Présentation de l’auteur
Laurence de Charette, est la fille d’Hervé de Charette, trois fois ministre dont ministre des affaires étrangères de 1995 à 1997. Laurence de Charette est issue d’une famille aristocratique. Elle descend du roi Charles X par le duc de Berry, de l’académicien Pierre Girauld de Nolhac et de Louis Marin Charette de La Contrie, le frère du général vendéen François Athanase Charette de La Contrie.
Parcours spirituel
Malgré ses origines familiales profondément ancrées dans le catholicisme, Laurence de Charette ne se convertit que sur le tard, en 2020, à l’âge de 50 ans. Son enfance n’est pas « un terreau fécond pour la foi » : elle est baptisée et fait sa première communion, mais elle est scolarisée à l’école publique et ne reçoit aucune éducation religieuse à la maison. Ne croyant pas en Dieu, elle refuse de faire sa profession de foi.
Elle découvre la foi bien plus tard, après une expérience mystique suivant la mort d’un de ses meilleurs amis, lui-même très croyant : durant la Pentecôte, alors qu’elle se recueille sur la tombe de celui-ci, elle entend une voix intérieure lui dire : « Voici, je me tiens à la porte », sans savoir encore que cette phrase est un verset de l’Apocalypse. Elle se met alors à croire en Dieu, au Verbe incarné et en l’Esprit saint, et ressent la nécessité de se rendre à la messe, qu’elle fréquente désormais chaque dimanche. Depuis, elle multiplie les lectures spirituelles — Jacques Fesch et Séraphin de Sarov, notamment —, les formations et les retraites pour toujours mieux connaître le Christ et approfondir sa foi.
Pour témoigner de cette expérience, Laurence de Charette publie en 2023 À la grâce de Dieu (éd. du Laurier), dans lequel elle invite à la découverte de l’existence de Dieu dans la Bible, mais aussi dans nos vies quotidiennes.
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Laurence de Charette- 7 juin 2023
Présentation du livre
Cet ouvrage n’est ni un témoignage ni un essai sur la conversion, mais une invitation à saisir la grâce. À travers une magnifique lettre, Laurence de Charette enjoint le lecteur à découvrir l’existence de Dieu : sa personne, la manière dont il s’adresse à chacun – à la fois dans la Bible et aussi au quotidien –, et ce que l’on gagne à le connaître… D’une grande profondeur, tout en douceur et en sensibilité, non sans humour, l’auteur se livre sur cette rencontre avec un Dieu pas si has been que l’on voudrait nous faire croire. Que l’on soit athée, en chemin de conversion ou déjà croyant, le lecteur est amené à ouvrir son cœur pour goûter à la plénitude de sa propre vie… à la grâce de Dieu !
Quelques versets de la Bible à propos de la grâce divine :
Mais Dieu est riche en compassion. A cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts en raison de nos fautes, il nous a rendus à la vie avec Christ – c’est par grâce que vous êtes sauvés.
Paul -Éphésiens 2:4-5 ( Ephèse appelée aujourd’hui Selkuc est située à 50km au sud d’Izmir en Turquie. Elle possèdait le Temple d’Artémis, l’une des 7 merveilles du monde. Paul s’adresse dans cette lettre à ses habitants . Voici une présentation de l’Epitre)
En effet, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes, a été révélée. Elle nous enseigne à renoncer à un mode de vie impie et aux convoitises de ce monde et à vivre dans le temps présent conformément à la sagesse, la justice et la piété.
Tite 2:11-12 ( il s’agit de l’épitre de Paul à Tite, son principal collaborateur d’origine grecque, son « frère » comme il le nommait.)Voici la présentation de l’épitre à Tite
Il nous a sauvés et nous a adressé un saint appel. Et il ne l’a pas fait à cause de nos œuvres, mais à cause de son propre plan et de sa grâce, qui nous a été accordée en Jésus-Christ de toute éternité.
2 Timothée 1:9 Paul emprisonné à Rome s’adresse à Timothée qui est à Ephese et à qu’il demande de lui succéder. Voici la présentation de l’Epitre)
En effet, le péché n’aura pas de pouvoir sur vous, puisque vous n’êtes plus sous la loi mais sous la grâce.
Romains 6:14 (Epitre de Paul adressée à l’Eglise de Rome. Elle a joué un rôle central dans l’histoire du christianisme . Voici sa présentation)
En effet, c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est pas par les œuvres, afin que personne ne puisse se vanter.
Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu, et ils sont gratuitement déclarés justes par sa grâce, par le moyen de la libération qui se trouve en Jésus-Christ.
En effet, l’Eternel, votre Dieu, fait grâce et est rempli de compassion, et il ne se détournera pas de vous si vous revenez à lui.
2 Chroniques 30:9b « Discours des jours »), forment un livre du Tanakh, originellement rédigé aux alentours du ive siècle av. J.-C. comme un seul livre Les Chroniques proposent une histoire d’Israël depuis la création jusqu’au terme de l’Exil à Babylone, présentant d’abord de longues généalogies jusqu’à l’époque du roi David puis insistant ensuite sur la période des rois de Juda.
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Le songe d’une nuit d’hiver : passages de la chronique de Vincent Trémolet de Villers
En matière spirituelle, il faut se méfier comme de la peste du témoignage. Ces récits édifiants à mi-chemin entre le mysticisme New Age et le développement personnel ; ces confessions publiques où dégouline un sirop néo-sulpicien ; ces révélations horizontales où Dieu porterait les promesses d’un bonheur «all inclusive», comme le serait une destination de vacances ensoleillée. Que le ciel soit notre cité ou qu’il soit vide, le mystère de la foi est aussi souterrain que cristallin. Celui qui le manipule le profane avant de le détruire.
C’est avec toutes ces prévenances que l’on entre dans À la grâce de Dieu, l’essai que Laurence de Charette consacre non pas à sa conversion, mais à sa rencontre avec « Celui qui est » …
Pourtant, dans le sillage d’André Frossard (cf là « Dieu existe et je l’ai rencontré » , janvier 1976), du romancier Thibaut de Montaigu,(cf là : la grâce -2021) plus récemment de l’essayiste Sonia Mabrouk ( cf là Reconquérir le sacré), elle a choisi de prendre la plume pour écrire à sa fille, sa «princesse», que Dieu existe, et qu’elle l’a rencontré.
Rencontre tardive…C’est par la messe que ça commence. C’est un dimanche soir comme un autre. L’angoisse du retour de la semaine étreint l’auteur…
« La messe m’a transportée. (…) Les chants m’ont émue aux larmes. Tous les mots prononcés ce soir-là sont entrés en moi. La beauté de l’église m’a saisie. »
Dès lors, Laurence de Charette cherche celui qu’elle a déjà trouvé. Elle le fait dans la fréquentation des sacrements, la lecture de la Bible, le silence des monastères, avant de le reconnaître, par moments, dans l’existence ordinaire.
L’Écriture sainte, d’abord,
vers laquelle elle retourne comme on se désaltère à une source d’eau vive. Les prophètes sont aussi des poètes et leur verbe console, réveille, rassérène. Isaïe: «La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi, ma parole qui sort de ma bouche ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. »
( Isaïe ou Ésaïe (יְשַׁעְיָהוּ en hébreu, Yeshayahu, qui signifie « Yahweh sauve ») est un prophète de l’Ancien Testament (ou Tanakh selon la tradition hébraïque), qui aurait vécu sous le règne d’Ézéchias (Hizkiya) puisqu’il est fait mention de « la quatorzième année du roi Ézéchias ». Ésaïe est considéré comme l’un des quatre grands prophètes, avec Jérémie, Ézéchiel et Daniel.
Figure biblique, Isaïe aurait vécu à Jérusalem au VIII è siècle av. J.-C., approximativement entre 766 et 701. )
La retraite, ensuite,
Dans une chambre austère sans écran et sans bruit. C’est là que Charette nous décrit, un jour gris et froid, ce qui a tout d’un songe mystique. Pages vibrantes et impressionnantes traversées par l’invisible. Ce n’est pas le feu d’un volcan mais une brise légère : « Au milieu de la nuit, une présence me rend visite. Elle volète autour de moi, elle s’approche du lit et soulève doucement le drap qui recouvre mon visage, comme le ferait une mère auprès de son petit à l’heure du lever. (…) Le visage de ma mère m’est apparu. (…) Nous voguons elle et moi, parcourant ainsi longuement des immensités planes. (…) De l’autre côté s’étend un monde auquel je sens confusément que je ne peux pas accéder. (…) Paix et joie mêlées ont jailli en abondance. (…) Bonheur ardent, et en même temps plein d’une infinie quiétude, d’une volupté intérieure totale ; joie sans nom de l’être enfin délié et rassemblé à qui l’univers aurait remis son unité originelle. (…) Ineffable félicité. »
On songe évidemment aux «pleurs de joie » de Pascal, à Thérèse de Lisieux, mais aussi à Simone Weil, qui, dans La Connaissance surnaturelle, que cite Laurence de Charette, écrit ces lignes sidérantes: «Il m’emmena dans une église. Elle était neuve et laide. Il me conduisit en face de l’autel et me dit : “Agenouille-toi.” Je lui dis : “Je n’ai pas été baptisée.” Il dit: “Tombe à genoux devant ce lieu avec amour comme devant le lieu où existe la vérité.” J’obéis. »
Une expérience incandescente
Le lecteur, reconnaissons-le, est parfois déstabilisé par ce surgissement du surnaturel, du merveilleux, dans un temps qui a éteint les étoiles du ciel, évacué l’inquiétude métaphysique et relégué la religion catholique au rang d’ONG patrimoniale. Temps ricanant et revenu de tout, à qui on ne la fait pas.
Agnostique ou croyant, on est tenté de convoquer tout ce que l’esprit humain a produit, les sciences cognitives et la psychanalyse, pour détourner les yeux de ces rêves incroyables. Peine perdue. Les mots de Laurence de Charette résonnent encore, même quand on ne veut pas les croire.
La fraîcheur de son regard, la sincérité et la profondeur de son propos désarmeront les plus sceptiques. Ils pourront se sentir éloignés, impressionnés, intimidés, même étrangers : ils sortiront transformés par la force poétique et mystique de ce texte.
La foi, ici, n’est pas le fruit d’un raisonnement, d’un quelconque pari, d’une quête, d’une discipline, c’est l’effet d’un élan, d’une expérience incandescente, d’une rencontre, d’un mystère insondable : ce que l’on appelle la grâce. « Il frappe. À nouveau, je pense à cette porte, derrière laquelle Il attend. Oublié le plus souvent, ignoré, repoussé, récusé, crucifié (…), vulnérabilité totale et confiance sans borne à la fois.» Il attend. Et Laurence de Charette de renverser la question de l’existence de Dieu par cette interrogation en forme de gouffre spirituel : «Est-ce que Dieu existe sans nous ? »