De la « décivilisation « – le retour de la barbarie grâce au champ libre des pulsions et l’écrasement par les technologies

Après des études d’histoire (titulaire de l’agrégation), de latin et d’arabe à Paris, Lyon et Rome, Aurélien Girard a soutenu sa thèse de doctorat à l’École pratique des Hautes Études en 2011 (Le christianisme oriental (XVIIe-XVIIIe siècles). Essor de l’orientalisme catholique en Europe et construction des identités confessionnelles au Proche-Orient). Il est maître de conférences à l’Université de Reims Champagne-Ardenne depuis 2012 et actuellement codirecteur du département d’histoire. Ses travaux portent sur l’orientalisme en Europe à l’époque moderne, et sur les provinces arabes de l’Empire ottoman et l’histoire de la Méditerranée avant la colonisation. Il s’’intéresse aussi aux chrétiens orientaux depuis le XVIe siècle jusqu’à maintenant. Il a récemment publié (avec Sylvain Parent et Laura Pettinaroli) un Atlas des chrétiens : des premières communautés aux défis contemporains (Paris, Autrement, 2016, également traduit en italien en 2016).

d’après article sur EpochTime du 28 mai 2023

le champ libre des pulsions :

Alors que se multiplient les exemples de policiers tués par des voyous, de maires et de parlementaires agressés, que pas une semaine ne passe sans que la rupture d’un couple ne finisse en fait-divers sanglant ; alors que l’extrême gauche autant que l’extrême droite systématisent la violence ; que des enfants tuent des enfants ; alors que la haine se déchaîne en ligne quand on n’est pas assez pro- ou anti-, ou quand on refuse de devenir militant des causes de la diversité ; alors, qu’on ne peut retrouver la tranquillité qu’en éteignant tous ses écrans, Emmanuel Macron a volontairement laissé fuiter d’un Conseil des ministres le concept par lequel il tente de décrire cette courbe, cette pente et cette chute : la « décivilisation » ; dit pleinement, la régression de la civilisation humaine, le retour à la barbarie.

Toute la gauche s’est ruée ces derniers jours sur le président, l’accusant de droitisation et rappelant que le concept de décivilisation ramène à Renaud Camus, ancien socialiste devenu penseur de la droite identitaire (ou de l’extrême-droite, selon.)

Bien avant lui pourtant, l’ethnologue Robert Jaulin avait utilisé le terme pour dénoncer l’uniformisation culturelle du monde et l’éloignement du sacré ; le sociologue allemand Norbert Elias tentait lui, d’expliquer avec ce même terme le processus ayant mené aux camps de la mort nazis. Il ressortait de sa vision que l’ascension des civilisations va toujours avec celle des normes sociales, de la capacité d’auto-restriction, du contrôle des passions. Ainsi naquirent la pudeur, la courtoisie, l’étiquette.

Lors de la montée du régime nazi, comme dans celle des différents régimes communistes, Elias rappelle qu’a eu lieu ce qu’il nomme « le grand relâchement de la conscience morale », qui s’est en premier traduit par la promotion sociale de la grossièreté et de la brutalité.

Cet abaissement des exigences morales et des normes sociales, considérées comme « bourgeoises » aussi dans le national-socialisme, s’est retrouvée dans la vague soixante-huitarde, sous la bannière du « courant d’émancipation » que l’on retrouve aujourd’hui dans tous les discours progressistes. Il s’agit à chaque fois de briser des carcans – c’est-à-dire des règles non acceptées – en laissant le champ libre aux pulsions, au détriment de la raison. Par cela se déconstruisent progressivement des civilisations parfois millénaires et revient la barbarie.

L’écrasement par les technologies

Le développement technologique des sociétés, lui aussi conceptualisé comme « émancipateur » dans la pensée progressiste, a été une des armes principales de cette destruction, ce qu’illustre l’annonce cette semaine des premières implantations des puces électroniques de la compagnie NeuraLink dans des cerveaux humains. Après la seconde guerre mondiale, la technologie a d’abord artificialisé les sols, poussé à sur-exploiter les ressources de la planète, massivement pollué. Elle a ensuite modifié les plantes par ingénierie génétique, s’est rendue indispensable au quotidien, a déployé toutes les techniques de la manipulation mentale pour créer des addictions aux produits superflus, aux écrans, ainsi que pour diminuer le sens critique et radicaliser les communautés. Deux exemples chinois l’illustrent : la création en 2018, par des généticiens à Canton, des premiers êtres humains génétiquement modifiés ; puis celle de TikTok, dont l’objectif non avoué est d’imbéciliser un peu plus les nouvelles générations pour les « déciviliser. »

Avec Neuralink, le milliardaire Elon Musk utilise comme tous les transhumanistes, le prétexte de guérison des malades – tétraplégiques par exemple – en guise de Cheval de Troie. Comme pour toutes les technologies, la promesse est celle du confort et de « l’émancipation » à venir : devenir plus résistant au stress, avoir une meilleure mémoire, télécharger des contenus d’Internet directement dans son cerveau. Comme pour toutes les précédentes technologies, le but réel est de poursuivre le grand relâchement de la conscience morale, d’affaiblir les capacités d’auto-contrôle que la démarche civilisationnelle avait développées chez chacun, de rendre le cerveau « hackable ». Le chemin suivi n’est rien moins que celui de la destruction de l’humanité, de la rupture complète du lien avec le monde vivant.

« L’homme numérique de demain  » -Harari au Forum mondial de Davos

Yuval Noah Harari est né le  à Kiryat-Ata dans le nord d’Israel de parents juifs libanais séfarades. C’ est un historien et écrivain israélien. Professeur d’histoire à l’université hébraïque de Jérusalem, il est l’auteur du best-seller international Sapiens : Une brève histoire de l’humanité et de sa suite Homo Deus : Une brève histoire de l’avenir.

Harari pratique la méditation vipassana depuis 2003, telle qu’enseignée par S. N. Goenka et ses assistants-enseignants, dans la tradition de Sayagyi U Ba Khin (en). Son livre Homo Deus est d’ailleurs dédié à son maître S. N. Goenka. Il médite deux heures par jour et fait souvent de longues retraites.

Il est homosexuel, ce qui lui permet selon lui « de remettre en question les idées reçues », et vit avec son mari et manager Itzik Yahav dans le moshav (communauté agricole coopérative) Mesilat Zion près de Jérusalem

Son ouvrage le plus connu Sapiens, d’abord publié en hébreu en Israël (2011) sous le titre Une brève histoire de l’humanité, est traduit dans près de 30 langues (en français en 2015). Le livre retrace toute l’histoire de l’humanité, depuis l’évolution de l’homo sapiens de l’âge de pierre au xxie siècle.

En 2017, Harari publie Homo Deus : Une brève histoire de l’avenir et, en 2018, 21 leçons pour le xxie siècle.

Ses travaux ont suscité l’intérêt des universitaires aussi bien que celui du grand public et ont rapidement fait d’Harari une célébrité, sa recommandation par Mark Zuckerberg dans son club de lecture y ayant contribué, tout comme Barack Obama qui a « adoré cette histoire de l’humanité vue du ciel » et Bill Gates qui a chaudement recommandé ce livre « vivifiant ».

Yuval Noah Harari est considéré par certains comme étant « le pape du transhumanisme et l’instigateur d’un plan visant à établir un « Nouvel Ordre Mondial ».

Rien d’étonnant alors, qu’il occupe  un rôle  majeur au sein du Forum économique mondial, et qu’il  soit  le conseiller principal auprès de Klaus Schwab.

 

Les propos qui suivent sont tirés d’un  article de France Soir du 19 avril 2022.

 

pour visionner la vidéo (13:42) de France Soir.

La quatrième partie du livre Sapiens, qui concerne la révolution scientifique (débutant au XVIᵉ siècle selon lui), est particulièrement intrigante. Elle permet de comprendre les avancées technologiques et scientifiques qui permettraient à l’homme de devenir un quasi-Dieu.

« Les humains sont en train de développer des pouvoirs encore plus grands que jamais auparavant, nous sommes réellement en train de quérir des pouvoirs divins de construction et de destruction, nous sommes vraiment en train d’améliorer les humains en Dieu », écrit-il.

Vers un système de gouvernance mondiale par la surveillance de masse ?

Si les notions de « Grande réinitialisation » ( dévoilée en mai 2020 par le prince Charles et Klaus Schwab au Forum de Davos)    ou de « système de gouvernance mondiale » ( L’idée de gouvernance mondiale, imposée par le courant « transnationaliste », se distingue donc nettement de l’idée classique du gouvernement, car elle dénonce le modèle étatique). Ces idées sont promues par le Forum de Davos. Elles ont un objectif commun : transformer notre société en un monde meilleur. Mais quels sont les enjeux de ces aspirations ?

La surveillance semble être une clef de voute du projet. Harari énonce :

Nous voyons maintenant des systèmes de surveillance de masse, même dans les pays démocratiques qui, jusque-là, les avaient rejetés […]. Avant la surveillance était hors de notre corps, maintenant elle rentre dans notre corps. »

Il allait jusqu’à déclarer que « Les humains sont désormais des animaux que l’on peut pirater. » Il explique que pour pirater un être humain, deux choses suffisent : « Beaucoup de puissance de calcul et beaucoup de données, plus particulièrement, des données biométriques. » 

Grâce à une gigantesque base de données, la Commission européenne prévoit d‘instaurer un système de reconnaissance faciale international afin de faciliter le partage d’informations entre les forces de police. Pour l’instant, seuls les suspects ou les criminels condamnés feront partie de la base de données. Pour autant, le projet préoccupe les organisations de protection des libertés.

Au cours des réunions annuelles du Forum de Davos, Yuval Harari répétait à l’envi combien il est simple de faire croire aux mensonges : « Si vous répétez un mensonge assez souvent, les gens penseront que c’est la vérité et plus le mensonge est gros, mieux c’est », martelait-il lors d’une interview de l’émission TED, en février 2017. Les mensonges, il a même appris à vivre avec : « Les fake news nous entourent depuis des milliers d’années : prenez la Bible, par exemple ».

Pour résoudre ce problème, « la prochaine étape, c’est la surveillance qui va entrer dans notre corps »relate-t-il, un regard plein d’entrain. Et pour cela, l’épidémie de Covid-19 semble avoir ouvert une brèche. Si bien que Yuval Harari affirme que « l’argument sanitaire convainc les gens d’accepter, c’est ce qui est légitime : la surveillance biométrique totale ».

 

 

 

 

 

 

Des nanotechnologies dans les vaccins : une étude indépendante alerte l’opinion publique

 

source : Campra, P. MICROSTRUCTURES IN COVID VACCINES: ¿inorganic crystals or Wireless Nanosensors Network?.
RESEARCHGATE presentation, November 2021.
– AUTHOR: Pablo Campra, PhD. Almería, Spain
– CONTACT: pcampra@ual.es

 

 

le courrier des stratèges -Laurent Aventin 2 mai 2022

Commençons par présenter Laurent Aventin auteur de cet article : Laurent Aventin est docteur en santé publique et économie de la santé –  Université Aix Marseille II. Il est depuis plus de 11 ans consultant indépendant  et auteur le 27/10/2021, en tant que catholique, d’une lettre ouverte aux évêques de France au sujet de leur position sur la vaccination contre le COVID  qu’il ne partage pas- cf riposte catholique 

« Des nanotechnologies dans les vaccins  » est le titre qu’il donne à son article du 2 mai sur le Courrier des stratèges – cf ici .

Cet article commence par la présentation de  la publication du scientifique à l’origine de cet article :

Pablo Campra, docteur en chimie et diplômé en biologie, rattaché à l’université d’Alméria, a réalisé une étude indépendante sur la composition des vaccins – sans lien avec son université. Sa double compétence disciplinaire et le matériel dont il dispose lui ont permis de mettre en évidence dans les sérums un ensemble d’éléments qui correspond à un réseau de nanosenseurs sans fil. ( cf article sur l’avancée sur les biocapteurs) 

 

Cet article a pour but d’expliquer ce que l’on découvre dans les vaccins. Par « on » il faut entendre notamment le Dr Pablo Campra, attaché universitaire, même si d’autres chercheurs chimistes et/ou biologistes ont également confirmé ce que Campra annonce dans un document mis en ligne fin novembre 2021 : la présence de nano capteurs, de nano routeurs ou de nano antennes.

Pablo Campra précise dans sa publication scientifique :  » Nous montrons ici quelques objets de géométries fréquentes qui pourraient être observés dans des flacons scellés de différents échantillons aléatoires de vaccins à ARNm COVID19, en utilisant la microscopie optique à fond clair ou sombre, en utilisant de faibles grossissements entre 100x et 600X. COMME HYPOTHÈSE DE TRAVAIL, certains de ces objets ont été proposés comme éléments possibles d’un RÉSEAU DE NANOSENSEURS SANS FIL (WNSN), que ce soit en tant que nano-capteurs, en tant que nano-routeurs ou en tant que nano-antennes : https://corona2inspect.blogspot.com /2021/09/redes-nanocomunicacion-inalambrica-nanotecnologia-cuerpo-humano.html .

La plupart de ces objets apparaissent après séchage à température ambiante des échantillons. Ils restent noyés dans l’hydrogel restant. A notre connaissance, ni l’identité de ces objets, qu’il s’agisse de cristaux minéraux ou de dispositifs nanotechnologiques, n’ont pas été précisés par les fabricants, ni correctement caractérisés par des laboratoires indépendants. (En réalité – comme expliqué dans un article précédent, (la convention d’Oviedo n’a pas légiféré sur l’obligation d’indiquer dans les produits médicaux la présence de nanotechnologies, il existe donc un vide juridique)  – La caractérisation de ces objets sort du cadre de ce rapport.

Notre intention est simplement de rendre ces images d’usage public pour une discussion technique par des experts dans le domaine de la cristallographie ou de l’ingénierie des nano-communications. »

La méthode utilisée par Campra repose sur une observation de différents échantillons de vaccins à ARNm (Pfizer-BioNtech, Janssen) contre le Covid. Les sérums sont choisis aléatoirement et l’observation microscopique avec champ clair ou sombre exploite des grossissements entre 100x et 600x. La publication en haut de cet article de 4 photos donne une idée des observations du docteur Pablo Campra.

Dans un article publié le 14/07/21 sur nouveau monde.ca      Karine Bechet-Golovko       s’interroge ; que viennent faire les nanotechnologies dans les vaccins ? à propos d’une vidéo du forum de la santé 2020 à St Pétersbourg.

A la question posée par Anna Popova à la tête de l’Agence fédérale de la consommation, Natalia Bieloziorova, directrice du Centre de recherche et de développement de l’Institut des vaccins de Saint-Pétersbourg, est pour le moins surprenante :

Les vaccins, dans le Centre de l’Institut de recherche de Saint-Pétersbourg, sont développés sur la base de trois plateformes : d’ADN modifié, de protéines recombinées et de nanotechnologies.

Quelle est la fonction des nanotechnologies dans les vaccins contre Covid ?

Laurent Aventin précise :

 » Alors que viennent faire des nano routeurs dans un vaccin ? Lors d’un récent article, je me suis fait insulter par un lecteur en qualifiant la vaccination contre le Covid de projet transhumaniste, je me suis dit que je manquais de pédagogie. La présence d’oxyde de graphène dans les vaccins avait déjà été abordée au Courrier des Stratèges le 28 avril 2022 et le rôle de ce matériau est important pour le fonctionnement de ce qui s’apparente à un réseau de nano-communications sans fil intracorporel.

Il existe un lien étroit entre les points quantiques de graphène observés dans les vaccins et les nano routeurs ou nano capteurs qui participent à un nanoréseau de communication. Ces dispositifs existent dans la littérature scientifique ; Akyildiz et almontrent que l’interconnexion de centaines ou de milliers de nanocapteurs et de nanoactionneurs, situés à l’intérieur du corps humain est acquise. Un nano réseau introduit par la vaccination est présent dans tout le corps, y compris dans le cerveau. Un autre scientifique, Mik Andersen, a réalisé un travail remarquable, son blog  est régulièrement attaqué et indisponible, voici ce qu’il dit à propos du nano réseau introduit par les vaccins :  « Il permet de contrôler en temps réel les neurotransmetteurs responsables de la transmission des informations dans le système nerveux, qui sont donc responsables des stimuli, du désir, du plaisir, de l’apprentissage, du conditionnement, de la dépendance, de la douleur, des sentiments, de l’inhibition, entre autres ». cf ici un résumé sur le nano-réseau d’implants corporels de Mik Andersen et pour aller plus loin .

La question de l’oxyde de graphène dans les vaccins contre le coronavirus est l’objet de nombreux débats souvent très polémiques. Nous avions déjà évoqué ce point délicat dans nos colonnes.  »

 

Dans un long article scientifique paru le 18/2/2022 sur      Xochipelli.fr        Mik Andersen présente l’auto-assemblage de cristaux d’ADN . Le résumé de cet article sur le site est le suivant :

La présence de cristaux d’ADN auto-assemblés dans les échantillons de vaccins a des implications importantes pour les recherches en cours. Tout d’abord, leur simple présence dans les vaccins implique l’utilisation de nanotechnologies très avancées, l’auto-assemblage d’objets selon des modèles et des gabarits prédéterminés en laboratoire, et confirme donc une intentionnalité et une finalité préméditées, avec le fait clair et évident qu’il y a de l’ADN artificiel synthétique, qui avec le graphène constitue un nouvel élément non déclaré dans le vaccin.

Deuxièmement, cette découverte a des implications importantes pour les axes de recherche qui portent sur l’étude et l’analyse des vaccins, puisqu’il n’y a plus seulement le graphène ou un hydrogel à disposition. Nous devons maintenant envisager la présence de toutes sortes d’objets auto-assemblés avec de l’ADN, ce qui élargit les possibilités de bio-ingénierie dans le corps humain, le développement de biocapteurs et de dispositifs dans le contexte du réseau intracorporel de nanocommunications sans fil.

Troisièmement, la présence de cristaux d’ADN ayant été démontrée, elle implique donc, avec une forte probabilité, la présence de circuits et de systèmes informatiques basés sur l’ADN. Comme cela a été démontré, il existe de nombreuses preuves scientifiques qu’il est possible de développer des circuits, des transistors et des dispositifs électroniques avec des brins d’ADN, permettant le fonctionnement de toutes sortes de signaux et de données, notamment de type binaire.

 

Le triomphe de votre intelligence -Vous ne serez jamais remplacés par des machines – Idriss Aberkane

On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l’on n’admet pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure.

George Bernanos- la France contre les robots

Nasrine O sur dzairdaily.com le 4 mars 2022

France – L’Algérien Idriss Aberkane sort son tout nouveau livre « le triomphe de votre intelligence ». Ce dernier connaît un franc succès. Nous vous en disons davantage dans les paragraphes qui arrivent ce vendredi 04 mars 2022.

Il s’appelle Idriss Aberkane, il est Algérien et est consultant. Ce dernier invite ses lecteurs à déverrouiller leur cerveau et prêche pour une science ouverte et citoyenne. Passionné de neurosciences, biologie, informatique, mathématiques, philosophie, géopolitique, le jeune chercheur semble dévorer toutes les connaissances qui s’offrent à lui. Il a récemment sorti un livre intitulé « le triomphe de votre intelligence » qui connait un large succès.

Le cerveau d’Idriss Aberkane bouil­lonne comme le flot de ses paroles. Il est sur tous les fronts. À 35 ans, il a déjà un parcours remarquable qui ne laisse certainement pas indifférent l’intention du grand public. En effet, rien qu’en voyant son imposant CV, le spectateur est prêt à accueillir les informations émanant de sa part.

Infatigable, ce consultant sillonne le monde pour donner des conférences. Il signe des chroniques dans le magazine Le Point et sur le HuffPost. Il est également enseignant vacataire à CentraleSupélec. Le cerveau algérien est aussi un mordu de lecture qui a fini par se découvrir des talents de rédaction.

une lecture partielle sur Google Books

L’interview d’Idriss Aberkane sur Sud Radio à propos de la sortie de son livre

les commentaires sur Sud Radio

 

Anatomie d’un antihumanisme radical : l’intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle-Eric Sadin

 

son site : Eric Sadin

Eric Sadin – 6 mai 2001

 

 

sur France Culture 

Le philosophe Éric Sadin publie un nouvel ouvrage qui questionne l’intelligence artificielle, l’obsession de notre époque, et son application à tous les domaines économiques et sociaux, s’imposant comme énonciatrice de vérité. L’homme ne s’appuie plus alors sur la technique, la technique le guide…

L’obsession pour l’intelligence artificielle

Éric Sadin, le nom vous est familier, c’est l’auteur d’un ouvrage qui a fait grand bruit en 2016 : La Siliconisation du monde : l’irrésistible expansion du libéralisme numérique également paru aux éditions L’Échappée.
Dans ce livre, Sadin expliquait que la Silicon Valley ne se présente pas seulement comme un modèle économique, mais aussi un modèle civilisationnel, fondé sur une organisation algorithmique de la société, entraînant le dessaisissement de notre pouvoir de décision.
Après s’être attaqué au mythe de la Silicon Valley, Sadin, dans son nouveau livre, a donc décidé de s’attaquer à un autre mythe de l’époque : l’intelligence artificielle.
D’ailleurs, l’auteur le rappelle dès l’introduction, l’intelligence artificielle est moins un mythe qu’une véritable obsession. Depuis le début des années 2010, elle représente même l’enjeu économique jugé le plus décisif dans lequel il convient d’investir urgemment.
Que l’on pense aux Etats-Unis qui élaborent des plans stratégiques d’envergure, portés par la NSA, l’Agence nationale de sécurité, le secrétariat à la Défense, mais aussi par quantité d’universités et d’instituts de recherche, à la Chine qui s’est imposée une feuille de route précise pour devenir leader mondial incontesté en matière d’intelligence artificielle d’ici 2030, à la Russie qui investit massivement dans l’IA, Vladimir Poutine considérant que « la nation qui deviendra leader de ce secteur sera celle qui dominera le monde » ou encore aux Émirats arabes unis qui sont allés jusqu’à créer un ministère de l’intelligence artificielle, la conclusion est sans appel : l’intelligence artificielle est la grande ivresse de l’époque. Elle ne touche d’ailleurs pas seulement les États, mais aussi les GAFAM et toutes les entreprises du monde qui espèrent tirer leur épingle du jeu.

Le changement de statut des technologies numériques

Il est vrai, après tout, que l’intelligence artificielle semble ouvrir des perspectives inédites.
Ses systèmes auto-apprenants, ce que l’on appelle le machine learning, permettent en effet de produire des informations et des analyses à une vitesse qui dépasse de loin nos propres capacités cognitives.
Seulement, pour Éric Sadin, l’application de l’intelligence artificielle à tous les domaines économiques et sociaux relève d’un véritable changement de statut des technologies numériques. Les technologies numériques ne sont plus seulement destinées à nous permettre de manipuler de l’information à diverses fins, mais, je cite l’auteur « à nous divulguer la réalité des phénomènes au-delà des apparences. » Autrement dit, l’intelligence artificielle n’a pas vocation à accompagner l’action humaine, elle s’impose comme énonciatrice de vérité.
Le renversement n’est pas des moindres. Ça n’est plus l’homme qui s’appuie sur la technique, c’est la technique qui guide l’homme. Ce renversement, Sadin l’appelle le « tournant injonctif de la technique »,  phénomène unique dans l’histoire de l’humanité qui voit des techniques enjoindre les humains d’agir de telle ou telle manière.
Les exemples d’ailleurs ne manquent pas. L’injonction peut être incitative, comme dans une application de coaching sportif, qui suggère tel ou tel exercice ou complément alimentaire. Elle peut être aussi prescriptive dans le domaine médical avec la mise en place du diagnostic automatisé, dans le domaine bancaire avec la mise en place d’un examen automatisé pour l’octroi d’emprunts ou encore dans le secteur du recrutement qui use de robots numériques pour sélectionner des candidats. Ici encore, on pourrait naïvement se réjouir de telles avancées, mais, selon Sadin, elles masquent une réalité terrifiante, celle de la marginalisation de l’évaluation humaine par rapport à l’expertise automatisée et partant de là, un effacement du politique au profit d’un assujettissement aux résultats produits par les machines.

Pour un sursaut civilisationnel

Faut-il alors chercher à mieux réguler l’intelligence artificielle ? Non, répond Éric Sadin, car la régulation est une vaste fable. Penser que le législateur peut nous prémunir de certaines dérives, c’est ignorer que nous vivons désormais sous le régime d’un ordolibéralisme entièrement voué à soutenir l’économie de la donnée, des plateformes et de l’intelligence artificielle au nom de la croissance.
Ce qu’il faut, c’est un sursaut beaucoup plus profond contre ceux que Sadin appelle les « évangélistes de l’automatisation du monde », ces représentants d’un antihumanisme radical.
Plus nous sommes dessaisis de notre pouvoir d’agir et plus nous devons nous imposer d’être agissant. C’est l’appel qu’émet Éric Sadin dans la dernière partie de son ouvrage qui se présente sous forme de manifeste.
Notre ambition ne doit pas être de nous doter d’une puissance sans limite sur les choses, mais plutôt de cultiver nos propres capacités humaines, au premier rang desquelles notre pouvoir créatif. L’auteur le martèle, il ne représente pas la caste des « inquiets » face à celle des « enthousiastes », il ne fait pas non plus preuve d’un catastrophisme exagéré.
L’enjeu est bien plus important, il est proprement civilisationnel.

 

du Droit à l’oncle – Regard sur la procréation médicale assistée et ceux qui la soutiennent- par Anselme Jappe

ANSELM JAPPE, Philosophe, Enseigne la philosophie en Italie. Théoricien de la « nouvelle critique de la valeur » et spécialiste de la pensée de Guy Debord.

Extraits de l’article  du 10 avril 2021 tiré du blog de ce philosophe sur Médiapart 

Le Sénat vient de refuser d’entériner la Procréation médicale assistée (PMA, parce que dans le monde du progrès tout se résout en acronyme) pour toutes et tous. (rajouté cf  Sénat session 3 février 2021 :   « art 1 : il n’existe pas de droit à l’enfant  » )

L’Assemblée nationale va la rétablir, parce que c’était une promesse du président Hollande – ou peut-être ne la rétablira-t-elle pas, parce qu’il faut complaire à la droite… En attendant, des manifestations d’orientation opposée, mais toujours avec des participants très remontés, s’alternent devant les lieux du pouvoir.

En effet, les enjeux sont nombreux et de la plus haute importance :

  • PMA seulement pour les couples mariés ou aussi pour ceux qui sont en union libre ;
  • pour les homosexuels ou pas ;
  • pour les femmes seules ou pas ;
  • remboursée par la sécu ou aux frais du client ;
  • avec sélection prénatale des embryons ou pas ;
  • savoir combien d’embryons « surnuméraires » on crée ;
  • avec congélation des embryons surnuméraires (et pour quel usage) ou avec leur destruction ;
  • avec donateur anonyme ou pas ;
  • avec utérus externe ou pas ;
  • post mortem ou pas ;
  • avec modification du génome ou pas ;
  • etc…
  • Chacune de ces questions soulève des débats passionnés, voire haineux.

Mais il y a une question qui n’est presque jamais posée : s’il doit y avoir une quelconque forme de PMA, ou s´il ne serait pas préférable qu´elle  n’existe pas du tout. 

Il faut s’étonner encore beaucoup plus – ou au moins il faudrait s’étonner – de l’enthousiasme presque unanime à « gauche » pour ce nouveau droit humain rendu possible par la technoscience.

Une adhésion qui s’étend même au champ écologiste, libertaire, féministe radical. On devrait penser que la PMA, dans toutes ses variantes, depuis la « simple » insémination artificielle jusqu’à l’implantation d’un embryon génétiquement modifié dans un utérus « loué » (gestation pour autrui), la greffe d’utérus, et jusqu’à l’utérus artificiel encore en voie d’élaboration, appartient au même monde que les centrales nucléaires et les pesticides, le clonage des animaux et l’amiante, la dioxine dans les poulets et le plastique dans les océans : une violente invasion de produits technologiques très récents dans les cycles biologiques, avec des conséquences incalculables. Il est totalement incompréhensible que des gens qui sont en toute sincérité contre ces inventions mortifères puissent tout à coup accepter un de leurs développements les plus invasifs. Ils ou elles y tiennent même tellement qu’ils attaquent violemment les points de vue opposés (par exemple, en empêchant les conférences de personnes d’ailleurs si différentes qu’Alexis Escudero ou Sylvaine Agacinski) et réussissent à réduire au silence les nombreuses voix (assurément plus nombreuses que les leurs) qui ne partagent pas leur enthousiasme, en taxant tout adversaire, même des féministes historiques, d’homophobe, mysogine, transphobe, réactionnaire, lepeniste, facho, et en utilisant des stratégies qui rappellent la mainmise du stalinisme sur la gauche entre les deux Guerres mondiales sous prétexte d’« antifascisme ».

La PMA est aussi une espèce de point d’orgue, d’aboutissement du processus pluriséculaire d’expropriation de toute notre « dotation originaire ». Les terres (dans le processus connu comme enclosures), les eaux, les savoirs, la communication, la culture, la reproduction domestique – tout a été séquestré peu à peu par le capital, et non seulement par le capital économique, mais aussi par la technoscience. Nous ne pouvons plus ni bouger ni nous nourrir, ni nous chauffer ni nous instruire sans l’aide de la mégamachine. Aucune autonomie nulle part.

A présent, la PMA nous dépossède de notre ultime faculté, celle que le pouvoir ne pouvait pas s´approprier jusqu´ici : la filiation biologique. La PMA nous rend littéralement des sous-prolétaires, des moins-que-prolétaires : ceux qui n’ont même plus de proles ( du latin : descendance )à eux, parce qu’ils ont accepté de déléguer ce dernier reste d’autonomie à la technoscience du capital (et il n’en existe pas d’autre que celle-ci)

Les arguments en faveur de la PMA sont bien connus. Que faut-il proposer aux gens qui veulent avoir des enfants et n’y arrivent pas ? On a proclamé le « droit à l’enfant ». Quelle drôle d’idée ! Existe-t-il le droit à avoir un oncle ? Puis-je demander à la technoscience de me créer un oncle, parce que la nature ne m’en a pas donné et ma vie est incomplète sans un oncle ? Et un autre être humain peut-il constituer un « droit » pour moi ?

Faut-il alors que les gens sans enfants se résignent à leur funeste destin ? En vérité, toutes les cultures humaines ont offert des solutions à ce problème, mais aucune n’a eu l’idée de recourir à la PMA. La solution consiste évidemment dans les différentes formes d’adoption. N’est-ce pas suffisant pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas recourir à la procréation biologique ? On sait qu’actuellement il est assez difficile et coûteux d’adopter un enfant. Mais ne serait-il pas, tout compte fait, plus facile de changer les lois humaines que les lois biologiques ? On dirait que la préférence accordée à la PMA plutôt qu’à l’adoption cache un désir très archaïque, très « essentialiste » ou « naturaliste » : avoir un enfant « de son propre sang », avec son propre ADN. Il est étrange que des gens qui fustigent à longueur de journée les mentalités « rétrogrades » ou « traditionnalistes » de leurs adversaires pratiquent eux-mêmes une attitude qui est on ne peut plus bourgeoise et « biologique ». Un enfant qui ne soit pas de mon sperme ou de mes ovocytes ne m’intéresse pas…

 on peut en conclure que le recours à des solutions médicales témoigne, pour le moins, d’un terrible manque d’imagination : plutôt que de recourir au symbolique – à des enfants acceptés comme « fils » même si génétiquement ils ne le sont pas – on pratique de la zoologie médicalement assistée. Une« zoologie appliquée » : les êtres humains sont réduits, comme un cheptel, à leurs caractéristiques biologiques qu’il s’agit de transmettre. C’est le principe fondamental de l’élevage, dont la résurgence chez des gens qui passent leur vie à tonitruer contre l’« essentialisme » et le « naturalisme » en prônant la « déconstruction » est pour le moins surprenante…

Dans la société gouvernée par l’ « individualisme grégaire » la première question qui se pose est la suivante : si l’individu le veut, qui a le droit de s’y opposer ? Si, du moins, ce désir ne nuit pas à d’autres individus. C’est un argument parfaitement « libéral », et il est bien curieux que les mêmes gens y aient recours, qui dans tous les autres domaines critiquent justement la « liberté de l’individu » de circuler par tous les moyens, de consommer sans freins, de dire toujours « moi, moi, moi ». Prétendre mettre la biologie à l’envers pour avoir son enfant « vrai » : n’est-ce le comble du narcissisme, lequel mesure le monde entier à l’aune de ses caprices ? N’est-ce le triomphe du libéralisme et du « chacun pour soi » ?

Bonne année 2021 ! Adieu modèle Amish et coronavirus ?

Do You Love Me ?

(1962)

  repris notamment dans  Dirty Dancing (1987), Sleepwalkers (1992), and Getting Even with Dad (1994)

A-t-on le droit de créer Homo Deus ? – Laurent Alexandre -conférence Polytechnique

dernière mise à jour :25 novembre 08:00

 

« A-t-on le droit de créer HOMO DEUS

A-t-on le droit d’être tout puissant ou devons-nous rester des petites créatures sous la dépendance de la transcendance ?

Si nous décidons d’être Dieu , si nous décidons d’être tout puissant, c’est à dire des transhumanistes, comment gère-t-on la phase de transition ? »

C’est par l’affirmation de l’homme  qui devient  Dieu,  faussement présentée sous forme interrogative  mais suivie d’une véritable question sur la phase de transition pour y parvenir, que Laurent Alexandre pose ,- à partir de la 23 ième minute de la vidéo de sa conférence– l’existence de cette nouvelle religion : la transformation technique de l’homme en Dieu, l’homme augmenté – h+. Nous sommes au centre de ce qu’est le transhumanisme. Disons le tout de suite et sans ambage, le transhumanisme est l’aboutissement de la phase de notre histoire que fut l’humanisme qui mettait l’homme au centre de ses préoccupations et évacuait Dieu. Dans notre démocratie, l’idée d’un Dieu transcendant est tolérée dans la sphère privée mais elle en est totalement exclue dans la sphère publique : l’homme se construit sans Dieu, sans transcendance,  voire sans  immanence.

Le transhumanisme est  historiquement le dépassement de l’homme naturel. Il est une  époque nouvelle qui apparaît dans notre histoire : celle de la propre création de l’homme par lui-même dans la perspective notamment de  « la mort de la mort ». Le transhumanisme  ouvre  la possibilité de l’accroissement des capacités humaines,  que l’on peut alors, avec Laurent Alexandre, imaginer sans limite. Alors, l’homme ainsi technologiquement augmenté,  deviendra Dieu. Dans la civilisation grecque dès le VII ième siècle av. JC, le Titan Prométhée avait dérobé le feu sacré pour le transmettre aux humains. Il fut condamné par Zeus  à être attaché au mont Caucase, son foie repoussant chaque jour et dévoré par l’aigle. Voici donc l’avertissement déjà contenu dans la mythologie  grecque.

L’humanisme qui prit naissance au XIV ième siècle en Italie et se développa ensuite en Europe porte en lui l’idée d’affranchissement du divin, l’homme est seul dans l’univers  et construit son avenir.  L’humanisme est une  phase de l’histoire de l’Occident. Il   s’appuie alors sur  le culte de raison – celui-ci est même d’ailleurs rendu un temps à la déesse Raison pendant  la Révolution – cf là .

Emile Chartier, dit Alain,  écrit sous la IIIe République   “Le culte de la raison comme fondement de la République”:   « Je vois que la Raison est éternelle […], et qu’elle est le vrai Dieu, et que c’est bien un culte qu’il faut lui rendre. […] Les hommes sentent bien tous confusément qu’il y a quelque chose de supérieur, quelque chose d’éternel à quoi il faut s’attacher, et sur quoi il faut régler sa vie. Mais ceux qui conduisent les hommes en excitant chez eux l’espoir et la crainte leur représentent un Dieu fait à l’image de l’homme, qui exige des sacrifices, qui se réjouit de leurs souffrances et de leurs larmes, un Dieu enfin au nom duquel certains hommes privilégiés ont seuls le droit de parler. Un tel Dieu est un faux Dieu.
La Raison, c’est bien là le Dieu libérateur, le Dieu qui est le même pour tous, le Dieu qui fonde l’Égalité et la Liberté de tous les hommes, qui fait bien mieux que s’incliner devant les plus humbles, qui est en eux, les relève, les soutient. Ce Dieu-là entend toujours lorsqu’on le prie, et la prière qu’on lui adresse, nous l’appelons la Réflexion. C’est par la Raison que celui qui s’abaisse sera élevé, c’est-à-dire que celui qui cherche sincèrement le vrai, et qui avoue son ignorance, méritera d’être appelé sage. »

Cette période de notre histoire s’appuie essentiellement sur les sciences et techniques pour assurer son développement et aller vers l’homme en devenir. Paralèllement, Nietzsche proclamera la mort de Dieu. Cette époque de l’humanisme touche à sa fin. Elle donne aujourd’hui naissance au transhumanisme  c’est à dire  à une nouvelle période de l’histoire  issue de l’humanisme. Après avoir évacué Dieu dans l’humanisme,  l’homme  veut  devenir Dieu dans le transhumansime. Il veut prendre sa place, en devenant tout puissant  grâce aux sciences et technologies des NBIC.

Laurent Alexandre redoute la  période de transition qui commence, celle où la chrysalide qu’est l’homme doit se transformer en papillon de l’homme augmenté. Cette période dit Laurent Alexandre est très dangereuse car les masses de « gilets jaunes », les inutiles d’Harari, qui vont devenir de plus en plus nombreuses au fur et à mesure du développement de l’IA, peuvent se rebeller, voire tuer la démocratie. Il faut donc que les futurs dieux, ici élèves des grandes écoles du plateau de Saclay, s’engagent en politique pour orienter la société vers la création d’Homo-Deus. C’est la conclusion de sa conférence.

Cet article -épisode 2 -est relatif à cette conférence fondamentale et symbolique en ce sens que le chantre du transhumanisme français s’adresse à une élite scientifique de futurs chercheurs et ingénieurs. Cette conférence est essentielle car elle est réalisée  sous le patronage  d’une députée devenue depuis ministre qui adhère en tant que membre de LREM à cette volonté de faire de la France une startup-nation, une nation conduite par ces élites scientifiques en vue de l’implantation du transhumanisme. Amélie de Montchalin, c’est elle,  a aussi été recrutée en tant que consultante en stratégie par The Boston Consulting Group (BCG), un cabinet multinational. Le bureau parisien de celui-ci, a pour activités la science des données et l’intelligence artificielle appliquées à l’industrie, la finance et la santé. Il compte dans la capitale plus de 600 consultants. Ce bureau parisien est dirigé par son époux. ( réf blog David Affagard – Médiapart)

Nous sommes alors au coeur du capitalisme cognitif dont parle Laurent Alexandre et qui domine déjà le monde  par ses géants des GAFAM, pour l’Occident et dont les dirigeants sont déjà adeptes du transhumanisme. –

Cet article prend la suite d’un précédent, écrit le 19 octobre 2019  à partir d’un article issu d’un blog  de Médiapart. Celui-ci, avait suscité certains commentaires qui m’ont amené à approfondir les termes mêmes de cette conférence et j’ai étendu  cet examen aux  propos des deux invités : Emmanuel Brochier, maître de conférence et titulaire de la chaire de philosophie de la Nature à l’IPC Parisfaculté libre de philosophie et psychologie Paris- et Haïm Korsia     Grand-rabbin de France  depuis 2014. 

Dans sa conférence, Laurent Alexandre  expose l’évolution rapide de notre monde vers celui que nous crée les NBIC -nano-bio -informatique et sciences cognitives- et qui s’attaque à la transformation physique de l’homme. Laurent Alexandre dont on rappellera d’abord  sa profession initiale de chirurgien urologue, est aussi énarque et co-créateur du site Doctissimo. Il est impliqué financièrement dans une quinzaine de sociétés créées autour des NBIC à travers un holding au Luxembourg et il est principalement investi dans la société DNAVision spécialisée dans le séquençage génétique et installée dans la banlieue de Bruxelles. Il va présenter à son auditoire qu’il n’y pas d’alternative à ce monde dont il décrit les grandes avancées qui s’imposent à nous – il fait penser au slogan « There is no alternative « (TINA), traduit en français par « Il n’y a pas d’autre choix »  attribué à Margaret Thatcher–  Ce monde va devenir de plus en plus complexe et le passage vers l’homme augmenté, celui à l’horizon 2050, sera très dangereux du fait des masses d’inutiles de plus en plus grandes dues au développement de l’IA. Celles-ci risquent de saper par leurs révoltes, cette belle évolution et  menacer de ce fait nos démocraties. Sa conférence est un appel aux futurs dieux, ici les plus prestigieuses écoles scientifiques françaises,  pour s’engager en politique afin d’aider à créer les conditions de cette phase de transition pour en même temps sauver la démocratie… qu’il n’entrevoit bien sûr pas autrement que sous la conduite du  capitalisme cognitif et dans le cadre de notre nouvelle  religion transhumaniste.

Nous reviendrons pas à pas sur cette conférence, les principales idées des débatteurs, les propos d’Amélie de Montchalin, devenue, depuis,  ministre de la transformation et de la fonction publiques. Elle est aussi députée de l’Essonne et marraine de ces conférences organisées autour des 3 grandes  écoles –Polytechnique, ENS et Central Supélec– sur le plateau de Saclay  début 2019-.

Mais pour analyser une telle religion transhumaniste et ses conséquences, il faut commencer par le faire au même niveau, c’est à dire au niveau du religieux. Et je le ferai donc en partant  du  commentaire d’Odeline du 13 novembre dernier posté sur mon premier article. Elle s’appuie sur la Bible  et dit ceci   :

L’homme devenu Dieu, c’est la réussite de l’Antichristou Antéchrist– sur terre c’est à dire de l’adversaire du Christ. Ce mot est employé au pluriel dans les épîtres de Jean : (1 Jn 2:181 Jn 2:221 Jn 4:32 Jn1 7)

1 Jn 2:18 : Petits enfants, c’est la dernière heure, et comme vous avez appris qu’un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists: par là nous connaissons que c’est la dernière heure.

1 Jn 2:22  : Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Celui-là est l’antéchrist, qui nie le Père et le Fils.

1 Jn 4:3 : et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.

2 Jn 1:7  Car plusieurs séducteurs sont entrés dans le monde, qui ne confessent point que Jésus  Christ est venu en chair. Celui qui est tel, c’est le séducteur et l’antéchrist.

Le New age ou Nouvel Age dans lesquels s’inscrivent aussi  par exemple la soumission aux esprits, la croyance en la réincarnation, est aussi appelé la « Conspiration du Verseau » l’ère du Verseau vouée à remplacer celle du Poisson, soit le judéo-christianisme. Ce courant de ‘bricolage » spirituel – « bricolage » signifiant que  chacun crée sa spiritualité propre et à la carte en puisant ici ou là. Le New Age est en opposition avec les  religions révélées  où  le message divin  est transmis aux hommes,  là par des rishis ,  comme en Inde, ailleurs par un prophète comme dans l’Islam ou la religion juive, enfin d’abord par des prophètes puis par Dieu incarné chez les chrétiens – Le New Age, comme le transhumanisme, s’épanouit  d’abord dans l’Ouest américain.

Dans son livre Les Enfants du Verseau (1980) qui théorisa le New AgeMarilyn Ferguson définit ce dernier comme « l’apparition d’un nouveau paradigme culturel, annonciateur d’une ère nouvelle dans laquelle l’humanité parviendra à réaliser une part importante de son potentiel, psychique et spirituel. »

Toutes ces fausses doctrines  sont le prélude à l’Antichrist, le Gouvernement Mondial (dit l’ »impie ») et qui précède, dans la Bible, le retour de Jésus-Christ. Ces gens ne savent peut-être pas qu’ils servent Lucifer (Satan- version du Titan grec chez les hébreux) , nous sommes donc selon la Bible dans les derniers temps. qui ne sont pas la fin du monde mais la fin d’un monde et le retour de Jésus sur terre)

Je poursuivrai par un regard sur l’Islam et les protestants évangéliques :

Dans l’Islam aussi,  existent  diverses traditions prophétiques –hadiths– qui mettent en scène Al Dajjâl, l »imposteur« , celui qui apparaît à la fin des temps et doit être éliminé aussi par le prophète Isâ – Jésuslors de son retour. Les prophéties chrétiennes et islamiques convergent  sur ce point à savoir le retour de Jésus. – mais dans l’Islam Jésus n’ est qu’ un prophète

Chez les protestants évangéliques, forts divers et forts nombreux notamment aux USA, il y a un consensus sur l’arrivée d’un dictateur mondial la bête ou antichrist– qui s’appuiera sur une religion universelle –(En 2020, selon le chercheur Sébastien Fath du CNRS, le mouvement compterait environ 660 millions de croyants dans le monde).

Je pense que  le transhumanisme, dans cette perspective, est cette religion mondiale qui s’installe  partout  sur notre planète. Elle  culminera selon cette vision évangélique avec le retour de Christ pour gouverner le monde. L’arrivée en puissance de la religion de l’homme devenu Dieu, en est donc le signe. –La parousie est une notion chrétienne qui désigne la « seconde venue » du Christ sur la Terre dans sa gloire, la première étant sa naissance. On la trouve dans l’Apocalypse de Jean.

Je poursuivrai ce regard religieux sur le transhumanisme  en m’appuyant aussi sur les messages transmis par les Anges à leur messagère et qui ont fait l’objet d’un article publié le 18 novembre dernier. Selon la partie des messages qui concernent les comportements des humains, les déviances des hommes par rapport au message d’Amour du Christ et aujourd’hui de celui des Anges, sont telles  que ceux-ci nous annoncent l’arrivée  de trois jours où les hommes souffriront de multiples manières mais ce ne sera pas encore la fin… Viendra alors le surhomme spirituell’homme orienté vers la spirirtualité au service de Dieu– La lutte face au  Perverti durera encore longtemps.

Ces connaissances transrationnelles – au-delà de la raison pure, cf là la notion de transrationalité -mettent en garde contre l’évolution vers le   surhomme technologique auto-construit, en fait, projet ici de  Satan ou là  d’Al Dajjâl.

Laurent Alexandre – à partir de 41:01– expose les cinq objectifs du transhumanisme :

  1. tuer la mort – et c’est Google qui est avec Calico le plus avancé.
  2. créer une espèce humaine multi-planétaire et c’est Jeff Bezos   avec sa société Blue Origin  qui veut envoyer 1000 milliards d’êtres humains dans l’espace. Ceci suppose de produire, en grande quantité,  des bébés avec des utérus artificiels.
  3. créer des technologies d’augmentation de l’homme
  4. créer la fusion entre l’IA et les cerveaux humains ( Laurent Alexandre pense que nous serons encore en IA faible en 2050,- c’est à dire sous le contrôle des humains qui en sont les spécialistes– contrairement dit-il au « fantasme » d’Elon Musk qui voit le passage vers l’IA forte plus tôt –avec l’IA forte, celle-ci se passe alors totalement de l’humain, s »auto-construit et s’auto-régule –
  5. supprimer les risques à la naissance avec la création des bébés à la carte – Google possède déjà un brevet déposé pour la fabrication des super-bébés –US Patent n° 8.543.339.B2 déposé le 24/09/2013-  L’eugénisme négatif dit Laurent Alexandre est d’ailleurs déjà en place et il  cite  l’exemple de la trisomie 21 détectée avant la naissance et qui conduit les parents  dans  97% des cas à recourir à l’avortement.

Il est temps d’aller pas à pas mieux découvrir la conférence de Laurent Alexandre :

Je passerai sur l’introduction  de cette conférence, faite par un élève de Polytechnique, pour aller à la présentation d’Amélie de Montchalin  qui a suivi et durera plus de 10 mn. Pour elle, l’enjeu est l’homme en 2050 dont elle dit trois choses : capacité à produire, diversité d’expériences, lucidité. Elle s’interroge donc sur ce que les machines vont laisser faire à l’homme, sur la diversité alors que les algorithmes conduisent à l’uniformisation et enfin sur la lucidité en donnant l’exemple négatif de notre évolution avec ce continent de plastique que notre mode de vie a fini par provoquer au milieu du Pacifique. cf là

Elle poursuit en disant  qu’au XXI ième siècle il va falloir choisir entre la « loi du code » et la loi  de la nature et trouve que l’IA responsable est une belle expression. Il s’agit de veiller à l’éthique de l’algorithme. Manifestement, sa présence et son engagement dans la société, montre qu’elle a  choisi la loi du code contre la loi de la nature.

Laurent Alexandre commence sa conférence en remerciant Amélie de Montchalin en qui il voit « une députée de haut vol » loin de tous ces députés qui sont « des burnes en sciences et techno »

Il rappelle qu’il a écrit « la mort de la mort » en 2011 et que Google a fondé en 2013 sa filiale Calico  dont le but est de lutter contre le vieillissement et les maladies qui y sont associées. Il souligne le soutien massif de Google au mouvement transhumaniste et que cette société a engagé Raymond Kurzweil qui en est un  grand représentant. – ce dernier a écrit notamment et il y a déjà 16 ans  : the singularity is near en 2006-cf là ce qu’est la singularité technologique.

À l’image du Santa Fe Institute créé pour regrouper les recherches sur le sujet de la complexité, mais sur une base d’activité saisonnière, une « université d’été de la Singularité » (Singularity University) a été créée en 2009 avec le concours de Google et de la NASA et offrira chaque été neuf semaines de cours sur le sujet à 120 étudiants51 pour la somme de 25 000 dollars.

Mais Laurent Alexandre dit que ce monde devient très compliqué et qu’il pose le problème de désynchronisation entre ce monde techno et notamment l’école et le gouvernement. Il prédit un  décalage entre les inconvénients des nouvelles technologies qui apparaissent avant ses avantages.

Les NBIC –nano-bio-informatique et sciences cognitives– constituent un même ensemble, celui du transhumanisme. Il dit qu’il s’agit de technologies démiurgiques qui interpellent le politique comme les croyants. Elles apportent une intelligence quasi gratuite. L’IA est au coeur de ces technologies et permet leur développement.

L’IA est déjà très puissante. Elle fait déjà mieux que l’homme dans certains domaines, par exemple la lecture des scanners et demain le pilotage des avions et la conduite des autos. Le prix de l’intelligence va s’effondrer et entraîner des conséquences majeures. Les gens complémentaires en IA faible  vont valoir de plus en plus cher et ceux substituables de moins en moins, à cause de la théorie des fonctions de production.   Je ne m’en félicite pas.dit-il.

On va aller vers une fragmentation de l’internet – cf là – d’un réel virtuel et d’une vérité à géométrie variable. Nous allons vers la post-vérité, la post-réalité et le phénomène sera aggravé par les neuro-technologies. Pensez à ce que va pouvoir faire un dictateur des technologies cérébrales qu’Elon Musk développe déjà dans sa filiale Neuralink !  Elon Musk rêve de mettre un microprocesseur dans le cerveau de nos enfants pour les rendre plus compétitifs. Ces méthodes vont permettre l’émergence de neuro-dictatures. Et je précise que l’on peut déjà modifier notre empathie et notre comportement.

Les nouvelles technologies vont nous changer. C’est plus troublant et transgressif que de fabriquer une nouvelle grue !

Le choc technologique va être immense. Vous allez pouvoir le supporter mais l’ensemble des individus non. Sur le plan géopolitique  les USA – GAFAM-Google-Amazon-Facebook-Microsft-et la Chine –BATX-Baidu-Alibaba-Tencent-Xiaomi-vont s’affronter dans cette course   mais l’Europe est absente sur toutes les facettes des NBIC. Il y a le feu au lac !

Ces technologies vont accroître les écarts de niveau de vie et de revenu dans les populations et la concentration de richesse se fera sur un nombre d’individus de plus en plus réduit. L’IA est une machine à produire des inégalités avec des conséquences populistes qui vont s’accentuer si on n’y prend pas garde.

The Economist, qu’on ne peut prendre pour un journal marxiste, lançait il y a peu un cri d’alarme en ce sens, en exposant  que le bonus annuel chez Google pour un grand spécialiste de l’IA était de 100 millions de dollars par an !

Vous , polytechniciens, en sortant de l’école vous serez embauchés à l’INRIA à 3000€ brut par mois… C’est dire que peu d’entre vous resteront en France.

Des Dieux et des inutiles d’Harari  est un cauchemar. En ce sens la crise des gilets jaunes est salutaire : elle nous montre à quelle vitesse on va rentrer dans le cauchemar d’Harari et à quelle vitesse il faut agir pour casser ce déterminisme et sauver la démocratie.  J’ai publié  avec Jean-François Coppé, début 2019, un livre : l’IA va-t-elle tuer la démocratie ?

USA et Chine ont la volonté de fusionner le secteur [ éducation/santé / neurosciences ] pour régler la crise du type de celle des gilets jaunes. Il va être difficile d’empêcher les politiques de faire de l’eugénisme.

Reed Hastings, le dirigeant de Netflix qui est très transhumaniste, ambitionne de vous donner  des gélules pour regarder ses films et vous créer une imprégnation neuro-technologique.

Tous les secteurs de l’emploi vont être atteints par les conséquences des NBIC. Par exemple, le monde de la médecine, le mien, va être très vite touché dans cette évolution. L’IA est déjà 3 fois plus précise qu’un cardiologue pour un diagnostic. Elle est très supérieure aussi en dermatologie et les radiologues vont être éclaboussés. La dernière application de Google – Google Lyna- détecte 99% des cancers du sein contre 62% par les médecins. Bientôt les médecins radiologues feront une faute professionnelle s’ils ne recourent pas à l’IA pour leurs diagnostics.

Kai Fu Lee   informaticien et homme d’affaires chinois, figure médiatique de l’internet chinois  et spécialiste en IA  explique qu’en 2030-2035 les médecins ne vont pas disparaître mais qu’ils vont devenir des compassionnal caregiver,1/3 deviendra infirmiers, 1/3 assistants sociaux et 1/3 techniciens…

Vous imaginez comment  ce sera enthousiasmant pour ces médecins à bac+12 !

Après avoir travaillé chez Apple, Microsoft et  Google, Kai-Fu Lee est aujourd’hui l’un des investisseurs chinois N°1 en intelligence artificielle.
Dans cet ouvrage fascinant devenu un best-seller mondial, il raconte comment la Chine utilise «  le pétrole du 21e  siècle  », c’est-à-dire les données générées par ses centaines de millions d’utilisateurs. 
Grâce à une nouvelle génération d’entrepreneurs et à une course à l’innovation encouragée par les pouvoirs publics, la Chine invente un monde où l’intelligence artificielle se déploie dans toute la société, les restaurants, les hôpitaux, les salles de classe ou les laboratoires.
Kai-Fu Lee démontre à quel point l’IA va changer nos modes de vie et transformer l’économie, en privilégiant les plus agiles et les plus créatifs. Il propose d’utiliser les ressources financières considérables qui seront dégagées afin de soutenir les métiers où l’humain est irremplaçable  : l’éducation, l’artisanat,  les services à la personne.  
 
Un livre qui se lit d’une traite. Vous ne verrez plus jamais l’avenir comme avant.

Il faut lutter contre la concentration de la richesse pour sauver la démocratie. Il n’est pas souhaitable que ça aille si vite et il y a un danger des villes citadelles et métropoles.

Il faut aider les gilets jaunes et il est inacceptable de s’en moquer.  Sundar PIchai, l’actuel dirigeant de Google, dit qu’il est naïf de croire que la technologie règlera tous les problèmes.

Il faut réorganiser complètement le système éducatif.

Alors qu’on espère l’immortalité Laurent Alexandre  observe parallélement que l’espérance de vie des blancs aux USA régresse.

Il faut aller vers une société de la solidarité et gérer la transition cognitive. –sous-entendu sous la conduite des dieux –

Vous avez la clé du changement de l’éthique. Faites de la politique !

Débat avec les deux invités

Première question au Grand-rabbin : Est-ce que nous pouvons et devons devenir Homo -Deus ?

C’est fait pour… Dans le Talmud  Dieu crée le monde, s’efface et dit à l’homme : vas-y ! L’humain est créé à l’image de Dieu. On a cette responsabilité de créer … mais on ne se prend pas   pour Dieu.

Laurent Alexandre : C’est le biologiste Julian Huxley, le frère d’Aldous, qui a créé le mot transhumanisme . Il voulait un eugénisme de gauche mais ce mot était alors inacceptable à entendre. – Huxley était humaniste, et il présida le congrès qui vit la fondation de l’International Humanist and Ethical Union et  il participa au comité consultatif pour la fondation de la First Humanist Society de New York aux côtés de John Dewey, Albert Einstein et Thomas Mann. Huxley était un partisan de l’eugénisme comme moyen d’amélioration de la population humaine.« Une fois pleinement saisies les conséquences qu’impliquent la biologie évolutionnelle, l’eugénique deviendra inévitablement une partie intégrante de la religion de l’avenir, ou du complexe de sentiments, quel qu’il soit, qui pourra, dans l’avenir, prendre la place de la religion organisée. « 

S’agissant de l’éthique, Laurent Alexandre estime qu’elle  change au fur et à mesure de l’évolution de l’homme. Elle n’est pas figée. Ainsi, dans les années 1950 aux USA, on a lobotomisé des garçons qui se masturbaient trop. On a coupé aussi le corps calleux de Rosemary la soeur de John Kennedy  qui aimait trop les garçons, pour ne pas gêner la carrière de John. De telles pratiques seraient impensables aujourd’hui.

Emmanuel Brochier dit que la technique nuit à l’environnement. L’Europe dans un rapport de 2004 s’en inquiétait.  Mais ,en 2009 un nouveau rapport faisait le constat qu’on avait pris du retard dans les nouvelles technologies. Le rapport se rangeait alors à la vision transhumaniste.

S’agissant de la distinction entre les techniques qui réparent et celles qui augmentent l’homme, Laurent Alexandre souligne qu’il est difficile de faire  la séparation. Il donne l’exemple d’un aveugle : si on lui remet 1 million de pixel, on le répare mais si on lui en met 3 millions c’est du transhumanisme…. et qui va résister à être augmenté ?

Emmanuel Brochier conclut que l’on part sur de mauvaises bases car le transhumanisme voit l’homme uniquement comme une machine.

Pour une réflexion en ce sens  :

Penser l’humain au temps de l’homme augmenté: Face aux défis du transhumanisme -mars 2017

 

Thierry Magnin, né le est un prêtre catholique et physicien français – docteur en sciences physiques et docteur en théologie. enseignant-chercheur en physique à l’École nationale supérieure des mines de Saint-Étienne, puis à l’université de Lille.

à travers la critique de l’argumentaire transhumaniste, qui est fondé sur une conception appauvrie de ce qui fait l’humain, Thierry Magnin nous invite à porter un nouveau regard sur notre humble condition. Qu’est-ce que l’homme à l’heure où l’on pourra bientôt remplacer tous ses organes par des machines intelligentes, voire transférer son psychisme ? L’anthropologie chrétienne peut-elle nous aider à aborder avec confiance la révolution annoncée afin que celle-ci nous ouvre, non à un abandon de l’humain, mais à son plein accomplissement ?

 

Mes conclusions :

J’observe à la lumière de la conférence de Laurent Alexandre  l’état d’avancement  des technologies transhumanistes qui vont transformer l’homme. Les conséquences de ces transformations dans la période de transition constituent un grand danger à cause de la croissance exponentielle  du nombre des inutiles dit Laurent Alexandre- Je pense qu’elle reste un espoir, justement, pour  reprendre le pouvoir contre cette folie démiurgique du capitalisme cognitif qui regroupe le monde techno-scientifique – un conglomérat fait de politiques, de capitalistes, de chercheurs, ingénieurs  et techniciens sous la conduite des nouveaux religieux du transhumanisme. Il s’agit d’une course folle pour le profit et les pouvoirs envisagés pour la construction d’homo-deus, de surcroît encore exacerbée par une rivalité géopolitique  entre USA et Chine… à laquelle la vieille Europe voudrait aussi prendre part…

Nous n’allons pas échapper à cette folie démiurgique qui a envahit la planète mais j’oppose une autre vision d’avenir.

Je fais d’abord et surtout le constat que le transhumansime est une nouvelle religion, celle de l’homme-Dieu– Si vous en doutez encore je précise qu’ Anthony Levandowski, le père de la voiture autonome, a fondé  en 2017 aux États-Unis une organisation religieuse qui fait la promotion d’une « divinité » basée sur une intelligence artificielle -cf .

Concernant cet aboutissement, certains ont fait observer que la philosophie humaniste est déjà née au sein de la chrétienté et qu’elle n’aurait pu naître ailleurs. D’autres aujoud’hui voient dans le transhumanisme une nouvelle hérésie d’origine chrétienne- cf là  » le transhumansime, une idée chrétienne devenue folle«  -. Selon cette vision c’est parce que Jésus  est à la fois fils de l’homme et fils de Dieu qu’a pu naître au sein de la chrétienté l’idée de l’homme comme point focal de toutes nos pensées et nos espérances. Dans ce courant humaniste,  Nietzsche, fils de pasteur, se dresse pour  déclarer la mort de Dieu.

Pour certains aujourd’hui encore, Dieu est chose d’un passé révolu qu’il convient de laisser aux temps de l’obscurantisme dénoncé par les Lumières.  Au mieux, Dieu relève pour les agnostiques, sans doute les plus nombreux,  d’un questionnement sans intérêt. Nous  avons mieux à faire : produire, consommer et entre les-deux,  prendre du plaisir. C’est ça la vie  !

Depuis l’époque des Lumières,  notre évolution s’est construite uniquement  autour de la raison et de la pensée grecque  puis essentiellement à partir des sciences et technologies, aussi bien dans le monde capitaliste que marxiste du XX ième siècle. Ces deux mondes, alors ennemis sur le partage des richesses, relevaient d’une même vision productiviste du monde. Il fallait extraire, transformer la nature, produire de plus en plus et dégager du profit ou de la valeur travail grâce à l’activité humaine, la nature étant là, offerte gratuitement à ce projet prométhéen. Pensons, du côté marxiste, à Stakahnov.

Qui se souciait des beautés du monde, de la nature, dont nous parle par exemple un Pierre Rabhi ? Peut-être et éventuellement au cours des périodes de congès ? Celles-ci furent vite, d’ailleurs,   utilisées par d’autres,  pour être transformées,  en industrie du tourisme. Il s’agit bien sûr d’extraire une richesse de cet arrêt d’activité. Cette beauté du monde était gratuite et donc sans  valeur pour  les théories économiques, axées soit sur la valeur du coût marginal pour l’économie libérale soit sur la valeur travail pour l’économie marxiste… Cette beauté de la nature, son immense diversité ne trouvait  éventuellement  de la valeur que par le pinceau du peintre, l’appareil du photographe, la réalisation d’un film. Même cette beauté  n’a de valeur marchande aux yeux de l’homme que lorsqu’il l’a transformée en tableau, photo ou film. Il ne reconnaît de valeur qu’à ce qu’il produit ou qu’il utilise pour sa production. Depuis le développement de la pensée humaniste, l’économie est devenue hégémonique dans nos vies.  L’homme n’a plus d’autre horizon depuis la disparition de la transcendance. Il en est réduit  à produire et consommer d’où l’importance de la publicité pour forcer la consommation en jouant sur des ressorts psychologiques.  Il faut  « faire »  et avoir, même pendant les vacances. On regarde d’un air presque toujours soupçonneux, celui qui ne participe pas suffisamment à ce « faire »ou cet « avoir ». Il ne s’agit plus d’être…

Tout devient économique et peut être source de richesse. Le capitalisme, par ses facultés d’adaptations et de souplesse et sa religion du profit a été,  à ce grand jeu du XX ième siècle, le grand gagnant du productivisme et il a éliminé son frère ennemi le collectivisme… sauf peut-être en Chine où le régime d’abord marxiste a donné naissance à un hybride encore plus dangereux.

Faisons qu’Homo-Deus ne soit pas l’unique vainqueur du XXI ième siècle car le capitalisme cognitif découvre là un nouveau terrain d’aventures économiques pour l’homme, de nouvelles sources d’extraction de richesses tirées de l’homme lui-même, notamment par l’extraction des données, mais aussi par toutes sortes de techniques de transformation du corps, d’adaptation  de celui-ci à son environnement technologique. Après s’être attaqué à la nature, l’homme s’attaque à lui même, dans la perspective de devenir l’homme-dieu surpuissant.

Ce monde là, par le jeu entremêlé du productivisme et de l’évolution des sciences NBIC a pris conscience aujourd’hui de sa capacité, de cet immense chantier d’augmentation de l’homme, des perspectives envisagées par exemple pour la conquête de l’espace  … Après avoir avec la période humaniste réalisé des avancées incontestables l’homme a détruit la planète qui, n’ a à ses yeux pas de valeur.   Alors oui, le transhumanisme peut dire HOMO DEUS… et l’homme se prend pour Dieu !  Mais quelle planète va-t-il habiter ?  Laurent Alexandre n’aborde même pas le sujet, obnubilé par l’esprit de puissance au coeur du capitalisme cognitif d’aujourd’hui …comme  d’ailleurs du capitalisme industriel d’hier.

 L’homme augmenté se construit hors de la nature et contre la nature. Il faut choisir dit Amélie de Montchalin, entre la loi du code et la loi de la nature…peut-être même faut-il fuire dans l’espace vers d’autres planètes comme l’envisage Jeff Besos laissant alors celle-ci, d’ailleurs bien malade, aux inutiles.

Face à ce courant religieux mortifère pour l’homme – cf là mes article sur le transhumanisme et notamment « les chimpanzés du futur » – qui veut faire de celui-ci un dieu par l’accroissement extraordinaire de ses capacités technologiques, j’oppose la vision  de  l’homme qui devient de plus en plus spirituel …. et se rapproche ainsi de Dieu en gardant sur terre une vie de simplicité. Celui-là   sait que son passage ici-bas n’est qu’un moment de  sa vie.   Le combat aujourd’hui entre ces deux horizons  semble particulièrement inégal. Il rappelle là encore celui de David contre Goliath – épisode de la Bible (1Samuel 17, 1-58) mais aussi du Coran –Sourate 2, verset 251-dans lequel David, fils du berger Isaï, le plus petit de ses 7 frères et encore adolescent, abat le héros des Philistins, le géant et courageux Goliath, d’un caillou lancé avec une fronde. 

Chacun sent bien que nous sommes à une intersection, un moment de choix crucial : l’homme s’engage t-il vers la course folle de l’homme augmenté ou s’oriente -t-il vers le surhomme spirituel car  rien ne permet de penser que son évolution est terminée   ?

Pour celles et  ceux qui n’adhèrent pas au  combat entre l’homme spirituel et l’homme augmenté il existe une autre source d’opposition au transhumanisme c’est celle du combat pour la sauvegarde de la nature, y compris  l’homme, contre l’évolution transhumaniste qui se construit hors et donc contre la nature.

Le combat qui s’engage est donc celui de la défense de la Vie  au sens chrétien – « je suis le chemin, la vérité et la vie- Jean 14:6– l’homme est beaucoup plus que sa réduction à des algorithmes, des réactions chimiques ou électriques même s’il est aussi cela. Ce combat est aussi celui de la défense du vivant contre la religion  transhumaniste qui s’épanouit à travers le capitalisme cognitif successeur historique du capitalisme industriel et vainqueur du monde productiviste destructeur du monde naturel.

L’arrivée progressive de la 5G sera à la fois,  le symbole  et l’outil central de ce virage définitif de l’homme vers l’IA. Ce mouvement est  déjà engagé et rappelez-vous ce qu’ a dit Laurent Alexandre : le développement des nano-bio technologies et sciences cognitives dépend essentiellement du numérique et de l’IA pour se développer.   La 5G  devrait et pourrait être au coeur de ce dernier combat possible car elle permettra l’explosion de l’exploitation de l’IA et contribuera à faire de l’homme d’aujourd’hui un chimpanzé du futur. Après …il sera trop tard pour l’homme non augmenté car je n’ai pas toute confiance en l’étique de l’algorithme. Les hommes non augmentés disparaîtront sauf s’ils constituent un intérêt  utilisable par les hommes augmentés  cf là une base documentaire sur la 5G

N’étant pas connaisseur de la religion juive, la position du Grand -rabbin de France m’a surpris. Il explique que dans le Talmud la création a été confiée à l’homme par Dieu : Vas-y, fais le ! La transformation de l’homme par lui-même semble participer selon lui de cet ordre  « fais-le ! »

Il s’oppose néanmoins à Laurent Alexandre car dans cette action l’homme ne se prend pas pour Dieu, ne devient pas Dieu. Il expose par exemple que chaque semaine il fait shabbat , se coupe    à cet occasion    de toutes les technologies avancées – vit alors un jeûne technologique– ce qui lui permet de garder cette humilité devant Dieu.

Mais  le rôle économico-politique d’Amélie de Montchalin, marraine de cette conférence, engagée dans le développement des nouvelles technologies me laisse sans voix.  Il serait intéressant de connaître comment elle articule sa foi chrétienne, que révèle sa page Wikipedia,  et sa raison. Sans doute a-t-on compris qu’elle met  tous ses espoirs dans « l’IA responsable » et « l’éthique de l’algorithme »  dont elle nous a parlé en introduction de cette soirée ?

Mais comment admet-elle, au nom de cette foi chrétienne, la transformation de l’homme et la création de l’homme technologique  qui doit remplacer Dieu. Serait-ce  parce qu’elle se place dans les pas du Père Teilhard de Chardin  aussi archéologue et qui avait, en son temps, développé une approche holistique du « Christ cosmique » ?

Les avertissements contenus dans les Evangiles à propos du combat  entre Lucifer et le Christ rappelés en début de cet exposé et ceux récemment donnés par les Anges à leur messagère- cf l’article que j’ai publié – me conduisent à conclure qu’en allant vers le surhomme technologique,  l’homme ainsi augmenté,  court à sa perte et qu’il y a là les signes effectivement des derniers temps dont parle l’Apocalypse et que d’autres perçoivent, et d’une autre manière, en s’engageant dans le courant écologiste. En effet, l’écologie devrait choisir entre la loi du code et la loi de la nature.

Mais je dois noter  à ce sujet aussi, l’étonnement qui fut le mien,  de voir l’importance du courant transhumaniste parmi les écologistes, vegans et courants de gauche et je rappelle  mon article du 3 août 2017  sur Ecologisme et transhumanisme les connexions contre nature 

Décidément le transhumanisme, la religion aujourd’hui mondiale et  l’aboutissement de l’humanisme, est infiltré partout. Pour un chrétien, il n’y a que Christ  qui peut s’opposer à Lucifer. Mais Lucifer est aujourd’hui partout chez lui.  Oui, nous approchons de la fin de la période historique de l’humanisme.  Chrétien mais aussi non-chrétien, lisez sur ce site le résumé d’un livre fondamental de Laurent Fourquet intitulé le christianisme n’est pas un humanisme, au moins sa première partie, consacrée à l’analyse de notre société. Alors vous comprendrez pourquoi avec la philospophie humaniste nous en sommes arrivés là… Bien sûr  certains, déjà conscients du désastre, nous disent que l’humanisme a dévié ou a été dévié. Nous avions déjà entendu ce genre de propos avec le stalinisme par rapport …au léninisme et même à propos du  léninisme… par rapport au marxisme. On ne va pas sauver l’humanisme. Mais essayons de sauver l’homme … de son immense folie.

Et puis, en prenant encore du temps, vous pourrez terminer par les informations que contient cet article d’actualité à propos des origines de la Covid -19. Sans que ce propos soit anti-scientifique, voir anti-vaccins, et je précise  bien, non conspirationniste, vous comprendrez alors que notre crise sanitaire actuelle a son origine …justement dans un laboratoire.  Il faudra bien que, là encore, « on » finisse par admettre que cette  pandémie selon l’OMS et cette  crise économique et sociale qui en découle, provient d’un laboratoire. Dire que ce laboratoire était situé en Chine, qu’une faute a sans doute été commise, ne peut  exonérer de la réflexion centrale sur les dangers considérables  que nous font courir aujourd’hui les activités scientfiques et technologiques.

Ils voyaient déjà comment tout cela allait finir!

Deux futurs s’offrent à nous avec le transhumansime,

celui d’Huxley et son meilleurs des mondes écrit en 1931 avec sa dictature par le plaisir

et celui  de « 1984 » d’Orwell écrit en 1949 avec sa dictature par l’asservissement

On peut imaginer une comBinaison de ces deux avenirs, un mélange de ces deux mondes vers lequel on glisse chaque jour un peu plus…

 

Voici près d’un siècle, dans d’étourdissantes visions, Aldous Huxley imagine une civilisation future jusque dans ses rouages les plus surprenants : un État Mondial, parfaitement hiérarchisé, a cantonné les derniers humains  » sauvages  » dans des réserves. La culture in vitro des fœtus a engendré le règne des  » Alphas « , génétiquement déterminés à être l’élite dirigeante. Les castes inférieures, elles, sont conditionnées pour se satisfaire pleinement de leur sort. Dans cette société où le bonheur est loi, famille, monogamie, sentiments sont bannis. Le meilleur des mondes est possible. Aujourd’hui, il nous paraît même familier…

Année 1984 en Océanie. 1984 ? C’est en tout cas ce qu’il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d’être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime. Pourtant Winston refuse de perdre espoir. Avec l’insoumise Julia, ils vont tenter d’intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille…

 

 

table ronde de l’X sur le transhumanisme – la conférence

La théorie du genre prépare le transhumaniste, objectif final du capitalisme

Né en 1959, Michel Onfray est docteur en philosophie, et auteur de plus de cent livres traduits dans plus de vingt-cinq pays.

pour partie :  interview de Michel Onfray sur familleschrétiennes.fr

Je pose l’hypothèse qu’Orwell est un penseur politique à l’égal de Machiavel ou de La Boétie et que 1984 permet de penser les modalités d’une dictature postnazie ou poststalinienne, et ce dans des formes dont j’examine l’existence dans notre époque.

Quand il m’a fallu synthétiser mon travail, j’ai proposé le schéma d’une dictature d’un type nouveau. Elle suppose un certain nombre d’objectifs : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l’histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l’Empire.

La théorie du genre est le produit d’une société dont l’objectif est de mener une guerre totale à la nature afin de faire de telle sorte que tout, absolument tout, devienne artefact, produit, objet, chose, artifice, ustensile, autrement dit : valeur marchande. C’est, à l’horizon centenaire, la possibilité d’un capitalisme intégral dans laquelle tout se produira, donc tout s’achètera et tout se vendra. La théorie du genre est l’une des premières pierres de ce pénitencier planétaire. Elle prépare le transhumain qui est l’objectif final du capitalisme – autrement dit : non pas la suppression du capital, comme le croient les néo-marxistes, mais son affirmation totale, définitive, irréversible.

En ouvrant la PMA aux couples de femmes on  l’intégre dans ce processus de dénaturation et d’artificialisation du réel. On nie la nature, on la détruit, on la méprise, on la salit, on la ravage, on l’exploite, on la pollue, puis on la remplace par du culturel. Par exemple, avec les corps : plus d’hormones, plus de glandes endocrines, plus de testostérone, mais des perturbateurs endocriniens tout de même ! Allez comprendre…  Ou bien encore des injections hormonales pour ceux qui veulent changer de sexe. Cette haine de la nature, cette guerre de destruction déclarée à la nature, est propédeutique au projet transhumaniste.

Par ailleurs, je n’ai jamais été génétiquement père mais, par le fait d’un mariage avec la femme qui est l’œil vif sous lequel j’écris désormais suivi par l’adoption de ses deux grands-enfants, je suis devenu père et grand-père de l’enfant de celle qui est devenue ma grande fille : je ne suis donc pas contre une « filiation d’intention », puisque j’en incarne et porte le projet, mais le tout dans une logique où  l’on ne prive pas l’enfant des repères auxquels il a droit. J’ai assez bataillé contre la métapsychologie de la psychanalyse freudienne pour pouvoir dire que je me retrouve dans le combat de certains psychanalystes qui s’opposent à cette disparition du père soit dans la promotion d’un double père soit dans celle d’une double mère.

Michel Onfray

 

sur Médiapart : Michel Onfray. Théorie de la dictature
    • 20 AOÛT 2019
    • PAR 
    • Dans ce nouveau livre le philosophe politique et militant athée bien connu Michel Onfray analyse ce qu’il nomme les nouvelles formes de dictature Celles-ci enferment nos sociétés dans la soumission aux intérêts industriels et commerciaux voulant étendre partout le régime de la consommation facile et excluant toute critique politique que ce soit.

En 2007, l’auteur prolixe nous a gratifiés d’une Théorie du voyage où il explorait les motivations à partir au loin. Il omettait cependant les deux conditions nécessaires à voyager : l’argent et la liberté. Sans cette dernière, impossible de partir. Or curieusement, dans son dernier livre, Théorie de la dictature, aucune entrave à la liberté de voyager n’est mentionnée. De nos jours, on va où l’on veut à condition d’avoir de l’argent. C’est que la dictature dont parle Onfray n’a plus rien à voir avec les catégories de la pensée classique (de l’Antiquité au XXème siècle). On emploie le même mot, mais on est entré dans une autre dimension.

Cette dictature n’est douce qu’en apparence, car son aboutissement logique est de substituer à l’homme actuel autre chose : une enveloppe certes humaine, peut-être modifiée avec le transhumanisme, doté de réactions encore humaines, mais à l’intérieur, y aura-t-il toujours la liberté ? L’âme ( nous traduisons : la personnalité et l’indépendance d’esprit) n’aura-t-elle pas été définitivement chassée ?…

Michel Onfray n’offre pas dans ce livre de perspectives permettant d’échapper à cette dictature. Certes en France les pouvoirs dominants n’ont pas encore totalement supprimé la réflexion et la critique. Son livre en est une preuve. Mais quel écho aura-t-il dans les grands médias qui nous imposent une actualité non dérangeante, conforme aux intérêts dominants, et qui donnent très peu de retentissement aux critiques, aussi fondées soient-elles, dès qu’elles deviennent un tant soit peu radicales.

    voir sur Polemia

 

 

 

 

La transmutation posthumaniste

Isabelle Barbéris : maître de conférence en arts de la scène. Université Paris-Diderot, spécialiste  du théâtre  contemporain

Michel  Bel : professeur de philosophie en retraite -spécialiste de Heidegger

Jean-François Braunstein : philosophe – professeur d’université -travaux sur l’histoire des sciences et philosophie des sciences

Paul Cesbron : gynécologue obstétricien ancien chef de la maternité de Creil

Denis Collin : philosophe dans la suite de la pensée de Marx – essaie de concilier socialisme et républicanisme.

Anne Lise Diet : psychologue, psychanaliste 

Emmanuel Diet : psychologue -agrégé de philosophie docteur en psychopathologie

Christian Godin : philosophe , maître de conférence Université Blaise Pascal , Clermont-Ferrand

Aude Mirkovic : juriste, essayiste, maître de conférence sciences criminelles Université d’Evry, militante catholique engagée dans le combat contre la gestation pour autrui et procréation médicalement assistée, combat contre l’avortement

Isabelle de Montmollin : docteur en philosophie Université de Lausanne

François Rastier :  docteur en linguistique-directeur de recherche émérite CNRS

Pierre-André Taguieff : politologue,  sociologue, historien des idées, directeur de recherche  honoraire au CNRS -engagé dans la lutte contre tous les racismes

Patrick Tort : docteur en littérature, linguiste, philosophe , historien des sciences. Il a notamment analysé la dimension anthropologique de l’œuvre de Darwin. Aux yeux de certains, la réflexion de Patrick Tort s’inscrit dans le cadre du marxisme, courant de pensée auquel il a consacré plusieurs ouvrages. 

Patrick Tort conçoit alors le projet d’une encyclopédie mondiale du darwinisme qui réunirait également toutes les connaissances issues de la biologie et des sciences humaines possédant un lien direct ou indirect avec la naissance et les développements du transformisme

Thierry Vincent : journaliste anti Front National , émission « Special Investigation  » sur Canal , 90 minutes et Envoyé spécial en 2017

sur l’inactuelle – revue d’un monde qui vient 

 

Michel Henry publiait en 1987 un livre important, La barbarie, où il s’agissait de montrer que la science, telle qu’elle s’est instituée en discipline maîtresse, détruit la culture dès lors qu’elle est laissée à sa propre dynamique. Pour Michel Henry, cette science livrée à elle-même est devenue la technique, une « objectivité monstrueuse dont les processus s’auto-engendrent et fonctionnent d’eux-mêmes ». Corrélativement, les idéologies célèbrent l’élimination de l’homme et la vie est condamnée à fuir.

Ce que Michel Henry analysait si lucidement voilà plus de trente ans a pris une ampleur considérable. L’élimination de l’homme est en cours, réellement et non pas seulement symboliquement à travers la destruction de la culture, qui était le centre de l’ouvrage de Michel Henry. Sous nos yeux se produit une véritable « transmutation posthumaniste » pour reprendre le titre de l’ouvrage collectif qui vient de paraître. Le transhumanisme nous conduit au-delà de l’humain, vers un posthumain, puisque nous avons appris que l’homme doit être dépassé ainsi que le disait Nietzsche !

Vers le posthumanisme.

Le posthumain, en effet, n’est plus simplement un thème de science-fiction. Il est revendiqué par des gens très sérieux qui y voient l’avenir même du mode de production capitaliste et l’avenir de l’humanité. Ainsi, fort nombreux sont les membres des cercles dirigeants des entreprises de la « high tech », souvent basées en Californie, qui revendiquent cette recherche du posthumain. Les dirigeants de Google, Larry Page et Sergey Brin, sont des adeptes fervents de la recherche posthumaniste et l’une des têtes pensantes de cette entreprise, Ray Kurzweil, la défend avec ardeur dans de très nombreux ouvrages depuis maintenant près de trois décennies.

C’est Ray Kurzweil qui déclarait : « Il y aura des gens implantés, hybridés, et ceux-ci domineront le monde. Les autres, qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles gardées au pré ». Et encore ceci : « Ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur. »

La transmutation posthumaniste.

Bien qu’ils aient des angles de vue différents et des philosophies parfois divergentes, les auteurs de l’ouvrage La transmutation posthumaniste mettent en évidence les principaux aspects de ce qui se joue autour de cette affaire. Je propose de regrouper tout cela sous le terme « trans » : il s’agit bien de transgresser toutes les frontières, frontières des espèces, frontière entre les sexes, frontière entre l’homme et la machine. Toutes ces frontières peuvent être transgressées, nous dit-on, car l’homme peut devenir le maître de ce qu’il deviendra, dans la mesure où, premièrement, ces frontières doivent toutes être considérées comme des constructions sociales et où, deuxièmement, grâce à la science et à la technique, l’homme peut s’émanciper de ce qu’il considère comme un donné naturel. La transgression des frontières de l’humain nous conduira au posthumain – et ici il n’est pas nécessaire de faire des distinguos subtils entre transhumanisme et posthumanisme, puisque, dans tous les cas, c’est l’humain tel que nous le connaissons qui est réputé obsolète.

Pierre-André Taguieff montre ici le lien de l’eugénisme classique (dont il rappelle combien il fut partagé aussi par des politiques et intellectuels de gauche), l’eugénisme nazi et les bricolages posthumanistes. De l’élevage des humains par les nazis à la sélection des gamètes pour obtenir des humains améliorés, il y a une continuité. Alors que les nazis devaient encore faire appel aux méthodes classiques de l’élevage des bêtes, la génétique et les « ciseaux à ADN » (CRISPR) promettent un eugénisme scientifique en évitant la nécessité d’éliminer brutalement tous les sous-hommes.

Godin montre cependant que le posthumanisme est l’accomplissement du rêve libéral. Est-ce contradictoire ? Nullement : le libéralisme veut supprimer tous les obstacles à la domination des forts, comme l’a fort justement montré Domenico Losurdo dans sa Contre-histoire du libéralisme.

La négation des corps.

Ce courant ancien en croise un autre : celui qui veut abolir la différence des sexes et faire des enfants le résultat d’un « projet parental ». La « fabrique des bébés » est justifiée par les revendications des prétendues « minorités opprimées » qui se verraient dénier le droit à l’enfant par l’ordre patriarcal hétérosexuel… Les couples homosexuels ouvrent la voie : ils veulent pouvoir se faire fabriquer des enfants selon leur convenance. La « parenté d’intention » prend le pas sur la parenté biologique remisée au rang des vieilleries, bien que la technique ne puisse pas encore s’en passer complètement. Le bouleversement dans l’édifice du droit civil impliqué par ces notions extravagantes est souligné par la contribution d’Aude Mirkovic. PMA et GPA apparaissent maintenant comme les moyens de cette marche vers l’élimination de la procréation biologique dans la naissance des enfants.

Le dernier pas est l’abolition pure et simple de la différence des sexes et la promotion du « transgenre » en tant que modèle de l’humanité future. L’article de Denis Collin montre que le « transgenre », avec l’invraisemblable et très glauque bricolage des opérations de « réassignation » de sexe, constitue le banc d’essai du posthumain. Il y a dans l’idéologie posthumaniste toute une conception du corps qu’interroge Anne-Lise Diet, un corps réduit à l’état de machine, transformable à volonté et prétendument totalement indépendant du sujet tout-puissant qui le modèle à sa guise.

Le triomphe de la technoscience biologique s’exprime par le développement d’une idéologie folle. Les Dr Frankenstein semblent avoir pris le pouvoir. La génétique combinée à l’Intelligence Artificielle annonce l’avènement d’une nouvelle espèce, comme dans la littérature ou le cinéma de science-fiction. L’un des auteurs du livre, Jean-François Braunstein s’était interrogé sur La philosophie devenue folle, et, aujourd’hui, c’est la technoscience qui est devenue tout aussi folle que la philosophie.

La raison en est à chercher dans la marche du mode de production capitaliste : la course à l’accumulation du capital, qui est le moteur de ce système « économique », suppose la course à la productivité d’une part et l’extension infinie du domaine de la marchandise d’autre part. C’est la domination du travail mort sur l’individu vivant qui en est l’aboutissement. De ce point de vue, le posthumanisme réalise les fins ultimes du mode de production capitaliste et rend l’humanité surnuméraire. Il est donc assez compréhensible que les secteurs les plus avancés du capital (les GAFA) soient les plus enthousiastes pour cette destruction généralisée de l’humain. Inversement, la critique du posthumanisme est devenue le préambule nécessaire d’une critique généralisée du monde dominé par le capital.

Denis Collin

La déconstruction de l’Homme ? « Critique du Système technicien »

 

La déconstruction de l’homme « critique du système technicien »

 

cf le site deconstructionhomme.com

Le livre La déconstruction de l’homme? est un livre collectif paru le 12 octobre 2018 et écrit sous la direction d’Éric Lemaître qui en est l’instigateur et le principal auteur. Il a été commencé en 2016 et achevé en 2017, bien avant l’accès à la présidence d’Emmanuel Macron. Le projet transhumaniste poursuivi par le Président de la République qui souhaite développer la recherche française sur l’intelligence artificielle et positionner la France sur cette thématique en tant que référence mondiale confirme, à bien des égards, les profondes intuitions d’Eric Lemaître. Ce livre permettra donc à ceux qui sont désorientés par le technicisme moderne sans âme de discerner les motivations philosophiques et quasi religieuses qui inspirent cette marche fulgurante vers un nouveau monde et une nouvelle humanité, et d’en repérer les enjeux graves et funestes. Il se veut comme un cri d’alarme lancé à tous les hommes et femmes de bonne volonté pour lequel l’homme, fait à l’image de Dieu, ne peut pas et ne doit pas être déconstruit au gré de la folie d’apprentis sorciers scientistes et de l’ingénierie sociale.

Première partie :

Les fondements philosophiques

de la déconstruction  


1 – Un monde en mutation
2 – Critique du progressisme
3 – L’apparition du transhumanisme !
4 – Racines philosophiques et théologiques du transhumanisme
5 – Les humus du transhumanisme
6 – Les enjeux de la civilisation transhumaniste
7 – Le transhumanisme, une entreprise de déconstruction spirituelle
8 – Le transhumanisme, une vision et un système totalisants
9 – Le transhumanisme et la doctrine de la création
10 – Le transhumanisme, l’inversion théologique de l’anthropologie chrétienne

Deuxième partie :

Les révolutions de la déconstruction 

La révolution anthropologique 


11 – La révolution anthropologique : le concept de genre et ses conséquences bioéthiques
12 – La France in Vitro ou les États généraux de la bioéthique
13 – La révolution génétique, le nouvel eugénisme
14 – L’Europe a-t-elle enterré ses démons ?
15 – Le transhumanisme ou la fin de la femme ?
16 – La famille, le changement de paradigme

La révolution sociétale 


17 – Transhumanisme et révolution sociale
18 – Vers une nouvelle organisation sociale
19 – Transhumanisme et vision politique, la fin du modèle institutionnel
20 – La société iconoclaste, la nouvelle culture numérique
21 – Les mondes numériques et virtuels deviendront-ils demain des univers occultes ?  


La révolution économique 


22 – La nouvelle vision économique du monde numérisé
23 – La dématérialisation de la monnaie, une quadruple menace géopolitique, économique, écologique et sociale
24 – Le culte de la consommation
25 – Babylone, la civilisation du nombre
26 – Serons-nous demain «biopucés» ? 


La révolution technologique 


27 – L’avènement de la « singularité » technologique
28 – L’intelligence artificielle et le transhumanisme
29 – L’intelligence artificielle, fascination et déshumanisation
30 – Le fantasme de l’intelligence artificielle consciente
31 – Le « despotisme éclairé » de la technique  


La révolution écologique 


32 – Écologie et transhumanisme
33 – Renoncer à la toute-puissance et plaider pour la fragilité
34 – Vision sociale et économique dans une perspective biblique 


Conclusion et perspectives 

 

 

 

 

Pourquoi avons-nous écrit ce livre La déconstruction de l’homme ?
Nous avons souhaité l’écrire en raison de notre foi, des convictions spirituelles qui habitent l’entièreté de notre être fait à l’image de Dieu. En écrivant ce livre, nous avons souhaité lire le monde à la lecture des écritures bibliques dont le contenu laisse transpirer dès la Genèse ce qu’il adviendrait d’une humanité éprise de connaissance, d’un savoir déconnecté de toute référence au Dieu créateur.
Dès l’Eden perdu, nous avons compris que l’homme déraciné de toute relation à un Dieu créateur est en effet poussé à s’affranchir de sa finitude et inexorablement tente de se libérer des entraves que constituent son corps et les bornes fixées par Dieu.
Dans ces temps des modernités idéologiques et techniques, l’homme a ainsi engagé dès sa sortie de l’Eden une nouvelle révolution pour dépasser ou enjamber les frontières qui ont jalonné sa dimension existentielle à savoir le corps, le jardin, le travail.
Relativement au corps, un vent de protestations idéologiques souffle chez certains qui ont refusé l’enfermement d’un corps qui fait notre humanité en tant qu’homme ou femme, ceux-là revendiquent la plasticité, la malléabilité des identités « masculin, féminin » et au-delà de notre sexualité qui fonde notre différence en tant qu’homme ou femme. C’est ce rapport au corps qui conduit également l’homme à s’abstraire du monde réel, à aspirer à un monde hors sol, virtuel, déconnecté des réalités qui l’enferment. C’est ce rapport à ce corps limité qui conduit une partie de notre humanité à refuser une vie en relation avec un environnement naturel préférant l’urbanisme, l’artificialisation de la vie la plongeant ou l’immergeant dans la vie virtuelle, une vie virtuelle où se joue par procuration, les fantasmes de l’existence déformée par ces pseudo téléréalités qui résultent de nos usages cathodiques ou d’écrans digitaux.
Nous avons, dès le jardin et avec l’assassinat d’Abel, choisi volontairement d’abandonner le modèle du jardin, convaincus qu’il nous confinait au contact d’une nature que nous avons cru hostile et inamicale. Avec la ville et cette tentation grégaire, d’isolement finalement inconscient, nous avons opté pour une forme d’individualisme qui au bout du compte a fini par ravager l’environnement. Puis nous avons comme instinctivement cherché à gommer avec nos lumières artificielles, la voûte céleste ce qui nous reliait à l’idée de transcendance, nous avons ainsi entamé les ressources de la terre et choisi de dominer outrancièrement la nature plutôt que d’en faire une alliée afin d’assurer une existence harmonieuse louant ainsi le Créateur qui a mis à notre disposition une diversité de biens issus de la faune, de la flore dont de nombreuses espèces disparaissent aujourd’hui du fait même de la folie consumériste.
Enfin, il fallait à l’être humain inverser ce rapport au travail, sortir à jamais de la malédiction séculaire d’un sol rendu à jamais pénible, il fallait, avec l’ingéniosité de l’homme, la puissance de la technoscience, dompter la nature, l’assujettir et faire surgir avec ingéniosité les machines capables de nous libérer enfin du travail et au bout du compte fantasmer l’idée de créer un semblable à nous-mêmes, une machine numérique capable de penser et de réfléchir l’organisation sociale pour nous. Nous avons créé l’économie de services et l’illusion de la gratuité via l’industrie numérique ; or la pollution générée par l’économie virtuelle et son impact sur le climat, est largement équivalente à celle d’autres secteurs industriels. « Nous déplorons ainsi les effets des causes après avoir chéri les causes, » ainsi, pour à nouveau plagier un citation souvent prêtée à Jacques-Bénigne BOSSUET, Dieu se rit de ceux qui maudissent les conséquences des causes que les humains avaient finalement chéries.

 

 

Le transhumanisme, objectif du capitalisme financiarisé

Le 19/10/19 j’ai publié un article concernant une conférence faite au plateau de Saclay par Laurent Alexandre, chantre du transhumanisme, devant  les élèves de l’Ecole Polytechnique. «  Des Dieux et des inutiles » était donc le titre de cet article qui contenait l’enregistrement de cette conférence où Laurent Alexandre développait l’idée des dieux -hommes et femmes supérieurs auditeurs de cette conférence appelés à travailler à crééer l’homme de demain, le cyborg et à envisager le destin de tous les autres – les gilets jaunes-devenus pour lui des inutiles.

Régis Portales est justement polytechnicien, mathématicien et informaticien.  Voici sur son blog l’analyse qu’il faisait  le 2/12/19 des thèses de Laurent Alexandre présentées à l’occasion de cette conférence. 

par Régis Portales sur son blog Mediapart

Ce texte essaie de montrer l’absurdité du système de pensée de Laurent Alexandre. Mais Laurent Alexandre n’est pas seulement ridicule, il est dangereux. Il arrive à diffuser ses idées, au point où elles pourraient cristalliser en porte de sortie pour un capitalisme financiarisé devenu honni. Visons plutôt la démocratie pleine, l’égalité réelle, la République sociale.

Le capitalisme financiarisé dont le macronisme est l’incarnation est un stalinisme de marché : un délire paranoïaque. Face à la dure réalité des faits, le système néo-libéral, parfaitement logique en lui-même, ne tient pas une minute. Et ça commence à se voir. Confronté à son délire par divers mouvements populaires, le gorafiste réagit par la violence ou en s’enfonçant dans un nouveau délire. Laurent Alexandre porte un discours qui pourrait bien remplir cette fonction.

Il place une foi absolue dans la technologie. Il réduit les pauvres (parmi lesquels il inclut les Gilets Jaunes) à des sous-hommes bloqués dans leur condition par les « inégalités neuro-génétiques ». Seuls certains – dont les polytechniciens sont l’état suprême de cette nouvelle aryanité – méritent par leur simple état leur place dans « l’économie de la connaissance ». En lisant ses écrits de science-fiction comme l’effrayant « Adrian, humain 2.0 », on imagine aisément que le futur déjà sordide qu’il entrevoit (un mélange du Meilleur des mondes et des Onze mille verges) s’effondrerait quelque part entre La liste de Schindler et Soleil vert.

Laurent Alexandre à plusieurs reprises s’exclame que les polytechniciens sont des dieux et les Gilets Jaunes des êtres substituables. Il se trouve que je suis polytechnicien. En plus d’être un dieu à ses yeux, j’ai étudié les mathématiques et je travaille dans l’informatique depuis dix ans. Ceci me rend tout à fait légitime à dire que tout ce qu’il dit est faux.

D’abord l’économie de la connaissance n’existe pas. Quand on a travaillé dans l’informatique, on sait que la plupart des ingénieurs dans ce domaine ne font rien de plus compliqué qu’un plombier – un vrai, pas un plombier de France Info. Ils suivent un plan et soudent entre eux des tuyaux en s’assurant qu’il n’y a pas de fuite. Ces ingénieurs (et il s’agit de l’immense majorité) sont donc techniquement des ouvriers. Il n’y a pas plus d’intelligence (quoi que puisse recouvrer ce terme) à mobiliser pour faire un service web ou entraîner TensorFlow que pour installer une chaudière à gaz ou tourner une goupille. L’économie moderne n’a rien de neuf. Elle relève simplement de la division capitaliste du travail.

Par ailleurs nous disposons tous à peu près de la même intelligence. Nous l’employons chacun à ce à quoi nous sommes exposés socialement, ce qui nous plaît et ce dans quoi nous pouvons persévérer. Pour moi ce furent les mathématiques. Pour ce cher docteur la médecine. Pour un autre, ce serait l’ébénisterie ou la paléographie. Etant moi-même un besogneux, je crois qu’il n’y a rien d’insurmontable dans les mathématiques et que quiconque fait l’effort (et en a le goût et la possibilité) de lire patiemment des livres et de faire un grand nombre d’exercices finira par y arriver. Je pense qu’il en est de même de la médecine, de la chaudronnerie ou de la chromodynamique quantique.

Il se trouve par ailleurs que je suis également un fervent partisan des Gilets Jaunes. Et les Gilets Jaunes prouvent que le traitement que leur réserve Laurent Alexandre ne repose sur rien. C’est bien facile de pérorer sur « l’homme augmenté » depuis un salon bien chaud. Quand on est intérimaire et qu’on doit aller tous les matins au marché au travail pour remplir le frigo et payer le loyer, ça l’est moins. C’est cet état de précarité et d’isolement auquel sont réduits de plus en plus de nos concitoyens qui les a longtemps empêchés de voir plus loin que la fin de leur mois. Il ne s’agit pas « d’inégalités neuro-génétiques » mais de profondes inégalités sociales qui sont la conséquence directe d’un capitalisme financiarisé dont les modèles de Laurent Alexandre sont les premiers promoteurs.

La libre circulation des capitaux a conduit à la délocalisation des emplois intermédiaires bien avant qu’on ne s’intéresse à leur automatisation. La destruction de ces emplois qualifiés a fermé à une grande part de la classe populaire toute possibilité d’évolution en rendant hors de portée les emplois assez rémunérateurs pour épargner, se loger et payer les études des enfants.

Pourtant ces intérimaires, ces retraités, ces employés résignés ont un jour revêtu un gilet jaune et ont décidé de se réunir sur des ronds-points, puis à Paris. N’étant plus seuls, ils n’étaient plus désespérés. Et en quelques semaines ils sont partis de la taxe carburant pour arriver à des revendications constitutionnelles. Leurs 42 revendications font un programme politique bien meilleur que la plupart de ceux des dernières élections présidentielles. Qui est Laurent Alexandre pour penser qu’une élite incapable de gouverner ce pays depuis 30 ans peut valoir mieux qu’eux ?

On pourrait donc ranger Laurent Alexandre dans la catégorie des olibrius de plateaux, des bêtes curieuses qu’on invite au cirque pour se faire peur. Mais ce discours dément plaît à d’autres déments. Et il peut être constitué en force politique, voire en continuation délirante du capitalisme financier. Comment continuer d’accroître les profits dans un environnement en plein effondrement ? En augmentant le monde pardi ! Comment s’assurer que les gens survivront aux saloperies qu’on leur vend ? En augmentant les hommes ! La technologie au-dessus de tout, et donc ceux qui la vendent au-dessus des hommes.

Car la vraie faillite de Laurent Alexandre est là. Au-dessus de la technologie, de l’économie, du droit, il y a la politique. Et quand le peuple se charge lui-même de la politique, il fait mieux que tous les polytechniciens, les urologues et les inspecteurs des finances du monde. L’urgence écologique et sociale a une seule et même source : la démesure du capitalisme qui porte en lui la destruction comme la nuée porte l’orage. Y répondre ne suppose pas plus de capitalisme, mais beaucoup moins. La démocratie pour tous et partout. L’égalité réelle. La République sociale.

Au 5 décembre.

 

 

Des dieux et des inutiles – conférence de Laurent Alexandre à Polytechnique

La République En Marche cautionne l’eugénisme numérique en conférence à Polytechnique – article Médiapart du 6 mars 2019

mise à jour 23 novembre 2020

Amélie de Montchalin députée LREM de l’Essone introduit la conférence transhumaniste de Laurent Alexandre à Polytechnique dans le cadre des « Tables rondes du plateau de Saclay » du 14 au 18 janvier 2019 en tant que marraine de cet événement.  Trois grandes écoles de la République, Polytechnique, CentraleSupelec et Normale Sup, conviaient leurs étudiants pour « une semaine de réflexion sur l’homme augmenté » en organisant trois conférences et débats sur le thème du transhumanisme.

Amélie de Montchalin  a été recrutée en tant que consultante en stratégie par The Boston Consulting Group (BCG), un cabinet multinational, implanté à Paris pour des activités en science des données et intelligence artificielle appliquées à l’industrie, la finance et la santé.

Amélie de Montchalin est mariée à Guillaume de Lombard de Montchalin Directeur du bureau parisien du Boston Consulting Group depuis 2009. Son mari Guillaume a donc recruté sa femme, mais, concomitamment, Boston Consulting Group a ouvert en 2016 sur le plateau de Saclay, donc sur le lieu même de cette conférence, le territoire républicain d’Amélie de Montchalin, une usine-école pour l’industrie du futur, l’industrie dite 4.0 –cf article l’Usine Nouvelle 27/07/2018

Le centre du propos de Laurent Alexandre est le suivant : de notre chemin vers 2050, émergera une classe d’humains inutiles, la classe des gilets jaunes, une classe de personnes qui ne seront pas ou plus employables.

« cette affaire des gilets jaunes, nous en avons pour cent ans »« J’adore les gilets jaunes, ajoute-t’il, mais je ne pense pas que ce sont les gilets jaunes qui vont gérer la complexité du monde qui vient, […] le monde complexe de demain ne peut être géré que par des intellectuels. »

Au cours de cette conférence, il cite mais déforme les travaux de l’historien israélien Yuval Noah Harari dont il reprend  l’expression  » des dieux et des inutiles ».

Alexandre entérine froidement l’utilisation généralisée et inévitable des algorithmes pour façonner une nouvelle intelligence dite artificielle au profit d’une classe supérieure, alors que Harari nous alerte en écrivant que « plus que du chômage de masse, nous devrions nous inquiéter du glissement de l’autorité des hommes aux algorithmes, lequel risque de détruire le peu de foi qui subsiste dans le récit libéral et d’ouvrir la voie à l’essor de dictatures digitales ». ( « 21 leçons pour le 21ème siècle » – Y. N. Harari – p.61 ).

Harari présente là un risque qu’il faut prendre au sérieux, mais qui n’est aucunement une fatalité. Harari signale qu’il y a urgence pour le genre humain à garder le contrôle, et que s’impose une remise en cause des méthodes classiques et datées, devenues doctrines, par lesquelles nos sociétés se sont construites, en particulier le capitalisme.

Harari distingue le capitalisme du libéralisme, ce que ne fait pas Laurent Alexandre. Harari distingue aussi le libéralisme du libéralisme économique. Le capitalisme apparaît entre le 13ème et 14ème siècle en Europe occidentale entre la République de Venise et Bruges en Flandres. Ce sont les premières places marchandes où apparaissent les obligations pour financer les expéditions terrestres vers le marché oriental ou l’armement de flottes destinées au commerce maritime. Le moteur du capitalisme, comme le décrit Harari, est l’espoir d’un futur meilleur.

Dans une Angleterre en crise d’autorité religieuse, John Locke propose avec sa « Lettre sur la Tolérance » en 1667 et « Sur la différence entre pouvoir ecclésiastique et pouvoir civil » en 1674, une société où la conscience de l’homme, qui « connait l’état de nature », est libérée du sceau féodal et divin.

Dans notre modernité, depuis la République de 1789 et le développement des sciences et de la médecine, l’état de nature devient « l’égalité biologique ». C’est la conscience des Lumières qui fit émerger l’égalité biologique en donnant la même valeur à toutes les vies humaines : riche, noble, paysan, bourgeois, ouvrier, homme, femme. L’égalité biologique doit s’articuler avec l’égalité sociale grâce au « contrat social ».

Harari révèle que les connaissances amènent aujourd’hui les biologistes à considérer la vie humaine (et la vie en général) comme « un assemblage d’algorithmes organiques façonnés par la sélection naturelle » pour lesquels, finalement, le support organique ou inorganique importe peu ( « Homo Deus, une brève histoire du futur » – Y. N. Harari – p.343 ). Ce constat est le fruit du développement des sciences du 17ème siècle jusqu’à nos jours, un développement rationnel analytique, validé par les résultats spectaculaires des prédictions qui permettent tant de soigner une angine que de modifier un gène pour un maïs résistant à la pyrale et tolérant aux herbicides.

La vie biologique réduite à une somme d’algorithmes est baptisée « dataïsme » : l’accumulation et le traitement massif de la donnée (data en latin) alimentent les algorithmes et supplantent l’homo sapiens dans la maîtrise de la connaissance. L’homme « algorithme » devient transposable sur des supports inorganiques grâce aux biotechnologies, il devient « l’homme augmenté », un homme aux capacités physiologiques décuplées par la puissance du numérique.

Mais, signale Harari, la biologie et les sciences en général ne se sont jamais préoccupées de la conscience. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », écrit l’humaniste François Rabelais dans « Pantagruel » en 1532. C’était un credo politique et la question de la conscience est restée à ce jour une question politique, car nul ne peut témoigner de l’existence de l’âme… ni par la science, ni par les biotechnologies, ni par le numérique.

Aujourd’hui, ignorant la nature de la conscience, le capitalisme et sa classe dirigeante transfèrent le pouvoir aux algorithmes numériques pour créer l’intelligence artificielle qu’ils mettent en compétition, sur le terrain économique et social, avec l’intelligence humaine. Le numérique est une aubaine pour le capitalisme car, quelque soit la science, le numérique va plus vite, il est plus fiable et permet plus de profits.

Mais quel est le réel niveau d’intelligence de l’intelligence artificielle ? Est-ce que singer l’homme suffit à être intelligent ?

Le transhumanisme est le mouvement qui revendique l’adoption du nouveau mariage de l’intelligence artificielle aux biotechnologies. Il excelle à développer les sciences et les technologies numériques pour lutter contre la mort, la souffrance, la maladie, mais aussi le handicap physique ou mental et finalement à dessiner les contours d’un humain prétendument parfait. Et si le transhumanisme propose des conclusions politiques et philosophiques, il n’associe pas, au dessein de l’humanité, l’ensemble des cultures et des civilisations, l’ensemble des savoirs, l’ensemble des humains et des (autres) volontés politiques.

La posture du transhumanisme qui donne tous pouvoirs aux technologies numériques est prompte à produire un eugénisme bien plus féroce que celui des empereurs ou dictateurs de ces trois derniers millénaires. Le transhumanisme ouvre les portes de Gattaca. Ce nouvel eugénisme forge la sélection par la technologie, il est le moyen pour une nouvelle classe d’humains de s’arroger le pouvoir, de diriger le monde et de supplanter Homo Sapiens en lui faisant subir « ce que ce dernier à fait subir à tous les autres animaux » ( « Homo Deus, une brève histoire du futur » – Y. N. Harari – p.424 ).

Malgré la mesure et la bienveillance d’Harari, Laurent Alexandre, sur le ton du millénariste, se lance dans une conjecture sans considérer la question de la nature de l’humanité. Il affirme un monde futur empreint d’intelligences artificielles où le « capitalisme cognitif », troisième du nom après le capitalisme vénitien et le capitalisme industriel, poursuit, sans questionnement, son hégémonie féroce. Pour Alexandre, le capitalisme décomplexé des grandes puissances internationales s’empare des technologies numériques et des biotechnologies au bénéfice exclusif d’une classe qualifiée de supérieure par son intelligence. Pour Alexandre, l’Europe, déjà à la traîne, ne devrait plus tergiverser sur les questions de la morale, elle devrait se mêler à cette compétition transhumaniste et technologique. Alexandre accomplit ce que craint Harari.

Alors le conférencier, en cette tribune Polytechnique, grossit son trait en qualifiant le « camp des inutiles », le camp des gens à l’intelligence limitée voire absente, en « camp des gilets jaunes ».

Laurent Alexandre, chirurgien urologue, est co-fondateur de l’indispensable start-up Doctissimo, une start-up qui surfe sur l’émergence du juteux marché de l’auto-médication.

 

La thèse d’Alexandre rebondit sur l’émergence de l’intelligence artificielle, qui, selon lui, est la seule intelligence capable de gérer la complexité du monde : seule une élite hautement intellectuelle serait capable de gérer, de créer et de faire progresser l’humanité dans un monde farci d’intelligences artificielles.

Le conférencier est autoritaire, l’élite intellectuelle, « c’est vous, étudiants dans cette salle qui managerez ce monde » ( ne lisez pas « mangerez ce monde »). Étudiants de cette grande école Polytechnique, c’est vous qui serez sauvés… « Les inutiles sont des gilets jaunes » avec lesquels « il faudra en finir d’une manière ou d’une autre ».

C’est dit.

Là, il a gagné l’auditoire. 

pour lire l’intégralité de l’article sur Médiapart 

 

pour écouter l’intégralité de la conférence :

 

mise à jour du 23/11/2020

Un nouvel article, beaucoup plus complet et relatif à cette conférence, a été publié le 19 novembre 2020 sous le titre : A-ton le droit de créer Homo Deus ?

Au péril de l’humain

Au péril de l’humain – 1 mars 2018
Le transhumanisme, un mirage au bénéfice de quelques privilégiés

9 mai 2018 / Jean-Pierre Tuquoi (Reporterre)

Le transhumanisme, c’est-à-dire la quête de tout ce qui peut « améliorer » l’homme, l’« augmenter » en quelque sorte en faisant appel à la science, touche à tout et ne s’interdit rien. Dans le recensement passionnant des innovations disponibles ou à l’étude dans des laboratoires, les auteurs — le biologiste Jacques Testart, le père du premier bébé-éprouvette français, et la journaliste Agnès Rousseaux — éclairent tout ce qui se prépare.

L’objectif ultime des transhumanistes, leur Graal, est bien sûr de vaincre la mort biologique. Les laboratoires explorent toutes les pistes. Certains tentent de comprendre les moyens d’action de gènes identifiés chez certains animaux et réputés doubler leur durée de vie. D’autres privilégient non pas les gènes, mais les cellules et les moyens de les rajeunir (sinon de ralentir leur dégradation), un phénomène encore mal connu. Une troisième voie s’appuie sur l’étude statistique et les algorithmes en croisant des millions d’arbres généalogiques et le plus grand nombre possible d’échantillons génétiques pour identifier les facteurs héréditaires. En définitive, sera proposé au candidat « antivieillissement » un traitement personnalisé accordé à son génome.

Si Jacques Testart et Agnès Rousseaux épinglent quelques bonimenteurs aux délires loufoques, aux promesses absurdes, ils se gardent bien de sous-estimer l’importance du courant qui les porte. Car dans les rangs transhumanistes figurent les grands noms de la Silicon Valley, aux poches profondes. Google, IBM, Microsoft… financent l’Université de la singularité (Singularity university), le think tank transhumaniste dont les ramifications s’étendent depuis peu de ce côté-ci de l’Atlantique. ( Singularity University a été fondée en 2008 par Peter DiamandisRay Kurzweil et Salim Ismail ) dans le NASA Research Park de Californie près de San Rosé. Ce parc a été  fondé en 2002 et regroupe aussi les campus de plusieurs universités américaines : l’Université Carnegie Mellon, l’Université de Californie, l’Université de Santa Clara. Divers instituts et organismes en font aussi partie ou collaborent avec ses chercheurs dont l’Institut virtuel de recherche sur l’exploration du système solaire (Solar System Exploration Research Virtual Institute – SSERVI), l’Institut de recherche d’aéronautique de la NASA (NASA aeronautics research institute). Des plateformes y sont également d’usage telles le portail spatial de la NASA (NASA Space Portal) et le NASA Earth Exchange (NEX).)

Les auteurs du livre n’hésitent pas à dresser un parallèle entre les scientifiques pétris de transhumanisme et les terroristes islamistes (p.171). Loin d’être fascinés par les promesses de l’homme « augmenté », « amélioré » et le rêve d’un « transhumanisme soft et positif », ils parlent de mirages et de catastrophes potentielles dont seuls tireront profit quelques privilégiés. « Pourquoi risquer un suicide par négligence active ? »s’interrogent-ils. S’appuyant sur Jacques Ellul et Ivan Illich, ils rappellent que l’histoire de l’humanité a conduit à instaurer « un ordre naturel des choses » dans lequel il est possible de s’épanouir. « Cet ordre ne résulte pas d’un dessein, ils n’est pas immuable, mais l’harmonie entre nous et “le dehors” n’est possible que si les changements de l’un et de l’autre arrivent de façon synergique, ce qui nécessite lenteur et adaptation. C’est en quoi il faut craindre les interventions brutales et arbitraires tant sur la nature que sur l’homme », mettent en garde Jacques Testart et Agnès Rousseaux. Et d’appeler à la mobilisation des « structures mondiales », en premier lieu des Nations unies, à préserver ce qui constitue le « bien commun » de l’humanité, à mettre en avant l’intelligence collective et le souci des autres. La recette, malheureusement, est un peu courte pour conjurer un péril qu’ils ont fort bien dénoncé dans leur ouvrage.

La déconstruction de l’homme

Extrait :
Fabriquer un être humain supérieur, artificiel, voire immortel, dont les imperfections seraient réparées et les capacités améliorées. Telle est l’ambition du mouvement transhumaniste, qui prévoit le dépassement de l’humanité grâce à la technique et l’avènement prochain d’un « homme augmenté » façonné par les biotechnologies, les nanosciences, la génétique. Avec le risque de voir se développer une sous-humanité de plus en plus dépendante de technologies qui modèleront son corps et son cerveau, ses perceptions et ses relations aux autres. Non pas l’« homme nouveau » des révolutionnaires, mais l’homme-machine du capitalisme.

Bien que le discours officiel, en France, résiste encore à cette idéologie, le projet technoscientifique avance discrètement. Qui impulse ces recherches ? Comment se développent-elles dans les champs médicaux, militaires et sportifs ? Comment les débats démocratiques sont-ils éludés ? Et comment faire face à des évolutions qui ne feront que renforcer les inégalités ? Surtout, quel être humain va naître de ces profondes mutations, de ces expérimentations brutales et hasardeuses sur notre espèce, dont l’Homo sapiens ne sortira pas indemne ?

Jacques Testart, biologiste, est le père scientifique du premier bébé-éprouvette français né en 1982. Il développe une réflexion critique sur les avancées incontrôlées de la science et de la technique dans ses nombreux écrits, dont Faire des enfants demain, Seuil, 2014 et L’Humanitude au pouvoir, Seuil, 2015.

Agnès Rousseaux, journaliste, coordonne le média indépendant Basta ! (www.bastamag.net) suivi par plus d’un million de lecteurs chaque mois. Elle a codirigé Le Livre noir des banques LLL, 2015.

Le transhumanisme en chair et en os

Le Temps.ch

 

Le journaliste Mark O’Connell sonde la fascination des mortels pour l’éternité radieuse promise par les nouvelles technologies. Son reportage en immersion auprès d’apprentis sorciers 4.0. vaut mille analyses sur le sujet

Mark O’Connell est un ancien professeur de littérature anglaise irlandais reconverti dans le journalisme.

«S’il te plaît, Google, résous le problème de la mort»: c’est munis de cette pancarte que des convertis au transhumanisme ont manifesté devant le siège de Google, peu après que cette entreprise eut investi, en 2014, des centaines de millions de dollars dans le groupe Calico, spécialisé dans les biotechnologies.

Ce fut la première action de rue transhumaniste sur sol américain. Le slogan des manifestants résumait bien le cœur de leur doctrine: nous délivrer de la mort par le moyen des nouvelles technologies, raison pour laquelle la Silicon Valley est le berceau naturel de ce nouveau credo…

Deux portraits retiennent particulièrement l’attention, où le pittoresque le dispute au pathétique. D’abord, celui de Max More (un pseudonyme qui est identiquement un programme; sa femme s’appelle Vita-More, plus de vie), connu de tous les transhumanistes pour avoir rédigé en 1999 une Lettre à Mère Nature qui est devenue un véritable manifeste du mouvement.

Ce philosophe de formation est aujourd’hui reconverti dans une entreprise de cryonie (congélation) qui conserve les cadavres pour 200 000 dollars et les «céphalons» (entendez: les têtes découpées du corps) pour 80 000 dollars. »«Et voilà aujourd’hui où cet homme brillant en était: il passait ses journées dans un petit bureau de la banlieue de Phoenix… »

Désormais, le problème de ce théoricien du transhumanisme est d’élargir la base de sa clientèle. Sa femme partage son rêve: troquer son enveloppe actuelle «pour une multitude de corps physiques et virtuels»…

 

 

 

 

Résultat de recherche d'images pour "bus de l'immortalité"

Changement de décor avec l’inénarrable István Zoltán, candidat à la dernière élection présidentielle américaine ayant traversé les Etats-Unis d’ouest en est à bord de son «bus de l’immortalité», un vaste camping-car customisé en cercueil géant.

Au fil des pages, O’Connell suggère que ce nouvel espoir relève d’un instinct fondamentalement religieux. La thèse mérite en effet discussion. Mais on l’a compris, ce livre n’est pas un livre théorique; c’est plutôt un reportage en immersion. Il nous en apprend pourtant beaucoup plus que nombre d’essais philosophiques sur la question.

pour un approfondissement cf la présentation de Laurent Ottavi dans Limite

Jacques Ellul ou l’impasse de la technique

 

 

sur le journal du Mauss : par Jean-Pierre Jéséquel

Pourquoi Jacques Ellul, l’un des principaux penseurs de la technique, précurseur de la décroissance, français, reste-t-il somme toute si mal connu, et notamment en France ? Sans doute, conclut J-P. Jézéquel au terme d’un exposé très éclairant de sa doctrine, parce que cette critique du règne de la technique s’inscrit dans une perspective en dernière instance théologique. Reste à le reprendre en des termes purement laïques.

Jacques Ellul est un des penseurs français les plus considérables de la seconde moitié du vingtième siècle. C’est aussi l’un des plus méconnus ; méconnu, mais pas tout à fait inconnu. Cette affirmation quelque peu péremptoire repose sur le constat de son travail précurseur, original et visionnaire consacré au phénomène technique dans nos sociétés. On peut dire que, chaque jour, l’actualité économique, socio-politique ou climatique fournit des illustrations de la pertinence de ses analyses prémonitoires.

La technique : une question centrale, une analyse incontournable

Au cœur d’une production éditoriale prolifique qui comprend une cinquantaine d’ouvrage, Ellul a publié trois ouvrages consacrés exclusivement à la technique.
La technique ou l’enjeu du siècle  , écrit dès 1950 mais publié seulement quatre ans plus tard est l’ouvrage fondateur. Le système technicien  sorti en 1977 systématise sa pensée sur le phénomène. En 1988, le bluff technologique  actualise ses réflexions avec en particulier de longs développements sur la généralisation de l’informatique. Il n’est pas question de résumer ici un travail qui s’étale sur les quelque 1220 pages que totalisent ces trois ouvrages, sans compter les articles consacrés directement ou indirectement à ce sujet ni le cours enseigné à l’IEP de Bordeaux tout au long de sa carrière universitaire. Il s’agit d’abord de retracer l’originalité de ses analyses et la permanence de leur portée…

Pour Ellul, la technique ne se définit pas par une accumulation de machines. Il se distingue en cela d’un précédent observateur du phénomène technique, Lewis Mumford [6]. La technique a un rapport étroit avec la rationalité : c’est la recherche du moyen le plus efficace dans tous les domaines. Le développement technique s’exprime donc autant dans le domaine matériel que dans l’immatériel, en particulier dans le domaine de l’organisation sociale. A partir de cette définition large, Ellul a longuement analysé les caractères de la technique. D’abord, la technique est devenue un phénomène autonome : autonomie par rapport à l’économique, le politique, le culturel, la morale et, en fin de compte, autonomie par rapport à l’homme lui-même. Il y a une automaticité du progrès technique : une avancée dans tel domaine en provoque inéluctablement une autre dans un domaine voisin ou plus éloigné. Il s’opère une dissolution des fins (assignables par une collectivité humaine) dans les moyens de la technique : « la technique se développe parce qu’elle se développe ». Cette confusion des moyens et des fins est un des points-clé de l’analyse. La technique est devenue globale, universelle. Cette extension de la technique concerne l’ensemble des domaines d’activités de l’homme ainsi que l’ensemble des sociétés . Ellul a été souvent classé, à tort, dans les technophobes, source de contresens majeur sur ses analyses,. Pour lui, la technique n’est ni bonne, ni mauvaise ; elle est ambivalente.

pour lire tout l’article

Facebook détecte notre classe sociale et déclenche la lutte (algorithmique) finale

 

 

Depuis le temps que je vous raconte que le projet des grandes plateformes de l’internet est avant tout un projet politique. Depuis le temps que je dénonce le risque d’un fascisme documentaire opposant une humanité sous-documentée à une humanité sur-documentée. …

Le 1er Février 2018 Facebook a obtenu la publication d’un brevet qu’il avait déposé en Juillet 2016, brevet intitulé « Socioeconomic group classification based on user features ». (disponible en pdf et en intégralité par ici)

 

La prédiction est le soupir de la créature opprimée.

Et voilà tout. Qu’il soit ou non finalement utilisé, l’histoire de ce brevet de détection de la classe sociale, c’est une nouvelle histoire de l’oppression d’une classe sur une autre. Une oppression qui est une automatisation qui est elle-même une essentialisation. En fait, la conclusion de l’article que vous êtes en train de lire a déjà été écrite dans un ouvrage paru bien avant la publication du brevet des classes sociales, ouvrage de Virginia Eubanks titré « De l’automatisation des inégalités« , que je n’ai personnellement pas lu mais dont Hubert Guillaud nous livre, comme il en a l’habitude, une synthèse et une mise en perspective brillante et exhaustive.

En enquêtant sur une poignée de systèmes automatisés développés pour optimiser les programmes sociaux américains, elle dénonce une politique devenue performative … c’est-à-dire qui réalise ce qu’elle énonce. Selon elle, les programmes sociaux n’ont pas pour objectif de fonctionner, mais ont pour objectif d’accumuler de la stigmatisation sur les programmes sociaux et renforcer le discours montrant que ceux qui bénéficient de l’assistance sociale sont, au choix, des criminels, des paresseux ou des profiteurs. La rationalisation des programmes d’aide publics du fait de la crise et des coupes budgétaires les contraint à toujours plus de performance et d’efficacité. Or cette performance et cette efficacité s’incarnent dans des outils numériques qui n’ont rien de neutre, pointe la chercheuse. »

A lire tout cela on se souvient bien sûr de Lawrence Lessig et de son Code Is Law. De l’importance qu’il soulignait déjà en 1999 de former les ingénieurs et les développeurs à des questions juridiques, éthiques, philosophiques ; à ce qu’il racontait sur le fait que les programmes transmettaient avant tout des chaînes de valeurs, et que ces valeurs n’étaient pas uniquement des « variables » mais bien des postures et des postulats relevant de la morale. Une thèse reprise et développée par Virginia Eubanks :

« Quand on parle de technologies, on évoque toujours leurs qualités. Leurs promoteurs parlent de technologies disruptives, arguant combien elles secouent les relations de pouvoirs instituées, produisant une gouvernementalité plus transparente, plus responsable, plus efficace, et intrinsèquement plus démocratique. » Mais c’est oublier combien ces outils sont intégrés dans de vieux systèmes de pouvoirs et de privilèges. »

La métaphore de l’hospice numérique qu’elle utilise permet de résister à l’effacement du contexte historique, à la neutralité, que la technologie aimerait produire. L’hospice numérique produit les mêmes conséquences que les institutions de surveillance passées : elle limite le nombre de bénéficiaires des aides, entrave leur mobilité, sépare les familles, diminue les droits politiques, transforme les pauvres en sujets d’expérience, criminalise, construit des suspects et des classifications morales, créé une distance avec les autres classes sociales, reproduit les hiérarchies racistes et ségrégationnistes… Sa seule différence avec les institutions d’antan est de ne plus produire de l’enfermement physique. Certainement parce que l’enfermement dans les institutions de surveillance a pu produire des solidarités qui ont permis de les combattre … Les outils numériques produisent non seulement de la discrimination, mais aussi de l’isolement entre ceux qui partagent pourtant les mêmes souffrances.

 

Le transhumanisme et les chimpanzés du futur

 

sur inf’OGM et Pièces et maind’oeuvre mars 2017

Le transhumanisme est l’héritier du mouvement eugéniste du début du XXè siècle. Le mot est forgé par Julian Huxley, le frère de Aldous, biologiste et promoteur de « l’amélioration de l’espèce humaine« .

A l’ère des technologies convergentes –  nano, bio et neuro-technologies associées à la puissance informatique-les eugénistes modernes prônent une prise en main de l’évolution par la technologie afin de créer le post-humain.

Le post-humain est un surhomme-machine doté de nouvelles fonctionnalités et débarrassé des contingences naturelles, naissance, maladie, vieillesse, mort.

Le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie au pouvoir en quête de toute-puissance et de maîtrise totale.

Aujourd’hui les laboratoires publics et privés, les start-up et multinationales du monde entier sont en concurrence pour développer l’homme-machine : prothèses et implants électroniques, interfaces homme-machine, ingénierie homme-machine etc…

Les adeptes du posthumain vantent eux-mêmes les innovations « disruptives » celles qui font changer de nature : modifier le génome humain, mettre des implants électroniques dans le cerveau ou greffer une rétine connectée.

Ce n’est pas pareil de soigner et réparer c’est à dire de maintenir un état de santé et d’augmenter les capacités voire d’en inventer des nouvelles. La rupture se situe dans la nature même du projet et de ses objectifs.

« Les chimpanzés du futur » est une expression inventée par le cybernéticien anglais Kevin Warwick en 2002. Vous ne serez pas obligés de vous augmenter, simplement ceux qui ne le feront pas formeront une sous-espèce qu’il appelle « les chimpanzés du futur.« 

La lutte des classes cède la place à la lutte des espèces entre les surhommes « augmentés » et les sous-hommes « diminués ».

La société transhumaniste c’est le techno-totalitarisme où les puissants « augmentés » se débarrassent des inférieurs, les superflus.  Le progrès technologique n’est pas synonyme de progrès social et humain mais plutôt l’inverse.

pour lire tout l’article 

transhumanisme : du progrès de l’inhumanité

l’appel des chimpanzés du futur contre le techno-totalitarisme

LETTRE OUVERTE À LA CONVENTION DES NATIONS UNIES SUR CERTAINES ARMES CLASSIQUES

sur Future of Life

FLI AOÛT, 2017 LETTRE D’INFORMATION

Les leaders de la robotique de pointe et les entreprises de l’IA appellent à l’interdiction des robots tueurs

« Les armes offensives autonomes [capables de tuer] permettront des conflits armés à une échelle jamais vue auparavant et à des vitesses difficiles à concevoir pour les humains, » ont prévenu une centaine de responsables d’entreprises de robotique ou spécialisées dans l’intelligence artificielle, dont le milliardaire Elon Musk

En tant qu’ entreprises construisant les technologies de l’Intelligence Artificielle et de la Robotique qui pourraient être réutilisées pour développer des armes autonomes, nous nous sentons particulièrement responsables de cette alerte. Nous accueillons chaleureusement la décision de la Conférence des Nations Unies sur certaines armes classiques de créer un groupe d’experts gouvernementaux sur les systèmes d’armes létales autonomes. Nombre de nos chercheurs et ingénieurs sont désireux d’offrir des conseils techniques à vos délibérations.

Les armes autonomes létales menacent de devenir la troisième révolution de la guerre. Une fois développés, elles permettront de mener un conflit armé à une échelle plus grande que jamais, et à des échelles de temps plus rapides que les humains peuvent comprendre. Ceux-ci peuvent être des armes de terreur, des armes que les despotes et les terroristes utilisent contre des populations innocentes, et des armes piratées pour se comporter de manière indésirable. Nous n’avons pas longtemps à agir. Une fois que la boîte de Pandore est ouverte, il sera difficile de la refermer. Nous implorons donc les Hautes Parties contractantes de trouver un moyen de nous protéger tous contre ces dangers.

Parmi la centaine d’entrepreneurs, 7 français :

Raul Bravo , fondateur et PDG de DIBOTICS, France. , fondateur et président d’AIXTREE, France. Raphael Cherrier , fondateur et PDG de Qucit, France. Alain Garnier , fondateur et PDG d’ARISEM (acquis par Thales), fondateur et PDG de Jamespot, France. Jerome Monceaux , fondateur et PDG de Spoon.ai, fondateur et CCO d’Aldebaran Robotics France. Charles Ollion , fondateur et directeur de la recherche chez Heuritech, France. Anis Sahbani , fondateur et PDG d’Enova Robotics, France. Alexandre Vallette , fondateur de SNIPS & Ants Open Innovation Labs, France.

Pour lire et diffuser la lettre ouverte au député Villani

Pour accéder aux autres articles publiés sur l’intelligence artificielle et le trnshumanisme

Le transhumanisme : un crime contre l’humanité

-> Pour accéder à la lettre ouverte adressée au député Villani le 9 septembre et la diffuser

 

-> pour accéder aux articles sur le transhumanisme et l’intelligence artificielle

 

tempsréel.nouvelobs.com n-11 mars 2013

Le transhumanisme français : que des surhommes, pas de sous-hommes

Le courant transhumaniste, né dans les années 1980 en Californie, repose sur un postulat simple  : les progrès scientifiques permettront bientôt à l’homme de s’améliorer lui-même, d’augmenter ses capacités existantes, d’accéder à de nouveaux sens, voire à un nouveau niveau de conscience. Bref, l’homme pourra et devra bientôt transcender son humanité.

Marc Roux :

«  En réalité, quand on parle de cyborgs, ça existe déjà depuis l’implant cochléaire : c’est une technologie bionique qui rétablit le contact avec le nerf auditif. Qu’en est-il du pacemaker  ? Pour s’améliorer, ce n’est qu’une question de réglages. La réflexion transhumaniste se résume ici  : pourquoi ne pas faire ce choix, pourquoi ne pas nous améliorer  ?  »

les exemples ne manquent pas  :

 

sur le site de Science et Avenir 

 Le 9 avril 2016, le neurologue de l’Inserm François Berger participait à la table ronde « Embryon, génome, cerveau : faut-il craindre les manipulations ? », dans le cadre des Grands débats de la science, organisés par les magazines Sciences et Avenir et La Recherche au Collège des Bernardins, à Paris.

« La banalisation du transhumanisme n’est pas éthique, s’est alarmé François Berger. Il faut vraiment lutter contre ce discours, qui se développe depuis 4 ou 5 ans. Les idées de post-humain qui sont véhiculées par ce mouvement transhumaniste sont des choses qui sont un crime contre l’humanité », a asséné le neurologue.

Pour un inhumanisme à visage humain  – sur le site Pièce et Main d’oeuvre:

Retenez cette date : à l’automne 2017, l’université grenobloise affiche pour la première fois sa connivence avec les fanatiques de l’homme-machine. La Fête de la Science, du 7 au 15 octobre 2017, lui en fournit l’occasion : outre ses habituels ateliers de formatage technoscientiste ludiques, interactifs et bétifiants (« Pepper, le robot compagnon », « Rob’Air, le ptit nom mignon du robot de l’université »), la Communauté universitaire Grenoble Alpes  accueille sur le campus l’Association française transhumaniste (AFT) Technoprog tout l’après-midi du 12 octobre. Non comme invitée, mais comme organisatrice d’un forum intitulé : « Transhumanisme, bonnes pratiques ». Vous avez bien lu. Bienvenue dans nos
ateliers « Pour un inhumanisme à visage humain », « Déontologie de l’anthropophobie » et « Vers une fin de l’espèce humaine équitable, durable et responsable »


Une gelée de mots typique de l’Association française transhumaniste (AFT) Technoprog. Son président,Marc Roux, répète à tous les micros : « un autre transhumanisme est possible » – comprendre, un transhumanisme « de gauche », « collaboratif », « encadré », « responsable », « égalitaire »
et remboursé par la sécu. Mais sa vraie pensée, exprimée dans ses « Propositions technoprogressistes », est d’un banal libertarisme :
« La société et l’État devrait (sic) intervenir le moins possible face à la
responsabilité du choix des individus, mais aussi celle des parents ou futurs parents, quant à l’usage du corps
. »

Technoprog (abrégé de « techno-progressisme ») a bien choisi son nom. Le progrès, pour les anthropophobes, est le progrès des machines et des maîtres des machines. Chacun constate déjà, dans sa propre vie, à quel point ce techno-progrès est synonyme de regrès social et humain.

À l’élite « augmentée » par manipulations génétiques ou par hybridation avec la technologie, le techno-progrès promet un surcroît de puissance digne de sa soif de domination. Aux autres, humains non-augmentés, inférieurs et superflus, il réserve le sort des espèces menacées. Comme le disent les transhumanistes sur leurs forums : « Il sera intéressant de voir la pression s’inverser peu à peu et les hyper-valides devenir les nouveaux
valides » – c’est-à-dire, de voir les valides devenir les handicapés de demain.

Ainsi, Alim-Louis Benabid, neurochirurgien vedette de la cuvette, avait reçu trois millions de dollars du « Breakthough Prize 2015 » créé et abondé par Mark Zuckerberg (Facebook), Sergeï Brin (Google), Art Levinson (California Life Compagny, pour « la mort de la mort »)
et autres patrons transhumanistes californiens, en remerciement de sa contribution à leur programme inhumaniste.
.
Le fondateur de Clinatec, la clinique grenobloise qui expérimente implants
neuroélectroniques et interfaces homme-machine futuristes, a sans doute été impressionné par sa réception à Mountain View, dans les locaux de Google. Lui aussi assume désormais son transhumanisme, dans les colonnes de Sciences et avenir de juillet 2017 :
« « On m’interroge toujours sur ce qu’on appelle ‘l’augmentation' », constate le Pr Benabid, qui pratique le BCI (brain computer interface), interface cerveaumachine portée au pinacle par le célèbre entrepreneur américain Elon Musk, qui a tout récemment clamé vouloir doter l’humain d’intelligence artificielle.
Autrement dit, se faire fort d’augmenter ses capacités, et notamment pour faire face aux machines, elles-mêmes dotées d’intelligence artificielle. À ce sujet, « mon attitude a changé » explique A.-L. Benabid.

10 octobre 2017 : rapport du Sénat : L’impact et les enjeux des nouvelles technologies d’exploration et de thérapie du cerveau

Manifeste des chimpanzés du futur

 

Je reçois ce jour le livre « Manifeste des chimpanzés du futur » publié en septembre 2017 et dont j’ai hâte de prendre connaissance pour participer à organiser la pensée et la lutte  contre cette déshumanisation qui s’avance à grands pas.

Je rappelle ici la lettre ouverte adressée le 9 septembre dernier au député Villani et qui constitue une première pierre d’un chimpanzé du futur contre les promoteurs d’un  monde déshumanisé.

Je sollicite chacun pour diffuser autour de lui cette lettre afin de sensibiliser puis organiser une défense frontale face à cette évolution.

Pour accéder aux différents articles écrits sur le sujet

 

Frères humains, soeurs humaines, vous avez entendu parler du transhumanisme et des transhumanistes  ;  d’une mystérieuse menace, groupe fanatique, société de savants et d’industriels dont l’activisme impérieux et l’objectif affiché consistent à liquider l’espèce humaine pour lui substituer l’espèce supérieure, « augmentée », des hommes-machines. Une espèce résultant de l’automachination par ingénierie génétique et hybridation électro-mécanique.
Vous avez entendu l’ultimatum cynique et provocant de ce chercheur en cybernétique : « il y aura des gens implantés, hybridés, et ceux-ci domineront le monde.Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles au pré.« Et encore, « ceux qui décideront de rester humains et refuseront de s’améliorer auront un sérieux handicap. Ils constitueront une sous-espèce et formeront les chimpanzés du futur.« 
Nous sommes les chimpanzés du futur et nous vous appelons à la résistance contre ce néo-nazisme surgi des laboratoires.
Les animaux politiques qui écrivent à l’enseigne de Pièces et main d’oeuvre combattent le transhumanisme depuis une quinzaine d’années. Ils ont déjà publié nombre de livres sur des sujets voisins : Terreur et possession, Aujourd’hui le Nanomonde; L’industrie de la contrainte, etc...

 

 

 

 

 

Où en est l’intelligence artificielle ?

FINTECHMAG

 

Selon cet article l’Intelligence artificielle est appelée à un grand avenir puisque le marché en France passerait de 200 millions en 2015 à plus de 11 milliards en 2024 !

Pour accentuer et favoriser le virage technologique et économique, le député Cedric Villani a été chargé de rendre un nouveau rapport fin 2017 sur le sujet.

J’ai adressé le 9 septembre une lettre ouverte au député Villani pour lui demander de prendre en compte les risques humains considérables que va produire cette évolution et le rejet du transhumanisme comme solution pour faire face à ce défi.

 

L’intelligence artificielle est sur tous les fronts. Le  Président sortant  a dévoilé France IA, un rapport prescrivant 59 recommandations pour faire de l’IA un levier de croissance.  Le dixième  Forum Netexplo, enfin, s’est tenu  les 26 et 27 avril derniers au Palais de l’Unesco à Paris.

Sur les 59 recommandations qui y figurent, l’on y trouve des mesures de financement, l’instauration dès l’école primaire d’un enseignement de l’IA, le développement de MarIAnne, un assistant conversationnel intelligent pour les services publics, la création d’un avatar en temps réel du réseau énergétique français mais aussi la défiscalisation du rachat des start-up de l’IA par les grands groupes français.

Avec 270 startups dédiées à l’IA qui ont levé près de 278 millions d’euros en 2016, la France est la seconde destination des investissements IA, derrière la Grande-Bretagne (581 millions d’euros) mais devant l’Allemagne (187 M€) et la Belgique (110 M€).

Ces investissements, qu’ils soient privés ou publics – France IA prévoit le financement de 10 d’entre elles, à hauteur de 25 millions d’euros chacune d’ici 5 ans -, traduisent un fort engouement, justifié par de réelles perspectives économiques. Selon l’institut d’études et d’analyse Tractica, le marché de l’IA, devrait atteindre 11,1 milliards de dollars d’ici 2024 pour un peu plus de 200 M€ en 2015. Selon Accenture, L’IA devrait aussi augmenter la productivité française de 20% d’ici 2035, contribuant à une croissance de 2,9%. Des chiffres à l’aune desquels l’engagement public s’explique mieux.

Forum Nextexplo 2017 – 26 et 27 avril à l’Unesco

Forum Nextexplo fête cette année ses dix ans d’existence. D’abord installé au Sénat et parce qu’il a grandi il est aujourd’hui accueilli à l’Unesco.

Le forum de l’observatoire Netexplo 2017 est introduit par madame la sénatrice Morin-Desailly Présidente de la commission culture, éducation et communication du Sénat.

Pour Thierry Happe co-fondateur de l’observatoire en 2007 avec HEC Paris l’intelligence artificielle -IA- s’articule autour de 4 grands domaines :

  • les algorithmes – (Google-Facebook-Amazon conduite automatisée : ne sont pas neutres mais déterminés en fonction de l’objectif à atteindre)
  • la puissance de calcul ( elle explose)
  • le Big Data ( actuellement seulement 1% des données stockées son utilisées)
  • le réseau des neurones artificiels (image traduisant les capacités de l’IA). Sont cités Roboearth qui regroupe 5 universités européennes : il permet le partage et l’apprentissage des uns et des autres
  • Self-teaching 3D : Apprendre de ses erreurs et s’adapter aux différentes modifications de l’environnement
  • Evolving Robot ( il va améliorer ses robots-> darwinisme robotique)

etc…

Pour Bernard Cathelat, sociologue, la tendance lourde de l’IA a évolué :  d’abord elle s’est orientée pour géolocaliser, puis profiler, puis pour surveiller et enfin  atteindre la « supersight Power« , l’omni-surveillance et le scénario global est une société de transparence qu’il appelle « cristal world« .

Pour Julien Lévy, directeur de digital Center à HEC les principales tendances actuelles en innovation se concentrent :

  • autour du corps et de la santé
  • autour de la réalité (  mesure, analyse, prédiction)
  • autour de la société ( veiller, surveiller, contrôler)
  • autour de l’économie ( des leviers pour le marketing, des plateformes de services)
  • autour de l’homme et de la machine (on est dans l’immersion et il n’y a plus vraiment de frontière entre l’homme et la machine)

Avec l’intelligence artificielle la société évolue vers la société panoptique : la gouvernance des données. Actuellement les données sont de plus en plus stockées mais mal exploitées et l’innovation va donc maintenant s’orienter vers le traitement de ces données.

Entre 1970 et 1990 l’IA a connu beaucoup de déboires mais depuis quelques années grâce aux réseaux de neurones artificiels, des progrès considérables sont enregistrés. Le dépistage des mélanomes cancéreux par IA en est un exemple.

Selon Julien Lévy, il y a actuellement confusion entre l’IA faible ( traitement actuel de données pour résoudre un problème) et l’IA forte qui développe sa propre conscience et qui peut faire peur. Selon lui l’IA forte n’existe pas et l’enjeu est l’IA faible. Mais s’appuyant sur un article de l’informaticien JCR Licklider de 1962 il observe que sur les 10 points que se partageaient l’homme et la machine à l’époque 6 étaient propres à l’homme alors qu’aujourd’hui il n’en reste plus que 2 montrant que l’espace spécifique à l’homme s’est réduit. L’enjeu est de déterminer si les hommes sont toujours possesseurs du monde et de la nature.

Pour voir les vidéos des différentes présentations des innovations au forum

 

 

Ecologisme et transhumanisme-Des connexions contre nature

 

vu sur Hors-sol

Ecologistes, végans et sympathisants de gauche prolifèrent  au sein du mouvement transhumaniste.

Les deux porte paroles du mouvement transhumaniste francophone revendiquent leur militantisme « écolo ». Marc Roux – Président de l’Association transhumansite TECHNOPROG -affilié à l’Institut for Ethics and Emergent Technologies (IEET). Historien de formation et par ses études doctorales, il vit en Grèce. a été adhérent de l’Alternative rouge et verte . Didier Coeurnelle est élu vert de la commune de Molenbeek. Le confondateur de Humanity+, la principale association transhumaniste américaine, David Pearce est un militant antispéciste et végan. L’australien Peter Singer, philosophe et auteur du livre de référence des antispécistes : la libération animale (1975), est lui-même transhumaniste et ancien candidat vert en Australie. Quant  à l’actuel directeur de Humanity+, James Hugues, en tant que bouddhiste il ne ferait pas de mal à une mouche. Loin de l’image repoussoir de libertariens insensibles aux malheurs qui les entourent. Les transhumanistes sont souvent des progressistes de gauche, écologistes et féministes suivant la bonne conscience qui règne dans la Silicon Valley depuis le mouvement hippie des années 1960. En France, à l’avant-garde des partisans de la reproduction artificielle de l’humain (PMA & GPA) figurent les membres d’Europe Ecologie les Verts.

Pour lire l’article

Tomjo, l’enfert vert , 2013

Mi-homme, mi-cochon

sur Santé, nature, innovation -6-12-2015

La revue scientifique « Nature » publie dans son dernier numéro (12 novembre 2015) un stupéfiant article sur l’implantation d’organes de cochon chez l’être humain.

Les généticiens sont parvenus à changer le système immunitaire des cochons en implantant des gènes humains sur leur ADN. Le système immunitaire de ces cochons transgéniques est devenu plus compatible. La voie a été rouverte vers la transplantation d’organes de cochon sur l’homme.

Déjà il est autorisé en Chine de poser chez l’homme une cornée (la surface de l’œil) de cochon.

Aux Etats-Unis, il est possible de se faire greffer de la peau de cochon. Ce n’est pas officiellement autorisé mais ce n’est pas non plus interdit. Une étude menée par l’Hôpital général de Boston a permis d’identifier des dizaines de personnes ayant recouru à cette procédure.

La firme néo-zélandaise Living Cell Technologies est en train de faire valider dans de nombreux pays un système d’implantation de morceaux de pancréas de cochon chez l’être humain afin de produire de l’insuline. Ce système s’appelle DIABECELL et vise à soigner les diabétiques.

Le chirurgien Muhammed Mohiuddin, de l’Institut national du cœur dans le Maryland (USA), a implanté un cœur de cochon sur un babouin qui a survécu deux ans et demi à l’opération. Ayant surmonté les problèmes de rejet d’organes, il estime que la voie est ouverte pour mener l’expérience sur l’homme.

Toutefois, la firme américaine United Therapeutics, dans le Maryland, a investi 100 millions de dollars pour fabriquer des cochons génétiquement modifiés. Ils sont destinés à produire des organes pour les êtres humains. Elle déclare qu’elle veut « réaliser les premiers essais cliniques en 2020 »

 

Jusqu’où ira-t-on ?

Il faut donc imaginer que, d’ici quelques décennies à peine, les personnes très âgées auront eu le temps, au cours de leur existence, de faire changer la plupart de leurs organes vitaux et se retrouveront constituées, pour l’essentiel, de cochon.

Le progrès, à quel prix ?

L’opération fera mal… à l’enfant. Il vivra, c’est sûr, mais s’accepter lui-même, arriver à vivre avec l’idée que c’est un cœur de porc qui bat dans sa poitrine, cela sera horriblement douloureux.

Et je ne parle pas du regard des autres.

Bien sûr, on va nous proposer de grandes solutions pour remédier au problème.

Des livres pour enfant seront édités où l’on verra un petit garçon « tout à fait comme les autres », et même plus joyeux que les autres, avec un organe de cochon.

Dans les écoles maternelles, on intégrera dans les programmes un apprentissage à la non-discrimination contre les êtres humains ayant des organes de cochon.

Des psychologues seront recrutés pour soutenir les personnes transplantées et leur famille, pour les convaincre que tout cela est parfaitement normal et souhaitable.

Des films hollywoodiens sortiront avec des histoires bouleversantes où le héros qui sauve la planète se trouve justement avoir été sauvé lui-même quelques années auparavant par une greffe de cœur de cochon. « Sans ce progrès, l’humanité entière aurait disparu », en déduira le spectateur inconsciemment.

L’idée s’installera et tout le monde « finira par trouver ça normal », comme le chantait Jean-Jacques Goldman.

Mais il faut bien réfléchir aux vastes conséquences du progrès technique. Aujourd’hui, nous plaçons la vie comme le souverain bien, la valeur absolue en travers de laquelle il ne faut mettre aucun obstacle moral ou légal.

Pourtant, souvenons-nous que nos ancêtres n’ont pratiquement jamais raisonné ainsi. Combien sont morts pour défendre la liberté ? Combien sont morts pour défendre la dignité ? Combien sont morts, finalement, pour défendre la haute vision qu’ils se faisaient de l’humanité ?

Je le répète, si mon enfant était menacé de mort et que la seule solution pour le sauver était qu’on lui pose un cœur decochon, je sais très bien que j’accepterais. Mais le fond de ma pensée c’est que je trouve inhumain, au sens propre, que l’homme soit un jour obligé, au nom du progrès technique, de faire un choix pareil.

Enfin, penser que notre civilisation est en train de consacrer des moyens financiers colossaux pour de telles recherches alors qu’on n’a pas un sous pour les moyens naturels de garder la santé, qui sont pourtant si prometteurs, cela me paraît vraiment étrange et désolant.

 

 

 

 

Eugénisme 2.0 – Vers le piratage de notre code génétique

0Marianne.net 

Google devient Alphabet ! Avec ce ripolinage, le géant de la Silicon Valley sépare ses industries. Distinguant son moteur de recherche d’un côté, et ses activités éloignées d’Internet de l’autre, comme ses projets Calico (santé) et Google X (high-tech futuriste). Deux projets qui, pris ensemble, indiquent la vigueur de Google à étendre ses tentacules à la génétique. Tripatouiller le génome, retarder le vieillissement, voire faire advenir l’homme augmenté… Ces dernières années, ses lubies sont devenues exorbitantes.

Lundi 27 juillet, la société de décodage génétique 23andMe, filiale de Google — qu’il faut désormais appeler « Alphabet » suite à l’annonce ce lundi de son cofondateur Larry Page — a fait une découverte effarante. Un développeur a piraté son interface (API) pour mettre au point un scanner de code génétique sur Internet, capable de filtrer les utilisateurs en fonction de leur ADN. Intitulé « Genetic Access Control », le programme, déposé en open source sur la plate-forme collective GitHub, permet de restreindre arbitrairement l’accès aux internautes suivant des critères génétiques (ethnie, sexe, âge, ascendance, etc).

Outre les lendemains « radieux » qu’elle laisse entrevoir au marché de l’exploitation de nos cellules, cette affaire pointe les dangers potentiels d’amasser, dans d’énormes volumes de données (big data), le contenu de nos gènes. Avec la « mise en données du monde », selon la formule consacrée par le professeur Viktor Mayer-Schönberger, cette affaire lève le voile sur les usages à craindre de nos empreintes génétiques.

Au long de l’affaire, il n’a pas échappé aux détracteurs de 23andMe que la fondatrice de cette firme, implantée à Mountain View (Silicon Valley), n’est autre que la pétillante Anne Wojcicki, ex-compagne de l’actuel patron de Google, Sergey Brin.

Cela fait déjà quelques années que Google avance ses pions dans la recherche en génétique ou le séquençage d’ADN. Et les dernières nouvelles du front n’augurent rien de réjouissant. La semaine passée, par l’entremise de sa société de recherche médicale Calico, l’ogre du numérique a scellé un partenariat avec AncestryDNA, une entreprise spécialisée dans la constitution d’arbres généalogiques. En fouillant ensemble la base de données du site Ancestry.com, approvisionnée à ce jour par les codes génétiques de millions de personnes, Google compte explorer « les données anonymes de millions d’arbres généalogiques publics » et autant « d’échantillons génétiques », selon un communiqué livré le 21 juin par Calico.

Google, du transhumanisme à l’état brut

Forte poussée de croissance pour le projet « Calico », qui appartient au laboratoire secret Google X et a pour rêve de lutter contre le vieillissement et d’allonger la durée de vie. Il entend, d’ici 2035, l’augmenter de vingt ans. Une vieille obsession chez Google, née dans l’esprit de Sergey Brin, quand il découvre, en 2008, qu’il est porteur du gène LRKK2 de la maladie de Parkinson.

Repousser la mort, c’est aussi la vieille lubie de Ray Kurzweil, directeur de l’ingénierie de Google. Prophète pro-capitaliste, ce gourou de l’intelligence artificielle (IA) est conduit par une philosophie libertarienne adossée au transhumanisme. Ce courant de pensée, en vogue chez certains milliardaires californiens de la Silicon Valley, aspire à transcender l’homo sapiens, et à corriger, à l’aide des nouvelles technologies, ses lourdes imperfections : le diabète, le cancer… ou la mort.

La méthode ? En scrutant minutieusement l’hélicoïde du code génétique, Google et AncestryDNA espèrent déceler les facteurs de vieillissement. Et les contrecarrer. Développer des molécules anti-vieillesse, isoler des matrices génétiques regénératrices… « Google veut assurer la transition vers la posthumanité, en travaillant autant sur l’augmentation des capacités de notre corps que sur une forme de virtualisation, qui nous détacherait des limites de notre enveloppe corporelle », observe le philosophe Jean-Michel Besnier, dans un passionnant entretien accordé à L’Humanité. 

Perpétuellement dans une logique de conquête, tout en agissant sur le terrain politique pour « créer le meilleur des mondes », selon les mots de son PDG, Google investit ainsi impérialement dans tous les secteurs, se réclame toutes les batailles scientifiques importantes. Si la firme californière innove ainsi à tous crins pour dépasser l’humain, c’est en croyant agir dans le sens de l’évolution. « Quel que soit le problème rencontré (…) il y a une idée, une technologie qui attend d’être découverte pour le résoudre », assurait au Time Magazine le transhumaniste Ray Kurzweil.

Dans son livre Pour tout résoudre, cliquez ici (2014), le célèbre chercheur Evgeny Morozov fait un portrait au vitriol de ce « solutionnisme » béat. D’après cette « idéologique dominante de la Silicon Valley » écrit Morozov dans le New York Times« la technologie permettrait de rendre toute faiblesse obsolète. » 

A force d’user frénétiquement de ses services incontournables (moteur de recherche, boîte mail, objets connectés) nous les lui léguont en toute gratuité. Ironie du sort : si demain Google veut coloniser notre génome, nous lui avons déjà signé notre testament. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

pour lire tout l’article sur Marianne

A propos des robots

Est Républicain- 6mars 2016

Fin février Google a présenté « Atlas » un robot mis au point par Boston Dynamics rachetée en 2013 par Google et qui marche presque comme un homme, tombe, se relève, ouvre les portes…

 

Les robots vont-ils nous priver de notre travail ?  Selon certaines études ce ne serait qu’une question de temps. ( cf sur ce point l’article du Figaro)

Le minsitre de l’économie ne croit pas que le robot soit l’ennemi de l’emploi. Il cite l’exemple allemand et ses 175 000 robots industriels contre 31 000 en France … et un taux de chômage de 4,8% contre 10%.

Raja Chatila, spécialiste de robotique au CNRS et directeur d’ISIR -institut des systèmes intelligents et de robotique- ne dit pas autre chose : les robots libèrent l’employé des tâches les plus ingrates, pénibles et répétitives. En chirurgie comme dans l’industrie il est plus précis, plus rapide et beaucoup moins cher.

Mais… faut-il que les salariés remplacés aient un autre emploi.

Bruno Bonnell, entrepreneur réputé dans le domaine robotique estime que la robotisation contraint la société à un niveau de qualification plus élevé.

Tous ne partage pas cet optimisme à cause des immenses progrès réalisés par les robots ces dernières années.

Paul Jorion , anthropologue estime que n’importe quel emploi est menacé par les robots d’ici à 20 ans. Pire, selon lui l’homme n’est pas valorisé mais déclassé par les robots. -cf son livre paru le 16 mars 2016 « le dernier qui s’en va éteint la lumière ». L’homme devient l’assistant  ou le surveillant, surtout dans des métiers de service dans lesquels le robot parvient à remplacer des personnels surqualifiés.

Plus que la question de la robotisation c’est celle de l’intelligence artificielle qui est centrale.

Repères :

à l’usine : c’est sans doute là qu’ils sont le mieux acceptés où ils rempalcent les hommes pour les tâches répétitives, ingrates voire dangereuses.

à l’hôpital : les robots « médicaux » assistent les chirurgiens.

à l’armée : les drones sont utilisés pour la surveillance, le transport, le renseignement, le combat.

Dans l’espace : le robot Philae a par exemple été envoyé sur la comète Tchouri.

même dans l’art : Paris a accueilli un robot chef d’orchestre qui a parfaitement fait l’affaire et des robots peintres ont réussi à créer des toiles si parfaites qu’elles ont trompé…l’homme.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour lire ou relire les articles sur le transhumanisme :

https://www.cielterrefc.fr/category/le-transhumanisme/

Qu’est ce que l’Homme ? un colloque organisé le 13 avril

Un débat organisé par Jean Staune

 

Bertrand Vergely, philosophe, spécialiste des pères de l’Église, il écrit aussi sur de nombreux sujets d’actualités, son dernier livre est La tentation de l’Homme Dieu, vous pouvez en trouvez une note de lecture sur le blog de Jean Staune.

Thierry Magnin, Physicien et théologien, Recteur de l’université catholique de Lyon, il est un spécialiste des questions de bioéthiques et des rapports entre Science et Foi. Il est l’auteur de Les nouvelles biotechnologies en questions.

Jean François Lambert, Psychophysiologiste à l’Université Paris 8, il enseigne aussi à l’institut de philosophie comparée. Il est le Président de l’UIP.

Lorsque la Tao menait le monde et « les clés du futur »

C’est l’objet d’un bel article d’Alain Gourhant publié le 6 mars sur son blog sous le titre « Lorsque le Tao menait le monde »  et que je vous invite à découvrir.

 

Je ne reprendrai donc ici que quelques morceaux choisis de cet article qui ouvre sur un monde si différent de celui que j’ai présenté il y a quelques jours : Google annonce l’immortalité pour la fin du siècle

le Tao dit :

« Il n’est pas de plus grande erreur
que de suivre aveuglément ses désirs.
Il n’est pas de plus grand malheur que de désirer toujours plus.
Qui sait être satisfait, est toujours heureux ».

… La sobriété heureuse chère au Temple des Consciences : sobriété dans les désirs.

… et je lis plus loin ces mots d’Alain Gourhant :

« ce texte pourrait très bien figurer en exergue d’une critique radicale de notre société contemporaine de l’hyperconsommation généralisée où c’est le désir du « toujours plus » qui nous entraîne dans sa folle spirale... »

… qui font écho  à la page « vers un monde transrationnel  »

et je trouve ce passage du texte d’Alain Gourhant vraiment fondamental :

« Pour changer le cours des choses,
il nous est demandé d’abord une transformation intérieure en profondeur :
il s’agit de se relier de nouveau au Tao,
d’aucuns diraient à la Voie, au Soi, Au Vide, au Tout, à Dieu
à condition que ce Dieu soit sans nom ni forme pour éviter toute restriction possessive et belliqueuse.

C’est aussi le programme de la la sagesse éternelle,… »

… C’est le coeur, la pulsation qui  anime le Temple des Consciences en se reliant à la Voie, au Vide, au Tout, à Dieu… à condition de ne pas vouloir posséder Dieu comme d’autres veulent s’y substituer  : il fallait donc créer d’abord ce lieu virtuel qui accepte et reconnaisse tous ces chemins spirituels pourvu qu’ils soient sincères parce que chacun est un chemin, un rayon de ce grand Tout. Parcourir un de ces rayons c’est aller vers ce Vide, ce Tout, Dieu mais ce Vide, ce Tout, Dieu est inaccessible et nous ouvre au mystère, à l’infini. Seuls les prophètes, les grands maîtres, peuvent incarner  cette inaccessibilité pour la rendre plus perceptible à l’homme ou pour ouvrir l’homme vers d’autres réalités : c’est alors la conscience au-delà du mental qui s’ouvre à d’autres mondes…certainement un avenir de l’homme plus radieux que celui du surhomme d’un monde technologique qui arrive à grands pas. –cf les articles sur le transhumanisme-

Mais ce surhomme d’un monde technologique avancé et un homme nouveau doué de capacités hors du mental peuvent-ils être demain un seul et même être doué d’une conscience très élargie ?

 

« Nous joignons des rayons
pour en faire une roue,
mais c’est le Vide du moyeu
qui permet au chariot d’avancer »

Pour  la critique du livre de Jean Staune « les clés du futur » et pour lire l’ensemble de l’article d’Alain Gourhant ainsi que les commentaires 

Je terminerai en complétant cet article de l’observation suivante : le transhumanisme n’est qu’une des versions d’un monde où l’homme a perdu la Transcendance. Le Temple des Consciences est au contraire un lieu virtuel d’expression de cette transcendance mais aussi un lieu d’engagement contre ces dérives matérialistes et de sensiblité à un nouveau monde en  construction . J’encourage celles et ceux qui y sont sensibles à laisser ici leur pas , c’est un premier pas qui s’ajoutera aux premiers pas déjà inscrits… et qui sait peu-être seront suivis d’une participation à la construction collective de ce projet.

Denis Brossier

Google annonce l’immortalité pour la fin du siècle

voir l’ensemble de l’article sur Amessi.org

Une interview de Laurent Alexandre

présentation de Laurent Alexandre sur le JDD

Laurent Alexandre est une personnalité atypique dont l’expertise est écoutée. Chirurgien urologue de formation, diplômé de l’ENA, HEC et Sciences-Po, cofondateur de Doctissimo.fr, il préside désormais la société de séquençage de génome DNA Vision. Ce « cerveau » s’intéresse « aux bouleversements qu’entraîneront pour l’humanité les progrès de la science, de la technomédecine et des biotechnologies ». Il y a consacré un essai remarqué intitulé La Mort de la mort dans lequel il affirme que « l’homme qui vivra 1.000 ans est déjà né« .

—-

LA LOI DU RETOUR ACCELERE, EXTENSION DE LA LOI DE MOORE

 

Il ne s’est encore jamais trompé. Ray Kurzweil, le futurologue de Google, a été l’un des premiers à prophétiser qu’un jour un ordinateur battrait un homme aux échecs.
Cette fois-ci, il a développé la loi du retour accéléré, soit un progrès illimité de plus en plus rapide avec pour conséquence que l’immortalité devienne réalité.

  • Que signifie la loi du retour accéléré ? Comment fonctionne-t-elle ?
  • L’extension de la loi de Moore
  • La loi du retour accéléré 
  • Concrètement, quelles implications peut avoir cette théorie dans notre quotidien (…)
  • Une capacité quasi-illimitée de modifier sa propre nature et de modifier la matière (…)
  • Tuer la mort
  • Un bouleversement de notre économie 
  • Un bouleversement complet du monde du travail
  • L’intelligence artificielle sera un milliard de fois plus puissante que la réunion des (…)
  • La différence d’intelligence entre deux individus étant devenue infime comparée à la (…)
  • 9 emplois sur 10 sont automatisables à relativement brève échéance
  • Un changement radical de civilisation
    • l’intelligence artificielle supplantera l’intelligence humaine
    • Donc l’intelligence artificielle peut croître extrêmement vite
    • Bill Gates a dit cette très belle phrase il y a deux mois : « Je ne comprends pas que (…)
    • L’être humain ne risque-t-il pas d’avoir le vertige face à un progrès de type exponentiel (…)

LES VERTIGES DU TRANSHUMANISME

 

Alors que les Chrétiens s’apprêtent ce soir à fêter la naissance du Christ que Dieu envoie aux hommes pour les sauver et les inviter à vivre en Dieu, alors que les Occidentaux s’apprêtent en grand nombre à vivre en famille les qualités du coeur, il est bon en cette occasion annuelle si particulière de regarder où nous entraîne à grande vitesse la technoscience. Technophile ou technophobe ?  La vie, nécessairement va chercher à se frayer un chemin dans l’entre deux, entre le meilleurs et le pire. Prenons conscience de cet enjeu majeur de civilisation dont il convient de s’emparer.

J’annonce un article qui paraîtra demain comme en miroir  » Bonjour, je suis ton âme« .

 

sur : iatranshumanisme.com

S’il fallait résumer la philosophie transhumaniste d’une idée, la plus extrême mais aussi la plus saisissante, ce serait celle-ci : un jour, l’homme ne sera plus un mammifère. Il se libérera de son corps, ne fera plus qu’un avec l’ordinateur et, grâce à l’intelligence artificielle, accédera à l’immortalité.

« L’idéologie de la Silicon Valley, c’est celle de la toute-puissance », résume un investisseur étranger. Les seigneurs californiens « veulent être les maîtres du monde ». Mais il ne faut pas en déduire, ajoute-t-il, que « c’est forcément mauvais pour l’humanité ».

La Californie, bastion de la contre-culture des années 1960 et des débuts de l’informatique, baigne dans la conviction que l’homme va améliorer la machine autant que la machine va améliorer l’homme.

….

Les critiques parlent de « solutionnisme numérique » ou de « techno-libertarianisme » : la certitude que la résolution des grands problèmes de l’humanité passe par l’avancée de l’intelligence artificielle, combinée à une philosophie politique hostile aux réglementations dictées par les gouvernements.

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Les nouveaux maîtres du monde estiment, eux, qu’ils incarnent le progrès. Ils sont jeunes. Leurs ingénieurs voient se développer leurs innovations plus vite qu’ils ne l’avaient jamais envisagé.

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Les transhumanistes se situent à l’extrême de cette logique techno-utopiste. C’est l’individu lui-même qu’ils rêvent de transformer. Ils veulent abolir les contraintes de la condition humaine et revendiquent le droit individuel à la prise de risques, aux greffes d’organes artificiels, aux modifications génétiques.

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Les partisans de l’« homme + » croient à la « liberté morphologique » : le droit absolu de disposer de son corps. Ils discutent ouvertement de l’allongement indéfini de la vie, de l’éradication des maladies, du moment où les micro-robots iront détecter les cellules cancéreuses à l’intérieur des organes.

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L’informaticien britannique Aubrey de Grey, qui dirige la Fondation Methuselah, un institut de gérontologie de Mountain View (Californie), voit le corps comme une voiture dont il suffira de remplacer les pièces pour la conserver indéfiniment. A l’entendre, l’expression « mort naturelle » n’aura bientôt plus aucun sens. La vie n’est qu’une question de maintenance, finalement.

….

Le transhumanisme existait avant l’explosion des hautes technologies, et ce courant de pensée ne se réduit pas à la Silicon Valley. Le mot lui-même remonte au théoricien de l’eugénisme Julian Huxley – le frère d’Aldous, l’auteur du Meilleur des mondes (Plon, 1932).

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Il a reparu au début des années 1990 en Californie du Sud, dans le magazine Extropy, de Max More, un philosophe diplômé d’Oxford qui a pris le nom de « more » (plus) pour signifier « l’essence de qui il veut être ».

Puis, en 2003, dans un manifeste du suédois Nick Bostrom, fondateur de la World Transhumanist Association, et aujourd’hui directeur du Future of Humanity Institute d’Oxford. Il y inscrivait le transhumanisme dans la tradition des Lumières : au lieu d’améliorer la condition humaine par l’éducation ou la culture, il s’agissait d’en repousser les limites par la génétique et l’informatique. Une perspective que l’accélération fulgurante des capacités de l’intelligence artificielle, alliée aux promesses des biotechnologies, a considérablement renforcée.

« C’est un mouvement qui reste marginal, mais dont la vision du monde se répand, en particulier dans la Silicon Valley », confirme Marcy Darnosky, la directrice du Center for Genetics and Society, un institut de politique publique installé à quelques rues du campus de l’université de Berkeley.

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Pur fantasme ? Longtemps, la majeure partie de la communauté scientifique est restée sans réaction face aux thèses des transhumanistes, qu’elle jugeait peu crédibles. Mais l’inquiétude commence à poindre. Peu après la sortie de Transcendance, une première mise en garde a pris la forme d’une tribune dans The Independant.

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« Si l’impact à court terme de l’intelligence artificielle dépend de qui la contrôle, à long terme l’impact est de savoir si elle peut tout simplement être contrôlée », y soulignaient l’astrophysicien Stephen Hawking et trois autres chercheurs de renom. Depuis, d’autres grands noms – Elon Musk, le fondateur de Tesla, ou Bill Gates – ont fait écho à ces préoccupations.

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Le 12 janvier, enfin, une lettre sans précédent a été publiée sur le site du Future of Life Institute, une association fondée en 2014 qui cherche à limiter les risques encourus par l’humanité du fait du développement des machines. Le texte prend acte des avancées effectuées grâce à ces dernières et estime que l’« éradication de la maladie et de la pauvreté n’est pas inconcevable ». Mais il juge tout aussi important d’« éviter les pièges potentiels » de ces progrès technologiques.

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Parmi les signataires figurent une cinquantaine d’ingénieurs de Google, le directeur de l’intelligence artificielle de Facebook, l’équipe du superordinateur Watson d’IBM, les trois cofondateurs de DeepMind, le laboratoire d’intelligence artificielle racheté par Google, et Elon Musk, qui a décidé de donner 10 millions de dollars (8,9 millions d’euros) à l’institut pour encourager les recherches sur les risques encourus.

voir ou revoir l’appel publié sur ce blog

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les transhumanistes, pour étayer leurs croyances, s’appuient sur l’accélération continue de la vitesse de calcul des semi-conducteurs (la conjecture de Gordon Moore, le fondateur d’Intel). Une évolution qui, selon eux, conduira à ce moment où la machine prendra le dessus.

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Les plus extrêmes pensent que c’est le destin de la race humaine de créer des entités plus intelligentes qu’elle, et peu importe qu’elle disparaisse au passage, tout comme les animaux ont dû s’effacer devant les besoins humains. L’homme ne représentera plus, selon eux, qu’un paquet d’atomes, à la merci des besoins en molécules de la super-intelligence. D’autres prévoient plutôt une combinaison cerveau-machine : l’espèce humaine ne disparaîtrait pas mais serait transformée.

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Le moment où la machine surpassera l’homme est appelé « singularité », un concept défini par le mathématicien et auteur de science-fiction Vernor Vinge en 1993. La majorité des scientifiques parlent plutôt d’« explosion d’intelligence », selon le terme du statisticien Irvine J. Good en 1965 : ce moment où la machine sera capable de se reprogrammer elle-même pour augmenter à l’infini ses capacités.

Le mouvement a des relais actifs : Ray Kurzweil, 66 ans, considéré comme un génie par la plupart de ses pairs pour ses inventions dans le domaine de la reconnaissance optique (scanner) et vocale (lecture à haute voix pour aveugles), qui a popularisé le concept de singularité.

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Ray Kurzweil se flatte que ses prédictions (au nombre de 108 entre 1990 et 2009) se soient réalisées à 86 %, le reste lui ayant échappé à quelques années près. Il avait prévu l’arrivée de la voiture sans chauffeur, à un moment où l’Internet était encore à ses débuts. Depuis, « davantage de gens le prennent au sérieux », remarque Max Tegmark. Kurzweil pense que la marche vers l’intelligence artificielle va continuer à s’accélérer. Aux environs de 2029, « les ordinateurs seront indistincts des humains pour ce qui concerne le langage ».

ers 2045, « la civilisation sera intégrée. Nous étendrons les capacités du néocortex », qui sera connecté à un équivalent synthétique dans le cloud (stockage de données). Ses prédictions s’arrêtent là. L’humain aura été tellement manipulé dans ses fonctions qu’il est impossible, passé ce point de non-retour, de prédire à quoi la vie ressemblera… « Potentiellement, c’est l’événement le plus dangereux pour la civilisation.

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Selon les chercheurs signataires de la lettre publiée par Future of Life Institute, l’intelligence artificielle a le même potentiel de destruction que le nucléaire, dont l’humanité, des décennies après sa mise en œuvre, essaie toujours de contenir les dangers. «

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pour lire l’ensemble de l’article

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ouverture d’une « Université » de la singularité à Paris

sur Rue 89.nouvelobs – un article de Benoît Le Corre du 8/7/2015

le Dr Zak Allal, 27 ans,entrepreneur-médecin-pianiste, américano-algérien, « Chief Strategy Officer » d’une start-up qui s’occupe de prolonger la durée de vie des organes prélevés et destinés aux dons, est également convaincu que nos leaders politiques comme économiques ne sont pas conscients des énormes enjeux introduits par les changements technologiques.

Lui a décidé d’en importer une, de vision, directement de la Silicon Valley, en Californie. Un concept de formation appelé l’université de la Singularité (en anglais, la « Singularity University »), qui tire son nom de la théorie de la singularité technologique.

Zak Allal nous donne sa propre définition de la singularité :

« C’est un point dans l’évolution de l’histoire de l’humanité où l’on connaîtra une accélération du changement tellement intense qu’on atteindra un point de non-retour. Cela coïncidera avec l’apparition d’une super-intelligence. »

 

En réalité, ce n’est pas vraiment une université. Il s’agit d’une entreprise, qui a vocation à générer des profits, et forme des « élèves » venus du monde entier à des domaines – comme les NBIC, l’intelligence artificielle, l’avenir de l’énergie –, avec « une dimension éthique, politique, philosophique et de droit », précise Zak Allal, « pour avoir un impact positif sur des milliards de personnes », dit le site officiel.

Elle ne délivre pas de diplôme en tant que tel.

Et les candidats affluent : le programme d’été de dix semaines l’année dernière – qui coûte tout de même 30 000 euros, même s’il est possible de bénéficier d’une bourse financée par Google – a reçu 3 000 dossiers, pour 80 places.

 

L’ouverture de cette école, qui devrait être une sorte d’« annexe », prévue en 2017 initialement, a été avancée : ce sera pour le « second semestre de cette année ». L’antenne française ne sera pas non plus une vraie université :

La Singularity University à la française voudrait s’inscrire dans une démarche proche de celle de l’école 42, créée par Xavier Niel et des anciens d’Epitech. A savoir : « disrupter » l’éducation, rompre avec l’enseignement traditionnel pour donner sa chance à tous, les super-diplômés comme les non-diplômés. D’ailleurs, elle aurait noué des partenariats avec ces écoles. Zak Allal n’a confirmé qu’un seul partenaire, l’Essec.

….

La Singularity University semble indissociable, au moins dans les articles de presse, du mouvement transhumaniste, qui prône, ou prêche, diront certains, l’amélioration de l’être humain par les nouvelles sciences et technologies. Et « cela peut effrayer », reconnaît Zak Allal.

Pour lire tout l’article

Les docteurs 3.0 de la Silicon Valley

Le Monde – 7 septembre 2015

Pousser la porte d’un des cabinets de One Medical à San Francisco, c’est entrer dans l’ère de la médecine 3.0. La déco, tout en bois, mobilier design, et couleur pop, est l’une des signatures du groupe. Les clients patientent en écoutant une musique douce et en sirotant un thé vert, mais la ponctualité est ici une règle d’or. « Je réserve via mon smartphone un créneau de quinze, trente ou quarante-cinq minutes, et mon médecin n’a jamais eu plus de cinq minutes de retard », se félicite Holly Goldin, la trentaine, qui travaille pour un éditeur de logiciels de la Silicon Valley.

Depuis peu, elle a aussi accès à un service de consultations à distance, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pour les « petits bobos », la jeune femme n’a même pas besoin de se déplacer. « L’application pour smartphone inclut un outil de diagnostic : il me suffit de répondre à quelques questions pour obtenir une ordonnance qui est ensuite transmise à ma pharmacie », explique-t-elle.

….
Créée il y a dix ans, la société compte 35 cabinets à San Francisco, Boston, New York ou encore Chicago et emploie 200 médecins, dont Leah Rothman. « L’utilisation des nouvelles technologies nous permet d’optimiser le temps passé avec nos patients, et d’avoir un véritable échange avec eux », estime-t-elle. Cette généraliste de 33 ans a rejoint la start-up il y a quatre ans, lassée du « travail à la chaîne » qui est la règle dans la plupart des cabinets.
….

Surfant sur son succès, One Medical déjà levé 117 millions de dollars (105 millions d’euros), dont une partie auprès de Google (rebaptisé cet été Alphabet). En octobre, le géant de Mountain View a même lancé avec One Medical une application permettant de discuter – « chatter » – avec un médecin.

On est bien loin des algorithmes et des liens publicitaires sponsorisés, mais dans la Silicon Valley, un tel tandem n’étonne plus. Alors que les nouvelles technologies sont en passe de révolutionner la médecine et la recherche pharmaceutique, Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft ou encore IBM – les « GAFA » – ont fait de la santé leur nouvel eldorado. A la clé ? Un marché mondial estimé à 10 000 milliards de dollars.

 

Les 12 projets fous de Google

vu sur Challenges

 

1- créer des lentilles qui aident les diabétiques à gérer leur taux de sucre

2. Google : un implant cérébral qui répondrait à toutes les questions

3. Des lunettes à réalité augmentée

4.Investissement dans le décodage du génie génétique

5. Brintbot le robot qui reproduit tous les mouvements d’un homme installé à distance

6.Produire de l’électricité grâce à des turbines placées sur un avion

7.L’exploration minière spatiale sur les météorites

8.La voiture sans chauffeur

9. La viande artficielle créée en 3D à partir de cellules in vitro

10.Loon : un projet de ballons stratosphériques pour fournir l’internet aux pays du Sud

11. Via Calico sa filiale dirigée par le patron de Genentech et aussi appuyée par Apple : lutter contre le vieillissement et les maladies dégénératives

12.Robot : 8 start-up de ce domaine ont été rachetées par Google dont Boston Dynamics en décembre 2014.  Avec l’idée de créer des robots intelligents ?

 

Transhumanisme – poème

Pour clore ce cycle de plusieurs jours sur le transhumanisme,

j’ai cueilli aujourd’hui ce poème sur le blog intégratif

 

Au cœur de la Matière, l’indicible.
Que pensez-vous faire aves vos nanopuces
Et vos neurones mécaniques…
Dépasser l’Homme ? La belle affaire,
A peine avez-vous conscience de l’univers
Et de sa singularité.
Pour sûr vos consciences se voilent d’artifices
Pour ne pas délaisser l’ego et ses caprices.
Consciences subverties par les mécanismes
De leurs esprits étriqués, arrogance de l’inachevé.
Excès et perversions témoignent de vos frustrations.

Au cœur de la Matière, la Vie,
Qui en vos songes porte la mort.
Attachés à l’apparence, à l’éphémère,
Sans racine au-delà du temps.
Que pensez-vous faire de votre éternité d’esclave,
Attachés à un mirage de mauvais goût
Dans la soupe des illusions ?
Ebulliton terrestre, chaudron au bord de l’implosion.
Contre poison de l’éternel change les perspectives.
Au cœur de la Matière, l’altérité porte au-delà du manifesté.

Malgré vos outils délétères et vos intellects primaires,
L’Originel rayonne en chacun, soleil unvisible de nos Vies.
La synchronicité de l’Etre semble certes au-delà de vos horizons.
Vous seriez surpris si vous écoutiez au-delà du son
Les silences de l’improvisation.
La Création respire en nos poumons, chante en nos cellules
Et ouvre sur l’infini les portes de la perception.
Un choix, une décision quotidienne à l’unisson
De nos Joies les plus pures, de nos tristesses les plus sincères,
De cet élan qui anime nos pas à travers le grand mime…
Créer pour être, être pour créer au cœur de la Matière.

ML (2015)

 

Transhumanisme : le surhomme est-il pour demain ?

 

 

Pour faire suite à l’article que j’ai fait paraître hier voici l’interview du Directeur de la publication du livre Transhumanisme : à la limite des Valeurs humanistes, paru en mars 2015.

« La science et l’humanisme peuvent et doivent se combiner pour mettre la science au service de l’amélioration de l’humanité : tel est le leitmotiv des réflexions du groupe Darwin. »

Cette phrase résume la position du groupe de réflexion qui se dit vigilant par rapport au transhumanisme  mais qui lui est globalement favorable. Les positions défendues par le directeur de publication sur les points abordés sont difficilement contestables et sont favorables à l’homme amélioré : mourir plus vieux en meilleure santé, réparer l’être humain . Mais celui-ci refuse l’évolution vers un surhomme en tant que supermann sans donner de précisions  sur la façon d’interdire l’accès à ces capacités suplémentaires que ces technologies nouvelles  ouvriront à l’homme qui n’est ni vieux, ni physiquement diminué.

 

L’interview qui suit est publiée sur le site des éditions Memogrames

 

 

LE SURHOMME EST-IL POUR DEMAIN ?

 

Question : Qu’est ce que le groupe Darwin ? Et pourquoi s’est-il intéressé au transhumanisme ?

 

   Le groupe Darwin est un groupe de réflexion humaniste qui fonctionne depuis 2007. Il a d’abord tenté de diffuser, auprès d’un large public, les notions d’évolution et de défaire des arguments créationnistes. Dans un second temps, nous sommes passés au thème de la bioéthique, car, dans ce cas aussi, des dogmes veulent nous imposer un mode de pensée, et veulent influencer notre mode de vie.

   La notion « d’homme augmenté » est aussi un de ces domaines où certains veulent occulter nos connaissances, mais, pire encore dans ce cas, retarder ou empêcher des avancées scientifiques ou médicales en terme de cellules souches, par exemple, et empêcher donc des promesses thérapeutiques. La science et l’humanisme peuvent et doivent se combiner pour mettre la science au service de l’amélioration de l’humanité : tel est le leitmotiv des réflexions du groupe Darwin.

 

Question : Avec le transhumanisme, ne risque-t-on pas un darwinisme social ?

 

   Mentionnons que Darwin considérait que l’être humain n’est pas le résultat d’une cause transcendante et que parler de création n’est qu’une superstition sans fondements. Il spécifiait, en 1871 dans The Descent of Man, que la sélection naturelle n’est plus la force principale de l’évolution humaine, c’est l’éducation qui prend le relais. Celle-ci permet de donner aux individus et aux sociétés des comportements opposés aux effets éliminatoires de la sélection naturelle et donne, au contraire, des comportements d’assistance aux plus faibles et aux plus déshérités. La sélection naturelle a donc engendré dans les populations humaines des instincts sociaux « anti-sélectifs », tournés de plus en plus vers l’altruisme et les valeurs de l’intelligence. C’est donc de manière totalement erronée que des auteurs ont utilisé le concept de la sélection naturelle en termes de darwinisme social, ou d’eugénisme ou encore de racisme. Mais je ne vois pas, d’autre part, le lien que vous feriez entre transhumanisme et darwinisme social ?

 

Question : Darwinisme social, dans le sens de l’homme augmenté, donc plus fort, voire immortel…

 

   Je dirais plutôt l’homme amélioré. L’objectif peut être varié : réparer des déficits et maintenir des capacités ou améliorer une adaptation à un environnement en voie de changement ou, en effet, augmenter des performances. Cet homme amélioré donne lieu à des rapports futuristes, entrainant des réactions technophobes ou technophiles. Technophobe par des craintes d’évolution technologique déréglementée, d’une société déshumanisée, voire par un catastrophisme (ambiant) ou technophile dans les milieux technoscientifiques, surtout américains, ou dans des milieux économistes, industriels et médicaux. Quant à l’immortalité biologique, elle restera toujours un mythe, n’en déplaise à certaines religions, et n’en déplaise également aux fictions transhumanistes. En termes transhumanistes, ce qui est plus raisonnable d’envisager est de mourir plus vieux en meilleure santé. La vie n’étant que finie, il nous faut modestement travailler à se connaître nous-mêmes et aider à construire un monde meilleur. Et si, dans cette optique, nous pouvons « réparer » l’être humain, pourquoi pas ?

 

Question : A vouloir réparer, n’ouvre-t-on pas la porte à l’homme parfait ?

 

   Nier la possibilité d’améliorer la qualité de vie grâce aux progrès scientifiques relève d’une attitude pour le moins conservatrice, ou d’une attitude liée à une idéologie. Trop souvent, nous conservons des réflexes de refus des changements, surtout si ceux-ci ont des implications sociétales. Les sciences et la médecine nous rendent-elles dépendants d’un modèle de bien-être ? Mais qui voudrait nier l’augmentation d’espérance de vie ? Mais qui voudrait refuser une vieillesse prolongée avec une qualité de vie améliorée ? Mais qui refuserait la possibilité de dompter ses souffrances et ses maladies ? Mais qui ne voudrait pas « réparer » un corps handicapé ?

   Mais ne suis-je pas toujours moi-même si mon corps est artificialisé, voire robotisé ? Même si mon corps est objet, est-ce que je ne garde pas mon identité ? Crick a dit : « Je ne vois pas en quoi l’homme actuel serait si parfait qu’il ne faille pas chercher à l’améliorer ». L’être humain ne sera jamais parfait, mais il peut connaître parfaitement ses imperfections. Réfléchir à ses conditions de vie et à sa mort conduit nécessairement à des questionnements philosophiques sur la vie et la mort, réfléchir aux possibilités transhumanistes nous oblige à approfondir ces réflexions et à y ajouter un questionnement sur le sens de la vie. Peut-être est-ce cela qui est le plus dérangeant ?

 

Question : Le surhomme n’est-il pas pour demain ?

 

   Surhomme ? Entendons-nous ! Si c’est le surhomme de « Ainsi parlait Zarathoustra » qui invite chacun à se construire, pourquoi pas ? Si, comme pour Nietzsche, c’est dire oui à la vie et non à la souffrance, pourquoi pas ? Le surhomme en tant que dépassement de soi, pourquoi pas ? Si l’éthique surhumaine est la morale humaine moins la transcendance, pourquoi pas ? Le consentement du corps est l’amour de la vie. Ce qui compte est la qualité de sa vie plus que sa quantité. Mais, naturellement, si on prend le terme « surhomme » dans un sens dégradé de superman ou dans le sens corrompu donné par la sœur nazie de Nietzsche, nous nous éloignons des applications humanistes des techno-sciences et nous entrons dans tous les phantasmes que la science-fiction peut nous proposer.

 

Question : Les techniques transhumanistes ne vont-elles pas exagérer les inégalités sociales ?

 

   Je suppose que vos lecteurs savent que des inégalités sociales existent déjà ! Les techno-sciences en sont-elles responsables ? Si, aujourd’hui, les inégalités économiques croissent en mettant en concurrence permanente les nations entre elles, les régions au sein de chaque nation, et les personnes perçues par le néolibéralisme comme assistées, est-ce la faute aux sciences ? Et à qui la faute du fait que si, de 1950 à 1980, les revenus du travail avaient augmenté, qu’à partir de 1980 les restrictions salariales et sociales ont fait que les revenus financiers ont augmenté proportionnellement plus que ceux du travail ? Mais je ne veux pas éviter votre question, les problèmes éthiques liés au progrès de la médecine sont nombreux. Ils se couplent aux coûts de plus en plus élevés des techniques développées. Comment en donner le bénéfice au plus grand nombre en évitant des dépenses inutiles ? Comment répartir les nouveaux équipements ? Sur quels critères ? Et comment maîtriser des dépenses publiques de santé ? Il est clair qu’avec le vieillissement de la population, les frais d’intervention médicale augmenteront et l’augmentation de l’espérance de vie y participe. Les principes de solidarité sont essentiels aujourd’hui et le seront encore plus avec les nouvelles technologies. Les techniques transhumaines vont-elles exacerber ces inégalités ? Je ne le crois pas : prenez le cas de la carte génétique : en 10 ans, de 2000 à 2010, l’examen de votre génome est passé d’un coût de trois milliards de dollars à moins de 100 dollars actuellement.Cette cartographie génétique sera bientôt couverte par la sécurité sociale et permettra de mieux prendre en charge certaines pathologies, certains cancers notamment. Des traitements seront mieux ciblés, plus efficaces, et donc, en fait, on peut s’attendre à des gains pour la sécurité sociale. De plus, si les technologies coûtent cher au début, les privilégiés, qui peuvent se permettre de les acheter, servent de cobayes. Quand elles seront devenues fiables, elles seront accessibles à un plus large public et seront devenues plus acceptables au niveau financier. Toute nouvelle technique est expérimentale au début et est donc onéreuse. Et, par après, elle se démocratise. On pourrait multiplier ainsi les exemples, et la philosophie restera semblable pour les techniques transhumanistes.

 

Question : Nous allons donc vers le meilleur des mondes ?

 

   Qu’on le veuille ou non, les sciences continueront à faire des découvertes dérangeantes et des techniques nouvelles suivront. N’en déplaise aux technophobes, les techniques font partie de nos civilisations et le seront de plus en plus. Ne sommes-nous pas déjà dans une forme de transhumanisme ? Greffe d’implants et de microprocesseurs, cœur artificiel, prothèse de hanches,… culture de cellules, thérapie cellulaire, thérapie génique…. Si on vous avait parlé de ces techniques il y a à peine dix ans, vous auriez déjà crié au transhumanisme. Il ne s’agit donc pas de diaboliser les sciences, ni d’ailleurs de les encenser. Une analyse critique reste nécessaire, mais, dans nos sociétés, les individus veulent comprendre leur vie, ils refusent de subir sans comprendre, et d’être le jouet d’une vie subie.

   N’attendons donc pas de ces techno-sciences, ni un progrès de l’humanité elle-même, ni une forme de déshumanisation, ni encore son anéantissement. Mais soyons-en conscients : biotechnologie, nanotechnologie, neurosciences, génomique,… amèneront à des possibilités d’amélioration des conditions de santé, de réparations corporelles, et donc de vie plus longue.

 

A propos du transhumanisme

En lisant le long article d’Alain Gourhant sur son blog intégratif  » de l’obsolescence de l’homme au transhumanisme »  je découvre la pensée de Gunther Anders qui dès 1956 écrivit son livre « l’obsolescence de l’homme  » .  Alain Gourhant établit le pont entre cette pensée prémonitoire et celle développée actuellement par le courant transhumaniste dont Ray Kurzweill , brillant informaticien est le leader aux Etats Unis. Notons au passage que celui-ci a rejoint Google en 2012 pour prendre la tête de l’équipe de recherche Google sur les apprentissages et traitements du langage.

Redevenu PDG de Google en 2011, Larry Page est aussi un fervent partisan du transhumanisme. Ainsi dans une citation reprise par Alexandre Piquard dans le Monde en septembre 2013 l’auteur du livre In the Plex  disait :

« « Il y a des années, dans un entretien pour mon livre, ils s’amusaient déjà à imaginer que Google serait finalement un implant cérébral qui vous donnerait la réponse quand vous pensez à une question », se rappelle l’auteur dIn The Plex : How Google Thinks, Works and Shapes Our Lives (S & S International, 2011).

Google n’est pas seul à poursuivre ce rêve et à investir de façon colossale dans des projets multiples dont le point commun est le transhumanisme. Nombreuses sont les sociétés de la Silicon Valley qui travaillent aussi sur ces projets.

Ce courant a bien sûr traversé l’Atlantique. En France par exemple,  Marc Roux son principal représentant,dirige notamment l’Association française transhumaniste. Certes, il prend soin de préciser que ce courant n’est pas monolithique et par exemple que son association se distingue du courant néolibéral américain en ce sens que son ancrage et militantisme à la « gauche de la gauche  » comme il l’écrit, oriente leurs recherches vers un transhumanisme « partagé » qui éviterait la dérive américaine où l’homme « normal » risque de devenir un être au potentiel réduit par rapport à celui développé par le cyborg.

Alain Gourhant qui évoque ce rêve prométhéen en train de prendre corps relève  avec justesse qu’il s’oppose au besoin de transcendance auquel aspire heureusement une partie de l’humanité. Il souligne l’importance de diffuser l’existence et les buts de ce courant de pensée dont l’action déjà en cours risque de faire disparaître l’humain dans une folie de recherche de surpuissance où l’homme veut être l’égal des dieux.

La puissance de pensée de ce  mouvement s’appuie sur la puissance d’action, la masse des capitaux qui la soutienne, l’importance des multinanionales qui participent aux projets, le rêve partagé par une grande partie des classes politiques qui voient là un outil pour sortir de la crise et faire évoluer la société.  C’est donc au départ un courant qui a beaucoup d’avenir.

Ayant déjà été sensibilisé à ce problème notamment par la lecture du livre « Humain, une enquête philosophique sur ces révolutions qui changent nos vies  » et paru en 2014 j’avais commencé à suivre ce point sur le site du Temple des Consciences.

Ma première réponse à l’article d’Alain Gourhant a été d’une part de faire le tour des livres parus sur la question. C’est plus d’une trentaine de livres qui sont parus sur le sujet entre 2004 et avril 2015. La consultation de la présentation de ceux-ci peut  être faite ici .

Parallèlement, j’ai créée une page sur le  transhumanisme :

C’est un début… Mais à partir de la réflexion sur ce mouvement je pense que les prochains pas qui devront être faits au niveau du Temple des Consciences seront d’associer de façon souple et diverse un maximum de personnes ou d’associations qui se réclament d’une spiritualité. Il me semble en effet que le moment est venu  pour tous les courants spirituels, qu’ils soient collectifs ou individuels, de participer sous des formes diverses à sauver l’humain : non, l’avenir de l’homme n’est pas dans le cyborg mais dans l’élévation et le développent de la conscience de l’homme. C’est un projet encore plus enthousiasmant qui nécessite que tous ceux qui y adhèrent dépassent leur propre individualité ou leur groupe spirituel ou religieux pour d’abord créer un réseau dont je propose que le Temple des Consciences puisse en être un pôle.

Denis Brossier

L’appel de 700 personnalités sur les dangers de l’intelligence artificielle

Wedemain.fr

Les progrès de l’intelligence artificielle sont fulgurants, mais peu de recherches sont effectuées sur les conséquences de cette révolution technologique. C’est l’avertissement émis dans une lettre ouverte par un groupe de chercheurs et d’entrepreneurs. Parmi eux, Stephen Hawking et Elon Musk.

Et si la réalité rattrapait la fiction ? Sept cents personnalités du monde des sciences et de la technologie appellent, dans une lettre ouverte publiée le 10 janvier, à plus de prudence face à l’essor de l’intelligence artificielle, dont les récents progrès ont été fulgurants. À leur tête, l’astrophysicien britannique Stephen Hawking,  mondialement connu pour ses recherches conduites sur les trous noirs et la gravité quantique, malgré une paralysie physique quasi totale. La lettre a été publiée par le Future of Life Institute (FLI), un think tank créé par Jaan Tallinn, cofondateur de Skype, et dédié à « protéger l’humanité des risques existentiels ». Parmi ses autres célèbres signataires, Elon Musk, fondateur de SpaceX et de Tesla Motors ou encore Morgan Freeman, qui occupe l’affiche du film Transcendance (2014), justement consacré aux dangers de l’intelligence artificielle.
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ASSURER LE PROGRÈS HUMAIN

« Étant donné le grand potentiel de l’intelligence artificielle, estiment les signataires, il est important d’étudier comment la société peut profiter de ses bienfaits, mais aussi comment éviter ses pièges. » Ils évoquent, entre autres, la possibilité d’un chômage de masse dû à la robotisation, l’apparition d’armes autonomes, ou la délégation de choix moraux à des machines.

Les signataires appellent donc la communauté scientifique à réfléchir à des garde-fous éthiques et légaux et proposent des pistes de recherche afin que « nos systèmes d’intelligence artificielle fassent ce que l’on leur demande ». Dans une interview accordée à la BBC en décembre, Stephen Hawking mettait en garde :« Les formes primitives d’intelligence artificielle que nous avons déjà se sont montrées très utiles. Mais je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine ».

La forme dominante de vie dans le cosmos est probablement celle de super robots

sur Slate.fr

Si nous finissons enfin par rencontrer des extraterrestres, ils ne ressembleront probablement pas à de petits hommes verts ou à des insectes géants. Il est plus probable que ce ne soit pas des créatures biologiques mais plutôt des robots extrêmement avancés avec une intelligence supérieure à la notre dans des proportions que nous ne pouvons même pas imaginer.

Si de très nombreux écrivains, futuristes et philosophes ont prédit le développement de l’intelligence artificielle et considèrent pour certain, dont le célèbre Stephen Hawking, que c’est une menace pour l’humanité, cette menace était sur terre. Mais cette forme d’intelligence supérieure pourrait surtout venir de l’espace.

C’est la conclusion d’une étude, «Alien Minds» (L’esprit des extraterrestres dont on peut voir une présentation ici), de Susan Schneider, Professeure de Philosophie de l’Université du Connecticut. Elle doit être publiée prochainement par la NASA. Susan Schneider rejoint ainsi les thèses d’astronomes comme Seth Shostak, Directeur du Centre de recherche de la NASA sur l’intelligence extraterrestre ou SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), de l’astrobiologiste, toujours de la NASA, Paul Davies, et du responsable de l’astrobiologie de la Library of Congress Stephen Dick. Ils considèrent tous qu’uneintelligence dominante dans le cosmos est probablement artificielle.

Comme Susan Schneider l’explique à MotherBoard: «Beaucoup de gens ont une vision des aliens comme celle d’une icône. Ils les imaginent comme des créatures biologiques, mais cela n’a pas de sens dans l’échelle du temps». Seth Shostak va encore plus loin et affirme «avoir parié avec des dizaines d’astronomes que si nous recevons un signal extraterrestre, ce sera d’une vie artificielle… A partir du moment où une civilisation invente les ondes radio, elle est à 50 ans des ordinateurs et probablement ensuite à 50 ou 100 ans d’inventer l’intelligence artificielle. A ce moment là, les cerveaux mous et spongieux deviennent un modèle obsolète».

«Il y a une importante distinction à faire quand on parle d’intelligence artificielle», ajoute Susan Schneider. «Je ne dis pas que nous allons rencontrer des processeurs IBM dans l’espace. En toute probabilité, cette intelligence sera bien plus sophistiquée que tout ce que comprennent les humains».

Susan Schneider pense que la civilisation humaine est d’ailleus proche de l’étape où elleaméliore sa propre biologie et s’en affranchit peu à peu, l’homme machine. C’est ce queRay Kurzweil a appelé la singularité. Et pour Susan Schneider, nous n’allons pas seulement améliorer nos cerveaux avec de la technologie mais devenir progressivement totalement synthétique, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y aura plus pas de pensée originale, de créativité et d’émotion.

Parvenir à la conclusion que les civilisations avancées extraterrestres sont très probablement artificielles est un raisonnement assez simple d’après Seth Shostak. «Si on considère que tout signal radio extraterrestre que nous recevons provient d’une civilisation au moins aussi avancée que la notre. Disons, de façon prudente, que la civilisation moyenne utilise la radio pendant 10 000 ans. D’un point de vue purement statistique, la chance de rencontrer une civilisation bien plus ancienne que la notre est très élevée».

 

 

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