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Le magazine Santé Intégrative est né à l’initiative d’un groupe de médecins et de thérapeutes français conscients de l’importance de faire évoluer notre système de santé en particulier dans la prise en charge des maladies chroniques. Le terme médecine intégrative n’est pas né en France, ces derniers mois ou ces dernières années. Le concept est en plein développement dans de nombreux pays du monde. Aux Etats-Unis, plus de trente universités de médecine revendiquent d’appartenir à la médecine intégrative. Pour mieux comprendre notre démarche et la situer à un niveau mondial, il nous a semblé intéressant de vous traduire en français la page internet d’une de ces universités. Le texte ci-dessous est présenté sur le site de l’université Duke de Caroline du Nord.
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Une interview de Thierry janssen dans Psychologie.com (pour lire la suite de l’article)
Propos recueillis par Patricia Salmon-Tirard
Thierry Janssen : « Il est urgent que toutes les médecines coopèrent »
Chirurgien durant treize ans, Thierry Janssen a jeté les gants et est aujourd’hui psychothérapeute. Nous avons demandé à cet ardent défenseur d’un rapprochement intégratif entre les médecines – conventionnelle et non conventionnelles – de faire le point sur la situation en France.
Psychologies : Vous êtes l’un des premiers, avec le neuropsychiatre David Servan-Schreiber, à avoir encouragé l’association des médecines conventionnelle et non conventionnelles. Qu’est-ce qui vous a convaincu ?
Thierry Janssen : La médecine que j’ai apprise à l’université s’est développée à partir d’une vision réductrice et matérialiste de la réalité. Elle est un produit de la pensée occidentale, qui morcelle et analyse la réalité dans ses moindres détails. Cette manière de penser remonte à la Grèce classique et a été revalorisée au siècle des Lumières, lorsque les philosophes ont postulé que l’être humain était en dehors et au-dessus de la nature, devant utiliser son intelligence pour la dominer. La science analytique a effectivement permis d’échapper à certaines de ses lois, telle que la gravité ; cela nous a permis d’aller sur la Lune. En médecine, elle est à l’origine de grands progrès, en particulier ceux de la chirurgie, qui répare les corps mal formés, cassés et usés, ainsi que la lutte contre les infections, avec les mesures d’hygiène, les antibiotiques et les vaccins. Cela a permis à un plus grand nombre de gens de vivre plus longtemps.
Mais il existe aussi des maladies, souvent chroniques, dues à l’usure et aux mauvaises conditions de vie, pour lesquelles cette médecine a peu de remèdes vraiment efficaces. Elle calme les symptômes avec des antidouleurs et des anti-inflammatoires, mais elle agit peu sur les causes profondes du mal. Et lorsqu’elle le fait, c’est, la plupart du temps, une fois que la maladie est déjà installée, rarement en prévention. Les médecines non conventionnelles, pour la plupart très anciennes, ont gardé une vision d’ensemble. Pour elles, l’être humain est un être multidimensionnel que l’on ne peut pas soigner comme un corps-objet, mais bien comme un corps-sujet : un corps qui pense, qui éprouve des émotions, qui a une psychologie, qui est en lien avec les autres et qui est influencé par l’environnement dans lequel il vit. Voilà pourquoi il m’a paru utile de m’intéresser à ces autres médecines. Non pas pour qu’elles remplacent la médecine scientifique, mais pour qu’elles l’enrichissent d’une philosophie plus respectueuse de ce qui fait la vitalité et la bonne santé.