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Liens faibles, liens forts. Cette semaine le dossier d’InternetActu vous propose de revenir sur ce que sont les liens faibles, ce concept forgé par le sociologue américain Mark Granovetter permettant de distinguer nos relations selon selon leur proximité, mais aussi selon leur diversité et la richesse de ce qu’elles nous apportent. A l’heure des réseaux sociaux numériques, la compréhension de la structuration et du rôle de nos relations est devenu d’autant plus importante qu’elles forgent de plus en plus toutes nos actions en ligne. Quelle est la force des liens faibles, quelles sont leurs limites ? C’est le dossier d’InternetActu.
Le consultant Charles Leadbeater, célèbre chercheur associé à Demos, le think tank britannique, vient de publier [NDE cet article date de mars 2008, mais ses conclusions, vous le constaterez, n’ont rien perdu de leur actualité] We Think : l’innovation de masse, pas la production de masse et signe une tribune très stimulante dans le Guardian sur la puissance du web 2.0 : « Si d’ingénieux concepteurs de jeux peuvent inspirer des milliers de personnes à collaborer pour résoudre un casse-tête en ligne, pourrions-nous faire quelque chose de similaire pour lutter contre le réchauffement de la planète, soutenir les personnes âgées, aider les victimes de catastrophes, prêter ou emprunter de l’argent, discuter de politique et de décisions publiques, enseigner et apprendre, concevoir et fabriquer des produits ? »
Puissant le web 2.0 ?
Reste qu’il est difficile de voir dans les formes de collaboration que décrit Leadbeater une véritable puissance, car beaucoup d’entre elles n’ont lieu que derrière l’écran et peinent à impacter le réel. Les mobilisations par SMS pour faire tomber les gouvernements de Corée du Sud, des Philippines ou d’Espagne ont-elles été des éléments déclencheurs ou des symptomes ? Certes, comme il le dit, « le web abaisse le coût de la mobilisation », mais cette mobilisation électronique est-elle de même teneur que d’autres formes, a-t-elle la même force ? Mobiliser les gens derrière leur écran n’est-il pas plus facile, mais aussi moins impliquant, que les faire se déplacer à une manifestation ou une réunion ? Leadbeater le reconnait lui-même, nous ne savons pas encore comment nous pouvons nous organiser sans l’attirail traditionnel des organisations. Charles Leadbeater est également conscient que le web « n’améliore que trop imparfaitement la qualité du débat démocratique », ce qui ne l’empêche pas, comme d’autres prophètes du numérique, d’aller de l’avant et de continuer à être optimiste : « Les Etats-Unis dépensent des centaines de milliards de dollars dans une guerre pour apporter la démocratie en Irak. Or, 4 % des gens dans le monde arabe ont un accès haut débit. Le meilleur moyen pour promouvoir la démocratie au Moyen-Orient serait de porter ce taux au-delà de 50 %. » En guise de démonstration, c’est peut-être un peu faible ?
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