Antisémitisme et mystère d’Israël – Fadiey Lovsky

Fadiey Lovsky est un historien protestant français né à Paris le  et mort à l’âge de 100 ans à Échirolles le . Spécialiste des relations entre judaïsme et christianisme, il a reçu en 2000 le prix de l’Amitié judéo-chrétienne de France.

 

Il devient protestant après une rencontre avec le pasteur Nick, et sa vie est marquée par une spiritualité piétiste. Il devient notamment membre de l’Union de prière de Charmes-sur-Rhône. Il est historien, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, et professeur d’histoire de lycée, dans le Jura, à Poligny et Lons-le-Saunier3.

Il dirige les Cahiers d’études juives, édités après la Seconde Guerre mondiale par la revue Foi et vie, à la demande du pasteur Charles Westphal, durant une quarantaine d’années. Il rejoint dès sa création en 1970 la commission de la Fédération protestante de France « Église et peuple d’Israël », commission qu’il préside de 1980 à 1986.

 

Si le «rejet» d‘Israël figure en bonne place dans l’arsenal du christianisme antisémite, il est en contradiction flagrante avec la révélation par l’intermédiaire de saint Paul, d’un Mystère d’Israël. M. de la Palisse observerait que le «rejet» d’Israël consisterait à ramener celui-ci à la condition d’une nation ordinaire : c’est précisément ce que saint Paul nous interdit de penser et de croire. En vain Dostoïevski présente-t-il la Russie comme une nation élue ; en vain Péguy prend-il plaisir à en faire autant de la France ; en vain, les «British-Israel» multiplient-ils les preuves pseudo-exégétiques de leur appartenance aux Dix Tribus ; en vain les Chrétiens de tous les pays recouvrent-ils la méditation du destin des Juifs de la boue de toutes nos infidélités et du douteux vernis de nos imaginations : ni les raisonnements de la sociologie, même «chrétienne», ni les découvertes historiques, même «indépendantes», ni les variations morales ou psychologiques de la sensibilité chrétienne, même «philosémites», ne doivent jamais nous permettre d’oublier qu’Israël est, aujourd’hui encore, le seul groupe national dont on puisse, sans sacrilège, accompagner le nom du mot mystère. C’est à prendre ou à laisser. (Chapitre XI, 8, p. 484 de l’édition de 1955).

DESCRIPTION DU LIVRE

En écrivant cet essai sur l’antisémitisme, l’auteur avait un double propos: réunir des informations, aussi exactes et nombreuses que possible, sur la nature de l’antisémitisme à travers les âges; essayer d’autre part d’en dégager les causes et d’en définir la nature. Aussi trouvera-t-on d’abord ici une enquête historique qui, sans être rigoureusement chronologique, s’est efforcée de tenir compte des méthodes et des résultats de l’histoire. Quelles que soient les convictions du lecteur, il pourra se faire une image de l’antisémitisme païen de l’antiquité; d’un premier antisémitisme chrétien, né de l’effort mutuel de différenciation entre le judaïsme et le christianisme; d’un deuxième antisémitisme chrétien, qui apparaît avec l’installation chrétienne dans une Chrétienté; on prendra connaissance des antisémitismes musulman et rationaliste; de la description du dernier aspect de l’antisémitisme chrétien, caractérisé , depuis la désagrégation de la Chrétienté, par le ressentiment; on comparera enfin tous ces aspects de l’antisémitisme avec sa forme raciste, la plus récente et la plus virulente.

Mais d’autre part, l’auteur considère l’antisémitisme comme une tentation spirituelle qui ne s’explique que par l’élection d’Israël, et ce qu’à la suite de saint Paul la pensée chrétienne appelle le Mystère d’Israël. Cela le conduit à distinguer l’antisémitisme de l’antijudaïsme et à étudier, dans la tradition spirituelle et théologique, les différents courants de pensée à propos des Juifs et d’Israël.

La dernière partie du livre critique les déformations théologiques qui ont obscurci le Mystère d’Israël et souligne combien la restauration d’un enseignement réellement paulinien doit rétablir la charité envers les Juifs dans l’Eglise, affermir son espérance, et éclairer ses efforts dans la recherche de sa plénitude et de son unité.

 

 

 

 

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