Livres de 2011 à 2015 – déconstruction de l’homme-Transhumanisme – IA

Encensée, fantasmée, décriée, ultra médiatisée mais au final peu connue, l’intelligence économique n’a rien de commun avec ce nouvel avatar de Big Brother que nous décrivent complaisamment adeptes de la théorie du complot et autres amateurs de caricatures orwelliennes. Loin des stéréotypes qui entourent trop souvent ce sujet sensible, Nicolas Moinet signe une synthèse remarquable sur une activité dont les premiers balbutiements remontent à la Seconde Guerre mondiale et qui marque aujourd’hui en profondeur le développement de nos sociétés en réseaux.
Acquisition d’informations stratégiques, soutien aux conquêtes de marchés par les entreprises, capacité d’imposer internationalement des normes, des images et des valeurs, activités de veille et de protection des données confidentielles. Art de la gestion de l’information autant qu’art de la guerre, l’intelligence économique consiste d’abord et surtout à comprendre finement et globalement un environnement complexe et à prendre la bonne décision. Nicolas Moinet nous rappelle que cette activité obéit uniquement à des sources et des moyens légaux, et se distingue donc de l’espionnage industriel. Il nous montre enfin que l’intelligence économique interroge la notion de  » capitalisme cognitif  » qui est au cour de la mutation actuelle des rapports de force économiques.
Un tour d’horizon complet et un guide didactique pour comprendre un enjeu essentiel de la mondialisation.

L’auteur

Spécialiste de l’intelligence économique, Nicolas Moinet est professeur à l’Université de Poitiers et Directeur du Master  » Intelligence Economique et Communication Stratégique  » de l’Institut de la Communication et des Technologies numériques. Il est notamment l’auteur de La stratégie-réseau (2000) et de Batailles secrètes de la science et de la technologie (2003).

2-Bienvenue en Transhumanie : Sur l’homme de demain (Documents Français) – octobre 2011

2bis – Cyborg philosophie. Penser contre les dualismes – 6 octobre 2011

Cyborg hante la culture contemporaine, au cinéma (RobocopTerminator) ou dans les mangas. Il s’incarne dans les sportifs dopés, dans les prothèses médicales et dans les fantasmes d' » humanité augmentée « , voire immortelle.

Mais Cyborg est aussi – et surtout – une figure philosophique. Cet hybride d’organisme et de machine bouleverse en effet les dichotomies fondamentales de notre pensée : nature/artifice, humain/non-humain nature/culture, masculin/féminin, normal/pathologique, etc. À partir d’une lecture personnelle des travaux de Georges Canguilhem et de Donna Haraway, Thierry Hoquet explore l’énigme de cette figure : Cyborg est-il un instrument susceptible de nous conduire vers une humanité libérée des dualismes, colombe platonicienne rêvant d’un ciel sans air où elle pourrait voler plus librement ? Ou marque-t-il au contraire notre asservissement à un système technique de contrôle et d’oppression, incarnation d’une humanité perdue dans le cliquetis mécanique de l’acier ?

Penser philosophiquement Cyborg, c’est réfléchir sur les rapports entre la machine et l’organisme et sur la possibilité de les composer. C’est aussi penser la différence des sexes en lien avec la nature et la technique et, peut-être, ouvrir la voie à une autre manière d’articuler le masculin et le féminin. On l’a compris : Cyborg vient troubler la philosophie – il décrit notre condition et ses insolubles contradictions.

2ter – L’homme-machine et ses avatars: Entre science, philosophie et littérature XVIIe-XXIe siècles– 17 janvier 2012

Dans le contexte de la révolution galiléenne, Descartes a fondé  une anthropologie mécaniste qui n’a cessé de se redéfinir au fil des découvertes scientifiques et des controverses qu’elle a
suscitées : après l’Homme-Machine, est venu l’Homme
Electrique, puis l’Homme Cybernétique. Ces avatars signalent
la constante réévaluation, la mesure toujours reprise d’une
métaphore originaire, à la fois féconde et insuffisante,
heuristique et limitée. Au carrefour des sciences humaines, des
sciences et de l’ingénierie, il s’agit d’historiciser cette
construction culturelle au long cours, jusqu’à la robotique bio-
inspirée et à l’hybridation contemporaine du corps et de la
technologie. L’approche littéraire en éclaire, elle, toute la
dimension imaginaire : de l’automate parleur au cyborg,
l’innovation scientifique est indissociable, sinon indiscernable,
d’une saillance de la fiction. Fable philosophique, poésie
scientifique, roman libertin, conte fantastique, théâtre à
satirique, roman social ou science-fiction : ces différents
genres font ainsi valoir la compétence de la littérature pour
penser la culture de l’homme-machine, et pour faire émerger le
mécanique, le non-mécanique, ou l’anti-mécanique, comme
autant de procès d’humanisation opérés par la pratique
symbolique.

5bis – Pour un humanisme numérique – 10 février 2011

Penser l’avenir des sociétés numériques avec les outils de nos traditions humanistes : tel est l’ambition de ce livre. Mais comment créer un humanisme numérique qui aurait intégré les exigences de nouveaux supports que rien ne permet de fixer dans l’espace ni de stabiliser dans le temps ?

Malgré une forte composante technique, qu’il faut interroger et sans cesse surveiller car elle est l’agent d’une volonté économique, le numérique est devenu une  » civilisation « . En effet, le numérique modifie nos regards sur les objets, les relations et les valeurs.

Claude Lévi-Strauss a reconnu  » trois humanismes  » dans l’histoire de l’Occident : un humanisme aristocratique de la Renaissance, un humanisme bourgeois et exotique du XIXe siècle et un humanisme démocratique du XXe siècle. Dans ce livre, Milad Doueihi propose un  » quatrième humanisme  » numérique, celui de ce siècle débutant.

Cet essai ouvre à la compréhension des nouvelles compétences, techniques et culturelles, de notre avenir virtuel.

Milad Doueihi est titulaire de la chaire de recherche sur les cultures numériques à l’université Laval (Québec). Traduit en plusieurs langues, il est l’auteur de quatre autres livres au Seuil, dans  » La Librairie du XXIe siècle  » : Histoire perverse du cœur humain (1996), Le Paradis terrestre. Mythes et philosophies(2006), La Grande Conversion numérique (2008), Solitude de l’incomparable. Augustin et Spinoza (2009).

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5ter – Désobéir à Big Brother – 23 juin 2011

Biométrie, logiciels espions, vidéosurveillance, RFID, GPS… Arc-boutés sur les technologies de pointe et forts de l’argument « anti-terroriste », pouvoirs publics et industriels développent des modes de contrôle social de plus en plus sophistiqués. Or, ni la menace de ces « outils » sur les libertés, ni leurs effets à long terme sur le lien social ne font l’objet d’un débat public. Pourtant, l’ emprise du « tout sécuritaire » autorise toutes les dérogations aux droits et aux principes fondateurs de la République…Pour ces raisons, des collectifs de désobéissants s’efforcent de résiter à cette nouvelle société de surveillance.

Les Désobéissants sont un collectif qui entend promouvoir et former à l’action directe non-violente et la désobéissance civile. Xavier Renou en est l’un des membres fondateurs; il dirige la collection Désobéir aux éditions le passager clandestin.

5quater -La Grande conversion numérique. suivi de Rêveries d’un promeneur numérique

15 septembre 2011

Le numérique a une histoire qui se fabrique au jour le jour. Puissance globale, cet assemblage de technologies fragilise les spécificités nationales et locales en suscitant de nouvelles réalités, en politique comme en économie. Quels sont les rapports entre cette culture numérique, celle de l’imprimé et ses supports juridiques et institutionnels ? Comment tisser les liens entre le savoir faire numérique, ses nouvelles communautés virtuelles et la culture des générations précédentes ? En modifiant notre identité, nos représentations, nos choix, quels avenirs le numérique peut-il induire ? Qu’en sera-t-il du savoir historique, de nos bibliothèques. Et comment assurer désormais la permanence de nos archives, leur intégrité ? Ce livre propose des éclairages précis sur la façon dont une technologie, essentiellement collective, modifie radicalement la vie de chacun, le lien social même, mobilisant nos repères les plus tangibles : écriture et lecture, identité, présence, propriété, archive et mémoire. Ni utopie ni fausse prophétie, le numérique est la vulgate moderne. Avec ses faiblesses, ses aveuglements, ses richesses et ses promesses, le numérique est une culture pour tous.

5quinquiès – Bienvenue en transhumanie : Sur l’homme de demain – 5 octobre 2011

« Les transhumanistes sont des idéologues visant au dépassement de l’espèce humaine, qu’ils considèrent comme imparfaite, par une cyber-humanité. Le rêve des transhumanistes est donc celui de l’immortalité pour une créature, produit du génie de l’homme. »

Saviez-vous que les cyborgs existent déjà ? Qu’il est aujourd’hui possible à des amateurs de pratiquer des manipulations génétiques dans leur cuisine ? Que bientôt il sera possible d’intégrer la puissance d’un ordinateur complet sur une seule puce ? Connaissez-vous la brouette moléculaire ? L’Apocalypse est-elle pour demain ? Loin de la pensée dominante du conformisme écologique, les auteurs voient plus loin : l’homme augmenté.
Dans cet essai percutant, Geneviève Ferone et Jean-Didier Vincent nous proposent une réflexion sur le « forçage technologique » et ses implications politiques. Des émeutes spontanées au réchauffement climatique, de Palo Alto à Maputo, de Tunis à New York, nos enquêteurs au pays du futur interrogent la capacité de l’homme à survivre.

5quinquiès – Cyborg philosophie. Penser contre les dualismes – 6 octobre 2011

Cyborg hante la culture contemporaine, au cinéma (RobocopTerminator) ou dans les mangas. Il s’incarne dans les sportifs dopés, dans les prothèses médicales et dans les fantasmes d' » humanité augmentée « , voire immortelle.

Mais Cyborg est aussi – et surtout – une figure philosophique. Cet hybride d’organisme et de machine bouleverse en effet les dichotomies fondamentales de notre pensée : nature/artifice, humain/non-humain nature/culture, masculin/féminin, normal/pathologique, etc. À partir d’une lecture personnelle des travaux de Georges Canguilhem et de Donna Haraway, Thierry Hoquet explore l’énigme de cette figure : Cyborg est-il un instrument susceptible de nous conduire vers une humanité libérée des dualismes, colombe platonicienne rêvant d’un ciel sans air où elle pourrait voler plus librement ? Ou marque-t-il au contraire notre asservissement à un système technique de contrôle et d’oppression, incarnation d’une humanité perdue dans le cliquetis mécanique de l’acier ?

Penser philosophiquement Cyborg, c’est réfléchir sur les rapports entre la machine et l’organisme et sur la possibilité de les composer. C’est aussi penser la différence des sexes en lien avec la nature et la technique et, peut-être, ouvrir la voie à une autre manière d’articuler le masculin et le féminin. On l’a compris : Cyborg vient troubler la philosophie – il décrit notre condition et ses insolubles contradictions.

Thierry Hoquet, maître de conférences en philosophie à l’université Paris Ouest – Nanterre La Défense, est notamment l’auteur de Darwin contre Darwin. Comment lire L’Origine des espèces ? (Seuil, 2009) et de La Virilité (Larousse,  » Philosopher « , 2009).

5sexiès – L’industrie de la contrainte – 21 octobre 2011

IBM, Thalès, Clinatec : un filet global de capteurs électroniques, des outils informatiques pour traiter des myriades de données, un laboratoire pour « nous mettre des nanos dans la tête ». Nous entrons dans la société de contrainte. Au-delà de ce que la loi, les normes sociales et la force brute ont toujours imposé ou interdit aux sans-pouvoir, des innovations issues de l’informatique et des statistiques, des nana et neurotechnologies, des super-calculateurs et de l’imagerie médicale, permettent bientôt la possession et le pilotage de l’homme-machine dans le monde-machine. La gestion de flux et de stocks d’objets au lieu de la perpétuelle répression des sujets : macro-pilotage d’ensemble et micro-pilotage individuel. Voilà ce que montre ce livre à travers des cas concrets et leurs effets voulus autant qu’inéluctables. De ces exemples d’un mouvement général, il ressort : que la possession est l’état de ceux que gouverne une puissance étrangère (neuroélectronique) qui les prive de leur libre arbitre et en fait l’instrument de sa volonté ; que la guerre est une violence destinée à contraindre autrui à faire nos volontés ; que la technologie est la continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens ; que l’innovation accélère sans fin le progrès de la tyrannie technologique. Que nul ne peut s’opposer à l’ordre établi ni au cours des choses sans d’abord s’opposer à l’accélération technologique.
En 1925, un professeur américain est condamné pour avoir enseigné que l’homme et le singe partagent un ancêtre commun. En 2010, le philosophe Jean-Michel Besnier se demande « quelle éthique nous mettra en harmonie avec une humanité élargie, capable d’inclure autant tes animaux que les robots ou les cyborgs. » Comment, en moins d’un siècle, notre regard sur l’essence de notre humanité a-t-il pu changer à ce point ? Que reste-t-il aujourd’hui des critères sur lesquels l’homme s’est longtemps cru autorisé à fonder sa singularité ?

6bis – Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau ! : Suivi de, Innovation scientifreak : la biologie de synthèse– 23 février 2013

Ce que chacun doit savoir sur la perpétuelle expansion et régénérescence du capitalisme. Tout le monde le crie; de L’Usine nouvelle au Monde diplomatique ! De la bourse du travail à la Maison de la Nature, en passant par la Chambre de commerce, la Mairie, le Ministère, l’Université, l’Europe, la boîte ! -« Sans l’innovation, on est foutu ! » L’innovation ou la mort ! L’innovation partout, par tous, pour tous, tout le temps ! Sous le soleil de l’innovation : Une histoire du capitalisme à l’infini. Une histoire de l’accélération technologique. Une histoire du complexe scientifico-militaro-industriel. Une histoire de la liaison recherche-industrie-politique. Une histoire du pouvoir -politique- toujours et avant tout ! Une histoire historique ! Avec des personnages inoubliables, des décors somptueux, de l’action, des guerres, du sang, du sentiment, des rebondissements ! Attention ! Ceci est une histoire vraie, tirée de faits et de personnages réels ! Toute coïncidence avec des événements, des personnes, ayant réellement existé ne peut donc être l’effet du hasard : c’est vrai ! Attention ! Cette histoire présente des scènes politiquement explicites susceptibles de choquer la sensibilité progressiste, notamment de personnes d’obédience libérale ou communiste, de gauche ou de droite, patronale ou salariale, syndicale, associative et même quelques autres. Nous déclinons toute responsabilité pour les crises de stupeur indignée et de fureur stupéfaite.

7bis – Le vivant,la machine et l’homme

Bertrand Louard

 

10 bis – Qu’est-ce que le numérique ?  – 16 octobre 2013

Comment comprendre et définir le numérique, cet objet, ce phénomène qui semble destiné à transformer notre quotidien et reconfigurer notre réalité ? Les dictionnaires restent un peu perplexes devant le numérique et dans leurs définitions ; ils ne désignent souvent que l’aspect étymologique et technique, un secteur associé au calcul, au nombre et surtout aux dispositifs opposés à l’analogique. Dans notre usage toutefois, le numérique nomme bien autre chose. Sa problématique soulève une difficulté particulière et surtout inédite, qui est inhérente au numérique dans son déploiement actuel, mais une difficulté éclairante car elle est capable de nous permettre de mieux cerner cette complexité. Une difficulté à la fois épistémologique, institutionnelle et sociale donc, voire économique et politique qui touche tous les secteurs publics ou privés. Si tous les aspects de nos vies sont affectés et que nous sommes contraints de repenser nos valeurs, ce n’est qu’un symptôme de la mutation globale portée par le numérique.

10 ter – L’Humain augmenté – 17 octobre 2013

 
Si l’humain augmenté est le dernier avatar de l’utopie technique, il exacerbe la vision purement informationnelle de l’homme et de son rapport à l’autre. Lorsqu’on parle d’humain augmenté, on sous-entend en général un individu plus fort, plus intelligent, à la longévité plus longue, etc. Autrement dit, on pense à une augmentation de ses capacités. Dès lors, l’individu se trouve réduit à un ensemble de fonctions motrices, cognitives, etc. L’altérité disparaît. Il n’y a plus de rupture entre l’homme et la machine, la pensée elle-même étant conceptualisée comme une propriété émergente des interactions au sein d’un substrat matériel biologique ou électronique.
Les mouvements  » transhumanistes  » militent pour une utilisation des technologies d’augmentation afin de dépasser l’être humain et sa finitude : si la science nous permet de vivre mieux, pourquoi devrions-nous nous en garder ? Le présupposé communicationnel est que, si nous augmentons nos capacités d’émettre des signaux, de les recevoir et de les traiter, il serait logique que nous parvenions à mieux communiquer, donc à mieux nous comprendre et vivre ensemble…

12bis – Il faut vivre contre son temps

Entretiens avec Article XI, Bibliothèque(s), CQFD, La Décroissance, Entreprises Rhône-Alpes, Ekintza Zuzena, L’Humanité, Le Monde, Ragemag, Réfractions, Silence, Slate, La Spirale, Tous est à nous, Valeurs vertes

Nous n’établissons pas ici de principes. Nous disons ce que nous avons fait et non pas ce que nous ferons lors de circonstances futures et en raison de considérations nouvelles. Nous publions ce recueil d’entretiens pour qu’un lecteur curieux de la critique des technologies sache ce que nous avons vraiment dit. Comme une introduction à la quinzaine de livres que nous avons écrits avec nos amis, aux Editions de L’Echappée, et au Monde à l’Envers. Mais un lecteur, c’est déjà un ami. Comment atteindre avec des mots, désormais, ces masses qui n’ont plus de mots, privées de langage par des décennies de destruction scolaire et de divertissement industriel ?

Sang, tissus, cellules, ovules : le corps humain, mis sur le marché en pièces détachées, est devenu la source d’une nouvelle plus-value au sein de ce que l’on appelle désormais la bioéconomie. Sous l’impulsion de l’avancée des biotechnologies, la généralisation des techniques de conservation in vitro a en effet favorisé le développement d’un marché mondial des éléments du corps humain.

Ce livre passionnant éclaire les enjeux épistémologiques, politiques et éthiques de cette économie particulière. Ainsi montre-t-il que la récupération des tissus humains promulguée par l’industrie biomédicale et l’appel massif au don de tissus, d’ovules, de cellules ou d’échantillons d’ADN cachent une logique d’appropriation et de brevetage. De même fait-il apparaître que, du commerce des ovocytes à la production d’embryons surnuméraires, l’industrie de la procréation assistée repose sur une exploitation du corps féminin. Et inévitablement dans notre économie globalisée, le capital issu de la  » valorisation  » du corps parcellisé se nourrit des corps des plus démunis, avec la sous-traitance des essais cliniques vers les pays émergents, ou le tourisme médical. Ainsi, ce n’est plus la force de travail qui produit de la valeur, mais la vie en elle-même qui est réduite à sa pure productivité.

Un livre essentiel sur les implications méconnues de l’industrie biomédicale.

Céline Lafontaine est professeure agrégée de sociologie à l’université de Montréal. Elle a notamment publié L’Empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine (Seuil, 2004, prix Jeune Sociologue) et La Société postmortelle (Seuil, 2008).

 

15bis – De l’intelligence artificielle aux humanités numériques  – entretien 30 juin 2014

15ter – Pour tout résoudre cliquez ici – l’aberration du solutionnisme technologique – 12 septembre 2014

Pour tout résoudre, cliquez ici dénonce le discours employé par les entreprises et les chantres de la Silicon Valley qui veulent nous faire croire que grâce à l internet et aux nouvelles technologies tous les aspects de notre vie seront améliorés et la plupart des problèmes du monde disparaîtront. Evgeny Morozov démontre qu il n y a pas une « application » comme réponse simple et immédiate à tous les enjeux sociétaux ni même à nos problèmes individuels. Il met en lumière deux concepts-clés, le solutionnisme et « l internet-centrisme », qui permettent de comprendre les schémas de pensée à l oeuvre derrière la révolution numérique. Cet ouvrage porte un regard neuf et salutaire sur le numérique et sur nos usages. Il nous met en garde contre la croyance en un miracle technique et en un monde à l efficacité sans faille où chacun serait contraint de revêtir la camisole de force numérique de la Silicon Valley.

15quater – La Révolution Big data – Les données au coeur de la transformation de l’entreprise – 24 septembre 2014

Qu est-ce que le big data ? Le big data est constitué par toutes les données que nous générons à chaque instant, dont le volume global croît exponentiellement. De l historique de navigation aux localisations GPS, jusqu au rythme cardiaque, à la météo et au solde des comptes courants, ces données récoltées par les mobiles, applications et autres objets connectés génèrent de nouveaux usages pour les États et les entreprises.
Le big data, pour quoi faire ? Les entreprises doivent apprendre à maîtriser ces flux d information, pour réinventer leurs relations avec le consom acteur, leurs produits et services ainsi que leurs organisations. Aujourd hui, comme demain, la donnée, c est de l argent.
Le big data, comment ? Ce livre explore les fondamentaux du big data et ses outils, son exploitation dans l entreprise, son impact sur les métiers et sa valeur pour l entreprise. Il est illustré par de nombreux exemples et cas concrets dans diverses industries.La révolution du big data ne fait que commencer…

18 – Le transhumanisme est-il un humanisme ?

Format Kindle

Les idées, les critiques, les fantasmes, espoirs et angoisses transhumanistes sont culturellement omniprésents. La notion centrale d’amélioration/augmentation des capacités humaines n’est pas neuve. Ce qui est nouveau et qui porte le transhumanisme est que de la médecine à la robotique, des biotechnologies aux sciences cognitives, des nanotechnosciences à l’astronautique, ces idées et fantasmes connaissent de plus en plus d’ébauches de concrétisation. Ce sont ces avancées technoscientifiques projetées comme à poursuivre indéfiniment dans l’avenir qui provoquent la réflexion philosophique, éthique, politique, et lui accordent du poids et du sérieux.

Gilbert Hottois est professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles. Il est Membre de l’Académie royale de Belgique ainsi que de l’Institut International de Philosophie. Professeur invité dans plusieurs universités d’Amérique du Nord et du Sud, d’Afrique et d’Europe, dont le Collège de France en 2003, il est l’auteur de plus de vingt livres et l’éditeur scientifique d’autant d’ouvrages collectifs, dont un dictionnaire et une encyclopédie de bioéthique.

18bis – Fin de l’Emploi – pour les Humains ?…

C’est d’abord en invasion douce que les machines en « ique » (informatique , robotique…) se sont faufilées dans nos vies, dans nos entreprises et dans l’économie globale. Elles continueront à s’y imposer et, de toute évidence, l’invasion douce se durcit : en ce qui concerne l’emploi, de plus en plus les machines nous remplacent dans le travail. Quant à la net-économie : elle aussi contribue à éliminer des postes de travail et des emplois.

Oui : de façon massive, l’emploi est bien plus gravement menacé que ce que prétendent nos dirigeants, nous jetant de la poudre aux yeux sous forme d’allégations vagues et optimistes – mais irréalistes !…

Ce livre sort de ce « flou artistique » et il pointe et donne les vrais chiffres de la réelle catastrophe touchant à l’emploi. Car dans cette inévitable (r)évolution, les machines et les nouvelles technologies signeront largement la fin de l’emploi pour l’homme – et donc la perte de ses moyens d’existence. Dès lors, se pose cette question qui, de façon plus ou moins larvée hante nos sociétés :

Comment les millions de personnes qui sont sorties/vont sortir du marché de l’emploi du fait de ces innovations technologiques vont-elles pouvoir échapper à la pauvreté et gagner décemment leur vie ?…

Le mouvement de numérisation à l’oeuvre depuis une trentaine d’années gagne aujourd’hui des pans de plus en plus étendus de la réalité via l’extension des capteurs et des objets connectés. Dorénavant, les flux de data témoignent de la quasi-intégralité des phénomènes, s’érigeant comme l’instance primordiale de l’intelligibilité du réel. Une connaissance sans cesse approfondie s’instaure, orientant en retour les décisions individuelles et collectives au prisme d algorithmes visant les plus hautes optimisation, fluidification et sécurisation des existences et des sociétés. Les technologies informationnelles imposent un mode de rationalité fondé sur la définition chiffrée de toute situation et sur une maîtrise indéfiniment accrue du cours des choses. Une raison numérique établie sur l’appréhension et l’évaluation en temps réel des faits ordonne désormais les pratiques du commerce, de l’enseignement, de la médecine, les rapports aux autres, à soi-même, à la ville, à l’habitat…
Ce livre examine, en s’appuyant sur une foultitude d’exemples, la quantification et la marchandisation intégrales de la vie qui s’instituent, soutenues par l’industrie du traitement des données, aujourd’hui dotée d’un pouvoir qui perturbe nombre d’acquis démocratiques fondamentaux.
Avec une rare lucidité et une écriture d’une précision clinique, Éric Sadin dévoile les impensés, analyse les processus en cours, dresse une cartographie détaillée des forces à l’ oeuvre… Observations et réflexions qui dessinent une nouvelle condition humaine, et en appellent à la politisation des enjeux induits par la puissance toujours plus totalisante détenue par les systèmes computationnels.

21ter – En Amazonie – 18 mars 2015

Pour son pic d’activité, à l’approche des fêtes de Noël, Amazon recrute des milliers d’intérimaires. Pour la première fois en France, un journaliste décide d’infiltrer un entrepôt logistique du géant du commerce en ligne. Il intègre l’équipe de nuit. Après avoir souscrit au credo managérial et appris la novlangue de l’entreprise, c’est la plongée dans la mine : il sera pickeur, chargé d’extraire de leurs bins (cellules) des milliers de « produits culturels », amassés sur des kilomètres de rayonnages, marchandises qu’il enverra se faire emballer à la chaîne par un packeur assigné à cette tâche. Chaque nuit, il courra son semi-marathon, conscient de la nécessité de faire une belle performance, voire de battre son record, sous le contrôle vigilant et constant des leads (contremaîtres), planqués derrière des écrans…
Jean-Baptiste Malet nous entraîne de l’autre côté de l’écran, une fois la commande validée. La librairie en ligne n’a plus rien de virtuel, l’acheteur ne pourra plus dire qu’il ignorait tout de la condition faite aux « amazoniens ».

« Un univers incroyable aux accents totalitaires », Frédéric Roussel, Libération.
« Amazon transforme ses recrues en ‟robots” », Dominique Nora, Le Nouvel Observateur.
« Une enquête choc. On réfléchira désormais avant de cliquer », Vladimir de Gmeline, Marianne.

23bis -Le Big Data – 22 avril 2015

 
Notre époque génère des données numériques qui sont de plus en plus fréquemment conservées au-delà même de leur utilité première. Ces traces numériques, souvent de faibles densités en information mais très volumineuses, peuvent être exploitées grâce aux mathématiques qui y découvrent des modèles. C’est ainsi que nos requêtes sur les moteurs de recherche peuvent constituer des alertes avancées d’épidémies, que nos courses de taxi informent sur les endroits où il est aisé d’en trouver à chaque heure, ou que les données d’exploitation de certains moteurs d’avion permettent de mieux les entretenir, voire de les concevoir différemment.
En présentant ce qu’est le Big Data, cet ouvrage montre que l’exploitation des mégadonnées nécessite des outils mathématiques et informatiques adaptés mais aussi des approches managériales renouvelées. Ainsi, assimiler le Big Data dans l’entreprise peut être l’occasion d’améliorer les décisions et les opérations mais aussi d’ouvrir à des transformations.
Dès juin 2015, le magazine L’Expansion pointait que ‘… ce petit livre rédigé par un praticien qui est également pédagogue puisqu’il enseigne dans des institutions prestigieuses tombe à point nommé… le Big Data ouvre à des changements profonds de méthodes de travail de modèles d’affaires voire d’activités. ‘Attirer avec des services gratuits des consommateurs vers des écrans d’ordinateur, de téléphone et peut être demain d’automobiles, y présenter et se rémunérer avec – ce qui s’appelle encore de la publicité, ce nouveau modèle économique (…) est un des domaines de transformation issu du Big Data’; écrit ainsi Pierre Delort à propos de ce qu’on pourrait appeler le nouveau paradigme introduit par Google’. En d’autres mots, un minilivre pour mégadonnées ! L’Expansion, Juin 2015.
Le mensuel La Recherche souligne quant à lui la nécessité de cet ouvrage:’Le terme « Big Data » est apparu pour la première fois dans un article présenté au congrès de l’Econometric Society, en 2000. Depuis, il s’est invité partout, d’abord dans les magazines informatiques puis en une des journaux grand public, comme s’il s’agissait d’un phénomène de mode. Mais qu’est-ce que c’est au juste le Big Data ? À quoi cela sert-il ? En quoi peut-il avoir une incidence sur nos vies, nos emplois, notre santé ? Ce livre, inspiré du cours que l’auteur a donné sur ce sujet à Mines ParisTech en 2011, répond à toutes ces questions’. La Recherche, Juillet Août 2015.

23ter -Totalement inhumaine – Seconde édition– 30 avril 2015

Dans cet essai provocateur, le psychologue et philosophe Jean-Michel Truong prédit l’émergence dans les réseaux d’une intelligence supérieure à celle de l’Homme. Elle naîtra de l’essor conjugué de l’Internet, de la «biologisation» des logiciels et de la mondialisation libérale. L’auteur, qui fonda dans les années 1980 la première entreprise européenne spécialisée dans l’intelligence artificielle, poursuit ici sous une forme plus politique la réflexion qu’il avait engagée dans son roman, Le Successeur de pierre. Présentation ludique des théories de « l’intelligence artificielle » les plus pointues, cet inclassable essai en forme de polar scientifique est une des meilleures surprises de la rentrée. Aude Lancelin, EpoK Une réflexion sans complaisance… L’humanité pourrait bien être remplacée par une autre forme de vie « totalement inhumaine » destinée à prendre la suite de l’homme comme « habitacle de la conscience ». André Meury, Politis Ce livre invite le lecteur à prendre conscience du rôle fondamental de l’homme sur le point d’être dépassé par la puissance des outils qu’il a engendrés. Laurance N’kaoua, Les Échos L’essai se lit comme un roman d’horreur. Challenges Un livre décapant, dans la pure lignée de Nietzsche. Philippe Petit, Marianne This is an entertaining, stimulating and refreshingly brief read. Mike Holderness, New Scientist
Homme réparé, homme amélioré, homme augmenté, homme nouveau, l’ambition des technosciences pour l’humanité est grande. Du fait des moyens considérables obtenus par la puissance des calculateurs, la tentation existe de jouer les apprentis sorciers. Qu’en disent les hommes d’aujourd’hui ? Qu’en pense la société ? Les participants de la 89e session des Semaines sociales de France tenue à Lille en novembre 2014 se sont immergés dans ce questionnement et ont cherché à l’éclairer. En s’appuyant sur des méthodes interactives innovantes et sur des intervenants de haut niveau tels Alain Caillé, Pierre Giorgini, Bruno Latour, Isabelle Falque-Pierrotin, Thierry Magnin, Bruno Patino, Martine Aubry …

32-L’homme et les technosciences, le défi – 11 mai 2015

Homme réparé, homme amélioré, homme augmenté, homme nouveau, l’ambition des technosciences pour l’humanité est grande. Du fait des moyens considérables obtenus par la puissance des calculateurs, la tentation existe de jouer les apprentis sorciers. Qu’en disent les hommes d’aujourd’hui ? Qu’en pense la société ? Les participants de la 89e session des Semaines sociales de France tenue à Lille en novembre 2014 se sont immergés dans ce questionnement et ont cherché à l’éclairer. En s’appuyant sur des méthodes interactives innovantes et sur des intervenants de haut niveau tels Alain Caillé, Pierre Giorgini, Bruno Latour, Isabelle Falque-Pierrotin, Thierry Magnin, Bruno Patino, Martine Aubry …

33 –  Le Deuxième âge de la machine: Travail et prospérité à l’heure de la révolution technologique – 26 août 2015

La révolution technologique vient seulement de commencer ! Tel est le propos de ce livre, écrit par deux grands experts américains des nouvelles technologies. Leur optimisme se fonde sur la fameuse loi de Moore, qui veut que les capacités de calcul des ordinateurs doublent tous les dix-huit mois. Une loi exponentielle qui accouche d un monde nouveau tous les dix-huit mois Des voitures autonomes se jouant des aléas de la circulation aux robots capables de nous remplacer dans les tâches ménagères, en passant par toutes les innovations de la santé et de l information, ce livre nous entraîne au coeur de la Silicon Valley avant de nous faire pénétrer les arcanes de ce que les auteurs appellent le « deuxième âge de la machine » : une révolution industrielle sans précédent, qui mêle intelligence artificielle, robotique et économie numérique. Très accessible, ce livre est une contribution décisive au débat sur la croissance et la productivité. Et même s il n annonce pas encore la disparition du travail, il en appelle cependant aux entreprises et aux gouvernements pour accompagner ces mutations et répartir l abondance.

34 – La société de l’amélioration – La perfectibilité humaine des Lumières au transhumanisme  – 1 septembre 2015

Une société où l’aspiration à améliorer, maximiser, rehausser, augmenter, perfectionner l’être humain et ses performances par le biais des avancées technoscientifiques et biomédicales devient omniprésente et concrète. Régulièrement secoué par les affaires de dopage, le domaine du sport, à l’image de Lance Armstrong ou Oscar Pistorius, illustre mieux que tout autre cette aspiration à un humain amélioré. Ce phénomène touche en réalité toutes les composantes de notre société : usage de psychotropes pour accroître les capacités intellectuelles, sexuelles, ou mieux contrôler les émotions ; nouvelles technologies reproductives qui nourrissent de nouvelles formes d’eugénisme ; développement d’une médecine anti-âge qui uvre à l’effacement de toute trace du vieillissement ; projet de super soldat, etc. La quête biotechnologique de la perfection, portée sur son versant extrême par le transhumanisme et financée par des géants du Web tel que Google, nourrit même le fantasme, largement exploité par le cinéma et la littérature, de donner naissance à un être plus qu’humain, posthumain. L’ouvrage de Nicolas Le Dévédec montre que cette aspiration contemporaine à un humain amélioré marque le renversement complet de l’idéal humaniste et politique de la perfectibilité humaine formulé au siècle des Lumières. Il ne s’agit en effet désormais plus tant d’améliorer l’être humain dans et par la société que de l’adapter en le modifiant techniquement, avec tout ce que cela implique de désinvestissement politique. Comment un tel renversement et une telle dépolitisation de la perfectibilité ont pu avoir lieu ? C’est ce que cette étude permet de mieux comprendre à travers un vaste parcours socio-historique.

35 – Homo labyrinthus : humanisme, antihumanisme, posthumanisme 

3 septembre 2015

Qu’est-ce que l’humanisme ? Une conception de l’être humain comme être d’exception, sans définition et sans nature – sans monde en définitive. Homo Labyrinthus traverse l’histoire de la philosophie et s’appuie sur les données de la paléoanthropologie contemporaine pour repenser l’être humain.

Confrontant des pensées de type antihumaniste (Foucault, Althusser, Lévi-Strauss) avec des théories posthumanistes plus récentes (Hayles, Serres, Stiegler, Haraway, Sloterdijk), Homo Labyrinthus tente de fonder un antihumanisme relationnel. Cet antihumanisme remet en cause l’impératif de transformation fondé sur le déni de la nature et le mépris des formes de vie non humaines. Au plus loin des théories du posthumain, Homo Labyrinthus s’efforce de libérer l’humanité de sa forteresse immunologique et de ses devenirs préfabriqués.

L’ancêtre Tumaï vieux de 7 millions d’années, le singe Washoe qui pouvait combiner jusqu’à cinq signes, et le Réplicant amoureux et mortel de Blade Runner sont convoqués. Un monde s’esquisse – entrez, entrez dans le labyrinthe !

35 bis – La Fabrique du post-humain

8 septembre 2015

De nos jours, il ne manque pas, sur Internet, d’articles sur le transhumanisme : cette nouvelle « révolution » (issue de la Silicon Valley, Californie) ambitionne non seulement de transformer notre manière de vivre, mais plus radicalement de conduire à l’avènement d’une humanité nouvelle. Il s’agit de créer un humain plus fort, un corps plus performant et plus résistant; plus intelligent aussi grâce aux puces électroniques et autres implants cérébraux. On peut remercier l’auteur de nous éclairer sur ce programme inquiétant en donnant une vue d’ensemble du projet transhumaniste à partir de ses principales composantes. Une réflexion critique clôture chaque chapitre, à l’appui de la pensée humaniste chrétienne. A propos de l’auteur : Le père Joseph-Marie Verlinde, scientifique et philosophe de formation, dans ce 6e titre de la collection, relève le défi qui consiste à nous présenter les NBIC, à savoir : nanotechnologies, biotechnologies, sciences informatiques et sciences cognitives.

36 – A quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure – 1 octobre 2015

Google, Facebook, Amazon, mais aussi les banques et les assureurs : la constitution d’énormes bases de données (les  » big data « ) confère une place de plus en plus centrale aux algorithmes. L’ambition de ce livre est de montrer comment ces nouvelles techniques de calcul bouleversent notre société. À travers le classement de l’information, la personnalisation publicitaire, la recommandation de produits, le ciblage des comportements ou l’orientation des déplacements, les méga-calculateurs sont en train de s’immiscer, de plus en plus intimement, dans la vie des individus. Or, loin d’être de simples outils techniques, les algorithmes véhiculent un projet politique. Comprendre leur logique, les valeurs et le type de société qu’ils promeuvent, c’est donner aux internautes les moyens de reprendre du pouvoir dans la société des calculs.

Dominique Cardon est sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée (LATTS). Avec La Démocratie Internet (Seuil, 2010) et de nombreux articles, il s’est imposé comme l’un des meilleurs spécialistes du numérique et d’Internet.

37 -Le mirage numérique : Pour une politique du Big Data

8 octobre 2015

de Evgeny Morozov et Pascale Haas
 Avec l’Internet des objets et les big data, qui reposent sur la collecte et le partage de données en temps réel, une poignée d’entreprises californiennes promet de nous offrir abondance, prospérité, émancipation. Mais à quel prix ? L’affaire Snowden, qui a révélé le système de surveillance planétaire mis en place par le gouvernement américain avec la complicité de la Silicon Valley, ne fut en réalité qu’un symptôme. Dans ce livre incisif, Evgeny Morozov nous invite à résister à ce qu’il appelle le « solutionnisme », croyance largement partagée, des hackers aux makers, en passant bien sûr par les couloirs de la Maison blanche : la tendance à voir dans la technologie numérique une panacée universelle, qui résoudra tous nos problèmes, des plus banals (trouver un restaurant) aux plus complexes (éradiquer la pauvreté et les inégalités). Les services de renseignement furent pionniers dans ce domaine : se désintéressant des racines historiques et politiques du terrorisme, ils le traitèrent comme un simple problème d’identification de suspects et de récolte d’informations en continu. Surtout, du renseignement à la vie quotidienne – et retour ! -, un nouveau système de gouvernance s’installe : la « régulation algorithmique », qui menace, plus que notre vie privée, nos libertés mêmes. A-t-on encore besoin de lois quand on dispose de capteurs numériques qui analysent notre comportement ? Et, tandis que l' »informationnalisation » de la société rend l’individu totalement transparent, l’Etat et les multinationales sont quant à eux libres de poursuivre tranquillement leurs desseins, dans la plus grande opacité. Contrairement à ce que certains prédisaient, les nouvelles technologies n’ont altéré ni les rapports de pouvoir ni la concentration au sein du système capitaliste : elles pourraient même, à brève échéance, les renforcer. La technologie est donc devenue une affaire beaucoup trop grave pour être laissée aux informaticiens, aux entrepreneurs et aux gouvernants.
Distinguer clairement ce qui est humain de ce qui ne l’est pas a toujours été une préoccupation fondamentale dans toutes les sociétés. Le progrès de la biologie comme ceux de l’intelligence artificielle ou de la robotique confèrent chaque jour à cette préoccupation une nouvelle actualité.En rassemblant neuf enquêtes ethnographiques et historiques menées en Inde et en Europe sur les dieux, les robots, les figures de cire, les images sacrées, les momies de sirènes et la sculpture contemporaine, Denis Vidal propose un point de vue totalement inédit. Il montre comment les sociétés et les individus mettent depuis toujours une énergie et une ingéniosité peu commune non seulement pour définir et préserver la frontière entre humains et non humains, mais aussi pour en jouer et la transgresser de toutes les façons possibles et imaginables.
Que résulte-t-il de cette volonté de brouillage, que ce soit dans le domaine religieux, politique, technologique, esthétique ou simplement ludique ? En bon explorateur, l’auteur identifie les implications, note les paradoxes et nous emmène dans une passionnante odyssée où tout commence par d’étonnantes histoires.

39 -Louis ou la fabrique d’un drôle de genre – 18 novembre 2015

En l’an 240 de la Nouvelle Ère, grâce à l’avancée des biotechnologies, l’homme a réussi à soumettre la nature à ses désirs. Au seuil d’un transhumanisme qui se fait de plus en plus officiel, l’obscure ligue Émeraude menace cette nouvelle liberté, et nul ne sait jusqu’où elle peut aller… Louis, fabriqué comme le pur fruit de ces nouvelles normes, porte fièrement à l’âge de sa maturité sa filiation multiple. Malgré les déterminismes, la rencontre d’étranges personnages – le vieux sage Adrien ou l’énigmatique Alex –

40 – La révolution transhumaniste

7 avril 2016

 Comprendre et prendre conscience de la nature exacte des révolutions économiques, scientifiques et médicales en cours, mais aussi des bouleversements éthiques, spirituels et métaphysiques dont ces nouvelles technologies sont porteuses : voici le but de cet ouvrage.
 » Ne croyez surtout pas qu’il s’agisse de science-fiction : 18 avril 2015, une équipe de généticiens chinois entreprenait d' »améliorer’ le génome de quatre-vingt-trois embryons humains.
Jusqu’où ira-t-on dans cette voie ? Sera-t-il possible un jour (bientôt ? déjà ?) d' »augmenter’ à volonté tel ou tel trait de caractère de ses enfants, d’éradiquer dans l’embryon les maladies génétiques, voire d’enrayer la vieillesse et la mort en façonnant une nouvelle espèce d’humains « augmentés’ ? Nous n’en sommes pas (tout à fait) là, mais de nombreux centres de recherche « transhumanistes’ y travaillent partout dans le monde, avec des financements colossaux en provenance de géants du Web tel Google. Les progrès des technosciences sont d’une rapidité inimaginable, ils échappent encore à toute régulation. En parallèle, cette « infrastructure du monde’ qu’est le Web a permis l’apparition d’une économie dite « collaborative’, celle que symbolisent des applications comme Uber, Airbnb ou BlaBlaCar. Selon l’idéologue Jeremy Rifkin, elles annoncent la fin du capitalisme au profit d’un monde de gratuité et de souci de l’autre. N’est-ce pas, tout à l’inverse, vers un hyperlibéralisme, vénal et dérégulateur, que nous nous dirigeons ? Certaines perspectives ouvertes par les innovations technoscientifiques sont enthousiasmantes, d’autres effrayantes. Ce livre cherche d’abord à les faire comprendre, et à réhabiliter l’idéal philosophique de la régulation, une notion désormais vitale, tant du côté de la médecine que de l’économie. « 
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