10 février 2022
sous la direction de :
Christophe Boutin docteur en science politique, professeur à l’Université de Caen
Frédéric Rouvillois docteur en droit et agrégé en droit public, essayiste, romancier, juriste
Olivier Dard professeur à la Sorbonne en histoire politique, maîtrise de droit public, IEP Paris, agrégé d’histoire, participe à la Fondation du Pont Neuf
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Le progressisme apparaît fin du XVII ème début du XVIII ème siècle.
Il est lié au développement de la machine, au développement de la philosophie des Lumières, à la notion de perfectibilité de l’homme chère à Condorcet qui conduit aux progrès de l’humanité. Il est au coeur de la Révolution de 1789. Le nom apparaît pour la première fois dans les années 1830.
C’est une religion, une métaphysique qui s’appuie sur celle du scientisme, elle-même religion de la science et du marxisme qui croit au sens de l’histoire – (vision linéaire opposée par exemple à une vision cyclique dans la philosophie indienne)
Elle véhicule certaines idées et croyances : le futur est mieux que le présent et le passé est discrédité. La marche du progrès ne peut s’arrêter.
Mais les progressistes peuvent parfois changer d’avis par exemple sur l’état providence au coeur de leur démarche jusqu’à une remise en cause actuelle où cet état providence devient une idée du passé remise en cause par de nombreux progressistes.
Après la deuxième guerre mondiale, catholiques et communistes se réclamaient du camp du progrès. Aujourd’hui dans l’élection présidentielle, E. Macron, J.L. Mélenchon Ph. Poutou, Y. jadot, V. Pécresse, A. Hidalgo se présentent comme progressistes.
Le transhumanisme actuellement est au coeur de l’idée progressiste. L’homme augmenté – et non pas seulement réparé- est l’avenir de l’homme. Cet avenir est envisagé pour y parvenir comme une fusion homme-machine et dans cette projection déjà en gestation dans certains laboratoires, l’homme devient une marchandise et un produit à élaborer.
Face au progressisme s’élève le conservatisme. Cette doctrine n’est pas opposée à l’idée de progrès mais elle se caractérise par l’idée de limites qui n’existe pas dans le progressisme. Ces limites résultent de l’influence d’autres champs que celui des sciences, des techniques et de l’économie, par exemple le champ philosophique avec la notion d’éthique ou du champ religieux, ceux -ci posant alors des limites à la notion de progrès.