15 août, fête de l’Assomption ou de la Dormition

 

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L’Assomption de la Vierge Marie est une solennité liturgique fêtée le 15 août. Elle commémore le terme de la vie terrestre de la Vierge Marie, Mère de Dieu. C’est avec son corps et son âme, qu’elle est « élevée au ciel », c’est-à-dire est entrée directement dans la gloire de Dieu. Cette croyance prend le nom de Dormition dans l’Église orthodoxe, et a été définie comme un dogme par l’Église catholique.

Si cette croyance n’a pas de fondement biblique, elle découle d’une tradition très ancienne des Églises d’Orient comme d’Occident. Aucun texte du Nouveau Testament n’évoque la fin de Marie, et ce sont des textes apocryphes et des légendes qui ont comblé ce vide.

Au IVe siècle, Éphrem le Syriaque Père et docteur de l’Eglise mort à Edesse en Turquie émet l’idée que le corps de Marie serait resté intact après sa mort, c’est-à-dire non atteint par la corruption de la mort. cf aussi le livre  la tradition grecque de la Dormition et de l’Assomption de Marie paru en 2003)

En Occident, Grégoire de Tours évêque de Tours au VI è siècle, est le premier à en faire mention. Il s’appuie apparemment sur un corpus de textes apocryphes appelé le Transitus Mariæ-le transfert de Marie-. On y rapporte la mort de la Vierge Marie à Jérusalem, le rassemblement des Apôtres autour d’elle, son désir de quitter la terre pour rejoindre son Fils, ses funérailles solennelles, puis la venue du Christ pour la ramener à la vie et l’emporter au ciel. On remarquera la mention des Apôtres comme témoins du fait. L’existence et la diffusion de ces textes sont un indice, qui atteste une croyance répandue dans le peuple chrétien à une époque ancienne.

Le lieu de cet évènement, a son importance. Il se situe sur les pentes du mont des Oliviers, à Gethsémani où Jésus a prié avant son arrestation. D’après la tradition de l’Eglise de Jérusalem, en effet, c’est là que le corps de la Vierge Marie aurait été enseveli, avant d’être emporté au ciel –  Denys l’Aréopagite écrit dans une lettre à l’évêque Titus en 363 que selon la tradition locale Marie a son tombeau à Gethsémani. En 395 le bréviaire de Jérusalem mentionne le tombeau de Marie comme étant « dans la vallée de la basilique de Sainte-Marie ». Les auteurs de l’époque byzantine mentionnent aussi cet endroit. C’est dès l’époque constantinienne qu’une église est construite sur les lieux.. C’est devant le monument qui passait pour le « tombeau de la Vierge », désormais vide, que l’on peut dire que le corps immaculé de Marie a été soumis à la mort.. Mais le corps de Marie a été préservé de la corruption : au départ de cette vie, il a été gardé sans décomposition et placé dans une demeure meilleure et plus divine, hors des atteintes de la mort et capable de durer pour l’éternité. Son départ n’est pas une mort, mais une dormition, un passage, ou plus proprement une entrée dans la demeure de Dieu. Sortant du domaine du corps, Marie entre dans une condition meilleure.

La fête est introduite officiellement en Occident sous l’influence du pape Théodore au VIIe siècle et prend le nom d’Assomption à partir du siècle suivant. Elle est citée sous ce nom en 813 par le Concile de Mayence parmi les fêtes d’obligation.

En France, le jour de l’Assomption est férié depuis le règne de Louis XIII. Le 10 février 1638 le roi de France Louis XIII, qui espère la venue au monde d’un héritier mâle pour lui succéder, signe un édit qui consacre son royaume à la Vierge Marie- Après presque vingt-trois ans de mariage stérile ponctués de plusieurs fausses couches, la naissance inattendue de l’héritier du trône est considérée comme un don du ciel, ce qui lui vaut d’être aussi prénommé Louis-Dieudonné-Pour le roi Louis XIII comme pour la reine (et plus tard le futur souverain Louis XIV), cette naissance tant attendue est le fruit de l’intercession faite par le frère Fiacre auprès de Notre-Dame de Grâces auprès de laquelle le religieux réalise trois neuvaines de prières afin d’obtenir « un héritier pour la couronne de France ». Les neuvaines sont dites par le frère Fiacre du  au 

 

Le voeu de Louis XIII le  1638 : « A ces causes, nous avons déclaré et nous déclarons que, prenant la très sainte et très glorieuse Vierge Marie pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, et nous avertisssons le sieur Archevêque de Paris, et néanmoins lui enjoignons que tous les ans, fête et jour de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand’messe, qui se dira en son église cathédrale, et qu’après les vêpres dudit jour, il soit fait une procession en la dite église, à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et les corps de ville, avec pareilles crérémonies que celles qui s’observent aux processions générales les plus solennelles; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises, tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages dudit diocèse de Paris. Exhortons pareillement les archevêques et évêques de notre royaume, et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales, et autres de leurs diocèses, entendant qu’à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines, et les principaux officiers des villes y soient présents, et d’avertir tous les peuples d’avoir une dévotion paritculière à la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection, afin que, sous une si puissante patronne, notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de nos ennemis, qu’il jouisse longtemps d’une bonne paix, que Dieu y soit servi et révéré si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement à la dernière fin pour laquelle nous avons tous été créés, car tel est notre plaisir.

« Donné en Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l’an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingut-huitième ».

« Signé: LOUIS »

Le , la constitution Munificentissimus Deus de Pie XII officialise en quelque sorte la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant que l’Assomption doit être désormais considérée comme un dogme de foi divinement révélé par Dieu. Marie, ayant été préservée du péché originel et n’ayant commis aucun péché personnel, a été élevée à la gloire du ciel, après la fin de sa vie terrestre, en corps et en âme : selon ce dogme, son enveloppe charnelle n’a pas à attendre la résurrection des corps à la fin des temps.

 

Ce dogme établi par la Pape Pie XII est dû en partie à une demande très forte des fidèles mais aussi à une révélation de la Vierge apparue trois ans plus tôt  à Bruno Cornacchiola – cf Vierge de la Révélationet brièvement rappelée ci-dessous.

En effet, le 12 avril 1947, le Ciel était tombé sur la tête de Bruno Cornacchiola, anarchiste opposé à toute croyance et qui s’était donné comme objectif de tuer le pape Pie XII avec un couteau. Ce jour là pourtant, il fut l’objet d’une conversion fulgurante et instantanée au catholicisme. Il affirma en effet que lui et ses trois enfants avaient « vu » la Vierge Marie dans une grotte mal famée de Tre Fontane, un quartier pauvre de la banlieue sud de Rome. La « belle dame » que cet homme dira avoir aperçue à quatre reprises dans cette cavité creusée dans la pierre de tuffeau, lui aurait aussi délivré un « message secret » destiné au pape Pie XII. Voici ce que la Vierge aurait dit, à propos de l’Assomption, au présumé voyant : « Moi aussi je suis morte dans le monde, pas la mort comme on meurt dans le monde du péché adamique : mon corps ne pouvait pas mourir et n’est pas mort, il ne pouvait connaître la corruption et n’a pas connu la corruption, parce qu’immaculée, c’est dans l’extase de l’amour divin que j’ai été portée au ciel (…).»

 

 

 

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