
Fréquence spirituelle puissante 11:11 – Amour, guérison, miracles et bénédictions sans limite
– Essai –
« Les sens extérieurs, souvent nous subjuguent;
L’Essence intérieure, parfois nous libère »
– La Jonction intérieure –
ou la
Perception de «l’Autre» Conscience.
Conscience…
Alter Conscientia interiora
Notre Viatique et notre Guide
dans cette Épopée vers l’Infini ?
L’autre – dans le sens commun de l’altérité – peut être perçu comme étant ce qui est différent de nous, ce qui est hors du champ de notre propre singularité. C’est autrui, et ce peut être notre alter-ego. Alors qu’ici, dans cette tentative d’approche de notre Réalité intérieure, dans ce cheminement vers l’Essence de cette Conscience Profonde, qui est totalement à différencier de notre conscience ordinaire, il en irait tout autrement. Et l’on pourrait probablement comparer le cheminement vers cette découverte intérieure en devenir, à une véritable épopée silencieuse. Car c’est précisément, par le silence des sens extérieurs liés à la conscience ordinaire, que nous y serions conduits. D’une certaine façon, on pourrait identifier cela à une forme de maïeutique (***), dans le sens que lui attribuaient les Socratiques, c’est à-dire, une forme de « délivrance », par l’éclosion d’un Savoir intuitif profondément « caché » en nous-même, sous le fatras mental, intellectuel, émotionnel et psychique qui nous incombe.
Et par ailleurs, ce bel assortiment de « bagages » encombrants – un véritable bric-à-brac le plus souvent – en plus de recouvrir ces « Informations », rendrait parfaitement indiscernable, la claire perception du Souffle de cette Conscience. Dès lors, l’Épopée intérieure, guidée par le Silence profond – ce cheminement et cette ouverture vers d’autres horizons… vers Ailleurs – deviendra inaccessible, pour un temps, que nous seul pourrions éventuellement déterminer, par l’évolution de nos prises de conscience successives ?
Car nous en sommes le principal responsable, et cet amoncellement de scories est bien devenu le terreau fertile de toutes nos obstructions, de tous nos blocages, de tous nos errements. La Source de l’Information est bien évidement non situable mais est assurément bien au-delà des manifestations de l’ego, et de fait, de l’ego lui-même. On pourrait cependant imaginer une forme d’Intuition, non egotique, non dualiste qui serait ainsi comme une Perception « Inspirée », sans aucun rattachement ou connexion avec quoique ce soit issu de notre mental, ou de notre sphère émotionnelle, un peu comme jaillissant de nulle part. Ce qui est de fait, le propre d’une véritable Intuition. Peut-on pour cela la rapprocher de ce qu’évoquent les Soufis par exemple, dans certains écrits de Jalal-ud-Din Rûmî (*)? – Et qui rappelle également l’approche du Jnâna Yoga (yoga de la connaissance), aux Indes ? Des Informations intuitives, des Inspirations, qui remonteraient jusqu’à la source de ce qui fût l’Essence-même de nos existences antérieures… et même, très certainement, bien au-delà…
Cette Autre Conscience, telle une possible « fractale » d’une Conscience Absolue, pourrait alors désigner le « Soi », dans cette Profondeur cependant encore difficilement définissable, et donc encore trop imprécise. Mais il semble cependant, que ce soit un peu Cela, qui se dévoile, avec toutefois ce paradoxe : La découverte de cet « Autre », est une perception réunissant à la fois des aspects de la différenciation et des aspects de l’intrication.
Ainsi, ce qui est « différent » dans cette approche, n’est plus à l’extérieur, mais bien en nous-même. Et là, il faut mieux peut-être faire une petite mise au point rapide, si toutefois il y avait des doutes. Car ici, il n’est nullement question d’un quelconque trouble dissociatif de la personnalité. Ce n’est pas un « autre moi » qui serait en quelque sorte en colocation avec le « moi d’origine » ! Nous savons bien que le terme personnalité (moi-ego) vient du latin «persona», qui signifie masque, alors que dans cet essai, ce serait plutôt, « bas les masques ».
Cette différence pourrait peut-être se faire ressentir de façon subtile, lors de l’approche d’un « Champ » d’Information et de Perception, situé hors de notre monde dualiste, et donc aussi de notre gestion cognitive. Là, dans cet Instant particulier, le subtil y est si ténu, que nos sens communs les plus affinés ne sont presque plus à même de discernement, si ce n’est qu’ils peuvent tenter de jouer au début, un rôle d’intermédiaires – sorte de médiateurs – bien incapables toutefois de retransmettre efficacement et surtout intégralement, l’ampleur d’une Réalité qui les dépasse; seuls quelques fragments d’informations pourront être perçus, de manière plus intuitive que raisonnée.
C’est ainsi que l’individu – seul en lui-même – prend conscience d’une perception nouvelle, au niveau d’un état-d’être profondément intériorisé, et non plus au niveau des sens ou d’une dialectique et donc de la dualité.
Ici, l’émotionnel, l’instinctif, les sensations et perceptions psychiques et mentales, sont relégués au silence. Et l’on peut même affirmer que tant que ces sensations et autres émotions perdureront, elles troubleront à coup sûr la claire perception de l’Autre, tel un miroir à facettes déformant la perception du Réel, ou la surface d’un lac agité par les éléments, troublant ainsi l’image du ciel.
Dès lors, l’entendement qui prendrait appui sur de telles perceptions, serait indubitablement faussé – et c’est sans doute l’un des obstacles majeurs qui nous détourne et nous projette dans les flots tumultueux de la multiplicité, le paradis des images, des apparences et autres hologrammes, mais aussi des fréquences astrales où se manifestent ces archétypes plus ou moins lumineux. Les Dimensions parallèles ne manquent pas pour héberger tout ce beau monde. La dualité qui y règne en maître, ici comme ailleurs, a le sens de l’accueil !
Dans ce royaume de l’illusion, beaucoup sont persuadés ou se persuadent avec une secrète angoisse, avoir trouvé le bon chemin vers une divinité, une entité lumineuse, un dieu. L’homme peut alors s’agripper à ces reflets évanescents – ces feux follets de l’illusion qui n’ont pour toute « réalité », que le potentiel psychique que l’homme leur a lui-même attribué, investi de tout son bagage psycho-émotionnel – et ce, après s’être totalement installé dans cette recherche dite spirituelle, à dominante émotionnelle ou mentale, et dont le terme doit le conduire dans le Royaume de l’Entité (****) lumineuse en question. Entité perçue, par la force des choses, essentiellement sur un plan dual. Nous ne sommes donc pas encore dans la Transcendance semble-t-il, ni dans l’Intrication qui pourrait figurer comme un marqueur de l’authenticité de ce que l’on pourrait appeler l’Absolu indéterminé, l’Indicible, ou cet Infini illimité – CELA – qui Est par Essence, hors de tous les narratifs ou descriptifs – CELA – qui Est, hors de toutes représentations d’aucune sorte, hors de toutes les figurations toujours duales par nature, quand ce n’est pas anthropomorphiques – et donc totalement hors sujet.
Et il se peut en effet qu’il la trouve cette divinité. Les exigences en la matière, ne sont pas insurmontables. Avec l’un ou l’autre de ces ingrédients, tel par ex. un fort élan émotionnel lié à une persévérance inlassable, ou un désir profond et bien ancré de parvenir à « son » but. Mais l’élément instigateur pourrait être également un arrière-plan mystique ou religieux, personnel et/ou rémanent d’un champ culturel dont on pensait s’être libéré, mais aussi d’égrégores ou autres agrégats psychiques, bien identifiés, circonscrits et orientés en ce sens. Un tel background pourrait de ce fait y contribuer largement. Par ce canal, beaucoup de chercheurs ont ainsi déjà trouvé ou perçu le Dieu de leur attente. Mais n’est-ce pas là comme une forme de paralogisme, et qui pourrait conduire à la méprise, voire à l’illusion? Ou plus simplement, de leurre, propre à la nature même de la dualité? Est-ce véritablement une réelle Transcendance – non duale par Essence – qui émane de ces lieux? Ou bien, ces derniers ne sont-ils pas plutôt que les réceptacles insatiables de myriades d’illusions, tel ces perceptions parfois en demi-teinte, étriquées, ou alors grandioses dans leur luminescence, et souvent porteuses de pulsions émotionnelles ? Ces chatoiements aux mille reflets, ou ces méandres trompeurs qui pourraient en égarer alors plus d’un… quelque part, dans les labyrinthes souvent sans issue, de cette Méga Sphère Astrale?
Dans ces dimensions là, les dieux et autres entités lumineuses semblent y être bien représentés. Ce serait alors dans ces strates dites « supérieures », qu’en grand nombre, ils règnent et régissent ces « univers cloisonnés » qui, bien qu’immatériels, sont circonscrits voire enfermés dans le giron de la dualité, celui de cette « Astralité », berceau de tous les leurres et de toutes les illusions? Car ici, il semble bien que le ballet des manifestations et des illusions en tout genre, soit adroitement réglé, puisque tout est mis en œuvre pour maintenir l’homme captif de cette dépendance et ainsi, de sa soumission, souvent totalement inconsciente, aux Entités tutélaires qui régentent ces lieux. L’expansivité mystique, l’adoration des idoles, les prodiges lumineux en tout genre et autres manifestations mystico-spirituelles captivantes; tous, circonscrits par nature dans le cadre de la dualité, pourront pour le moins, semer le trouble.
L’autre aspect de cette perception si particulière, se rapporte à la Force d’intrication, également inaccessible aux sens communs, et qui pourrait se faire connaître en des instants souvent fugaces, parfois surprenants dans leur contexte, mais toujours inopinés. Ces instants, où ce qu’il y a de plus profond dans l’être, semble comme être intriqué, souvent dans la durée de quelques souffles, à un état de Conscience très singulier. Ainsi, pourrait-il alors percevoir cet Autre, non pas comme une altérité, non pas comme une entité ou toute autre représentation figurative, et donc incrustée dans les schémas des perceptions duales, mais comme une Intrication, une Coalescence à un nouvel état d’être intérieur, une nouvelle forme de Conscience, silencieuse et rayonnante. Mais de fait, cette Conscience n’aurait rien de nouveau! C’est simplement nous qui L’aurions oubliée, ensevelie sous le fatras mental et émotionnel de nos dépendances et de nos fascinations. Alors, la nature de ce qui serait perçu ou vécu ici, si profondément, ne se rapprocherait-elle pas ainsi, des prémices d’une réintégration à une Conscience originelle ?
Et là précisément, tel ce Souffle venu d’Ailleurs qui fait vaciller le temps, arrachant l’homme à sa gangue mortelle, là s’élèverait alors la Puissance de l’Intrication – Éveil flamboyant de notre Conscience Primordiale – celle de l’Unité. Cette Unité indissoluble qui était nôtre, peut-être (?), avant que nous ne subissions, par le fait d’une Logique aussi inattendue que nécessaire…vu notre état (!) ce nouvel aspect matériel, ces corps de la division aux multiples dimensions, et dont la densité et l’opacité ne pouvaient cependant pas empêcher totalement la Lumière, ou la Conscience Une, de nous parvenir, et d’être perçue comme l’Ultime Réalité.
Quelque part en nous – au-delà de l’au-delà – nous percevons ou ressentons de manière intuitive, que nous ne sommes pas seulement, celui qui existe là, temporellement, dans ce vêtement de chair qui devient assez vite, ce « vieux vêtement que l’on quitte »… un jour.
Les impulsions, les certitudes duales proclamées, les instincts grégaires, les sensations émotionnelles, les exaltations mystiques ou religieuses, sont toujours les puissants narcotiques très prisés dans notre monde de la division. Émanations d’égrégores ou de champs morphiques, inconscient collectif ou noosphère, auxquels nous participons tous inconsciemment le plus souvent, en tant que co-créateurs. Leur vocation pourrait être entre autres, de faire en sorte que nous continuions à nourrir nous-même nos angoisses existentielles, déclarées ou latentes ; nos perpétuelles interrogations, notre quête d’une solution, d’une récompense, d’un contact ou d’une perception avec tel ou tel Être tutélaire… Ainsi, nous rechercherions toujours à nous réfugier dans le confort des certitudes, dans la sécurité des structures établies et rassurantes, perpétuant ainsi le mythe de Sisyphe, en remplissant et en nourrissant sans cesse ces méga baudruches mentales et émotionnelles, que sont ces égrégores insatiables, et autres magmas psychiques.
Car cette angoisse existentielle, le plus souvent inconsciente ou inavouée, est un puissant générateur de fragmentations, de divisions intérieures – Une entropie exponentielle par nature, qui se repaît sans cesse de ces états morcelés, alimentant continûment le flot infini de nos divergences.
A quelque niveau que ce soit, nous courons toujours le risque de nous enliser dans l’un des multiples aspects du registre mental ou émotionnel. Le risque de tomber plus profondément dans ces tourbillons vertigineux, tant que la conscience de cet « Autre » ne nous a pas « surpris » par la fulgurance de son intensité.
Ces tourbillons émotionnels peuvent être observés à des degrés divers par chacun d’entre nous – dans le monde bien sûr, où ils explosent littéralement – mais aussi probablement, dans notre propre existence. Ils sont toujours engendrés par la confrontation d’au moins deux aspects – dualité oblige – soit opposés, soit complémentaires. Et c’est le contraste ainsi mis en relief par cette rencontre des différences – de nature ou d’intensité – qui va générer l’impact émotionnel.
Celui-ci est toujours porteur d’illusions, d’errements ou d’obscurité si nous y donnons suite, ou pire si nous y succombons totalement. Il agit alors tel un champignon aux effets psychotropes qui pousserait sur le substrat « humide » et « sans lumière » de notre propre dualité.
La réaction émotionnelle est ainsi déclenchée par un mécanisme mettant en action – d’une part une mémorisation récente ou ancienne, d’un désir parfois refoulé, d’une idée, d’un concept, d’une ambition – et sa rencontre fortuite ou calculée, avec « quelque chose » qui va produire le choc émotionnel.
Il sera alors dirigé, soit dans une orientation attendue plus ou moins tacitement, pour notre propre satisfaction – et ce sera une émotion dite « heureuse » – soit dans un sens qui se place en contradiction avec nos attentes ou espoirs secrets ou avoués – et ce sera l’émotion dite « malheureuse ».
Avec bien sûr les mille et une nuances intermédiaires possibles.
Ainsi, lorsqu’une personne attend avec fébrilité, une bonne nouvelle par ex. et que l’on frappe à sa porte pour lui faire part d’une douloureuse annonce, le choc émotionnel sera très intense – plus intense que si cette même personne avait été dans un état-d’être empreint de sérénité, sans attente ni souhait particuliers, libérée et détachée intérieurement des contraintes, avec une forme de recul et de sérénité sur les événements, ce qui aurait démontré il est vrai, une certaine forme de sagesse.
Ainsi, plus le contraste est puissant, plus le décalage est marqué, plus l’émotion sera forte et souvent ruineuse. Et ce contraste est l’émanation même, de notre propre dualité. Idem pour les émotions « heureuses ». L’emprisonnement y est le même.
Ainsi, cette dualité engendre-t-elle constamment de multiples contrastes qui – à leur tour – génèrent et font éclater des bulles émotionnelles d’intensité variable, à la surface de nos existences terrestres. Et nous appelons ce bouillonnement d’émotions diverses et variées, « la vie », à défaut de connaître autre chose.
Mais des conséquences induites rejaillissent sur nous, qui accréditons sans réserve et souvent inconsciemment, cette dualité, ici-bas comme de l’autre côté du voile, comme étant la seule et unique réalité. Et cela, sans même chercher à la débusquer par une vigilante observation, sans même se risquer alors à la regarder en face, sous la lumière crue d’une Conscience éveillée – ces conséquences ont alors le poids d’une chape de plomb qui étouffe toute velléité de manifestation de notre Âme-Conscience.
D’antiques Traditions parlent de ce Joyau d’Éternité qui participe d’une Autre Réalité, où toute émotion duale était inconnue, parce que dissoute spontanément dans la Lumière de la Conscience, tout simplement par la désagrégation et l’annihilation de tous ces ingrédients chaotiques et fractionnés, porteurs de désordres et de confusions, et qui étaient donc les générateurs d’entropie, nécessaires à l’existence des émotions parasites.
«Étymologiquement, « émotion » veut dire « dérangement ». Le terme vient du verbe latin emovere, qui signifie « déranger ».
Fondamentalement, toutes les émotions ne sont que des variantes d’une seule émotion primordiale et non particularisée dont l’origine remonte à la perte de Conscience de ce que nous sommes, au-delà du nom et de la forme ». dixit Eckhart Tolle –
Magnifique mise en perspective. L’émotion, en tant que telle, serait due à la perte de cette Conscience Primordiale ! On peut possiblement y entrevoir une piste à explorer… justement parce que celle-ci n’est pas balisée.
Et là encore, la Tradition était bien inspirée en disant que « toute émotion et toute passion sont des poisons pour l’Âme ». Mais encore faut-il savoir ce que l’on entend par l’âme ? âme-anima ou Âme de Lumière ? (anima=>souffle de la vie biologique)…
Et l’on peut déjà entendre ce type de réflexion : « Oui, mais sans émotion le monde des rapports humains serait trop dur et trop insupportable ». Ce qui est bien sûr une évidence, au vu peut-être de notre mode de perception limité. Et cela nous a sans doute fait « oublier » d’autres états de Conscience, hors de la dualité? Et puis assez souvent, rôde également cette angoisse existentielle, lorsque tel ou tel est confronté au simple silence par ex., et qui peut vite devenir insupportable pour certains… sans parler du Silence profond ! Alors si l’on regarde un peu autour de soi, pour ce qui est de la dureté du monde, on est bien servi ! Et pour les émotions également !
« Oui, mais c’est parce que les gens ne génèrent pas de bonnes émotions ». Et c’est également une évidence. Hé oui, à l’évidence, dans ce monde dualiste, il y a les bonnes et les mauvaises émotions bien sûr ! Mais alors, que serait ces « bonnes émotions », possiblement non égotiques – Perles rares ?! Il n’est pas nécessaire de faire un rappel pour définir ce que sont toutes ces émotions qui perturbent l’harmonie et la plénitude de l’Âme. Bien sûr que nous les connaissons toutes, les « bonnes » comme les « mauvaises », en sachant cependant – et c’est l’une des caractéristiques prégnantes de la dualité – qu’elles peuvent tout aussi bien se changer en leur contraire, en se transformant, au gré des pulsions de cette dualité, basculant ainsi vers leur total opposé! Chacun aura pu le constater, et dans tous les domaines de l’existence ! Preuve de plus, que ces pulsions émotionnelles prennent bien racines dans la dualité inhérente à ce monde, et donc à nous-mêmes.
Mais y aurait-il alors des perceptions non-égotiques ? Est-ce possible ? Des perceptions qui ne feraient pas, ou peu vibrer l’ego, et donc beaucoup plus intériorisées ? Celles-ci pourraient se faire ressentir, par exemple, sous la forme d’une Paix intérieure que l’on ressentirait et que l’on aspirerait à transmettre spontanément, silencieusement, anonymement, comme par ex. une profonde compassion, non égotique et donc non émotionnelle, tel par ex. un élan de lumière qui vous envahirait, envers tout être en souffrance. Et cela également, irait donc bien au-delà de l’humain, envers tout ce qui est porteur de vie… comme cet animal par exemple, qui est conduit à l’abattoir, précisément pour rassasier les humains ! Car ce type de perceptions non égotiques n’est pas à géométrie variable. Et donc également envers tout ce qui est nature, et qui est dégradé par l’homme, envers l’humanité et ce monde de violence. Et ceci, sans être saisi par des tourbillons émotionnels, mais bien au contraire – Alors, cela pourrait-il être perçu et reçu tel un Baume de Silence et de Paix, ou une forme de Plénitude intérieure ?…Mais, vraisemblablement, un long Chemin nous reste encore à parcourir !
Nous avons bien remarqué dans une simple conversation, lorsque est évoqué par ex. ne serait-ce que les petits problèmes du quotidien, de l’un ou de l’autre, presque inévitablement, dans les réponses qui suivent immédiatement, nous entendons trop souvent, l’interlocuteur ramené ces problèmes à lui-même, en évoquant lui aussi ses propres difficultés, ses propres embarras : « Ah, ma sciatique ! » – « Oh, si tu savais, mon lumbago à moi ! ». Ego, quand tu nous tiens !
Alors, y a-t-il une autre Réalité, dont « Quelque Chose » en nous pourrait être témoin de l’émergence ? Véritable éclosion du Silence, semblable à une onde de force remontant des profondeurs, et qui pourrait nous surprendre – ici – à la surface de l’être, malgré les filtres déformants de nos sens subtils. Cet « Autre » pourrait donc être ressenti comme un mouvement intérieur, une spirale ascendante qui rapproche l’homme de la perception de l’Unité.
Cette Perception semble être ainsi le fruit longuement mûri d’un Cheminement « solitaire »…au fil des vies (?)… d’un processus individuel, dont le déroulement échappe en totalité à toutes manipulations humaines : Mentales, émotionnelles, ou psychiques.
Car ici, il n’y a pas de maîtres, il n’y a pas de gurus, il n’y a pas de guides tutélaires assermentés, pas de « prêt à penser », ni de mode d’emploi, pas de règlement ni de doctrine. Chacun fera son Chemin, celui de sa Conscience éveillée (**), celui donc d’une totale Liberté intérieure, enfin retrouvée… Alors.…
« Le Chemin sera notre guide,
l’Intuition profonde, notre boussole,
Et le Souffle intérieur, notre force de Vie. »
Ainsi, peu importe le lieu, l’heure, la posture ou la méthode – puisque la disposition de nos éléments intérieurs – celle qui permettra – ou non – que la jonction s’établisse un jour – sera le résultat de nos multiples recherches, de nos prises de consciences successives, de nos « certitudes » intuitives, souvent fugaces mais toujours marquantes, de nos choix d’existences, mais aussi de nos incertitudes, de nos vicissitudes constructives, et de nos aspirations qui – si tout est bien – convergeront vers la seule Aspiration, l’Unique, Essentielle à notre Vie intérieure.
Alors disciplines, pratiques et techniques ne sont là le plus souvent, que pour faire le jeu du mental, de l’intellect, fiers représentants de notre ego qui ne veut pas encore « lâcher prise ». Car la seule discipline ou la seule pratique – si l’on tient encore à utiliser ces termes – est celle qui sous-tend notre comportement-de-vie dans la quotidienneté de chaque instant, en pensée, en parole et en action. Et ce ne sera certainement pas le truchement d’artifices techniques, qui ne sont qu’une piètre tentative de compensation à notre manque de vigilance et de lucidité, à nos faiblesses quotidiennes, qui pourrait en aucun cas, provoquer la Jonction avec cette Autre Réalité.
Nous pourrions alors être tentés, par une passable imitation des « dispositions intérieures », de nous lancer dans la pratique de postures extérieures, de disciplines extérieures, de maîtrises extérieures – cet « extérieur », qui est le fief approprié de l’ego, cet univers de la dualité, qui englobe tout naturellement les différentes sphères d’influences environnantes. On pourra certes, avec de l’endurance, parvenir à établir une liaison avec l’une ou l’autre de ces différentes sphères d’influences, repoussant ainsi un peu plus loin les murs de « l’enfer-me-ment »… tout en croyant en être libéré !
Toutefois, on peut espérer que la vigilance de « l’observateur intérieur », portant en lui le sceau de l’authenticité, nous permettra de déceler au travers d’une singulière expérience individuelle, la bonne perspective du Chemin à venir. On peut avancer que cet « observateur » n’est pas issu de notre monde dualiste.
Nous sommes tous, comme toute la nature et l’univers, un agglomérat de particules subatomiques vibrant à certaines fréquences, et donc maintenu en cohérence par ces champs vibratoires, ces champs d’informations de notre univers hologramme, (cf. des physiciens tel : David Bohm, Karl Pribam, Juan Maldacena etc..), ces « champs de forme », « champs morphogénétiques » comme le rappelle Rupert Sheldrake, d’une précision inouïe. Ces particules élémentaires, sont elles-mêmes issues de micro-champs vibratoires, et c’est notre cerveau, façonné à la même sauce comme chacun le sait, qui décrypte et traduit ces fréquences en images et perceptions 3D. Notre cortex capte, enregistre et retranscrit une information qui préexistait déjà, mais que le cerveau assemble, laissant croire à notre « créativité » ! Alors que ce n’est que de la retranscription d’informations qui existent déjà dans ce monde quantique. Nous ne faisons qu’opérer des choix de fréquences ! Les grandes surfaces de l’information sont immensément riches et non-imposables !: Noosphère, Akasha, Potentiel quantique, Inconscient collectif, Sphère astrale, etc… Il y a le choix ! Sans compter les multiples égrégores. Et pas besoin de soldes pour faire ses emplettes ! Tout est là à profusion,… mais pas toujours gratuit… en fin de compte! Une vigilance paisible et lucide, est de mise.
Tout notre environnement est ainsi un gigantesque bouillonnement de vibrations qui nous traversent de toutes parts, de la plus dense à la plus subtile… et au-delà même, et qui sont vecteurs d’informations. Ainsi, nous sommes vraisemblablement sous influence, sans en être véritablement conscient. Et c’est là, que l’ouverture à cet « observateur intérieur » pourrait nous guider vers l’Essentiel, au-delà de cette dualité.
Ce sera, sans aucun doute, un cheminement solitaire, car « personne ne pourra réaliser et parcourir ce Chemin à notre place ». C’est comme de la rando en montagne, sur un sentier rocailleux, voire très escarpé. Ce sentier solitaire peut être à la fois attirant, parfois même captivant par les paysages somptueux et grandioses qu’il peut nous dévoiler, et donc aussi surprenant, mais en même temps, il peut, épisodiquement, générer une forme de trouble ou de sensation d’égarement, lorsque parvenu à une bifurcation, l’on hésitera entre telle piste qui grimpe encore un peu plus, ou telle autre, qui semble plus aisée et plus avenante; et c’est alors que pourrait s’insinuer une forme de doute, lorsque toutes nos certitudes embarquées seront sur le point de se dissoudre.
Alors cet inconvénient majeur, pour certains, pourrait les conduire parfois, à la pratique d’une forme de solitude artificielle et organisée. On pourrait ainsi les retrouver regroupés au sein des monastères ou des ermitages de toutes confessions. Mais ce n’est là qu’un détour, et un ajournement de plus. Au tréfonds de nous-même, nous savons bien, ou pressentons inconsciemment encore, que cette « solitude » – toujours au seul niveau de notre petit ego – est le passage obligé – la fameuse « Porte étroite », vers l’approfondissement et la découverte de notre Réalité intérieure.
Car, à ces questions mille fois posées :« Qui sommes-nous réellement?» – « Quel est celui-ci qui médite ? » – « Et celui-là qui prie ? » – de simples « humanoïdes » évolués et pensants ? – « Que veut dire en fait, prier ou méditer ? » Car au fond du fond, que cherche l’homme véritablement ? Y aura-t-il un jour une réponse. La réponse ?
Vous le saurez sans doute dans le prochain épisode de :
« La vie passe, et moi je trépasse… ça mène à quoi tout ça ? »
Alors n’y a-t-il pas là, tout près, une Porte au seuil de Laquelle toute question se dissout d’elle-même, n’ayant plus, ni sa raison d’être, ni son support, et principalement cette angoisse existentielle latente qui est le ferment de toutes ces questions.
Un langage superficiel, dépourvu donc de cette animation intérieure, peut gloser bien souvent sur les différentes formes de méditations. Il peut développer des théories sur les mécanismes complexes et parfois confus qui devraient nous conduire à cette pseudo-élévation du niveau de notre conscience. Mais dans les faits, au-delà donc des mots, quelle est la réalité cachée derrière le discours, des autres, mais aussi du sien propre ?! « Homme connais-toi toi-même. » cf.Platon.
L’observateur silencieux peut alors percevoir que bien souvent – malgré et peut-être même à cause de ses multiples tentatives et efforts, l’homme extérieur que nous sommes, se fourvoie presque toujours dans l’immense panel cérébral, dont les missions sont de cogiter sans cesse, sur toutes les techniques liées aux pseudo méditations, et sur tout le reste !. Comme si véritablement, ces deux termes « Technique » et « Méditation » pouvaient avoir tant soit peu, quelque chose en commun !
Diamétralement opposés qu’ils sont, l’un est l’apanage de l’intellect aux mille nuances – et l’autre n’est l’apanage de rien, ni de personne, puisqu’il traduit – dans son sens le plus élevé – donc dans son Essence, un état-d’être et non pas une démarche cognitive ou émotionnelle quelconque.
Ainsi, ni technique – ni méthode ne peuvent prévaloir ici, puisque les « Perceptions » de cet Autre Champ d’informations, ne peuvent être appréhendées par notre instrumentarium biologique, sous l’emprise d’une dualité inhérente .
C’est là toute la différence, et l’on peut constater qu’il y a ici sans doute, l’un des points majeurs de divergence et de confusion ambiante qui règne, dans ce que l’on appelle la « recherche spirituelle »
De là, cette ineptie largement répandue, que de vouloir à tout prix, percevoir, nommer et saisir une Réalité qui par Essence, est justement Autre, et qui déjoue admirablement le jeu raffiné de nos sens les plus subtils, les rendant totalement impuissants en la matière.
Lorsqu’un soir d’orage, un éclair jaillit dans le ciel – il n’y a pas de technique ni de méthode. « IL » jaillit parce que le temps y est propice, parce que les énergies terrestres et célestes sont parvenues au point de convergence optimal. L’énergie négative-réceptive s’élève de la terre et attend la rencontre avec l’énergie positive venue du ciel – et ce sera l’éclair illuminant.
Bien sûr, il est nécessaire que de la terre « l’énergie négative » dans le sens de polarité, et non comme un jugement de valeur, fasse les premiers pas en s’élevant vers le haut, «Faites le premier pas et…». Mais à elle seule, cela ne suffira pas à déclencher l’éclair. Cette énergie négative s’élève en des millions de points sur terre, et chaque éclair ne frappe qu’à un seul endroit. Le champ magnétique de la terre présente au moment de l’orage, certaines particularités de sublimation dans son rayonnement négatif vers le haut, mais c’est le champ magnétique du ciel qui décide. Le nuage chargé positif en l’ occurrence, qui déclenche l’éclair. C’est le ciel qui conduit le processus. L’éclair n’étant que le résultat d’une jonction parfaite ciel-terre.
Cette parfaite jonction, cette sublimation du rayonnement naturel négatif-réceptif ne peut s’obtenir par aucune intervention technique au niveau planétaire. C’est le résultat d’un long travail des éléments, idem pour l’homme.
Alors les humains pourront bien tenter de modifier artificiellement et localement les climats de la planète, perturbant et détraquant au passage les cycles harmonieux des saisons. « Vouloir faire la pluie et le beau temps » c’est bien là le souhait arrogant de l’homme matérialiste.
Mais vouloir faire venir de force la méditation, par des techniques ou des méthodes, c’est le même souhait, un peu présomptueux, du pseudo-spiritualiste. Cependant, on peut alors être sûr au moins d’une chose : C’est bien là le petit ego qui tente de méditer… et rien d’autre.
La méditation juste, et l’on peut dire naturelle, pourrait être alors cet éclair de la Jonction intérieure, qui survient inopinément, lorsque certaines conditions sont peut-être remplies. Et ces conditions, nous pouvons faire en sorte de leur préparer le terrain. Le fameux « Aplanissez les Chemins… » de la Tradition, mais ce serait toujours sur la base de notre perception intérieure des choses, et jamais sur celui d’un raisonnement cérébral ou d’aspirations émotionnelles, liés à des techniques ou méthodes.
Ne serait-ce pas plutôt comme un condensé d’expériences, dont le résultat serait comme « stocké » sous forme d’une base d’informations, engrammée dans une mémoire globale, et qui découlerait de toutes les existences que notre Conscience aurait accompagnées? Sans doute alors, le fruit de notre conscience et de notre comportement au quotidien. « Rien ne se perd, rien ne se crée »
La croissance d’un fruit suit inexorablement la loi du rythme des saisons – et lorsque l’homme veut intervenir en accélérant le processus artificiellement – précisément par des méthodes et des techniques – le fruit ainsi récolté est dévitalisé, insipide et fragile, car même s’il a bel aspect en apparence… il pourrit souvent plus vite, sans même être vraiment mature.
La patience et le non-attachement à un pseudo-résultat semblent primordiaux ici, car c’est toujours l’intrépidité et la précipitation du petit ego, qui perturbe ce processus, jusqu’à le bloquer totalement parfois.
Et si alors un jour – non plus le temps cette fois – mais si l’ Infini y est propice et si les énergies sont parvenues à ce point de convergence parfait – au point de fusion ultime – alors oui, il se peut que l’homme passe de l’état de méditation, à l’état de Médiation directe entre son Ciel et sa Terre. Il sera alors le seul témoin de la Jonction de Lumière qui, du Ciel viendra illuminer sa Terre, l’espace d’un éclair. Et l’impact de cet éclair sera tel que l’impur sera calciné – cet impur qui est perçu non pas dans le sens puritain, mais dans le sens alchymique, comme étant ce qui appartient à la division, à la dualité. C’est un peu le « Solve Coagula » de l’Alchymie intérieure.
Cependant, nous sommes ainsi fait, qu’il est bien rare qu’un seul éclair ne suffise à purifier l’Athanor intérieur. Nous générons quotidiennement tant de divisions, tant de chaos – mais une chose semble certaine cependant, à ce point du processus – à partir de cet instant précis, s’installera en l’homme une intime conviction, une connaissance non livresque, quelque chose d’une intuition venue d’Ailleurs, qui amplifiera l’Élan intérieur inné vers les Choses d’en Haut – Tel une flamme constamment activée par un souffle vivifiant, lançant ses lumières vers le ciel . Ce sera l’Appel silencieux et surtout non-egotique. Les prémices d’un Éveil possible.
Reprenant cette métaphore de l’homme du désert : Ce n’est pas, à l’évidence, un amour sentimental ou émotionnel de l’eau qui l’attire vers la source. Ce n’est certainement pas non plus une suite de théories ou de réflexions intellectuelles qui le pousse. Il y est conduit par un irrésistible élan vital, par une force inexorable provenant de son urgence à survivre. On peut avancer que cela se déroule de la même manière chez le chercheur spirituel, errant dans un autre désert cette fois. Tant qu’il n’y aura pas ce « besoin vital », tant que ne rayonnera pas de lui cette « aimantation » qui devrait l’attirer vers la Source… alors sans doute, rien de bien important ne se passera. Les jours succéderont aux jours ; l’existence sera meublée de belles discussions et de théories complexes, sur les divers moyens d’accéder au barreau supérieur de l’échelle des prétentions humaines.
On s’accrochera ainsi, comme à une bouée, à des méthodes ou à des images, autant de reflets miroitants, d’hologrammes générés, qui n’auront rien de réel, tout comme le sont les mirages du désert. Et le Chemin vers la Source demeurera inaccessible.
Alors peut-il y avoir dans l’homme, une intensité, une force et une constance qui proviennent d’Ailleurs, que de sa propre volonté d’arriver ou de son désir d’avoir ?
Ce sera sans doute à chacun d’y répondre en son particulier. A l’évidence, un théoricien ou un intellectuel ne pourront admettre cela. L’homme du désert est l’un des rares à connaître cette aimantation indescriptible vers la source à laquelle il aspire.
Très vraisemblablement, existe-t-il par ailleurs, plusieurs sources correspondant à divers types d’aspirations. Cependant – l’homme du désert qui aura accompli sa traversée solitaire – celui qui en fait, pourrait dire en son intérieur, tel Terence : « Plus rien d’humain ne m’est inconnu » – celui-là ne sera plus orienté maintenant que vers l’unique source – l’Ultime Source – Son aimantation sera continuellement polarisée par le Souffle de son aspiration, qui n’est aucunement une convoitise, aucunement un désir, mais un élan intérieur puissant, non égotique puisqu’il n’attend rien, ne désire rien, ne souhaite rien, c’est une aspiration-sans-objet tel que l’Advaïta-Vedanta, le décrit si bien.
Les faiblesses, les ajournements, voire les égarements ne manqueront pas lors de ce cheminement parfois erratique, et seront souvent perçus comme des périodes insipides ou stériles, ouvrant accès aux fantasmes émotionnels ou élucubrations intellectuelles, comme autant de compensations au sentiment d’échec du petit ego. Eh oui, ce cheminement n’est pas pour lui, même s’il est un accompagnateur indispensable, ce n’est surtout pas un guide.
L’élément qui va provoquer la mise en mouvement et donner sa puissance à l’élan, c’est l’intensité de cette aspiration spirituelle. C’est elle qui déterminera la force attractive de l’aimant. Celui-ci peut alors émettre son « appel », tel un véritable champ magnétique qui se propulserait vers les éthers de l’immatériel cosmos, au-delà même des frontières de l’espace et du temps.
S’il était un peu mystique, cet homme pourrait peut-être percevoir en lui cette
douce injonction :
« Allez, avance…, va au-delà de l’illusion des mondes de l’impermanence, va au-delà de la forme et des apparences –
Allez, avance…, va au-delà des frontières du cosmos et des univers –
Allez, avance…, va au-delà du mirage de l’espace et du temps, au-delà des futurs figés déjà des passés …dépassés, et d’autres avenirs …à venir, mais déjà présents –
Allez, avance…, va par delà les méandres trompeurs des au-delà, par delà les mondes et les dimensions –
Allez, avance … L’Éveil est accompli – Maintenant… Réalise.
Le Chemin t’y invite – encore et toujours – car la Conscience Ultime, de même que l’Épopée silencieuse qui y mène, sont par Essence, Infinies »
Lorsque le corps physique fait remonter à notre cerveau son urgence à être réhydraté par ex., nous prenons alors conscience de la soif et nous cherchons un point d’eau. On sait que les signaux transmis à ce moment, ne sont perceptibles que lorsque le processus de déshydratation et donc de souffrance biologique a déjà commencé. Ici, chacun réagira selon sa sensibilité, c’est-à-dire à des phases différentes du processus de déshydratation. Un bédouin habitué au désert par ex. ne percevra pas cette urgence dans le même temps qu’un occidental grassement nourri et placé dans cette ambiance saharienne.
Notre faim, notre soif, notre gourmandise, nos besoins de plaisirs etc…ne fonctionnent souvent que par réaction à un état antérieur – un jalon témoin – et ce, en fonction de sa mémorisation neuronale ou cellulaire. On retrouve ce mécanisme dans un travers bien connu , et avec lequel généralement, nous avons tous beaucoup d’indulgence puisqu’il nous touche presque tous : La gourmandise.
Le gourmand veut accéder à une jouissance gustative. Il recherche un plaisir sensuel, et ce, toujours en fonction de sensations antérieures, et qui sont ses repères conscients ou inconscients. A l’extrême, cela peut aller jusqu’à utiliser des produits artificiellement conçus pour agir directement sur certains centres cérébraux – tel le fléau de l’alcool, des drogues et autres narcotiques. Mais aussi, certes à un degré nettement moindre, des produits « innocents » que l’on rajoute aux préparations culinaires pour faire « croire » au cerveau, que le goût est bon. Les glutamates bien connus en font partie (voir en médecine: syndrome des glutamates)
La gourmandise n’est donc pas une simple plaisanterie. Pythagore, en ses Vers d’Or, la plaçait déjà au premier rang des choses à dominer: « Sache que les choses sont ainsi, et accoutume-toi à dominer celle-ci: La gourmandise d’abord – le sommeil, la luxure et l’emportement…..»
Et bien sûr, elle trône également auprès des 6 autres « péchés originaux » selon la tradition.
En fait, c’est sans doute l’attachement, avec cet enchaînement au plaisir – donc au manque de liberté – qui est ici en cause. Enchaînement à une recherche répétée de plaisirs plus ou moins anodins, et qui peuvent conduire vers ce « toujours plus », ou « toujours plus intense » (on peut le voir dans les sports de l’extrême par ex.), parce que la mémoire des cellules neurales est le seul point de repère en la matière, pour qu’il y ait addiction à tel ou tel plaisir.
Quant aux signaux émis par le corps dans les cas d’urgence, l’organisme connaît son seuil d’alerte par rapport à son niveau de résistance vitale, où à sa capacité d’endurance psychique. Cette mémoire cellulaire procure au corps l’aptitude à déclencher un signal précis, et elle se retrouve à un autre niveau – mais de manière tout à faire semblable – dans le domaine spirituel.
Si de notre être profond, du plus intime en nous, aucun signal ne nous parvient… ici, en surface – si aucun « appel de détresse » ne remonte des profondeurs, à notre conscience, c’est peut-être alors que cette Souvenance de l’Origine, cette Intuition fulgurante, cette Mémoire primordiale (notre unique Fil d’Ariane), dont on a souvent dit qu’Elle est l’Essence-même de la Quête spirituelle, est dans une phase d’attente, comme blottie dans sa Dimension de Lumière, que les monceaux d’agrégats psychiques et autres, que nous avons nous-mêmes accumulés dans cette vie et dans bien d’autres, nous empêchent de perce-voir.
L’éveil de cette Souvenance est une énigme, vraiment, c’est l’un des aspects les plus mystérieux du processus spirituel – car pour chaque être, cela se déroulera de manière si différente, même si l’on peut dire qu’assez souvent, mais ce n’est pas toujours le cas, ce peut être un choc de la vie qui, faisant irruption dans notre quotidien, fera émerger cette Souvenance, parfois brusquement, souvent intensément. Mais elle peut aussi se rendre perceptible à notre conscience, dès les premières années de l’âge dit adulte. On peut se rappeler l’histoire de Siddartha Gautama dont la Tradition relate que c’est après avoir été choqué par la confrontation avec les misères humaines et les mystères, que sont la mort, la vieillesse, la maladie, mais aussi, par ce moine errant qu’il rencontra – qu’il prit sa décision de tout quitter pour se vouer à cette épopée spirituelle qui dura un demi siècle.
Ce cheminement qui conduit en nous-même, en ce lieu secret où nous pourrions écouter et comprendre le murmure du Silence. Lorsque l’ultime étape de notre chemin extérieur aura été franchie, alors seulement s’ébauchera le premier pas du Chemin intérieur – ce pas décisif, dont on dit qu’il peut soulever bien des tempêtes. Avant cet instant, toutes nos démarches, toutes nos spéculations, toutes nos pseudo-avancées, toujours marquées du sceau de la reconnaissance personnelle tant espérée par le petit ego, ne sont que parasitage et agitation, qui nous empêchent justement de pré-Sentir Cela, et parfois jusqu’à en douter.
Mille fois nous descendrons dans le labyrinthe –
Mille fois nous nous égarerons –
Mille fois nous recommencerons –
Mais si le mouvement interne, la vigilance, le Silence vivant et la constance sont à nos côtés, alors il se peut qu’un jour, nous assistions à l’épanouissement de l’Entendement intuitif, et à la re-Connaissance de Cela qui Est.
Ainsi, l’homme sera-t-il toujours disponible pour répondre à chaque « Appel » qui pourrait remonter de ses Lointains intérieurs. Ainsi approchera-t-il cet Autre Espace, là où les mots s’entrechoquent et se dissolvent, là où les images se diluent pour complètement s’effacer, là où les symboles disparaissent, là où la voix-même ne prononce que du Silence. Là, aux portes de l’ultime Vacuité, les fluctuations d’Éternité font jaillir la Lumière Une.
Alors cet homme connaîtra tout de l’humain. Il aura franchi les vastes pâturages où d’immenses troupeaux dociles paissent sous la férule tutélaire des égrégores du dogme. Ces pseudo-dieux qui tels des succubes, se rassasient des légions qu’ils jugulent et gouvernent – Émanations caractéristiques des dévotions de masse – Là, tapis dans ces carcans nauséeux, siège l’esprit-aux-yeux-morts.
Il aura franchi les espaces intermédiaires, aux pieds des montagnes, où chaque recoin abrite encore d’anciens rebelles qui, fatigués ou égarés se sont regroupés… pour souvent recommencer les mêmes schémas, et donc souvent retomber dans les mêmes travers du passé. Seule l’échelle de grandeur aura changé, mais tous cherchent encore à l’extérieur, l’aspect sécurisant du groupe et de la hiérarchie car se soustraire au tempérament grégaire, n’est pas toujours chose facile.
Et puis, dans les escarpements, il aura rencontré des solitaires – ceux qui ont expérimenté et compris que précisément cet aspect grégaire était une lourde entrave à leur autonomie. Mieux vaut être seul, et se tromper provisoirement, que de paraître « juste », dans l’apparente sécurité et la convivialité du groupe, sans être véritablement soi-même, car toujours assujetti à la tutelle ou l’influence psychique, consciente ou inconsciente, d’un tiers.
Ici – dans ces zones rocailleuses – l’attention et la vigilance sont naturellement de rigueur à chaque pas, afin d’éviter la chute qui, en ces lieux escarpés, pourrait être gravement dommageable. Mais cela fait partie du tempérament de ces hommes de la Montagne. Ils connaissent les risques et évaluent à leur juste valeur les pièges du terrain, ainsi que leur capacité à pouvoir les surmonter. Ici, l’homme ne cherche plus depuis longtemps à paraître ou à briller, il ne triche pas, sa Vie intérieure en dépend.
Cette Vie intérieure et mystérieuse, qui ne trouve son unique nourriture que dans le Souffle vivifiant venu du haut des Cimes, de cet insondable et immatériel Lointain.
Ce Souffle venu d’Ailleurs, qui fait vaciller le temps, déracinant les vieilles souches du passé s’agrippant encore ici et là ; ce Souffle nourrit en lui une secrète Certitude qui lentement s’éveille, et prend force.
Alors les éléments auront changé, ils auront adopté une autre configuration… Celle qui pourrait un jour – à la surprise de l’être – le conduire à la rencontre de l’Autre Réalité.
L’éclair jaillira, subi, inattendu…
La terre recevra humblement cette bénédiction, et fera mûrir le fruit…
La Jonction aura été consommé…
La Flamme précieuse ne s’éteindra plus jamais et s’élèvera vers l’Ether, d’où elle est venue.
Patje SEKO – Chemin de l’Oratoire
oooOooo
(*) Les Soufis :
«Ils sont sans livres, sans études, sans érudition,
Mais ils ont poli leurs cœurs,
Les ont purifiés du désir, de la cupidité, de l’avarice et de la haine.
Cette pureté du miroir est certes le cœur reflétant toutes images ;
L’Entendement ici devient Silence, pour n’induire aucune erreur,
Car le cœur est avec Dieu, ou plutôt le cœur est LUI.
Ceux au cœur poli ont échappé aux parfums et aux couleurs,
Ils contemplent la beauté de chaque instant,
Ils ont abandonné la forme et l’écorce du savoir,
Ils ont tenu l’Essence, dans l’Océan de la Connaissance Mystique.»
Jalal-ud-Din Rûmî, poète persan (1207 – 1273)
(**) Propos de Gitta Mallash sur ce que nous appelons parfois « anges » – Cette « petite voix » d’une Conscience éveillée, venue d’Ailleurs, et qui peut parfois nous informer ou nous guider ?:
« Celui que j’ai nommé « ANGE » a peu de ressemblance avec l’Ange des Traditions.
L’ANGE, pour moi, est ma moitié vivifiante.
– et moi, je suis sa moitié vivifiée.
Il est ma préfiguration dans l’invisible
– et moi, je suis sa figuration dans le visible.
Il est mon pareil intemporel,
– et moi, je suis son pareil limité par le temps.
Il est mon complément intuitif dans l’esprit,
– et moi, je suis son complément exécutif dans la matière.
Il est mon corps de Lumière,
– et moi, je suis son corps de matière.
Un jour, lorsque je vivrai consciemment cette union, ce sera la VIE UNE. »
L’ange serait ainsi la manifestation de la Conscience de Lumière… qui informe et qui inspire.
Tout est déjà en nous,
et sauf à avoir oublié
qui nous sommes véritablement,
point n’est besoin du recourt
à un tiers, dûment
réifié par l’homme lui-même.(*****)
(***) La maïeutique consisterait à faire accoucher les esprits de leurs connaissances. Elle est destinée à faire exprimer un savoir caché en soi. Son invention remonte au IVe siècle av. J.-C. et est attribuée au philosophe Socrate, en faisant référence au Théétète de Platon.
Le terme maïeutique provient de l’aînée des Pléiades – Maïa – « la petite-Mère », la Nourrice des « mises au monde ».
(****) Royaume : Pays circonscrit et fermé par une frontière, et gouverné par un roi.
(*****) Le terme « réifier » est principalement utilisé en philosophie et en sociologie pour décrire le processus de transformation d’une abstraction en réalité concrète. Il est également utilisé dans le langage courant pour exprimer la transformation d’un concept en une chose tangible.