n’était pas réellement moi, il n’était que mon véhicule. J’ai
entendu le chirurgien s’exclamer : "Elle me pète entre les mains !".
Ce qui m’a été confirmé un mois après par une infirmière ayant
assisté à mon opération.
Je ne me suis pas trop attardée dans cette salle d’opération, car
j’ai pensé à mon mari et à mon beau-père qui attendaient dans la salle
d’attente.
En pensant à eux, instantanément, je me suis trouvée près d’eux.
J’ai pris conscience de traverser les murs.
Tout m’a paru naturel, parce que sur le coup, on ne pense pas, on
est dans l’action tout simplement.
Plus tard je me suis demandé : comment est-ce possible ? Comment
ai-je pu traverser les murs et trouver cette salle d’attente, car je ne
connaissais même pas le chemin qui y conduisait, n’ayant jamais eu l’occasion
de m’y rendre !
Dans cette salle d’attente, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de
siège. Mon mari me l’a confirmé plus tard. Je voyais qu’ils arpentaient la
pièce et moi j’essayais de me manifester à eux, en vain. Ils ne me voyaient
pas. Je ne comprenais pas. J’éprouvais une sorte de désespérance, celle de ne
pas pouvoir communiquer avec ceux que j’aimais. En désespoir de cause, j’ai
posé la main (du corps plus subtil dans lequel j’étais) sur l’épaule de mon
beau-père et ma main a traversé son corps !
Mais, en même temps, je prenais conscience d’une faculté nouvelle,
celle de pénétrer tout ce qui est. Je n’ai jamais perdu la notion d’être "
moi ", mais j’avais l’impression de prendre plus d’espace et je me suis
trouvée dans le cœur de mon mari. Je connaissais toutes ses pensées, mais aussi
l’essence de son être, ce qu’il valait en tant qu’être humain. La même chose
s’est produite avec mon beau-père. Mes beaux-parents avaient perdu leur premier
fils à l’âge de 25 ans. Il s’était noyé en voulant en vain sauver un camarade. Par
suite, ils avaient reporté toute leur affection sur leur second et dernier fils
qui avait 14 ans à cette époque. Quand plus tard il est devenu mon mari,
j’avais l’impression de leur avoir pris leur fils et qu’ils ne m’aimaient pas
pour moi-même, mais seulement selon ma capacité à rendre leur fils heureux. Et
cela me faisait souffrir. Et là, dans le cœur de mon beau-père, je me rendais
compte de toute la compassion et de toute l’affection qu’il avait pour moi et
j’étais capable de voir au-delà de mes propres projections.
Propulsée à une vitesse prodigieuse vers cette Lumière
Je me suis ensuite trouvée dans un abîme de ténèbres, de silence.
J’étais seule au monde, dans un néant infini et j’aurais tout donné pour
entendre un bruit et voir quelque chose. Je ne sais pas combien de temps cela a
duré. Peut-être une fraction de seconde ? Le temps n’existait pas. J’ai pensé :
"Ca y est ma fille, tu es morte". Et pourtant, je n’étais pas morte
puisque j’existais. Une phrase qu’on m’avait enseigné toute petite au catéchisme
m’est revenue à la mémoire : "On vivait jusqu’à la fin des temps, jusqu’à
la résurrection finale". Dans ce contexte, l’idée de vivre dans ce néant
et ces ténèbres m’est apparue insupportable.
Quelque chose en moi a appelé à l’aide et au loin, j’ai vu une
lumière. A partir de ce moment je n’étais plus seule au monde. J’ai été
propulsée à une vitesse prodigieuse vers cette Lumière et, au fur et à mesure
que j’en approchais, elle grandissait jusqu’à occuper tout l’espace. Les
ténèbres s’éclaircissaient, je sentais des présences autour de moi sans les
voir, distinctement, mais surtout une joie inouïe s’élevait de mon cœur, une
joie mille fois plus grande que toutes les joies que j’ai pu éprouver sur cette
terre.
Et je suis rentrée dans la Lumière. Là il n’y a plus de mots.
Cette lumière était aussi un océan d’Amour, mais de l’Amour pur,
celui qui s’offre et ne demande rien, un Amour soleil et j’étais l’Amour.
J’étais immergée dans un océan d’Amour, totalement comprise, comblée et aimée
telle que j’étais et ceci de toute éternité et si loin des soucis et des
agitations de cette terre ! Je n’avais plus conscience du temps et de l’espace,
mais d’être, d’avoir toujours été.
J’ai compris que j’étais une partie de cette lumière, que j’étais
éternelle.
Dans cette plénitude et aussi cette paix immense, j’ai compris le
sens des mots : "Je suis".
C’est comme si, tout en étant moi, je devenais tout et que je
retrouvais ma nature réelle. J’avais retrouvé ma patrie. J’étais devenu l’Amour
et j’étais la vie.
Comment mon Dieu partager cette expérience ? Si chacun d’entre-nous
pouvait la vivre, ne serait-ce qu’un instant, il n’y aurait plus de misère ni
de violence, ni de guerre sur cette planète. Le sens même de l’existence serait
perçu et la beauté serait son accomplissement.
Dans cette lumière j’ai vu un jeune homme resplendissant de lumière
venir vers moi.
Mon cœur a bondi de joie car je reconnaissais mon frère. Mes
parents avaient perdu un jeune enfant de sept mois, alors que j’avais 11 ans.
J’adorais cet enfant, j’étais sa petite maman. Après son départ, mes parents et
moi avons vécu ce chagrin si bien exprimé par ces vers de Victor Hugo :
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé".
Mais il était là et il vivait ! Et j’étais heureuse, si heureuse !
Je me suis trouvée dans ses bras. Il était solide et moi aussi.
Nous communions totalement par la pensée et les sentiments et je
lui ai "dit" : "Comme papa et maman seraient heureux de te voir
!" Il m’a dit qu’il nous avait toujours suivis et accompagnés dans notre
vie. J’ai compris que les liens d’amour ne meurent jamais. Comment pouvais-je
être certaine que cet être était mon frère ? Il y a évidemment une grande
différence entre les traits physiques d’un bébé et ceux d’un adolescent.
Pourtant je sais de façon absolue que c’était lui. Je pense qu’il s’agit d’une
reconnaissance d’âme à âme.
J’ai rencontré aussi le frère de mon mari, Jacques, que je n’ai
jamais vu sinon sur photo. J’ai été très surprise qu’il m’aimait et me
connaissait bien. Il m’a montré les circonstances de son décès, combien ses
parents avaient souffert, en particulier ma belle-mère. J’ai souhaité ne jamais
avoir à connaître une telle épreuve dans ma vie. En ce qui concerne certaines
situations difficiles, voire contraignantes, il m’a dit que l’on pouvait
transformer toutes les conditions défavorables autour de nous, qu’il n’était
pas nécessaire de tout accepter mais que nous devions le faire avec amour.
J’ai rencontré également des êtres que je n’ai jamais vus sur cette
terre. Et pourtant je les connaissais et j’éprouvais un bonheur immense de les
revoir.
Ils dégageaient tellement de noblesse et de respect que je me
trouvais devant eux comme une petite fille face à son professeur envers lequel
elle éprouverait une grande déférence. Ils lisaient en moi comme dans un livre
ouvert et j’aurais aimé ne leur montrer que de beaux aspects de moi-même. Je
sais qu’ils m’accompagnent et me guident dans cette vie.
Toutes ces rencontres avaient lieu dans un paysage inondé de
lumière, de beauté et de paix. J’étais dans un très beau jardin. La nature y
était magnifique. L’herbe elle-même était plus verte. Il y avait d’autres
fleurs, d’autres couleurs, les sons eux-mêmes devenaient couleurs. Et cela
créait une harmonie, une unité telles que j’ai compris le sacré de la vie. Tout
vivait, un simple brin d’herbe me ravissait, car j’y voyais toutes les
molécules de vie, de lumière à l’intérieur.
Dans cet état, j’ai pensé qu’au-delà du chagrin et de la souffrance
bien humains que nous éprouvons lors du départ de ceux que nous aimons, nous
devrions nous réjouir de savoir qu’ils sont retournés au pays ou qu’ils sont en
route pour retrouver la Vie.
"Comment as-tu aimé et qu’as-tu fait pour les autres ?"
J’ai revécu ma vie à l’envers, de mes 26 ans de 1’époque jusqu’à ma
naissance. Près de moi il y avait un Etre de lumière, un être que notre cœur
connaît.
Je ne peux pas décrire le rayonnement et la force d’Amour qu’il
dégageait.
Je me suis aperçue par la suite qu’il avait aussi beaucoup
d’humour. J’ai entendu sa voix qui semblait venir du fond de l’univers, une
voix puissante et douce à la fois, mais qui n’a rien à voir avec de la
sensiblerie. C’est une voix qui par la force et l’amour vrai qui s’en dégagent,
est capable de restaurer les forces vives d’un individu.
Cette voix m’a demandé : "Comment as-tu aimé et qu’as-tu
fait pour les autres ?".
J’ai senti tout de suite l’exigence de la question. Simultanément,
j’avais la vision d’une multitude d’êtres dont les bras étaient tendus vers le
ciel et qui imploraient. Je savais que ces êtres souffraient dans leur corps ou
dans leurs cœurs et je ressentais toutes leurs souffrances.
Qu’avais-je fait pour eux ? Je n’avais pas été méchante, mais je
n’avais rien fait de particulier.
Cette question exigeait de moi plus de fraternité, d’ouverture, de
disponibilité et même de faire grandir la vie en moi et en ceux qui
m’entourent, de la rendre plus ardente, plus libre. Elle exigeait comme 1’a dit
Emerson : "de faire tout le bien qui existe dans l’individu", de l’aider
à croître dans tous les aspects de son être et je comprenais simultanément que
cela demandait beaucoup d’amour, de cet amour fort et éclairé qui libère la
vie. Elle exigeait aussi de moi une croissance, une extraction du meilleur de
moi-même afin que ma transformation et mon accomplissement puissent aider
l’autre à s’accomplir lui-même. Et je sentais l’humanité comme un seul être
dont tous les membres étaient interdépendants pour leur progrès et leur survie.
Je m’éveillais à une responsabilité toute neuve.
La compréhension de ces deux petites questions si simples en
apparence, ne cesse de s’approfondir avec le temps.
Toute ma vie était là, toutes les joies, les attentes, les espoirs
et les peines qui la constituaient. J’ai retrouvé mes émotions d’enfant. J’ai
redécouvert certains épisodes oubliés. Tous les mobiles de mes actes étaient à
découvert. On ne peut rien cacher. Tout est inscrit dans le grand livre de la
vie.
C’était troublant car, pendant le déroulement de ce bilan, j’étais
en même temps celle qui revivait chaque situation avec toutes les émotions qui
l’accompagnaient et j’étais aussi l’autre partie du moi, celle qui n’était pas
du tout affectée par les émotions et qui était toute sagesse, connaissance,
amour et justice.
C’était cette pure Lumière, cette autre partie du moi, qui évaluait
ma vie. A travers elle tout devenait clair. Je comprenais tous mes mécanismes
psychologiques, de quelle manière je fonctionnais et appréhendais la vie, tout
ce qui me limitait, tous mes manques et tant de choses plus subtiles que je
n’ai pas encore réussi à traduire en mots.
Je prenais conscience du bien et du mal que je m’étais fait à
moi-même sans le soupçonner ainsi que les répercutions de mes actes et de mes
pensées en moi-même, mais aussi en ceux-qui m’entouraient. Lorsque j’avais
accompli un acte de bonté, j’étais dans le cœur de la personne à qui j’avais
fait du bien et je recevais le bien que je lui avais fait. Il en était de même
lorsque j’avais été désagréable envers autrui. J’éprouvais en moi-même les
souffrances que j’avais infligées à cette personne et surtout je prenais
conscience des mesquineries qui avaient conduit à cela.
Comme nous tremblons quand cette grande conscience évalue notre vie
suivant les critères de l’amour absolu et de la sagesse ! C’est là que nous
nous rendons compte de nos manques, de nos misères et de nos faiblesses ! C’est
à ce moment que l’on regrette tout le temps passé à la recherche de fausses
valeurs ! C’est là que l’on regrette aussi de ne pas avoir vécu
"vrai" !
Mais cette prise de conscience s’accompagne aussi de compassion
pour soi car l’on découvre que l’ignorance, la peur, les conditionnements, les
faiblesses nous ont éloignés de ce que nous sommes et de ce que nous aurions pu
accomplir sans elles.
La transformation et la rigueur s’imposent à nous car si l’on
comprend ce qui nous limite, il est difficile de transformer la peur en
confiance, l’égoïsme en altruisme, etc . Il faut du temps et le vouloir.
Mais je sais que c’est la chose la plus importante que nous soyons
venu réaliser ici-bas et je suis en route sur ce chemin, peinant très souvent,
mourant de ne pas mourir comme l’a dit Saint Jean de la Croix, mais avec dans
le cœur l’espoir de la délivrance.
Désormais le désir le plus profond de ma vie est de retrouver
consciemment cet état de liberté et de plénitude que j’ai goûtés lorsque je
suis arrivée "au cœur de moi-même" dans cet espace intérieur où il
n’y a plus ni conflit, ni peur, ni passion, ni conditionnement, où je n’étais
plus prisonnière de mes émotions et de mes identifications. Quelle merveilleuse
liberté dans cet oasis de paix ! C’est certainement ce qui est le plus
important dans cette expérience car, à partir de ce centre de paix qui, je le
sais désormais, est ma véritable nature, je me rendais compte de tout ce qui,
en moi ou autour de moi, faisait obstacle à cette plénitude.
Je comprenais et je renaissais.
Il m’a été montré ce que serait ma vie lorsque je reviendrai sur
cette terre. Mais auparavant, "on" m’avait demandé si je désirais
rester ou revenir sur terre. Mon âme voulait rester mais j’ai pensé à mes deux
jeunes enfants qui avaient besoin de leur maman. Il m’a été dit que lorsque je
reviendrai, j’oublierai beaucoup de choses car il le fallait. Malgré mon désir
de fixer toutes ces connaissances en moi, je sais que beaucoup d’entre-elles se
sont effacées. Je n’en ai ramené que des miettes et je le regrette.
Quand je dis "on" m’a montré ou "il m’a été
dit", c’est une façon de dire que je recevais ces informations d’un être
(frère, etc .) ou tout simplement de la grande Lumière. C’était comme si
j’étais dans une classe d’enseignement sans professeur.
Donc j’ai vu mes enfants grandir et j’étais très fière d’eux. Il
m’a été montré que mes beaux-parents et ma grand-mère quitteraient cette terre
presque en même temps et que deux d’entre-eux partiraient à trois semaines
d’intervalle. Cela m’avait frappé.
Mon beau-père et ma grand-mère nous ont quittés 13 ans après cette
expérience, à trois semaines jour pour jour d’intervalle et ma belle-mère
transitait l’année suivante... J’avais révélé ces informations à mon mari et à
mes parents, ce qui les avait fort troublés.
Je me rappelle aussi avoir été en possession d’une grande
connaissance. En 45 secondes (mais le temps n’existait pas) j’ai vécu des
millénaires. Je me rappelle avoir vu des géants, des sacrifices humains.
J’avais toute une information sur les civilisations disparues dont l’Atlantide
et sur Jeanne d’Arc aussi. Je sais que j’ai su, mais j’ai oublié l’information.
L’on me disait que Dieu était la force, la vie et le mouvement, que
la vie existait partout dans l’univers, qu’à l’intérieur de notre terre il
existait de grandes cavités, que notre planète était une planète non sacrée,
que le Christ, Bouddha et Mahomet travaillaient ensemble à la régénération de
la terre, que lorsque je mourrai, on ne me demandera pas à quelle religion,
quelle philosophie ou race particulière j’appartiens, mais comment j’ai aimé et
ce que j’ai fait pour les autres et que seule la qualité d’être d’un individu
est importante.
L’on m’a dit également que tout ce qui allait dans le sens de
l’unité était bien et que ma vie, par rapport à l’éternité, correspondait à un
battement de cils dans ma propre vie. J’étais capable dans cet état de renoncer
à toute revendication, à toute condition au bonheur et à "être", tout
simplement.
Il m’a été montré aussi le futur de l’humanité. J’ai vu que notre
terre serait l’objet de grands bouleversements et que nous traverserions de
grandes épreuves, de grandes tribulations, car nous avions une technologie
avancée, beaucoup de science, mais peu de fraternité et de sagesse.
Et l’on me montrait tout ce qui risquait d’arriver SI on ne
changeait pas. J’insiste sur le si car il est déterminant. L’on me disait que
nous étions à la croisée des chemins et que rien n’était inéluctable, tout
dépendait de notre capacité à aimer et à agir avec sagesse. J’ai senti
néanmoins l’extrême urgence d’une grande transformation individuelle et
planétaire de l’humanité et la nécessité d’instaurer la paix et la tolérance en
nous et autour de nous, pour vivre en harmonie et dans le respect de ce qui
vit.
Mais il est vrai qu’il y a 32 ans, alors que tout était florissant,
j’ai vu le chômage s’étendre sur la terre entière, une peste ravager elle aussi
la terre, irruptions volcaniques, intempéries, etc . et bien d’autres
catastrophes. Mais je ne suis pas venue apporter la sinistrose. Je connais trop
bien le rôle de la pensée et je sais que ces événements n’arriveront que si
nous continuons à vivre en bafouant les lois de l’amour et de la conscience.
J’ai vu aussi que j’avais déjà vécu sur cette terre. L’on me
montrait certaines tranches d’autres vies et le lien qui les unissait toutes.
L’on me disait que l’on revenait sur terre tant que l’on n’avait pas acquis
assez d’amour et de sagesse, que tout était une question d’évolution. Dans cet
état, cela me paraissait évident.
Plus tard, lorsque je suis revenue dans mon corps, ce souvenir m’a
beaucoup troublée, mais je suis intimement convaincue que ce concept de vies
"successives" ne doit diviser personne car l’important n’est pas de
s’accrocher à une croyance ou à une conviction mais de se transformer.
Au niveau de l’absolu, au-delà de l’espace et du temps, il n’y a
que la vie, la Grande Vie. Mais dans notre dimension limitée où s’inscrit le
temps et l’espace, nous ne prenons conscience que d’un segment, que d’une
partie de cette vie se déployant entre la naissance et la mort et nous pensons
que cette petite vie est tout ce qu’il y a à connaître. Et pourtant...
Et l’on m’a dit que le Christ allait revenir sur la terre et que
c’était imminent. Je ne sais plus si c’est une entité telle que le Christ qui
doit s’incarner sur cette terre physiquement ou si c’est sa conscience dont
nous sommes chacun une étincelle en devenir que nous devons laisser s’épanouir
en nous jusqu’à la dimension "Christ", mais j’ai pleuré car je
comprenais que sa venue était la seule chose qui nous sauverait.
Le Christ, tel que je le comprenais dans cette expérience (je n’ai
pas la prétention d’avoir saisi tout son mystère) représentait toute la
plénitude de la vie dans tout ce qui Est. C’était la conscience, l’amour et la
vie qui se manifestaient totalement dans l’être humain et dans l’humanité
délivrée de ses misères humaines. Il n’appartenait à aucune religion puisqu’Il
était au cœur de toutes. C’était la plénitude de Dieu dans l’homme. Je
comprenais et je savais que ce qui nous sauverait de nous-mêmes et qui
éviterait guerres, catastrophes et calamités serait d’éveiller cette dimension
Christ en nous.
"Je veux me marier avec toi."
J’ai aussi le souvenir d’être allée de plan en plan. C’est même
beaucoup plus subtil que cela. J’avais l’impression de pénétrer profondément
dans ma conscience et cela se manifestait par une lucidité et une compréhension
intérieures qui allaient en croissant et aussi extérieurement par beaucoup de
lumière et de beauté. Je me suis trouvée dans une ville de lumière, d’or et de
pierres précieuses. C’était la gloire des gloires.
Je me sentais transportée et élevée au plus haut niveau. J’ai
compris encore plus profondément le sens des 26 ans que j’avais passés sur
terre et ce que j’avais fait de cette opportunité.
Puis il m’a été montré que j’aurai beaucoup d’épreuves et de
souffrances dans le temps qu’il me restait à vivre sur cette terre. Je me suis
vue pleurer bien des fois et j’ai demandé le pourquoi de ces épreuves.
Et l’on m’a dit que je les avais acceptées avant de naître, car,
grâce à elles, je grandirai.
J’ai supplié que me soient alors données toutes les expériences et
épreuves qui me seraient nécessaires pour arriver au but et ceci en une seule
vie, car je ne voulais plus revenir à nouveau. Je comprenais que l’enfer était
sur terre et j’étais prête aux plus grands renoncements et aux plus grands
sacrifices pour ne plus avoir à y revenir.
Mais on m’a fait comprendre qu’on ne pouvait me donner à porter
plus que ce que mes épaules ne pouvaient supporter.
Il peut paraître extravagant ou contre-nature de désirer cela. Dieu
merci, je ne suis pas masochiste. J’aime la vie.
Mais dans cet état de conscience sublime, je n’avais plus qu’un
seul désir : celui d’arriver le plus vite possible au but, celui de me fondre
dans cette splendeur. Sur terre, devant l’épreuve, la souffrance ou la maladie,
on s’insurge, on se révolte. De "l’autre côté", l’on en comprend le
pourquoi et l’on en voit les résultats. Et tout s’éclaire.
Et l’on m’a montré un mur de pierres précieuses et l’on m’a invité
à être une de ces pierres.
J’ai vu venir à moi un être très beau. Il m’est impossible de dire
si cet être était un homme ou une femme, car il était viril et féminin à la
fois. J’avais l’impression de le connaître depuis la nuit des temps. Je voulais
me fondre en lui. Je lui ai dit : "Je veux me marier avec toi.".
Et je prenais conscience que cet être était moi, mais moi à la fin
des temps, moi totalement réalisée. Ce fut une grande leçon d’humilité car je
mesurais tout le chemin qui me restait à parcourir pour être ce que je suis.
Je comprenais que le temps n’était que la distance qui me séparait
de moi-même et que j’étais déjà cela dans la mesure où j’étais capable de vivre
à la pointe de mon âme. Mon incapacité à vivre la plénitude de ce que je suis
attire les expériences qui me sont nécessaires pour acquérir ce qui me manque.
"C’est la blessure qui guérit" comme l’a si bien dit un
expérienceur suisse.
Mon frère et moi, nous nous sommes fait nos adieux. Il m’a
conseillé de ne pas parler de cette expérience à mon réveil et d’attendre 17
ans avant d’en témoigner car, avant ce temps, elle serait considérée comme un
traumatisme consécutif à un choc opératoire.
Je ne me rappelle pas être sortie de mon corps, mais je me rappelle
l’avoir réintégré en passant par ma tête et m’y être glissée comme dans une
chaussette.
Toute l’expérience s’effaçait. Je ne pouvais pas la retenir
Et pour moi c’est cela le drame de l’existence. Fini la plénitude,
fini la liberté, fini le fait de se sentir un et tout à la fois. L’on rentre
dans son corps comme si l’on rentrait dans une boite. On oublie que les autres
sont nous et l’on se fait du mal les uns les autres ...
On a dû me réveiller rapidement par une paire de claques. A mon
réveil, j’avais dans les oreilles une musique sublime, une symphonie d’une
grande amplitude, d’une grande douceur et qui me faisait fondre d’amour.
J’ai essayé plus tard de retrouver cette musique en écoutant de la
musique sacrée et des classiques, mais en vain.
Mais derrière cette musique, à l’arrière plan, il y avait un
accomplissement, une paix infinie, une plénitude, une connaissance que j’aurais
voulu garder toujours en moi.
Je ramenais une parcelle d’éternité et le sentiment d’avoir compris
toutes choses. Tout était bien.
Mais en m’éveillant, la douleur s’est éveillée aussi, (j’étais
ouverte du nombril au pubis) et toute l’expérience s’effaçait. Je ne pouvais
pas la retenir. Je n’en ai ramené qu’une infime partie.
Cette expérience est désormais le centre, le moteur de ma vie
Aujourd’hui, je ne peux que constater à quel point cette expérience
est désormais le centre, le moteur de ma vie. Il n’y a pas une journée,
peut-être pas une heure, sans que son souvenir ne se manifeste et je sais que
la fréquence de manifestation de ses réminiscences n’est pas de nature
obsessionnelle. Cette expérience fait partie de moi, elle repose en moi . Elle
me remplit et me nourrit. Elle est là comme une force, un point d’ancrage
autour duquel tout gravite. Elle est un point de référence pour toutes mes
pensées, émotions et activités. Je la ressens comme une densité, comme un plan
subtil au creux de la poitrine qui à la fois, m’ancre sur la terre, me relie au
ciel et ne demande qu’à grandir avec souvent une telle force que cela en est
parfois presque douloureux.
C’est peut-être cela le plus beau prolongement de cette expérience
: la sensation d’une "Présence". Cette Présence est la révélation de
mon expérience. Elle est le poids de mon essence retrouvée.
Je sais depuis que l’Amour est le secret de la vie, le secret de
Dieu et que Celui-ci est cette Lumière splendide et merveilleuse, ainsi que
l’énergie qui imprègne l’univers.
Je crois en une religion sans frontière, celle de l’amour qui est
au cœur de chaque être et qui, au-delà des dogmes, amène l’homme à se
transformer de chenille en papillon.
Et je sais qu’il n’y a que la Vie.
Nicole DRON.
C’est
pour moi une tâche ardue que de tenter d’exprimer l’impact d’une telle
expérience dans ma vie de tous les jours. Il ressemble à une lame de fond qui
parcourrait les plages de mon être pour balayer ce qui n’est pas
"Cela". C’est du domaine du subtil et pour la plus grande partie, de
l’incommunicable puisque que cela a trait à des mouvements de l’âme.
Ce
que je peux dire c’est que je sais maintenant que la vie ne se limite pas à
celle que nous connaissons sur cette terre, qu’il y a une autre réalité, un
monde de lumière et d’amour pur qui est notre véritable patrie et que nous
retrouvons avec une telle joie, si vous saviez avec quelle joie !
Je
sais aussi que nous sommes éternels que nous avons toujours vécu et que nous
vivrons toujours, que nous sommes des étincelles de cette Lumière. Je sais que
la mort n’existe pas, qu’elle est la grande illusion. Il n’y a que la vie qui
nous invite à entrer dans sa plénitude.
Le regard sur la vie change totalement
Alors,
c’est évident, le regard sur la vie change totalement. Celle-ci devient
cohérente, porteuse de sens. Son but est d’évoluer vers cette perfection, cette
plénitude.
Je
sais désormais que le but de ma vie n’est pas uniquement d’acquérir avoir,
savoir et pouvoir, mais surtout de retrouver cet état de plénitude et de le réaliser
en soi, en somme d’incarner sur cette terre tout l’amour et toute la sagesse du
ciel.
Mon
véritable travail est de devenir consciemment ce que je suis de toute éternité,
être cette perfection de moi que j’ai vue et qui m’attend.
C’est
une tâche exaltante et exigeante que de mourir à ses propres vouloirs mais
c’est la seule qui, à mes yeux, ait du sens. Je suis sur ce chemin, peinant
bien souvent, mourant de ne pas mourir -comme le disait si justement Saint Jean
de la Croix- mais emplie d’une confiance indéfectible en la vie, en sa réalité
et en sa capacité à nous révéler à nous-mêmes et à nous mener plus loin sur le
chemin de notre être. Je suis revenue avec le désir profond de révéler cette
expérience à l’humanité afin qu’elle puisse faire grandir la vie en elle, comme
elle l’a fait en moi.
J’ai
remarqué, à la suite de cette expérience, que je m’implique beaucoup moins dans
les conflits de personnalité, les rapports de force existant autour de moi. Je
prends naturellement de la distance envers les événements et les êtres. Je vais
bien mieux à l’essentiel.
Il
m’arrive de plus en plus souvent de sentir s’il est bon d’aider les personnes
au niveau de leur personnalité ou s’il est meilleur de les laisser à la sagesse
aimante de leur âme. Je suis de plus en plus encline à refuser de succomber aux
mirages de leurs personnalités parce que ce n’est pas leur rendre service, ceci
afin de mieux les aider (à ma mesure) au niveau de l’âme ; peut-être en aidant
celle-ci à s’éveiller. Il est vrai aussi qu’il est plus facile de sentir ce qui
fait défaut chez les autres qu’en soi-même.
Le
fait d’avoir vu que cette vie n’était qu’une phase transitoire dans la
progression de l’âme m’a aidée à mieux accepter les injustices et les
souffrances de l’humanité, tout en l’aidant le mieux possible.
Position par rapport à la religion
En
ce qui concerne ma position par rapport à la religion, je dirais que je me sens
faire partie de la Grande Religion, celle de l’Amour, celle qui est au cœur de
chaque être. J’ai été élevée dans la religion catholique romaine qui recèle en
son sein des trésors, mais je ne me sens plus limitée par le poids de
l’institution religieuse.
J’ai
énormément de respect pour toutes les religions et philosophies qui font
grandir l’homme mais le plus important pour moi, c’est le chemin de la
transformation bien plus que la croyance en des dogmes établis. Le chemin de
transformation est pour moi la voie, le processus alchimique qui fait de la
chenille un papillon et l’amène à la grande expérience qui est l’expérience de
Dieu dans chaque être humain. Là, nous arrivons à la réconciliation.
Cette
expérience m’a permis d’être plus tolérante envers les autres, de ne pas les
juger, sans être pour autant complaisante, parce que je sais que nous sommes
tous en "devenir".
Je
sais aussi que notre vie est sacrée, qu’elle est un don du ciel pour évoluer.
Je
suis revenue avec un sens de la beauté exacerbé, beauté d’une fleur, d’un
paysage, d’un enfant qui s’éveille à la vie mais aussi, beauté des âmes. Je
ressens beaucoup plus qu’avant la présence d’une grâce dans la nature et dans
tout ce qui est et, parfois, j’en ai les larmes aux yeux. J’aspire à retrouver
l’unité éprouvée durant l’expérience où j’étais dans le tout et où le tout
était en moi.
Vivre après cette expérience
Il
y a surtout trois choses qui ont été difficiles à vivre après cette expérience.
L’une concerne ma difficulté à ne pouvoir vivre "à la pointe de mon
âme" comme durant l’expérience. En effet, j’avais goûté à une telle paix,
si loin des mesquineries et misères humaines, j’étais si comblée et dans une
telle plénitude que j’aurais voulu toujours garder cet état.
J’aimerais
vivre toujours de cette Présence mais comme il est difficile, dans la vie
courante, de la garder, alors que tous les êtres qui vivent autour de nous
n’ont pas cet idéal, faute d’avoir vécu l’expérience.
C’est
une souffrance de ne pouvoir réaliser cet état en nous et autour de nous.
Le
temps a passé et avec plus de maturité, j’ai compris qu’il fallait donner du
temps au temps pour réaliser cette perfection en soi-même et qu’il y aura
toujours un décalage entre l’idéal et sa réalisation.
Une
autre source de difficultés a consisté à maintenir l’équilibre et l’harmonie
dans mon couple et la stabilité chez mes enfants. Il n’est pas facile de vivre
une expérience aussi profonde sans affecter tous les membres de son entourage.
Il
a fallu de nombreuses années pour nous harmoniser, mon mari et moi, pour qu’il
me respecte et ne craigne pas que mon changement intérieur modifie notre
situation de couple, pour qu’il sache que je l’aime tel qu’il est, sans avoir
besoin de changer quoique ce soit à ce qu’il est. Il faut dépasser la peur et
cela nécessite beaucoup de patience et de confiance mutuelles ainsi que d’amour
des deux côtés. Je le remercie pour avoir accepté d’être dérangé.
Ma
plus grande difficulté, tout au long de ces années, a été de vivre à
l’intérieur de moi quelque chose de puissant, exigeant, presque incommunicable,
tout en restant dans le silence et la solitude pour la plupart du temps, et
sans que mes proches ne devinent à quel point ce qui se passait à l’intérieur
de moi était important. Mes enfants avaient besoin, avant tout, de l’aspect
familier et sécurisant de leur maman pour leur équilibre personnel et je
craignais que mon aspiration intérieure ne risquât de les désorienter. J’ai dû
doser progressivement et les protéger. Ils sont adultes maintenant, proches de
moi et au courant de ce que je vis, mais ils me disent qu’ils ont du mal à
m’imaginer autrement qu’en ma fonction de maman. Ils ont besoin que je sois
avant tout leur mère.
Ce
qui a été très troublant, c’est que l’on m’a demandé de partager cette
expérience, donc de m’absenter parfois de chez moi lorsque mes enfants ont
quitté le nid, pas avant, comme si l’intelligence divine respectait mes devoirs
envers eux.
J’essaie
de vivre toutes ces transformations intérieures le plus simplement possible. Je
constate que j’ai besoin de beaucoup de solitude, j’aime à rentrer dans le
silence et pourtant, je sens que je dois partager cette expérience. Étrange
paradoxe ! Les conversations oiseuses, les controverses mentales m’ennuient. Ne
parlons pas de la médisance ! J’ai un besoin très fort d’authenticité, de
vérité, d’innocence même. Je me sens parfois aspirée dans mon oasis de paix,
dans la quiétude, libre du passé et du futur. L’on m’a déjà demandé si j’avais
des "pouvoirs". Je ne les recherche pas car ils peuvent être un piège
pour l’ego et celui-ci est si futé .Il y a la voie des pouvoirs et celle de la
paix. Mais, s’il m’en était accordé un, j’aimerais que ce soit celui qui
aiderait les autres à changer de conscience.
Je
n’oublie pas qu’on m’a dit que le Christ allait revenir sur la terre, que
c’était imminent, qu’Il était la plénitude de vie en potentialité dans chaque
être humain. J’ai pleuré car j’ai pensé que si nous permettions à cette partie
en nous de s’éveiller, de grandir en conscience, alors ce serait le ciel qui
viendrait sur la terre et ce serait la fin de nos tribulations.
Cette
expérience m’a ouvert des horizons insoupçonnés sur le passé et le futur de
notre humanité Quand je suis "revenue à la vie", j’ai pensé que
c’était plus fantastique que ce que l’on pouvait imaginer et que l’avenir nous
apporterait de grandes surprises.
Alors,
évidemment, c’est tout un sensorium intérieur qui s’est ouvert et le besoin de
retrouver et de comprendre les mystères qui ont été révélés pendant
l’expérience. Des sujets qui m’étaient auparavant indifférents sont devenus
importants pour moi, l’espace et le temps, le mystère de la création,
l’énergie, le sens et le but de la vie, la conscience, etc. L’amour, dans mon
expérience, était de l’amour-connaissance et j’essaie de le vivre simplement
dans la vie de tous les jours, en m’ouvrant à l’autre en "étant" tout
simplement. La découverte que l’amour-sagesse est la vie de l’univers, est mon
trésor à moi et j’aimerais qu’elle soit le trésor de tous. Imaginez au cœur de
la politique, de l’armée, de la finance, de l’éducation, des institutions
"l’amour-sagesse" ! Tout deviendrait juste, le bonheur de l’homme
serait assuré.
La croissance intérieure
J’en
reviens à l’expérience. Si elle est difficile à exprimer, la croissance
intérieure qui en découle, le travail souterrain, l’appel de l’âme, les
aridités, les silences, les souffrances secrètes, l’exigence de vivre vrai, de
cette vérité de l’âme qui est au-delà des lois conventionnelles, tout cela est
encore bien plus difficile à exprimer et ne peut vraiment être compris que par
quelqu’un faisant la même démarche, d’où l’obligatoire solitude et le silence.
Mais
je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience. S’il n’a pas été facile à un
certain moment de ma vie d’en parler sans susciter l’ironie, l’indifférence ou
la condescendance, je comprends maintenant que l’épreuve était nécessaire pour
"tremper l’acier". Vivre vrai, sans renier l’expérience par facilité
ou pour plaire aux autres, a été à la fois un défi mais aussi une exigence car
sinon, j’aurais eu l’impression de mourir.
Cette
expérience a donné une dimension immense à ma vie. Sans elle, j’ai l’impression
que j’aurais risqué de vivre d’une façon superficielle et de passer à côté de
l’essentiel.
Quand
on est sur le chemin de son âme, l’on s’aperçoit que les difficultés existent
toujours, puisqu’elles sont éducatives mais l’on s’aperçoit aussi que l’on est
aidé de toutes les façons possibles, rêves, synchronicités, rencontres et
livres qui vous aident. Je dis aussi merci du fond du cœur à tous ceux qui ont
été là, mon mari et mes enfants, et grâce à ce qu’ils sont, m’ont permis de
réaliser ce que je suis. Merci en particulier à mon mari qui, dans l’ombre, me
soutient et m’accompagne dans un service commun. Sa retraite n’est pas aussi
paisible qu’il l’aurait souhaité ; mais il est ma force bien plus qu’il ne peut
l’imaginer.
Cette
expérience a suscité en moi le désir de la transparence, le désir d’Etre, mais
aussi le goût du partage et du don de soi.
Roland
de Jouvenel a dit à sa mère "Maman, on se nourrit de ce que l’on donne aux
autres".
Cette
citation est le fil conducteur, le fil d’or de ma vie. J’ai la conviction
profonde que je n’ai pas vécu cette expérience pour moi seule et que je dois la
partager avec tous.
Quand
je retournerai dans la Lumière de Dieu, j’aimerais que toutes les petites
graines de lumière qui ont été semées aux quatre vents dans le cœur des gens
soient devenues des pierres précieuses. Nicole
DRON
(l’association Vie et Harmonie de Beausoleil
a eu le plaisir d’accueillir Nicole Dron le 26 octobre 2006 et à nouveau le 25
novembre 2011 pour son émouvant témoignage). Un livre vient de sortir (2010)
sous le titre : « 45 secondes d’Eternité ».