J’ai eu l’occasion en 2020 de découvrir puis de résumer un livre capital écrit par Laurent Fourquet dont je ne doute pas qu’il laissera une trace sur l’analyse de notre société et qu’il constituera un point de repère pour les chrétiens comme pour ceux qui ne le sont pas :
le christianisme n’est pas un humanisme
Laurent Fourquet -26 avril 2018
Biographie de l’auteur
Normalien, énarque, agrégé de sciences sociales, Laurent Fourquet a publié, en 2011, aux éditions du Cerf, L’Ère du consommateur et, en 2014, aux éditions François Bourin, Le Moment M4.
Vous pouvez accéder au résumé de ce livre en suivant le lien suivant :
Dans le résumé de sa conclusion que je reproduis ici sous forme d’article, Laurent Fourquet établit une analogie entre l’Occident contemporain et l’empire romain des deux premiers siècles après Jésus-Christ.
Il faut toujours se méfier des analogies mais on ne peut nier ici les profondes similitudes entre le climat spirituel de l’Occident contemporain et celui de l’Empire romain des deux premiers siècles après Jésus Christ.
Comme aujourd’hui, une classe dirigeante, solidaire par l’intérêt et l’idéologie, régissait les peuples, était convaincue d’incarner le nec plus ultra de la culture et de la modération.
Pline le Jeune constituait sans doute le modèle le plus achevé de l’aristocratie romaine. Pline n’a pas seulement brillamment réussi sa vie professionnelle, il se veut aussi un honnête homme qui se flatte d’aborder les autres hommes avec bienveillance, un progressiste sans excès, un conservateur à l’écoute de la modernité, l’ami de tout ce qui est bon et bien, le chantre du convenable.
Pourtant ce bel esprit, partisan déclaré de la tolérance, n’hésite pas un instant à faire torturer, très probablement à mort, deux servantes qui passaient pour pratiquer le culte chrétien. Et pourtant Pline n’est pas un monstre, c’est un sénateur bienveillant qui respecte tous les cultes, bien trop subtile et raffiné pour prendre au sérieux les histoires de dieux. Pline est un véritable humaniste avant l’heure.
Nous autres Occidentaux, sommes convaincus que, à la différence de celui de Pline, notre humanisme est réel.
Nous pensons pourtant et tout cet ouvrage s’est construit autour de cette conviction, que, après tant de siècles, c’est une scène identique, ou à peu près identique, qui se joue. Si l’on oublie les circonstances historiques, secondaires, c’est la même confrontation entre l’humanisme et le christianisme, qui se répète et qui continuera de se répéter puisque ces deux forces sont antagonistes.
Pourquoi l’humanisme dans sa forme antique ou actuelle s’en prend il nécessairement au christianisme ? Parce que l’humanisme clôture tandis que le christianisme ouvre. Le monde de Pline est un monde de mesure et de modération, de “tolérance” et “d’ouverture d’esprit”. Le monde chrétien dont parle Pline est le lieu de cet étrange fanatisme dont il parle. On doit comprendre, le monde de la force ouvert à l’absolu.
L’humanisme, qu’il chemine avec un rouleau de papyrus ou une déclaration des droits à la main, est toujours ce qui borne, comme la sagesse, alors que le christianisme est toujours ce qui va au-delà, comme l’amour.
De fait, il arrive que les notions paraissent se ressembler, au point que pour nombre de contemporains, la morale des droits de l’homme et la morale évangélique sont voisines. En réalité, leur foyer central et leur mouvement demeurent continûment et absolument étrangers.
Plus peut-être qu’à toute autre époque dans toute l’histoire du christianisme, les chrétiens sont constamment sommés de se réconcilier avec la longue liste des notions raisonnables : la modernité, le progrès, l’évolution des mœurs, la relativité des cultures, etc…Aussi, plus que jamais, il nous faut nous inspirer de l’exemple de nos grands ancêtres et répondre comme eux : “Non possumus”- “nous ne pouvons pas”-
Si nous faisons un bond de presque deux millénaires, il est évident, pour tout observateur un peu perspicace, que l’Occident a commencé son déclin.
Parce qu’il décline, l’Occident se voit contraint de jeter toutes ses forces dans la bataille pour universaliser son modèle, le Consommateur, ultime héritier de l’humanisme. L’Occident veut donc le Consommateur pour le monde entier et parce que la survie de son modèle est à ce prix, il ne transigera pas sur cette volonté.
Parallèlement, en Europe et en Amérique, la “société” c’est à dire la classe dirigeante, sera de moins en moins tolérante vis à vis des formes sérieuses de contestation. Les chrétiens seront donc toujours davantage des dissidents, peut-être surveillés et punis dans un avenir moins lointain qu’on ne l’imagine. Ils retrouveront cette fonction de sel de la terre dont parle l’Evangile. -en résumant je rajoute cette référence biblique : Matthieu 5, 13-16 : “Comme les disciples s’étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel se dénature, comment redeviendra-t-il du sel ? Il n’est plus bon à rien : on le jette dehors et les gens le piétinent. « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. » –
Le camp progressiste, la “gauche ” culturelle et institutionnelle en Occident, est au minimum co-responsable de tous les mouvements de “dérégulation” des institutions, de la famille en particulier, exigés par la figure du Consommateur. Si le « gauchisme culturel » a pavé et continue à paver les voies du Consommateur, c’est parce qu’il appartient à celui-ci. Comme le Consommateur, il croit que la liberté se résume à la faculté de consommer l’ensemble de ses désirs, que l’individu se ramène à une somme de droits, qu’il faut “libérer” définitivement l’homme de la transcendance. Les prétendus “super-contestataires” font l’offrande au système de leur “contre-culture” qui depuis longtemps est devenue la culture officielle de l’Occident. Ce camp progressiste ouvre un boulevard aux différents fondamentalismes, l’islamisme en premier, qui veulent revenir en arrière du Consommateur en utilisant leur dynamique négative.
Si rien n’est fait pour susciter et organiser une opposition effective au monde du Consommateur, allant vers la vie et non vers le néant, nous laisserons alors en face à face deux barbaries : la barbarie du système qui efface l’homme au profit de sa détermination et celle du fondamentalisme qui par réaction deviendra toujours plus destructrice.
Il est peut-être encore possible d’échapper à la catastrophe en réapprenant le chemin de dissidence. Il faut que les chrétiens réapprennent le chemin de la dissidence et il faut que ceux qui luttent sincèrement pour la sortie du monde du Consommateur par le haut comprennent que le christianisme, seul, offre les ressources spirituelles permettant d’édifier la sortie.
Le Monument à Jeanne d’Arc est une statue équestre de Jeanne d’Arc réalisée par le sculpteur français Emmanuel Frémiet. Inauguré en 1874, il est situé place des Pyramides, dans le 1er arrondissement de Paris, en France
« Il n’y a pas d’histoire plus connue, il n’y en a pas non plus de plus mystérieuse. » Philippe Erlanger, historien
La vie de Jeanne est déjà annoncée dans les prophéties de Merlin … et Jeanne se référait à ces prophéties populaires à son époque pour appuyer ce que les voix lui disaient et convaincre ses auditeurs…
Le Libellus Merlini, manuscrit appelé aussi Prophetia Merlini. Ce corpus « prophétique », dont l’auteur est anonyme, n’a pas de titre à l’origine ; il était connu déjà selon les historiens du roi Louis le Gros (de 1108 à 1137).
Ce corpus annonce l’avènement d’une pucelle venant d’un bois nemus canutum (le bois chenu) à Domnum Remigium qui sauvera la France des anglais, « fera de grandes choses pour le salut des nations », défendra « les gens du beau pays de France » et la Foi catholique.
Au xve siècle, le Bois Chenu, qui dominait la Meuse et abritait Domremy sous son ombre, était particulièrement célèbre.
Ce chant est une cantique écrit en 1894 par Thérèse de Lisieux. Le titre original est “Cantique pour la canonisation de la vénérable Jeanne” mais est souvent simplifié en “Chant à Sainte Jeanne d’Arc”. Ce chant raconte brièvement l’histoire de Jeanne d’Arc mais est surtout un appel à la Sainte à aider et prier le peuple de France en ces jours (1894).
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Sortie le 29 mai 2022
HM Télévision a produit ce documentaire maintenant, dans le cadre du centenaire de la canonisation de Sainte Jeanne d’Arc. La Providence elle-même a tout mis en œuvre pour le rendre possible, mettant sur la route les personnes nécessaires aux entretiens et facilitant les enregistrements des lieux où Juana a vécu et rempli sa mission. Il est, comme le disent les historiens, l’un des personnages les plus documentés du Moyen Âge. On pourrait se demander si on n’en a pas assez dit à ce sujet et ce que l’on pourrait dire de plus. En premier lieu, nunquam satis (ce n’est jamais assez), et en second lieu, bien que ce documentaire ne vienne peut-être pas dire quelque chose de nouveau ou d’inconnu, il veut rappeler Sainte Jeanne, et surtout sa mission, si actuelle pour aujourd’hui.
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Les XVI ième, XVIIème et XVIII ième ont largement oublié la Pucelle, l’heure était aux Lumières essentiellement orientées par la raison et de ce fait rejetant l’héritage de Jeanne la Pucelle.
On peut estimer que les trois Jules,Ferry, Michelet et Quicherat sont pour beaucoup pour le retour de Jeanne sur le devant de la scène, conscients qu’ils étaient après la défaite de 1870, de recréer un imaginaire national autour de Jeanne, fille du peuple et symbole de la défense de la France. Parallèlement et à la même époque, des gens d’Eglise s’approprient aussi le sujet.
J’ai parcouru un certain nombre des écrits du camp de la raison pure et dont le point commun est de bâtir une autre histoire de Jeanne construite sur les vides historiques existants en ébauchant des hypothèses hasardeuses pour remplir ces vides de l’histoire. C’est au XIX ième siècle surtout mais encore aujourd’hui, le camp de la libre pensée et de la raison pure qui livre là, sur les traces de Jeanne, un de leurs combats contre l’Eglise, ses “légendes”, et selon eux l’obscurantisme de cette époque. Dans ce camp, Yolande d’Anjou, mère de Marie épouse de Charles VII y jouera souvent un rôle important.
L’autre camp adhère au côté surnaturel de l’histoire de Jeanne que certains de leurs prédécesseurs ont d’abord condamnée à mourir sur le bûcher puis qu’ils ont progressivement défendue après son procès en réhabilitation.
les fêtes johanniques d’ Orléans et de Reims, la fête nationale de Jeanne d’Arc et la fête religieuse de sainte Jeanne d’Arc :
En m’avançant vers l’histoire de Jeanne dont je ne savais presque rien, ma première découverte fut celle des fêtes johanniques d’Orléans du 29 avril au 8 mai- cf là– Elles y sont célébrées depuis 1457 date qui suit le procès en réhabilitation de Jeanne d’Arc soit depuis 566 ans, un témoignage populaire qui dure depuis près de six siècles ! Voici le site de l’Association johannique chargée de ces festivités à Orléans. Dans le même registre, je découvre ensuite qu’il existe aussi les fêtes johanniques de Reims -cf là-qui célèbrent le sacre de Charles VII auquel participait la Pucelle.
Je terminerai en évoquant la fête nationale de Jeanne d’Arcet du patriotisme instituée en 1920 et qui est organisée par le Ministère de la Défense le deuxième dimanche du mois de mai et qu’il ne faut pas confondre avec la fête de sainte Jeanne d’Arc célébrée par l’Eglise le 30 mai, anniversaire de sa mort. A travers ces deux fêtes nous retrouvons l’influence des deux courants qui ont réhabilité Jeanne.
Ces premières lignes montrent, plus de 500 ans après sa vie, l’importance du personnage au plan national comme au plan spirituel depuis la fin du XIXième siècle avec sa mise en valeur par le camp républicain et notamment ses historiens Michelet et Quicherat après une éclipse entre le XVI ième et le XIX ième siècle. Parallèlement, l’Eglise et les catholiques, sont tétanisés par la condamnation de Jeanne dans les siècles qui suivent son procès organisé et présidé par l’évêque Cauchon. L’Eglise entreprend la réhabilitation de Jeanne et c’est Mgr Dupanloup alors évêque d’Orléans qui lance le procès en béatification en 1869. Celui-ci aboutira une cinquantaine d’années après, à sa canonisation en 1920 par le pape Benoît XV.
Le contexte de l’époque
le petit âge glaciaire :
Il faut d’abord situer la vie de Jeanne d’Arc dans un espace temporel et climatique plus grand qui est celui de la première moitié du petit âge glaciaire- PAG– et qui s’étend sur 600 ans de 1250 à 1850, même si ce phénomène n’est pas relevé par les écrits parcourus au sujet de la vie de Jeanne. C’est un contexte de fond où cette période est marquée par des hivers parfois extrêmement rudes qui accroissent les misères du peuple, qu’il soit des campagnes ou des villes. C’est un élément supplémentaire qui nous rend encore plus difficile la perception des réalités de l’époque si éloignées des nôtres.
La guerre de cent ans :
La vie de Jeanne est au cœur de la guerre de cent ans – cf là– qui va s’étaler de 1337 à 1453 avec des périodes de trêves plus ou moins longues et qui oppose d’une part la dynastie anglaise d’abord des Plantagenêts puis des Lancaster à celle des Valois en France sur fond de rivalité pour s’approprier le royaume de France. C’est aussi la guerre interne qui opposera le camp dit des Armagnacs avec à sa tête le duc d’Orléans au camp du duc de Bourgogne allié des Anglais. La guerre de cent ans c’est la guerre qui oppose côté anglais d’abord Edouard III– roi de 1327 à 1377- Richard II son petit fils né à Bordeaux -roi de 1377 à sa destitution en 1399 par le parlement et son remplacement par Henri IV de la dynastie des Lancastre, Henri V – roi de 1413 à 1422 et enfin Henri VI, duc d’Aquitaine-roi de 1422 à 1461 et qui concerne notre époque -Ils veulent devenir roi de France car le premier de cette énumération, Edouard III, était le petit fils de Philippe le Bel roi de France. Durant la période qui nous intéresse, du côté français il y eut d’abord Charles VI dit “le fou” dit aussi “le Bien Aimé” – roi de France de 1380 à 1422- puis le dauphin, Charles VII, élu par ses pairs mais rejeté par le traité de Troyes de 1420 ourdis par le duc de de Bourgogne et Isabeau de Bavière épouse de Charles VI. Cet traité sera signé par Charles VI et il place le roi d’Angleterre à la tête du royaume de France. Charles VII, normalement successeur de Charles VI, est écarté de la succession par ce traité. A partir de cette date il va régner, désargenté, mais élu par ses paires, avec les plus extrêmes difficultés sur la partie française non occupée par les Anglais ou les Bourguignons, à savoir le sud de la Loire sauf la Guyenne anglaise. Edouard III, dans la conquête du royaume de France débarque à Calais en octobre 1359 dans le but d’aller se faire couronner roi à Reims.
Jean le Bon, roi de France, battu à la bataille de Poitier a été fait prisonnier en 1356 par les anglais. Il ne sera relâché qu’après paiement d’ une énorme rançon de treize tonnes d’or. Celle-ci payée, il entrera dans Paris en décembre 1360, quatre ans après. Poitier avait vu périr 8000 hommes d’armes français dont 17 comtes et 66 barons contre 190 hommes d’armes et 150 archers du côté anglais !
Cette défaite de Poitier succède à celle de Crécy dix ans plus tôt au cours de la troisième chevauchée d’Edouard III pour piller les provinces françaises du bord de la Manche. Le souverain débarque alors avec 40 000 hommes et face à lui, Philippe VI de Valois, alors roi de France jusqu’à sa mort en 1350, peut opposer une armée de 100 000 hommes. A Crécy c’est 8 à 12 000 hommes côté anglais dont les 3/4 d’archers et en face entre 25 à 50 000 français. Malgré le très large avantage numérique c’est l’effondrement de la chevalerie française face aux archers anglais avec au moins 4000 morts dont 1500 chevaliers….
La peste noire :
En dehors de ces batailles, l’époque doit aussi subir les effets de la peste noire qui ravage l’Europe de 1347 à 1352 décimant 30 à 50 % de la population soit environ 25 millions de morts pour l’Europe !
En 1350, Charles V dit le Sage succède à Jean le Bon et avec l’aide de Du Guesclin chasse les anglais du royaume, réorganise les forteresses crée des compagnies d’archers, rétablit les finances. mais il meurt en 1380. remplacé par son fils Charles VI dit ” le fou” qui règne jusqu’à sa mort en 1422 et qui prend pour épouse Isabeau de Bavière, reine aux nombreux amants dont le duc d’Orléans frère du roi et en conséquence aussi des descendants bâtards. Les épisodes de folie du roi commencent en 1392 et ils l’entraînent, à certains moments, à ne plus savoir qui il est, ne plus reconnaître son entourage. Ces épisodes sont suivis de moments de pleine conscience. La rivalité du pouvoir va alors opposer la maison d’Orléans avec à sa tête son frère Louis, duc d’Orléans qui est assassiné par Jean sans peur en 1407 puis son fils Charles, camp dit des Armagnacs, à la maison de Bourgogne avec Philippe le Hardi oncle du roi puis son fils Jean sans peur.
En 1414, Henri V d’Angleterre profitant de la faiblesse de la France demande à Charles VI de lui restituer le royaume de France. Il débarque à Harfleur et les français veulent les arrêter à Azincourt en octobre 1415 avec une armée de 50 000 hommes qui s’oppose aux 10 000 anglais. Malgré là encore l’avantage du nombre, Azincourt est une hécatombe pour les Armagnacs et pour finir 1700 prisonniers français sont exécutés par 200 archers anglais .
Les Bourguignons sont absents de cette bataille et en profitent trois ans plus tard par reprendre Paris en 1418 après avoir fait allégeance au roi d’Angleterre en 1416. Les parisiens leur ouvrent les portes tant ils ont souffert sous la direction des Armagnacs.
Mais afin de ne pas se soumettre totalement aux anglais, Jean sans Peur le Bourguignon, décide néanmoins de se rapprocher de Charles VII successeur de Charles VI. A l’occasion d’une rencontre le 10 septembre 1419, sur le pont de Montereau sur l’Yonne, la querelle s’envenime et Jean sans Peur est tué par les gens de Charles VII.
Alors Philippe le Bon, fils du Bourguignon assassiné, devenu duc de Bourgogne, prépare avec Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI et alors à ses côtés, un traité qu’ils font signer à Troyes le 21 mai 1420 au roi fou Charles VI. Le roi d’Angleterre Henri V est alors déclaré aussi roi de France. Il épouse Catherine, fille du roi et soeur de Charles VII. Les rois d’Angleterre garderont pendant près de quatre siècles ce double titre jusqu’en 1802 !
un passage de la Tribune de Philippe de Villiers du 12 avril 2023
Avant d’aller plus loin, j’insère ce passage de la Tribune de Philippe de Villiers parue le 12 avril 2023 dans le Figaro et qui résume avec élégance ce que Jeanne va alors représenter pour la France qui traverse là une des époques les plus sombres de son histoire :
“Nous avons derrière nous de grandes figures d’historien qui nous ont laissé une belle parabole française, nous invitant à pratiquer la fréquentation de nos aide-mémoire de pierre ou de chair. C’étaient des républicains. Au lendemain de la défaite de Sedan, en 1870, tous les Jules – Quicherat, Michelet, Ferry – ont constaté avec effroi que la France avait perdu son ciment et n’avait plus de fédérateur. Depuis la Révolution, on avait évacué le sacré. Ils s’avisèrent de la nécessité de créer un saint-chrême de substitution, pour fédérer, unir les petits Français et faire naître à nouveau des têtes épiques. À la recherche d’une sacralité d’incarnation, ils convoquèrent la bergère de Domrémy, après celle de Nanterre, ils allèrent chercher Saint Louis à la Sorbonne ; ils appelèrent à eux la colombe et son rameau d’olivier au baptistère de Reims. Ce sont les historiens républicains, voyant l’unité française suspendue au-dessus du vide, qui exhumèrent Jeanne d’Arc, le plus pur chef-d’œuvre que le génie allégorique ait jamais déposé dans notre littérature.
L’Église catholique suivra le mouvement, avec trente ans de retard pour béatifier puis canoniser l’héroïne. Ce sont les grands laïcs du récit national qui allèrent rechercher les voix de Jeanne, de sainte Marguerite, de sainte Catherine et puis de ce fameux saint Michel, aujourd’hui euthanasié. Au nom d’une laïcité amoureuse et non pas militante et mortifère. Leur sagesse leur donnait à penser que la France n’est rien sans l’esprit d’enfance. Il n’y a pas d’unité de destin sans l’unité des cœurs. Il n’y a pas d’unité des cœurs sans lien amoureux, sans un peuple amoureux. Amoureux de quoi? De nos héritages, sublimes, puissants et féconds. Si on ne donne pas à aimer nos figures, nos œuvres, nos saints, les jeunes âmes regarderont ailleurs, là où il y a foison d’autres modèles ou contre-modèles. Malraux a tout dit en une phrase: «Toute civilisation s’adosse à une religion.» Si nous récusons le lien de chrétienté intime entre la France et nos civilités ancestrales, nous allons mourir.”
La rudesse de l’hiver 1421-22 à Paris
Revenons aux temps de Jeanne avec ce récit de l’hiver 1421-22 à Paris :
Malgré le passage sous la direction des Bourguignons et la présence des Anglais , les parisiens souffrent. L’hiver 1421-1422 est terrible. Le froid est si rude que les loups entrent dans Paris, menacent les habitations et sortent de leurs cercueils les morts qui viennent d’être enterrés pour les manger !
Voici, rapportés à grands traits, les contextes climatique et géopolitique désastreux de la France lorsque Jeanne arrive au monde en 1412 à Domrémy.
la situation de Domrémy et de la France en 1420 -1430
Domrémy est un petit village situé sur la rive gauche de la Meuse, rivière qui coule entre des collines.
Les historiens sont assez unanimes pour dire que cette commune est située aux marges de la France de l’époque dont toute la partie au nord de la Loire, y compris donc la région de Domrémy, est occupée par les Bourguignons.
Domrémy, rive gauche de la Meuse, est français mais Maxey sur Meuse à moins de trois kilomètres, rive droite, dépend du duc de Lorraine et donc du saint Empire romain germanique de la maison des Habsbourg-Lorraine. Avec Domrémy, nous sommes donc bien aux marges de la France du XVième siècle et à cet endroit, la Meuse sert de frontière.
La carte ci-dessous éclaire la situation des trois protagonistes de l’époque ; le roi d’Angleterre, le duc de Bourgogne alliés et le dauphin Charles VII appelé ironiquement le roi de Bourges.
Les éléments qui vont suivre sont tirés du livre de Jean- Baptiste Ayroles – cf là– membre de la Compagnie de Jésus. Le livre, en cinq volumes, est publié en 1894 et il peut être lu ici. Son travail s’appuie, entre autre, sur celui de Jules Quicherat historien et élève de Jules Michelet qui fait autorité pour l’histoire de Jeanne et de son époque .
L’aspect surnaturel de la force de conviction de Jeanne :
Le livre premier dénonce le sort fait à la Pucelle à Rouen par les Universitaires parisiens et juges appelés à son procès, souvent théologiens et hommes d’Eglise, sous la direction de l’évêque Cauchon de Beauvais. Tous ces intervenants étaient alors sous contrôle des Anglais qui la gardaient dans une tour du château de Rouen. Ce contexte ne peut être oublié si l’on regarde l’issue du procès mais il n’explique pas tout car l’Eglise luttait alors aussi contre ce qu’elle appelait l’hérésie et aussi la sorcellerie, les interrogatoires sont menés dans le but de déceler ces éléments dans le parcours de Jeanne et citons pour illustrer ce point de vue, les nombreuses questions autour du fameux Bois Chenu qui domine Domrémy, mais aussi autour de l’arbre aux fées dit aussi l’arbre de May, car il s’agissait, selon Jeanne, d’un hêtre, premier arbre de la forêt à donner son feuillage début mai et où se retrouvaient parfois les filles et jeunes du village.
C’est à partir de ces données historiques, elles-mêmes tirées des sources du procès, que mon article se poursuit. Je n’ignore pas que l’histoire de Jeanne, comme je l’ai écrit plus haut, a fait l’objet et fait encore l’objet de spéculations multiples conduites par des personnes impliquées dans le combat frontal contre l’Eglise et toutes les croyances qui sont autour, qualifiées “d’obscurantisme”. Certains de ces auteurs vont jusqu’à nier l’exécution de Jeanne et retrouvent ses traces en Lorraine sous le nom de Jeanne des Armoises – cf là– ou prétendent par exemple qu’elle était la sœur cachée de Charles VII-et fille illégitime d’Isabeau de Bavière.
Laissons tous ces combats historiques autour de la personne de Jeanne faits de beaucoup de suppositions et reconstructions historiques sans réelles preuves et laissons aussi certains éléments qui relèvent en partie de la légende pour nous consacrer essentiellement à ce que Jeanne a révélé au procès et à ce qu’elle a fait pour aider le roi Charles VII : libérer Orléans, faire couronner le dauphin à Reims mais ensuite échouer à libérer Paris puis Compiègne où elle sera faite prisonnière, remise au duc de Luxembourg qui la vend aux Anglais. Laissons de côté par méconnaissance, les révélations de Jeanne à Charles VII qu’elle dit au procès ne pas être autorisée à révéler. Sur ce point, soulignons seulement ce qu’elle déclara au procès à l’occasion de sa première rencontre à Chinon avec le dauphin qu’elle n’avait évidemment jamais rencontré auparavant. La personne de celui-ci, volontairement caché au milieu de tous les nobles réunis, lui fut indiquée, dit-elle, par une couronne qu’elle seule vit alors apparaître au-dessus de la tête d’un des membres de l’assemblée. C’est ainsi qu’elle alla alors s’adresser à Charles VII et que celui-ci lui accorda immédiatement une entrevue en tête à tête.
“ Tout est unique, tout sort des limites ordinaires dans la Vénérable servante de Dieu“ écrit Jean- Baptiste Ayroles dans l’un des cinq volumes de la vraie vie de Jeanne. Cette phrase résume ce qui va suivre c’est à dire la dimension surnaturelle du parcours de Jeanne tant en ce qui concerne “les voix” que l’histoire extraordinaire d’une fille qui n’a que 17 ans et qui se lance dans une entreprise militaire surhumaine surtout pour une fille de cet âge et de surcroît de condition assurément modeste. Mais Jeanne, forte de l’appui de Saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite avait une force de conviction surnaturelle d’abord pour convaincre Robert de Beaudricourt de lui fournir une escorte pour Chinon puis, arrivée là, elle eut la même force pour convaincre Charles VII de l’envoyer défendre Orléans assiégé et là-bas, la même force de conviction pour entraîner les assiégés et les soldats à faire fuir les anglais alors que la France perdait jusque là toutes ses batailles face aux anglais. Revenue à Loches où séjournait alors Charles VII, elle eut encore la force de conviction d’entraîner le dauphin jusqu’à Reims pour le faire sacrer roi. C’est une distance qui, aller et retour, fait plus de 700 km, parcourue à travers une région de France envahie et contrôlée par les anglo- Bouguignons .
L’époque de Jeanne : une grande fragilité de l’Eglise et des combats contre l’hérésie et la sorcellerie
JB Ayroles fait naître Jeanne le 6 janvier 1412 dans une chaumière à Domrémy aux bords de Meuse. Même si la date exacte est pourtant incertaine car les actes de baptême n’existaient pas encore, tout le monde, y compris Jeanne, fait bien remonter sa naissance à l’année 1412.
A l’effondrement politique de la France, s’ajoute dit Ayroles, les affrontements au niveau supérieur de l’Eglise car il y eut depuis 1409 jusqu’à 1417 trois prétendants qui se disputaient la tiare. C’est finalement Martin V qui devient pape et met fin au grand schisme d’Occident – cf là-. Il mourra le 20 février 1431 au moment où s’ouvrait le procès de Jeanne à Rouen.
C’est durant le grand schisme qu’Ayroles dit voir se développer l’hérésie en Europe et de citer par exemple Jean Huss et ses massacres en Bohême. C’est aussi au XIV et XV ième siècle que l’inquisition est la plus forte et que l’Eglise lutte contre la sorcellerie. Cette lutte se trouvera au cœur du procès de Jeanne à Rouen car on la soupçonne puis on la condamne pour être une sorcière… en plus d’être, bien sûr, une ennemie de l’Angleterre et des Bourguignons. Rappelons que le procès organisé par l’évêque de Beauvais Cauchon dont dépendait Compiègne où elle fut faite prisonnière, se déroule à Rouen qui est alors sous contrôle des anglais.
Le Moyen-Âge et particulièrement le XV ième siècle, est une période où le surnaturel est partout. Du côté de l’Eglise, Vincent Ferrier – cf là– joue un rôle important par ses prêches en Espagne, en Italie, en Suisse, aux Pays-Bas en Angleterre bénéficiant dit Ayrole du don des langues – cf glossolalie. Il lui attribue aussi le fait d’avoir ressuscité trois morts.
On peut aussi, pour illustrer l’époque, ajouter Bernardin de Sienne – cf là – décédé en 1444, frère franciscain surnommé l’apôtre de l’Italie et qui prêcha contre les juifs, les homosexuels, les sorcières et les hérétiques ce qui montre le combat de l’Eglise contre les hérétiques et les sorcières.
Au temps même de Jeanne, il y eut aussi une autre vierge française, devenue sainte Colette de Corbie – cf là– , née trente ans avant elle en Picardie et qui mourut seize ans après. Colette eut des visions de St François d’Assise. Elle connut des extases, la lévitation, des effluves odoriférants émanant de sa personne et de ce qu’elle touchait. Elle eut connaissance de l’état des âmes du purgatoire, des dons de clairvoyance et de prophétie.
Elle avait le goût de la pénitence, des mortifications, des jeûnes, de la pauvreté totale.
Dans ce siècle, Jeanne n’était pas la seule à bénéficier de grâces spéciales mais c’était la seule qui, par ces grâces, voulait sauver la France.
C’est le temps de l‘obscurantisme médieval selon les esprits des Lumières adeptes et défenseurs de la seule raison. C’est un temps où l’extraordinaire était partout.
Retour à Domrémy :
Revenons à Jeanne et Domrémy. Le château de l’Isle et les terres qui l’entourent sont mis en location par enchères en 1419 et l’acte qui a été conservé, est bien connu des historiens. Les enchères sont remportées par Jean Biget et Jacques d’Arc, ce dernier père de Jeanne. Ceci constitue une indication factuelle de la condition sociale de Jeanne, fille d’un laboureur, sans doute il est vrai parmi les moins pauvres des paysans du village. Jeanne n’est donc pas ni la bergère totalement pauvre de sa légende et gardienne de moutons mais elle ne fut pas non plus élevée dans un château !
Donnons encore ces éléments qui rappellent la dangerosité de l’époque : Domrémy sera soumis en 1425 à une bande de pillards qui emportèrent le bétail puis le 22 janvier 1426 à une troupe anglo-bourguignonne qui préleva les stocks d’avoine du village.
Ensuite, la famille de Jeanne dû se réfugier vers août/octobre 1428 à Neufchâteau distant d’une dizaine de km pour se protéger des troupes du maréchal de France Antoine de Vergy -un Bourguignon- qui mirent la contrée de Vaucouleurs à feu et à sang. Les habitants de Domrémy dont la famille d’Arc, s’enfuirent à Neufchâteau, avec troupeaux, armes et bagages… La famille y fut hébergée dans une auberge tenue par “La Rousse.”
Voilà quelques éléments qui colorent et indiquent ce qu’était l’époque de Jeanne…
Ce que révèle le procès qui dura trois mois au sujet des voix qui la dirigent :
Le 12 mars 1431 elle est interrogée : Vos voix vous ont elles appelé fille de Dieu, fille de l’Eglise, fille au grand coeur ?
Avant le siège d’Orléans levé, et depuis tous les jours, quand elles me parlent, elles m’ont appelé plusieurs fois JEANNE LA PUCELLE, fille de Dieu.
Le 24 février, il lui est demandé si elle était en état de grâce et elle termine sa réponse par ces mots :
Si j’étais en état de péché, je crois que la voix ne viendrait pas vers moi. Je voudrais que tout le monde le comprit aussi bien que je le comprends. C’était dans la treizième année ou à peu près, qu’il m’est avis que j’entendis la voix pour la première fois.
Le 24 février toujours on l’interroge sur l’autorisation ou non des voix à répondre aux questions et elle répond : Je ne vous répondrai pas sur cela ; j’ai des révélations qui regardent le roi et que je ne vous dirai pas…je ne vous dirai pas tout ce que je sais…
Le 27 février : A quelle heure avez-vous entendu la voix hier ? Je l’ai entendue trois fois, le matin, le soir, et une troisième fois quand on sonnait l’Ave Maria. Je l’entends plus souvent que je ne dis.
C’est graduellement que Jeanne s’est expliquée sur les personnages qui lui parlent et ne cessent de la guider. Dans la séance du 22 février elle n’emploie que le mot générique voix. C‘est dans la séance du 27 qu’elle dit que ce sont les voix de Sainte Catherine, sainte Marguerite et saint Michel.
Le 24 février, on lui demande si ses derniers jours il y avait aussi une clarté du côté de la voix et elle répond : Sous le nom de voix, j’entends aussi la clarté… Il y avait beaucoup de lumière de tout côté et cela convient bien ; et toute la lumière n’arrivait pas jusqu’à moi.
Dans la séance du 22 février elle présente sommairement la suite des manifestations divines qui l’ont engagée dans la carrière. Voici son exposé jusqu’à son départ de Vaucouleurs à 20 km au nord de Domrémy pour rejoindre Chinon avec ses six compagnons.
” J’étais dans ma treizième année quand Dieu m’envoya une voix pour m’aider à me conduire : la première fois j’eus grande frayeur. La voix vint sur le midi, durant l’été dans le jardin de mon père : j’étais alors à jeun, mais je n’avais pas jeuné le jour précédent. J’entendis la voix sur le côté droit, vers l’Eglise ; rarement je l’entends sans voir une clarté ; cette clarté est du côté où la voix se fait entendre ; il y a là le plus souvent une grande clarté. Quand je suis venus en France, j’entendais souvent la voix.”
… Après l’avoir entendu trois fois, je connus que c’était la voix d’un Ange… De cette fois l’interrogateur ne saura pas de moi sous quelle forme elle m’apparaissait.
Cette voix me disait deux ou trois fois par semaine qu’il me fallait quitter mon pays et venir en France ; mon père ne sut rien de mon départ. La voix m’ordonnait de venir en France et je ne pouvais m’endurer où j’étais. La voix me disait que je ferais lever le siège mis devant la ville d’Orléans ; elle me dit d’aller vers Robert de Beaudricourt, à la forteresse de Vaucouleurs dont il était le capitaine et qu’il me donnerait des gens pour me conduire. Je lui répondais : “je suis une pauvre fille qui ne sait pas monter à cheval et n’entend pas la guerre.”
Dans la séance du 27 février elle déclara : “il y a bien sept ans écoulés que sainte Catherine et sainte Marguerite se sont chargées de me gouverner.”
Elle parle aussi du réconfort de Saint Michel : Je ne vous parle pas de la voix mais du grand réconfort de saint Michel.
Le 15 mars elle déclare : l’Ange me disait qu’il me fallait quitter mon pays et venir en France, que je devais faire lever le siège d’Orléans.
Le 27 février elle déclare : Ce fut saint Michel que je vis de mes yeux ; il n’était pas seul ; il était accompagné de bien des Anges du Paradis. Ce n’est que sur le commandement de Dieu que je suis venue en France… Je les ai vus de mes yeux corporels, aussi bien que je vous vois vous-même. Quand ils s’éloignaient, je pleurais et j’aurais bien voulu qu’ils m’eussent emportée avec eux.
Le 1ier mars interrogée sur la figure de saint Michel elle répond : je ne lui ai point vu de couronne et je sais rien de ses vêtements…
A la séance du 3 mars on lui dit : ” Vous avez dit que saint Michel avait des ailes ( pas de trace de cet aveu dans le procès) et vous avez parlé du corps et des membres de sainte Catherine et sainte Marguerite. Que voulez vous dire par là ?
Je vous ai dis ce que je sais … j’ai vu saint Michel en personne et les Saintes dont je parle. …
Croyez-vous que que saint Michel et saint Gabriel aient des têtes naturelles ?
Je les ai vus de mes yeux et je crois que ce sont eux aussi fermement que je crois que Dieu existe.
Le 15 mars : comment connûtes vous que saint Michel vous parlait ?
Par le parler des Anges et je crois fermement que c’étaient des Anges.
Si l’ennemi prenait la forme ou la figure d’un Ange comment connaîtriez vous si c’était le bon ou le mauvais Ange ?
Je connaîtrais bien si c’était saint Michel ou chose qui cherchât à le contrefaire. A la première, je fus en grand doute si c’était saint Michel ; j’eus grand peur cette première fois et je le vis maintes fois avant de savoir que c’était saint Michel.
La première fois, j’étais jeune enfant et j’eus peur de ce que je voyais ; mais dans la suite il m’enseigna et me montra tant de choses que je crus fermement que c’était lui… l’Ange me racontait la pitié qui était en royaume de France.
Le 17 mars l’interrogateur demande une réponse sur la forme, la figure, la taille, le vêtement de saint Michel :
Il était en la forme d’un très vrai prudhomme. Quant à l’habit je n’en dirai plus rien. Pour ce qui est des Anges je les ai vus de mes yeux…
Le 28 mars elle affirme : … je crois que ce sont saint Michel et Gabriel sainte Catherine et sainte Marguerite que Notre Seigneur m’envoie pour me conforter et me conseiller.
Le 27 février elle déclara : C’était la voix de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Elles avaient sur la tête de belles couronnes, très riches, de très grand prix. J’ai la permission de Notre Seigneur de vous le dire ; cependant j’ai toujours reçu conseil de toutes les deux.
Lors de la séance du 1er mars au sujet de sainte Catherine et sainte Marguerite : Il n’y a pas de jour que je ne les entende… je les vois toujours sous la même forme ; elles portent une couronne d’ineffable richesse ; je ne sais rien de leurs robes…
… je ne sais pas s’il y avait des bras ou d’autres membres… elles parlaient un langage excellement, fort beau et je les comprenais bien.
Dans sa séance du 15 mars elle précise : “Quand saint Michel vint vers moi, il me dit que sainte Catherine et sainte Marguerite viendraient ; il m’ordonna de me conduire d’après leurs conseils ; qu’elles étaient ordonnées pour me diriger et me conseiller en ce que j’avais à faire ; que je les crusse de ce qu’elles me diraient que tel était le commandement de Notre Seigneur “.
Le 12 mars encore à la question les Anges étaient ils longtemps avec vous ? elle répond :
Ils viennent beaucoup de fois entre les chrétiens sans qu’on les voie ; je les ai vus BEAUCOUP DE FOIS entre les chrétiens.
Le 9 mai en présence des tortures étalées sous ses yeux elle disait :
“A la sainte Croix ( 3 mai) j’ai eu le confort de saint Gabriel ; croyez que ce fut saint Gabriel ; j’ai su par les voix que c’était saint Gabriel.”
Le 12 mars encore au sujet des voix : les appelez vous ou viennent elles sans être appelées ? “Souvent elles viennent sans être appelées et d’autres fois si elles tardaient à venir, je requerrais notre Seigneur de les envoyer .”
Les saintes allaient jusqu’à lui permettre de les embrasser. Voici ce qu’elle dit le 17 mars à ce sujet : Je les ai accolées toutes les deux .
Par quelle partie les accoliez vous en haut ou en bas ? Il est plus convenable des les accoler en bas qu’en haut.
Le 14 mars elle disait :
Sainte Catherine me dit que j’aurai secours… le plus souvent les voix me disent : Prends tout en gré ; ne t’inquiète pas de ton martyre ; tu t’en viendras enfin en royaume de Paradis. Les voix me disent cela simplement, absolument, c’est à savoir sans faillir. J’appelle cela martyre pour la grande peine et adversité que je souffre en prison ; je ne sais si plus grand en souffrirai mais je m’en attends à Notre Seigneur.
En la séance du 10 mars elle expose que ses voix lui avaient indiqué qu’elle serait faite prisonnière ( à Compiègne) :
” En la semaine des Pâques dernièrement passées, comme j’étais sur les fossés de Melun il me fut dit par mes voix à savoir sainte Catherine et sainte Marguerite, que je serais prise avant la saint Jean ; qu’il fallait qu’ainsi il fût fait ; de ne point m’en laisser abattre ; de prendre tout en gré et que Dieu m’aiderait.
Elle me l’ont dit, par plusieurs fois, comme tous les jours. Je leur requérais que, quand je serais prise, je mourusse promptement, sans long travail de prison ; et elles me disait de tout prendre en gré, et que c’était ainsi qu’il fallait faire ; mais elles ne me disait pas l’heure…Par plusieurs fois je leur au demandé de savoir l’heure, mais elles ne me la dirent pas.
La mission de Jeanne et le départ pour Chinon
le 22 février elle dit : je vins auprès de mon oncle et j’y restai environ huit jours et je lui dis qu’il me fallait aller à Vaucouleurs rencontrer Robert Beaudricourt que je n’avais vu. ( son oncle serait Durand Laxard, paysan à Burey-le-Petit aujourd’hui Burey la Côte situé à 8 km de Domrémy)
Je lui dis qu’il me fallait aller en France de toute nécessité ce qu’il refusa deux fois et me repoussa. ( Robert Beaudricourt la traita d’abord de folle et conseilla à son oncle de la reconduire à son père) La troisième, il me donna des gens pour me conduire. La voix m’avait prédit qu’il en serait ainsi. La première visite à Vaucouleurs eu lieu le 13 mai 1428.
Elle se rend aussi auprès du duc de Lorraine Charles II à la demande celui-ci qui s’inquiétait pour sa santé et que Jeanne a dû lui être recommandée comme une “sainte à miracles”, indication qui traduit déjà une certaine notoriété de Jeanne à cette époque.
Lorsqu’elle quitte Vaucouleurs pour Chinon elle dit : En quittant Vaucouleurs je portais un vêtement d’homme, j’avais une épée, don de Robert de Baudricourt, je n’avais pas d’autres armes.
Puis plus loin : je partis en compagnie d’un chevalier, d’un écuyer et de quatre serviteurs. Nous nous dirigeâmes vers saint Urbain et je passai la nuit dans l’abbaye. Dans le voyage je traversai la ville d’Auxerre ; j’y assistai à la messe dans la grande église. ( selon le témoignage de Durand Laxart, son escorte était composée de Jean de Metz dit de Novelonpont “soldoyer” au service de Robert Baudricourt, Bertrand de Pouengy, “seigneur foncier”, écuyer de “l’écuyerie” royale de France, Colet de Vienne –que d’aucuns disent messager ou écuyer du roi-, Richard l’archer, et deux serviteurs)
Dans sa déposition, Jean de Metz précise qu’il donna des habits de ses serviteurs pour habiller Jeanne et après cela, les habitants de Vaucouleurs lui firent confectionner des vêtements d’homme, des chaussures, des bottes et l’équipement complet et un cheval.
J’arrivai sans obstacle vers mon roi. Elle précise le 27 février : A mon arrivée à Sainte Catherine de Fierbois – à une trentaine de km de Chinon– j’y entendis trois messes en un jour et je fis porter une lettre au roi lui indiquant que je venais à son secours.
Sans insister, il sera seulement indiqué ici l’épisode de l’épée : les voix lui avaient ordonné d’aller prendre l’épée cachée derrière l’autel de sainte Catherine de Fierbois. Elle envoya effectivement chercher celle-ci par un forgeron qui la récupéra et la lui remit – lire cet article.)
Elle arriva ainsi le 6 mars à Chinon après un voyage qui dura 11 jours selon la déposition de Bertrand de Poulengy ce qui nous donne une moyenne de plus de 40 km parcourus par jour pour couvrir les 470 km environ qui séparent le point de départ de celui d’arrivée.
en quelques mots les campagnes militaires de Jeanne
Après l’arrivée de jeanne à Chinon, un examen de la Pucelle fur ordonné par Charles VII pour s’assurer à la fois de santé mentale et qu’il n’ y avait pas avec elle, de risques de sorcellerie. Cet examen fut effectué par les docteurs et universitaires de Poitier qui confirmèrent les allégations de jeanne et sa pleine santé mentale. Jeanne put donc alors être envoyée à Orléans, non pas à la tête d’une armée, mais avec un convoi de ravitaillement qui longea la Loire sur la rive gauche. On l’équipe d’une armure et d’une bannière blanche frappée de la fleur de lys, elle y inscrit “Jesus Maria”, qui est aussi la devise des ordres mendiants (les dominicains et les franciscains).
Arrivée à Orléans le 29 avril, elle apporte le ravitaillement et y rencontre Jean d’Orléans, dit « le Bâtard d’Orléans », futur comte de Dunois.
Le siège d’Orléans a été précédé de la prise par les anglais de nombreux bourgs beaucerons. Le véritable siège commence les 23 et 24 octobre 1428. Les anglais édifient 9 bastilles en avril 1429. Le convoi de ravitaillement quitta Blois le 27 ou 28 avril escorté par 500 soldats.
Jeanne avait envoyé depuis Blois des missives aux Anglais et ces textes, où elle se désigne elle-même comme « La Pucelle ». Elle donnait cet ordre aux Anglais : « Au nom de Dieu , Retirez-vous, ou je vous ferai partir »
Le convoi approcha par le sud des rives de Port Saint-Loup, en face du fort anglais de Saint-Loup, situé sur la rive nord. Pendant que des unités françaises empêchaient la garnison anglaise de Saint-Loup d’intervenir, une flotte de bateaux venue d’Orléans approcha du convoi pour ramener dans la ville le ravitaillement, Jeanne elle-même et 200 soldats.
L’un des miracles les plus connus de Jeanne fut rapporté comme ayant eu lieu à cet endroit : le vent qui avait amené les bateaux en amont s’inversa brutalement, ce qui leur permit de retourner à Orléans sans dommage sous le couvert de l’obscurité. Jeanne entra triomphalement dans la ville, le 29 avril, autour de 20 heures, ravivant tous les espoirs.
Estimant la garnison trop petite pour toute action, Dunois laissa la ville, le 1er mai, sous la responsabilité de La Hire et de Jeanne. Il se rendit personnellement à Blois pour rassembler des renforts.
Le 3 mai, le convoi de renforts de Dunois quitta Blois pour se diriger vers Orléans. Dans le même temps, d’autres convois de troupes partirent de Montargis et de Gien en direction d’Orléans. Le convoi de Dunois arriva, à travers la Beauce, à la rive nord de la rivière, au matin du 4 mai, parfaitement visible depuis le fort anglais de Saint-Laurent. Les Anglais ne tentèrent rien pour empêcher l’entrée du convoi, le jugeant trop puissant. Jeanne sortit de la ville pour escorter le convoi.
La suite de la libération d’Orléans se fit à travers plusieurs attaques de forts tenus pas les anglais : le 4 mai assaut sur le fort Saint Loup où 1500 français submergent la garnison de 400 anglais.
Les 5 et 6 mai assaut sur le fort des Augustins où Jeanne est blessée au pied.
L’assaut sur le fort des Tourelles où les anglais perdirent près de 1000 hommes et eurent 600 prisonniers.
La fin du siège eut lieu le 8 mai 1429.
A son arrivée à Orléans Jeanne est accueillie avec enthousiasme par la population, mais les capitaines de guerre dont Dunois sont réservés. Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle parvient à insuffler aux soldats français désespérés une énergie nouvelle et à contraindre les Anglais après de rudes combats à lever le siège de la ville dans la nuit du 7 au .
Après la levée du siège, Jeanne se rend à Loches ou séjourne alors le dauphin et persuade celui-ci d’aller à Reims pour être sacré roi de France.
Pour arriver à Reims, l’équipée doit traverser des villes sous domination bourguignonne, qui n’ont pas de raison d’ouvrir leurs portes, et que personne n’a les moyens de contraindre militairement.
Selon Dunois, le coup de bluff aux portes de Troyes entraîne la soumission de la ville mais aussi de Châlons-en-Champagne et de Reims. Dès lors, la traversée est possible.
Le , dans la cathédrale de Reims, en présence de Jeanne d’Arc, Charles VII est sacré roi par l’archevêque Regnault de Chartres. Le duc de Bourgogne, Philippe le Bon, en tant que pair du Royaume, est absent ; Jeanne lui envoie une lettre le jour même du sacre, pour lui demander la paix.
L’effet politique et psychologique de ce sacre est majeur. Reims étant au cœur du territoire contrôlé par les Bourguignons et hautement symbolique, il est interprété par beaucoup à l’époque comme le résultat d’une volonté divine. Il légitime Charles VII, qui était déshérité par le traité de Troyes.
Dans la foulée du sacre, Jeanne d’Arc tente de convaincre le roi de reprendre Paris aux Bourguignons et aux Anglais, mais il hésite préférant la recherche de la paix. Après s’être arrêtée au château de Monceau, Jeanne mène une attaque sur Paris le , mais elle est blessée par un carreau d’arbalète lors de l’attaque de la porte Saint-Honoré. L’attaque est rapidement abandonnée et Jeanne est ramenée au village de la Chapelle.
En octobre, Jeanne participe au siège de Saint-Pierre-le-Moûtier avec l’armée royale. Le , « la Pucelle » et Charles d’Albret s’emparent de Saint-Pierre-le-Moûtier. Le 23 novembre, ils mettent le siège devant La Charité-sur-Loire pour en chasser Perrinet Gressart. Après un mois, le siège est abandonné. Pour Noël, Jeanne regagne Jargeau, ville fortifiée en bord de Loire, à la suite de l’échec de ce siège.
Début 1430, Jeanne est conviée à rester dans le château de La Trémoille à Sully-sur-Loire. Elle quitte le roi début mai, sans prendre congé, à la tête d’une compagnie de volontaires, et se rend à Compiègne, assiégée par les Bourguignons. Finalement, elle est capturée par des capitaines bourguignons lors d’une sortie aux portes de Compiègne le
Elle est ensuite prisonnière du seigneur de ces capitaines bourguignons, Jean II de Luxembourg-Ligny. Elle essaie de s’échapper par deux fois, mais échoue. Elle se blesse même sérieusement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir.
Elle est vendue aux Anglais le 21 novembre 1430, pour dix mille livres tournois, payées par les Rouennais, et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais. Les Anglais l’emmènent à Rouen, où se situe leur quartier-général.
Lors de son procès dans le château de Rouen (dans la chapelle royale, la salle dite de parement qui faisait partie des appartements royaux et dans la tour-prison lors de séances en comité restreint qui durera 3 mois du 21 février au , Jeanne est accusée d’hérésie. Elle est emprisonnée dans une tour du château de Philippe Auguste à Rouen, dite plus tard « tour de la Pucelle ». L’enquête préliminaire commence en janvier 1431.
Le tribunal lui reproche par défaut de porter des habits d’homme, d’avoir quitté ses parents sans qu’ils lui aient donné congé, et surtout de s’en remettre systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu’à celui de « l’Église militante », c’est-à-dire l’autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses « voix », auxquelles elle se réfère constamment, sont en fait inspirées par le démon. Soixante-dix chefs d’accusation sont finalement trouvés, le principal étant revelationum et apparitionum divinorum mendosa confictrix(imaginant mensongèrement des révélations et apparitions divines). L’université de Paris (Sorbonne), rend son avis : Jeanne est coupable d’être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d’hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints.
Jeanne en appelle au Pape, ce qui sera ignoré par les juges.
Le tribunal déclare Jeanne d’Arc « relapse » (retombée dans ses erreurs passées), la condamne au bûcher et la livre au « bras séculier ». Le , après s’être confessée et avoir communié, Jeanne en tunique de toile soufrée est conduite vers neuf heures, sous escorte anglaise, dans la charrette du bourreau Geoffroy Thérage, place du Vieux-Marché à Rouen où l’on a dressé trois estrades : la première, pour le cardinal de Winchester et ses invités, la seconde pour les membres du tribunal civil représenté par le bailli de Rouen Raoul le Bouteiller ; la troisième, pour Jeanne et le prédicateur Nicolas Midi, docteur en théologie.
Peu après avoir repris Rouen, Charles VII publie, le , une ordonnance disant que « les ennemis de Jeanne l’ayant fait mourir contre raison et très cruellement », il veut savoir la vérité sur cette affaire. Mais il faut attendre que Calixte III succède à Nicolas V pour qu’un rescrit papal ordonne enfin, en 1455 et sur la demande de la mère de Jeanne, la révision du procès.
Le jugement, prononcé le , déclare le premier procès et ses conclusions « nuls, non avenus, sans valeur ni effet » et réhabilite entièrement Jeanne et sa famille. Il ordonne également l’« apposition d’une croix honnête pour la perpétuelle mémoire de la défunte » au lieu même où Jeanne est morte.
Quelques mots à propos de Jeanne des Armoises et Jeanne de Sermaises
Plusieurs femmes se présentèrent comme étant Jeanne d’Arc affirmant avoir échappé aux flammes. Pour la plupart, leur imposture fut rapidement décelée, mais deux d’entre elles parvinrent à convaincre leurs contemporains qu’elles étaient réellement Jeanne d’Arc : il s’agit de Jeanne des Armoises et de Jeanne de Sermaises.
D’après une source tardive (trouvée en 1645 à Metz par un prêtre de l’oratoire, le père Jérôme Viguier, et publiée en 1683 par son frère Benjamin Viguier), La Chronique du doyen de Saint-Thiébaud, Claude, dite Jeanne des Armoises, apparut pour la première fois le à Metz où elle rencontra les deux frères de Jeanne d’Arc, qui la reconnurent pour leur sœur.
Il semble impossible d’affirmer s’ils crurent vraiment qu’elle fut leur sœur ou non. La belle-sœur de Claude-jeanne des Armoises,Alarde de Chamblay devenue veuve, s’était remariée en 1425 avec Robert de Baudricourt, le capitaine de Vaucouleurs. Claude-Jeanne guerroya avec les frères d’Arc et Dunois dans le Sud-Ouest de la France et en Espagne. En juillet 1439, elle passa par Orléans, les comptes de la ville mentionnent pour le 1er août : « À Jehanne d’Armoise pour don à elle fait, par délibération faite avec le conseil de ville et pour le bien qu’elle a fait à ladite ville pendant le siège IICX lp », soit 210 livres. Elle mourut vers 1446 sans descendance.
En 1456, après la réhabilitation de la Pucelle, Jeanne de Sermaises apparut en Anjou. Elle fut accusée de s’être fait appeler la Pucelle d’Orléans, d’avoir porté des vêtements d’homme. Elle fut emprisonnée jusqu’en février 1458, et libérée à la condition qu’elle s’habillerait « honnêtement ». Elle disparaît des sources après cette date.
La canonisation de Jeanne
Jeanne d’Arc est béatifiée par un bref daté du puis une cérémonie tenue le . Elle est ensuite canonisée le . Sa fête religieuse est fixée au 30 mai, jour anniversaire de sa mort.
—
Quelques indications sur sainte Catherine et sainte Marguerite dont l’existence est contestée par des auteurs qui refusent le caractère surnaturel de la vie de Jeanne.
compléments sur sainte Catherine et sainte Marguerite
Quelques lignes concernant les deux saintes dont l’existence est contestée, faute de preuves par certains historiens qui combattent la légende de Jeanne.
L’absence de preuves historiques ne signifie en rien que ces saintes ayant vécu au IV ème siècle n’ont pas existé. Leur caractère de sainteté ne fait pas d’elles nécessairement des personnages dont on puisse trouver trace dans le peu d’écrits de cette époque.
Voici quelques éléments sur lesquels s’appuient ces historiens :
La tradition situe la naissance de sainte Catherine à Alexandrie et date sa mort dans la même ville, à dix-huit ans en 312.
Sa légende et son culte se sont répandus de l’Orient vers l’Occident et sont largement attestés après les croisades.
Quelques siècles plus tard, des moines d’un monastère construit au pied du Mont Sinaï découvrent miraculeusement au sommet d’une montagne voisine le corps intact d’une belle jeune femme qui est reconnu comme étant celui de sainte Catherine d’Alexandrie, déposé là par des anges. Le monastère était placé d’abord sous le patronage de Notre-Dame, puis de la Transfiguration, avant de l’être sous le patronage de sainte Catherine au VIII ème siècle. Les moines du monastère Sainte-Catherine du Sinaï deviennent les gardiens du tombeau de la sainte.
En 1969, elle est supprimée par l’Eglise catholique du Calendrier romain, mais le Pape Jean-Paul II l’y rétablit en 2002 suite à son pèlerinage au Monastère Sainte-Catherine du Sinai.
—
Marguerite d’Antioche ou Marine d’Antioche ou sainte Marguerite ou aussi Marina et Magali est une vierge martyre du début du IV ème siècle (vers 305)
L’absence de bases historiques de son hagiographie a entraîné l’interruption de son culte après le concile de Vatican II. Elle reste très vénérée dans l’Église orthodoxe.
L : Mom , tu es là , ma mie ? _ Oui , lulu, et je te bénis , mon enfant.
L : Merci , mon angelote .J’ai plusieurs questions à te
poser. Mon nouvel enseignement n’a toujours pas
commencé , n’est-ce-pas ? Il devait être élargi à des
notions plus vastes de l’univers . _ Rien n’a été entrepris car tu as beaucoup trop de préoccupations , et de ce fait , ton esprit n’est plus apte à recevoir des messages et des connaissances, hors du champ terrestre .
L : Je suis tout de même un peu hors du champ, ne
crois-tu pas !? _ Oui , mais tu es retenue sur la terre , à cause de ton environnement proche , et en raison des catastrophes qui se profilent sur votre planète , guerres, climat etc…
_ A ce propos , tu dois te douter de ce dont je veux
parler avec toi .Comment pouvez-vous laisser
condamner à mort des jeunes gens qui luttent pour leur
liberté , en Iran ? Et pourquoi ne réduisez-vous pas ces
mollahs , en cendres ? _ Nous ne pouvons pas intervenir car cela est de la décision de Dieu . Ces jeunes ont choisi de donner leur vie , et ils seront reçus comme des seigneurs , au ciel .
L : C’est un peu facile ! Ils ne demandent qu’à vivre ! A
vingt ans ! Et je ne pense pas que l’idée d’être des
seigneurs au ciel , les motive beaucoup !
Ce qu’ils veulent , c’est vivre dans un pays en paix et
libéré des démons qui tuent au nom de la foi .
On ne tue pas au nom de Dieu ! C’est bien ce que
vous clamez , n’est-ce-pas ? _ Tu manques de foi , ma fille ! La mort n’existe pas, vous rentrez à la maison .Et l’héroïsme de ces jeunes gens permet à toute la communauté humaine , d’avoir un sursis de la part du Seigneur. Vous devez à leur sacrifice d’être encore présents sur cette terre, que vous avez dévastée et meurtrie du sceau de vos méfaits, contre elle et contre vos semblables. Il faut que tu considères les évènements de bien plus haut , lulu , et c’est là tout notre enseignement avec toi . Si ton jugement demeure au niveau du jugement des hommes , comment voudrais-tu évoluer vers de plus grands plans de conscience ?
L : Tu as raison , Mom , mais je pense aussi à ces
milliers de garçons , expédiés à la guerre contre leur gré
, ou trompés sur les véritables desseins de leurs
dirigeants ,qui sacrifient un peuple entier sur l’autel du
pouvoir . _ En effet ! Sacrifiés sur l’autel du pouvoir !! Le pouvoir et l’argent , voilà ce qui inspire l’homme et pour l’instant , nous ne voyons pas beaucoup de changement . Si ce n’est un sentiment de peur et de crainte de l’avenir.
Le retour vers la foi est infime , car il existe aussi une profonde désillusion et des sentiments partagés de haine et de revanche.
L : La terre est chamboulée , Mom , dans sa chair et
dans son esprit !Partout des crimes , des exactions, des
fléaux ! Pourquoi ne pouvons-nous pas vivre en paix ? _ Le Perverti a fait du bon travail . La majeure partie de l’humanité lui est assujettie , et les justes sont en minorité .C’est pourquoi , seul le sacrifice des innocents peut vous sauver. Ce sacrifice remue les consciences et les cœurs, et la souffrance de ceux qui les aiment peut apporter enfin, le sursaut d’indignation et de dignité , nécessaires à la lutte contre l’effondrement de votre civilisation . Nous plaçons tout notre espoir dans ce sursaut , et nous vous envoyons des légions de justes, d’anges et d’êtres venus d’autres planètes, afin de vous aider et vous faire prendre conscience de vos erreurs et de votre infamie, pour certains . Il ne faut pas que tu confondes les crimes commis par les humains avec les cataclysmes, dont quelques-uns sont provoqués par Dieu, dans sa colère contre vous . Il vous punit , et il en souffre terriblement. Comment vous arrêter, sinon en vous montrant du doigt que vous n’êtes que fragilité et inconstance ! Vous devez vous soumettre à la loi divine , à la loi de l’obéissance au Créateur dans son amour pour vous , et tout sera pardonné .
L : Mom ? Ne penses tu pas que nous sommes un peu
comme le roseau qui plie et ne rompt pas !
Nous avons traversé l’Histoire avec son lot de drames ,
de guerres, d’épidémies , et nous sommes toujours là !
N’avons-nous pas tout de même quelques qualités , tout
au moins celle de l’endurance ! _ Oui , ma mie . Car vous êtes les enfants de Dieu , de Dieu qui espère , d’un Dieu qui espère vous voir changer au fil des siècles et qui est bien déçu et triste , hélas ! Oui , l’endurance , vous l’avez , et souvent nous vous admirons pour cela . Mais la plupart du temps , cette volonté farouche de survivre est assortie d’un désir de violence , de soumission de l’autre et de pouvoir égoïste .Cette endurance , qui pourrait être une qualité majeure
et positive , a été mise au service du désordre et de la
duplicité.
L : Pas pour tous , Mom ! Il y a des gens sincères et
bons , et tu le sais ! _ Heureusement qu’il y a des gens honnêtes , lulu ! Ce sont eux qui se dévouent pour vous , ainsi que tous ces jeunes envoyés à l’abattoir et pendus haut et court pour avoir rêvé de liberté !!
L : Comment pouvez-vous ne pas punir ces mollahs, en
Iran ? Ces despotes sanguinaires , partout dans le
monde , et ces démons qui écrasent les gens
vulnérables et sans défense ? Vous m’avez confié un
jour, que les sombres dictateurs de l’Histoire étaient en
bonne place autour du Perverti et prêts à reprendre du
service !
Ils ont bien repris du service , en effet ! N’êtes-vous pas assez forts pour détruire cette engeance, grâce à Saint Michel et aux anges guerriers ? _ Il n’est pas encore temps . L’être humain doit faire la preuve de son courage et de sa soumission à Dieu , et c’est pourquoi , la purification de la Terre a été initiée . Nous pleurons avec vous , car de grands malheurs vous attendent , et seule la prière vous sauvera . Le monde est aux mains du Perverti et de ses sbires , très bien représentés sur terre en ce moment , et très puissants . Ayez la foi ! Alors , un Chevalier blanc apparaîtra pour chasser ces démons. Il sera entouré de légions d’anges, et les pervertis seront éloignés pour un temps . Vous devrez changer votre vision du monde . Après la première purification , vous aurez une période de calme, mais aussi d’observation de votre comportement et d’évaluation de votre capacité d’amour . A vous de voir , à vous d’initier une transformation salutaire , sinon la deuxième purification adviendra avec plus de sévérité et de pénitence. Commencez à agir autour de vous , afin que des ondes d’amour entourent de leur protection ceux qui vous sont proches , car ces ondes d’amour seront un rempart contre les attaques maléfiques des pervertis .
L : Mom , penses-tu que la réapparition des loups soit
un signe ?
_ Bien sûr, ma mie , que c’est un signe ! Et il y en aura d’autres que vous ne voyez pas encore . Ce sera pour bientôt .La pandémie était un signe , les cataclysmes sont un signe, la destruction des villes et des campagnes est un signe, la sécheresse les inondations et la famine sont un signe , et vous commencez à les ressentir dans votre chair, autant que dans votre âme. Vous êtes en proie à une sorte de désespoir latent , qui se manifeste souvent par des excès dans votre conduite , au sein de votre vie sociale et familiale . Vous êtes perdus et désespérés , et vous êtes devenus la proie facile de l’Ennemi .
L : On ne peut tout de même pas se plonger dans la
prière 24 heures sur 24 ! On a des enfants à élever et à
nourrir , si possible correctement ! _ Ce n’est pas ce que nous demandons, et il me semble que tu l’avais fort bien compris . Ce que nous voulons , c’est la simplicité du cœur , le respect et la compassion , et non l’apparence futile, la jalousie , l’envie , le mépris de l’autre , que nous constatons dans vos sociétés . L’apparence , le mépris des plus faibles et le désir de puissance , voilà ce que nous voyons chaque jour , et cela nous attriste profondément .
L : Certains humains semblent superficiels et peuvent se
révéler de très bonnes personnes ! _ Nous le savons , ma lulu ! Crois tu vraiment que nous ne soyons pas en mesure d’en juger !
Ceux-là seront épargnés. Nous supplions Dieu de vous pardonner, de tenir compte de votre courage, de votre persévérance devant les obstacles et de votre désir de défendre et de sauver vos enfants. Nous supplions Dieu d’oublier pour un instant vos fautes et de vous donner l’opportunité nouvelle de vous racheter.
L : Comment va évoluer la guerre , Mom ? Les Russes
veulent-ils vraiment nous attaquer , nous les
Européens ? _ Non , ma fille .Ils n’attaqueront personne , du moins pour l’instant . Ils ont trop peur des Etats Unis . Cependant , il est en train de se développer une haine de l’Occident qui fait bien l’affaire du Perverti , et ce n’est pas de très bon augure pour l’avenir .
L : Que comptez-vous faire pour contrer cela ? _ Les peuples inféodés aux dictateurs doivent subir un lavage de cerveau qui peut prendre des décennies .Cela est trop tard car le temps presse. Il se produira des évènements qui vont vous vous réunir pour votre survie d’êtres humains , et vous devrez vous soutenir pour résister. Tout sera à un autre niveau , et non plus à celui de la Terre .
L : Qui écrit ? Ce n’est pas toi , Mom ? _ Non , lulu . C’est Momo , qui est revenue pour t’apporter son aide .
L : Momo , ma chérie ! Tu es là ! Tu vas rester un peu ou
repartir ? J’ai eu tant de soucis , si tu savais !
_ Je sais , mon amie , tout va s’arranger. Je suis si heureuse de te retrouver ! Je vais rester quelques temps, car il y a urgence sur votre planète, puis je vais remonter pour préparer le renouveau. Je veille sur toi , lulu, ainsi que sur les enfants . Dieu m’y a autorisée .
L : Merci , mon bel ange du ciel ! Quel bonheur de te
savoir là ! Que devons-nous craindre à présent, de ce
conflit ? _ Tu dois te préparer à des évènements graves.
L : Et le livre, Momo ? Comment faire publier le Livre de
Nomi ? _ Tu devais le faire publier plus tôt, mais ce n’était pas de ta faute . Courage , ma lulu ! Le livre est protégé et fera son chemin envers et contre tout .
L : Et si les manuscrits et les messages disparaissent
dans la tourmente ? Comment les préserver ? _ Tu dois les mettre sur clés USB , comme tu le fais déjà . Nous sauvegarderons la seule empreinte matérielle de notre présence parmi vous .
L : Les Russes peuvent-ils nous envahir ? Ou les
Chinois ? _ Non . Cela ne sera pas .
L : Je t’aime , Momo ! Aide-nous ! Je t’en supplie ! _ Oui , ma lulu . Cela sera . Love , love , love !
Si la recherche sur la gnose et les gnostiques n’a jamais connu de période de latence, elle est, à l’époque contemporaine, frappée d’une crise de ferveur particulièrement intense. Travaux et congrès se multiplient. Nombre de chaires autrefois consacrées à l’étude du Nouveau Testament sont désormais occupées par les laudateurs, non de l’Évangile, mais des collections gnostiques, devenues par emphase publicitaire « racines de notre civilisation », ou encore « zen de l’Occident ». Engouement inévitable lorsque les textes récemment découverts – notamment près de Nag‘ Ḥammādī, en Haute-Égypte – arrivent sur le marché, engouement explicable par la croyance au mystère qui les nimbe, mais engouement qui n’évite ni la myopie des anciens chasseurs d’hérésies, ni le pathos des adeptes de l’ésotérisme.
La gnose (du mot grec gnôsis) peut se définir comme une connaissance salvatrice, qui a pour objet les mystères du monde divin et des êtres célestes, et qui est destinée à révéler aux seuls initiés le secret de leur origine et les moyens de la rejoindre, et à leur procurer ainsi la certitude du salut, que celui-ci soit obtenu ou non par une collaboration entre la grâce divine et la liberté humaine. L’idée de ce type de connaissance est apparue très probablement dans le judaïsme, à l’époque et dans le milieu même où est né le christianisme, et elle est restée vivante à la fois dans le christianisme, orthodoxe ou hérétique, et dans les mouvements religieux (tel le mandéisme) apparentés au judaïsme ou au judéo-christianisme.
Afin d’éviter des confusions ou des imprécisions, on réservera le terme « gnose » à ce type de connaissance religieuse et l’on n’utilisera le terme « gnosticisme » que pour désigner un mouvement religieux très particulier : l’ensemble des sectes ou des écoles qui, durant les premiers siècles du christianisme, ont eu en commun une certaine conception de la « gnose », qui fut rejetée par l’Église chrétienne orthodoxe.
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le terme “gnose” est attesté dès le II ième siècle et figure déjà à 29 reprises dans le Nouveau Testament pour y être dénoncé.
C’est à SaintIrénée de Lyon , Père et docteur de l’Eglise, vraisemblablement né à Smyrne en Asie Mineure où il fut l’élève de Polycarpe que l’on doit le livre “contre les hérésies” écrit dans les années 180 après JC qui fut la principale dénonciation de ce qu’on appelle aujourd’hui le gnosticisme chrétien. Ce livre peut être lu ici.
Le gnosticisme chrétien trouva son apogée au II ième et III siècle dans le monde romain, sans doute d’abord en Mésopotamie, aussi en Samarie puis en Egypte. Il se développa dans deux des grandes villes de l’Empire que furent Antioche ( actuellement Antakya) et Alexandrie. Les historiens relient ses origines tantôt au monde de la diaspora héllénique de ces deux villes tantôt au monde juif notamment à la diaspora installée à Alexandrie.
Des études associent aussi ces courants religieux à des courants iraniens et Indiens parfois même postérieurs mais qui présentent une approche similaire. L’origine du gnosticisme reste à ce jour incertaine et les avis sont partagés.
Contrairement au courant orthodoxe chrétien qui deviendra majoritaire au IV ième siècle et décidera du canon du Nouveau Testament, ( les fragments de Muratori rédigés en latin au VII ou VIII ième siècle sont la traduction d’un texte grec que l’on situe fin du II ième ou IV ième siècle) basé sur les quatre Evangiles retenus, les Actes des Apôtres, les Epitres de Paulet l’Apocalypse de Jean, le courant gnostique, déclaré hérétique et combattu par les tenants de l’orthodoxie, s’appuie sur une connaissance reçue directement par certains initiés.
Selon les gnostiques, l’humanité est divisée en trois catégories :
ceux qui se sentent (donc, se savent) pourvus d’une perfection innée dont la nature est esprit : les pneumatiques; pneuma veut effectivement dire « esprit ». En grec sont les spirituels ceux qui sont prédestinés au salut ;
ceux qui n’ont qu’une âme et point d’esprit, mais chez qui le Salut peut encore être introduit par instruction : les psychiques, ceux qui possèdent une âme et peuvent être sauvés au prix d’un effort personnel et d’une conversion ;
enfin, les êtres dépourvus d’esprit et d’âme, uniquement constitués d’éléments charnels voués à la destruction : les hyliques.
Le but premier du gnostique est la délivrance de sa parcelle divine, aliénée dans un monde matériel corrompu, et sa remontée vers les sphères célestes. Cette délivrance passe par la Gnose, la connaissance parfaite de la nature de l’esprit, des structures de l’univers, de son histoire passée et future.
Le premier aspect de la Gnose porte sur les origines du monde matériel et de l’homme, le Mal s’expliquant par la chute accidentelle d’éléments supérieurs dans un cosmos matériel, temporel et sexué, au fond duquel ils se sont disjoints, dispersés et emprisonnés sans pour autant perdre leur pureté. Le second aspect de la Gnose vise la Destinée de l’humanité et du Cosmos, aboutissant à la dissolution finale de la matière, à la libération de l’esprit et au retour à l’unité parfaite intemporelle dont les élus, ici-bas, gardaient le souvenir. Le monde supérieur ayant seul été organisé par une intelligence authentiquement créatrice, le matériel n’en est qu’une copie maladroite. De même, l’homme terrestre est l’image imparfaite d’un modèle céleste. On voit l’idée de Décadence, puis de Rédemption. Pour les Élus, le Salut peut être personnel, alors que pour les autres le rachat se fera par une eschatologie générale ayant pour terme la destruction de l’univers matériel
.Irénée (vers 180) et Hippolyte (vers 200) font de Simon le magicien dit aussi Simon de Samarie le père du gnosticisme et le fondateur d’une secte gnostique, mais on peut se demander s’il s’agit du même personnage.
Simon le Mage ou le Magicien, né en Samarie, est contemporain de Jésus.
il se fait appeler la Vertu de Dieu ou la Grande Vertu. Cependant, le bruit des miracles accomplis par les apôtres intrigue le philosophe samaritain. Il se dit que ces gens doivent être plus habiles que lui et possèdent sans doute des secrets qu’ils pourraient lui transmettre. Converti par la prédication de Philippe, il reçoit le baptême. Il tente d’acheter les secrets des apôtres et se voit, de ce fait, rejeter par l’apôtre Pierre.
Simon, qui ne s’est fait chrétien que dans l’intérêt de son art, reprend son ancien état de magicien et se met, comme les apôtres, à faire des prosélytes. Il va s’établir à Tyr, où il achète, dit Tertullien, une courtisane avec le même argent qu’il voulait consacrer à l’achat du Saint-Esprit. Cette femme, instrument de ses désordres, continue Tertullien, est un apôtre sui generis – propre à une espéce-, qui réussit à recruter un grand nombre de néophytes. Elle,s’appelle Hélène et Simon la présente comme une nouvelle incarnation de l’épouse de Ménélas, celle qui causa la ruine de Troie. Il la fait aussi passer pour Minerve ou pour la mère du Saint-Esprit.
Selon Justin (1ère Apol., 26; 56), Simon se rend à Rome, au temps de Claude (41), et il y obtient un succès inouï. Les plus grands personnages du temps sont éblouis par ses prestiges. S’il faut en croire plusieurs Pères de l’Église, on leur élève, à lui et à sa courtisane Hélène, des statues dans l’île du Tibre.
Satornil – Saturnin– Disciple de Ménandre, Saturnin (Satornil) d’Antioche est moins éloigné que Simon le Mage du christianisme traditionnel. Il paraît néanmoins s’être également inspiré de la cabale judaïque et des principes de Zoroastre.
Il admet l’existence du monde pur ou spirituel et celle du monde des ténèbres ou matériel. Au seuil du monde pur, 7 puissances (peut-être les Élohim de la Genèse) ont créé notre univers et s’en sont partagé le gouvernement. L’homme est leur œuvre ; mais après avoir fait le corps, ils n’ont pu en créer l’âme, et il fallut que le Dieu suprême envoyât, en qualité d’âme, dans le corps de l’homme, une étincelle émanée de la Lumière éternelle. L’âme doit un jour retourner à son principe ; en attendant, elle s’est souillée au contact du corps au point d’être incapable désormais de se délivrer elle-même ; d’où la nécessité d’un sauveur. Le Père inconnu envoya sa puissance suprême: Jésus-Christ. Celui-ci enseigna aux hommes comment ils devaient vivre pour que leur âme retournât un jour à son principe. Il eut pour disciples Basilide et Cerdon.
À Alexandrie, entre 110 et 130, Basilide(+ 140) professe une doctrine qui comporte des éléments philosophiques très importants et très curieux. Son enseignement est secret et ne se communique aux adeptes qu’après de longues épreuves. Clément d’Alexandrie reproche aux partisans de Basilide de croire que nous sommes tirés comme des marionnettes par des forces naturelles, en sorte qu’il n’y a plus ni volontaire ni involontaire (Stromates, II, III, 12, 1). Selon le même Clément (Stromates, IV, 12), Basilide dit : « Tout ce qu’on voudra plutôt que de mettre le mal sur le compte de la Providence ». En effet, Basilide n’admet pas un second principe, celui du mal : il reste foncièrement moniste à la différence des autres gnostiques. Basilide est natif de Syrie, et a, sans doute, été élevé dans les idées gnostiques de cette contrée. Élève à Antioche de Ménandre, iI va ensuite étudier à Alexandrie, où l’attrait des grandes études, dont cette ville est la métropole, le fixe définitivement (131). Son enseignement est secret et ne se communique aux adeptes qu’après de longues épreuves. Basilide le résume dans un ouvrage en 24 livres intitulé Exégétique.
On ne peut quitter l’énumération des grands gnostiques de l’époque sans citer Valentin qui a écrit un évangile de vérité. La doctrine de ce théologien chrétien est très complexe et très riche. Dieu le « Père », est « inengendré », « incompréhensible », « insaisissable » et « éternel ». Avec lui, coexiste la « Pensée », qui est aussi « Silence » ou « Grâce ». De ce Premier et de sa Pensée vont naître trois couples d’éons : Intellect et Vérité, Logos et Vie, Homme (Idéal) et Église. Au total, on aura trente éons, qui constituent le Plérôme. Mais le trentième éon,Sophia (Sagesse), souffre de ne pouvoir comprendre la « grandeur infinie du Père ». Du fait de cette « passion », la Sagesse tombe et cette chute donne naissance au Démiurge (qui n’est autre que le Dieu de l’Ancien Testament).
Le courant gnostique fut longtemps connu essentiellement à partir d’écrits du courant orthodoxe chrétien dont ceux d’ Irénée de Lyon et Clément d’Alexandrie jusqu’à la découverte en 1945 en Haute Egypte des écrits en langue copte – environ 1200 pages : la bibliothèque de Nag Hammadi, ensemble de douze codex de papyrus reliés en cuir, et partie d’un treizième (un traité en 8 folios), du milieu du IVe siècle. Ces écrits sont pour l’essentiel des textes gnostiques, des évangiles non retenus par l’Eglise dont Évangile de la vérité, Évangile selon Thomas,Évangile selon Philippe…S’ajoutent à ces textes ceux déjà découverts et achetés en 1896 comme celui de l’évangile de Marie.
Le 7 décembre dernier j’avais publié un article concernant ma demande à Lucienne, la messagère des anges. Il, y eu une inversion par la messagère entre question et réponse.
Voici dans le lien qui suit la réponse à ma question : pourquoi en 2000 ans d’histoire les anges nomades ne se sont pas manifestés et pourquoi le font-ils seulement actuellement par la canal de Lucienne ?
Image d’illustration du livre de Jean-Claude Michéa paru en 2017 et présentée avec la critique ci -dessous par profession-spectacle.com
Une double approche d’abord d’analyse rationnelle puis d’approche spirituelle chrétienne …
1 )Dans le droit à la paresse Paul Lafargue écrit ceci :
« Le Capital ne connaît ni patrie, ni frontière, ni couleur, ni races, ni âges, ni sexes ; il est le Dieu international, le Dieu universel, il courbera sous sa loi tous les enfants des hommes ».
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2) Dans la Bible ce visage du capital est celui de Mammon :
« Aucun homme ne peut servir deux maîtres : car toujours il haïra l’un et aimera l’autre. On ne peut servir à la fois Dieu et Mammon (Matthieu 6:24). »
( Mammon dans la Bible serait un mot d’origine araméenne, signifiant « richesse “. Certains le rapprochent de l’hébreu matmon, signifiant trésor, argent
Dans le Nouveau Testament, ainsi que dans le Talmud, le mot « Mammon » signifie « possession » (matérielle), mais il est parfois personnifié.
Sainte Françoise Romaine (1384–1440) présente Mammon comme étant un des trois princes de l’Enfer, soumis à Lucifer uniquement. Il préside aux divers péchés que fait commettre l’amour de l’argent.
Dans son ouvrage L’Unique et sa propriété, le philosophe allemand Max Stirner associe Mammon à une divinité illusoire à laquelle sacrifieraient les impies, par opposition avec le Dieu des croyants pieux. Karl Marx évoque aussi le culte de Mammon.
Jacques Ellul, quant à lui, écrit dans La subversion du christianisme que Mammon est une partie de Satan, une de ses caractéristiques, un moyen de le définir. Il y consacre d’ailleurs toute une partie de son ouvrage
2017
C’est à l’occasion d’un article sur le projet de loi sur la tauromachie que Jean Claude Michéa a fait paraître dans le Figaro le 25 novembre dernier que j’ai découvert son livre sur l’analyse du capitalisme, la dérive américaine de la gauche traditionnelle qui a abandonné les classes populaires, celle des gilets jaunes aux ronds-points, celle de la France périphérique mise en valeur par Christophe Guilluy.
Voici donc l’analyse sur le site profession spectacle :
Dans son livre La religion du capital, Paul Lafargue, gendre de Karl Marx, bien connu pour son livre Le droit à la paresse, décrit ainsi ce Mammon qu’est le capital : « Le Capital ne connaît ni patrie, ni frontière, ni couleur, ni races, ni âges, ni sexes ; il est le Dieu international, le Dieu universel, il courbera sous sa loi tous les enfants des hommes ». La description n’est volontairement pas éloignée de la façon dont la Bible présente la figure du Prince de ce monde, bien que, dans une vision chrétienne, cette figure doit passer, le Prince de ce monde n’ayant pas le dernier mot. Mais en attendant, le capitalisme triomphe sous l’espèce du libéralisme.
Le grand mérite du nouveau livre de Jean-Claude Michéa, Le loup dans la bergerie, publié aux éditions Climats / Flammarion, est d’éclairer cette figure si présentable du capitalisme que paraît être, pour lui, le libéralisme contemporain, présentable et séduisante au point, par sa plus envoûtante rhétorique qu’est le discours des droits de l’homme, d’avoir su persuader de ses bienfaits et « convertir » à sa dynamique la plus grande partie de la gauche. C’est la thèse centrale de Jean-Claude Michéa, auteur de nombreux essais et fin connaisseur de Karl Marx et George Orwell : « c’est avant tout à travers l’idéologie des “droits de l’homme”… que le “loup de Wall Street” [a] réussi à s’introduire dans la “bergerie socialiste” ».
Derrière cette thèse centrale, il y a l’idée d’une convergence et même d’une indissociabilité des libéralismes (politique, économique et culturel), exaltant tous la liberté de l’individu au point que tout sens et toute recherche du bien commun, toute définition de la vie bonne, sont devenus incongrus et relèvent au mieux des affaires privées de chacun. J.-C. Michéa nous montre donc que l’heure est grave et qu’il est urgent, vital, de penser et démasquer la « tyrannie libérale ». De façon stimulante, avec un grand sens politique en même temps qu’une profonde intelligence des rapports de forces et des enjeux sociaux, moraux et même spirituels que masque la globalisation du libéralisme, avec aussi beaucoup d’humour, J.-C. Michéa nous donne des yeux pour voir le triomphe de Mammon en même temps qu’il arme nos intelligences pour le combattre et, espérons-le, pour le vaincre.
Le principe d’illimitation du capitalisme, moteur du transhumanisme
Il y a au principe (au fondement) du capitalisme un orgueil prométhéen et, pourrait-on dire, babélien : l’idéologie capitaliste s’appuie sur « l’utopie d’une croissance illimitée » et le but de son activité n’est « ni la valeur d’usage ni la jouissance, mais bien la valeur d’échange et son accroissement continu ». Bref, produire pour produire et croître pour croître. Chacun, dans sa vie quotidienne, peut se rendre compte de l’obsolescence programmée des divers appareils qui encombrent son domicile, obsolescence programmée qui, jointe à la disparition des réparateurs et à la course effrénée à l’innovation, justifie sans cesse le réassort et le rachat de nouveaux appareils. J.-C. Michéa ne se borne pas à ce constat mais donne deux précisions essentielles, l’une sur l’origine, l’autre sur les conséquences de ce principe d’illimitation.
La première précision est qu’il s’agit là d’une logique économique qui trouve sa source, depuis Adam Smith et Voltaire, dans des valeurs non pas conservatrices mais de gauche : individualisme radical, refus de toutes les limites et de toutes les frontières, culte de la science et de l’innovation technologique. La seconde précision est que (Michéa cite Marx), « dans sa fringale de surtravail digne d’un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales mais également les limites naturelles les plus extrêmes ». Cette seconde transgression, que le capitalisme nous présente comme un affranchissement, n’est-ce pas ce que nous promettent le transhumanisme et la médecine procréative ? S’affranchir des limites naturelles que sont la douleur, la maladie, la mort ?
La liberté comme puissance individuelle
À la vérité, l’orgueil prométhéen de l’homme auteur et propriétaire de lui-même trouve une source sûre dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen dont l’article 4 donne une définition égoïste et sans substance de la liberté qui « consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». La liberté, pour chaque personne, ne consiste donc pas à rechercher et faire le bien mais à faire ce qu’elle veut. J.-C. Michéa montre de façon convaincante qu’il n’y alors plus de société possible mais une collection-juxtaposition d’individus poussant leurs désirs égoïstes (chacun étant le propriétaire privé de soi-même) jusqu’au point où ils rencontrent et se heurtent à ceux d’un autre individu. Dans ce cadre, c’est à chacun qu’il revient, isolément, de déterminer ce que sont ses valeurs (morales, religieuses, philosophiques) car toute norme commune est devenue impossible et odieuse.
Chaque individu étant le siège de valeurs distinctes de celles des autres et la liberté étant une pure puissance individuelle, les revendications de nouveaux droits prolifèrent, sans qu’aucune instance commune et supérieure puisse juger de leur légitimité, de leur moralité et de leur conformité à la réalité. Au nom de quoi alors refuser, par exemple, « le droit pour un individu de sexe masculin d’exiger de la collectivité qu’elle reconnaisse officiellement qu’il est réellement une femme » ? Le désir de satisfaire toutes les revendications de nouveaux droits est si impérieux qu’il échappe, dit Michéa, à tout souci de cohérence philosophique : on peut ainsi légaliser le cannabis et interdire le tabac, pénaliser l’homophobie et l’islamophobie ou encore interdire la prostitution et envisager « de créer un corps d’assistantes sexuelles ». Le droit lui-même se subjectivise, se « positivise », loin de toute référence antérieure et supérieure, loin de tout droit naturel. Il n’existe plus que pour satisfaire les revendications de tel ou tel, selon une logique que Michéa pousse jusqu’à l’absurde, imaginant l’avènement prochain du droit « pour tout individu, de décider… de la date de naissance qui convient le mieux à son ressenti personnel et qui devrait donc pouvoir figurer officiellement sur tous ses documents d’état-civil… ».
Le libéralisme global
Selon Michéa, le libéralisme économique débridé n’est que la conséquence du libéralisme politique et de ses deux postulats essentiels : d’une part, le refus de voir en l’homme un animal politique (c’est-à-dire fait pour vivre en société) et l’idée qu’il n’y a pas de société mais une collection d’individus ; d’autre part, l’impossibilité pour ces individus « de s’accorder sur la moindre définition commune du Bien ». Et ce libéralisme économique débridé, s’appuyant sur la ruse de la « main invisible » qui prétend que la maximisation de l’intérêt individuel concourt au bien de tous et à l’harmonie générale, est lui-même lié au libéralisme culturel qui consiste à penser que « chacun a le droit de vivre comme il l’entend, aucun mode de vie n’étant supérieur à un autre ».
C’est sans doute par le libéralisme politique et culturel que la plus grande partie de la gauche en est arrivée à promouvoir le libéralisme économique. Nous qui avons fréquenté l’IEP Paris (« Sciences-Po ») pouvons en témoigner : au tournant des années 1990, le manuel de référence des élèves de ‘‘section économique et financière’’ était le livre de Pierre Moscovici et François Hollande, L’heure des choix. Et tous nos professeurs de la gauche parisienne libérale nous « vendaient » la « désinflation compétitive », la dérégulation du marché du travail et l’accélération des privatisations. Dans le même temps, en histoire des idées politiques, on nous apprenait que la France était née avec les « idéaux » (qui ne sont donc pas des réalités) de 1789 : Locke et Rousseau étaient progressistes, ouverts et gentils ; de Maistre, de Bonald et Burke étaient réactionnaires (ce qui est mal), frileux et méchants…
Un droit formel et désincarné mais qui peut s’avérer totalitaire
J.-C. Michéa a aussi le grand mérite de montrer à quel point le droit positif, d’apparence neutre et formelle ou procédurale, sert en réalité à masquer et légitimer la domination du plus fort. Car, Marx l’avait bien vu en fin sociologue qu’il était, le droit est l’un des éléments de la superstructure qui vient coiffer l’infrastructure économique. C’est ainsi que le contrat de travail, bien qu’il soit, d’un point de vue juridique, librement conclu par deux parties égales, masque et légitime la réalité d’une domination de classe exercée par l’employeur, la réalité d’un état de nécessité chez la partie employée.
En outre, à force de se borner à protéger le droit de chacun de « vivre comme il l’entend et en fonction de ses seuls désirs privés » (alors qu’il était défini par les Anciens comme l’art de rendre à chacun ce qui lui est dû : suum cuique tribuere), le droit contemporain refuse « toute invitation philosophique à exercer le moindre regard critique sur la valeur de tel ou tel comportement », y voyant facilement « l’expression d’une phobie particulière destinée à stigmatiser telle ou telle catégorie de la population ». C’est au fond le totalitarisme de l’individualisme : un individu ne peut prétendre évaluer un autre individu à partir d’un point de vue social, collectif, du bien commun, car il révèle alors sa « phobie » (parfois pénalement réprimée) du comportement individuel critiqué.
Retrouver le goût d’une recherche collective de la vie bonne
Selon Jean-Claude Michéa, capitalisme et libéralisme divisent pour régner : « Par la promotion libérale des droits individuels, chacun se trouve aujourd’hui garanti et protégé dans son statut comme sans doute jamais auparavant… mais l’avènement est simultanément la meilleure garantie pour les systèmes… économiques, financiers, techno-scientifiques désormais mondialisés de pouvoir déployer à leur guise des réseaux complexes face auxquels les individus, mais aussi les communautés et les États, se trouvent politiquement et éthiquement démunis ». Au fond, estime Jean-Claude Michéa citant Marat, cette évolution conduit (voire vise) à isoler les citoyens et à les « empêcher de s’occuper en commun de la chose publique ».
Il ne peut alors y avoir de communauté ni de sentiment d’appartenir à une communauté. Tout est réduit à l’échange marchand qui n’exige de chacun ni renoncement à la liberté individuelle ni même le moindre investissement moral et affectif, le marché étant, dit Milton Friedman, « la seule institution qui permette de réunir des millions d’hommes sans qu’ils aient besoin de s’aimer, ni même de se parler ». Face à cette horreur libérale, J.-C. Michéa invite le lecteur à retrouver le désir et le goût d’une véritable vie sociale, de la recherche en commun de la vie bonne. Il invite pour ce faire tout un chacun à respirer l’air sain des penseurs anarchistes du dix-neuvième siècle : Proudhon écrivait ainsi que, dans une société socialiste, « la liberté de chacun rencontrera dans la liberté d’autrui non plus une limite, comme dans la Déclaration des droits de l’homme, mais un auxiliaire ».
Disons enfin, pour conclure, que l’on peut regretter que Jean-Claude Michéa ne nuance pas davantage sa dénonciation du libéralisme économique contemporain, qui semble sans frein par la reconnaissance des bienfaits du libéralisme politique historique, lequel a tout de même permis aux hommes de s’affranchir du joug des tyrannies et d’exercer pleinement des libertés aussi fondamentales que les libertés de conscience, d’opinion et d’expression (y compris artistique). Il est vrai qu’il évoque à quelques reprises la dette que nous avons vis-à-vis des penseurs du libéralisme historique mais, à la lecture de son essai, cette dette semble être annulée par toutes les conséquences extrêmes et néfastes du libéralisme économique dérivé du capitalisme que l’on peut constater aujourd’hui. Au fond, c’est peut-être plutôt l’excès d’un libéralisme qui est la forme contemporaine du capitalisme, sa démesure et sa perte de contact avec la réalité, qui doit être dénoncée et que veut peut-être dénoncer Michéa.
Né en 1967, Rod Dreher est journaliste pour le magazine The American Conservative. Il a collaboré auparavant au New York Times. Originaire d’une famille méthodiste, il se convertit au catholicisme en 1993 puis à l’orthodoxie en 2006. Son invitation à retrouver la tradition de philosophie morale aristotélicienne rencontre un puissant écho outre-Atlantique. Auteur du mémorable Comment être chrétien dans un monde qui ne l’est plus, succès de librairie aux États-Unis comme en Europe, l’auteur récidive avec Résister au mensonge, Vivre en chrétiens dissidents.
Après son brillant essai sur le « pari bénédictin », Rod Dreher développe une réflexion aussi puissante que féconde autour du soft totalitarisme occidental. Pas d’interdiction officielle d’opinion, pas de déploiement d’un État policier, mais l’émergence insidieuse d’une tyrannie douce qui, sous l’égide d’un credo progressiste, annihile tout esprit critique et paralyse jusqu’au plus indépendant des libres penseurs. Qu’est-ce que le soft totalitarisme ? Comment l’homme moderne en vient-il à renoncer à sa liberté d’expression et aux lumières du bon sens ? Pourquoi l’Occident est-il gagné par le novlangue et la réécriture de l’histoire ?
C’est en s’appuyant sur les précieux témoignages d’anciens dissidents des régimes communistes que le penseur américain répond aux interrogations de notre époque. Incisif et lucide, il place le chrétien devant le vertige des temps d’aujourd’hui et de demain et l’appelle à la foi profonde, à la résistance familiale, à la soif de la vérité, seules à même de fissurer les fantasmes d’une époque qui nous infantilise et nous noie dans les paradis artificiels.
Aiguillé par l’exigence de vérité, cet essai magistral nous donne les moyens de résister au mensonge qui ronge et liquéfie l’âme.
Il y a 13 lieux d’apparition de Marie, mère de Jésus, qui sont reconnus par l’Eglise catholique et d’autres qui, sans être reconnus, donnent lieu à des pèlerinages autorisés par elle.
Par ailleurs, l’Eglise orthodoxe reconnaît 5 apparitions mariales en Egypte entre 1968 et 2009.
L’Eglise anglicane reconnaît aussi 3 apparitions mariales dont celle de Lourdes.
Parmi les 13 lieux d’apparition reconnus par l’Eglise 4 se situent en France : Laus (1664-1718) ( cf Notre Dame du Laus), La Salette(1846), Lourdes ( 1858) et Pontmain(1871).
Citons aussi, hors de France, le pélerinage célèbre de Fatima (Portugal -1917)
Parmi les autres pélerinages autorisés mais non encore reconnus par l’Eglise, celui de Guadalupe au Mexique ( 1531) est le plus important de la chrétienté. ( cf Notre Dame de Guadalupe ; Avec 20 millions de personnes qui visitent la basilique Notre-Dame-de-Guadalupe de Mexico où est exposée son image, dont près de la moitié le 12 décembre (et les jours précédents), le sanctuaire marial de Notre-Dame de Guadalupe est le lieu de dévotion catholique le plus visité après le Vatican.
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Les apparitions de “la belle Dame“, “aquero” à Bernadette Soubirous
Bernadette Soubirous n’était qu’une jeune adolescente de 14 ans lorsque la vierge Marie lui est apparue. Une série de 18 apparitions du 11 février au 16 juillet 1858 transformera sa vie à tout jamais et fera d’elle la porteuse du message de Lourdes.
Fille de François et Louise Soubirous, Bernarde-Marie Soubirous est née à Lourdes le 7 janvier 1844 au moulin de Boly. Rapidement ses proches l’appeleront Bernadette. Ses parents ne sont pas pauvres, son père est meunier et locataire du moulin. Les affaires marchent bien. Elle est l’aînée de 9 enfants, dont 4 seulement arriveront à l’âge adulte. De santé fragile, en novembre 1844, elle ira en nourrice à Bartrès jusqu’en avril 1846. Elle revient au moulin, c’est l’époque du bonheur.
Son père et sa mère sont de braves gens, pieux et généreux avec les pauvres. Plus tard vont arriver les moments difficiles : décès des petits frères et soeurs et blessure grave du père au travail. Il perdra un oeil.
La “révolution industrielle” fera le reste. Le moulin ne rapporte plus de quoi payer le loyer et la famille est expulsée en juin 1854.
François, le père, loue un moulin plus petit et moins cher mais moins rentable. C’est à nouveau l’échec. Il devient manoeuvre. Louise, sa mère, va faire des ménages et Bernadette reste à la maison s’occuper de ses frères et de sa soeur. Elle ne va pas à l’école et parle le bigourdan. Elle ne va pas non plus au catéchisme et donc ne peut pas faire sa première communion.
En 1854, Bernadette est atteinte du choléra. Elle vivra mais restera très fragile.
En février 1857, leur cousin, Sajous, accepte de les loger gratuitement dans une pièce appelée “le Cachot“. C’est une ancienne cellule de prisonnier. Une seule pièce, sombre et malsaine, leur servira de cuisine et de chambre pour 6 personnes.
A partir de janvier 1858, elle ira à l’hospice des soeurs qui font aussi école (les soeurs de l’instruction chrétienne de Nevers). Elle va régulièrement, avec sa soeur et des amies de son âge, ramasser du bois mort pour se chauffer dans le glacial cachot.
“Que soy era l’immaculada Concepciou”
Ce 11 février 1858 elle va avec sa soeur Toinette et une amie à Massabielle (vieille pierre en bigourdan) pour ramasser du bois mort.
C’est là que, dans le creux du rocher, lui apparut la “belle dame”. A son retour à la maison, elle en parle à ses parents qui lui conseillent de n’en rien dire à personne. Ils ont bien assez de soucis comme ça…
Elle retourne à Massabielle le dimanche 14 février et à nouveau la dame lui apparait. Elle reste à genoux, sort son chapelet et prie. Son visage est radieux.
Le jeudi 18 février est le jour de la troisième apparition. La dame lui parle pour la première fois :
“Voulez vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ?”.
Puis elle ajouta
“Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre”.
Vendredi 19 février, 4ème apparition.
Samedi 20 février, 5ème apparition.
Dimanche 21 février, 6ème apparition.
Le lundi 22 février a été un jour sans apparition.
Mardi 23 février, 7ème apparition.
Mercredi 24 février, 8ème apparition au cours de laquelle la dame parle de nouveau :
“Pénitence, pénitence, pénitence. Vous prierez Dieu pour les pécheurs. Allez baiser la terre pour la conversion des pécheurs.”
C’est lors de la 9ème apparition, le Jeudi 25 février que la dame lui dit : “Allez boire à la fontaine et vous y laver”avant d’ajouter
“Vous mangerez de cette herbe qui est là”.
Bernadette fait donc un trou dans l’herbe, à l’endroit où elle se trouvait. De ce trou va jaillir la source.
Le vendredi 26 février a été un jour sans apparition.
Samedi 27 février, 10ème apparition. Les mêmes paroles que le 24 février sont prononcées.
Dimanche 28 février, 11ème apparition, les mêmes paroles sont de nouveau prononcées.
Lundi 1er mars, 12ème apparition.
Mardi 2 mars, 13ème apparition. La dame lui dit :
“Allez dire au prêtre qu’on vienne ici en procession et qu’on y bâtisse une chapelle”.
Mercredi 3 mars, 14ème apparition et nouvelle demande la dame pour la chapelle.
Jeudi 4 mars, 15ème apparition sans demande et dernier jour de la quinzaine.
Les autorités de la ville empêchent à présent l’accès à la grotte. Elle sera interrogée plusieurs fois par la police mais ne variera jamais dans ses déclarations. On veut lui faire dire qu’elle a vu la vierge mais elle continuera à dire “la dame” ou “aquero”.
Le jeudi 25 mars, elle pourra retourner à la grotte. Ce sera la 16ème apparition. Bernadette demande son nom à la dame qui lui répond “Que soy era l’immaculada Concepciou” (je suis l’immaculée Conception).
Après avoir été menacée de prison, à la fin de la 17ème apparition du Mercredi 7 avril à laquelle le juge était venu assister, la flamme du cierge de Bernadette se mit à lécher sa main, sans la brûler. Un docteur présent sur les lieux, le docteur Douzous, confirmera les faits. C’est le miracle du cierge.
La 18ème et dernière apparition date du vendredi 16 juillet et il n’y eut pas de parole.
Lourdes en 1858
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La vie de Bernadette Soubirous est largement détaillée ici. On en tirera seulement ces quelques extraits :
Le , Bernadette quitte les Pyrénées, qu’elle ne reverra jamais. Elle arrive le 7 à la maison mère, le couvent Saint-Gildard de Nevers.
Le , elle prend l’habit de novice et reçoit le nom de sœur Marie Bernard.
À partir de 1875, elle est constamment malade. Elle est atteinte de tuberculose et souffre de son asthme chronique. Elle prononce ses vœux perpétuels le . Après avoir fait ôter toutes les images pieuses de sa chambre pour ne conserver qu’un crucifix, elle meurt à l’infirmerie Sainte-Croix le , à 15 h 30, à l’âge de 35 ans.
Elle est canonisée ( cf là canonisation) le par le pape Pie XI, non en raison des apparitions dont elle dit avoir été le témoin, mais eu égard à sa foi et à l’exemplarité de sa vie religieuse.
Avant cette date et pour les besoins de l’instruction du procès de béatification ( cf là), phase qui précède celle de la canonisation, son corps doit être exhumé : le cercueil est ouvert trois fois, le 22 septembre 1909, le 3 avril 1919 et 18 avril 1925. Les docteurs sont surpris que le cadavre ne répande aucune odeur vu la tuberculose osseuse et le chancre du genou de Bernadette Soubirous. L’odeur de sainteté étant un critère retenu pour la béatification, les autorités religieuses n’hésitent pas à faire appel à des médecins attestant avoir retrouvé le corps de la future sainte dans un état de « conservation extraordinaire », « intact » voire « in-corrompu » (cf là l’incorruptibilité). Tel est le cas lors de la première exhumation de Bernadette Soubirous, les docteurs faisant état d’une « conservation extraordinaire ».
Le docteur Thérèse Valot, tenant compte de la présence de charbon et de sels, estime pour sa part que « le corps de Bernadette a été embaumé ». À chaque exhumation, l’épiderme est lavé à deux reprises avec des détergents. On souhaite exposer le corps, mais « la face noirâtre avec les yeux et le nez excavés auraient produit sans doute sur le public une impression pénible. » Aussi charge-t-on un artiste d’exécuter un masque de cire colorée qui, depuis, recouvre le visage de Bernadette. Pour une même raison, les mains subissent un traitement analogue.
Elle est béatifiée le 14 juin 1925 et le 3 août de la même année , son corps, placé dans une châsse de verre et de bronze, est transféré dans la chapelle Saint-Gildard de son couvent, où les pèlerins affluent aussitôt pour le voir.
Le rosaire, à l’origine, est une forme de dévotion mariale qui consiste à réciter trois chapelets, composés chacun de cinq dizaines de grains qui symbolisent cinquante roses envoyées à Marie. Ces quinze dizaines permettent de méditer sur des « mystères » liés à Marie et à Jésus. Depuis le pontificat de Jean-Paul II, un quatrième chapelet a été ajouté, portant le total à vingt dizaines.
Le pape Jean-Paul II a expliqué dans la lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae que « chaque mystère du chapelet, bien médité, met en lumière le mystère de l’homme. En même temps, il devient naturel d’apporter à cette rencontre avec la sainte humanité du Rédempteur les nombreux problèmes, préoccupations, labeurs et projets qui marquent notre vie. “Décharge ton fardeau sur le Seigneur : il prendra soin de toi” (Ps 55:23). Méditer le Rosaire consiste à confier nos fardeaux aux cœurs miséricordieux du Christ et de sa Mère. »
Les prières répétitives apparaissent dès les premiers siècles du christianisme. On attribue à Antoine le Grand, ermite dans le désert d’Égypte, l’invention du komvoskhinion, chapelet orthodoxe encore utilisé par les moines du mont Athos.
La dévotion du Rosaire, déjà en usage chez les Cisterciens depuis le XIIème siècle, s’est développée au XIIIème siècle sous l’influence des Dominicains. Il n’existe sous sa forme actuelle que depuis le XIV ème siècle. C’est pourquoi de nombreux tableaux de la « Vierge du Rosaire » représentent celle-ci offrant une rose ou un chapelet à des membres de cet ordre : saint Dominique, le fondateur, ou Alain de La Roche et Catherine de Sienne.
Le Rosaire des Dominicains date du XIIIème siècle. Au terme de trois jours de prière dans la forêt de Bouconne, aux portes de Toulouse, Dominique de Guzmán aurait reçu le Rosaire comme moyen de convertir les populations adeptes du catharisme. Cette légende ne fait que traduire l’attachement des Dominicains à la récitation du Rosaire, mais celui-ci ne s’est stabilisé que beaucoup plus tardivement, vers le XVème siècle.
C’est au frère dominicain Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, que l’on doit sa diffusion : il prêche en Flandre puis à Lille, où, en contact avec des monastères chartreux, il découvre les clausules de Dominique de Prusse, qui l’enthousiasment. Alain de La Roche devient alors l’apôtre du Rosaire, qu’il appelle « Psautier du Christ et de la bienheureuse Vierge Marie ».
Notre-Dame du Rosaire est dans le catholicisme une des nombreuses dénominations de Marie.
Pour écrire cet article, j’ai rencontré Annie qui participe depuis 25 ans au pélerinage du Rosaire organisé par l’Association du Rosaire Bourgogne -Franche-Comté comme il l’est aussi dans chaque région de France et des DOM-TOM. Il commence le premier lundi d’octobre. ( cette année il aura lieu du 4 au 9 octobre2022)
C’est un des plus grands pélerinages de Lourdes. ( on peut citer aussi le pélerinage de l’Ordre de Malte, le pélerinage militaire international, le pélerinage national du 15 août, le pélerinage Lourdes cancer espérance, parmi environ 35 pélerinages nationaux et internationaux) Le pélerinage du Rosaire regroupe environ 50 000 pélerins. Les départ se font en TGV spéciaux et de jour depuis 2015. Pour la région, partent environ 1200 pélerins dont 80 malades et environ 200 jeunes des écoles catholiques de la région.
C’est une gigantesque organisation pour le voyage d’abord et ensuite sur place. Le pélerinage du Rosaire fut fondé en 1908 par l’ordre des Dominicains (ordre des frères prêcheurs). Il nécessite au départ et sur place la présence de médecins, d’infirmiers, aide-soignants, brancardiers qui accompagnent les malades qui recevront les soins nécessaires au cours du voyage et durant le pélerinage dans un hôpital construit à cet effet à l’intérieur du sanctuaire.
Les rôles de tous les accompagnateurs sont très précis et l’organisation d’ensemble est de “type militaire” dit Annie .
Il y a les hôtesses qui accueillent, renseignent, aident à prier pour les chemins de croix, à recueillir l’eau de Lourdes aux fontaines, participent à la vente des livres, chapelets et autres objets en lien avec le pélerinage. Le service est entièrement bénévole sans autre avantage que la joie de servir.Les hôtesses porte un uniforme et tous les frais du séjour sont à leur charge.
photo hôtesses 2021
Plusieurs milliers d’hospitaliers et hospitalières sont au service des 1500 malades du pélerinage avec médecins, pharmaciens, infirmières, kinésithérapeutes, brancardiers … C’est une hospitalité d’accompagnement dans la prière des mystères du Rosaire : mystères joyeux, douloureux, glorieux et lumineux en lien avec la vie de Jésus et Marie. ( cf là la page de présentation des mystères)
Les commissaires assurent le fonctionnement technique et l’organisation des cérémonies du Pélerinage du Rosaire. Ils constituent le service d’ordre durant cette semaine.
Enfin la chorale du Rosaire se constitue par région et se regroupe à Lourdes où elle anime les diverses célébrations.
Tous les jours les laudes ont lieu à 8h15 et les vêpres à 18h. Il ya aussi les confessions,les chemins de croix sur la colline ou dans la prairie. Il y a aussi les conférences grandes et moins grandes , les témoignages, les échanges autour de différents visages de l’Eglise ( action catholique des milieux indépendants, équipes du Rosaire, Espérance et Vie, fraternités laïques dominicaines, monde rural etc…) Il y aussi le cinéma autour des thèmes en lien avec l’Eglise et son message.
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Les guérisons de Lourdes
Les guérisons de Lourdesqui sont considérées comme miraculeuses par l’Église catholique, depuis les premières en 1858 jusqu’à 2020, sont au nombre de 70 reconnues sur près de 7 200 jugées inexpliquées
Pour qu’une guérison soit reconnue comme miraculeuse par l’Église catholique, il faut qu’un groupe de médecins la déclare complète, durable et « inexplicable dans l’état actuel des connaissances médicales », puis qu’un évêque la déclare miraculeuse. Ces miracles sont attribués à la Vierge Marie, et ont contribué à faire des sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes un important centre de pèlerinage.
En 1884, l’Église catholique a mis en place une structure (le bureau des constatations médicales) pour examiner les déclarations et, parfois, authentifier les miracles. Le processus d’authentification passe par trois grandes étapes : examen par le bureau médical de Lourdes (ancien bureau des Constatations), transfert au bureau médical international (comité médical international de Lourdes fondé en 1925), investigation par le diocèse d’origine de la personne guérie.
À ce jour (), sur plus de 7 300 dossiers de guérisons déposés à Lourdes depuis 1883, et considérées comme inexpliquées par le bureau des constatations, 70 guérisons ont reçu le statut de « guérison miraculeuse » après un processus qui s’étale sur plusieurs années ( de l’ordre de 10 ans), soit un peu moins de 1 %.
Seules les deux premières étapes ont un caractère véritablement scientifique (la dernière étape est essentiellement de nature religieuse) et mènent à une éventuelle déclaration du bureau sur le caractère non explicable scientifiquement au moment de la guérison. À cette étape, les médecins invités à s’exprimer (et l’avis ainsi formé) ne se limitent pas aux seuls médecins catholiques. Tout médecin présent peut tenter de proposer une explication naturelle à la guérison. Les critères de base examinés par le bureau médical sont les suivants :
la maladie doit avoir été elle-même authentifiée et le diagnostic confirmé préalablement à la supposée guérison ;
le pronostic doit être totalement clair pour les médecins (y compris quand il s’agit de lésions à caractère permanent ou d’un pronostic de décès) ;
la guérison doit être complète, immédiate, sans convalescence, définitive et sans rechute ;
aucun des traitements ne peut être considéré comme la cause de la guérison, ni y avoir contribué.
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Dans la thèse de Justine louis page 108( cf supra)
le nombre de guérisons retenues par le Bureau médical de Lourdes a diminué depuis plusieurs années.
Entre 1918 et 1947 soit 30 ans, (année de la création du CMIL), le Bureau enregistre 611 déclarations de guérisons, et en reconnaît 228318.
De 1947 à 1971 soit 25 ans , sur les 1 057 guérisons déclarées, 58 ont été retenues comme « certaines, définitives et extraordinaires »
Puis, de 1972 à 1990 ( soit 19 ans), 3 seulement ont été certifiées sur les 284 allégations reçues au Bureau320.
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Annie a bien connu Jean-Pierre Bely originaire de la région. Le 66 ième miraculé de Lourdes est déclaré miraculé en 1999 après douze ans d’examens divers. Il est guéri d’une sclérose en plaques.
Voir là sur le site de l’Eglise catholique la déclaration de Claude Dagens alors évêque d’Angoulême de reconnaître le 9 février 1999 la guérison de Jean-Pierre Bely comme un don personnel de Dieu
“Au nom de l’Église, je reconnais donc publiquement le caractère authentique de la guérison dont a bénéficié Monsieur Jean-Pierre BÉLY à Lourdes, le vendredi 9 Octobre 1987. Cette guérison subite et complète est un don personnel de Dieu pour cet homme et un signe effectif du Christ Sauveur, qui s’est accompli par l’intercession de Notre Dame de Lourdes.”
Dans sa thèse soutenue en 2008 sur l’extraordinaire chrétien depuis Vatican II , Justine Louis écrit ceci page 97 à propos de la guérison de Jean-Pierre Bely :
“il n’est pas anodin de remarquer qu’en 1999, lors de la reconnaissance de la guérison de JeanPierre Bély, 66ème miraculé de Lourdes, son évêque, Mgr Dagens, décide de ne pas employer le mot « miracle ». L’évêque d’Angoulême préfère insister sur le caractère subjectif du « signe », en laissant chacun interpréter à sa manière la guérison : « J’ai interprété cette guérison comme un don de Dieu. Mais chacun est libre : d’autres peuvent penser autrement. » Comme le rappelle le Dr Theillier, directeur du Bureau Médical de Lourdes : « On ne pourra jamaisprouver un miracle, comme un miracle ne prouve rien en lui même » , seule la foi apporte la certitude de la présence de Dieu dans la vie des hommes. Le miracle, lui, n’est qu’un signe qui ne peut être prouvé et qui laisse libre de croire. Bernadette Soubirous a dit : « Je ne suis pas amenée à vous faire croire, mais à vous le dire. » De plus, nous avons déjà souligné l’amalgame que certaines personnes opéraient entre les mots « miracle » et « prodige ». La hiérarchie catholique déplore que trop de fidèles perçoivent avant tout l’aspect extraordinaire du miracle. “
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Voici aussi le témoignage de Soeur Bernadette Moriau, la 70 ième miraculée de Lourdes en 2008
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Pour ceux qui voudraient approfondir l’extraordinaire chrétien dans l’Eglise catholique vous êtes invités à accéder à la thèse d’histoire contemporaine de Justine Louis soutenue à L’Université Jean Moulins Lyon III en 2008 :
Saint-Michel terrassant le démon ou le Grand Saint-Michel – Raphaël 1518- Musée du Louvre
Apocalypse 12;7 ( Sainte Bible)
7Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent,8mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel.…
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Et Michel lança à Lucifer : “« Quis ut Deus ? » (« Qui est semblable à Dieu ? »), ce qui lui donna alors son nom : « מיכאל », « mî ḵā’ ēl », « Michel »
Les apparitions de Saint Michel dans l’histoire de France
Saint Michel est un protecteur de l’Occident depuis 2000 ans. Il devient le saint protecteur de la France à partir du 5e siècle.
D’abord en 496, à la bataille de Tolbiac. L’archange Saint Michel apparaît à Clovis au moment de son vœu qui décida du destin de la France. Les Francs remportent une victoire inespérée contre les Alamans qu’ils attribuent à l’intervention divine de Saint Michel. Quelques années plus tard, Clovis placera la France sous la protection spéciale de l’archange.
En 709, l’archange apparaît à trois reprises en songe à l’évêque d’Avranches Aubert, en lui demandant : « Je veux être honoré ici comme au Mont Gargano. Édifie pour moi un temple sur le Mont Tombe ». Quelques années après la consécration du Mont, Charles Martel vint y déposer son épée pour la faire bénir. Depuis, tous les rois de France, de Charles Martel à Louis XIV, se sont rendus en pèlerinage pour renouveler la consécration de la France à Saint Michel. ( Saint Michel apparaît aussi par trois fois an Monte Gargano)
Au 9e siècle, Charlemagne, petit-fils de Charles Martel, choisit Saint Michel pour protéger la France. Il fit écrire sur ses étendards : « Saint Michel, patron et prince de l’Empire des Gaules ». En 804, lors d’une expédition contre les Saxons, il témoigna qu’une apparition du saint lui avait donné la victoire.
Quelques siècles plus tard, alors que la guerre de Cent Ans s’éternise contre les Anglais, Saint Michel apparaît à Jeanne d’Arc, à Domrémy, en 1425. Ce dernier lui dit: « Je suis Michel, protecteur de la France ». L’archange lui aurait demandé de repousser les Anglais hors de France et de faire sacrer Charles VII dans la cathédrale de Reims, comme l’avaient été depuis Clovis tous les rois de France.
Plus récemment, en 1912 sous le 3e République, tous les évêques de France réunis au Mont Saint-Michel ont consacré solennellement la France à Saint Michel.
enluminure du XV ième siècle de Saint Ferreol et Saint Ferjeux
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De la Séquanie à l’empire romain puis au royaume franc :
de la Séquanie qui correspond à peu près à la Franche-Comté , à l’empire romain puis au royaume franc:
La Séquanie, également appelée Séquanaise, est le nom donné à la civitas des Sequani, c’est à dire le territoire qui était contrôlé par le peuple gaulois des Séquanes. Il s’étendait entre la Saône, le Jura, les Vosges
Ce territoire correspond à peu près à l’actuelle région française de Franche-Comté.
La Séquanie passa sous domination romaine après la guerre des Gaules de 58 à 50 av. JC..
Du Christianisme à Besançon avec Saint Ferreol et saint Ferjeux :
Le christianisme à Besançon apparaît au IIIème siècle, période durant laquelle, selon la tradition, les martyrs Ferjeux et Ferréol ont évangélisé la ville et sa région. Toutefois le supplice et l’assassinat de ces deux figures du christianisme franc-comtois sont aujourd’hui tenus par certains historiens comme une invention de l’Antiquité tardive, l’ancienne Séquaniegallo-romaine ne se convertissant progressivement au christianisme qu’à partir du IVe siècle1,. La première mention d’un évêque de la ville remonte à 346, mais des documents mentionnent des religieux en fonction dans la capitale comtoise dès le milieu du IIIème siècle, époque où fut probablement construite la première église franc-comtoise, sur le site de l’actuelle cathédrale Saint-Jean.
Selon la tradition, le diacreFerjeux (ou Fargeau) et son frère, ou ami, le prêtreFerréol sont tous deux originaires d’Asie Mineure et ont été convertis au christianisme par saint Polycarpe, évêque de Smyrne dans la Turquie actuelle, avant d’étudier à Athènes en Grèce. Leurs études achevées, on les retrouve dans la ville de Lyon en France, où l’évêque saint Irénée,(né entre 130 et 140 à Smyrne et mort en 202 ou 203 à Lyon) après les avoir ordonnés prêtre et diacre, les envoie fonder l’église catholique romaine de Vesontio (« Besançon » en latin) et évangéliser la Séquanie gallo-romaine. ( l’empereur romain Constantin se convertit an christianisme selon la Tradition chrétienne en 312 lors d’une vision reçue peu avant la bataille du pont Milvius au cours de laquelle il défait l’empereur Maxence.
Ils s’installent dans une grotte, sur le site actuel de la commune de Saint-Ferjeux, d’où ils mènent leur activité durant une trentaine d’années, élargissant leur action petit à petit, avant de subir le martyre et d’être décapités le d’une année du règne d’Aurélien selon le récit de leur passion, sur ordre du gouverneur romain Claude, date parfois corrigés par les auteurs modernes en .
Des martyrologes décrivent longuement les interrogatoires ainsi que les supplices auxquels les deux frères sont soumis : ils ont la langue coupée pour avoir continué à prêcher leur foi, et sont torturés via trente alênes enfoncées dans tout le corps ; ils sont finalement décapités, puis ensevelis dans leur grotte4. On a pu penser d’ailleurs que le nom de Ferréol venait de ferre (conservé en italien, sous la forme de Ferruccio) à cause des alênes en ferraille4. Le Romain Claude, qui semble être le gouverneur de la Séquanie, aurait ordonné l’exécution des deux évangélisateurs à la suite de la conversion de sa femme au christianisme, et voyant dans leurs activités chrétiennes une source de troubles.
Au xxe siècle, les recherches philologiques, archéologiques et historiques remettent en cause la véracité de ces récits qui sont tenus aujourd’hui pour imaginaires. Les origines du christianisme à Besançon sont en fait obscures et les plus anciens récits sur Ferréol et Ferjeux comportent des invraisemblances : en particulier le fait de situer leur martyre sous Aurélien est peu vraisemblable pour des disciples présumés d’Irénée, lequel est mort en 202. Le premier évêque connu à Besançon est Pancharius en 346 et le second Chélidonius en 444.
La cathédrale Saint-Jean-l’Évangeliste est une église, basilique et cathédrale carolingienne avec des parties romanes, gothiques et baroques construites à l’origine dès le IIIe siècle puis reconstruites plusieurs fois et notamment au IXe siècle et XIe siècle.
À l’instar des cathédrales de Nevers et de Verdun, la cathédrale Saint-Jeanoffre l’originalité de posséder deux chœurs opposés, reliés par une nef bordée de chapelles sur le côté Nord. La voûte du vaisseau, réalisée au XIIIe siècle, marie influences champenoises et bourguignonnes.
Saint Hilaire, évêque de Lyon de 177 à 201, est nommé évêque de Besançon vers 320 et, en 326, il fait ériger, au pied du mont Coelius, une première église, dédiée à saint Étienne,
En 355, à la suite des destructions provoquées par les invasions des Barbares, l’église est remise en état et est alors dédiée à saint Jean l’Évangéliste et à saint Étienne.
Au Ve siècle, une autre cathédrale est construite sur le mont et dédiée à saint Étienne c’est alors que la première église perd son double vocable.
En 737, la cathédrale Saint-Jean est incendiée par les Sarrasins.
L’archevêque Bernouin (797-830) décrète la reconstruction dont les travaux débutent vers 797 et s’échelonnent jusqu’en 838.
Vers 1050, l’église est en ruine et l’archevêque Hugues de Salins (1031-1066) entreprend une reconstruction en changeant son orientation .
Entre le XIIe siècle et le XIIIe siècle, un important débat est soulevé (connu sous le nom de querelle des chapitres) entre la cathédrale Saint-Jean et l’église Saint-Étienne.
En 1212, la charpente, de style roman, est entièrement détruite par un incendie ; seuls les murs sont épargnés. Le sinistre allait être le point de départ d’une campagne de rénovation. Les travaux de restauration/reconstruction sont une occasion de se conformer aux modes nouveaux .
Le 25 février 1729, un glissement de terrain entraîne l’effondrement des tours endommageant deux travées de la nef, une partie de l’abside orientale et la charpente. Dès 1730, l’abside orientale (contre-chœur ou abside du Saint-Suaire) est reconstruite, en imitant les voûtes gothiques du Moyen-Âge.
À la Révolution, la cathédrale est fermée au culte, mais elle est rouverte le 1er mai 1790 par un curé constitutionnel.
Le choeur occidental, sanctuaire liturgique du XIIIe siècle est, sans doute, le plus grand chef-d’œuvre de cette cathédrale.
Le contre-choeur oriental, abside du Saint-Suaire datant du XVIIIe siècle, abrite une décoration baroque.
La nef accueille une chaire de pierre du XVe siècle dans le style gothique flamboyant.
La « rose de Saint-Jean » est un autel circulaire datant du XIe siècle et entièrement réalisé en marbre blanc. Il date de l’époque de Constantin et fut acquis en 1050 par le pape Léon IX. Cette sculpture est considérée comme l’un des plus beaux chefs-d’œuvre que conserve la cathédrale. Creusé en forme de cuvette, cet autel est orné d’un chrisme ainsi que d’une inscription rédigée en latin. À son sommet est gravé un aigle représentant le Christ ressuscité, en son centre la croix, à son pied l’agneau immolé, symbole qui représente le sacrifice du Christ. Ce marbre antique a servi de table d’autel dans la cathédrale Saint-Étienne et transporté à la cathédrale Saint-Jean en 1674, après la destruction de Saint-Étienne.
Le collatéral Sud abrite une série de six chapelles remarquables avec des autels datant des XVIe et XVIIe siècles.
L’édifice conserve aussi des fonts baptismaux du IVe siècle et une Pietà réalisée par Conrad Meyt en 1532.
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