Extrait de Kandinsky et la signification de l’œuvre d’art de Michel Henry, Revue Prétentaine :
L’art, pour le dire une première fois très rapidement, n’a d’autre but, d’autre signification que d’exprimer ces déterminations subjectives qui constituent le fond de notre être et peut-être de l’être lui-même, l’âme des choses et de l’univers s’il est vrai que toute entité, toute apparence objective a sa résonance intérieure et repose initialement en elle. C’est parce que cette dimension subjective de l’Être est identiquement l’essence de l’univers et le contenu abstrait, c’est-à-dire absolument réel, que l’art veut exprimer, que Kandinsky a pu parler à propos de celui-ci de profondeur cosmique et dire encore que la genèse d’une œuvre d’art est de caractère cosmique (Wassily Kandinsky,Conférence de Cologne, 1914).
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Pour appréhender la conscience cosmique, j’ai choisi cinq approches parmi d’autres :
– L’approche de Nicole Montineri qui relate son expérience de l’éveil, de la conscience cosmique, de la non-dualité. C’est ce que j’appellerai la voie directe. C’est celle de tous les grands saints, quelle que soit leurs religions, c’est celle de tous ceux qui, par des techniques ou moyen divers et durant des espaces de temps souvent relativement courts accèdent à ces états. Ce sont des états de conscience pure.
Nous accédons tous, souvent sans en prendre conscience réellement à un de ces états à l’occasion de la vue d’un paysage sublime par exemple, d’un moment musical, d’un regard et en de bien d’autres circonstances. Ce sont alors des instants souvent très fugaces où la « chose observée » se confond avec « l’observateur ». Néanmoins, ces états, déjà hors de la dualité, ne sont qu’une approche de la conscience pure car ils sont encore rattachés aux sens : l’objet est vu, ou entendu. Il faut que toute perception des sens, et toute fluctuation du mental ait disparu pour qu’apparaisse alors l’état de conscience pure. Voir sur ce point, « conscience et sujet conscient.«
Espace et temps ont disparu. Alors tout fait « Un ». Voilà l’Unité ! Mais, dès que la conscience « prend conscience », par exemple de l’extrême beauté du paysage, de l’état dans lequel nous étions, alors la dualité réapparaît : le mental qualifie cette beauté, essaie de la faire partager à l’entourage, etc…
– Ralph Maxwell Lewis nous parle de l’expérience mystique; de la difficulté d’en témoigner et de la disparition de l’ego.
– Kishori Aird nous décrit l’état de changement de conscience qui se produit actuellement dans le monde à partir de la vision du TAO.
D’abord le zéro, le vide. Du vide surgit un mouvement, le UN, l’Essence. Du « Un » naît le Deux, le yin et le yang, le monde de la dualité.
Elle nous expose que le changement qui va se produire nous fera passer du monde de la dualité avec opposition entre yin et yang à celui de la dualité avec coexistence entre yin et yang.
– Jean-Marc Tonizzo part d’abord de la théorie de l’évolution. Il rappelle que Darwin y voyait un aboutissement vers l’Ultime Perfection.
Selon Jean-Marc Tonizzo celle -ci est atteinte par les saints dans les phases d’extase qui décrivent le mieux cet état ultime. L’évolution humaine est donc une montée de l’Homme vers Dieu.
Avec l’homme cosmique » de radio canada, nous voyons la vision claire de cette évolution vers Dieu ou au contraire vers l’autodestruction car l’état de connaissance atteint par l’Homme lui permet déjà de faire disparaître la planète.
1. Expérience de Conscience cosmique ou conscience du Tout – Nicole Montineri-samedi 25 août 2007
le site de Nicole Montineri
L’éveil
L’éveil, ce renversement de la conscience grâce auquel on perçoit l’unité du monde, peut se produire à tout instant de notre existence. Cependant, cette transformation ne se fait pas d’emblée.
conscience cosmique et non-dualité
J’ai fait l’expérience de la Conscience cosmique et de la non dualité lors d’une méningite. J’ai pu alors voir ce qu’enseignent tous les maîtres spirituels : derrière les apparences de l’univers, se trouve la réalité d’un Etre, d’une Conscience unique et éternelle.
Cette expérience vient après 30 années d’études spirituelles et d’harmonisation intérieure qui ont permis que je ne sois pas déconcertée, mais qu’au contraire je puisse vivre ce qui m’était proposé comme une véritable révélation spirituelle.
silence, énergie infinie
Dés que j’ai émis intensément le souhait de partir, de voir cette autre réalité dont nous parlent les mystiques depuis des siècles, je suis entrée instantanément dans l’énergie infinie. Pendant un moment que je ne peux évaluer, le temps n’existant plus dans cette autre réalité, je n’ai plus eu de pensée, plus de personnalité, tout en conservant le sentiment de mon identité, plus de corps que j’avais quitté car je ne souffrais plus du tout. Le silence avait tout englouti.
conscience reliée au flux lumineux
Restait la conscience, totalement lucide, reliée à ce flux lumineux au point de s’y dissoudre. Je n’étais plus que cette conscience affinée, sublime. Elle baignait dans l’énergie cosmique, et en même temps elle était grand ouverte, sans limite, comme si elle contenait l’espace de l’univers. Elle percevait, ressentait, avait toutes les propriétés de l’être vivant, mais évoluait dans une dimension qui se situait hors de la matière et hors du temps.
La sensation était douce, paisible. La lumière que je voyais par une perception autre que sensorielle, était intense, éclatante sans être aveuglante et permettait à ma conscience d’embrasser toute l’immensité, rendant l’univers visible de tous côtés. J’avais une impression de légèreté. Peu importait que le corps soit malade puisqu’il n’y avait plus personne pour souffrir…
Plénitude, liberté, moment d’a-temporalité.
Ma conscience était passée sur un autre plan de réalité, s’étendant à l’infini, d’où cette impression d’ouverture sur l’univers, jusqu’à le contenir en son entier. La lumière la traversait librement, elle était sa substance même, la nourrissait, la plongeait dans la béatitude. J’avais la sensation d’être en présence d’une Intelligence, Elle m’enveloppait et je me sentais totalement en confiance. Elle communiqua immédiatement avec moi, sans ambiguïté. Tout était clair. J’étais investie de perceptions extraordinaires qui me dotaient d’une compréhension profonde et subtile de la vie. J’ai eu accès à la connaissance absolue, et ceci, de façon instantanée. J’ai compris la signification de l’univers, perçu comme un ensemble cohérent, un tout harmonieux qui me donna la certitude d’appartenir à une unité cosmique ayant un sens.
Conscience suprême, Amour absolu
Je me suis sentie immédiatement aimée par cette Conscience suprême. J’ai compris que cette lumière était l’Amour absolu que je ressentais. « On » me tendait les bras. Cependant il n’y avait personne qui aimait et je n’avais personne à aimer. Il y avait seulement l’Amour, compréhensif, respectueux, ouvert sans restriction, sans intention… Cette vision de la lumière n’était pas extérieure, n’occupait pas un monde objectif qui m’aurait entouré. Elle était ma conscience elle-même. J’ai compris que ce que je voyais était le déploiement de ma propre conscience.
C’était bien une réalité non duelle ue j’expérimentais, il n’y avait plus de différence entre moi qui percevait et ce qui était perçu. Les perceptions et les visions étaient l’expression du rayonnement de ma conscience. La lumière vers laquelle je me suis sentie aspirée était l’essence de ma conscience et de la conscience de chaque être. La même énergie traverse chaque chose, vue comme un fragment infini du grand Tout cosmique.
Amour et énergie
Je sens intensément l’énergie qui coule à travers moi comme à travers nous tous sur cette terre. Tout est saturé d’essence cosmique. Tout émerge de cette source et y retourne. Cette énergie dans laquelle nous baignons, c’est l’Amour qui nous traverse continuellement, que nous le voulions ou non, que nous en ayons conscience ou non. Notre tâche ici est de nous relier à cet Amour, de placer notre conscience dans cette perception de présence continue, dans cette vision de non-séparation avec l’absolu.
la non-dualité
A partir de là, il n’y a plus ni dualité bon/mauvais, ni séparation intérieur/extérieur.
Ces distinctions sont seulement des vues de l’esprit qui cherche à différencier les choses. Tout est égal en essence. Rien ne nous différencie jamais, si ce n’est notre esprit habitué à distinguer les innombrables formes de l’existence. Touchée par une vérité qui ne pourra jamais être atteinte par la pensée, mais par l’expérience directe, je me suis libérée de la confusion et des oppositions produites par l’esprit.
Eveil à l’unité de toute chose
Ma conscience, capable désormais d’intégrer toute la réalité de façon cohérente et harmonieuse, se meut de manière semblable. Elle reste liée à la Conscience suprême, au cœur même de l’existence quotidienne. Tout est Elle, et c’est avec cette communion constante que le monde est regardé. Une fois que nous avons été touchés par l’universalité de la conscience, il n’est plus possible de rester dans une perspective temporelle et duelle. La conscience naturelle de l’absolu se maintient chaque jour, au sein des occupations habituelles, sur un fond de sérénité et de silence intérieur. Je me sens plus légère, détendue, sans entrave, en harmonie avec mon être profond, sans besoin de me rattacher à une personnalité fabriquée et sans vrai réalité. Je prête moins attention aux pensées, aux sentiments, aux humeurs qui viennent et disparaissent sans laisser de traces. Cet éveil à l’unité de toutes choses m’a délivré de l’idée : ceci est ma pensée ou mon sentiment. Je sens que l’ego se distend peu à peu, que l’attachement à ce moi, avec sa mémoire, ses désirs, ses attentes, disparaît tout naturellement…
J’ai la sensation profonde d’être, sans besoin de me projeter vers un futur imaginé, ni de me rattacher à la nouvelle personne que je suis devenue, même si celle-ci est en paix.
En réalité, celle d’aujourd’hui, transformée par son expérience, n’existe pas plus que celle d’hier, avec ses erreurs et sa quête bien maladroite. Ce sont deux personnalités, deux enveloppes, qui recouvrent la conscience qui elle, existe de toute éternité. Ce que nous prenons pour notre identité n’est qu’un défilé de personnages dans le temps, sans substance propre. Dans cet état si proche de la mort que j’ai connu, nous ne pouvons plus nous identifier à notre corps, bien sûr, ni non plus à notre rôle social, notre culture, notre travail, nos passions, nos divertissements, notre sexe, notre tempérament, notre personnage sur la scène du monde, tout ce catalogue confus que nous prenons pour notre identité personnelle. La conscience ne dépend pas de ce moi empirique. Elle a un sens en soi. Nous assimilons habituellement notre conscience à l’univers objectif qui l’occupe et nous réduisons couramment notre conscience à tous les éléments dont nous voyons les effets sur notre personnalité et notre existence. L’absence d’objet est même considéré comme une « perte de conscience ». La conscience ordinaire se résume à être conscient de quelque chose.
lumière dans le vide
Le temps psychologique exerce sa toute puissance grâce à la pensée omniprésente qui projette sans cesse et objective chaque état, chaque expérience. Or, ma conscience était silencieuse et inactive sur le plan phénoménal pendant cette expérience, et cependant bien présente. Tous les éléments qui d’ordinaire l’alimentent, la pensée, le sentiment, l’émotion, le désir d’action, étaient absents, laissant la lumière se déployer dans ce vide. C’était une conscience consciente d’elle-même, pure et de valeur universelle. Ce sentiment d’identité que j’ai conservé intact tout au long de mon expérience appartenait à cette conscience conscience-de-soi.
Je sais désormais que la conscience originelle est vide d’objet, seulement conscience-de-soi.
Elle n’est pas projetée dans le temps, dans l’action, elle n’est pas dispersée par l’attention et l’identification aux objets comme l’est notre conscience ordinaire dans la vie quotidienne. La conscience originelle ne peut se déployer que dans le vide qui existe entre deux pensées, deux sentiments. L’esprit y est suspendu, l’objet y est absent, le temps n’y est plus projeté. Cette ouverture sans intention est notre vraie nature, là où la conscience est laissée à elle-même. La conscience conscience-de-soi n’a rien à voir avec les allées et venues de l’ego, entièrement absorbé par les préoccupations et entraîné par les évènements. L’ego est créé par la pensée, qui lui donne une consistance et l’illusion de la permanence.
la vie réside dans la conscience
L’expérience empirique que l’ego connaît, ce sont toutes ces pensées et ces sensations qui passent continuellement. L’ego est le sujet de toutes les impressions, sujet sans cesse en devenir. Pourtant, demeure en nous le sentiment profond d’une identité permanente, malgré toute la diversité du vécu. C’est la conscience, qui possède en elle une unité transcendantale. La vie réside dans la conscience, et cette conscience existe de toute éternité, en dehors de notre personnalité avec ses convictions, ses aspirations, ses regrets, ses souvenirs. Je Suis conscience, c’est là ma véritable identité.
Une part de conscience différente du mental
Ce que m’a apporté cette expérience, c’est la capacité de comprendre en profondeur qu’il existe une part de la conscience qui ne peut être assimilée à notre mental, à notre capacité d’action ou à l’univers objectivé qui l’occupe ordinairement. Elle se situe sur un autre plan, que la matérialité de notre existence terrestre, la dimension espace-temps dans laquelle nous pensons et agissons et notre esprit souvent distrait, superficiel, rarement intensément recueilli, nous voilent. Toutefois, chaque être est libre de placer sa conscience sur le plan strictement humain ou de l’ouvrir sur l’espace immense, afin qu’elle réintègre sa nature essentielle.
Elle s’organise différemment en chacun de nous, selon la place que notre ego lui laisse.
Elle apporte toujours réalité au lieu où elle se place.
Elle est la Vie même, se tenant en elle-même, unie à la lumière significatrice d’Amour.
- Broché: 123 pages
- Editeur : Accarias (14 mars 2008)
- Collection : ARTICLES SANS C
Nicole Montineri
Juillet/août 2007 —
cf Réflexions sur Trois Points
biographie :
Imperator de l’Amorc
l’état mystique normal
L’état mystique normal est celui dans lequel un homme ressent l’impulsion, la stimulation et la détermination pour fortifier son caractère, suivre la voie de la droiture et développer les vertus couramment admises. De tels états de conscience mystique sont encouragés par la société. La civilisation et la société en général ont besoin de toutes les religions et de tous les systèmes philosophiques qui conduisent l’homme à vivre plus près de Dieu ou du Dieu qu’il conçoit, qui fortifient son caractère et l’amènent à suivre ce qui, selon lui, procède des aspects spirituels de son être intérieur.
l’inspiration : une expérience mystique
L’une de ces expériences mystiques véritables est celle de l’inspiration, cette illumination soudaine et complète de l’homme qui surgit intuitivement plutôt que par les procédés laborieux de la raison ou de l’étude. Cependant, toute inspiration, résultat de l’état de conscience extatique ou mystique, n’est pas un influx soudain de connaissance ou de vérité nouvelle, ou une révélation de faits et de circonstances. Fréquemment, l’inspiration est une consécration, le stimulant qui pousse à consacrer sa vie à un certain idéal, à être loyal, véridique, ou à atteindre un noble but. Il existe certains tests pour déterminer les expériences mystiques véritables. Disons ici que les expériences mystiques n’échappent pas aux tests auxquels toute autre expérience éprouvée par un observateur rationnel serait soumise. C’est une sérieuse erreur que de croire que l’incohérence et l’obscurité sont des signes de Conscience Mystique, car l’expérience mystique doit être cohérente ; elle doit être rationnelle et compréhensible.
les critères d’une expérience mystique
Quatre critères permettent de déterminer si on a vécu ou non une expérience mystique et si l’on a véritablement atteint l’état de Conscience Cosmique. Les mystiques et beaucoup de psychologues éminents sont d’accord sur ces quatre points.
Le premier est connu sous le nom d’ineffabilité. Le mystique découvre, lorsqu’il revient à son état normal de conscience, qu’il est incapable d’exprimer par des mots ce qu’il a éprouvé et qu’il ne peut expliquer aisément son expérience à une personne qui n’a pas connu d’expériences semblables. La conscience mystique, en effet, est plus un phénomène de sensation et d’émotion qu’une expérience intellectuelle. Nous savons tous combien il est difficile de décrire fidèlement la valeur ou le développement de certains sentiments que nous avons éprouvés. L’oreille du musicien peut déceler des sons délicats qu’il est seul à pouvoir percevoir et apprécier. Il ne peut faire comprendre ou ressentir sa perception aux autres, à moins qu’ils n’aient une oreille semblable à la sienne. Le grand artiste peut discerner certaines symétries de formes et certaines nuances de couleurs qui échappent à l’oeil de l’individu moyen, mais il ne peut les faire percevoir.
Le deuxième critère est connu sous le nom de qualité intellectuelle. Le mystique comprend que ce qui lui est transmis vient d’une Intelligence Suprême ou Supérieure, que c’est une connaissance ou une sagesse qui transcende tout ce qu’un être humain pourrait lui communiquer oralement ou par écrit. De plus, il fait l’expérience de l’aperception, c’est-à-dire d’une compréhension complète, d’une illumination. Il ne s’agit pas simplement de la réception de certaines sensations ou impressions, mais d’une compréhension complète et totale. L’homme découvre la nature de Dieu et les profondeurs de l’âme. De plus, la connaissance acquise fait toujours autorité. Ce que l’on éprouve n’est jamais obscurci ou amoindri par aucune question ni aucun doute quant à son authenticité. Il existe toujours une conviction intérieure.
Le troisième critère est connu sous le nom de nature passagère et concerne la durée de l’état de Conscience Cosmique. D’après les témoignages, on s’accorde généralement à dire que cet état ne peut pas durer plus d’une demi-heure à une heure. De plus, celui qui en fait l’expérience n’a qu’un souvenir imparfait des détails de cet état. Il conserve une appréciation complète du résultat de l’expérience, de l’état dans son ensemble, mais il ne peut se rappeler objectivement tous les détails qui y ont contribué. Nous pouvons comparer cela à une boisson absorbée par une personne assoiffée. Quand sa soif est étanchée, elle éprouve une grande satisfaction. Il lui serait pourtant extrêmement difficile de décrire cette boisson. Les termes fraîcheur et humidité ne suffisent pas pour exprimer en détail la satisfaction éprouvée. En outre, chaque fois que l’état de conscience mystique revient, cela se traduit toujours par un progrès. Autrement dit, chaque expérience commence là où la dernière s’est arrêtée. Il n’y a pas d’intervalles inexpliqués ; le développement est toujours progressif. Tout se passe comme si l’on regardait un film, et que, soudain, on coupait la lumière. Les images disparaîtraient alors. Des minutes, des heures ou des jours plus tard peut-être, si la lumière était remise, les impressions visuelles sur l’écran reprendraient exactement à l’endroit où l’histoire s’était arrêtée. Rien ne resterait inachevé ou inexpliqué. On ne retourne jamais en arrière, et il n’y a pas de régression dans l’état de Conscience Cosmique.
Le quatrième critère, dans le test et la détermination de ce qui constitue l’expérience mystique de la Conscience Cosmique, est la passivité. Indépendamment du moyen employé pour provoquer l’état de conscience mystique, qu’il s’agisse d’une concentration sur quelque idée, mot ou lieu ou de l’effet produit par quelque exercice physique, une fois que cet état de conscience est atteint, l’individu se sent en présence d’une Puissance supérieure, d’une omniscience. Un sentiment d’humilité l’envahit. L’ego, la vanité, l’arrogance, l’individualité, tout cela se détache de lui, et son âme se dresse dans sa pure nudité devant l’autorité suprême. Il n’y a aucune inclination à vouloir, à exiger, à commander. On aspire simplement à être réceptif, à recevoir une révélation, tel un spectateur, avec une grande espérance, mais toujours avec humilité.
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3. Nouvelle matrice de l’unité : Certitude essentielle
et présence aimante de soi.
par Kishori Aird
Biographie vu sur le site de Kishori
infirmière, vie dans un ashram, naturopathie, kinésiologie, formation en Tantra, maître Reiki
Kishori Aird est auteure, conférencière et thérapeute. Elle a un long parcours spirituel et alternatif derrière elle. Elle a vécu dans un ashram à l’âge de 18 ans. À20 ans, elle suivait des cours d’infirmière en espérant devenir sage-femme. À 25 ans, après avoir été de nouveau résidente dans un ashram pendant deux ans, elle a fondé une famille et s’est installée à Ottawa où elle a travaillé à L’Arche de Jean Vanier (organisation internationale qui œuvre auprès de personnes déficientes intellectuelles). C’est en 1986 qu’elle est revenue à Montréal et qu’elle a commencé de nouvelles formations de guérison avec les cristaux et l’hypnothérapie. Depuis la Convergence Harmonique de 1987, elle a complété une formation thérapeutique axée sur la naturopathie, la kinésiologie et les approches émotionnelles. Elle possède une formation en Tantra et elle est maître Reiki.
En 1990, elle a été initiée à la kinésiologie de reprogrammation sur la Côte Ouest américaine et a eu la chance de travailler dans un cabinet de chiropractie et de naturopathie très réputé. C’est en 1993, après cette période de formation sur le terrain, qu’elle a ouvert son cabinet de consultation et qu’elle a commencé à travailler par téléphone comme intuitive médicale.
À partir de l’été 1997, elle a entrepris des recherches sur l’ADN et sur les moyens de le reprogrammer et de se le réapproprier. Elle a ensuite élaboré des techniques de reprogrammation qu’elle enseigne aujourd’hui et qui l’ont conduite à la découverte de l’Essence et de l’Ancrage. Depuis la parution du livre Essence en 2005, elle a fermé son cabinet et consacre son temps à l’écriture et à l’enseignement.
changement de fréquence vers l’Unité dans l’Amour de Soi
Un changement de fréquence s’opère actuellement sur la Terre. L’heure est enfin venue de transformer les vieux paradigmes sur lesquels se fondent nos programmes de séparation et d’isolement pour choisir celui de l’Unité. Le changement de fréquence actuel se traduit par un plus grand désir d’unité dans l’amour de Soi au point zéro. La nouvelle étape d’évolution essentielle qui s’ouvre à nous permet déjà de commencer à conscientiser cela plus facilement par une présence aimante et inconditionnelle de nous-mêmes, tels que nous sommes.
Le sens du code 2-0-1-2 :
la cosmologie du TAO
La cosmologie décrit souvent les lois par lesquelles le monde physique est gouverné selon le code suivant : 0-1-2.
0 -1-2 : Au début il y a le chaos ou le grand chaos cosmique, le Grand Tout – le ZÉRO. Puis, dans le Zéro apparaît un mouvement : le UN (l’Essence). L’Essence est la partie individualisée du Zéro. S’ouvre alors le chemin à travers lequel l’Essence peut se manifester, c’est le TAO. Ce chemin de l’expression du Un essentiel le conduira du non manifesté vers le manifesté. L’Essence arrive comme germe ou un œuf dans le manifesté et se déploie selon des lois générales du monde physique qui sont gouvernées par le DEUX, le yin et le yang, l’ombre et la lumière, le féminin et le masculin. Cette dualité agit comme une complémentarité plutôt qu’une opposition. Elle est la base de la manifestation de l’Essence dans la matière. La vie de cette Essence s’exprimera au gré des besoins du temps à travers cette complémentarité au point zéro. MAIS DANS LA MATRICE DE LA SÉPARATION le deux (yin et yang) sont restés séparés l’un de l’autre et en opposition. La nouvelle MATRICE DE L’UNITÉ est un nouveau départ qui permettra la coexistence harmonieuse et unifiée du yin et du yang sans que l’un soit plus important que l’autre.
L’alignement galactique de notre temps nous amène à l’heure actuelle vers un changement de structure : 2-0-1-2.
vers une
2-0-1-2 : Nous terminons un cycle d’évolution de la matière dans la séparation le DEUX (le yin et le yang divisés et en opposition). Nous retournons vers le point ZÉRO pour recommencer avec le UN (Essence) dans une nouvelle manifestation d’UNITÉ de la coexistence au point zéro du DEUX (le yin et le yang en coexistence et en unité au point zéro).
Nouvelle étape d’unité convergente vers l’ESSENCE (le UN)
A partir de maintenant, dans un monde de densité et de restrictions, après avoir saisi le DEUX par le biais du point zéro, nous retournons vers l’ESSENCE (le UN) pour commencer une nouvelle forme de complémentarité. Comme je l’ai écrit dans mon livre Convergence, le point zéro ouvre une nouvelle possibilité d’Unité. Dans ce mouvement convergent sans début et sans fin, les polarités cessent d’exister individuellement et se fondent dans une spirale convergente dynamique et puissante qui ouvre la porte de l’espace sacré des possibilités essentielles au centre du vortex. C’est une spirale au point zéro formée de deux côtés dont l’un est positif et l’autre négatif. Chaque fois que nous l’alimentons par une sensation positive ou négative, l’espace convergent à l’intérieur du vortex s’amplifie. Son centre devient de plus en plus accessible et nous conduit directement à l’intérieur vers l’état d’amour au point zéro qui permet à l’ombre de coexister avec la lumière.
le point zero, l’hélice d’ADN, l’axe d’énergie
Le point zéro, qui permet la coexistence de l’ombre et de la lumière, est identique à l’espace dynamique convergent à l’intérieur de la double hélice d’ADN. Chacune des torsades représente des forces opposées négatives et positives. Cet enchaînement se fait dans un sens déterminé, opposé à celui de l’autre, formant une spirale qui s’enroule autour d’un axe d’énergie. En périphérie, l’énergie se dissipe, mais lorsqu’elle converge vers le centre, comme dans le cas des tornades ou des vortex, elle s’amplifie. La force négative et la force positive se déplacent constamment le long de cet axe de rotation du point zéro. C’est un enroulement énergétique tendant vers l’infini et l’éternel, puisqu’il est sans naissance et sans fin. Il est la manifestation de l’amour non polarisé dans le bien et le mal, et résulte de la coexistence de ces deux courants.
Actuellement, de cet espace sacré des possibilités essentielles, s’ouvre une nouvelle possibilité d’Unité. Nous revoici avec un nouveau mouvement, un nouveau UN – l’Essence peut s’incarner à volonté selon la loi du libre arbitre, et nous pouvons choisir cette nouvelle possibilité du DEUX dans l’amour de l’Essence au point zéro.
la nouvelle matrice de l’unité : celle du coeur
Au lieu de vivre la complémentarité dans une réalité (une matrice) qui est basée sur la différence et la séparation entre le yin et le yang, le bon et le mauvais, nous pouvons par le passage du point zéro, et l’Essence (le Un), accéder à la nouvelle matrice de l’unité – celle du cœur. C’est comme si nous avions un sablier et que le sable de l’ampoule du haut (matrice de la séparation) se soit complètement écoulé vers celle du bas – c’est le moment zéro : celui de retourner le sablier et de recommencer cette fois-ci dans l’Unité et la coexistence au lieu de la séparation et de l’isolement. Du 2 de la séparation dans le bulbe du haut nous passons au 0 au centre (le point zéro), nous nous reconnectons au 1 (la nouvelle étape d’unité de l’Essence et de l’Amour de Soi) et nous nous ouvrons au 2 dans le bas – celui de l’UNITÉ. C’est le code de 2-0-1-2.
Pour se faire, il ne faut pas attendre que l’année 2012 nous apporte un miracle ou une fin du monde. C’est la fin d’un temps de séparation qui s’offre à nous, il ne tient qu’à nous de la choisir. Si nous réalisons que nous ne sommes pas capables de vivre de façon essentielle dans l’état d’amour au point zéro, nous pouvons quand même le choisir même si nous ne savons pas comment faire. Nous pouvons le faire par la prière, l’imagerie ou encore par la reprogrammation de notre ADN superflu. Tous les outils sont bons pour consolider notre choix essentiel et notre certitude qu’une autre possibilité puisse exister en dehors de celle que nous vivons depuis si longtemps.
L’intention au point zéro :
Nous pouvons utiliser le pouvoir de l’intention essentielle au point zéro pour choisir de vivre notre vie, alignés et ancrés sur la fréquence de notre Essence, en restants convergents, au point zéro, et unis à notre être essentiel dans ce qui est tel quel. Nous n’avons pas besoin de nous améliorer pour être plus unis à nous-mêmes. Vivre en étant avec tout ce que nous sommes, que ce soit positif ou négatif, en ramenant vers le centre tout ce qui s’est dissipé aux extrémités de notre territoire énergétique, nous permet d’accéder à une réalité qui était auparavant imperceptible. Tout comme la fleur qui se tourne vers le soleil sans se questionner et qui se contente de rayonner sa nature essentielle, nous permettrons ainsi à notre nature de se déployer sans restrictions et dans toute sa beauté et son individualité, car nous serons enfin nourris par notre vie convergente ; nous n’aurons plus à changer pour atteindre un modèle parfait et fixe. La convergence est un état qui n’aurait jamais existé sans l’apport du point zéro. En toute chose, il y a un point zéro. C’est la loi primaire de la convergence, et le point zéro est ce qui va nous emmener vers la constance de l’amplification et de l’ancrage de notre Tout Individualisé.
En choisissant de rester dans l’Unité avec nous-mêmes, peu importe ce que nous vivons, nous allons demeurer ouverts face aux autres et à la vie, bien ancrés, au point zéro et à partir de l’amplification de notre Essence et de l’Amour de Soi. Cela nous permettra de propager autour de nous-mêmes une vague de confiance et de calme sans rien faire et sans rien forcer. Pour y arriver, il s’agira d’abord de devenir notre meilleur(e) ami(e), en nous accueillant inconditionnellement dans notre ombre et notre lumière.
Nous avons atteint l’extrémité divergente de la matrice de la séparation. Nous ne pouvons pas être plus éloignés de nous-mêmes, que nous le sommes actuellement. Ce constant désir de nous transformer ou de nous auto-détruire nous a coupés de l’énergie convergente du cœur et de l’expression originale de notre Essence. Pour entrer de plain-pied dans le nouveau paradigme d’unité, il s’agit simplement de cesser de vouloir changer et devenir quelqu’un d’autre et plutôt de commencer à être essentiels bien protégés par l’amour de soi au point zéro.
Quand je dis être, je ne veux pas dire être au moment présent ou être conscient, car vouloir être au moment présent ou conscients implique quelque chose à faire ou à accomplir, un devenir à réaliser pour être bien. Lorsque JE SUIS, je suis unie à mon Essence dans ce qui est tel quel. J’accepte tout, l’anxiété liée à l’anticipation, la confusion, la distraction, le désir et la différence de l’autre. Je ne suis pas statique dans ce champ en mouvement, mais à l’intérieur de moi au point zéro et je demeure convergente. Je refuse de me dissiper aux quatre vents en périphérie de mon être et j’utilise tout ce qui m’arrive et tout ce que je ressens pour nourrir cette spirale convergente du point zéro en moi et autour de moi.
Le fait de ne plus chercher à nous améliorer nous rend disponibles aux circonstances les plus alignées sur notre taux vibratoire et nous permet d’arriver à créer sans rien forcer, en suivant le courant du Tao. C’est un espace de vie aux possibilités multiples qui, lorsqu’il est purgé du jugement positif ou négatif de l’observateur, n’a qu’une seule direction, qui est l’expression juste de notre nature essentielle. Avec la convergence au point zéro, qui permet de faire coexister toutes les définitions bonnes ou mauvaises que nous avons de nous et des autres, nous participons à la création d’une réalité où chaque élément peut trouver sa place et son expression exactes en fonction de son individualité essentielle.
Maintenir le paradigme de l’unité dans un monde en chaos
Fini le temps des attentes. Nous ne serons pas sauvés de notre incarnation terrestre ni par les extra terrestres ni par un dieu ou un prophète. Nous allons choisir personnellement de nous aligner devant ce changement immense qui se présente à nous. Mais voici des questions essentielles qu’il peut être utile de se poser :
1. Est-ce que j’y crois ?
2. En dedans de moi est-ce que je sais que c’est vrai ?
3. Est-ce que l’alignement galactique se passe à l’extérieur ou à l’intérieur de moi ?
4. Est-ce que j’ai la perception que le voile se lève entre les dimensions ?
5. Est-ce que je peux tolérer le changement planétaire et galactique sur tous les plans physique, émotionnel, mental, spirituel ou autre ? Si non, est-ce que je peux répondre à mes besoins avec tolérance ?
6. Est-ce que je crois que, si ce monde arrive à sa fin, il y aura autre chose après (une autre matrice) et que je peux la choisir ici et maintenant même si je ne sais pas comment faire ?
C’EST CETTE NANO SECONDE, ce moment de décision qui permet de quitter la matrice de la séparation qui se termine, pour choisir le nouveau monde de l’Unité. Il n’y a pas de moment de séparation, c’est un nouveau choix qui s’effectue au cœur de la séparation.
Pour passer de la volonté de régler à une Présence aimante et créer ainsi de l’Unité, nous allons devoir devenir notre meilleur(e) ami(e) et ne pas avoir peur de dire un « Non » convergent aux scénarios de séparation dans notre esprit et de nous ouvrir ainsi à une interprétation différente du déroulement de notre existence. En devenant conscients que nous avons fait le choix auparavant de participer à ce rêve de séparation afin de mieux créer l’Unité, nous pouvons, à partir de la séparation, faire le choix de voir le monde et les autres à partir de l’Unité.
Nous avons été coupés assez longtemps de notre identité essentielle, maintenant c’est fini ! Certes, cela nous a permis de découvrir le chemin de l’Unité. Maintenant, c’est assez ! Le germe de notre Tout Individualisé est présent partout : chez l’autre, celui qui nous attaque ou nous rejette et celui qui nous aime. Nous pouvons nous unir au germe de notre Tout Individualisé qui se dissimule dans notre entourage ou chez ceux qui nous font peur pour rester bien établis à l’intérieur de nous-mêmes dans l’Unité.
Notre plus grande séparation : celle d’avec nous-même
La séparation, qui était le postulat du monde qui se meurt actuellement, a laissé des coupures profondes avec nous-mêmes, nos amis, nos frères et sœurs, nos nations et les différents peuples. Même si nous habitons la même planète, nous ne sommes pas unis les uns aux autres. Et notre plus grande séparation est celle d’avec nous-mêmes. Nous nous sentons seuls même si nous savons que nous faisons partie de l’océan cosmique et que nous sommes tous unis dans cet océan. En comprenant que tout ce qui est manifesté, tout ce qui est, ne peut être en dehors de cet océan cosmique, nous pouvons saisir que, puisque nous sommes une goutte de cet océan, l’océan est aussi nous-mêmes. Nous ne sommes pas séparés de l’océan, même si nous sommes une vibration essentielle individualisée à l’intérieur de lui.
la perte de contact avec le monde invisible
En plus d’être isolés ici, nous avons perdu le contact avec le monde invisible. La 3ème dimension ne communique pas aisément avec les autres dimensions. Les demandes de nos corps physique et émotionnel sont tellement nombreuses que, si nous ne prenons pas le temps de faire du yoga ou de l’exercice, de nous détendre, nous reposer, écouter nos sentiments, nous asseoir pour manger, ces corps vont se rebiffer. Si notre corps physique décide d’avoir une entorse lombaire, nous ne pourrons plus bouger ! Notre corps physique et nos émotions peuvent contribuer à notre isolement. Nous avons tous des besoins physiques ou émotionnels, pour ne pas parler de nos besoins mentaux et spirituels.
Dernièrement, avant de me rendre à un anniversaire, j’ai émis l’intention de rester unie à mon Tout Individualisé même si j’allais être au milieu d’un groupe. J’ai eu une expérience reposante, amusante, chaleureuse et inspirante. Présente à l’intérieur de moi, j’expérimentais les rapports humains à partir de la pyramide de l’Unité des quatre dimensions. J’étais heureuse sans être excitée parce que je n’étais pas en dehors de moi. En choisissant les quatre dimensions, nous pourrons faire l’expérience de l’Union avec notre Tout Individualisé même pendant une fête ou tranquillement avec un arbre ou un cheval.
Le temps de l’exploration de l’unité est arrivé – Enjoy !
Le dernier livre de Kishori Aird, PRÉSENCE (ISBN 978-2-9807441-8-1) est maintenant disponible dans les librairies ou sur amazon.
Pour rejoindre Kishori ou assister aux stages, veuillez visiter : www.kishori.org
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4. l’évolution vers la perfection avec Jean-Marc Tonizzo : http://mecaniqueuniverselle.net/
sens et but de l’évolution humaine
Les choses humaines semblent suivre un cours déraisonnable mais sont conformes à un plan déterminé de la nature. Kant.
Où va l’humanité ?
Nous étions des « primates naturels ».
Nous sommes des « hommes constructeurs ».
Nous allons vers « l’humain accompli ».
Autrement dit : l’humanité évolue vers sa perfection.
Cette philosophie n’est pas le fruit d’une intention ou d’un espoir. C’est le résultat d’une analyse dialectique et déductive. Ses carences universitaires sont nombreuses et lui donne sans doute un aspect naïf et quelque peu rudimentaire. J’ose tout de même espérer que vous y rencontrerez suffisamment d’ancrages logiques pour lui accorder un peu d’intérêt.
Une logique d’évolution
Pour les physiciens, l’univers évolue … Pour Darwin, le vivant évolue … Pour l’anthropologie et l’histoire, notre espèce évolue … Selon nous, cette évolution à un sens : elle entraîne progressivement l’homme vers « son ultime perfection ».
Deux types d’actions semblent pousser le genre humain vers ce but précis :
1/ la compression progressive des instincts.
2/ les progrès de la conscience morale.
- D’un côté, l’homme réprime progressivement certaines pulsions naturelles (la prédation, l’agressivité, l’égocentrisme, l’affirmation de soi aux dépens des congénères ect.)…
- De l’autre, il développe ses nouvelles facultées (la raison, les connaissances, la conscience, la morale, la capacité d’aimer etc.)
De ce travail conjoint émergent les grandes valeurs humaines (fraternité, égalité, liberté, universalité, etc.). Entre leurs naissances et aujourd’hui ces valeurs ont progressées et aucune raison ne nous permet de croire qu’elles puissent arrêter leur progression. Au contraire, la logique donne à penser qu’elles continuerons leur essor jusqu’à atteindre leur ultime perfection. Cette perfection acquise, l’homme ne sera plus un « loup pour l’homme ». La paix universelle (tant espérée par le commun des mortel) sera concrétisée.
La paix universelle, un but spirituel ?
Accéder à cette paix universelle est une œuvre d’ordre spirituel. S’unifier, vaincre ses pulsions, assainir la technologie et résoudre les questions profondes conduisent à la « sagesse ». Et la sagesse ouvre les portes de « l’extase ». (également appelé : « bonheur suprême », « joie », « nirvana », « devekout », « béatitude » « époché », « ataraxie » « éveil » … selon les mystiques).
Pourquoi l’extase ?
Pour comprendre l’intérêt de cette expérience, nous nous référerons aux écrits spirituels et philosophiques. En effet, selon eux, l’extase relie directement l’homme avec le « principe créateur ». Cet état réunit l’être humain avec dieu. (Dieu pour les religions et le vide quantique pour les physiciens).
la montée vers l’extase, une montée vers Dieu
Autrement dit, la montée progressive vers l’extase équivaudrait à une montée progressive de l’humanité vers Dieu.
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5. l’homme cosmique
http://www.radio-canada.ca/par4/tran/homcosmique.htm
L’homme cosmique représente une étape de l’évolution.
Nous ne sommes pas encore parvenus à cette étape. Elle se trouve quelque part dans le devenir de l’homme. Car, l’homme est fait pour devenir.
une étape de l’évolution
Avant de parvenir à cette étape, nous devons achever celle dans laquelle nous sommes engagés dont l’aboutissement est l’homo sapiens.
l’homme d’aujourd’hui poursuit son évolution
L’homme tel qu’il est aujourd’hui représente, dans le système de référence actuel, ce qu’il y a de plus évolué. Mais cette forme de vie que nous sommes poursuit sa transformation, puisqu’il n’y a de permanent que la transformation. Tels que nous sommes aujourd’hui, nous sommes à un moment d’une longue évolution : un maillon d’une longue chaîne dont l’origine se perd – comme on dit – dans la nuit des temps, et dont l’aboutissement est sans doute de l’ordre de l’infini : depuis la molécule originelle, réelle ou mythique, jusqu’à un être que je n’arriverais pas à concevoir si je le voulais et qui, du reste, sera lui-même en devenir…
l’homme pourrait devenir acteur de sa propre évolution
À un moment de l’évolution, la participation au processus est inconsciente : les végétaux, les animaux ne sont pas conscients de participer à un processus d’évolution; et bien peu d’humains le sont, il faut bien le dire. L’homme cosmique participerait du même processus, mais sa participation serait consciente. Elle serait aussi, non plus passive comme la nôtre, mais active : c’est-à-dire qu’il ne serait pas seulement comme nous le sommes, agis par le processus, mais qu’il pourrait aussi agir sur le processus – intervenir dans l’évolution. Non pas, ici, sur le plan génétique de la mécanique de l’évolution, mais plutôt sur le plan de la conscience.
les civilisations technologiques déboucheront sur un état de conscience plus élevé ou sur l’autodestruction
À une étape de leur évolution, les civilisations débouchent sur un savoir qui rend possible leur autodestruction. C’est précisément à cette étape que nous sommes parvenus. C’est une épreuve : ou bien l’homme franchit cette étape et il crée alors une civilisation d’un niveau de conscience plus élevé; ou bien il régresse à un stade antérieur pour éventuellement tenter à nouveau de franchir cette étape décisive.
Franchir cette étape suppose, entre autres choses, qu’il exerce une domination sur ce qui, en lui, participe de l’instinct : ce qui procède du vieux cerveau, le paléo-cortex – qu’il exerce, par exemple, une domination sur son agressivité; cela suppose aussi qu’il prenne en charge son environnement : au cours des quatre derniers millénaires, il s’est employé à dominer la nature, il en a fait la conquête comme si elle était son pire ennemi, alors qu’il participe lui-même de la nature, qu’il en dépend pour survivre. Désormais, il devra plutôt la prendre en charge, car il devient responsable de la vie minérale, végétale, animale et humaine sur cette planète – ce qui suppose qu’il se prenne d’abord en charge lui-même, qu’il devienne responsable de sa propre vie.
l’homme cosmique : vers de plus en plus de conscience
L’homme cosmique participe consciemment à l’évolution. Il n’est plus seulement entraîné par le programme, mais il intervient au niveau même de l’évolution. Tout se passe comme si le programme avait prévu qu’à une étape, l’être en saurait suffisamment sur lui-même et sur les lois de l’univers, pour non seulement participer consciemment de l’évolution, mais aussi intervenir; se prendre en charge, et, avec lui, l’environnement, ralentissant ou accélérant au besoin le processus, agissant au niveau même de la transformation de l’énergie vers de plus en plus de conscience.
Si nous parvenons à dépasser cette crise de civilisation, nous serons par le fait même parvenus à un niveau de conscience plus élevé.
L’homme cosmique, c’est l’étape où l’être, parvenu à un niveau de conscience plus élevé, est en mesure de prendre le contrôle de son évolution.
Il devient alors l’égal des dieux.
la technologie : facteurs d’évolution
Certains facteurs de changement permettent de penser que nous sommes peut-être à la veille de franchir une étape de notre évolution. Parmi ces facteurs, j’en retiens un, qui me paraît jouer un rôle déterminant : la nouvelle technologie.
Nous parlons ici de l’évolution.
En termes d’évolution, « à la veille » c’est peut-être l’affaire de quelques générations, d’un siècle, de plusieurs millénaires. Il n’existe aucune échelle qui permette de le déterminer. Mais c’est peut-être aussi en train de se faire.
Comme on ne sait pas non plus comment, au juste, ça va se passer – la naissance de l’homme cosmique – il est difficile de dire où nous en sommes : Est-ce que, tout à coup, des êtres vont voir le jour avec un niveau de conscience plus élevé que le nôtre?
Est-ce qu’il s’agit plutôt d’un phénomène individuel – que chacun doit élever son propre niveau de conscience – dans l’espoir que parmi les suivants il s’en trouve qui n’aient pas à partir d’aussi bas…?
Il existe une interaction entre l’homme et l’environnement.
L’homme crée en partie son environnement qui, à son tour, le façonne. Il existe plus particulièrement une interaction entre l’homme et l’outil qui le prolonge.
L’homme est un animal qui se prolonge dans ses outils. Qui prolongent ses membres. Qui prolongent ses sens.
La roue prolonge le pied – l’action de marcher, de se déplacer; le marteau prolonge le poing – l’action de frapper; la grue, la pelle mécanique, pour prendre des exemples d’outils de l’ère industrielle, prolongent le bras et la main qui ramasse… Dans le cas du téléphone, il s’agit du prolongement d’un sens : l’ouie et de la faculté de communiquer par la parole.
Les technologies ont toujours agi sur le processus d’évolution de l’humanité.
Et plus la technologie est avancée, plus cette action est considérable : avec la vapeur, par exemple, c’est l’énergie musculaire qu’on prolongeait. Et la vapeur a eu pour effet de créer la société industrielle.
Plus on avance, plus il devient difficile de définir la nature du prolongement : dans le cas du marteau, c’est simple; mais dans le cas, par exemple, de la télévision, c’est beaucoup plus complexe : la télévision prolonge deux sens : la vue et l’ouie. Mais ce que prolonge la télévision, c’est plus précisément l’expérience auditive ou visuelle. Les enfants qui ont grandi avec la télévision ont effectivement une expérience auditive et visuelle supérieure à celle qu’auraient plusieurs vieillards ensemble.
Il s’agit, bien sûr, d’une expérience vicariale : non pas d’une expérience directe, mais d’une expérience qui passe par un intermédiaire. Avant l’âge de 10 ans, un enfant a une expérience vicariale de la vie sur l’ensemble de la planète et même au-delà : il a aussi assisté à plusieurs milliers de meurtres… On ne sait pas l’effet à long terme de cette technologie.
l‘évolution de l’homme se fait au niveau du système nerveux, de la transmission de l’information
On ne sait pas non plus l’effet à long terme que produira sur la société et sur les individus l’ordinateur – qui est le prolongement d’une partie du cerveau. Pas plus qu’on ne sait l’effet à long terme de l’électromagnétisme, plus simplement l’électricité – qui est la technologie de l’instantanéité et de la simultanéité – et, en particulier de l’électronique. L’énergie qui se trouve ici prolongée n’est pas celle des muscles, comme dans le cas de la vapeur; ce qui se trouve prolongé, en fait, c’est tout le système nerveux, c’est le processus d’acquisition, de stockage, de transformation et de transmission de l’information…
On parle aujourd’hui de la révolution de la télématique – fusion des médias, en particulier de la télévision et de l’informatique. Ce qui se trouve prolongé, c’est le processus même de la pensée; d’une certaine façon, le processus même de la conscience.
La nouvelle technologie, comme le croient certains chercheurs, pourrait bien être un facteur mutagène :
elle pourrait avoir pour effet d’accélérer le processus d’évolution et peut-être même de provoquer, de contribuer à provoquer, la naissance de l’homme cosmique.
évolution de notre conception de l’univers
Depuis des millénaires, notre conception de l’univers et de la place de l’homme dans l’univers va s’élargissant. Il n’y a pas si longtemps, l’homme croyait être au centre de l’univers : on était géocentrique. Dans notre conception de l’univers, on imaginait la Terre au centre, avec le Soleil, la Lune et les planètes qui tournaient autour.
Curieusement, toutefois, certains penseurs de toutes les époques n’ont jamais accepté une telle vision de l’univers: une pensée qui a vécu comme elle a pu – transmise dans le plus grand secret – a véhiculé certaines informations à travers des époques qui n’auraient pas pu les accepter. PYTHAGORE, par exemple, le grand philosophe grec, enseignait à ses disciples que la Terre était ronde, qu’elle tournait sur elle-même et autour du Soleil… Ce qui donne du poids à la croyance que des civilisations avancées auraient autrefois existé sur cette planète, pour disparaître un jour – puisque « les civilisations sont mortelles » (Paul VALERY) – laissant à quelques initiés le soin de transmettre un savoir secret, une connaissance même, dont des bribes seulement seraient parvenues jusqu’à nous.
À une étape ultérieure, on est devenu héliocentrique. Dans cette conception de l’univers, on imaginait le Soleil au centre autour duquel tournaient les planètes et leurs satellites.
Au delà du système solaire, la galaxie et des milliards de galaxies
À chaque étape, la nouvelle conception de l’univers englobe la précédente. C’est ainsi qu’on a découvert – ou plutôt sans doute redécouvert – d’autres systèmes comme le nôtre : quelques-uns, puis des milliers, des millions, voire même des milliards contenus dans ce qu’on appelle une galaxie; puis, plus récemment, d’autres galaxies : encore une fois des milliers, des millions, des milliards…
L’AVENTURE DE L’HOMME EST COSMIQUE
Au delà de notre univers peut-être d’autres univers, des milliards d’autres univers
C’est ainsi qu’on voit, ou plutôt qu’on voyait l’univers… Car on parle maintenant de plusieurs univers. Combien? Des milliers, des millions, des milliards peut-être? On a fait beaucoup de chemin depuis l’époque où la Terre nous paraissait au centre du monde… Mais, en un sens, pas tellement…
Notre aventure est cosmique
Notre savoir s’est étendu, il est vrai, mais notre attitude n’a pas tellement changé : notre aventure est cosmique, nous le savons maintenant, mais notre conscience demeure géocentrique. C’est sans doute dans notre nature, du moins à cette étape-ci de l’évolution. Il y a un décalage considérable entre notre savoir et notre conscience. Et c’est précisément une des raisons de penser que nous serions à la veille de franchir une étape de notre évolution. À la veille peut-être de la naissance de l’homme cosmique.
Nous sommes devenus plus modestes, c’est un bon signe : le signe, en effet, que nous sommes d’un niveau de conscience plus élevé. Maintenant, il y a l’homme sur la Terre, dans un système parmi d’autres systèmes, dans une galaxie parmi d’autres galaxies, dans un univers parmi sans doute d’autres univers…
sommes-nous seuls dans l’univers ?
Il était inévitable de se poser la question : serions-nous la seule forme de vie consciente dans cette structure des structures? Sommes-nous un accident? Sommes-nous un phénomène isolé? Sommes-nous seuls?
La réponse est fulgurante : selon les scientifiques, il existe dans notre seule galaxie une probabilité de plusieurs milliards de planètes sur lesquelles la vie a pu se développer et même plusieurs formes de vie consciente. Dans cette hypothèse, certaines de ces civilisations seraient moins avancées que la nôtre; d’autres, au contraire le seraient davantage…
Les civilisations plus évoluées que la nôtre auraient donc, à un moment, traversé une crise comparable à celle que nous traversons présentement et elles auraient survécu; autrement dit, elles seraient d’un niveau de conscience plus élevé que le nôtre; elles auraient atteint le stade de l’homme cosmique.
l’espace intérieur
Edgar MITCHELL, chef de l’expédition Apollo XIV, a été le sixième homme à marcher sur la lune.
Cette aventure spatiale a eu sur MITCHELL un effet inattendu, du moins du point de vue de la science objective : il est passé, comme il le dit lui-même, de l’exploration de l’espace extérieur à celle de l’espace intérieur : l’expérience de l’espace devait devenir une véritable expérience initiatique, au sens où l’entend la mystique : pendant un moment, le voile s’est entrouvert.
« C’était clair et net : l’univers avait une signification et une direction. Ce n’était pas perceptible par les organes des sens, mais c’était cependant présent, une dimension invisible derrière la création visible qui lui donne un dessein intelligent et apporte un sens à la vie. »
« L’humanité doit s’élever de l’homme au genre humain, du personnel au transpersonnel, de la conscience de soi à la conscience cosmique. »
Autrement dit, l’homme cosmique a une conception pratiquement infinie de l’univers, qu’il le considère de l’extérieur ou de l’intérieur – auquel il participe en pleine conscience.
science / mystique
Les propos de l’astronaute Mitchell sont loin de l’idée qu’on se fait généralement des propos d’un scientifique…
C’est que la pensée scientifique n’est plus matérialiste au sens où on l’entendait au début du siècle.
l’énergie au coeur de la matière
« Dans la physique classique, il y avait cette notion que les objets sont faits de substance matérielle. Mais lorsqu’on grossit ces objets, lorsqu’on cherche à savoir de quoi ils sont faits, on découvre qu’ils sont faits d’atomes et les atomes, de particules. Mais ces particules, elles, ne sont pas constituées d’une substance qui soit matérielle. Ce sont comme des amas d’énergie. »
Selon le modèle que propose la physique moderne, on ne peut séparer de l’ensemble aucun élément sans le détruire. Ce qui paraît évident lorsqu’il s’agit de l’homme, qu’on ne peut séparer de son environnement sans le détruire. Mais la physique moderne a démontré que cette interdépendance des éléments d’un système entre eux, et de chaque élément par rapport à l’ensemble, est vraie non seulement des organismes vivants mais aussi de ce que nous appelons la matière inorganique.
le retard de la pensée officielle en particulier celle découlant des sciences humaines
La pensée officielle, en particulier celle qui découle des sciences humaines, est loin derrière la pensée scientifique. Nous continuons de vivre comme avant; la conception qu’on se fait de l’homme continue d’être réductionniste : il s’agit toujours de réduire l’homme aux dimensions de diverses grilles et, chaque fois qu’il cherche à s’en libérer, de le ramener à l’intérieur de l’une ou de l’autre de ces grilles. C’est ainsi que, selon la grille utilisée, l’homme n’est que, par exemple, l’effet du hasard et de la nécessité, de l’économie et de la lutte des classes, de la libido, du conditionnement…
l’univers : un processus de transformation sans substance matérielle
La nouvelle pensée scientifique n’a eu jusqu’ici, il faut bien le dire, qu’une influence secondaire sur la pensée officielle. Mais c’est toujours dans la marge que commencent tous les mouvements : depuis que nous savons que « l’univers, pour reprendre la formule du physicien Fritjof CAPRA, est unprocessus de transformation qui agit selon des patterns, mais sans aucune substance matérielle« , nous avons amorcé le mouvement vers l’homme cosmique.
être plus, au plan individuel
Nous sommes dans une société dominée par l’avoir. On admet l’existence d’une hiérarchie basée sur l’avoir : celui qui a davantage – d’argent, de pouvoir, de territoire – occupe une place plus élevée dans l’échelle. L’idée qu’il puisse exister une hiérarchie basée sur l’être nous effleure à peine : l’idée que certains individus sont moins que d’autres, que certains sont plus, nous paraît même choquante, car nous tenons les hommes pour égaux en être.
Être procède de la conscience.
Il y a des gens très simples qui ont un niveau de conscience très élevé. Le niveau de conscience n’est pas le même pour tous; le niveau de conscience se trouve dans la participation de l’individu à la Conscience universelle.
Telle est du moins la jauge que nous propose la pensée traditionnelle : le degré de participation de l’individu à la Conscience universelle détermine sa place dans la hiérarchie basée sur l’être : on peut donc s’élever dans cette hiérarchie en élevant son niveau de conscience.
L’homme cosmique représente une étape plus élevée de l’évolution, non pas par son avoir – le fait qu’il aurait plus d’argent, plus de pouvoir, plus de territoire – mais par son être, par le fait qu’il aurait un niveau de conscience plus élevé.
Puis-je atteindre cette étape de notre évolution maintenant? Puis-je devenir l’homme cosmique maintenant? C’est la grande question.
Maintenant ? C’est peu probable. En revanche, il est possible d’élever petit à petit son niveau de conscience. C’est du reste ce que nous faisons tous présentement. Sans quoi, la vie n’aurait aucun sens.
diverses techniques pour accélérer le processus d’évolution de la conscience
Mais il est possible d’accélérer ce processus. Dans une certaine mesure. Par ce qu’on appelle le travail sur soi : la conscientisation, l’étude… De même que par certaines techniques : par exemple, la relaxation / concentration.
être plus, au plan collectif
« En n’importe quel domaine, qu’il s’agisse des cellules d’un corps, ou des membres d’une société ou des éléments d’une synthèse spirituelle – l’union différencie. Les parties se perfectionnent et s’achèvent dans tout un ensemble organisé. »
Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain.
Le processus d’évolution dont il s’agit ici, à propos de la naissance éventuelle de l’homme cosmique, concerne l’espèce : il s’agit, surtout, d’un processus collectif.
À un moment, nous devons franchir une étape, comparable à celle de l’éveil de la conscience.
Si nous connaissions les facteurs qui ont entraîné l’éveil de la conscience, peut-être pourrions-nous savoir quels sont les facteurs qui provoqueront éventuellement l’éveil du surconscient, autrement dit, la naissance de l’homme cosmique.
Sur les facteurs qui ont suscité / provoqué l’éveil de la conscience, les avis sont partagés : certains croient qu’une modification profonde de l’environnement a pu être un facteur déterminant; d’autres, que les outils ont joué un rôle important : le rapport, en particulier, entre la main, prolongée par les outils, et le cerveau; d’autres parlent de l’émergence de nouveaux besoins, comme de se déplacer à travers des continents et de chasser; d’autres proposent même comme explication l’intervention d’extra-terrestres venus provoquer cet éveil de la conscience… Et qui, peut-être, reviendront provoquer l’éveil de la surconscience.
Cette hypothèse est messianique : on attend le Messie – une intervention de l’extérieur.
Pour Richard LEAKEY, anthropologue de grande réputation, ce qui aurait entraîné l’éveil de la conscience à une étape de l’évolution, le facteur déterminant, aurait été la générosité : « Non pas l’intelligence, précise-t-il dans People of the Lake, mais d’abord la générosité« , « C’est-à-dire le partage. Non pas la chasse ou la cueillette, mais l’obligation de partager« .
la solidarité humaine
Nous sommes devenus humains – autrement dit, notre conscience s’est éveillée – parce que nos ancêtres ont appris à partager leur nourriture et à échanger leurs services, constituant ainsi, petit à petit, ce que LEAKEY appelle un véritable réseau d’obligations.
Quoi qu’on en dise, il existe aujourd’hui une solidarité humaine plus dynamique qu’autrefois. Elle s’exprime surtout à travers les institutions que la démocratie a inspirées. C’est un édifice fragile… Mais on parle de conscience planétaire. On en est loin sans doute, mais on en parle.
Teilhard de Chardin et le point Omega
Teilhard de CHARDIN voyait dans l’entraide sociale une des voies par lesquelles l’humanité devient collectivement moins égoïste et tend vers ce qu’il appelait le point oméga, qui est l’aboutissement de l’évolution, le point où la conscience épurée de l’humanité ira un jour, selon sa vue, se fondre dans l’éternel.
Nous serions parvenus à l’étape de la convergence où les races, les peuples et les nations se consolident, et s’achèvent par interaction. – À la veille de franchir une étape importante de notre évolution, de nous éveiller à la conscience cosmique, de devenir l’homme cosmique.
—
Richard Maurice Bucke : conscience cosmique
(Revue Spiritualité. No 25. 15 Décembre 1946) repris par Revue 3ième millénaire
Cette étude, de 1946, éditée par l’Entraide Fraternelle Internationale est presque entièrement formée de passages traduits empruntés au livre de l’Américain Richard Maurice Bucke (1837-1902), « Cosmic Conciousness ». Cet ouvrage a seulement été publié en Français en 1989 aux Éditions du 3e millénaire.
La Conscience Cosmique est une forme de conscience plus élevée que celle possédée par l’homme ordinaire. Celle-ci est appelée Conscience personnelle ou encore Soi-Conscience. L’être, avant d’atteindre cette conscience personnelle, a passé par un degré que nous appellerons la simple conscience, les animaux supérieurs, ainsi que les enfants pendant les premières années de leur vie ne possèdent que la simple conscience.
Il va être donné un grand nombre de citations de différents auteurs. Voici déjà les propres mots de Ed. CARPENTER pour dépeindre ce qu’est la Conscience Cosmique :
« Cependant si l’on me demandait comme on l’a fait parfois : Quelle est la nature de cet état d’âme, de cette splendeur illuminative dont vous parlez ? je serais obligé de répondre que je n’en puis donner aucune explication concise et nette. « Vers l’Affranchissement » tout entier est l’essai de cette expression; toute phrase isolée, toute définition directe ne serviraient à rien ou, plutôt, tendraient à obscurcir en limitant. Tout ce que je puis dire, c’est qu’il paraît exister une vision possible à l’homme, comme d’un point de vue plus universel, dégagé de l’obscurité et de la limitation de lieu qui semblent tout particulièrement s’attacher aux nuages passagers du désir, de la peur, et à toutes les pensées et les émotions ordinaires; en ce sens, cette vision est comme une faculté nouvelle et distincte; et, toute vision supposant une sensation de lumière, ici, également, il y a une sensation de lumière intérieure, qui n’a pas de rapport avec les yeux mortels, mais qui donne aux yeux de l’âme l’impression qu’ils voient, au moyen d’un milieu qui touche et pénètre la surface interne des objets, des choses et des personnes — comment m’exprimerai-je — cela même n’est pas tout à fait exact, — car on a la sensation d’être soi-même les objets, les choses et les personnes que l’on perçoit (et même d’être l’univers tout entier), sensation dans laquelle fusionnent et s’identifient la vue, le toucher et l’ouïe ».
Dans cette étude sont étudiés quatorze cas d’êtres qui ont atteint ce niveau supérieur. Ce sont : Gautama le Bouddha, Jésus le Christ, Saint Paul, Plotin, Mahomet, Dante, Las Cases, Saint Jean de la Croix, Francis Bacon (Shakespeare), Jacob Boehme, William Blake, H. de Balzac, Walt Whitman, Ed. Carpentier.
Ensuite viennent plusieurs cas douteux, incomplets, ou sur lesquels on manque de précision, comme : Moïse, Gédéon, Isaïe, Lî-R. (Lao-Tsé), Socrate, Roger Bacon, Pascal, Spinoza, Gardiner, Swedenborg, Wordsworth, Ch. Finney, Al. Ruskin, Emerson, Tennyson, Mme Guyon, H. D. Thoreau, Ramakrishna-Paramahansa, Rich. Jefferies, J. W. Lloyd, Horace Traubel, Paul Tyner, etc…
Presque tous ceux qui ont atteint la Conscience Cosmique ont été inquiets sur leur propre équilibre mental, et se sont demandés pendant un temps s’ils n’étaient pas le jouet d’une illusion ou souffrant d’un trouble pathologique.
Comment pouvons-nous savoir qu’il s’agit bien de l’éveil d’un nouveau sens ?
1° les tendances de l’individu qui atteint la Conscience Cosmique sont différentes, et même tout à fait opposées, à celles d’un homme atteint de trouble mental, ce dernier étant nettement amoral ou immoral, le premier, au contraire, étant d’une haute moralité;
2° l’empire sur soi (« inhibition, self-restraint »), au lieu d’être réduit, parfois même aboli complètement chez les déséquilibrés, est au contraire très développé chez les êtres que nous étudions;
3° il est certain que la civilisation moderne doit largement aux enseignements qui lui sont parvenus grâce à ce nouveau sens. Les « maîtres » reçoivent cet enseignement puis le transmettent au monde par l’intermédiaire de leurs écrits, de leurs élèves ou de leurs disciples;
4° ces grands êtres se reconnaissent entre eux et rien dans leurs enseignements ne contredit l’enseignement des autres. Par exemple Saint Paul, préalablement tout à fait mal disposé contre Jésus, aussitôt qu’il possède le sens cosmique (son illumination sur le chemin de Damas), proclame que ses enseignements sont la vérité. Mahomet accepte Jésus non seulement comme un des plus grands prophètes, mais le place nettement au-dessus de Adam, Noé, Moïse, etc… Whitman accepte l’enseignement de Bouddha, Jésus, Paul, Mahomet, spécialement celui de Jésus qu’il connaît le mieux, et tous ceux que l’auteur a pu approcher et qui ont été « illuminés » à un degré plus ou moins grand, sont d’accord sur les vérités essentielles et acceptent l’enseignement de leurs prédécesseurs.
Qualités communes à ces êtres : intelligence bien au-dessus de la moyenne; de même pour la beauté corporelle et la santé; par-dessus tout, le sens moral très développé, de fortes sympathies, le cœur chaud et vaillant, le sentiment religieux (dans son sens étymologique, du latin religare, relier — lien, union), le sentiment religieux très développé.
En quoi consiste cette expérience ?
1° assez souvent la personne, sans avertissement préalable, se sent immergée dans un nuage de couleur rose, ou comme environnée de flammes;
2° au même instant elle se sent baignée dans une émotion de joie, d’assurance, de triomphe, de « salut » ;
3° une illumination intellectuelle impossible à décrire. A partir de ce moment, l’être ne croit plus mais voit et sait : que le Cosmos est une présence vivante, que la vie qui est en l’homme est éternelle et que toute vie est éternelle, que l’univers est ainsi fait que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de tous et de chacun, que le principe fondamental du monde est ce que nous appelons « Amour » et que le bonheur est absolument certain pour chaque individu au bout de sa longue course.
L’être apprend plus en ces quelques instants qu’en des mois ou des années d’étude.
4° Il lui vient le sens ou certitude d’immortalité et
5° la crainte de la mort disparaît,
6° de même pour l’idée de péché.
7° Tout cela se passe instantanément comme la vision d’un éclair.
8° Le caractère de l’être était remarquable dès avant son illumination.
9° L’âge auquel vient cette illumination varie entre 30 et 50 ans, le plus souvent de 32 à 37.
10° Ces êtres ont un charme qui attire à eux hommes et femmes.
11° L’impression produite est formidable et influe sur toute la vie de l’être; il est « transfiguré », Dante disait « transhumanisé en Dieu ».
Dante, Saint Jean de la Croix, Pascal, Saint Paul, ont éprouvé une expérience où l’illumination intellectuelle et l’élévation morale leur venaient brusquement avec une impression de lumière intense. Chez d’autres, comme chez Carpenter, cette impression ne se produit pas et la connaissance leur vient doucement, graduellement.
Il a été donné différents noms à cette faculté : c’est le Nirvana dont parle Bouddha: Jésus l’appelle le Royaume de Dieu ou Royaume des Cieux; Paul l’appelle « Christ ». Il parle de lui-même comme d’un « homme en Christ », de ceux qui « sont en Christ ». Il dit encore « l’Esprit » ou « l’Esprit de Dieu ». Mahomet appelle le sens cosmique « Gabriel » et semble l’avoir regardé comme une personne distincte qui lui parlait. Dante l’a appelé « Béatrice », nom qui veut dire littéralement « qui rend heureux ». Balzac appelle l’homme nouveau, un « spécialiste » et la nouvelle condition « spécialisme ». Whitman dit « mon âme », mais en parle comme s’il s’agissait d’une autre personne.
La Conscience Cosmique qui n’est apparue jusqu’alors que chez des individus isolés se manifestera, selon toute évidence, plus fréquemment et chez des individus de plus en plus jeunes. Elle se généralisera de plus en plus. De même en a-t-il été de la conscience personnelle qui est en chaque être maintenant et se développe vers l’âge de trois ans. Selon toute évidence, elle a dû apparaître d’abord chez des individus isolés en pleine maturité, puis elle s’est généralisée et s’est manifestée chez des êtres de plus en plus jeunes. Ainsi en sera-t-il pour la conscience cosmique.
Voici en quels termes les illuminés décrivent leur joie : Gautama Bouddha parle du « bonheur le plus élevé ».
Dans le Mahabharata, dont l’auteur inconnu fut certainement un illuminé, il est parlé de celui « dont le bonheur est en lui-même et qui possède aussi en lui la lumière de la connaissance. Il devient un avec Brahma et connaît la félicité de Brahma ».
Dante a nommé « Béatrice » le sens cosmique, ce qui veut dire « qui rend heureux ». « Ce que je voyais me semblait un sourire de l’univers, et mon ivresse me venait de ce que je voyais et de ce que j’entendais; O joie ! ineffable bonheur, O vie entière d’amour et de paix ».
Boehme en a dit ceci : « Le langage de la terre est tout à fait insuffisant pour décrire ce qu’il y a de joie, de bonheur, d’amour dans les merveilles intérieures de Dieu. La constitution de l’homme est trop froide et trop sombre pour en traduire une étincelle dans son langage ».
Chez Carpenter on trouve : « Toute peine abolie ». « Le profond, profond océan, de joie intérieure « Plein de joie, chantant la joie sans fin ».
Whitman a dit : « Je suis satisfait, je vois, je danse, je ris, je chante ». « 0 joie de mon esprit, il est délivré, il brille comme un éclair ». « L’océan de joie, une atmosphère de joie, Joie, Joie, en liberté, adoration, amour ! ».
Sur la difficulté d’exprimer comme il le souhaitait, Whitman a dit encore: « Puisque ceux-ci voient et sentent et savent autant, pourquoi ne donnent-ils pas au monde le bénéfice de tout cela ? Quand j’entreprends de dire le meilleur, je sens que cela m’est impossible — ma langue est inactive, mon souffle n’obéit plus et je suis comme muet ».
Dante dit « que sa vision contient tant dans un coup d’œil qu’elle est trop grande pour notre langue ».
Ceci vient de ce que notre langage s’accorde avec la conscience personnelle intellectuelle, peut l’exprimer et ne peut exprimer plus. Il ne cadre pas avec le sens cosmique et ne peut réussir à l’exprimer ou du moins que de très loin et avec des termes qui ne conviennent en réalité qu’à la conscience personnelle individuelle.
Il ne faut pas croire que celui qui a atteint la conscience cosmique est devenu pour cela omniscient et infaillible. Il entre en jouissance d’un nouveau sens dont il doit apprendre à se servir, pour le maîtriser et l’exploiter.
GAUTAMA BOUDDHA fut un cas de conscience cosmique, et le point central de son système, le Nirvana, fut la doctrine du Sens Cosmique. Le Bouddhisme peut être résumé en ceci : il existe un état mental si heureux, si glorieux, que toute autre chose est moins que rien en comparaison, une perle d’un prix tel que l’homme sage se débarrasse volontairement de tout ce qu’il possède afin de l’acquérir. Cet état peut être atteint. L’objet de toute la littérature bouddhiste est de donner une idée de cet état et de guider les aspirants vers cette glorieuse contrée qui est littéralement « le royaume de Dieu ».
Les deux points principaux de l’enseignement de JÉSUS furent de faire connaître aux hommes ce que le sens cosmique lui avait apporté et de leur donner le goût de travailler eux-mêmes à atteindre le « royaume de Dieu ».
Après ces quelques mots d’introduction, la lecture des Évangiles devient claire et lumineuse.
Mathieu. Chap. 5-3. 5-10. 5-19. 6-33. 7-21. 12-18. 13-11. 13-33. 13-44. 13-45. 16-19. 18-1. 18-23. 19-24. 20-1 à 15.21-28. 21-43. 22-1 à 14. 23-13. 25-1 à 12. 25-14 à 30.
Marc. 4-26. 9-47.
Luc. 16-16. 17-20. 18.29.
Jean. 3-3 à 5.
SAINT PAUL d’adressant aux Galates, puis aux Corinthiens dit ceci :
« Je vous déclare, frères, que l’Évangile que je vous ai prêché n’est pas de l’homme; car je ne l’ai ni reçu, ni appris d’un homme, mais par révélation de Jésus-Christ. »
« Le fruit de l’Évangile, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; il n’y a point de loi contre ceux qui vivent de la sorte ».
« Si j’annonce l’Évangile, ce n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée ».
« Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien ».
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles ».
PLOTIN (né en 204, mort en 274).
Dans sa lettre à Flacus nous voyons :
« Je suis déjà fatigué de cette prison de chair, le corps, et j’attends paisiblement le jour où la divine essence qui est en moi sera délivrée de la matière… Purifiez votre âme de tout espoir déplacé et de toute crainte concernant les choses de la terre, mortifiez le corps; repoussez toute affection égoïste aussi bien que tout désir, et l’œil intérieur commencera à exercer sa vision claire et profonde ».
« Le savoir comprend trois degrés : opinion, science et illumination. Le moyen ou instrument du premier est les sens; pour le second, la dialectique; pour le troisième, l’intuition. Je place la raison en-dessous de cette dernière. Il est une connaissance absolue par l’identification de l’esprit avec l’objet ».
« Vous pouvez seulement saisir l’Infini par une faculté qui est supérieure à la raison, en entrant dans un état où vous n’êtes plus vous-même un soi défini, mais sur lequel la divine essence vous est communiquée ».
« Ce sublime état n’est pas d’une durée permanente, c’est seulement de temps à autre que nous pouvons y atteindre et en jouir (bienheureusement cela est en notre possibilité). Tout ce qui tend à fortifier et élever l’esprit vous aidera à atteindre votre but et réduira les intervalles entre ces heureux événements. Il y a donc différentes routes par lesquelles cette, fin peut être atteinte : l’amour du beau qui exalte le poète, la dévotion à l’Unique et cette élévation que donne la science et qui fait l’ambition des philosophes, cet amour et ces prières par lesquelles l’âme ardente et dévote tend à la perfection par la pureté morale ».
MAHOMET (5 70-632). Voir les traductions françaises du Coran.
DANTE (1265-1321)
Dans la bouche de Béatrice il met ceci : « Avec moi tu seras éternellement un habitant de cette Rome dont Christ est un citoyen ».
Dans le « Purgatoire » il y a : « La gloire de Celui qui anime toute chose a pénétré à travers l’univers tout entier et brille ici et là plus ou moins. Dans les cieux qui reçoivent plus de cette lumière j’ai été, et j’ai vu des choses telles que celui qui redescend de ces régions ne sait ni n’est capable de raconter ».
LAS CASES (1474-1566).
Il voua sa vie à la défense des Indiens du Nouveau Monde. Ses sentiments de justice et d’humanité, son influence sur les hommes, firent de lui une superbe individualité.
SAINT JEAN DE LA CROIX ( Juan de Yepes) (1542-1591) .
Fragment de la « Prière de l’âme embrasée de l’amour divin » :
« Les cieux sont à moi; la terre est à moi; les nations, à moi; les justes, à moi; les pécheurs, à moi ! Les Anges sont à moi; et la Mère de Dieu, et toutes choses créées ! Mon Dieu lui-même est à moi et pour moi, puisque Jésus tout entier est à moi et pour moi! Que demandes-tu donc et que cherches-tu encore, ô mon âme ? Tout est à toi; tout est pour toi; ne te rabaisses point! Ne t’arrête pas à quelques miettes tombées de la table de ton Père ! Lève-toi et glorifie-toi de ce qui fait ta gloire; cache-toi en elle et réjouis-toi; les désirs de ton cœur seront exaucés ! »
« Ce n’est rien d’autre que la lumière surnaturelle, éclairant la compréhension afin que l’intelligence humaine devienne divine, soit un avec le divin. De la même manière, l’amour divin enflamme la volonté de telle façon qu’elle devienne rien moins que divine, aimant d’une façon divine, unie et ne faisant qu’un avec la divine volonté et le divin amour ».
« Celui qui gravit ces sommets sent défaillir sa propre vie. Tout ce qu’il savait jusqu’alors lui semble digne d’un profond mépris, et sa science est d’autant plus parfaite qu’il reste ne sachant plus rien, transporté plus haut que toute science ».
FRANCIS BACON (1561-1625), est très probablement l’auteur des pièces et des sonnets de « Shakespeare ». Ce qui est certain, d’après l’étude de ces pièces et de ces sonnets, c’est que leur auteur posséda la conscience cosmique.
JACOB BOEHME (1575-1624).
« Une porte s’ouvrit en moi de telle façon qu’en un quart d’heure je vis et j’appris plus que je n’aurais fait en plusieurs années d’étude dans une université ».
« Je ne suis pas un maître, ni en littérature, ni en art, mais un simple d’esprit. Je n’ai jamais désiré apprendre aucune science, mais depuis ma prime jeunesse je me suis efforcé de sauver mon âme et je pensais au moyen de gagner ou de recevoir le royaume des cieux. Trouvant en moi-même une puissance contraire, savoir les désirs de la chair et du sang, je commençais une rude bataille contre ma nature impure et, avec l’aide de Dieu, j’ai rendu mon esprit capable de dominer les puissances malfaisantes, de les briser et d’entrer complètement dans l’amour de Dieu dans le Christ… Tandis que je combattais et luttais ainsi, aidé de Dieu, une merveilleuse lumière s’éleva dans mon âme… ».
« Ce n’est pas moi, le moi que je suis, qui sais ces choses; mais Dieu les sait en moi ».
« Et il en était en moi comme d’un jeune arbre qui est planté en terre; en premier il semble jeune et florissant. Mais il ne porte pas encore de fruits, et quoique en fleurs, celle-ci tombent. Plus d’une fois passera sur lui la neige, le gel et le vent avant qu’il se développe et porte des fruits ».
« J’étais aussi simple, concernant ces mystères cachés, que le plus simple de tous, mais mon ignorance, ma candeur pour ce qui est des merveilles de Dieu, m’instruisit de telle sorte que je dois les écrire; mon but est simplement de faire un mémorandum pour moi-même et ensuite je parlerai à beaucoup, ainsi que Dieu sait ».
« C’est en toi, si tu peux pendant un temps anéantir toute pensée et tout vouloir, que tu entendras les mots indicibles de Dieu ».
« Tu marcheras là où c’est le plus dur, et tu prendras ce que le monde rejette; et ce que le monde fait, tu ne le feras point. Marche contrairement au monde en toute chose. Ainsi tu iras par le chemin le plus court ».
« Quand le monde perçoit ce feu d’amour chez les enfants de Dieu, il dit qu’ils sont devenus fous; mais pour les enfants de Dieu c’est le plus grand des trésors, si grand qu’aucune vie ne peut l’exprimer ni qu’aucune langue ne peut dire ce qu’est cet amour enflammé de Dieu. Il est plus blanc que le soleil et plus doux qu’aucune chose, il est plus nourrissant qu’aucun aliment ou boisson, et plus réjouissant que toute la joie du monde. Celui qui le possède est plus riche qu’aucun roi sur la terre, plus noble que puisse l’être un empereur, et plus puissant et plus fort qu’aucune autorité ou pouvoir »
WILLIAM BLAKE (1757-1827).
Parlant lui-même de ses écrits et de la façon dont ils lui furent inspirés, il dit : « Je ne prétends être que le secrétaire les auteurs sont dans l’éternité… ». « J’ai écrit ce poème sous la dictée directe, douze ou quelque fois vingt ou trente lignes à la fois, sans aucune préméditation, et même contre ma volonté ».
HONORE DE BALZAC (1799-1850).
Il atteignit la conscience cosmique en 1831 à l’âge de 32 ans et immédiatement après écrivit « Louis Lambert ». Dans ce livre et dans « Séraphita », il met en scène deux « illuminés » auxquels il prête les sentiments qu’il a lui-même éprouvés. Il les appelle des « spécialistes », le Spécialisme étant la « vue d’ensemble », le sens cosmique.
Il faut lire ces deux ouvrages, ainsi que « Les Proscrits ». C’est là qu’il met en scène Dante et met dans sa bouche des mots qu’il aurait pu dire lui-même. Donc, Dante, parlant d’un jeune homme qui s’est confié à lui, dit ceci :
« Ainsi, ce pauvre petit se croit un ange banni du ciel ! Et qui parmi nous aurait le droit de le détromper ? Sera-ce moi ? Moi qui suis enlevé si souvent par un pouvoir magique loin de la terre ; moi qui appartiens à Dieu ; moi qui suis pour moi-même un mystère. N’ai-je donc pas vu le plus beau des anges vivant dans cette boue ? Cet enfant est-il donc plus ou moins insensé que je ne le suis ? A-t-il fait un pas plus hardi dans la foi ? Il croit ; sa croyance le conduira sans doute en quelque sentier lumineux semblable à celui dans lequel je marche ».
Dans « Louis Lambert », ceci :
« Le spécialisme est nécessairement la plus parfaite expression de l’homme, l’anneau qui lie le monde visible aux mondes supérieurs : il agit, il voit, il sent par son intérieur. L’abstractif pense. L’instinctif agit ». « De la trois degrés pour l’homme : INSTINCTIF, il est au-dessous de la mesure; ABSTRACTIF, il est au niveau ; SPECIALISTE, il est au-dessus. Le SPECIALISME ouvre à l’homme sa véritable carrière. L’infini commence à poindre en lui là, il entrevoit sa destinée ».
Les contemporains de Balzac, entre autres Lamartine, Théophile Gauthier et George Sand, nous ont décrit l’homme qu’il fut, l’impressionnante figure qui se faisait aimer de tous, rayonnant la joie et la bonté. Sa sœur décrit l’exaltation joyeuse et extraordinaire où elle le vit un jour. Pour faire son formidable travail, les quarante volumes de la « Comédie Humaine », il vécut une existence de moine (dont il portait d’ailleurs le costume) , toute consacrée à la tâche qu’il s’était imposée, à savoir d’exposer dans une suite d’histoires chaque détail de la vie et des coutumes en France pendant la première moitié du XIXe siècle. La forme est loin d’en être parfaite et fut souvent critiquée, mais l’étude de ces ouvrages montre l’ampleur de cet esprit « pénétrant, profond, intuitif, immense ».
WALT WHITMAN (1819-1892).
Il est un cas extrêmement net et intéressant de conscience cosmique. Les « Feuilles d’herbe » (Leaves of grass), poèmes qu’il écrivit dans les années qui suivirent son illumination, ne sont qu’un long cri d’amour et de joie, de reconnaissance, de sympathie envers tous les êtres et de communion avec tout dans la nature. « Il se peut que Whitman soit le premier homme qui, ayant la conscience cosmique très développée, au lieu de se laisser mener et dominer par ce nouveau sens, ait au contraire entrepris de le développer de s’en rendre maître comme il l’était de la soi-conscience — en somme de tout ce qui compose sa propre individualité. Il vit (ce que ni Gautama, ni Paul ne virent, mais dont Jésus se rendit compte, quoique sans doute moins complètement que lui), que bien que cette faculté soit réellement divine, elle n’est ni plus surnaturelle, ni plus extraordinaire que la vue, l’ouïe, le goût, le toucher, ou tout autre sens et, par conséquent, il refusait de lui accorder une puissance illimitée et ne lui permettait pas de dominer et d’étouffer les autres sens. Il crut en elle, mais il disait que l’autre lui-même, le vieux lui-même, ne devait pas s’abaisser devant le nouveau ; il veillait à ce qu’ils vivent côte à côte en « collaborateurs ».
La plupart de ceux qui ont joui de la conscience cosmique l’ont, au contraire, envisagée comme une faculté surnaturelle, faisant d’eux des surhommes et les mettant au-dessus des êtres humains. Presque tous ont cherché à aider les hommes, car leur sens moral était grandement développé, mais ils n’avaient pas senti le besoin, ni probablement eu la possibilité d’utiliser cette connaissance et ce pouvoir nouveau d’une manière systématique.
Cette fausse compréhension, chez Paul et chez Gautama par exemple, a été l’origine du « mépris de la chair », et de là est venu l’enseignement qu’une partie de l’homme est « bonne » et doit être cultivée et que l’autre, la chair, la « nature humaine » doit être combattue et si possible extirpée.
Walt Whitman a visé à faire de lui un être équilibré, jouissant, au maximum de leurs possibilités, de tous ses sens anciens et nouveaux. Voici quelques mots extraits de ses œuvres en prose :
« Je dirais en effet que seules, de la pureté absolue et de la solitude parfaite de l’individualité, découle effectivement la spiritualité de la religion ».
« Alors seulement viennent la méditation, les pieux transports, l’envol de l’âme : alors vient la communion avec les mystérieux, les éternels problèmes : d’où venons nous ? où allons-nous ? Être soi et personnel et l’âme émerge, et toutes les institutions, églises, sermons, s’évanouissent en vapeur. Pensée silencieuse et personnelle, aspiration — et soudain la conscience intérieure rayonne alors merveilleusement telle une inscription écrite en lettres magiques et jusqu’alors invisible. Les livres saints, les prêtres peuvent être une aide, mais seul, le « Soi » qui s’isole dans le silence, entrera dans la pure région de la vénération, atteindra le niveau divin, et communiera avec l’inexprimable ».
EDWARD CARPENTER (1844-1929).
Son principal ouvrage fut un recueil de poèmes « Towards Democraty » (Vers la Démocratie) qui fut traduit partiellement en français par M. Sénard sous le titre de « Vers l’Affranchissement ».
L’apparition de la conscience cosmique chez un individu peut être comparée à un lever de soleil : aux ombres de la nuit viendra succéder une grande clarté, mais entre les deux s’étend toute une période de crépuscule, de demi-jour. Ainsi en est-il pour la conscience cosmique. Avant d’y atteindre complètement, les êtres sont déjà éclairés intérieurement. Il se peut que le soleil ne se lève jamais pour eux dans cette vie présente, mais leur vie spirituelle est grandement influencée et ils aperçoivent ce qui, en pleine nuit, leur était complètement caché.
Pour beaucoup cela se passe comme dans les régions arctiques en hiver : le soleil ne dépasse point l’horizon, son globe de feu effleure seulement le bord de la terre, passe du sud-est au sud, puis au sud-ouest, sans pourtant montrer sa face rayonnante. Le paysage est éclairé certes, mais ce n’est pas comparable à l’éblouissement des journées d’été. De nos jours bien des êtres jouissent de cet éclairage crépusculaire, bien différent déjà de l’obscurité de la nuit.
Comme nous l’avons déjà dit, presque tout ce qui précède a été traduit d’après l’ouvrage en anglais de R. Buck. Pour les citations des ouvrages en langue allemande, espagnole, etc… il ne nous a pas, toujours été possible de nous procurer les traductions qui existent déjà de ces langues directement en français. C’est pourquoi on remarquera des différences de termes dont nous nous excusons.
Il nous semble intéressant de parler ici de Krishnamurti[1], de noter qu’il serait à ajouter à la liste de ceux qui possédèrent la Conscience Cosmique et d’inviter à lire ses poèmes et œuvres en prose.
Il y enseigne le chemin qui conduit au « Royaume du Bonheur » où il est entré lui-même par la libération et l’amour. Il est en union avec le « Bien-Aimé » ainsi qu’il le répète souvent :
« Je le vis, non tandis que je m’efforçais d’aller à Lui, mais alors que j’étais paisible et qu’en moi jaillissait une source bouillonnante de bonheur. Je le vis remplir le ciel, les pelouses, je le vis dans l’arbre et dans la terre, je le vis partout et je le vis en moi-même, et mon temple ainsi devint vivant, son Saint des Saints parfait. J’étais Lui-même, Il était moi; là, pour moi, était la Vérité ».
« De quoi pourrions-nous parler, sinon du Royaume du Bonheur et de la possibilité, tandis que l’attrait du monde et sa beauté nous entourent, de trouver le Bonheur spirituel, ce Royaume du Bonheur au-dedans de nous. Vous oublier, identifier votre âme avec l’Éternel, est le seul moyen d’acquérir ce Royaume ».
« Cherchez la grande lumière, séjour de Vérité, Royaume du Bonheur, et là, établissez votre demeure. Dans l’exaltation de cette extase, dans cette formidable joie, délivré de l’unique fardeau qui nous retenait : le « moi », on parvient à l’unique source d’inspiration, à l’unique beauté désirée, à l’unique vérité digne d’être recherchée et conquise, digne qu’on sacrifie tout pour la posséder ».
« Le Bouddha, le Christ, les autres grands Initiateurs du monde sont allés à la source de la vie, ils sont devenus les artistes suprêmes. Une fois qu’elles ont connu la nature et la suprême grandeur de la Source, ces Grandes Ames sont devenues elles-mêmes la Source, le Sentier, l’Incarnation de la Sagesse et de l’Amour. Ayons cela pour but. Vous ne pouvez tous être le Bouddha ou le Christ, mais vous pouvez avoir tous les mêmes rêves, les mêmes désirs, les mêmes aspirations. Quand vous aurez pris conscience de la gloire de leur Royaume, vous pourrez vous mettre à l’œuvre pour exprimer à votre façon particulière votre vision de l’éternelle gloire, vous serez le plus grand des écrivains, le plus grands des artistes, le plus grand des savants, vous aurez l’éloquence du sage. Là réside la joie exaltée de la vie spirituelle, l’unique ambition qui vaille qu’on la réalise. Soyez libres, non seulement dans sentiments et vos pensées, mais libres aussi de toute entrave matérielle. Le plus grand bonheur est à ce prix, dans cette liberté totale. C’est la grande porte ouverte vers le Royaume du Bonheur ».