Râmakrishna

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Râmakrishna Paramahamsa, en bengali রামকৃষ্ণ পরমহংস (Ramkṛiṣṇo Pôromôhongśo), de son vrai nom Gadâdhar Chattopâdhyâya (গদাধর চট্টোপাধ্যায় (Gôdadhor Chôţţopaddhae)), 18 février 1836 – Calcutta16 août 1886) est un mystique bengalihindouiste. Dévot de Kâlî et enseignant de l’Advaita Vedānta, il professait que « toutes les religions recherchent le même but » et plaçait la spiritualité au-dessus de tout ritualisme.

Sommaire

Biographie

Dans sa jeunesse, Râmakrishna, né Gadadhar Chattopadhyaya (18361886) adhéra à la religion de sa famille. À 9 ans, deux ans après la mort de son père, il reçut le cordon sacré des brahmanes lors de l’initiation « upanayana ». Il accepta sa première obole (qui dans la tradition ne peut être reçue que d’un brahmane) de la main d’une femme de basse caste afin de remplir la promesse qu’il lui avait faite, s’érigeant dès lors contre les règles et préjugés de sa propre caste, tout en démontrant, avec son esprit original son inébranlable refus de suivre une autre voie que celle de son cœur.

À 19 ans, lorsqu’il devint prêtre de Kâlî du temple de Dakshineshwar, il déclara alors en avoir reçu une vision. Cette expérience fut sans doute pour lui la plus importante car il voyait en Kâlî la Mère de l’univers et la Mère de toutes les religions.

Il revint ensuite à son village d’origine et s’engagea dans les liens du mariage avec Sarada Devi, âgée de 5 ans seulement. L’enfant retourna chez ses parents et ne revint aux côtés de son époux qu’à l’âge de 18 ans. Selon son épouse, et lui-même, le mariage ne fut jamais consommé.

Avec l’arrivée de la nonne Bhayravi Brahmani, il pratiqua le tantra. Il adora ensuite Dieu selon la Ragatmika bhakti et les Panchabhavas, approches vishnouites prônant cinq relations d’amour envers Dieu.

Quand Râmakrishna rencontra Tota Puri, un moine errant enseignant l’Advaita Vedānta, il fit table rase de toutes les conceptions de Dieu qu’il avait épousées jusqu’alors, pour se plonger dans la méditation sur « l’Absolu Qui n’a ni nom ni forme », selon l’enseignement des Veda développé par les Upanishad ; méditation qui selon ses propres dires était un réel défi.

Il fut quelque temps proche de la foi islamique, à laquelle il fut initié par Govinda Roy, un hindou qui pratiquait le Soufisme. Il décrivit également une vision qu’il eut de Jésus après avoir pensé constamment à lui plusieurs jours durant. (Comme dans les autres cas, sa pratique a culminé dans une expérience mystique d’Union absolue.) Râmakrishna s’est immergé dans toutes les grandes traditions mystiques et a déclaré avoir atteint l’Absolu à travers chacune d’entre elles, indiquant ainsi que pour lui, toutes les voies mènent à la même Réalité, une et indicible.

Malgré l’apparence hétéroclite du chemin spirituel de Râmakrishna, il semble que le courant profond qui l’a mené soit toujours resté le même : à travers toutes les traditions qu’il a expérimentées, il continue d’affirmer que toutes les formes de la Création (dieux et prophètes inclus) font partie de l’Un.

La rencontre avec Vivekananda

En 1880, il reçoit une première visite d’un jeune homme d’environ 18 ans, cultivé et intelligent qui devient ensuite Swami Vivekananda. Ce dernier lui aurait demandé : « Monsieur avez-vous vu Dieu ? » à quoi Ramakrishna aurait répondu par l’affirmative. Vivekananda n’aurait cependant pas été convaincu, plusieurs visites se succèdèrent, jusqu’à ce qu’il se décidât à s’engager dans la voie du renoncement (sannayasin).

Quelque temps avant de mourir, Ramakrishna rencontra longuement Vivekananda et lui dit : « je t’ai tout donné […] par ce pouvoir tu feras un bien immense au monde ».

Ramakrishna déclarait : « le déséquilibre et la souffrance du monde viennent de ce que l’être humain ne cherche pas à vivre en Dieu ». Il définissait ainsi l’obstacle à cette « vie en dieu » : « Il nous attire constamment comme un aimant attire le fer. Mais le fer n’est pas attiré s’il est couvert de saleté. Quand on a ôté la saleté, le fer se plaque aussitôt contre l’aimant. »

Dans sa synthèse des religions, il inclut le christianisme. Il a encouragé la création d’un ordre monastique, lequel ne s’est réalisé véritablement que le 25 décembre 1887, sous la direction de Vivekananda à Belür près de Calcutta.

Ramakrishna n’a rien écrit lui-même, mais un disciple du nom de Mahendra Nath Gupta (Master Mahashay) a tenu un journal qui fut publié sous forme de brochures, en bengali, en 1897, intitulé «Sri Ramakrishna Kathamrita »1. Ce même disciple proposa une version anglaise beaucoup plus concise : « The Gospel of Ramakrishna »2. On y trouve en particulier ces deux passages :

« J’ai pratiqué toutes les religions, du christianisme à l’islam et j’ai suivi chacune des voies propres aux diverses sectes de l’hindouisme. Et il m’est apparu que par des voies différentes toutes cheminent à la rencontre du même Dieu. […] Personne ne réalise (sic) que celui qu’on appelle Krishna est aussi appelé Shiva ou bien l’Energie divine (Shakti), Jésus ou Allah, ou encore Rama avec ses mille noms. »

« Dieu est installé sur le toit de la maison. Il s’agit de le rejoindre. Pour cela, les uns prennent une échelle, d’autres une corde ou une perche en bambou, d’autre encore empruntent l’escalier ou escaladent les murs. Que vous choisissiez telle ou telle voie est chose indifférente, à condition de ne pas les essayer en même temps mais successivement. Si vous arrivez sur le toit, vous avez trouvé Dieu et vous comprenez alors qu’il y avait plusieurs voies possibles pour le rejoindre. En aucun cas vous ne devrez penser que les autres chemins ne mènent pas à Dieu. Ce sont simplement d’autres moyens permettant de se hisser sur le toit. Permettez à chacun de suivre sa propre voie […] Chacun s’imagine que seule sa propre montre indique l’heure exacte. En réalité, il suffit d’aimer Dieu avec ardeur et de se sentir attiré vers Lui… »

À propos de Dieu il a dit : « Ceux qui croient que Dieu est sans forme l’atteindront aussi bien que ceux qui croient qu’il est avec forme. Les deux seules choses nécessaires sont la foi et l’abandon de soi. ».

Concernant ses propres enseignements, il a dit : « N’acceptez rien parce que je vous l’ai dit. Éprouvez tout par vous-même. ».

Vivekananda a rendu hommage à son maître en ces termes : « Si je vous ai dit un mot de vérité il vient de lui et de lui seul. Et si je vous ai dit beaucoup de choses qui ne sont pas vraies, qui ne sont pas exactes, qui ne sont pas bienfaisantes pour l’humanité, c’est de moi seul qu’elles viennent et j’en suis seul responsable. »

Ils ont dit de Râmakrishna…

Romain Rolland : « Le couronnement de deux mille ans de la vie intérieure d’un peuple de trois cents millions d’habitants. » (chiffre de la population de l’époque)

Sri Aurobindo dit de lui : « Ce n’est pas avant cinq siècles au moins que le monde sera prêt à recevoir un autre Râmakrishna Paramahamsa. Il faut nous hâter de transformer en expérience la masse de pensées qu’il nous a léguées et de convertir en réalisation l’énergie spirituelle qu’il a lancée. Tant que nous ne l’aurons pas fait, de quel droit demanderions-nous davantage ? »

Le Mahatma Gandhi : « Sa vie nous permet de voir Dieu face à face. »

Mission Râmakrishna

Désigné par la Mission Râmakrishna pour représenter la spiritualité indienne en France, Swâmi Siddheswarânanda arriva en France le 1er août 1937. Il fonda l’ashram Râmakrishna à Gretz (Centre Védantique Ramakrishna), en 1948

Notes et références

  1.  Une version anglaise intégrale et littérale a été rédigée par le Swami Nikhilananda en 1942.
  2.  Source : Préface de L’Évangile de Ramakrishna, CVR, Gretz, 1980, p. 7.

Bibliographie

  • Swami Saradananda, son disciple, Biographie de Ramakrishna, Editions du Cerf, 2005ISBN 2-204-07586-8, 624 pages. Ecrit originellement en bengali, cinq volumes achevés en 1919, sous le titre Shri Shri Ramakrishna Lilaprasanga. Traduit par Michel Meex, Christine More et Swami Amarananda de l’ordre de Ramakrishna.
  • Jean Herbert, L’enseignement de RâmakrishnaAlbin Michel2005 (d’après les carnets de Mahendra Nath Gupta rédigés en bengali).
  • Christopher Isherwood, Ramakrishna : une âme réalisée, Éd. du Rocher, 1995.
  • Rachel et Jean-Pierre Cartier, Ramakrishna : un maître pour notre tempsSuivi d’un entretien avec swâmi VeetamohanandaParis : la Table ronde, 2004. 171 p., 20 cm. ISBN 2-7103-2538-1.
  • Romain Rolland, La vie de Ramakrishna, Suivi de l’enseignement de R., Coll. les grands initiés, Paris, Robert laffont, 1973, 332p.
  • « M » (Mahendranath Gupta), son disciple, Les entretiens de Ramakrishna, Editions du Cerf, 1996ISBN 2-204-05300-7, 368 pages. Ecrit originellement en bengali sous le titre Shri Shri Ramakrishna Kathamrita. Traduit par Charles Maix.
  • Michel Meex, Ode à Ramakrishna, Ode de 355 alexandrins, Editions Le Manuscrit, 2007ISBN 2-7481-8332-0, 34 pages.
  • Marc de Smedt, Ramakrishna, un sage en Inde, Courrier du Livre, 1987.

Liens externes

Images

  • Ramakrishna classique
  • Sarada Devi, son épouse
  • Ramakrishna visage
  • Son disciple le plus connu : Swami Vivekananda
  • _________________________________________________________________

vu sur : http://assr.revues.org/3222#compterendu-3222

Texte intégral en libre accès disponible depuis le 27 mars 2006.

1Ramakrishna [RK] (1836-1886) est une figure importante de l’Inde. Il fut le premier maître spirituel indien/hindou à être (après sa mort) internationalement connu et reste, d’ailleurs, l’un des plus célèbres. Quand Romain Rolland voulut œuvrer en faveur du rapprochement de l’Inde et de l’Europe en faisant connaître la spiritualité de l’Inde, c’est une vie de RK qu’il écrivit (en 1929), suivie de celle de son disciple Vivekananda (1862-1902), fondateur de l’ordre qui porte le nom de son maître, la Ramakrishna Mission. Cette institution a elle-même, entre autres intérêts, celui d’avoir été le premier ordre religieux fondé en Inde dans le but de répandre dans le monde le message de la spiritualité hindoue tout en ayant sur place, au moins dans une certaine mesure, une activité d’ordre social à la manière et, peut-on dire, à l’exemple des fondations religieuses ou des institutions caritatives occidentales. Cela se passait à la fin duxixe siècle, en une période où la vie intellectuelle du Bengale, stimulée par le contact avec l’Occident, était particulièrement brillante et active. C’était l’époque notamment où le Brahmo Samaj tentait de faire naître un hindouisme moderne en revenant à une imaginaire pureté première par l’exclusion de toutes les « scories superstitieuses » qui l’auraient recouvert au cours des siècles – cela d’ailleurs sans succès, car ces supposées scories formaient une grande partie de la réalité même de l’hindouisme vivant. Vivekananda et la Ramakrishna Mission œuvrèrent également en faveur d’un hindouisme modernisé ; mais il est à noter que, s’ils invoquèrent l’autorité de RK, ce dernier n’y joua aucun rôle : il avait connu ces mouvements novateurs, mais leur demeura étranger car la religion qu’il vivait avec une exceptionnelle intensité était celle même que les « Brahmos » voulaient réformer. Mais, pour avoir vécu alors au Bengale, RK fut, malgré lui, une des figures marquantes de l’émergence de l’Inde moderne. Personnalité mystique et, à bien des égards, exceptionnelle, RK est particulièrement intéressant non seulement de ce point de vue, mais aussi parce qu’il apparaît, dans sa vie religieuse, au confluent de deux formes ou aspects traditionnels de l’hindouisme : sa forme, disons, orthodoxe et son aspect tantrique.

2En effet, né et élevé dans une famille brahmanique de tradition vishnouite, donc attachée aux croyances et aux comportements et pratiques conventionnels de ce milieu, il devint dans sa vingtième année, pour avoir un moyen d’existence, prêtre d’un temple de Kâlî, une déesse tantrique dont il fut dès lors le dévot extatique, et au culte et aux pratiques rituelles transgressives de laquelle il fut initié par une renonçante shivaïte. Il reçut également l’enseignement et l’initiation d’un autre ascète, Tota Puri, « l’ascète nu », un védantin non dualiste, relevant de la tradition upanishadique orthodoxe – et non de celle des Tantras. D’où le double aspect de sa personnalité qui contribua à en faire, de son vivant, un maître spirituel singulier, ouvert à la diversité de l’hindouisme, où ces deux courants n’ont cessé de se mêler, et donc susceptible aussi d’attirer des disciples très différents, parmi lesquels se trouvait, notamment, celui qui devint Vivekananda et qui, nullement attiré par les pratiques tantriques, ne retint que l’aspect védantique orthodoxe de l’enseignement de RK. C’est cet enseignement qu’adopta et répandit la Ramakrishna Mission, dont le rôle fut dès lors (et est toujours) de le diffuser en Inde et dans le monde, sous la forme d’un néo-védantisme simple et accessible, adapté au plus grand nombre et notamment à l’Occident. Ayant aussi pour rôle de faire connaître et d’exalter la personnalité de RK, la Ramakrishna Mission a toujours eu à cœur d’en donner l’image la plus conventionnelle et la moins susceptible de choquer, dissimulant ou minimisant, autant que possible, le côté parfois déroutant, notamment celui marqué de tantrisme. RK avait déclaré que l’on pouvait entrer dans la maison de la divinité soit par la porte de devant, publique, visible et pure, soit par celle de derrière (celle, dans une maison hindoue, par laquelle passent les vidangeurs), cachée et impure, mais donnant accès à la même demeure. Il ne fut pas, pour autant, un tantrika vraiment pratiquant, sa nature répugnant à ce que le tantrisme a de plus transgressif et se refusa, semble-t-il, aux rites sexuels. De tempérament plutôt homoérotique, il craignait les femmes et préférait s’entourer de jeunes disciples masculins. Ce côté à la fois tantrique et ambigu de la personnalité de RK, qui en fait la richesse et la complexité, et qu’il faut connaître pour le comprendre, est, du fait de la Ramakrishna Mission, resté presque inconnu jusqu’à nos jours.

3L’image officielle de RK fut essentiellement créée par la volumineuse hagiographie en bengali rédigée par un de ses disciples, le swami Saradananda (premier abbé de la Ramakrishna Mission), et parue en 1919 mais qui ne fut accessible au lecteur occidental qu’en 1952, dans une version anglaise due à un autre membre de l’Ordre de RK, le swami Jagadananda. Ce sont des extraits de cette somme originelle bengalie que nous avons ici, publiés par les Éditions du Cerf. Avant 1952, d’autres ouvrages sur RK avaient paru en diverses langues, parfois intéressants, mais sans commune mesure avec l’œuvre du swami Saradananda. L’un mérite toutefois un mention particulière : la Shri Shri Ramakrishna Kathamrita, rédigée par un autre disciple, laïque, du Maître, Mahendranath Gupta (« M »), dont les cinq volumes s’échelonnent de 1902 à 1932, apportant chacun de nouveaux éléments. Elle repose sur les notes que son auteur avait prises lorsqu’il était auprès du saint avec lequel il s’est longuement entretenu. Cette œuvre est particulièrement instructive car, outre l’intérêt des entretiens, elle ne cache pas (ou, plus exactement, elle révèle peu à peu) les aspects de RK que ses biographes officiels ont préféré dissimuler. Les Éditions du Cerf en avait publié, en 1956, dans la même collection que le présent ouvrage, une version française à la fois expurgée et très abrégée sous le titre Les entretiens de Ramakrishna recueillis par son disciple « M ».

4Quant à l’œuvre de Saradananda, ce qui en est publié en français n’est, comme l’indique un des sous-titres du volume, qu’une version non seulement très abrégée, mais aussi « adaptée » – et publiée avec l’autorisation de l’Ordre. Son auteur entendait établir le caractère d’incarnation divine, d’avatar, de RK et lui faire une place dans l’histoire de la Révélation hindoue, d’où, dans l’introduction, quelques pages, « De l’hindouisme », qui s’ouvrent par l’affirmation que l’hindouisme est une religion monothéiste, ce qui, s’agissant d’un complexe ensemble socioreligieux polythéiste, est pour le moins simplificateur. Mais c’est qu’il s’agissait de présenter la vision néo-védantique moderniste de l’Ordre de RK.

5Pour le reste, on retrouve bien dans ce livre les étapes de la vie de RK, suivies de son enfance campagnarde jusqu’à sa mort, avec les particularités de son approche visionnaire du divin, marquée par les expériences mystiques les plus diverses et extraordinaires. RK, en effet, avait tenu à vivre de façon totale les différentes attitudes du dévot hindou à l’égard de la divinité, qui sont nombreuses et comprennent, par exemple, l’attitude des gopis, les vachères amoureuses du dieu Krishna, ce qui, pendant quelque temps, poussa RK à vivre en femme. Il se vécut aussi, brièvement, en disciple du Christ, et d’Allah. On comprend aisément que cette personnalité mystique d’une richesse extrême et infiniment attachante ait exercé une grande influence sur tous ceux qui l’ont approchée et dont chacun l’a, évidemment, perçue et comprise selon ses besoins et ses aptitudes. Même si les expériences tantriques de RK n’étaient guère approuvées par le swami Saradananda (elles furent censurées, ensuite, par Vivekananda), un chapitre leur est cependant consacré. Il ne pouvait, en fait, guère en être autrement, car l’expérience totalement (et donc aussi corporellement) vécue du divin a, dans l’hindouisme, été mise en forme dans l’univers tantrique avec la structure corporelle imaginale du hathayoga : et c’est cela même que vivait RK. La volonté hagiographique de l’ouvrage n’empêche pas celui-ci d’être riche en détails intéressants. Il mérite certainement d’être lu.

6Le lecteur risque toutefois d’être surpris par le ton et par la langue de la traduction : un ton tendant vers celui, enfantin, du conte de fée. Le français est souvent maladroit ou bizarre. L’ouvrage est présenté comme « traduit et adapté par M. Meex, Chr. More et le swami Amaranda » : sans doute est-ce ce dernier, probablement Indien, qui en est surtout responsable. Cela expliquerait sinon les naïvetés du moins les fautes et les anglicismes : on s’étonne que les Éditions du Cerf aient laissé passer tant d’expressions fautives. Mais elles ont peut-être pensé que le caractère un peu irréel, qu’en acquiert cette candide hagiographie, contribue à son charme. Notons qu’il y a dans le texte, les notes et le glossaire diverses erreurs. Mais cela ne retire nullement tout intérêt à ce gros volume qui, même dans ses faiblesses (ou parfois à cause d’elles, car elles sont souvent révélatrices), reste instructif et plaisant à lire. En contrepoint, et pour tenter de saisir dans toute sa complexité la personnalité ambiguë de RK, le lecteur devrait se reporter au travail, lui très critique, de Jeffrey Kripal, Kali’s Child. The Mystical and the Erotic in the Life and Teachings of Ramakrishna (University of Chicago Press, 1995/1998 ; cf. Arch. 94.44).

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Pour citer cet article

Référence électronique

André Padoux, « Swami Saradananda, Biographie de Ramakrishna par Swami Saradananda son disciple », Archives de sciences sociales des religions [En ligne], 131-132 | juillet – décembre 2005, document 132-62, mis en ligne le 27 mars 2006, consulté le 03 janvier 2012. URL : http://assr.revues.org/3222

 

 

 

 

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