Où la légende et l’histoire récente se rejoignent, à plusieurs siècles de distance.
Passerelle du temps
Pratiques – Techniques – et Spiritualité d’hier et aujourd’hui.
La technique ne fait pas la spiritualité, mais peut-elle parfois y conduire ?
L’antinomie entre ces deux termes, est souvent remise en question et contredite en Inde même, par cette histoire, mi-légende, mi-réalité, (sans doute inspirée de la vie du célèbre yogi Milarépa) que racontent les partisans des techniques de yoga à ceux qui, dubitatifs – j’en suis ! – se refusent de mêler technique et spiritualité.
Les faits se déroulent aux temps où des hordes de brigands rançonnaient les voyageurs téméraires. Le chef d’une de ces bandes, avait ouïe dire qu’un célèbre yogi aurait acquis des pouvoirs – siddhis – extraordinaires. Il pouvait se rendre « invisible » par l’utilisation de techniques secrètes de yoga. Notre homme y vit donc tous les bénéfices que cela pouvait lui apporter. Pensez donc – on rançonne… puis on disparaît ! On peut s’introduire dans les palais les plus luxueux, piller or et bijoux, et repartir tranquillement! « C’est vraiment ce qu’il me faut », et il se mit en recherche de ce fameux yogi. On passe sur les péripéties de la recherche… et le voilà en face de ce Swami. Ce saint homme voyait au plus profond des âmes, et lorsque le chef des brigands arriva devant lui et lui demanda de l’initier à ces plus hautes et fameuses techniques d’invisibilité, il accepta, sans réserve, alors même que ses propres disciples s’arrachaient les cheveux de désespoir ! Notre maître est devenu fou !
L’initiation était dure et périlleuse, mais notre brigand ne manquait ni de santé, ni de persévérance. Lorsqu’il eut accédé aux premières étapes, le maître lui dit :« Maintenant, il te faut assimiler tout ce que tu viens d’apprendre et reviens me voir dans 6 mois. » Courroucé d’avoir à attendre si longtemps, le brigand força le vieux sage à lui transmettre la suite de l’initiation immédiatement. Le vieil homme refusa net, mais consentit à ramener le délai à 3 mois – Histoire de tester l’effet des premières techniques. Notre brigand s’en fut donc, se jurant bien que dans 90 jours précis, il serait là devant ce yogi. Le terme arriva – Notre homme n’avait pas renoncé à ses pratiques yoguites et de ce fait, avait nettement ralenti ses razzias et autres pillages. Il reçut donc la suite de l’initiation, qui comprenait le « voyage intérieur »….et il ressortit de ce voyage à ce point transformé qu’il fit dire à sa bande, qu’il déléguait provisoirement ses pouvoirs à son second, en attendant de se perfectionner encore un peu plus… Et, Chemin faisant.. car, « c’est en marchant qu’on fait son chemin », notre chef des brigands devint ainsi le yogi le plus assidu et le plus convaincu, auprès du swami. Il reçut donc l’initiation suprême lui conférant les siddhis tant recherchés. C’est alors que, contre toute attente, il dit à son Swami – « Swamiji, les siddhis ne m ‘intéressent plus, j’aspire à la Libération… – et les siddhis, vont encore me tenir lié à la roue du Samsarâ». – Voilà pour la légende-histoire….du brigand, du style – « ni dieu ni maître » – qui fut changé… au départ par une technique, qui, chemin faisant, le transforma totalement.
Maintenant ….où la légende rejoint l’histoire récente… dans notre pays même! Michel Vaujour -: Truand notoire et multirécidiviste également du type « Ni dieu – ni maître » ayant à son palmarès quelques 27 années de prison – et plusieurs évasions dont celle par hélicoptère, qui le rendit « célèbre » Ce malfrat réussit seul, avec une détermination sans faille, à opérer une transformation radicale de son être. Cette lente et douloureuse métamorphose, il la doit à une pratique assidue du yoga qu’il découvrit un jour dans un livre, alors qu’il était au plus profond de l’isolement, dans un quartier de haute sécurité de la prison de Chaumont. Comprenant qu’il court à sa perte s’il n’arrive pas à maîtriser son tempérament de rebelle et ses impulsions à l’égard de ses geôliers, il entreprend seul, d’acquérir tout d’abord une excellente forme physique vite muée par un « goût prononcé du dépassement qui n’avait pas de fin » dixit -. pour lui, le yoga c’est comme un stretching amélioré, mais suite à une chute lors de ses courses autour de la petite cour, il se casse la cheville. Immobilisation qui le désespère. Il lit alors plus attentivement les effets des techniques de yoga sur la respiration et la concentration. Peu à peu il découvre leurs effets sur la stabilisation de son mental et de son émotionnel. Les leçons silencieuses de yoga lui apprennent l’accord avec soi-même, l’harmonie (terme inconnu pour lui dans le passé ! ) l’unité de son être. En bref, le yoga en vient à occuper toute sa vie de prisonnier, il devient son mode d’existence. Il y passe des heures chaque jour. En prison, il vit déjà dans le dénuement. Il s’applique à appréhender l’ascèse et le détachement. Il supprime tout ce qui lui paraît « encore » superflu ou nocif: le tabac – sa petite radio, le matelas sur lequel il dormait, et il s’astreint régulièrement à des périodes de jeûne. Du fond de sa cellule, il découvre une liberté qu’aucun maton ne pourra lui enlever. Il réussit alors sa plus belle évasion ! – « celle », dit-il, « de ma prison intérieure ». Lors de son évasion en hélicoptère, il avait reçu une balle de 357 magnum en pleine tête. La mort était là. « C’est cet état de conscience que le yoga appelle « le spectateur » dit-il « qui a pris alors les choses en mains. » « J’étais totalement détaché et impliqué dans le passage de la vie à la mort. Il ne me restait que l’ouïe et une conscience réfugiée toute entière dans le ventre, là où naît le souffle du yogi. C’est là l’expérience la plus importante de ma vie. Je ne suis pas mort et une semaine plus tard je suis sorti du coma, hémiplégique. » « Le yoga m’a aidé à retrouver ma motricité. Dans cette aventure il restera à jamais le moyen par lequel je m’en suis sorti. J’ai passé plusieurs mois à l’hôpital où je ne recevais aucun soin, si ce n’est qu’un comprimé par jour pour prévenir les crises d’épilepsie. Je n’ai pas non plus eu droit aux séances de rééducation. Je devais donc me soigner tout seul. Atteindre l’état de Pratyahara (retrait des sens, en sanskrit) D’ailleurs aujourd’hui, j’ai appris que l’on utilise cet état pour faire régresser cette paralysie. » ….. « J’ai vécu le yoga à l’extrême – par tempérament ! C’est dangereux physiquement et psychologiquement. J’ai pratiqué presque toutes les disciplines de respirations – J’avais du temps ! Même devant le juge lors d’une comparution : Au lieu de répondre, je pratiquais le contrôle du souffle. Je me suis retrouvé dans une logique qui m’étais propre (jusqu’au-boutiste) sans compromission. En tout, je suis resté 3 ans et demi sans parler. Je poussais mes rétentions du souffle si loin, que je constatais un détachement total de mon esprit (comme lors d’une NDE par ex.) Mais j’ai arrêté car je me suis fait une grande frayeur..je n’arrivais plus à vouloir respirer, il fallait que je pense consciemment ma respiration. Ensuite, c’est revenu à la norme, mais cela m’avait donné une leçon au sujet des extrêmes. » Actuellement, ayant purgé sa peine, Michel Vaujour s’est mariée avec Jamila . « Le yoga m’a rendu pleinement conscient et m’a aidé à trouver cet état particulier, libéré de l’agitation des pensées qui nous sépare de la beauté de la vie et de nous-même. » Il est l’auteur de « Ma plus belle évasion » ( l’évasion intérieure ! ) Une sorte de « transfiguration » …..par le yoga ! Le yoga n’est pas un but en soi, mais il peut vous conduire là, où vous n’avez même pas idée qu’il puisse vous conduire ! Simplement par l’éveil de facultés qui étaient endormies….
En général, je ne suis pas trop « preneur » des ouvrages de ces truands qui, au sortir de prison, vendent « leur passé » pour se faire de l’argent. Mais c’est mieux que de récidiver, et de plus il faut surmonter les difficultés à se faire embaucher. Mais ici, le bonhomme est passé à un niveau nettement supérieur, en se transformant lui-même. Il m’a semblé que ça méritait le détour, car ce récit édifiant…rejoignait assez bien la légende-histoire indienne !
J’ai eu l’occasion, à quelques mois d’intervalle, de faire la connaissance de deux soignants qui ont en commun de pratiquer des techniques et avoir des approches éloignées de notre médecine et de créer ou rechercher avec celles-ci l’harmonie de l’âme et du corps. Dans leurs soins, les mains sont comme des antennes qui émettent et reçoivent.
Ils partagent aussi le fait d’avoir pris conscience très jeunes de qualités très particulières et d’une hyper sensibilité à des phénomènes inexplicables rationnellement aujourd’hui encore. Ils partagent aussi une pratique de soins depuis plus de trente ans. Il faut souligner enfin que leurs deux approches partagent le fait d’inscrire nos vies dans un circuit de réincarnation de l’âme.
Là s’arrêtent les points communs. Le premier dispose de facultés médiumniques essentiellement de clairaudience qui le rendent messager de quelques guides qui l’accompagnent presque chaque nuit et plus rarement le jour. La démarche du premier s’inscrit donc dans un univers beaucoup plus vaste que l’univers de la matière et qui est aussi peuplé d’entités. Il est donc avant tout un messager de celles-ci qu’il appelle ses “guides”. Ceux-ci lui donne à la fois des conseils de soins et des conseils globaux sur le comportement des humains. Mais il pratique aussi les soins énergétiques. L’amour est au cœur de l’énergie fondamentale qui sous-tend son action toujours exercée de manière gratuite.
Le second dont il est question dans cet article, ne fait pas particulièrement état de clairaudience mais par contre utilise ses dons de clairvoyance. Ses techniques de soins se sont enrichies de sa pratique de la spiritualité bouddhiste et aussi des techniques du reiki dont il est maître de quatrième niveau ce qui lui permet d’enseigner cette pratique – méthode de Mikao Usui et certificats d’autres formes de Reiki : le Lightarian, le Shamballa, le Tibétain. cf là. Avec la voie du bouddhisme, nous sommes ici dans une voie de sagesse qui n’établit pas de contact direct avec des entités extérieures à notre monde. C’est une différence fondamentale entre les deux approches mais là aussi l’énergie d’amour est bien présentée et utilisée comme l’énergie source.
Je vous présente donc aujourd’hui Hugues Febvray à partir de la lecture de son livre “Ces mains qui racontent” édité en 2019 et réimprimé en février 2023.
Le livre commence par cette citation de Bouddha :
“Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin.”
Dans son avant -propos, Hugues Febvray, la soixantaine, se présente succinctement, dit sa gratitude envers sa mère, sa conviction très jeune de l’existence de certaines lois qui se manifestent et ont pour nous une signification. Il s’intéresse très tôt aux sciences intuitives et d’abord à la parapsychologie pour trouver des réponses à sa très grande sensibilité. Vers l’âge de 28 ans, il comprend que sa voie est d’aider les autres. Tout en restant dans un présent permanent, il accède à la capacité de lire dans le présent, le passé et le futur d’une personne : il lit ce qu’il appelle l’aura.
D’abord autodidacte, il se met en recherche de trouver un enseignant et c’est ainsi que sa route croisera celle du bouddhisme et plus particulièrement la voie du bouddha médecine Sengyé Menla. Il réalise que sa véritable voie est celle de la “thérapie spirituelle” en y incluant aussi ses soins énergétiques.
Il nous dit que chaque dimension, chaque fréquence, correspond à un niveau de conscience. Cette fréquence, lorsqu’elle s’élève, étend notre conscience et la vibration la plus élevée se nomme l’Amour qui est capable de changer la fréquence vibratoire des cellules. A ce niveau de vibration, nous nous rendons compte de nos possibilités de création. C’est alors qu’il introduit dans sa présentation nos corps subtils, nos chakras dont il découvrit l’existence à travers des lectures sur l’Inde.
Il nous dit que soigner c’est donner et recevoir cet amour sans limites. Guérir, s’appuie aussi sur l’amour mais c’est autre chose. A l’instant de son propos il ne précise pas plus ce qu’est cet “autre chose”.
Il nous parle alors de la méditation qui peut devenir un outil thérapeutique puissant. L’esprit n’est plus là pour décider mais s’adapter aux désirs de l’âme. Alors, l’alignement âme-esprit provoquera la manifestation. Là est le miracle !
L’autre miracle est de renoncer à l’importance de s’attacher. Nous sommes là au cœur de l’enseignement du bouddhisme.
Les mains qui s’expriment …
Nous sommes des canaux multidirectionnels et Hugues a ouvert sa sensibilité par apposition des mains. Il a découvert ce soin à l’adolescence en guérissant spontanément par simple apposition des mains la cheville malmenée d’une cavalière qui avait chuté.
Mais il passa ensuite du magnétisme qu’il qualifie “d‘animal” au magnétisme des plans subtils qu’il qualifie de “spirituel“. Il explique qu’au cours des soins, des sensations lui arrivent d’autres plans et guident ses mains. Il soigne ainsi le plan physique, mais aussi le plan mental et le plan spirituel. Il reconnait que certains magnétiseurs ont une spiritualité très développée alors que d’autres sont complétement agnostiques, ce qu’il juge plutôt rassurant. N’est ce pas le constat de la différence qu’il fait entre “magnétisme animal” et “magnétisme spirituel”, le second incluant aussi le premier mais travaillant aussi sur d’autres plans ?
A ce sujet et selon son vécu, notre corps anatomique serait composé en fait de huit corps :
le corps physique
le corps subtil épais d’environ 5 cm et composé des champs électromagnétiques relié au corps physique par une corde ( cf cordon d’argent) -et dont il est distant de quelques centimètres.
le corps éthérique d’environ 20 centimètres
le corps causal qui contient la totalité de notre histoire depuis l’origine de nos vies.
le corps bouddhique qui ne concerne que peu d’êtres et qui est celui des sages.
enfin le corps divin qui est cette lumière au fond de chacun de nous.
A l’aide de sa main droite ou gauche, il entre dans le champ de l’aura chargée de notre histoire passée, présente et avenir et à cette occasion, il lui arrive de percevoir des scènes de vie passée, présente et future du consultant.
Pour réactiver, “nettoyer” les chakras, il n’utilise pas sa propre énergie mais celle de l’univers réalisant ainsi ses soins sans fatigue ce qui lui permet, dit-il, d’effectuer de très longues journées. Il perçoit dans le cadre de ses soins tout un ensemble de détails formés de plusieurs couleurs qui lui apparaissent et il dit être capable par exemple de dire en soupesant un CD et sans le regarder ni l’avoir écouté, de quelle musique il s’agit et quel instrument est prédominant dans celle-ci. Avec les couleurs qui lui apparaissent, il entend le son correspondant, par exemple le do qui correspond au rouge. Pour ses soins à distance, qu’il dit aussi efficaces que ses soins en présentiel, la voix du consultant le dirige sur une couleur fondamentale. Il utilise aussi la télépathie et fait des allers et retours entre les phases de vie passées, présentes et futures du consultant.
Tout ceci l’a conduit à développer la bienveillance universelle. Il dit qu’une chose essentielle est d’abord de commencer par pratiquer l‘amour, la compassion, la tendresse à l’égard de soi-même. Il s’agit là des trois vertus cardinales du bouddhisme d’abord appliquées pour soi avant d’être, ou de pouvoir être, appliquées envers les autres.
Il dit aussi qu’au delà d‘un maître pour assoir la démarche, l’essentiel est d’écouter son Ami spirituel … qui renseigne sur “le bon côté du trottoir à suivre”. Nous pouvons réaliser que nous sommes essence divine en tant que pure conscience.
Il conclut qu’actuellement de profonds changements se produisent sur notre planète et que la conscience collective s’éveille. C’est le grand saut quantique et ce passage est considérable car il y va de l’évolution de notre espèce.
Cette conclusion ne peut que me réjouir, moi le jardinier de la conscience, créateur et animateur principal du Temple des Consciences depuis plus de dix ans.
Le Monument à Jeanne d’Arc est une statue équestre de Jeanne d’Arc réalisée par le sculpteur français Emmanuel Frémiet. Inauguré en 1874, il est situé place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de Paris, en France
« Il n’y a pas d’histoire plus connue, il n’y en a pas non plus de plus mystérieuse. » Philippe Erlanger, historien
La vie de Jeanne est déjà annoncée dans les prophéties de Merlin … et Jeanne se référait à ces prophéties populaires à son époque pour appuyer ce que les voix lui disaient et convaincre ses auditeurs…
Le Libellus Merlini, manuscrit appelé aussi Prophetia Merlini. Ce corpus « prophétique », dont l’auteur est anonyme, n’a pas de titre à l’origine ; il était connu déjà selon les historiens du roi Louis le Gros (de 1108 à 1137).
Ce corpus annonce l’avènement d’une pucelle venant d’un bois nemus canutum (le bois chenu) à Domnum Remigium qui sauvera la France des anglais, « fera de grandes choses pour le salut des nations », défendra « les gens du beau pays de France » et la Foi catholique.
Au xve siècle, le Bois Chenu, qui dominait la Meuse et abritait Domremy sous son ombre, était particulièrement célèbre.
Ce chant est une cantique écrit en 1894 par Thérèse de Lisieux. Le titre original est “Cantique pour la canonisation de la vénérable Jeanne” mais est souvent simplifié en “Chant à Sainte Jeanne d’Arc”. Ce chant raconte brièvement l’histoire de Jeanne d’Arc mais est surtout un appel à la Sainte à aider et prier le peuple de France en ces jours (1894).
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Sortie le 29 mai 2022
HM Télévision a produit ce documentaire maintenant, dans le cadre du centenaire de la canonisation de Sainte Jeanne d’Arc. La Providence elle-même a tout mis en œuvre pour le rendre possible, mettant sur la route les personnes nécessaires aux entretiens et facilitant les enregistrements des lieux où Juana a vécu et rempli sa mission. Il est, comme le disent les historiens, l’un des personnages les plus documentés du Moyen Âge. On pourrait se demander si on n’en a pas assez dit à ce sujet et ce que l’on pourrait dire de plus. En premier lieu, nunquam satis (ce n’est jamais assez), et en second lieu, bien que ce documentaire ne vienne peut-être pas dire quelque chose de nouveau ou d’inconnu, il veut rappeler Sainte Jeanne, et surtout sa mission, si actuelle pour aujourd’hui.
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Les XVI ième, XVIIème et XVIII ième ont largement oublié la Pucelle, l’heure était aux Lumières essentiellement orientées par la raison et de ce fait rejetant l’héritage de Jeanne la Pucelle.
On peut estimer que les trois Jules,Ferry, Michelet et Quicherat sont pour beaucoup pour le retour de Jeanne sur le devant de la scène, conscients qu’ils étaient après la défaite de 1870, de recréer un imaginaire national autour de Jeanne, fille du peuple et symbole de la défense de la France. Parallèlement et à la même époque, des gens d’Eglise s’approprient aussi le sujet.
J’ai parcouru un certain nombre des écrits du camp de la raison pure et dont le point commun est de bâtir une autre histoire de Jeanne construite sur les vides historiques existants en ébauchant des hypothèses hasardeuses pour remplir ces vides de l’histoire. C’est au XIX ième siècle surtout mais encore aujourd’hui, le camp de la libre pensée et de la raison pure qui livre là, sur les traces de Jeanne, un de leurs combats contre l’Eglise, ses “légendes”, et selon eux l’obscurantisme de cette époque. Dans ce camp, Yolande d’Anjou, mère de Marie épouse de Charles VII y jouera souvent un rôle important.
L’autre camp adhère au côté surnaturel de l’histoire de Jeanne que certains de leurs prédécesseurs ont d’abord condamnée à mourir sur le bûcher puis qu’ils ont progressivement défendue après son procès en réhabilitation.
les fêtes johanniques d’ Orléans et de Reims, la fête nationale de Jeanne d’Arc et la fête religieuse de sainte Jeanne d’Arc :
En m’avançant vers l’histoire de Jeanne dont je ne savais presque rien, ma première découverte fut celle des fêtes johanniques d’Orléans du 29 avril au 8 mai- cf là– Elles y sont célébrées depuis 1457 date qui suit le procès en réhabilitation de Jeanne d’Arc soit depuis 566 ans, un témoignage populaire qui dure depuis près de six siècles ! Voici le site de l’Association johannique chargée de ces festivités à Orléans. Dans le même registre, je découvre ensuite qu’il existe aussi les fêtes johanniques de Reims -cf là-qui célèbrent le sacre de Charles VII auquel participait la Pucelle.
Je terminerai en évoquant la fête nationale de Jeanne d’Arcet du patriotisme instituée en 1920 et qui est organisée par le Ministère de la Défense le deuxième dimanche du mois de mai et qu’il ne faut pas confondre avec la fête de sainte Jeanne d’Arc célébrée par l’Eglise le 30 mai, anniversaire de sa mort. A travers ces deux fêtes nous retrouvons l’influence des deux courants qui ont réhabilité Jeanne.
Ces premières lignes montrent, plus de 500 ans après sa vie, l’importance du personnage au plan national comme au plan spirituel depuis la fin du XIXième siècle avec sa mise en valeur par le camp républicain et notamment ses historiens Michelet et Quicherat après une éclipse entre le XVI ième et le XIX ième siècle. Parallèlement, l’Eglise et les catholiques, sont tétanisés par la condamnation de Jeanne dans les siècles qui suivent son procès organisé et présidé par l’évêque Cauchon. L’Eglise entreprend la réhabilitation de Jeanne et c’est Mgr Dupanloup alors évêque d’Orléans qui lance le procès en béatification en 1869. Celui-ci aboutira une cinquantaine d’années après, à sa canonisation en 1920 par le pape Benoît XV.
Le contexte de l’époque
le petit âge glaciaire :
Il faut d’abord situer la vie de Jeanne d’Arc dans un espace temporel et climatique plus grand qui est celui de la première moitié du petit âge glaciaire- PAG– et qui s’étend sur 600 ans de 1250 à 1850, même si ce phénomène n’est pas relevé par les écrits parcourus au sujet de la vie de Jeanne. C’est un contexte de fond où cette période est marquée par des hivers parfois extrêmement rudes qui accroissent les misères du peuple, qu’il soit des campagnes ou des villes. C’est un élément supplémentaire qui nous rend encore plus difficile la perception des réalités de l’époque si éloignées des nôtres.
La guerre de cent ans :
La vie de Jeanne est au cœur de la guerre de cent ans – cf là– qui va s’étaler de 1337 à 1453 avec des périodes de trêves plus ou moins longues et qui oppose d’une part la dynastie anglaise d’abord des Plantagenêts puis des Lancaster à celle des Valois en France sur fond de rivalité pour s’approprier le royaume de France. C’est aussi la guerre interne qui opposera le camp dit des Armagnacs avec à sa tête le duc d’Orléans au camp du duc de Bourgogne allié des Anglais. La guerre de cent ans c’est la guerre qui oppose côté anglais d’abord Edouard III– roi de 1327 à 1377- Richard II son petit fils né à Bordeaux -roi de 1377 à sa destitution en 1399 par le parlement et son remplacement par Henri IV de la dynastie des Lancastre, Henri V – roi de 1413 à 1422 et enfin Henri VI, duc d’Aquitaine-roi de 1422 à 1461 et qui concerne notre époque -Ils veulent devenir roi de France car le premier de cette énumération, Edouard III, était le petit fils de Philippe le Bel roi de France. Durant la période qui nous intéresse, du côté français il y eut d’abord Charles VI dit “le fou” dit aussi “le Bien Aimé” – roi de France de 1380 à 1422- puis le dauphin, Charles VII, élu par ses pairs mais rejeté par le traité de Troyes de 1420 ourdis par le duc de de Bourgogne et Isabeau de Bavière épouse de Charles VI. Cet traité sera signé par Charles VI et il place le roi d’Angleterre à la tête du royaume de France. Charles VII, normalement successeur de Charles VI, est écarté de la succession par ce traité. A partir de cette date il va régner, désargenté, mais élu par ses paires, avec les plus extrêmes difficultés sur la partie française non occupée par les Anglais ou les Bourguignons, à savoir le sud de la Loire sauf la Guyenne anglaise. Edouard III, dans la conquête du royaume de France débarque à Calais en octobre 1359 dans le but d’aller se faire couronner roi à Reims.
Jean le Bon, roi de France, battu à la bataille de Poitier a été fait prisonnier en 1356 par les anglais. Il ne sera relâché qu’après paiement d’ une énorme rançon de treize tonnes d’or. Celle-ci payée, il entrera dans Paris en décembre 1360, quatre ans après. Poitier avait vu périr 8000 hommes d’armes français dont 17 comtes et 66 barons contre 190 hommes d’armes et 150 archers du côté anglais !
Cette défaite de Poitier succède à celle de Crécy dix ans plus tôt au cours de la troisième chevauchée d’Edouard III pour piller les provinces françaises du bord de la Manche. Le souverain débarque alors avec 40 000 hommes et face à lui, Philippe VI de Valois, alors roi de France jusqu’à sa mort en 1350, peut opposer une armée de 100 000 hommes. A Crécy c’est 8 à 12 000 hommes côté anglais dont les 3/4 d’archers et en face entre 25 à 50 000 français. Malgré le très large avantage numérique c’est l’effondrement de la chevalerie française face aux archers anglais avec au moins 4000 morts dont 1500 chevaliers….
La peste noire :
En dehors de ces batailles, l’époque doit aussi subir les effets de la peste noire qui ravage l’Europe de 1347 à 1352 décimant 30 à 50 % de la population soit environ 25 millions de morts pour l’Europe !
En 1350, Charles V dit le Sage succède à Jean le Bon et avec l’aide de Du Guesclin chasse les anglais du royaume, réorganise les forteresses crée des compagnies d’archers, rétablit les finances. mais il meurt en 1380. remplacé par son fils Charles VI dit ” le fou” qui règne jusqu’à sa mort en 1422 et qui prend pour épouse Isabeau de Bavière, reine aux nombreux amants dont le duc d’Orléans frère du roi et en conséquence aussi des descendants bâtards. Les épisodes de folie du roi commencent en 1392 et ils l’entraînent, à certains moments, à ne plus savoir qui il est, ne plus reconnaître son entourage. Ces épisodes sont suivis de moments de pleine conscience. La rivalité du pouvoir va alors opposer la maison d’Orléans avec à sa tête son frère Louis, duc d’Orléans qui est assassiné par Jean sans peur en 1407 puis son fils Charles, camp dit des Armagnacs, à la maison de Bourgogne avec Philippe le Hardi oncle du roi puis son fils Jean sans peur.
En 1414, Henri V d’Angleterre profitant de la faiblesse de la France demande à Charles VI de lui restituer le royaume de France. Il débarque à Harfleur et les français veulent les arrêter à Azincourt en octobre 1415 avec une armée de 50 000 hommes qui s’oppose aux 10 000 anglais. Malgré là encore l’avantage du nombre, Azincourt est une hécatombe pour les Armagnacs et pour finir 1700 prisonniers français sont exécutés par 200 archers anglais .
Les Bourguignons sont absents de cette bataille et en profitent trois ans plus tard par reprendre Paris en 1418 après avoir fait allégeance au roi d’Angleterre en 1416. Les parisiens leur ouvrent les portes tant ils ont souffert sous la direction des Armagnacs.
Mais afin de ne pas se soumettre totalement aux anglais, Jean sans Peur le Bourguignon, décide néanmoins de se rapprocher de Charles VII successeur de Charles VI. A l’occasion d’une rencontre le 10 septembre 1419, sur le pont de Montereau sur l’Yonne, la querelle s’envenime et Jean sans Peur est tué par les gens de Charles VII.
Alors Philippe le Bon, fils du Bourguignon assassiné, devenu duc de Bourgogne, prépare avec Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI et alors à ses côtés, un traité qu’ils font signer à Troyes le 21 mai 1420 au roi fou Charles VI. Le roi d’Angleterre Henri V est alors déclaré aussi roi de France. Il épouse Catherine, fille du roi et soeur de Charles VII. Les rois d’Angleterre garderont pendant près de quatre siècles ce double titre jusqu’en 1802 !
un passage de la Tribune de Philippe de Villiers du 12 avril 2023
Avant d’aller plus loin, j’insère ce passage de la Tribune de Philippe de Villiers parue le 12 avril 2023 dans le Figaro et qui résume avec élégance ce que Jeanne va alors représenter pour la France qui traverse là une des époques les plus sombres de son histoire :
“Nous avons derrière nous de grandes figures d’historien qui nous ont laissé une belle parabole française, nous invitant à pratiquer la fréquentation de nos aide-mémoire de pierre ou de chair. C’étaient des républicains. Au lendemain de la défaite de Sedan, en 1870, tous les Jules – Quicherat, Michelet, Ferry – ont constaté avec effroi que la France avait perdu son ciment et n’avait plus de fédérateur. Depuis la Révolution, on avait évacué le sacré. Ils s’avisèrent de la nécessité de créer un saint-chrême de substitution, pour fédérer, unir les petits Français et faire naître à nouveau des têtes épiques. À la recherche d’une sacralité d’incarnation, ils convoquèrent la bergère de Domrémy, après celle de Nanterre, ils allèrent chercher Saint Louis à la Sorbonne ; ils appelèrent à eux la colombe et son rameau d’olivier au baptistère de Reims. Ce sont les historiens républicains, voyant l’unité française suspendue au-dessus du vide, qui exhumèrent Jeanne d’Arc, le plus pur chef-d’œuvre que le génie allégorique ait jamais déposé dans notre littérature.
L’Église catholique suivra le mouvement, avec trente ans de retard pour béatifier puis canoniser l’héroïne. Ce sont les grands laïcs du récit national qui allèrent rechercher les voix de Jeanne, de sainte Marguerite, de sainte Catherine et puis de ce fameux saint Michel, aujourd’hui euthanasié. Au nom d’une laïcité amoureuse et non pas militante et mortifère. Leur sagesse leur donnait à penser que la France n’est rien sans l’esprit d’enfance. Il n’y a pas d’unité de destin sans l’unité des cœurs. Il n’y a pas d’unité des cœurs sans lien amoureux, sans un peuple amoureux. Amoureux de quoi? De nos héritages, sublimes, puissants et féconds. Si on ne donne pas à aimer nos figures, nos œuvres, nos saints, les jeunes âmes regarderont ailleurs, là où il y a foison d’autres modèles ou contre-modèles. Malraux a tout dit en une phrase: «Toute civilisation s’adosse à une religion.» Si nous récusons le lien de chrétienté intime entre la France et nos civilités ancestrales, nous allons mourir.”
La rudesse de l’hiver 1421-22 à Paris
Revenons aux temps de Jeanne avec ce récit de l’hiver 1421-22 à Paris :
Malgré le passage sous la direction des Bourguignons et la présence des Anglais , les parisiens souffrent. L’hiver 1421-1422 est terrible. Le froid est si rude que les loups entrent dans Paris, menacent les habitations et sortent de leurs cercueils les morts qui viennent d’être enterrés pour les manger !
Voici, rapportés à grands traits, les contextes climatique et géopolitique désastreux de la France lorsque Jeanne arrive au monde en 1412 à Domrémy.
la situation de Domrémy et de la France en 1420 -1430
Domrémy est un petit village situé sur la rive gauche de la Meuse, rivière qui coule entre des collines.
Les historiens sont assez unanimes pour dire que cette commune est située aux marges de la France de l’époque dont toute la partie au nord de la Loire, y compris donc la région de Domrémy, est occupée par les Bourguignons.
Domrémy, rive gauche de la Meuse, est français mais Maxey sur Meuse à moins de trois kilomètres, rive droite, dépend du duc de Lorraine et donc du saint Empire romain germanique de la maison des Habsbourg-Lorraine. Avec Domrémy, nous sommes donc bien aux marges de la France du XVième siècle et à cet endroit, la Meuse sert de frontière.
La carte ci-dessous éclaire la situation des trois protagonistes de l’époque ; le roi d’Angleterre, le duc de Bourgogne alliés et le dauphin Charles VII appelé ironiquement le roi de Bourges.
Les éléments qui vont suivre sont tirés du livre de Jean- Baptiste Ayroles – cf là– membre de la Compagnie de Jésus. Le livre, en cinq volumes, est publié en 1894 et il peut être lu ici. Son travail s’appuie, entre autre, sur celui de Jules Quicherat historien et élève de Jules Michelet qui fait autorité pour l’histoire de Jeanne et de son époque .
L’aspect surnaturel de la force de conviction de Jeanne :
Le livre premier dénonce le sort fait à la Pucelle à Rouen par les Universitaires parisiens et juges appelés à son procès, souvent théologiens et hommes d’Eglise, sous la direction de l’évêque Cauchon de Beauvais. Tous ces intervenants étaient alors sous contrôle des Anglais qui la gardaient dans une tour du château de Rouen. Ce contexte ne peut être oublié si l’on regarde l’issue du procès mais il n’explique pas tout car l’Eglise luttait alors aussi contre ce qu’elle appelait l’hérésie et aussi la sorcellerie, les interrogatoires sont menés dans le but de déceler ces éléments dans le parcours de Jeanne et citons pour illustrer ce point de vue, les nombreuses questions autour du fameux Bois Chenu qui domine Domrémy, mais aussi autour de l’arbre aux fées dit aussi l’arbre de May, car il s’agissait, selon Jeanne, d’un hêtre, premier arbre de la forêt à donner son feuillage début mai et où se retrouvaient parfois les filles et jeunes du village.
C’est à partir de ces données historiques, elles-mêmes tirées des sources du procès, que mon article se poursuit. Je n’ignore pas que l’histoire de Jeanne, comme je l’ai écrit plus haut, a fait l’objet et fait encore l’objet de spéculations multiples conduites par des personnes impliquées dans le combat frontal contre l’Eglise et toutes les croyances qui sont autour, qualifiées “d’obscurantisme”. Certains de ces auteurs vont jusqu’à nier l’exécution de Jeanne et retrouvent ses traces en Lorraine sous le nom de Jeanne des Armoises – cf là– ou prétendent par exemple qu’elle était la sœur cachée de Charles VII-et fille illégitime d’Isabeau de Bavière.
Laissons tous ces combats historiques autour de la personne de Jeanne faits de beaucoup de suppositions et reconstructions historiques sans réelles preuves et laissons aussi certains éléments qui relèvent en partie de la légende pour nous consacrer essentiellement à ce que Jeanne a révélé au procès et à ce qu’elle a fait pour aider le roi Charles VII : libérer Orléans, faire couronner le dauphin à Reims mais ensuite échouer à libérer Paris puis Compiègne où elle sera faite prisonnière, remise au duc de Luxembourg qui la vend aux Anglais. Laissons de côté par méconnaissance, les révélations de Jeanne à Charles VII qu’elle dit au procès ne pas être autorisée à révéler. Sur ce point, soulignons seulement ce qu’elle déclara au procès à l’occasion de sa première rencontre à Chinon avec le dauphin qu’elle n’avait évidemment jamais rencontré auparavant. La personne de celui-ci, volontairement caché au milieu de tous les nobles réunis, lui fut indiquée, dit-elle, par une couronne qu’elle seule vit alors apparaître au-dessus de la tête d’un des membres de l’assemblée. C’est ainsi qu’elle alla alors s’adresser à Charles VII et que celui-ci lui accorda immédiatement une entrevue en tête à tête.
“ Tout est unique, tout sort des limites ordinaires dans la Vénérable servante de Dieu“ écrit Jean- Baptiste Ayroles dans l’un des cinq volumes de la vraie vie de Jeanne. Cette phrase résume ce qui va suivre c’est à dire la dimension surnaturelle du parcours de Jeanne tant en ce qui concerne “les voix” que l’histoire extraordinaire d’une fille qui n’a que 17 ans et qui se lance dans une entreprise militaire surhumaine surtout pour une fille de cet âge et de surcroît de condition assurément modeste. Mais Jeanne, forte de l’appui de Saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite avait une force de conviction surnaturelle d’abord pour convaincre Robert de Beaudricourt de lui fournir une escorte pour Chinon puis, arrivée là, elle eut la même force pour convaincre Charles VII de l’envoyer défendre Orléans assiégé et là-bas, la même force de conviction pour entraîner les assiégés et les soldats à faire fuir les anglais alors que la France perdait jusque là toutes ses batailles face aux anglais. Revenue à Loches où séjournait alors Charles VII, elle eut encore la force de conviction d’entraîner le dauphin jusqu’à Reims pour le faire sacrer roi. C’est une distance qui, aller et retour, fait plus de 700 km, parcourue à travers une région de France envahie et contrôlée par les anglo- Bouguignons .
L’époque de Jeanne : une grande fragilité de l’Eglise et des combats contre l’hérésie et la sorcellerie
JB Ayroles fait naître Jeanne le 6 janvier 1412 dans une chaumière à Domrémy aux bords de Meuse. Même si la date exacte est pourtant incertaine car les actes de baptême n’existaient pas encore, tout le monde, y compris Jeanne, fait bien remonter sa naissance à l’année 1412.
A l’effondrement politique de la France, s’ajoute dit Ayroles, les affrontements au niveau supérieur de l’Eglise car il y eut depuis 1409 jusqu’à 1417 trois prétendants qui se disputaient la tiare. C’est finalement Martin V qui devient pape et met fin au grand schisme d’Occident – cf là-. Il mourra le 20 février 1431 au moment où s’ouvrait le procès de Jeanne à Rouen.
C’est durant le grand schisme qu’Ayroles dit voir se développer l’hérésie en Europe et de citer par exemple Jean Huss et ses massacres en Bohême. C’est aussi au XIV et XV ième siècle que l’inquisition est la plus forte et que l’Eglise lutte contre la sorcellerie. Cette lutte se trouvera au cœur du procès de Jeanne à Rouen car on la soupçonne puis on la condamne pour être une sorcière… en plus d’être, bien sûr, une ennemie de l’Angleterre et des Bourguignons. Rappelons que le procès organisé par l’évêque de Beauvais Cauchon dont dépendait Compiègne où elle fut faite prisonnière, se déroule à Rouen qui est alors sous contrôle des anglais.
Le Moyen-Âge et particulièrement le XV ième siècle, est une période où le surnaturel est partout. Du côté de l’Eglise, Vincent Ferrier – cf là– joue un rôle important par ses prêches en Espagne, en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas en Angleterre bénéficiant dit Ayrole du don des langues – cf glossolalie. Il lui attribue aussi le fait d’avoir ressuscité trois morts.
On peut aussi, pour illustrer l’époque, ajouter Bernardin de Sienne – cf là – décédé en 1444, frère franciscain surnommé l’apôtre de l’Italie et qui prêcha contre les juifs, les homosexuels, les sorcières et les hérétiques ce qui montre le combat de l’Eglise contre les hérétiques et les sorcières.
Au temps même de Jeanne, il y eut aussi une autre vierge française, devenue sainte Colette de Corbie – cf là– , née trente ans avant elle en Picardie et qui mourut seize ans après. Colette eut des visions de St François d’Assise. Elle connut des extases, la lévitation, des effluves odoriférants émanant de sa personne et de ce qu’elle touchait. Elle eut connaissance de l’état des âmes du purgatoire, des dons de clairvoyance et de prophétie.
Elle avait le goût de la pénitence, des mortifications, des jeûnes, de la pauvreté totale.
Dans ce siècle, Jeanne n’était pas la seule à bénéficier de grâces spéciales mais c’était la seule qui, par ces grâces, voulait sauver la France.
C’est le temps de l‘obscurantisme médieval selon les esprits des Lumières adeptes et défenseurs de la seule raison. C’est un temps où l’extraordinaire était partout.
Retour à Domrémy :
Revenons à Jeanne et Domrémy. Le château de l’Isle et les terres qui l’entourent sont mis en location par enchères en 1419 et l’acte qui a été conservé, est bien connu des historiens. Les enchères sont remportées par Jean Biget et Jacques d’Arc, ce dernier père de Jeanne. Ceci constitue une indication factuelle de la condition sociale de Jeanne, fille d’un laboureur, sans doute il est vrai parmi les moins pauvres des paysans du village. Jeanne n’est donc pas ni la bergère totalement pauvre de sa légende et gardienne de moutons mais elle ne fut pas non plus élevée dans un château !
Donnons encore ces éléments qui rappellent la dangerosité de l’époque : Domrémy sera soumis en 1425 à une bande de pillards qui emportèrent le bétail puis le 22 janvier 1426 à une troupe anglo-bourguignonne qui préleva les stocks d’avoine du village.
Ensuite, la famille de Jeanne dû se réfugier vers août/octobre 1428 à Neufchâteau distant d’une dizaine de km pour se protéger des troupes du maréchal de France Antoine de Vergy -un Bourguignon- qui mirent la contrée de Vaucouleurs à feu et à sang. Les habitants de Domrémy dont la famille d’Arc, s’enfuirent à Neufchâteau, avec troupeaux, armes et bagages… La famille y fut hébergée dans une auberge tenue par “La Rousse.”
Voilà quelques éléments qui colorent et indiquent ce qu’était l’époque de Jeanne…
Ce que révèle le procès qui dura trois mois au sujet des voix qui la dirigent :
Le 12 mars 1431 elle est interrogée : Vos voix vous ont elles appelé fille de Dieu, fille de l’Eglise, fille au grand coeur ?
Avant le siège d’Orléans levé, et depuis tous les jours, quand elles me parlent, elles m’ont appelé plusieurs fois JEANNE LA PUCELLE, fille de Dieu.
Le 24 février, il lui est demandé si elle était en état de grâce et elle termine sa réponse par ces mots :
Si j’étais en état de péché, je crois que la voix ne viendrait pas vers moi. Je voudrais que tout le monde le comprit aussi bien que je le comprends. C’était dans la treizième année ou à peu près, qu’il m’est avis que j’entendis la voix pour la première fois.
Le 24 février toujours on l’interroge sur l’autorisation ou non des voix à répondre aux questions et elle répond : Je ne vous répondrai pas sur cela ; j’ai des révélations qui regardent le roi et que je ne vous dirai pas…je ne vous dirai pas tout ce que je sais…
Le 27 février : A quelle heure avez-vous entendu la voix hier ? Je l’ai entendue trois fois, le matin, le soir, et une troisième fois quand on sonnait l’Ave Maria. Je l’entends plus souvent que je ne dis.
C’est graduellement que Jeanne s’est expliquée sur les personnages qui lui parlent et ne cessent de la guider. Dans la séance du 22 février elle n’emploie que le mot générique voix. C‘est dans la séance du 27 qu’elle dit que ce sont les voix de Sainte Catherine, sainte Marguerite et saint Michel.
Le 24 février, on lui demande si ses derniers jours il y avait aussi une clarté du côté de la voix et elle répond : Sous le nom de voix, j’entends aussi la clarté… Il y avait beaucoup de lumière de tout côté et cela convient bien ; et toute la lumière n’arrivait pas jusqu’à moi.
Dans la séance du 22 février elle présente sommairement la suite des manifestations divines qui l’ont engagée dans la carrière. Voici son exposé jusqu’à son départ de Vaucouleurs à 20 km au nord de Domrémy pour rejoindre Chinon avec ses six compagnons.
” J’étais dans ma treizième année quand Dieu m’envoya une voix pour m’aider à me conduire : la première fois j’eus grande frayeur. La voix vint sur le midi, durant l’été dans le jardin de mon père : j’étais alors à jeun, mais je n’avais pas jeuné le jour précédent. J’entendis la voix sur le côté droit, vers l’Eglise ; rarement je l’entends sans voir une clarté ; cette clarté est du côté où la voix se fait entendre ; il y a là le plus souvent une grande clarté. Quand je suis venus en France, j’entendais souvent la voix.”
… Après l’avoir entendu trois fois, je connus que c’était la voix d’un Ange… De cette fois l’interrogateur ne saura pas de moi sous quelle forme elle m’apparaissait.
Cette voix me disait deux ou trois fois par semaine qu’il me fallait quitter mon pays et venir en France ; mon père ne sut rien de mon départ. La voix m’ordonnait de venir en France et je ne pouvais m’endurer où j’étais. La voix me disait que je ferais lever le siège mis devant la ville d’Orléans ; elle me dit d’aller vers Robert de Beaudricourt, à la forteresse de Vaucouleurs dont il était le capitaine et qu’il me donnerait des gens pour me conduire. Je lui répondais : “je suis une pauvre fille qui ne sait pas monter à cheval et n’entend pas la guerre.”
Dans la séance du 27 février elle déclara : “il y a bien sept ans écoulés que sainte Catherine et sainte Marguerite se sont chargées de me gouverner.”
Elle parle aussi du réconfort de Saint Michel : Je ne vous parle pas de la voix mais du grand réconfort de saint Michel.
Le 15 mars elle déclare : l’Ange me disait qu’il me fallait quitter mon pays et venir en France, que je devais faire lever le siège d’Orléans.
Le 27 février elle déclare : Ce fut saint Michel que je vis de mes yeux ; il n’était pas seul ; il était accompagné de bien des Anges du Paradis. Ce n’est que sur le commandement de Dieu que je suis venue en France… Je les ai vus de mes yeux corporels, aussi bien que je vous vois vous-même. Quand ils s’éloignaient, je pleurais et j’aurais bien voulu qu’ils m’eussent emportée avec eux.
Le 1ier mars interrogée sur la figure de saint Michel elle répond : je ne lui ai point vu de couronne et je sais rien de ses vêtements…
A la séance du 3 mars on lui dit : ” Vous avez dit que saint Michel avait des ailes ( pas de trace de cet aveu dans le procès) et vous avez parlé du corps et des membres de sainte Catherine et sainte Marguerite. Que voulez vous dire par là ?
Je vous ai dis ce que je sais … j’ai vu saint Michel en personne et les Saintes dont je parle. …
Croyez-vous que que saint Michel et saint Gabriel aient des têtes naturelles ?
Je les ai vus de mes yeux et je crois que ce sont eux aussi fermement que je crois que Dieu existe.
Le 15 mars : comment connûtes vous que saint Michel vous parlait ?
Par le parler des Anges et je crois fermement que c’étaient des Anges.
Si l’ennemi prenait la forme ou la figure d’un Ange comment connaîtriez vous si c’était le bon ou le mauvais Ange ?
Je connaîtrais bien si c’était saint Michel ou chose qui cherchât à le contrefaire. A la première, je fus en grand doute si c’était saint Michel ; j’eus grand peur cette première fois et je le vis maintes fois avant de savoir que c’était saint Michel.
La première fois, j’étais jeune enfant et j’eus peur de ce que je voyais ; mais dans la suite il m’enseigna et me montra tant de choses que je crus fermement que c’était lui… l’Ange me racontait la pitié qui était en royaume de France.
Le 17 mars l’interrogateur demande une réponse sur la forme, la figure, la taille, le vêtement de saint Michel :
Il était en la forme d’un très vrai prudhomme. Quant à l’habit je n’en dirai plus rien. Pour ce qui est des Anges je les ai vus de mes yeux…
Le 28 mars elle affirme : … je crois que ce sont saint Michel et Gabriel sainte Catherine et sainte Marguerite que Notre Seigneur m’envoie pour me conforter et me conseiller.
Le 27 février elle déclara : C’était la voix de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Elles avaient sur la tête de belles couronnes, très riches, de très grand prix. J’ai la permission de Notre Seigneur de vous le dire ; cependant j’ai toujours reçu conseil de toutes les deux.
Lors de la séance du 1er mars au sujet de sainte Catherine et sainte Marguerite : Il n’y a pas de jour que je ne les entende… je les vois toujours sous la même forme ; elles portent une couronne d’ineffable richesse ; je ne sais rien de leurs robes…
… je ne sais pas s’il y avait des bras ou d’autres membres… elles parlaient un langage excellement, fort beau et je les comprenais bien.
Dans sa séance du 15 mars elle précise : “Quand saint Michel vint vers moi, il me dit que sainte Catherine et sainte Marguerite viendraient ; il m’ordonna de me conduire d’après leurs conseils ; qu’elles étaient ordonnées pour me diriger et me conseiller en ce que j’avais à faire ; que je les crusse de ce qu’elles me diraient que tel était le commandement de Notre Seigneur “.
Le 12 mars encore à la question les Anges étaient ils longtemps avec vous ? elle répond :
Ils viennent beaucoup de fois entre les chrétiens sans qu’on les voie ; je les ai vus BEAUCOUP DE FOIS entre les chrétiens.
Le 9 mai en présence des tortures étalées sous ses yeux elle disait :
“A la sainte Croix ( 3 mai) j’ai eu le confort de saint Gabriel ; croyez que ce fut saint Gabriel ; j’ai su par les voix que c’était saint Gabriel.”
Le 12 mars encore au sujet des voix : les appelez vous ou viennent elles sans être appelées ? “Souvent elles viennent sans être appelées et d’autres fois si elles tardaient à venir, je requerrais notre Seigneur de les envoyer .”
Les saintes allaient jusqu’à lui permettre de les embrasser. Voici ce qu’elle dit le 17 mars à ce sujet : Je les ai accolées toutes les deux .
Par quelle partie les accoliez vous en haut ou en bas ? Il est plus convenable des les accoler en bas qu’en haut.
Le 14 mars elle disait :
Sainte Catherine me dit que j’aurai secours… le plus souvent les voix me disent : Prends tout en gré ; ne t’inquiète pas de ton martyre ; tu t’en viendras enfin en royaume de Paradis. Les voix me disent cela simplement, absolument, c’est à savoir sans faillir. J’appelle cela martyre pour la grande peine et adversité que je souffre en prison ; je ne sais si plus grand en souffrirai mais je m’en attends à Notre Seigneur.
En la séance du 10 mars elle expose que ses voix lui avaient indiqué qu’elle serait faite prisonnière ( à Compiègne) :
” En la semaine des Pâques dernièrement passées, comme j’étais sur les fossés de Melun il me fut dit par mes voix à savoir sainte Catherine et sainte Marguerite, que je serais prise avant la saint Jean ; qu’il fallait qu’ainsi il fût fait ; de ne point m’en laisser abattre ; de prendre tout en gré et que Dieu m’aiderait.
Elle me l’ont dit, par plusieurs fois, comme tous les jours. Je leur requérais que, quand je serais prise, je mourusse promptement, sans long travail de prison ; et elles me disait de tout prendre en gré, et que c’était ainsi qu’il fallait faire ; mais elles ne me disait pas l’heure…Par plusieurs fois je leur au demandé de savoir l’heure, mais elles ne me la dirent pas.
La mission de Jeanne et le départ pour Chinon
le 22 février elle dit : je vins auprès de mon oncle et j’y restai environ huit jours et je lui dis qu’il me fallait aller à Vaucouleurs rencontrer Robert Beaudricourt que je n’avais vu. ( son oncle serait Durand Laxard, paysan à Burey-le-Petit aujourd’hui Burey la Côte situé à 8 km de Domrémy)
Je lui dis qu’il me fallait aller en France de toute nécessité ce qu’il refusa deux fois et me repoussa. ( Robert Beaudricourt la traita d’abord de folle et conseilla à son oncle de la reconduire à son père) La troisième, il me donna des gens pour me conduire. La voix m’avait prédit qu’il en serait ainsi. La première visite à Vaucouleurs eu lieu le 13 mai 1428.
Elle se rend aussi auprès du duc de Lorraine Charles II à la demande celui-ci qui s’inquiétait pour sa santé et que Jeanne a dû lui être recommandée comme une “sainte à miracles”, indication qui traduit déjà une certaine notoriété de Jeanne à cette époque.
Lorsqu’elle quitte Vaucouleurs pour Chinon elle dit : En quittant Vaucouleurs je portais un vêtement d’homme, j’avais une épée, don de Robert de Baudricourt, je n’avais pas d’autres armes.
Puis plus loin : je partis en compagnie d’un chevalier, d’un écuyer et de quatre serviteurs. Nous nous dirigeâmes vers saint Urbain et je passai la nuit dans l’abbaye. Dans le voyage je traversai la ville d’Auxerre ; j’y assistai à la messe dans la grande église. ( selon le témoignage de Durand Laxart, son escorte était composée de Jean de Metz dit de Novelonpont “soldoyer” au service de Robert Baudricourt, Bertrand de Pouengy, “seigneur foncier”, écuyer de “l’écuyerie” royale de France, Colet de Vienne –que d’aucuns disent messager ou écuyer du roi-, Richard l’archer, et deux serviteurs)
Dans sa déposition, Jean de Metz précise qu’il donna des habits de ses serviteurs pour habiller Jeanne et après cela, les habitants de Vaucouleurs lui firent confectionner des vêtements d’homme, des chaussures, des bottes et l’équipement complet et un cheval.
J’arrivai sans obstacle vers mon roi. Elle précise le 27 février : A mon arrivée à Sainte Catherine de Fierbois – à une trentaine de km de Chinon– j’y entendis trois messes en un jour et je fis porter une lettre au roi lui indiquant que je venais à son secours.
Sans insister, il sera seulement indiqué ici l’épisode de l’épée : les voix lui avaient ordonné d’aller prendre l’épée cachée derrière l’autel de sainte Catherine de Fierbois. Elle envoya effectivement chercher celle-ci par un forgeron qui la récupéra et la lui remit – lire cet article.)
Elle arriva ainsi le 6 mars à Chinon après un voyage qui dura 11 jours selon la déposition de Bertrand de Poulengy ce qui nous donne une moyenne de plus de 40 km parcourus par jour pour couvrir les 470 km environ qui séparent le point de départ de celui d’arrivée.
en quelques mots les campagnes militaires de Jeanne
Après l’arrivée de jeanne à Chinon, un examen de la Pucelle fur ordonné par Charles VII pour s’assurer à la fois de santé mentale et qu’il n’ y avait pas avec elle, de risques de sorcellerie. Cet examen fut effectué par les docteurs et universitaires de Poitier qui confirmèrent les allégations de jeanne et sa pleine santé mentale. Jeanne put donc alors être envoyée à Orléans, non pas à la tête d’une armée, mais avec un convoi de ravitaillement qui longea la Loire sur la rive gauche. On l’équipe d’une armure et d’une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit “Jesus Maria”, qui est aussi la devise des ordres mendiants (les dominicains et les franciscains).
Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d’Orléans, dit « le Bâtard d’Orléans », futur comte de Dunois.
Le siège d’Orléans a été précédé de la prise par les anglais de nombreux bourgs beaucerons. Le véritable siège commence les 23 et 24 octobre 1428. Les anglais édifient 9 bastilles en avril 1429. Le convoi de ravitaillement quitta Blois le 27 ou 28 avril escorté par 500 soldats.
Jeanne avait envoyé depuis Blois des missives aux Anglais et ces textes, où elle se désigne elle-même comme « La Pucelle ». Elle donnait cet ordre aux Anglais : « Au nom de Dieu , Retirez-vous, ou je vous ferai partir »
Le convoi approcha par le sud des rives de Port Saint-Loup, en face du fort anglais de Saint-Loup, situé sur la rive nord. Pendant que des unités françaises empêchaient la garnison anglaise de Saint-Loup d’intervenir, une flotte de bateaux venue d’Orléans approcha du convoi pour ramener dans la ville le ravitaillement, Jeanne elle-même et 200 soldats.
L’un des miracles les plus connus de Jeanne fut rapporté comme ayant eu lieu à cet endroit : le vent qui avait amené les bateaux en amont s’inversa brutalement, ce qui leur permit de retourner à Orléans sans dommage sous le couvert de l’obscurité. Jeanne entra triomphalement dans la ville, le 29 avril, autour de 20 heures, ravivant tous les espoirs.
Estimant la garnison trop petite pour toute action, Dunois laissa la ville, le 1er mai, sous la responsabilité de La Hire et de Jeanne. Il se rendit personnellement à Blois pour rassembler des renforts.
Le 3 mai, le convoi de renforts de Dunois quitta Blois pour se diriger vers Orléans. Dans le même temps, d’autres convois de troupes partirent de Montargis et de Gien en direction d’Orléans. Le convoi de Dunois arriva, à travers la Beauce, à la rive nord de la rivière, au matin du 4 mai, parfaitement visible depuis le fort anglais de Saint-Laurent. Les Anglais ne tentèrent rien pour empêcher l’entrée du convoi, le jugeant trop puissant. Jeanne sortit de la ville pour escorter le convoi.
La suite de la libération d’Orléans se fit à travers plusieurs attaques de forts tenus pas les anglais : le 4 mai assaut sur le fort Saint Loup où 1500 français submergent la garnison de 400 anglais.
Les 5 et 6 mai assaut sur le fort des Augustins où Jeanne est blessée au pied.
L’assaut sur le fort des Tourelles où les anglais perdirent près de 1000 hommes et eurent 600 prisonniers.
La fin du siège eut lieu le 8 mai 1429.
A son arrivée à Orléans Jeanne est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre dont Dunois sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais après de rudes combats à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au .
Après la levée du siège, Jeanne se rend à Loches ou séjourne alors le dauphin et persuade celui-ci d’aller à Reims pour être sacré roi de France.
Pour arriver à Reims, l’équipée doit traverser des villes sous domination bourguignonne, qui n’ont pas de raison d’ouvrir leurs portes, et que personne n’a les moyens de contraindre militairement.
Selon Dunois, le coup de bluff aux portes de Troyes entraîne la soumission de la ville mais aussi de Châlons-en-Champagne et de Reims. Dès lors, la traversée est possible.
Le , dans la cathédrale de Reims, en présence de Jeanne d’Arc, Charles VII est sacré roi par l’archevêque Regnault de Chartres. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, en tant que pair du Royaume, est absent ; Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre, pour lui demander la paix.
L’effet politique et psychologique de ce sacre est majeur. Reims étant au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons et hautement symbolique, il est interprété par beaucoup à l’époque comme le résultat d’une volonté divine. Il légitime Charles VII, qui était déshérité par le traité de Troyes.
Dans la foulée du sacre, Jeanne d’Arc tente de convaincre le roi de reprendre Paris aux Bourguignons et aux Anglais, mais il hésite préférant la recherche de la paix. Après s’être arrêtée au château de Monceau, Jeanne mène une attaque sur Paris le , mais elle est blessée par un carreau d’arbalète lors de l’attaque de la porte Saint-Honoré. L’attaque est rapidement abandonnée et Jeanne est ramenée au village de la Chapelle.
En octobre, Jeanne participe au siège de Saint-Pierre-le-Moûtier avec l’armée royale. Le , « la Pucelle » et Charles d’Albret s’emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Le 23 novembre, ils mettent le siège devant La Charité-sur-Loire pour en chasser Perrinet Gressart. Après un mois, le siège est abandonné. Pour Noël, Jeanne regagne Jargeau, ville fortifiée en bord de Loire, à la suite de l’échec de ce siège.
Début 1430, Jeanne est conviée à rester dans le château de La Trémoille à Sully-sur-Loire. Elle quitte le roi début mai, sans prendre congé, à la tête d’une compagnie de volontaires, et se rend à Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée par des capitaines bourguignons lors d’une sortie aux portes de Compiègne le
Elle est ensuite prisonnière du seigneur de ces capitaines bourguignons, Jean II de Luxembourg-Ligny. Elle essaie de s’échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blesse même sérieusement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir.
Elle est vendue aux Anglais le 21 novembre 1430, pour dix mille livres tournois, payées par les Rouennais, et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Les Anglais l’emmènent à Rouen, où se situe leur quartier-général.
Lors de son procès dans le château de Rouen (dans la chapelle royale, la salle dite de parement qui faisait partie des appartements royaux et dans la tour-prison lors de séances en comité restreint qui durera 3 mois du 21 février au , Jeanne est accusée d’hérésie. Elle est emprisonnée dans une tour du château de Philippe Auguste à Rouen, dite plus tard « tour de la Pucelle ». L’enquête préliminaire commence en janvier 1431.
Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d’homme, d’avoir quitté ses parents sans qu’ils lui aient donné congé, et surtout de s’en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu’à celui de « l’Église militante », c’est-à-dire l’autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses « voix », auxquelles elle se réfère constamment, sont en fait inspirées par le démon. Soixante-dix chefs d’accusation sont finalement trouvés, le principal étant revelationum et apparitionum divinorum mendosa confictrix(imaginant mensongèrement des révélations et apparitions divines). L’université de Paris (Sorbonne), rend son avis : Jeanne est coupable d’être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d’hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints.
Jeanne en appelle au Pape, ce qui sera ignoré par les juges.
Le tribunal déclare Jeanne d’Arc « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ». Le , après s’être confessée et avoir communié, Jeanne en tunique de toile soufrée est conduite vers neuf heures, sous escorte anglaise, dans la charrette du bourreau Geoffroy Thérage, place du Vieux-Marché à Rouen où l’on a dressé trois estrades : la première, pour le cardinal de Winchester et ses invités, la seconde pour les membres du tribunal civil représenté par le bailli de Rouen Raoul le Bouteiller ; la troisième, pour Jeanne et le prédicateur Nicolas Midi, docteur en théologie.
Peu après avoir repris Rouen, Charles VII publie, le , une ordonnance disant que « les ennemis de Jeanne l’ayant fait mourir contre raison et très cruellement », il veut savoir la vérité sur cette affaire. Mais il faut attendre que Calixte III succède à Nicolas V pour qu’un rescrit papal ordonne enfin, en 1455 et sur la demande de la mère de Jeanne, la révision du procès.
Le jugement, prononcé le , déclare le premier procès et ses conclusions « nuls, non avenus, sans valeur ni effet » et réhabilite entièrement Jeanne et sa famille. Il ordonne également l’« apposition d’une croix honnête pour la perpétuelle mémoire de la défunte » au lieu même où Jeanne est morte.
Quelques mots à propos de Jeanne des Armoises et Jeanne de Sermaises
Plusieurs femmes se présentèrent comme étant Jeanne d’Arc affirmant avoir échappé aux flammes. Pour la plupart, leur imposture fut rapidement décelée, mais deux d’entre elles parvinrent à convaincre leurs contemporains qu’elles étaient réellement Jeanne d’Arc : il s’agit de Jeanne des Armoises et de Jeanne de Sermaises.
D’après une source tardive (trouvée en 1645 à Metz par un prêtre de l’oratoire, le père Jérôme Viguier, et publiée en 1683 par son frère Benjamin Viguier), La Chronique du doyen de Saint-Thiébaud, Claude, dite Jeanne des Armoises, apparut pour la première fois le à Metz où elle rencontra les deux frères de Jeanne d’Arc, qui la reconnurent pour leur sœur.
Il semble impossible d’affirmer s’ils crurent vraiment qu’elle fut leur sœur ou non. La belle-sœur de Claude-jeanne des Armoises,Alarde de Chamblay devenue veuve, s’était remariée en 1425 avec Robert de Baudricourt, le capitaine de Vaucouleurs. Claude-Jeanne guerroya avec les frères d’Arc et Dunois dans le Sud-Ouest de la France et en Espagne. En juillet 1439, elle passa par Orléans, les comptes de la ville mentionnent pour le 1er août : « À Jehanne d’Armoise pour don à elle fait, par délibération faite avec le conseil de ville et pour le bien qu’elle a fait à ladite ville pendant le siège IICX lp », soit 210 livres. Elle mourut vers 1446 sans descendance.
En 1456, après la réhabilitation de la Pucelle, Jeanne de Sermaises apparut en Anjou. Elle fut accusée de s’être fait appeler la Pucelle d’Orléans, d’avoir porté des vêtements d’homme. Elle fut emprisonnée jusqu’en février 1458, et libérée à la condition qu’elle s’habillerait « honnêtement ». Elle disparaît des sources après cette date.
La canonisation de Jeanne
Jeanne d’Arc est béatifiée par un bref daté du puis une cérémonie tenue le . Elle est ensuite canonisée le . Sa fête religieuse est fixée au 30 mai, jour anniversaire de sa mort.
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Quelques indications sur sainte Catherine et sainte Marguerite dont l’existence est contestée par des auteurs qui refusent le caractère surnaturel de la vie de Jeanne.
compléments sur sainte Catherine et sainte Marguerite
Quelques lignes concernant les deux saintes dont l’existence est contestée, faute de preuves par certains historiens qui combattent la légende de Jeanne.
L’absence de preuves historiques ne signifie en rien que ces saintes ayant vécu au IV ème siècle n’ont pas existé. Leur caractère de sainteté ne fait pas d’elles nécessairement des personnages dont on puisse trouver trace dans le peu d’écrits de cette époque.
Voici quelques éléments sur lesquels s’appuient ces historiens :
La tradition situe la naissance de sainte Catherine à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312.
Sa légende et son culte se sont répandus de l’Orient vers l’Occident et sont largement attestés après les croisades.
Quelques siècles plus tard, des moines d’un monastère construit au pied du Mont Sinaï découvrent miraculeusement au sommet d’une montagne voisine le corps intact d’une belle jeune femme qui est reconnu comme étant celui de sainte Catherine d’Alexandrie, déposé là par des anges. Le monastère était placé d’abord sous le patronage de Notre-Dame, puis de la Transfiguration, avant de l’être sous le patronage de sainte Catherine au VIII ème siècle. Les moines du monastère Sainte-Catherine du Sinaï deviennent les gardiens du tombeau de la sainte.
En 1969, elle est supprimée par l’Eglise catholique du Calendrier romain, mais le Pape Jean-Paul II l’y rétablit en 2002 suite à son pèlerinage au Monastère Sainte-Catherine du Sinai.
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Marguerite d’Antioche ou Marine d’Antioche ou sainte Marguerite ou aussi Marina et Magali est une vierge martyre du début du IV ème siècle (vers 305)
L’absence de bases historiques de son hagiographie a entraîné l’interruption de son culte après le concile de Vatican II. Elle reste très vénérée dans l’Église orthodoxe.
Il existe différents plans spirituels et états d’Eveil.
Par la Tête l’Illumination peut se vivre.
Mais par le Cœur l’Eveil sublime se Réalise.
Le Cœur est la clé de la nouvelle conscience.
Notre Cœur est la porte
..
C’est un grand appel qui se fait maintenant.
Mais pour pouvoir y répondre,
nous devons nous préparer.
“L’union de l’être humain avec le Cœur d’une Personne Divine
entraîne l’union de l’être humain avec Dieu.”
Au plus profond du cœur,
dans le grand silence,
une nuit,
une Présence,
douce et puissante
plus intense que tout
*
et
une voix, sans parole,
qui transmet, comme une impulsion …
à écrire.
“Rappelle-toi que l’unique visée de mon Cœur est de révéler l’Amour, et de faire de ta petitesse et de ta fragilité, un canal de miséricorde pour beaucoup d’âmes ” (Coeur divin)
Et donc, un Créateur de tout l’Univers, voire des Univers… Ou, Univers holographique(s) – Univers ekpyrotique(s) – Théorie des branes Théorie des super-cordes – pour les plus abordables !…
Dès lors que l’on ne peut apporter de réponses, concrètes, cohérentes et irréfutables en tous points, sur ce qui concerne la « Création » de notre univers – ce qui est, jusqu’à preuve du contraire, toujours d’actualité – on pourrait être tenté parfois de passer à une autre étape, souvent imprégnée de l’influence des dogmes, qui ont façonné nos méthodes de penser, et régulièrement structuré de manière inconsciente, nos réflexions, nos raisonnements depuis tant de siècles.
Et ainsi l’on cherchera à identifier l’Origine de cette Création, si tant est que cela soit à notre portée. On entrevoit alors, à travers le biais de la croyance, une approche, un narratif qui se voudra « descriptif» d’un Créateur – le plus souvent établi dans le ciel*** sa demeure préférée. C’est ce que l’homme a toujours fait depuis des millénaires. Que le tonnerre gronde ou que les éclairs jaillissent, c’était à coup sûr une manifestation de la colère de Jupiter, pour les romains, ou de Zeus, pour les grecs, 2500 ans avant JC. Il y avait pléthore de dieux en ces temps là, mais aussi des « Uniques » et des « Suprêmes », dont Ometeolt « le Suprême…Créateur de toutes choses », également, Tabal-dak, Indra « le Seigneur des Cieux », mais aussi et encore, un Dieu guerrier, ce qui rappelle étrangement, dans son historicité, la figure de Yahweh-l’Eternel [Milchamah] => Homme de guerre, Lui aussi !… Et c’était, il n’y a que quelques dizaines ou centaines de siècles seulement, ou plus, allez savoir ? L’humanité a évolué, ces phénomènes ont été identifiés, les dieux ont été remisés pour partie, au chapitre des traditions ou du folklore. Mais cette notion d’Entités supérieures, de Gardiens ou de Guides suprêmes, demeurera cependant sous forme d’engrammes dans l’inconscient collectif de l’humanité, et perdurera au fil des siècles, avec des variantes et des modifications adaptées aux consciences de l’époque où se déroulèrent l’écrit des récits fondateurs. Dans les Religions bien évidemment, dans les traditions ésotériques, voire occultes, et dans certaines formes de spiritualité plus ou moins formatée. Ometeolt était peut-être encore l’un de ces « Principes Créateur », avec quelques autres, Zeus, Indra …, que les auteurs de ces narratifs religieux, auraient bien voulu ancrer dans une certaine forme de transcendance; mais celle-ci demeurait encore bien trop imprégnée de dualité, pour être conforme au sens profond de la-dite Transcendance. De plus, ce même travers demeure dans chaque récit : les hommes ont voulu parachever l’image de ces dieux – qu’ils ont donc eux-mêmes créés en réifiant une Énergie perçue en une Entité, souvent d’aspect humanisé – en leur attribuant une descendance, là aussi, bien trop conforme aux normes humaines, comme de coutume. Toujours ce besoin de projeter cet archétype traditionnel, celui de la famille en l’occurrence: Père – mère – enfant ; avec souvent un, ou des fils du reste. Les filles ont moins de chance d’y figurer ! Car ce sont des hommes qui, en plus d’inventer les dieux, écrivirent et peaufinèrent les textes religieux, ne l’oublions pas ! Les femmes, à de rares exceptions près, Isis, Myriam, Maria et quelques autres, sont presque toujours, soit absentes, soit perçues dans des « rôles secondaires », dans les textes qui structurent l’élaboration des fondements des religions. Et l’on retrouve régulièrement cet ancrage archétypal dans le symbolisme de la trinité : Brama – Shiva – Vishnou ; Osiris – Isis – Horus ; Père-Fils-Esprit . Trinité et triade également dans le bouddhisme avec les 3 Joyaux : Bouddha-Dharma-Sangha bien que cela décrive plutôt, ici, un état-d’être, un parcours spirituel avec ses mille nuances, et non une entité divinisée. Et l’on n’oublie pas la trinité la plus à notre portée : Esprit-âme-corps. Cette approche sera donc teintée majoritairement, d’une certaine forme d’anthropomorphisme; pas forcément sur l’aspect extérieur supposé, quoique…, mais sur les « intentions » avancées, sur les « caractéristiques » décrites, et sur le « comportement » rapporté par les auteurs des Textes dédiés. A les en croire, ceux-ci furent sans doute des contemporains du-dit Créateur, et L’ont vraisemblablement bien connu ! Alors la plupart des gens concernés se fient à ces récits; car ne sommes-nous pas tous, très limités pour envisager d’aller plus loin par nos propres moyens ? Dieu/Dieux – est donc la Solution ultime – dixit, toutes théologies confondues, soit majoritairement monothéistes de nos jours – mais aussi certaines polythéistes, parfois moins dogmatiques – conduites par leurs fervents promoteurs et défenseurs, entraînant ainsi dans leur sillage, depuis tant de siècles, l’approbation d’une vox populi majoritaire. Et ne dit-on pas:« vox populi, vox Dei » ?!
Petit interlude – On ne peut citer la « Vox Dei » sans évoquer son pendant mélodique, le « Dixit Dominus » – Voix de Dieu et Paroles du Seigneur – mais bien sûr ici, c’est une toute autre histoire, celle de l’art musical en l’occurrence, quelquefois plus proche de l’essentiel dans son évocation, que le simple égrenage des textes « historiques ». Et surtout, certaines de ces compositions, inspirées parfois, ne sont plus un joug, même léger !. Elles laissent libre cours à l’inspiration, sans dogme à l’affût, à l’intuition, à une envolée possiblement non formatée, et peuvent de ce fait apporter cette libre ouverture, cette élévation vers un « Ailleurs » non défini, non schématisé, et qui nous concerne cependant, c’est-à dire qui nous est intime, en relation direct avec notre propre cheminement intérieur. Alors oui, j’apporte ici sans doute un zeste de contradiction sur ce qui sera évoqué par la suite, mais c’est un peu le mélomane qui s’exprime ici. Un simple exemple – les « ouvertures », pour faire court, des « Dixit Dominus » de Händel, Vivaldi ou Monteverdi – les « voix » ! du Seigneur étant impénétrables – entre autres Perles du Baroque, et si possible dirigées par un John Eliot Gardiner, ou un Roberto Zarpellon entre autres chefs inspirés, ça vous transporte vraiment…surtout dans le Silence qui suit…
La récréation est terminée, on revient au sujet. Alors, quelle fut la voie utilisée ? Tout d’abord, Concrétisation : Réifier – « Donner corps à une abstraction » . Et dans le cas abordé, en réduisant cette Abstraction à une identité, fut-elle sublime, et donc le plus souvent à un Être suprême. De fait en voulant « concrétiser » en quelque sorte, un « Sujet non déterminé » pour en faire un « Objet de culte », destiné à combler l’attente de la majorité des humains.
Donc par extension : Vouloir « Personnifier » un Absolu Indicible, peut-être par une forme d’outrecuidance bien humaine, en un « Être » évanescent, supposé être un Dieu, mais ça reste alors un Être ou un Démiurge*, ou des anges, ou alors toutes autres figures immatérielles, insaisissables, voire illusoires, mais toujours dans le cadre de l’altérité et donc de la dualité. De fait, une forme de réification, qui façonne « l’objet d’un culte ». Souvent utilisé, dans des interprétations avec une tendance anagogique**marquée .
Alors, par une Réification, On façonne la Déification.
Et puis, de quelle Création parle-t-on ? La matière qui façonne cet univers visible, pourrait bien être déjà de nature holographique, comme le postulent David Bohm, Karl Pribam, ainsi que d’autres physiciens. On sait par ailleurs, déjà très concrètement cette fois, si l’on peut dire, que ce que l’on appelle la matière, ne représente seulement que 5 % de la masse de l’Univers – de l’atome, à l’ensemble de tous les corps célestes du Cosmos confondus. Et celle-ci, cette matière donc, est composée comme l’on sait, à 99,9999… % de vide. Pour du concret, on pourrait faire mieux ! Donc pour résumer, par la réification, on veut affirmer dans un discours religieux bien assuré et souvent dogmatique – ouvrage de la plupart des théologiens, et autres philologues – l’existence d’un Créateur singulier, qui aurait été ainsi « personnifié », «caractérisé», avec un descriptif bien trop humain pour être crédible. On ne peut plus en douter lorsque l’on relit, sans à priori, ni influences provenant de notre passé culturel, les Textes officiels par ex., mais pas que !. Comme si déjà l’on pouvait « réifier », ce qui est du domaine d’un Absolu Indéterminé, et donc Insondable, ou bien avoir cette forme de rhétorique , que de vouloir à tout prix, désigner, dénommer, ce qui par Essence même, est Indicible .
Le terme Deus a été effectivement élaboré à partir du latin deus, lui-même issu d’une racine indo-européenne deiwos, « divinité », de la base, dei-, « lueur, briller » => Lumière. La Lumière est une fréquence vibratoire très particulière, qui peut différer selon les types de lumière, et les longueurs d’ondes propres à chacun d’eux. Et puis, il y a lumière… et Lumière ! Il ne viendrait à l’idée de personne, sauf dans un lointain passé – (le « deus » latin par ex. étant issu du polythéisme gréco-romain, ce panthéisme bien connu : Zeus, Jupiter etc.) – que de vouloir «personnifier», donc « réduire » cet état vibratoire dû à la magie des photons, ou d’une Vibration Autre et nettement supérieure, qu’Elle en serait Infinie.
Alors on peut tenter un rapprochement, facilité par la proximité sémantique des mots Deus=Lumière – par : «État Divin» – qui a le mérite de ne point personnifier un État Indicible, et donc peut sembler ainsi, selon que l’on soit fortement, moyennement, ou pas du tout, en connivence avec les textes officiels – être mieux approprié pour tenter de définir – bien que l’on sache pertinemment que cela est totalement impossible, mais pour une facilité de langage – cet État Absolu – Indéterminé – Illimité – Indicible – Infini … Et de fait, sans commencement, ni fin.
Mais ce n’est bien sûr, qu’une simple tentative d‘approche d’un profane, simple pèlerin en vadrouille ; un début de commencement, comme dirait l’autre, d’une possible amorce de compréhension !!… Et assurément, le résultat n’est pas garanti ! Mais continuons quand même, car « c’est en marchant que l’on fait son Chemin ! »
Ce Créateur est donc toujours décrit selon des textes transcrits, interprétés, réécrits, maintes fois modifiés… par les doctes transcripteurs des textes « originaux », textes qui ont été à « l’origine », eux aussi, également élaborés par de simples humains. Humains dont on présume donc, qu’ils étaient les auteurs attitrés de ces affirmations, assez souvent péremptoires, mais en aucun cas, sans la certitude formelle qu’ils en aient été véritablement les auteurs authentiques. Et puis, dans les toutes premières avancées de ces Aventures, l’information ne se transmettait que par l’oralité. Aux Indes, en Égypte, en Orient, aucun écrit des prémices de ces Aventures. Donc c’était un peu comme – « l’homme qui a vu l’homme, qui a vu l’homme qui à vu Dieu » – Et l’on retrouve aisément de grandes et très nombreuses similitudes, avec ces récits provenant d’autres Textes, beaucoup plus anciens cette fois, que l’hébreu massorétique, d’où émanent ces transcriptions. Par ex. les écritures cunéiformes des tablettes sumériennes, ou des écrits assyro-babyloniens. Certains passages seraient-ils en quelque sorte, des « copier-coller », tant les récits sont semblables , voire identiques parfois? Par la suite, avec le renfort de l’herméneutique, l’interprétation sera encore plus affinée, très souvent avec des inflexions et des orientations fidèles aux souhaits des théologiens.
Ainsi, « IL » aurait donc été le Créateur du…Vide. Puisque l’Univers « tangible » c’est bien du vide, à un pourcentage de 99,999 etc. « Alors, si l’on croit à un Créateur, on doit croire à cette illusion-Maya, qu’est la matière !» dixit Matthieu Ricard. Logique qui semble imparable. Mais il est vrai que les fluctuations de ce Vide, générant, ce que les scientifiques appellent : l’Énergie de Point zéro, serait peut-être cette «Origine » de la phase dans laquelle nous sommes, et qui remonte entre 13,8 et 15 milliards d’années, selon les astrophysiciens. Cette Énergie de l’origine qui était, est, et sera toujours à l’œuvre dans ce que l’on appelle – la « Création ». Celle-ci serait donc continuellement en action, en perpétuelle activité. Dieu ne chôme pas !
Pour en revenir quelques instant sur le « tangible » de la matière, de l’univers et de la vie que nous percevons, il serait peut être intéressant de se rappeler ces expériences d’un jeune chimiste américain Stanley MILLER qui, alors qu’il travaille en 1953 dans le laboratoire d’Harold UREY – (Nobel de Chimie), expérimente à 23 ans, la « création » des premières briques du vivant. Les acides aminés essentiels à partir des gaz qui prédominaient dans ce qu’on appelle la « Soupe primordiale » : Ammoniac, hydrogène, méthane, plus un soupçon de CO2 et de l’eau. Bon appétit ! La recette : Vous chauffez le tout à une certaine température, avec quelques petites décharges électriques en passant, tout en touillant un peu, et au bout de 7 jours vous obtenez au fond de la cornue, un dépôt rougeâtre – Bigre, mais qu’est-ce donc ? Ce sont les premiers acides aminés !! Les premières briques du vivant !
Stanley Miller démontrait ainsi la continuité entre la chimie organique du carbone, et les briques du vivant, inaugurant de fait la chimie prébiotique en tubes à essais. Les briques du vivant étaient fondées, qui donnèrent « vie » aux protéines et plus tard aux organismes biologiques. Miller n’est pas pour autant un créateur ! Il a seulement confirmé ce que la nature peut réaliser à partir de « l’inanimé » – gaz et autres ingrédients, pour parvenir … à ce qui peupla la terre par la suite.
La publication des travaux de Stanley Miller, le 15 mai 1953, dans la revue américaine Science, retentit à l’époque comme un coup de tonnerre. En “bricolant” dans son laboratoire, il avait en effet réussi pour la première fois à créer les briques du vivant, à partir de gaz inertes. J’avoue que cette info m’avait très intéressé en rapport avec le « début » énigmatique du vivant, à ce niveau de la matière . (Le Vivant de niveau spirituel, rayonnant Lui, vraisemblablement, sur un tout autre registre ou fréquence!). Stanley Miller n’est donc pas un « créateur » du vivant pour autant ! Il a simplement mis en lumière l’interdépendance de tous les phénomènes – gaz, particules, rayonnements, etc… Sachant, comme déjà dit, que ce n’est que du « vide » après tout. l’Information préexistant à toute matière !
Mais cependant, ce bureau sur lequel je tape ce papier, cet ordinateur, ce fauteuil sont bien tangibles! – Et pourtant, « Rien ne touche rien » comme disent certains physiciens quantiques ; et ce n’est pas une sorte de métaphore humoristique ! Tout ceci nous semble si réel – le bureau, l’ordinateur et le fauteuil sur lequel je suis assis, et vous qui lisez sur votre écran ! sauf erreur, nous ne passons pas encore au travers du fauteuil ?! – notre bureau supporte bien notre ordinateur, et celui-ci remplit bien son rôle comme si de rien n’était. Alors que ce ne sont que des champs vibratoires, des champs magnétiques ou électromagnétiques qui s’opposent, se modifient ou se repoussent, puisque n’étant pas de même fréquence, et qui procurent ainsi à nos neurones, cette confortable et rassurante impression d’un « réel » bien tangible, alors qu’au niveau quantique, il n’en est rien. Oui – « Rien ne touche rien » – ! Maya est à l’œuvre ! (Attention aux maux de tête !) Ce vide quantique, « source » de ce qui nous apparaît comme étant le réel, avait déjà été commenté par un célèbre physicien. « L’espace vide n’est pas vide, il est le siège de la physique la plus violente » John Archibald WHEELER (1911 – 2008) Physicien théoricien
Mais encore … John Wheeler résume ainsi son parcours intellectuel en physique : « Je crois que ma vie en physique se divise en trois périodes : 1 – Tout d’abord j’ai cru que tout était fait de particules. (les atomes de la matière, neutrons, protons, électrons …) 2 – Ensuite, dans ma seconde période, que tout était fait de champs. (champs gravitationnels, champs électromagnétiques etc…) 3 – Et depuis, dans cette troisième phase de ma réflexion, mon impression est que tout est fait d’Information ».
« Au commencement était le Verbe » (dixit Ev.de Jean) => Donc : l’Information ! Comme en écho, un autre physicien, non moins prestigieux, répondait : « L’espace vide n’est pas vide, il est plein. L’Univers n’est pas séparé de cette Mer d’Énergie Cosmique » David BOHM qui poursuit : « Le vide absolu n’existe pas – Ce vide n’est donc pas vide, ni inerte, il est en permanence en pleine ébullition. Ce vide, dit quantique, est le théâtre de créations et de destructions de particules. Il se remplit et se vide de lui-même générant ainsi une énergie appelée énergie de point zéro ou énergie du vide. » David BOHM (1917 -1992) Physicien théoricien et quantique.
Alors du lointain passé, résonne encore par delà les temps, et au travers des Ethers : « NEQUAQUAM VACUUM ! » « Nulle part n’est le vide » année 1484 … avec 500 ans d’avance sur la physique du XXI siècle! Cet univers n’est donc pas figé, il change ainsi perpétuellement, et n’est de ce fait, pas éternel. Lucrèce, ce philosophe romain du 1er siècle avant J.C. affirmait déjà que l’univers était encore inachevé dans sa jeunesse. Et pourquoi avait-il cette conviction, à cette époque? Suivant un raisonnement audacieux, il disait : « Depuis mon enfance j’ai constaté que les techniques se sont perfectionnées autour de moi. On a amélioré les voilures des bateaux, on a inventé des armes de plus en plus efficaces, on a fabriqué des instruments de musique de plus en plus raffinés… Et donc, si l’univers était éternel, tous ces progrès auraient largement eu le temps de se réaliser, cent fois, mille fois, un million de fois! Je devrais donc vivre dans un monde achevé, qui ne change plus ? Or, puisque au cours des quelques années de mon existence, je n’ai cessé de voir autant d’améliorations, c’est donc bien que le monde n’existe pas depuis toujours… » Pas mal ce raisonnement d’il y a 2200 ans ! Et… « En ce moment même, l’espace dans son intégralité, regorge de particules virtuelles, à l’existence aussi « fantomatique » qu’ éphémère. De même qu’une particule, l’univers peut aussi théoriquement surgir spontanément du vide, sans cause première – mais par la grâce d’une fluctuation quantique. La notion même de « cause à effet » perd son sens habituel, quand il s’agit de l’univers. Cette notion présuppose l’existence du temps : Car la cause précède l’effet. Or le temps et l’espace sont apparus en même temps que l’univers. Que veut donc dire :« Et Dieu créa l’univers », si le temps n’existait pas ? Parce l’acte de création de l’univers n’a de sens que dans le temps. Alors Dieu est-il dans le temps, ou en dehors du temps ? Le temps n’étant pas absolu, comme l’a dit Einstein. Il est élastique. Un Dieu dans le temps ne serait, pas tout-puissant, car il serait soumis aux variations du temps causées par des mouvements d’accélérations ou par des champs de gravité intenses comme ceux qui existent aux abords des Black Holes. »… Thrinh Xuan Tuan astrophysicien.
La « Création » ne pouvant être figée dans son évolution, sauf à postuler que cette création se serait, en quelque sorte, comme « cristallisée », dans des schémas préétablis? Ou bien alors, serait-elle en mouvement perpétuel, où les phénomènes surviennent et se développent par le truchement d’une interdépendance inhérente ? – Et donc ici, point de « Création » ex-nihilo, à proprement parlé – L’énergie du vide, qui n’est toujours pas vide, générant elle-même, par ses fluctuations, et ce fameux «Principe de conservation de l’énergie », principe totalement immuable, les fondements de la matière… pour….. ? Retourner au Vide après un cycle… des milliards de cycles…? c’est ce qu’on appellerait l’Éternité ? Rien ne se perd … rien ne se crée, tout se transforme! Sans compter sur d’hypothétiques, (mais de moins en moins ?), Univers parallèles, Univers branes, ou Univers cycliques, ou bien alors cet Univers gémellaire postulé par Andreï Sakharov par ex. Mais également sur des théories toujours en développement, théories des super-cordes, théories des branes ou également Univers ekpyrotique, qui interpellent de nombreux astrophysiciens dans cette recherche de l’origine – si origine il y a ? Puisque, qui dit origine, dit fin – Alors que le cycle, a certes une fin, mais qui rebondirait sur une « nouvelle aventure du cosmos, ou d’autres cosmos » ?
Petite digression sur les théories : Les théories ne s’avèrent pas toujours certaines – c’est le propre d’une théorie – mais lorsqu’elles sont partagées par de nombreux chercheurs de différents pays, on peut estimer qu’il y ait de fortes probabilités de confirmation. Je me souviens d’un bouquin passionnant de l’astronome Pierre Kohler « les Gouffres du Cosmos » (1978) , où déjà, il évoquait et développait la théorie des « trous noirs ». Théorie assez controversée à l’époque, mais qui s’est avérée par la suite totalement exacte, et a pu confirmer l’existence de ces black holes par millions et +, dans notre cosmos. Des méga trous noirs parfois, jusqu’à 40 milliards de fois la masse du soleil ! ou d’autres, blottis au cœur de galaxies, comme la nôtre par ex., ou ailleurs, souvent à des formats plus modestes, de quelques centimètres , voire moins ?!
En se rappelant que le Vide n’est surtout pas le néant. Loin s’en faut ! Le « néant » n’étant bien souvent, qu’une formule « creuse », échafaudée par ceux qui précisément veulent à tout prix désigner ce qu’ils ne comprennent pas.
Mais revenons au Principe Créateur, que personne ne peut avoir la prétention d’expliquer, surtout pas en voulant « personnifier », comme le font la plupart des théologies d’où émanent les dogmes religieux. N’y aurait-il pas là comme une forme de pensée réductrice, à vouloir à tout prix, nommer, désigner, enfermer, toujours dans ce carcan des mots, et donc réifier en quelque sorte, ce qui serait par essence innommable, puisque au-delà de nos petits raisonnements d’egos insatisfaits de ne pouvoir saisir l’Insaisissable, de nos souhaits à vouloir structurer, imaginer, nommer, ce qui serait par Essence-même, totalement Indicible ?
Allons plus loin…Et si alors on adoptait très provisoirement (!) la terminologie de certains religieux, n’y aurait-il pas là, à contrario, comme une espèce de « blasphème », à vouloir précisément enfermer cet Absolu Infini dans cette structure limitée par nature, des mots ? Vouloir à tout prix déterminer et dénommer cet État Indicible, n’est-ce pas là une espèce de démarche totalement autocentrée, à hauteur d’homme, et qui veut à tout prix exister face à cet Absolu – car sans doute veut-il comprendre ce dont il s’agit ? Il est à niveau, pense-t-il, comme beaucoup de ces théologiens après tout, qui en seraient aussi persuadés ! A-t-on si peur du Silence …en lieu et place des mots, des désignations, et des représentations, ou de toute autre métaphore en provenance de notre imagerie mentale?
Effectivement le terme Dieu, provient bien de la racine Dia = Lumière = Jour. Mais la Lumière est un État non personnifié. Et l’homme a voulu enfermer cet « État Divin», sans doute par une réaction bien humaine, par peur de tous ces maux qui affligent l’existence, dont l’ultime, la mort… croit-il. Il s’est mis en quête d’une Protection céleste – cette recherche d’un véritable Père – qu’il a nommé, désigné, et donc réduit et enfermé dans ce carcan limité, étouffant et poussiéreux des mots, comme une espèce de sauvegarde sécurisante. C’est encore l’ego qui était, et est toujours aux manettes ! Alors ne point « personnifier » le Divin, serait probablement un peu mieux approprié, et sans doute aussi, peut-être un peu plus sage ?
Car de quel Dieu parlons-nous en général ? De celui qui est décrit dans la Bible ? Colérique – Jaloux – Vindicatif – n’hésitant pas à éliminer des masses de pauvres gens – avec entre autres ce fameux : « Dévouer par interdit » ! qui ressemble à un doux euphémisme mis à toutes les sauces, mais souvent pour parler de massacres et d’exterminations en en tous genres, et que l’on retrouve à de maintes reprises dans la Bible sous ce vocable: « Dévouer par interdit – Charam » – etc… avec parfois des précisions effarantes qui peuvent être très choquantes. (Deutéronome 2:33-35) (Deutéronome 20:16) (1 Samuel 15:3) (2 Samuel 12:31) etc…etc… Il se définit Lui-même comme jaloux et colérique du reste. Il faut craindre « l’Ire de Dieu » ! Il est bien de relire cet Ancien Testament, que l’on a survolé sans doute, lorsque l’on était au catéchisme, bien entouré par un brave curé qui ne faisait que répéter avec sincérité et très consciencieusement, le dogme bien appris. Alors on nous dit que le nouveau testament… lui, est différent, il est mieux, plus spirituel. Peut-être. Mais alors, est-ce bien le même Dieu ? un Dieu à deux faces? Une forme de Janus ?
Un grand philosophe indien du II siècle, Nagarjuna, disait déjà : « Les phénomènes (matière – univers etc…) tirent leur nature d’une mutuelle dépendance (l’interdépendance) et ne sont rien en eux-mêmes . Leur évolution n’est ni arbitraire, ni déterminée par une instance divine, mais suit les lois de causalité (cause à effet) au sein d’une interdépendance globale, d’une causalité réciproque »
« Le problème de l’origine repose donc sur la croyance en la réalité des phénomènes et en l’existence réelle du temps et de l’espace, alors que du point de vue de la vérité absolue, il n’y a ni création, ni durée, ni cessation. Ce paradoxe montre bien le caractère illusoire du monde des phénomènes. » Matthieu Ricard. Et il n’est pas le seul à avancer cette constatation – des physiciens, et des philosophes modernes ou anciens, occidentaux ou orientaux, vont vers ce même constat.
Et l’on pourrait conclure ce papier par cette réflexion d’un spécialiste mondialement reconnu de la Bible hébraïque, Thomas Römer. Auteur d’une production comprenant plus d’une dizaine de monographies, traduites dans de nombreuses langues, et de près de trois cents articles scientifiques. Il est depuis 2008 professeur, titulaire de la chaire Milieux bibliques, au Collège de France, dont il est par ailleurs administrateur depuis 2019. Ses travaux se caractérisent par une approche fondée sur une analyse philologique rigoureuse, mais en la réinscrivant dans une démarche qui relève à la fois d’une forme de socio-histoire et d’une histoire comparée des religions antiques. Ses recherches circonscrivent un champ structuré par trois axes majeurs, étroitement complémentaires : les traditions mémorielles de l’Israël ancien ; l’émergence du monothéisme biblique ; l’inscription des traditions bibliques dans leur contexte antique. Et cet éminent spécialiste va exactement dans le sens d’une bible ou de fait, il n’y a aucun auteur confirmé ; et que cette bible est composée de dizaines de textes qui ont été modifiés et interprétés à plusieurs reprises au fil des siècles, pour finir en un texte conforme à une doxa théologique pré-définie, vers le Moyen-Age. « La Bible n’est pas tombée du ciel » comme le dit Thomas RÖMER . Elle est le fruit d’une rencontre entre plusieurs civilisations depuis environ 1000 avant J.-C. : Assyriens – Égyptiens – Perses – Grecs – Romains. Notamment le fameux Déluge, qui a été recopié sur les textes assyriens, d’auteurs anonymes, comme tous les textes dits bibliques. Le père dominicain Jean-Vincent Scheil, entre autres chercheurs, Samuel Noah Kramer etc… spécialistes des textes anciens, vont dans le même sens de l’histoire, et la bible n’est donc absolument pas un livre d’origine juive – l’identité juive n’existait même pas à l’origine de la bible. Toujours selon Thomas RÖMER, tous les textes ont été à leur début, transmis uniquement et totalement oralement. L’écrit n’interviendra que vers le 8ème siècle ! Alors, réifier – réifier – il en restera toujours quelque chose!? L’Essentiel est-il à l’extérieur ? ou dans un «intérieur aménagé», bien calfeutré par nos soins – et souvent, par des Influenceurs extérieurs, au fil des siècles et des vies?! Cet « Essentiel » à qui l’on prête même parole, et qui nous jugerait et nous sanctionnerait ? Peut-être par ses fameux : « Dévouer par interdit » … Ou bien faut-il avoir un autre regard, que celui des yeux de la conscience ordinaire, pour tenter cette Épopée infinie de la Conscience? Au-delà des frontières de l’impermanence – Au-delà de la forme et des apparences – Au-delà de l’espace et du temps – Par-delà les au-delà – Par-delà les mondes et les dimensions…. Épopée sans but défini, sans directive imposée, sans chemin tout tracé, ni règles édictées à respecter scrupuleusement, hormis celles de sa propre Conscience. Mais ici, ce ne sont plus des règles, c’est notre Soi, notre Âme ou notre Esprit qui, parfois, pourrait nous guider dans cette Épopée du Silence ?… A chacun sa réponse…. ! Patje Seko
(Emmanuel Kant / 1724-1804) “Pour palier à sa crainte de l’absolu, l’homme a inventé des dieux, des entités supérieures, creusets de leur crainte, substitut à un infini impréhensible.”
De nombreux ouvrages et titres de sites abordent ce thème de « Dieu et la science » – La preuve de l’existence de Dieu, disent certains, comme Mrs Bolloré et Bonnassies, en confondant allègrement, l’hypothèse, imprégnée de croyance, et la preuve. Ce peut être tout à fait louable de rechercher des preuves, mais l’utilisation de leur foi personnelle, ne peut être retenue comme une preuve scientifique de ce qu’ils avancent, tel que le fait remarquer Denis Faïck, philosophe. (Dieu la science et les preuves : une tromperie) Par ailleurs sur le même thème Dieu et la science : André Conte Sponville, Guillaume Lecointre, François Euvé, etc.. Sébastien Bohler – Ingénieur, Ecole Polytechnique – Dr en Neurosciences. Thomas Römer – Professeur à l’UNIL – « L’invention de Dieu » – Il occupe la chaire « Milieux bibliques » au Collège de France ; il est également professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne.
(***) « Quand on meurt, on va au ciel. C’est ce que pensent la plupart des croyants. Rien de plus normal à cela, car Dieu est le Très-Haut et règne dans les cieux. Mais d’où vient cette idée que le bien suprême doit avoir la tête dans les nuages ? » Ce à quoi Sébastien Bohler semble répondre, non sans un peu d’humour, avec cette autre réflexion : Pourquoi a-t-on eu le besoin d’inventer Dieu ? Sébastien Bohler – Ingénieur – Ancien élève de polytechnique – Conférencier. « Chez les primates (dont nous partageons une partie du système nerveux) l’individu dominant est généralement plus élevé physiquement que les autres. Il est souvent plus grand, il occupe un poste d’observation surélevé, se tient droit, alors que ceux qui se soumettent doivent avancer courbés, ployer l’échine et regarder le sol. De sorte que le respect et la crainte pour ce qui est « au-dessus » seraient ancrés dans notre répertoire comportemental et cognitif depuis des centaines de millénaires. Une réalité que l’on retrouve dans le terme latin désignant le Seigneur – Dominus – ( le dominant !) et dans le fait que le premier attribut du Dieu unique est la puissance qui peut inspirer la peur (ou du moins, la crainte). Le plus puissant doit nécessairement être aussi le plus haut. Habiter au ciel, en la matière, était un peu le nec plus ultra. Logiquement, les tentatives humaines de s’y hisser étaient sévèrement punies, comme lors de l’épisode de la tour de Babel. Mais cela ne pouvait plus durer : l’homme a inventé des avions qui ont survolé les nuages et Dieu n’a plus eu nulle part où se mettre ! » SB
(*) (Le démiurge, ou le créateur, est la déité responsable de la création de l’univers physique dans diverses cosmogonies. Il peut désigner par extension tout créateur d’une œuvre) (**) (en théologie l’interprétation d’un texte qui cherche à passer du sens littéral à un sens spirituel ou mystique. On parle aussi pour ce procédé d’anagogisme).
L : Mom , tu es là , ma mie ? _ Oui , lulu, et je te bénis , mon enfant.
L : Merci , mon angelote .J’ai plusieurs questions à te
poser. Mon nouvel enseignement n’a toujours pas
commencé , n’est-ce-pas ? Il devait être élargi à des
notions plus vastes de l’univers . _ Rien n’a été entrepris car tu as beaucoup trop de préoccupations , et de ce fait , ton esprit n’est plus apte à recevoir des messages et des connaissances, hors du champ terrestre .
L : Je suis tout de même un peu hors du champ, ne
crois-tu pas !? _ Oui , mais tu es retenue sur la terre , à cause de ton environnement proche , et en raison des catastrophes qui se profilent sur votre planète , guerres, climat etc…
_ A ce propos , tu dois te douter de ce dont je veux
parler avec toi .Comment pouvez-vous laisser
condamner à mort des jeunes gens qui luttent pour leur
liberté , en Iran ? Et pourquoi ne réduisez-vous pas ces
mollahs , en cendres ? _ Nous ne pouvons pas intervenir car cela est de la décision de Dieu . Ces jeunes ont choisi de donner leur vie , et ils seront reçus comme des seigneurs , au ciel .
L : C’est un peu facile ! Ils ne demandent qu’à vivre ! A
vingt ans ! Et je ne pense pas que l’idée d’être des
seigneurs au ciel , les motive beaucoup !
Ce qu’ils veulent , c’est vivre dans un pays en paix et
libéré des démons qui tuent au nom de la foi .
On ne tue pas au nom de Dieu ! C’est bien ce que
vous clamez , n’est-ce-pas ? _ Tu manques de foi , ma fille ! La mort n’existe pas, vous rentrez à la maison .Et l’héroïsme de ces jeunes gens permet à toute la communauté humaine , d’avoir un sursis de la part du Seigneur. Vous devez à leur sacrifice d’être encore présents sur cette terre, que vous avez dévastée et meurtrie du sceau de vos méfaits, contre elle et contre vos semblables. Il faut que tu considères les évènements de bien plus haut , lulu , et c’est là tout notre enseignement avec toi . Si ton jugement demeure au niveau du jugement des hommes , comment voudrais-tu évoluer vers de plus grands plans de conscience ?
L : Tu as raison , Mom , mais je pense aussi à ces
milliers de garçons , expédiés à la guerre contre leur gré
, ou trompés sur les véritables desseins de leurs
dirigeants ,qui sacrifient un peuple entier sur l’autel du
pouvoir . _ En effet ! Sacrifiés sur l’autel du pouvoir !! Le pouvoir et l’argent , voilà ce qui inspire l’homme et pour l’instant , nous ne voyons pas beaucoup de changement . Si ce n’est un sentiment de peur et de crainte de l’avenir.
Le retour vers la foi est infime , car il existe aussi une profonde désillusion et des sentiments partagés de haine et de revanche.
L : La terre est chamboulée , Mom , dans sa chair et
dans son esprit !Partout des crimes , des exactions, des
fléaux ! Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre en paix ? _ Le Perverti a fait du bon travail . La majeure partie de l’humanité lui est assujettie , et les justes sont en minorité .C’est pourquoi , seul le sacrifice des innocents peut vous sauver. Ce sacrifice remue les consciences et les cœurs, et la souffrance de ceux qui les aiment peut apporter enfin, le sursaut d’indignation et de dignité , nécessaires à la lutte contre l’effondrement de votre civilisation . Nous plaçons tout notre espoir dans ce sursaut , et nous vous envoyons des légions de justes, d’anges et d’êtres venus d’autres planètes, afin de vous aider et vous faire prendre conscience de vos erreurs et de votre infamie, pour certains . Il ne faut pas que tu confondes les crimes commis par les humains avec les cataclysmes, dont quelques-uns sont provoqués par Dieu, dans sa colère contre vous . Il vous punit , et il en souffre terriblement. Comment vous arrêter, sinon en vous montrant du doigt que vous n’êtes que fragilité et inconstance ! Vous devez vous soumettre à la loi divine , à la loi de l’obéissance au Créateur dans son amour pour vous , et tout sera pardonné .
L : Mom ? Ne penses tu pas que nous sommes un peu
comme le roseau qui plie et ne rompt pas !
Nous avons traversé l’Histoire avec son lot de drames ,
de guerres, d’épidémies , et nous sommes toujours là !
N’avons-nous pas tout de même quelques qualités , tout
au moins celle de l’endurance ! _ Oui , ma mie . Car vous êtes les enfants de Dieu , de Dieu qui espère , d’un Dieu qui espère vous voir changer au fil des siècles et qui est bien déçu et triste , hélas ! Oui , l’endurance , vous l’avez , et souvent nous vous admirons pour cela . Mais la plupart du temps , cette volonté farouche de survivre est assortie d’un désir de violence , de soumission de l’autre et de pouvoir égoïste .Cette endurance , qui pourrait être une qualité majeure
et positive , a été mise au service du désordre et de la
duplicité.
L : Pas pour tous , Mom ! Il y a des gens sincères et
bons , et tu le sais ! _ Heureusement qu’il y a des gens honnêtes , lulu ! Ce sont eux qui se dévouent pour vous , ainsi que tous ces jeunes envoyés à l’abattoir et pendus haut et court pour avoir rêvé de liberté !!
L : Comment pouvez-vous ne pas punir ces mollahs, en
Iran ? Ces despotes sanguinaires , partout dans le
monde , et ces démons qui écrasent les gens
vulnérables et sans défense ? Vous m’avez confié un
jour, que les sombres dictateurs de l’Histoire étaient en
bonne place autour du Perverti et prêts à reprendre du
service !
Ils ont bien repris du service , en effet ! N’êtes-vous pas assez forts pour détruire cette engeance, grâce à Saint Michel et aux anges guerriers ? _ Il n’est pas encore temps . L’être humain doit faire la preuve de son courage et de sa soumission à Dieu , et c’est pourquoi , la purification de la Terre a été initiée . Nous pleurons avec vous , car de grands malheurs vous attendent , et seule la prière vous sauvera . Le monde est aux mains du Perverti et de ses sbires , très bien représentés sur terre en ce moment , et très puissants . Ayez la foi ! Alors , un Chevalier blanc apparaîtra pour chasser ces démons. Il sera entouré de légions d’anges, et les pervertis seront éloignés pour un temps . Vous devrez changer votre vision du monde . Après la première purification , vous aurez une période de calme, mais aussi d’observation de votre comportement et d’évaluation de votre capacité d’amour . A vous de voir , à vous d’initier une transformation salutaire , sinon la deuxième purification adviendra avec plus de sévérité et de pénitence. Commencez à agir autour de vous , afin que des ondes d’amour entourent de leur protection ceux qui vous sont proches , car ces ondes d’amour seront un rempart contre les attaques maléfiques des pervertis .
L : Mom , penses-tu que la réapparition des loups soit
un signe ?
_ Bien sûr, ma mie , que c’est un signe ! Et il y en aura d’autres que vous ne voyez pas encore . Ce sera pour bientôt .La pandémie était un signe , les cataclysmes sont un signe, la destruction des villes et des campagnes est un signe, la sécheresse les inondations et la famine sont un signe , et vous commencez à les ressentir dans votre chair, autant que dans votre âme. Vous êtes en proie à une sorte de désespoir latent , qui se manifeste souvent par des excès dans votre conduite , au sein de votre vie sociale et familiale . Vous êtes perdus et désespérés , et vous êtes devenus la proie facile de l’Ennemi .
L : On ne peut tout de même pas se plonger dans la
prière 24 heures sur 24 ! On a des enfants à élever et à
nourrir , si possible correctement ! _ Ce n’est pas ce que nous demandons, et il me semble que tu l’avais fort bien compris . Ce que nous voulons , c’est la simplicité du cœur , le respect et la compassion , et non l’apparence futile, la jalousie , l’envie , le mépris de l’autre , que nous constatons dans vos sociétés . L’apparence , le mépris des plus faibles et le désir de puissance , voilà ce que nous voyons chaque jour , et cela nous attriste profondément .
L : Certains humains semblent superficiels et peuvent se
révéler de très bonnes personnes ! _ Nous le savons , ma lulu ! Crois tu vraiment que nous ne soyons pas en mesure d’en juger !
Ceux-là seront épargnés. Nous supplions Dieu de vous pardonner, de tenir compte de votre courage, de votre persévérance devant les obstacles et de votre désir de défendre et de sauver vos enfants. Nous supplions Dieu d’oublier pour un instant vos fautes et de vous donner l’opportunité nouvelle de vous racheter.
L : Comment va évoluer la guerre , Mom ? Les Russes
veulent-ils vraiment nous attaquer , nous les
Européens ? _ Non , ma fille .Ils n’attaqueront personne , du moins pour l’instant . Ils ont trop peur des Etats Unis . Cependant , il est en train de se développer une haine de l’Occident qui fait bien l’affaire du Perverti , et ce n’est pas de très bon augure pour l’avenir .
L : Que comptez-vous faire pour contrer cela ? _ Les peuples inféodés aux dictateurs doivent subir un lavage de cerveau qui peut prendre des décennies .Cela est trop tard car le temps presse. Il se produira des évènements qui vont vous vous réunir pour votre survie d’êtres humains , et vous devrez vous soutenir pour résister. Tout sera à un autre niveau , et non plus à celui de la Terre .
L : Qui écrit ? Ce n’est pas toi , Mom ? _ Non , lulu . C’est Momo , qui est revenue pour t’apporter son aide .
L : Momo , ma chérie ! Tu es là ! Tu vas rester un peu ou
repartir ? J’ai eu tant de soucis , si tu savais !
_ Je sais , mon amie , tout va s’arranger. Je suis si heureuse de te retrouver ! Je vais rester quelques temps, car il y a urgence sur votre planète, puis je vais remonter pour préparer le renouveau. Je veille sur toi , lulu, ainsi que sur les enfants . Dieu m’y a autorisée .
L : Merci , mon bel ange du ciel ! Quel bonheur de te
savoir là ! Que devons-nous craindre à présent, de ce
conflit ? _ Tu dois te préparer à des évènements graves.
L : Et le livre, Momo ? Comment faire publier le Livre de
Nomi ? _ Tu devais le faire publier plus tôt, mais ce n’était pas de ta faute . Courage , ma lulu ! Le livre est protégé et fera son chemin envers et contre tout .
L : Et si les manuscrits et les messages disparaissent
dans la tourmente ? Comment les préserver ? _ Tu dois les mettre sur clés USB , comme tu le fais déjà . Nous sauvegarderons la seule empreinte matérielle de notre présence parmi vous .
L : Les Russes peuvent-ils nous envahir ? Ou les
Chinois ? _ Non . Cela ne sera pas .
L : Je t’aime , Momo ! Aide-nous ! Je t’en supplie ! _ Oui , ma lulu . Cela sera . Love , love , love !
Si la recherche sur la gnose et les gnostiques n’a jamais connu de période de latence, elle est, à l’époque contemporaine, frappée d’une crise de ferveur particulièrement intense. Travaux et congrès se multiplient. Nombre de chaires autrefois consacrées à l’étude du Nouveau Testament sont désormais occupées par les laudateurs, non de l’Évangile, mais des collections gnostiques, devenues par emphase publicitaire « racines de notre civilisation », ou encore « zen de l’Occident ». Engouement inévitable lorsque les textes récemment découverts – notamment près de Nag‘ Ḥammādī, en Haute-Égypte – arrivent sur le marché, engouement explicable par la croyance au mystère qui les nimbe, mais engouement qui n’évite ni la myopie des anciens chasseurs d’hérésies, ni le pathos des adeptes de l’ésotérisme.
La gnose (du mot grec gnôsis) peut se définir comme une connaissance salvatrice, qui a pour objet les mystères du monde divin et des êtres célestes, et qui est destinée à révéler aux seuls initiés le secret de leur origine et les moyens de la rejoindre, et à leur procurer ainsi la certitude du salut, que celui-ci soit obtenu ou non par une collaboration entre la grâce divine et la liberté humaine. L’idée de ce type de connaissance est apparue très probablement dans le judaïsme, à l’époque et dans le milieu même où est né le christianisme, et elle est restée vivante à la fois dans le christianisme, orthodoxe ou hérétique, et dans les mouvements religieux (tel le mandéisme) apparentés au judaïsme ou au judéo-christianisme.
Afin d’éviter des confusions ou des imprécisions, on réservera le terme « gnose » à ce type de connaissance religieuse et l’on n’utilisera le terme « gnosticisme » que pour désigner un mouvement religieux très particulier : l’ensemble des sectes ou des écoles qui, durant les premiers siècles du christianisme, ont eu en commun une certaine conception de la « gnose », qui fut rejetée par l’Église chrétienne orthodoxe.
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le terme “gnose” est attesté dès le II ième siècle et figure déjà à 29 reprises dans le Nouveau Testament pour y être dénoncé.
C’est à SaintIrénée de Lyon , Père et docteur de l’Eglise, vraisemblablement né à Smyrne en Asie Mineure où il fut l’élève de Polycarpe que l’on doit le livre “contre les hérésies” écrit dans les années 180 après JC qui fut la principale dénonciation de ce qu’on appelle aujourd’hui le gnosticisme chrétien. Ce livre peut être lu ici.
Le gnosticisme chrétien trouva son apogée au II ième et III siècle dans le monde romain, sans doute d’abord en Mésopotamie, aussi en Samarie puis en Egypte. Il se développa dans deux des grandes villes de l’Empire que furent Antioche ( actuellement Antakya) et Alexandrie. Les historiens relient ses origines tantôt au monde de la diaspora héllénique de ces deux villes tantôt au monde juif notamment à la diaspora installée à Alexandrie.
Des études associent aussi ces courants religieux à des courants iraniens et Indiens parfois même postérieurs mais qui présentent une approche similaire. L’origine du gnosticisme reste à ce jour incertaine et les avis sont partagés.
Contrairement au courant orthodoxe chrétien qui deviendra majoritaire au IV ième siècle et décidera du canon du Nouveau Testament, ( les fragments de Muratori rédigés en latin au VII ou VIII ième siècle sont la traduction d’un texte grec que l’on situe fin du II ième ou IV ième siècle) basé sur les quatre Evangiles retenus, les Actes des Apôtres, les Epitres de Paulet l’Apocalypse de Jean, le courant gnostique, déclaré hérétique et combattu par les tenants de l’orthodoxie, s’appuie sur une connaissance reçue directement par certains initiés.
Selon les gnostiques, l’humanité est divisée en trois catégories :
ceux qui se sentent (donc, se savent) pourvus d’une perfection innée dont la nature est esprit : les pneumatiques; pneuma veut effectivement dire « esprit ». En grec sont les spirituels ceux qui sont prédestinés au salut ;
ceux qui n’ont qu’une âme et point d’esprit, mais chez qui le Salut peut encore être introduit par instruction : les psychiques, ceux qui possèdent une âme et peuvent être sauvés au prix d’un effort personnel et d’une conversion ;
enfin, les êtres dépourvus d’esprit et d’âme, uniquement constitués d’éléments charnels voués à la destruction : les hyliques.
Le but premier du gnostique est la délivrance de sa parcelle divine, aliénée dans un monde matériel corrompu, et sa remontée vers les sphères célestes. Cette délivrance passe par la Gnose, la connaissance parfaite de la nature de l’esprit, des structures de l’univers, de son histoire passée et future.
Le premier aspect de la Gnose porte sur les origines du monde matériel et de l’homme, le Mal s’expliquant par la chute accidentelle d’éléments supérieurs dans un cosmos matériel, temporel et sexué, au fond duquel ils se sont disjoints, dispersés et emprisonnés sans pour autant perdre leur pureté. Le second aspect de la Gnose vise la Destinée de l’humanité et du Cosmos, aboutissant à la dissolution finale de la matière, à la libération de l’esprit et au retour à l’unité parfaite intemporelle dont les élus, ici-bas, gardaient le souvenir. Le monde supérieur ayant seul été organisé par une intelligence authentiquement créatrice, le matériel n’en est qu’une copie maladroite. De même, l’homme terrestre est l’image imparfaite d’un modèle céleste. On voit l’idée de Décadence, puis de Rédemption. Pour les Élus, le Salut peut être personnel, alors que pour les autres le rachat se fera par une eschatologie générale ayant pour terme la destruction de l’univers matériel
.Irénée (vers 180) et Hippolyte (vers 200) font de Simon le magicien dit aussi Simon de Samarie le père du gnosticisme et le fondateur d’une secte gnostique, mais on peut se demander s’il s’agit du même personnage.
Simon le Mage ou le Magicien, né en Samarie, est contemporain de Jésus.
il se fait appeler la Vertu de Dieu ou la Grande Vertu. Cependant, le bruit des miracles accomplis par les apôtres intrigue le philosophe samaritain. Il se dit que ces gens doivent être plus habiles que lui et possèdent sans doute des secrets qu’ils pourraient lui transmettre. Converti par la prédication de Philippe, il reçoit le baptême. Il tente d’acheter les secrets des apôtres et se voit, de ce fait, rejeter par l’apôtre Pierre.
Simon, qui ne s’est fait chrétien que dans l’intérêt de son art, reprend son ancien état de magicien et se met, comme les apôtres, à faire des prosélytes. Il va s’établir à Tyr, où il achète, dit Tertullien, une courtisane avec le même argent qu’il voulait consacrer à l’achat du Saint-Esprit. Cette femme, instrument de ses désordres, continue Tertullien, est un apôtre sui generis – propre à une espéce-, qui réussit à recruter un grand nombre de néophytes. Elle,s’appelle Hélène et Simon la présente comme une nouvelle incarnation de l’épouse de Ménélas, celle qui causa la ruine de Troie. Il la fait aussi passer pour Minerve ou pour la mère du Saint-Esprit.
Selon Justin (1ère Apol., 26; 56), Simon se rend à Rome, au temps de Claude (41), et il y obtient un succès inouï. Les plus grands personnages du temps sont éblouis par ses prestiges. S’il faut en croire plusieurs Pères de l’Église, on leur élève, à lui et à sa courtisane Hélène, des statues dans l’île du Tibre.
Satornil – Saturnin– Disciple de Ménandre, Saturnin (Satornil) d’Antioche est moins éloigné que Simon le Mage du christianisme traditionnel. Il paraît néanmoins s’être également inspiré de la cabale judaïque et des principes de Zoroastre.
Il admet l’existence du monde pur ou spirituel et celle du monde des ténèbres ou matériel. Au seuil du monde pur, 7 puissances (peut-être les Élohim de la Genèse) ont créé notre univers et s’en sont partagé le gouvernement. L’homme est leur œuvre ; mais après avoir fait le corps, ils n’ont pu en créer l’âme, et il fallut que le Dieu suprême envoyât, en qualité d’âme, dans le corps de l’homme, une étincelle émanée de la Lumière éternelle. L’âme doit un jour retourner à son principe ; en attendant, elle s’est souillée au contact du corps au point d’être incapable désormais de se délivrer elle-même ; d’où la nécessité d’un sauveur. Le Père inconnu envoya sa puissance suprême: Jésus-Christ. Celui-ci enseigna aux hommes comment ils devaient vivre pour que leur âme retournât un jour à son principe. Il eut pour disciples Basilide et Cerdon.
À Alexandrie, entre 110 et 130, Basilide(+ 140) professe une doctrine qui comporte des éléments philosophiques très importants et très curieux. Son enseignement est secret et ne se communique aux adeptes qu’après de longues épreuves. Clément d’Alexandrie reproche aux partisans de Basilide de croire que nous sommes tirés comme des marionnettes par des forces naturelles, en sorte qu’il n’y a plus ni volontaire ni involontaire (Stromates, II, III, 12, 1). Selon le même Clément (Stromates, IV, 12), Basilide dit : « Tout ce qu’on voudra plutôt que de mettre le mal sur le compte de la Providence ». En effet, Basilide n’admet pas un second principe, celui du mal : il reste foncièrement moniste à la différence des autres gnostiques. Basilide est natif de Syrie, et a, sans doute, été élevé dans les idées gnostiques de cette contrée. Élève à Antioche de Ménandre, iI va ensuite étudier à Alexandrie, où l’attrait des grandes études, dont cette ville est la métropole, le fixe définitivement (131). Son enseignement est secret et ne se communique aux adeptes qu’après de longues épreuves. Basilide le résume dans un ouvrage en 24 livres intitulé Exégétique.
On ne peut quitter l’énumération des grands gnostiques de l’époque sans citer Valentin qui a écrit un évangile de vérité. La doctrine de ce théologien chrétien est très complexe et très riche. Dieu le « Père », est « inengendré », « incompréhensible », « insaisissable » et « éternel ». Avec lui, coexiste la « Pensée », qui est aussi « Silence » ou « Grâce ». De ce Premier et de sa Pensée vont naître trois couples d’éons : Intellect et Vérité, Logos et Vie, Homme (Idéal) et Église. Au total, on aura trente éons, qui constituent le Plérôme. Mais le trentième éon,Sophia (Sagesse), souffre de ne pouvoir comprendre la « grandeur infinie du Père ». Du fait de cette « passion », la Sagesse tombe et cette chute donne naissance au Démiurge (qui n’est autre que le Dieu de l’Ancien Testament).
Le courant gnostique fut longtemps connu essentiellement à partir d’écrits du courant orthodoxe chrétien dont ceux d’ Irénée de Lyon et Clément d’Alexandrie jusqu’à la découverte en 1945 en Haute Egypte des écrits en langue copte – environ 1200 pages : la bibliothèque de Nag Hammadi, ensemble de douze codex de papyrus reliés en cuir, et partie d’un treizième (un traité en 8 folios), du milieu du IVe siècle. Ces écrits sont pour l’essentiel des textes gnostiques, des évangiles non retenus par l’Eglise dont Évangile de la vérité, Évangile selon Thomas,Évangile selon Philippe…S’ajoutent à ces textes ceux déjà découverts et achetés en 1896 comme celui de l’évangile de Marie.
Hier mercredi 22 février c’était le mercredi des cendres
Le mercredi des cendres ouvre la période du carême dans le christianisme notamment chez les catholiques et les orthodoxes. Cette fête mobile a lieu 46 jours avant Pâques. Elle est précédée du mardi gras, dernier jour “gras” avant Carême.
La ritualisation des cendres est liée à la pénitence dès l’Ancien Testament, notamment dans le Livre de Daniel et le Livre de Jonas : « Et je tournai ma face vers le Seigneur Dieu, me disposant à la prière et à la supplication par le jeûne, et avec le sac et la cendre» et « Le bruit étant parvenu jusqu’au roi de Ninive, il se leva de son trône, jeta bas son manteau, se couvrit d’un cilice et s’assit sur la cendre. »
L’imposition de cendres au front du pénitent est une évocation symbolique de la mort, un appel à la conversion, un symbole de renaissance, une image de la pauvreté de l’être humain et le signe de la miséricorde de Dieu.
Mc 1,12-13 : Aussitôt, l’Esprit poussa Jésus dans le désert où il passa 40 jours, tenté par Satan. Il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient.
4 Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable.
2 Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.
3 Le tentateur, s’étant approché, lui dit: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.
4 Jésus répondit: Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
5 Le diable le transporta dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple,
6 et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet; Et ils te porteront sur les mains, De peur que ton pied ne heurte contre une pierre.
7 Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu.
8 Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire,
9 et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores.
10 Jésus lui dit: Retire-toi, Satan ! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
11 Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient.
01 Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert
02 où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim.
…
Les disciples de Jésus ne jeûnaient pas, alors que les pharisiens et les disciples de Jean le Baptiste pratiquaient le jeûne (Matthieu, IX, 14) : « Alors les disciples de Jean vinrent auprès de Jésus, et dirent : Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons-nous, tandis que tes disciples ne jeûnent point ?. »
Les jours qui ont précédé la Pâque, ni Jésus ni ses disciples n’ont jeûné. Les récits des Évangiles indiquent qu’à Béthanie, seulement quelques jours avant sa mort, ses disciples et lui ont pris des repas. Jésus a en outre mangé le repas de la Pâque la nuit précédant sa passion. (Matthieu 26:6, 7 ; Luc 22:15 ; Jean 12:2). C’est durant le concile de Laodicée (348? – 381?) que fut prescrite la xérophagie, c’est-à-dire l’usage exclusif du pain et des fruits secs pendant le temps qui correspondait au Carême.
La pratique du Carême remonte ainsi au IVe siècle.
N’en déplaise aux apôtres du politiquement correct, la droite n’a pas le monopole de l’immoralité. Des guerres de Vendée au Traité de Maastricht en passant par la colonisation, l’histoire de la gauche française est jonchée de crimes et de fautes, qui n’effacent pas bien sûr les acquis sociaux et la conquête des libertés, mais qui devraient pour le moins inspirer une certaine humilité aux progressistes d’aujourd’hui.
Le 7 décembre dernier j’avais publié un article concernant ma demande à Lucienne, la messagère des anges. Il, y eu une inversion par la messagère entre question et réponse.
Voici dans le lien qui suit la réponse à ma question : pourquoi en 2000 ans d’histoire les anges nomades ne se sont pas manifestés et pourquoi le font-ils seulement actuellement par la canal de Lucienne ?
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