Le parcours d’étude de Paul Sugy sur les Chartreux
Il est assez chaotique ! Je crois que je dois vous faire une confidence : après la classe prépa, je n’ai jamais réussi à me passionner pour les études supérieures. Comme si je n’avais pas réussi à faire tout à fait le deuil de ces deux années extraordinaires. Tout le reste, par la suite, paraît fade en comparaison : on ne retrouve plus la même densité intellectuelle, cette impression de se coucher chaque soir deux fois plus cultivé que la veille. S’il n’y avait pas l’angoisse du concours, je crois que j’aurais aimé rester en khâgne toute ma vie ! Après deux ans de prépa littéraire, j’ai étudié à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, à Paris, en sciences sociales et en philosophie. Le plus dur était de choisir une discipline car on voudrait les choisir toutes. A l’ENS, il faut s’inscrire en parallèle en troisième année de licence, donc j’ai étudié en même temps en fac de sociologie, à Dauphine. Puis toujours en parallèle de mon cursus de normalien, j’ai fait un Master de politiques publiques à Sciences Po. Je voulais présenter le concours de l’ENA… Mais je n’en ai pas eu le temps : à la fin du Master, il fallait faire un stage et j’ai passé quelques mois à la rédaction du Figaro. Depuis, je n’ai plus voulu la quitter : j’ai eu la chance d’être recruté sitôt mon stage fini, et j’ai démissionné de l’ENS en renonçant à mon engagement décennal (les élèves normaliens doivent travailler dix ans dans la fonction publique).