Selon le psychologue suisse jean Piaget les enfants européen ressemblent à un « peuple primitif « , ils ne savent pas que l’esprit se confine au cerveau et pensent qu’il s’étend autour d’eux. Vers onze ans ces enfants ont acquis ce que Piaget appelle la vision « correcte ».
En public, les gens éduqués remettent rarement en question cette vision. « scientifiquement correcte ». La théorie matérialiste a dominé la psychologie officielle pendant la plus grande partie du XXième siècle. Très longtemps régnante , l’école comportementale niait la réalité de la conscience.. Le behavioriste B.E. Skinner proclamait en 1953 que l’esprit et la conscience sont des entités inexistantes.
les penseurs contemporains de l’école « matérialisme éliminativiste » comme Paul Churchland continuent à la nier.
Beaucoup de scientifiques de haute renommée ne voient dans l’expérience consciente rien d’autre que l’expérience subjective de l’activité cérébrale : « vous, vos joies, vos peines, …votre libre arbitre ne sont rien de plus que le comportement d’un vaste assemblage de cellules nerveuses et de molécules qui y sont associées.
L’alternative traditionnelle au matérialisme, le dualisme, considèrent que l’esprit et le cerveau sont radicalement différents, le premier est immatériel et le second matériel.
Nous ne sommes pas condamnés à rester coincés dans cette opposition entre matérialisme et dualisme. Il y a une issue : une théorie des champs. Le fait qu’un champ existe à l’intérieur et à l’extérieur d’objets ne surprend plus personne. Tel est le cas pour le champ de l’aimant, le champ gravitationnel, le champ électromagnétique du téléphone portable. Dans ce chapitre je suggère que la conscience pourrait être vue comme un ensemble de champs internes et externes au cerveau.
La conscience élargie (347-348)
Si l’on suit Francis Crick et que l’on considère le matérialisme non comme un dogme mais comme une hypothèse on doit alors pouvoir la vérifier expérimentalement.
Où sont les preuves que la conscience se résume à l’activité cérébrale ? L’expérience directe n’offre aucun support à l’affirmation extraordinaire que toute expérience vécue a lieu dans le cerveau. L’expérience directe de la nature de la conscience est la conscience.
Comment marche la vision ? (348-354)
le débat sur la vision avait déjà lieu en Grèce il y a 2500 ans et s’est poursuivi en passant par le monde musulman jusqu’à la Renaissance. Trois théories majeures se disputent la vérité.
Selon la première elle implique une projection vers l’extérieur de rayons invisibles passant par les yeux. ( le rayon va de l’oeil à l’objet). (théorie de l’extramission)
La seconde théorie privilégie l’inverse : l’image va en direction de l’oeil grâce à la lumière.( théorie de l’intromission)
La troisième théorie combine les deux autres et les deux mouvements sont pris en compte.
La théorie de l’extramission coïncide avec notre expérience. Platon soutenait cette théorie et Euclide la formalisa mathématiquement. Isaac Newton souscrivait à la théorie d’Euclide.
Depuis le début du XVIII ième siècle c’est pourtant la théorie de l’intromission qui prévaut grâce en partie aux travaux de Johann Kepler qui publia la théorie de l’image rétinienne en 1604 mais il s’agissait de deux petites images inversées retournées. !
Le psychologue Jeffrey Grey a exprimé que nos perceptions visuelles sont une « simulation » du monde réel qui est « fabriquée par, et existe dans , le cerveau. »
L’image à l’extérieur du corps (354-359)
les philosophes et psychologues ne croient pas tous la théorie de l’esprit-cerveau. C’est le cas de William James en 1904, d’Alfred Whitehead en 1925, de Sam Velmans en 2000 et sa projection par hologramme.
Je suggère quant à moi que la projection vers l’extérieur des images visuelles est à la fois psychologique et physique. Elle se produit par le biais de champs perceptifs étendus qui sont à la fois dans le cerveau et s’étendent hors de lui. Quand je regarde une personne ou un animal mon champ perceptif interagit avec le champ de la personne ou de l’animal que je regarde, rendant mon regard susceptible d’être détecté.
Notre vécu suggère à l’évidence que notre esprit s’étend hors de notre cerveau. Quand je regarde une personne de dos sans qu’elle me regarde peut-elle sentir mon regard ?
La sensation d’être regardé (359-363)
Il nous est arrivé, pour la plupart, de sentir que quelqu’un derrière nous nous regardait, de nous retourner et de croiser son regard. Nous avons, pour la plupart, vécu l’inverse. Selon de vastes études menées en Europe et aux Etats-Unis entre 70 et 97% des adultes et enfants disent avoir vécu cette expérience. ( cf Braud 1990, Sheldrake 1994, Cottrell 1996).
Certains arts martiaux orientaux enseignent aux gens comment améliorer leur sensibilité aux regards portés dans leur dos. ( Sheldrake 2003).
Selon tous les professionnels, cette sensibilité fonctionne aussi à distance quand les personnes sont observées à l’aide de jumelles. ( témoignage de militaires, de photographes de presse spécialisés dans la prose à grande distance.
De nombreuses espèces animales semblent également capables de détecter les regards. C’est ce que témoigne des chasseurs et photographes animaliers. En sens inverse ils disent avoir senti que des animaux les observaient.
Certains propriétaires d’animaux domestiques disent qu’ils peuvent réveiller leur chat ou chien rien qu’en les regardant fixement.
Tests expérimentaux (363-366)
A partir de 1980 les chercheurs ont soumis la sensation d’être observé à de nombreuses expériences menées par observation directe ou par circuit de télévision fermé. Chaque test contient en général vingt essais. Dans les années 1990 le magazine New Scientist, la BBC et la chaîne Discovery TV ont popularisé cette recherche et de nombreuses écoles et universités ont organisé des séances de tests. Au total des dizaines de milliers d’essai ont eu lieu. En général les gens ont deviné juste dans 55% des cas. Cette différence de 5% par rapport au pur hasard est très signifiante en raison du grand nombre d’essais effectués. L’enquête la plus significative a été commencée en 1995 au centre NEMO d’Amsterdam. Plus de 18 000 paires sujet-observateur y ont participé. les enfants de moins de 9 ans se sont montrés les plus performants. La sensation d’être observé perdure derrière un écran. Les assistants de systèmes de télésurveillance estiment pour la plupart que certaines personnes peuvent ressentir qu’on les observent. Des expériences ont été faites à ce sujet en mesurant la résistance cutanée des sujets et celle-ci changeait significativement quand le sujet était observé.
Cet effet de l’attention à distance montre que l’esprit n’est pas confiné au cerveau.
La conscience élargie dans le temps (366-369).;
L’esprit s’étend au-delà du cerveau aussi bien dans le temps que dans l’espace. Nous sommes relié au passé par la mémoire et l’habitude et au futur par nos désirs, projets et intentions.
En physique quantique, la fonction d’onde qui décrit comment les électrons et d’autres particules peuvent agir est un modèle mathématique dans un espace multidimensionnel basé sur des nombres complexes qui comprennent un nombre imaginaire , la racine carrée de -1.
La fonction d’onde décrit les états futurs possibles du système en termes de probabilités. Quand une particule quantique telle que l’électron, interagit avec un système physique par exemple lors d’un processus de mesure, la fonction d’onde s’effondre et se réduit à un seul de ces résultats possibles. De nombreux possibles donnent un seul fait objectivement observable. Mais la fonction d’onde elle-même n’est pas matérielle, c’est une description mathématique des possibles.
Comme le philosophe Whitehead le défendait, l’esprit et la matière sont des processus reliés temporellement plutôt que spatialement. Le sujet choisit parmi ses futurs potentiels et la direction de la causalité mentale des futurs potentiels au présent. Ni le futur, ni le passé ne sont matériels mais ils produisent des effets au présent par le biais des souvenirs, des habitudes et des choix.
Selon la théorie de la résonance morphique des processus semblables se déroulent à tous les niveaux d’organisation, morphogenèse biologique incluse.
L’esprit conscient choisit entre des possibles et ces choix réduisent ces possibles en actions observables physiquement. La flèche de la causalité part du futur virtuel et va « en arrière » dans le temps. En ce sens l’esprit agit comme cause finale fixant les buts et actions.
Selon l’hypothèse de la résonance morphique, tous les systèmes auto-organisés, des molécules aux embryons humains en passant par le carottes sont façonnés par la mémoire de systèmes semblables antérieurs transmise par résonance morphique et attirés vers des attracteurs au travers de chréodes.
Qu’est-ce que cela change ? (369-371)
Libérer la conscience de son confinement dans la tête c’est comme être libéré de prison.
Le matérialiste peine à convaincre dès que l’individu prend en compte sa propre expérience. Mais comme il constitue la croyance de la science officielle, son autorité est énorme. Beaucoup adoptent une posture matérialiste dans leurs discours et acceptent la réalité de l’expérience consciente en privé.
Une théorie de l’esprit et du corps faisant appel aux champs nous libère de cette contradiction. L’esprit est étroitement connecté à des champs qui s’étendent au-delà du cerveau dans l’espace et au-delà du cerveau dans le temps, il est relié au passé par résonance morphique et aux futurs virtuels par le biais d’attracteurs.
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