1.Tout est essentiellement mécanique. Même les humains sont des machines, des « pesants robots » selon Richard Dawkins avec des cerveaux semblables à des ordinateurs.
2.La matière est inconsciente. Elle n’a ni vie intérieure, ni point de vue. La conscience humaine n’est qu’une illusion produite par l’activité physico-chimique du cerveau.
3.La quantité totale de matière et d’énergie reste constante. ( à l’exception du Big Bang)
4.Les lois de la nature sont immuables.
5.La nature n’a aucune intention. L’évolution n’a aucun but ni direction.
6.Tout héritage biologique est matériel, porté par le bagage génétique, l’ADN et d’autres structures physico- chimiques.
7.L’esprit est situé à l’intérieur de la tête et la conscience n’est que le résultat de l’activité cérébrale.
8.Les souvenirs sont stockés sous forme d’empreintes matérielles par le cerveau et disparaissent au moment de la mort.
9.Les phénomènes inexpliqués tels que la télépathie ne sont qu’illusions.
10.La médecine mécaniste moderne est la seule qui soit réellement efficace.
Ensemble ces croyances constituent la philosophie – ou l’idéologie – matérialiste dont le présupposé est que tout est matériel ou physique même l’esprit. Beaucoup des scientifiques ne se rendent pas compte que le matérialisme est une croyance.
Ce système est devenu dominant à la fin du XIXe siècle et tient aujourd’hui de l’évidence.
Dans son usage courant le mot « matérialiste » renvoie à un mode de vie entièrement consacré à l’intérêt matériel, à la richesse, à la possession de biens et au luxe. Dans son livre, Rupert Sheldrake (RS) s’intéresse aux postulats scientifiques de cette philosophie plutôt qu’à ses effets comportementaux.
Fidèle à l’esprit du scepticisme radical, RS transforme chaque dogme de cette doctrine en une question.
Après un prologue consacré aux rapports entre science, pouvoir et religion les chapitres 1 à 10 examinent chacun de ces dogmes.
La perte de crédibilité de la « vision scientifique du monde » (24-29)
En dépit de ses réussites, le matérialisme est aujourd’hui confronté à une perte de crédibilité qui aurait paru inimaginable au XXe siècle.
En biologie comme en psychologie la crédibilité du matérialisme est en baisse. ( note de lecture : cf par exemple la bibliographie réservée à la critique de l’idéologie de Progrès qui s’appuie sur l’évolution des sciences matérialistes)
La physique subit un rude coup pour au moins quatre raisons :
d’abord la mécanique quantique ne peut être formulée sans prendre en compte l’observateur.
ensuite les théories les plus ambitieuses comme la théorie des cordes – 10 dimensions- ou la théorie M -11 dimensions – nous ouvrent à d’autres territoires mais certains physiciens comme Lee Smolin restent sceptiques.
troisièmement en cosmologie, il est devenu évident au XXIe siècle que nos connaissances ne portent que sur 4% de la matière et de l’énergie.
et il aurait suffit que les lois et constantes soient à peine différentes pour que la vie ne puisse émerger. Pour éviter une nouvelle forme de Dieu créateur, la plupart des cosmologues préfèrent croire à de multiples univers parallèles-en nombre peut-être infinis- comme le suggère la théorie M.
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vers Prologue. Science, religion et pouvoir -p31