Un Appel à Revenir aux Sources du chrétien
Jésus répondit à Pilate : Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate lui dit : Qu’est-ce que la vérité? (évangile de Jean, chapitre 18, versets 37-38).
La question de Pilate à Jésus est certainement une des plus essentielles qui soient. Bien sûr, dans un temps où le diktat du relativisme sévit, il semble tout à fait impossible d’attribuer à la vérité un caractère absolu. Chaque religion posséderait une partie de la vérité et puisqu’il serait hasardeux d’essayer d’en définir les mesures respectives, on estime fort logiquement qu’il est inutile de se torturer l’esprit avec ce genre de question métaphysique. Et pourtant, Jésus avait déjà répondu à la question de Pilate. Dans le même évangile de Jean, au chapitre 14 verset 6, nous lisons que Jésus se révèle comme la vérité incarnée. Puis en Jean chapitre 17 verset 17 Jésus définit la Parole de Dieu comme étant la vérité. Deux passages qui témoignent que selon l’Évangile, la vérité n’a rien d’abstrait. Elle s’est matérialisée en chair et en os.
Venons-en maintenant à l’objet de cette étude. Soucieux de rompre avec un silence trop longtemps prolongé sur les grandes hérésies de l’Eglise Catholique Romaine, nous avons voulu confronter les dogmes si protégés de la « Grande Église » avec les déclarations de la Bible, que nous croyons entièrement d’inspiration divine. Tout prouve que bien des Français, qui se réclament encore pour 68 % du catholicisme, sont attachés à un certain nombre de pratiques religieuses — le baptême des enfants par exemple — et se réfèrent facilement à l’enseignement qu’ils ont reçu dans leur enfance sans se poser la question du bien-fondé de ces croyances et pratiques. Pourquoi utiliser le terme d’hérésie qui, il faut l’avouer, pourrait paraître exagéré ? Tout simplement parce que L’Eglise Romaine a pendant des siècles soi-disant fait la chasse aux hérésies ou plus exactement aux hérétiques, et ce, à chaque fois qu’une voix était discordante par rapport aux dogmes et traditions de l’Eglise. Le pauvre Galilée en fit lui-même les frais, lui qui eut la prétention de dire qu’il avait découvert que la terre était ronde et non plate et qu’elle tournait autour du soleil et n’était pas le centre de l’univers. Les autorités ecclésiales du moment le sommèrent d’abandonner ses recherches car elles remettaient directement en question la position officielle de l’Eglise.
Et que dire de tous ces innocents massacrés ou brûlés vifs sous le régime de l’Inquisition, cette institution spécialement créée pour combattre l’hérésie. Est-il utile de revenir sur un passé si douloureux et bien révolu ? Outre le fait que nous croyons fermement qu’il faudra rendre des comptes un jour, ce qui nous importe aujourd’hui c’est d’attirer l’attention sur le fait que bien des vérités déclarées par l’Eglise Catholique ne sont en réalité que mensonge au regard des écrits bibliques qui seuls peuvent servir de référence absolue en matière de foi chrétienne.
Certains réformateurs, du XVIème siècle en particulier, avaient apporté un éclairage considérable sur le système catholique et ses dérives, mais l’écho de leur voix s’est estompé avec les siècles. Nous croyons que seule la vérité proclamée par l’Écriture (la Bible) peut remédier à l’ignorance qui subsiste et attirer à nouveau l’attention de nos concitoyens sur des questions qui ont été reléguées en arrière-plan de leurs préoccupations. La doctrine de l’Eglise Catholique Romaine contient un certain nombre d’erreurs que nous voudrions mettre en évidence le plus clairement possible.
Nous espérons que vous aurez la curiosité de prendre connaissance des pages qui suivent. Notre désir, c’est que vous connaissiez Celui qui est la vérité car de cette connaissance peuvent se produire les plus grandes transformations: « Je sais une chose : c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois… Jésus l’ayant rencontré, il lui dit : Crois-tu au Fils de Dieu ? Il répondit : Et qui est-il Seigneur, afin que je croie en lui ? Tu l’as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c’est lui. Et il dit : Je crois, Seigneur. Et il l’adora. Puis Jésus dit : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Évangile selon Jean, chapitre 9:25, 35-39).
Que croyez-vous ? Quelles sont vos certitudes ?
Bien des catholiques sont aujourd’hui en proie à des interrogations légitimes. L’Eglise laissant subsister autant d’ambiguïtés que de zones floues, beaucoup de fidèles s’interrogent au sujet des positions prises par les instances supérieures. Pour palier à cette lacune, beaucoup sont tentés d’associer à leur foi les pensées venues des religions hindouistes, concernant la réincarnation par exemple qui aurait séduit quelque 30% de catholiques. L’éternité, l’existence du paradis et de l’enfer, la réalité d’un jugement après la mort, sont parmi ces zones floues embarrassantes. Et pourtant, sur chacun de ces sujets, la Bible donne des révélations précises permettant aux croyants d’avoir de solides certitudes. Bien sûr, l’Eglise Catholique après avoir formellement interdit pendant des générations la lecture de la Bible, condamnant même ceux qui la possédaient, n’encourage guère sa lecture assidue. Il est vrai qu’il est toujours plus facile de conduire des personnes maintenues dans l’ignorance. C’est pourquoi, nous tenons à préciser que nous respectons la foi sincère de bien des catholiques et que notre réaction porte sur « le système » du catholicisme, non conforme à la Bible sur lequel il prétend être édifié. Vous trouverez donc dans les prochaines pages un examen des grands piliers de la doctrine de l’Eglise Romaine. Mais avant de les aborder, rappelons …
Les origines de l’Eglise Catholique Romaine
Il est certainement utile de rappeler ici que l’Eglise Catholique n’a été établie ni par Jésus ni par les apôtres et que l’Eglise primitive était radicalement différente de celle-ci.
C’est en 313 que l’Eglise jusque-là persécutée va obtenir de l’empereur Constantin la paix, la reconnaissance et un rapprochement étroit avec l’État. Constantin, tout en gardant son titre païen de Souverain Pontife favorisa le christianisme.
C’est à la fin du IVème siècle que l’empereur Théodose interdit le culte païen : tout citoyen romain était contraint d’accepter la foi chrétienne telle qu’elle avait été formulée au concile de Nicée en 325. Tous ceux, dès lors, qui pour des raisons de conscience, ne suivaient pas ce diktat et n’entraient pas dans cette religion d’État étaient stigmatisés comme hérétiques.
Sous la direction du pape Léon Le Grand (440-461), l’Eglise universelle prit un immense essor. C’est lui que la plupart des historiens de l’Eglise désigne comme étant le premier pape, le premier à vouloir monopoliser au profit de l’évêque de Rome les promesses faites par Jésus à l’apôtre Pierre (Matthieu 16:18,20).
L’institution de « l’Eglise d’État » fut achevée sous le règne de l’empereur Justinien (527-565) lorsqu’il établit les prêtres comme « fonctionnaires d’État ». Les évêques devinrent des dignitaires munis de pouvoirs religieux et politiques et se firent considérer comme des « pères spirituels ».
La prééminence des évêques, et surtout des métropolites dans les églises catholiques favorisa grandement les relations de l’Eglise avec les autorités civiles. L’Eglise et l’État ne tardèrent pas à être étroitement associés, et, très vite, la puissance de l’État fut à la disposition des chefs de l’Eglise pour sanctionner leurs décisions. C’est ainsi que les persécutés devinrent graduellement persécuteurs.
Plus tard, les églises qui, restées fidèles à la Parole de Dieu furent persécutées par l’Eglise dominante comme hérétiques et sectaires, exprimèrent souvent dans leurs écrits leur entière désapprobation de l’union de l’Eglise et de l’État.
Avec l’introduction des masses plus ou moins païennes dans l’Eglise, le culte ne peut éviter la paganisation. Toutes sortes de pratiques sont introduites : le signe de croix (310); l’utilisation des cierges (320); la vénération des anges et des saints décédés (375), en sont quelques exemples. Les églises et même les individus sont placés volontiers sous la protection d’un saint; bientôt, dans chaque autel, on désire placer une relique sacrée. Les images, les pèlerinages, les processions satisfont également le goût du faste et la superstition qui animent les foules. Ceux qui protestent alors contre ces déviations sont traités d’impies et leurs réactions restent sans résultat.
LE PURGATOIRE
Nous touchons ici directement à la question du salut de l’âme, question la plus essentielle qui soit au regard des paroles fameuses de Jésus : « A quoi servirait-il à un homme de gagner le monde entier s’il perdait son âme ? ou, que donnerait un homme en échange de son âme ? » (Matthieu 16:26).
Peut-on savoir ce qu’il y a vraiment après la mort ? Si l’âme est immortelle, que devient-elle, où va-t-elle ? Y a-t-il un lieu d’attente et de purification comme le suppose la doctrine du purgatoire ? Peut-on avoir l’assurance de son salut ou est-ce une présomption?
A chacune de ces questions, la Bible donne en réalité des réponses claires et précises. Seule l’ignorance ou l’incrédulité nous maintiennent dans l’incertitude.
Il y a dans le cœur de tout homme la pensée de l’éternité, déclare l’Ecclésiaste (Ecclésiaste 3:11). Quand il vous est arrivé de penser à la mort, vous avez peut-être perçu une interrogation latente et certainement vous vous êtes dit que les choses ne devaient pas en rester là, qu’il y avait peut-être une continuité, une vie après la vie…
Le drame c’est que nous ne prenons pas le temps de chercher de vraies réponses et qu’une multitude de gens se dirigent vers le grand départ sans même se préparer, comme s’il n’y avait rien, ou bien, au contraire, comme si tout le monde allait au paradis, comme le claironne une certaine chanson populaire, mais il n’y a rien de plus faux. « Le royaume de Dieu, dira Jésus, est semblable à un filet jeté dans la mer et ramassant des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, les pécheurs le tirent et, après s’être assis sur le rivage, ils mettent dans des vases ce qui est bon et ils jettent ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde ».
« Les anges viendront séparer les méchants d’avec les justes et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents » (Matthieu 13:47-50). L’expression « méchants » ne concerne pas uniquement les grands criminels car en vérité, selon la Bible, tout homme qui demeure délibérément éloigné de Dieu est un méchant. « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, car ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces; mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se vantant d’être sages, ils sont devenus fous… » (Romains 1:18-22).
L’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romains 1:16) car iI révèle la grâce de Dieu, source de salut pour tous les hommes (Tite 2:11). Le salaire du péché c’est la mort mais le don de Dieu en Jésus-Christ c’est la vie éternelle (Romains 6:23). C’est pourquoi, celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui (Jean 3:36).
Non, le salut n’est pas aléatoire; il ne doit rien au hasard, mais il dépend directement de notre connaissance ou de notre non-connaissance du Fils de Dieu : « Je suis le chemin, la vérité et la vie; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6); « en vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis… si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé » (Jean 10:7,9).
Ainsi donc, comme le dira l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome, « si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé » (Romains 10:9).
Dans ce temps de syncrétisme religieux où l’on veut se rassurer autour de cette pensée que toutes les religions se valent, servent et honorent un même Dieu sous des noms différents, il paraît présomptueux et peu raisonnable d’être à la fois catégorique et si restrictif concernant la question du salut. Mais la Bible, que nous croyons être la parole de Dieu, est à la fois catégorique et restrictive.
Après la mort il n’y a pas de néant, il n’y a pas non plus de seconde chance au travers d’une réincarnation : « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Hébreux 9:27). Il n’y a pas davantage de purgatoire, cet état de purification, selon le dogme officiel, cette antichambre pour le ciel, où les âmes encore impures trouvent un soulagement dans les prières des fidèles mais surtout dans le sacrifice de la messe. C’est là une hérésie pure et simple au regard du sacrifice parfait et parfaitement suffisant de Jésus qui, par son sang, a obtenu pour nous la paix avec Dieu (Romains 5:1; Colossiens1:20).
C’est encore et toujours cette même idée erronée que nous pouvons participer à notre propre salut alors que la Bible est formelle: « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Ephésiens 2:8).
C’est le pape Grégoire le Grand (mort en 604) qui ébaucha la doctrine. Le concile de Florence en 1439 définit le dogme confirmé par le concile de Trente. C’est sur ce dogme que prit son essor le fameux trafic des indulgences au travers desquelles on pouvait moyennant finances, soulager la souffrance d’un être cher en faisant dire quelques messes. Ce fut l’occasion d’exploiter la crédulité des foules ignorantes et de faire rentrer de l’argent permettant aux pontifes de la Renaissance de mettre sur pied leurs projets à la gloire de… Rome ou tout simplement à la leur.
Il n’y a pourtant pas trente six chemins pour aller au ciel mais seulement un comme le précisera Jésus: « Large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition et il y en a beaucoup qui entrent par là; mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie et il y en a peu qui les trouvent » (Matthieu 7:13-14). Jésus est-il ici fataliste ? « Celui qui cherche trouve » dira-t-il. Cela veut donc dire que le drame demeure dans le fait que peu de personnes cherchent à connaître la vérité qui mène au salut.
Il est intéressant de lire ce commentaire tiré du Dictionnaire du Christianisme de Jean Mathieu-Rosay :
« Il est impensable, pour l’Eglise, de faire marche arrière lorsqu’une doctrine a été définie comme dogme de foi par un concile. L’infaillibilité du magistère en serait ébranlée. Bien des théologiens reconnaissent toutefois que le dogme du purgatoire, en raison surtout de considérations psychologiques et pédagogiques, pose aujourd’hui bien des problèmes ».
C’est ainsi que même le système des indulgences subsiste comme l’indique le Nouveau Catéchisme de L’Eglise Catholique : « Puisque les fidèles défunts en voie de purification sont aussi membres de la même communion des saints, nous pouvons les aider… en obtenant pour eux des indulgences » (Catéchisme, articles 1476-1478, page 317).
Terminons par une question : Que penser du fait que les Papes sont ceux qui ont le plus de messes après leur mort et cela à l’échelle mondiale ? Ont-ils donc si besoin de cet état de purification que constitue le purgatoire et par conséquent du secours de la prière des fidèles ?
LA VIERGE MARIE
Actuellement, dans la pratique des dévotions catholiques, une place immense est faite à la vierge Marie. Les titres qu’on lui attribue sont multiples: Mère de Dieu, Porte du ciel, Refuge des pécheurs…
Marie est vénérée au point que Jésus Lui-même semble relégué à une place inférieure. Les innombrables statues de la Vierge à l’enfant (ou sans enfant) sont suffisamment parlantes. Qu’en est-il en réalité par rapport aux Écritures?
La naissance de Jésus est surnaturelle. C’est le mystère de l’incarnation : « Une vierge enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel » (Esaïe 7:14). Mais Marie n’en reste pas moins une femme à part entière qui fut choisie en vertu de la grâce souveraine de Dieu, ce que celle-ci admettra d’emblée dans sa prière : « Le Seigneur a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante » (Luc 1:48).
Au Moyen-Âge, le culte de Marie se développe considérablement grâce à la chevalerie (culte de la Dame). On note l’apparition de l’Ave Maria vers le IXème siècle comme prière rituelle. Peu à peu apparaissent les fêtes mariales dont la dernière en date, l’Assomption, a été établie par le pape Pie XII en novembre 1950 seulement. Pourquoi cette soudaine « révélation »? Tout simplement pour résoudre une question de logique doctrinale. Déclarer Marie comme étant sans péché devait forcément impliquer qu’elle n’avait pu voir la mort. La Bible ne fait bien sûr aucune mention d’une élévation de Marie au ciel. Seul Jésus a été souverainement élevé à la droite de Dieu, seul Il est couronné de gloire et d’honneur. Prétendre qu’il est nécessaire voire préférable de passer par Marie pour atteindre son Fils n’a de même aucun fondement scripturaire et relève de l’imaginaire de théologiens qui tordent le sens des Écritures.
Voyez plutôt les récits des évangiles concernant les contacts que Jésus a pu avoir avec Marie et les paroles qu’il prononça à son égard :
Quand Marie réprimanda Jésus qui lui avait faussé compagnie à elle et à Joseph, celui-ci répondit : « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon père. Mais ils (y compris Marie) ne comprirent pas ce qu’il leur disait ». (Luc 2:41-50).
A Cana, Marie fut certainement surprise d’entendre Jésus lui dire : « Femme, qu’y a-t-il entre moi et toi ? » (Jean 2:4).
Quand on vint avertir Jésus que sa mère et ses frères désiraient le voir (Marc 3:31-35), il ne manifesta pas une grande joie, sachant que peu de temps avant ils avaient voulu se saisir de lui, pensant qu’il était hors de sens (Marc 3:21). Jésus déclara alors que quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est son frère, sa sœur, et sa mère Aucun hommage particulier à Marie mais une mise au point des plus claires: d’abord, le fait que Marie ait engendré Jésus ne lui donne aucune prérogative spéciale sur lui; ensuite, le fait que Jésus soit né de chair et de sang ne doit pas masquer son origine divine, éternelle, céleste.
Quand une femme voulut rendre un hommage tout particulier à Marie en s’exclamant du milieu de la foule : « Heureux le sein qui t’a porté, heureuses les mamelles qui t’ont allaité ! », Jésus réagit aussitôt pour lever toute ambiguïté : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent! » (Luc 11:27-28).
Enfin, quand Jésus déclara sur la croix: « Femme, voilà ton fils », et à Jean : « Voilà ta mère », il ne voulait en aucune manière signifier que Marie était la mère de tous les croyants mais ne voulant pas la laisser à elle-même, dans le besoin et le désarroi, il la confia donc aux soins de son disciple le plus proche. Cela est d’autant plus clair que l’Écriture précise qu’à partir de ce moment le disciple la prit chez lui (Jean 19:26-27).
Marie » Mère de Dieu «
Prétendre que Marie est la « Mère de Dieu » parce qu’elle a enfanté celui qui est la Parole faite chair, le Verbe incarné, c’est prendre un raccourci bien simpliste pour tomber dans une aberration grossière. Dieu « est » de toute éternité, il n’a ni commencement ni fin. Dire que Marie est la Mère de Dieu c’est dire que Dieu a un commencement au travers de la naissance de Jésus. C’est oublier que Jésus s’est seulement incarné en prenant un corps semblable au nôtre pour accomplir notre Rédemption mais qu’il était avec le Père de toute éternité: « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu’il verrait mon jour: il l’a vu, et il s’est réjoui. Les juifs lui dirent.- tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham I Jésus leur dit: en vérité en vérité je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis » (Jean 8: 56-58).
Il est manifeste que Marie est un exemple de foi et d’humilité mais elle ne saurait être vénérée comme une déesse. En réalité, c’est après l’entrée massive des païens dans l’Eglise, habitués au culte des déesses, qu’on vint en foule vers Marie. Il est significatif de voir que c’est à Ephèse, la ville de la déesse Artémis, que le concile de 431 la déclara « Mère de Dieu ». C’est alors qu’on commença à lui dédier des autels et des images. Dans son livre consacré à la vie de l’apôtre Paul (L’avorton de Dieu), Alain Decaux mentionne cette réalité : à Ephèse, « le paganisme est partie intégrante de la vie quotidienne. Chacun implore Artémis dans ses prières comme – bien plus tard – les chrétiens prieront Marie. Chaque mois de mai est consacré à la déesse. Tous les quatre ans, son culte prend des proportions inouïes. D’innombrables pèlerins se ruent dans la ville entièrement fleurie. La moindre chambre est louée plusieurs mois à l’avance. Tout le jour, des cortèges joyeux parcourent la cité en criant et chantant : « Grande est Artémis des Ephésiens! » » (page 212).
Les Isis, Artémis, Astarté et Vénus de l’Antiquité ont laissé place à l’adoration d’une divinité féminine: Marie. On comprend mieux le mécanisme religieux de transfert de dévotion, qui conduit à une forme d’idolâtrie chrétienne, toute aussi répréhensible du point de vue de la Bible.
L’Immaculée Conception
C’est en 1854 que le Pape Pie IX va rassembler une grande partie des évêques à Rome pour discuter de la question et se mettre d’accord sur les termes exacts de la promulgation de l’Immaculée Conception. Dès lors, Marie apparaît comme le seul être épargné par le péché originel. Modèle de pureté absolue, elle seule peut être désignée pour devenir la mère de Jésus. Très opportunément, c’est après cette proclamation, 4 ans plus tard, en 1858, à Lourdes, que la Vierge Marie se serait présentée à la jeune Bernadette comme l’immaculée Conception, venant ainsi confirmer elle-même le bien-fondé d’un tel attribut.
Cette allégation survenue après 19 siècles d’obscurité n’a encore une fois aucun fondement néo-testamentaire. Si Marie avait été sans péché nous ne voyons pas pourquoi elle s’adresse à Dieu comme à son sauveur: « et mon esprit se réjouit en Dieu, mon sauveur » (Luc 1:47); seul le péché amène à considérer le besoin d’un sauveur capable de pardonner et d’effacer.
Jamais de son vivant Marie ne s’est attribuée une telle qualité, bien au contraire : « Le Seigneur a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante » (Luc 1:48). Il est donc très étrange qu’elle puisse maintenant se donner des attributs divins.
Rien dans les diverses épîtres du Nouveau Testament ne permet un instant de supposer que Marie soit née et demeurée sans péché ou qu’elle puisse avoir une part quelconque dans notre Rédemption. En fait, les écrits des divers apôtres se focalisent uniquement sur la personne de Jésus sans faire aucunement mention de Marie.
Nous devons donc admettre en toute objectivité que les allégations de l’Eglise Catholique concernant Marie relèvent davantage de la fantasmagorie mystique plutôt que d’une révélation indiscutable des Saintes Écritures, qui, rappelons-le encore, sont la seule et unique source de connaissance pour tout ce qui concerne la foi chrétienne.
La vie de Marie selon les évangiles
Le Nouveau Testament est en fait très sobre concernant la vie de Marie. Au-delà du choix de Dieu qui relève de sa grâce souveraine, nous voyons en Marie une femme effacée qui n’a jamais cherché à faire parler d’elle. Il est manifeste que, jusqu’à la croix, il fut pour elle très difficile de conjuguer le fait que Jésus soit son fils et le fait qu’il soit le Fils de Dieu. Contrairement aux idées reçues, il est clair que Marie eut bien d’autres enfants. Il suffit de lire Matthieu 13:55-56, Marc 6:3, Jean 7:5, Actes 1:14, pour s’en convaincre. Le dogme de la virginité perpétuelle de Marie n’est donc pas plus fondé que celui de sa nature immaculée.
LA PAPAUTÉ
Une des particularités majeures de l’Eglise Catholique consiste en son organisation pyramidale, toute une hiérarchie allant du simple prêtre au cardinal et ayant à sa tête un monarque absolu, le pape. Celui-ci est défini comme étant l’évêque de Rome, successeur de Saint Pierre; il est le chef visible de l’Eglise, le vicaire de Christ, celui dont la parole serait infaillible. C’est ainsi que depuis le IVème siècle, plus de 250 papes se sont succédés, laissant parfois à l’Histoire le témoignage d’hommes intéressés par le pouvoir, capables de décisions impitoyables envers ceux qui avaient l’audace de contester leur autorité.
Et pourtant, un simple examen des écrits néo-testamentaires nous montre qu’il y a bel et bien eu une méprise énorme dans le choix d’établir sur l’Eglise un chef terrestre. En voici quelques preuves :
Jésus n’a jamais établi l’apôtre Pierre comme chef de l’Eglise et ne l’a jamais considéré comme supérieur aux autres apôtres; l’interprétation erronée du texte de Matthieu 16:18,19 a été des plus dommageables. Jésus ne voulait aucunement signifier à Pierre qu’il deviendrait la pierre principale de l’édifice spirituel qu’est l’Eglise, mais plutôt affirmer que tous ceux qui, comme Pierre reconnaîtraient en Jésus le fils de Dieu, sauveur du monde, constitueraient Son Église, chaque croyant devenant en lui-même une pierre vivante pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce (1 Pierre 2:4,6). Jésus-Christ est le seul fondement de l’Eglise comme le déclare l’apôtre Paul aux Corinthiens : « Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Corinthiens 3:11).
Il est à remarquer qu’un an après la déclaration faite à Pierre, les disciples se disputent pour savoir qui est le plus grand (Luc 22:24-26). Or, Jésus ne répond pas : « Mais c’est Pierre ! ». Il profite de cette occasion pour dissiper toute ambiguïté concernant d’éventuels débats sur l’influence des uns sur les autres et pour ‘tuer dans l’œuf’ toute ambition venant mettre en péril l’égalité parfaite de tous ceux qui Le suivent.
Nulle part nous ne voyons Pierre, dans la lecture du livre des Actes des Apôtres, accepter des honneurs particuliers : il se pressa de reprendre Corneille qui se prosternait devant lui (Actes 10:25,26).
Dans l’épître aux Galates, Paul mentionne Jacques, Céphas (Pierre) et Jean comme les colonnes de l’Eglise primitive (Galates 2:9) : Pierre n’est mentionné qu’en deuxième position. Précédemment le même apôtre Paul avait précisé que le Seigneur avait fait de lui l’apôtre des païens comme de Pierre l’apôtre des juifs (Galates 2:7,8).Très intéressant puisque le Pape, censé être le successeur de Pierre, aurait logiquement dû conserver la même mission, mais toute l’histoire dément ce fait.
Faut-il ajouter que Pierre, lors de son passage à Antioche, fut confondu dans son hypocrisie par l’apôtre Paul (Galates 2:11-14),ce qui n’est pas très convaincant en ce qui concerne le sujet de l’infaillibilité du soi-disant premier Pape.
Jésus a plusieurs fois combattu cette idée de primauté lorsqu’Il exhorta ses disciples à se faire serviteurs de tous et à ne pas rechercher les honneurs des hommes. Pour s’occuper de son Église, Jésus n’a jamais voulu établir un système reconnaissant une autorité humaine par excellence, mais il a envoyé le Saint-Esprit pour conduire les siens dans la Vérité (Jean 16:13,14).
Pour ce qui concerne encore l’infaillibilité du Pape définie par le concile de Vatican I, en 1870, on peut affirmer que jamais l’apôtre Pierre ne s’est arrogé une telle qualité, lui qui se déclare « ancien » (presbytre) parmi les anciens et dit que seul Jésus est le Prince des pasteurs (1 Pierre 5:1-4).
En vérité, nul homme n’a le droit de prétendre à l’infaillibilité car Jésus-Christ Lui seul, Dieu manifesté en chair, possède l’infaillibilité. Il est, Lui seul, le Chef suprême de l’Eglise. NUL HOMME ne devrait avoir le droit de s’arroger un tel titre.
Il est impossible de prouver que Pierre fut le premier évêque de Rome. Certes, une très ancienne tradition dit qu’il est mort dans cette ville, sous Néron en 66, mais rien dans le Nouveau Testament ou dans des documents contemporains, ne dit que Pierre, apôtre des Juifs, soit devenu l’évêque de Rome. C’est même invraisemblable car en 58, l’épître aux Romains montre que Pierre n’était pas dans cette ville. En 61, quand Paul y est prisonnier, Pierre n’y est toujours pas (Actes 28). La deuxième épître à Timothée, écrite de Rome, plus tard encore, ne parle toujours pas de la présence de Pierre dans cette ville.
Comment Rome est-elle devenue le siège du pouvoir pontifical ?
L’Eglise de Rome, l’une des plus anciennes, puissante et influente (puisqu’elle avait parmi ses membres de hauts fonctionnaires de l’empire, et, à partir de 315, l’empereur et sa famille), devint une des Églises les plus vénérées. Son chef était revêtu, par ce fait, d’une grande autorité. Progressivement, il revendiqua des prérogatives particulières et la prééminence, mais les évêques des autres grandes Églises luttèrent longtemps contre ces prétentions.
En réalité le choix de Rome comme « capitale ecclésiastique du monde » est purement arbitraire. L’Eglise de Jésus-Christ n’a nullement besoin d’un siège géographique particulier puisqu’elle est présente dès que deux ou trois disciples de Jésus se réunissent en son nom et cela sans même la présence d’un prêtre (Matthieu 18:20).
L’origine du titre « souverain pontife »
Dans les documents de l’Eglise catholique, le pape est très souvent nommé « le souverain pontife ». C’est étrange, car le titre de « pontife » vient directement du paganisme. Le chef de l’ensemble des prêtres des différents cultes de Rome était le souverain pontife, « pontifex maximus », c’est-à-dire le constructeur en chef des ponts. Dans l’Antiquité, en effet, les fleuves étaient considérés comme des divinités dont il fallait apaiser la colère si l’on essayait de les franchir. La construction d’un pont relevait ainsi de l’art mystérieux d’un homme capable d’attirer la faveur divine. Maître de redoutables secrets, les faiseurs de ponts étaient des personnages sacrés. A partir d’Auguste, l’empereur lui-même se fit appeler ainsi car il prétendait établir un pont entre le commun des mortels et les dieux. L’empereur Gratien, en 379, supprima le titre, trop païen à ses yeux. Cela n’empêcha pas qu’à partir de Léon 1er, l’évêque de Rome accepta de le porter jusqu’à devenir, depuis la Renaissance, le titre le plus habituel.
Très-Saint Père, Vicaire de Christ
Il n’est pas rare d’entendre de part et d’autre parler du « Très-Saint Père » pour désigner le Pape, certainement pour signifier qu’il n’est pas un simple père dans l’Eglise mais le chef, le représentant le plus important de l’Eglise. Accepter une telle appellation paraît bien étrange si l’on considère que Jésus a clairement demandé de n’appeler personne « Père » sur la terre, « car vous n’en avez qu’un, le Père céleste » (Matthieu 23:9).
Quant à la précision « Très-Saint », il y a de quoi être choqué puisque Jésus s’adressant à son Père l’appellera « Père Saint » (Jean 17:11) : le Pape serait-il donc plus saint que Dieu lui-même !!! Cela est bien surprenant !
Faut-il également s’arrêter sur l’expression « Vicaire de Christ » ?
Si le Pape est bien le représentant sur terre de Jésus-Christ il est très étonnant qu’il réside pour la majeure partie de son temps dans une sorte de tour d’ivoire, de château retranché, alors que Jésus sillonnait les routes le plus simplement du monde (et sans papamobile) allant de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient tombés au pouvoir du diable (Actes l0:38).
En vérité le Pape agit et se déplace surtout en tant que représentant de l’Eglise Catholique Romaine dont il est le gardien et le principal promoteur.
Le baptême des nouveaux-nés
Selon la doctrine catholique, le sacrement du baptême confère la première grâce sanctifiante qui efface le péché originel, nous fait enfants de Dieu, membres de l’Eglise et héritiers du Paradis. La tradition du baptême des enfants est encore très respectée parmi les français car il offre la garantie que rien ne s’opposera à un mariage et à un enterrement religieux. Pour beaucoup, il faut le dire, le baptême est une coutume, un rite, une formalité qui n’a guère de signification.
Le vrai baptême chrétien comme la Bible l’enseigne, ne concerne que des adultes qui désirent manifester leur appartenance au Christ et leur foi en Lui. Jamais il n’est question dans le Nouveau Testament de baptême d’enfants et cela est bien logique: un bébé n’a aucune conscience d’un quelconque engagement envers Dieu; un peu d’eau sur sa tête ne saurait faire de lui un chrétien.
Le véritable baptême est un engagement volontaire, une démarche libre et personnelle de suivre Jésus-Christ : » Et l’eunuque dit: Voici de l’eau; qu’est-ce qui empêche que je ne sois baptisé ? Philippe dit : si tu crois de tout ton cœur, cela est possible. L’eunuque répondit : je crois que Jésus-Christ est le fils de Dieu. Il fit arrêter le char; Philippe et l’eunuque descendirent tous deux dans l’eau, et Philippe baptisa l’eunuque » (Actes 8:36-38).
Le salut ne dépend pas du baptême mais de la foi du cœur : « Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des morts, tu seras sauvé; car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut » (Romains 10:9,10).
Ici encore la tradition religieuse a relégué la révélation spirituelle et l’ordre divin au second plan, l’annulant au profit de raisonnements.
LA LITURGIE DE LA MESSE
Résultat de longs siècles de tradition, l’office de la messe se déroule selon des règles très strictes, très solennelles. Il comprend un grand nombre de gestes, signes de croix, génuflexions, inclinaisons du corps, dont le sens symbolique est très précis. En plusieurs occasions on utilise de l’encens ce qui constitue un curieux emprunt au paganisme romain : brûler de l’encens devant la statue d’un César était une profession de loyalisme envers l’État. Dès le Vème siècle, l’Eglise d’Occident utilise de l’encens pour l’intronisation du pape, adoptant ainsi pour l’évêque de Rome le cérémonial païen de la glorification de l’empereur.
La messe est rythmée par un certain nombre de prières récitées, de formules toutes faites ne laissant aucune place à la spontanéité et à l’expression libre.
Il s’agit d’un rituel très structuré au sein duquel le fidèle est plus spectateur que participant. Les vêtements sacerdotaux, comme l’ensemble des ustensiles, si précieux pour l’officiant, n’ont en réalité aucune valeur particulière. C’est en fait une reproduction des instruments du culte qui était rendu dans le Tabernacle juif puis dans le Temple.
Si vous regardez maintenant ce qui est dit dans la Bible, en particulier dans le livre des Actes qui nous expose clairement de quelle manière s’organisait le culte des premiers chrétiens, vous réaliserez très vite l’importance du contraste : il n’y avait pas de prêtre orchestrant le culte rendu à Dieu avec la plus grande rigueur, mais la participation de chaque chrétien avec ordre et bienséance, dans une grande liberté. Les prières n’étaient pas récitées mais spontanées. Il n’y avait aucune succession de geste rituels destinés à produire et à entretenir le sentiment mystique. Chants, prières, enseignement de la Parole de Dieu, partage du pain et du vin étaient vécus dans la plus grande simplicité mais dans une vraie spiritualité.
L’EUCHARISTIE
C’est au XVIème siècle, au concile de Trente, que la doctrine dite de la « transsubstantiation » a été adoptée officiellement mais c’est au XIIème siècle que des théologiens utilisèrent ce terme technique pour désigner la transformation miraculeuse du pain et du vin en véritable substance du corps et du sang du Christ. A chaque eucharistie interviendrait ce mystère miraculeux de la transsubstantiation dans lequel, à chaque occasion, le Christ s’offrirait à nouveau. Ainsi donc, le sacrifice de l’Agneau divin se trouve renouvelé à chaque office.
Cette théologie de la Sainte-Cène est très différente de celle que la Bible définit : en effet, les chrétiens sont appelés à partager le pain et le vin en mémoire du sacrifice accompli une fois pour toutes par Jésus-Christ. Il s’agit d’une communion spirituelle avec Celui qui donna sa chair et son sang pour le salut du monde, du moins pour le salut de tous ceux qui auraient foi en Lui dans ce monde. Le sacrifice de Jésus n’a d’effet expiatoire pour le pardon des péchés que pour celui dont la foi est authentique. La Sainte-Cène en elle-même n’est pas un acte rédempteur car Jésus-Christ est mort une fois pour toutes pour les péchés dans un sacrifice total, parfait et suffisant. Il suffit de lire le 9ème chapitre de l’Épître aux Hébreux pour y voir apparaître toute la vérité sur la question.
Il est fort surprenant que seul le prêtre ordonné soit en mesure de célébrer l’eucharistie, la transformation du pain et du vin ne pouvant se faire que par son intervention. Outre le fait que la transsubstantiation soit une hérésie pure et simple au regard des déclarations parfaitement claires des écrits néo-testamentaires, il faut préciser que dans l’église primitive, les chrétiens célébraient la Sainte-Cène le plus simplement du monde, dans les maisons, sans la présence indispensable d’un prêtre, puisque Jésus a fait de tous ceux qui croient en Lui des prêtres pour Dieu son Père (Apocalypse 1:5- 6).
Que le prêtre ordonné soit seul en mesure de prendre la coupe est encore une aberration puisque tous ceux qui participent au pain peuvent de la même manière participer au vin (1 Corinthiens 11, versets 23-27).
L’eucharistie est certainement le point central du culte catholique romain et ce n’est donc pas par hasard que le pape Jean-Paul II a tenu à repréciser certains aspects de cette institution lors d’une déclaration datée du 17 avril 2003, rappelant au passage qu’il était impossible de communier avec des protestants, tant leur façon de voir les choses était contraire à la doctrine de Rome. Sur le fond, cette position est logique et pleinement compréhensible. Seulement, ce sont bien sûr toujours les mêmes qui ont raison et les mêmes qui ont tort…, l’église de Rome s’érige en mère protectrice de la Vérité alors qu’en réalité ses dogmes, sacrements et traditions sont en contradiction flagrante avec les révélations données par la simple lecture du Nouveau Testament. Mais sur ce dernier point, Rome a bien sûr trouvé la parade en appelant les fidèles à ne pas interpréter la Bible par eux-mêmes mais à se fier uniquement à l’interprétation donnée par l’Eglise au travers du prêtre.
LES SAINTS
Dans les premiers temps de l’Eglise, le mot était synonyme de « chrétien ». Celui qui avait été baptisé au nom de Jésus-Christ était sanctifié, mis à part. Lorsque le baptême se généralisa après le IVème siècle et devint un rituel religieux propre à introduire un maximum de païens dans l’Eglise, le titre de « chrétien » subit une dévaluation et il ne fut plus possible d’assimiler purement et simplement tout chrétien à un saint. Dès lors, on réserva ce titre aux martyrs puis à tous ceux qui avaient mené une vie particulièrement féconde au sein de l’Eglise et dont les vertus chrétiennes avaient été remarquables. Montrés en exemple, on considéra ces personnes comme ayant un rôle tout particulier devant Dieu et ils devinrent des intermédiaires possibles qu’on pouvait invoquer en fonction des besoins et des situations.
Les saints ou « bienheureux » ont leurs autels, et leurs reliques sont souvent exposées. La liste est longue et augmente sans cesse au risque de ne plus savoir… à quel saint se vouer.
L’hommage rendu aux saints, dont l’importance est à la mesure de leurs icônes présentes dans les églises catholiques, est encore une déviation, une confusion, une hérésie. Le fait de prétendre qu’il est possible de les invoquer pour obtenir une aide quelconque relève d’une sorte de spiritisme déguisé, sévèrement condamné par Dieu (Lévitique 20:6). Le Seigneur seul peut être invoqué; c’est le témoignage laissé par l’ensemble des Écritures.
LES ICONES
Du grec eikôn, image, représentation, l’icône est un élément très présent dans la piété catholique. C’est ainsi que Jésus se retrouve avec de multiples visages dont la représentation est, bien sûr, tout à fait aléatoire… et que dire de Marie et d’autres personnages dont les peintures sont aussi diverses qu’étranges !
L’icône semble avoir un rôle transcendant : celui de fixer la foi, de mettre en contact plus étroit. Mais la vraie foi n’a nullement besoin d’un support matériel, et une image, quelle qu’elle soit, ne saurait avoir une quelconque influence qui puisse rapprocher de la personne si arbitrairement représentée.
Ce besoin d’images est symptomatique : à défaut d’une communion vivante avec Dieu par Jésus-Christ, il faut s’entourer d’images, comme de statues d’ailleurs, pour « créer » une présence, une atmosphère soi-disant propice à la méditation et la prière.
« Nous marchons par la foi et non par la vue » dira Paul aux Corinthiens (2 Corinthiens 5:7) ce qui rejoint cette parole de Jésus : « Heureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru » (Jean 20:29).
Dieu, l’Éternel, celui qui est le roi des siècles, immortel, invisible (1 Timothée 1:17) a pourtant clairement défendu de se faire une image taillée ni aucune représentation des choses qui sont en haut dans les cieux (Deutéronome 5:8).
Mais le cœur de l’homme irrégénéré est idolâtre, ce n’est pas nouveau. C’est pourquoi bien des personnes sont particulièrement attachées aux icônes, tout comme elles le sont aux reliques, aux statues, aux apparitions.
LE CHAPELET
L’origine de cet objet mérite quelque attention, tant à lui seul il montre avec quelle facilité l’Eglise de Rome a adopté des objets, des rites et des traditions totalement étrangers à la vraie foi chrétienne telle qu’elle est révélée par les écrits néo-testamentaires. En effet, le chapelet, encore bien présent chez les religieux, provient en fait des religions orientales comme l’attestent nombre de statues d’antiques déesses hindoues. L’Islam l’adopta dès le IXème siècle et aujourd’hui encore, boutiquiers des souks ou princes du pétrole l’égrènent inlassablement entre leurs doigts.
Les chrétiens (catholiques) le découvrirent au temps des croisades et dès le XIIème siècle les Dominicains en firent une dévotion à la vierge Marie. Adopté pour la convenance, il devint à la fois le support de la récitation systématique du « Notre Père » et de « l’Ave Maria », tout en étant le moyen matériel de méditer en les récitant les principaux mystères de la vie de Jésus.
Cet instrument « compte-prières » est une idée païenne. Jésus l’a d’ailleurs clairement dénoncé : « Quand vous priez, ne multipliez pas les paroles comme font les païens qui croient qu’à force de paroles ils seront exaucés » (Matthieu 6:7).
La prière n’est pas récitation machinale mais l’expression de notre cœur envers Dieu. Que de personnes récitent le « Notre Père » sans rien saisir du sens réel de ce qu’ils disent. Il s’agit là d’une nouvelle contradiction des dogmes catholiques avec la Bible.
L’EAU BENITE
A l’entrée de toutes les églises catholiques, on trouve des récipients spéciaux contenant de l’eau ordinaire bénie par le prêtre. Elle aurait de merveilleuses vertus. Aussi le fidèle y trempe-t-il les doigts avant de se signer; le prêtre en asperge le peuple, les maisons, les cercueils…
Cette pratique est apparue au IVème siècle quand les païens, contraints d’adopter le christianisme comme seule religion officielle, introduisirent l’usage de l’eau lustrale qui était employée au cours des rites de purification dans les religions antiques. Son emploi fut admis peu à peu par les prêtres et c’est au IXème siècle que son utilisation se généralisa vraiment. Ainsi donc, le même principe s’applique encore et encore : soucieux de ne pas contrarier les gens qui entraient en masse dans l’Eglise, les autorités ecclésiales importèrent certaines traditions et coutumes pourtant directement contraires à l’Évangile. Il en est ainsi, comme nous l’avons vu, de l’adoption de l’encens, des icônes, de l’eau bénite mais nous pourrions parler aussi des cierges dont les catholiques font grand emploi.
LES CIERGES
Outre le fait que les bougies petites ou grandes font l’objet de tout un commerce (certaines peuvent servir plusieurs fois), leur utilisation dans un cadre spirituel est vide de sens, sans aucune portée. Tout symbole qui n’a pas été établi par Dieu lui-même est un symbole à portée humaine, émotionnelle, ni plus, ni moins. Offrir des lumières au Père des lumières est une étrange conception de Dieu lui-même. La foi des premiers chrétiens était dépourvue de ce genre d’artifices.
L’EXTRÊME ONCTION
Ce n’est qu’à partir du XIIème siècle qu’on appela ainsi en occident le sacrement des malades. Celui-ci consiste en une onction d’huile sainte (huile d’olive bénie par l’évêque) sur divers endroits du corps du malade, accompagnée à chaque fois de l’invocation : « Que par cette onction sainte le Seigneur te pardonne les fautes que tu as commises ».
Au fil du temps, l’extrême onction a été considérée comme le sacrement des mourants et donc réservé aux seuls malades graves, dans le but d’apaiser leur conscience en leur assurant le pardon des péchés. C’est là encore une dérive regrettable, car qui peut pardonner les péchés si ce n’est Dieu seul ?
Jésus pouvait le faire de par sa nature divine, mais aucun homme ne peut s’attribuer un tel pouvoir.
Cette pratique de l’extrême onction est par conséquent un rite inutile qui a la grave conséquence de rassurer faussement des personnes qui devraient se repentir pour obtenir le pardon de leurs péchés.
LES ORDRES RELIGIEUX
Fondés par des hommes qui voulaient vivre leur foi de façon authentique et dépouillée des artifices d’un monde qu’ils jugeaient dépravé, les ordres religieux, qui sont multiples, consacrent hommes et femmes à une vie cloisonnée, une vie d’ascétisme, de prières rituelles et parfois de service à autrui. Quoique nous puissions comprendre les motivations de leurs fondateurs, nous ne sommes pas néanmoins en accord avec la pensée de Jésus qui parle de l’Eglise comme la lumière du monde, le sel de la terre. Il n’est nullement question d’isolement.
Une vie consacrée à la prière ! Quelles prières ? Des prières inspirées par les dogmes mensongers et les fausses traditions instituées par l’Eglise de Rome.
Par conséquent que de prières inutiles que le Seigneur ne saurait agréer. Et pour dire un mot du célibat imposé à tous ceux qui veulent consacrer leur vie, est-il permis de dire que l’apôtre Pierre était marié, ainsi que bien d’autres apôtres, et qu’il n’est pas forcément utile de s’imposer le célibat pour servir Dieu ou le glorifier.
C’est un drame de considérer l’envergure de cette fausse conception qui aboutira à la plus grande des désillusions.
« Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s’y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans des temples faits de main d’homme; il n’est point servi par des mains humaines, comme s’il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d’un seul sang, habitent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu’ils cherchent le Seigneur, et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant, bien qu’il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement et l’être; c’est ce qu’on dit aussi quelques uns de vos poètes : De lui nous sommes la race…